« Les hommes meurent et ils ne sont pas heureux »

Le titre que vous venez de lire est une citation extraite de la pièce de théâtre « Caligula » d’Albert Camus (1944). C’est une vérité que le jeune empereur romain découvre après avoir assisté à la mort de sa sœur et maîtresse, Drusilla. Cet évènement lui fait perdre ses repères et Caligula devient alors « l’empereur fou ». Il s’aperçoit que le monde tel qu’il est ne le satisfait pas et trouve cette idée insupportable. Pour continuer à vivre, il a désormais besoin de la lune, c’est-à-dire de quelque chose d’impossible qui vienne contrebalancer l’absolu de la mort. Il devient un tyran provocateur, particulièrement cruel et destructeur : il humilie, viole, assassine devant les patriciens impuissants.

« Caligula », mise en scène par Stéphane Olivié‑Bisson (2011)

Caligula utilise son pouvoir comme bon lui semble, il obtient tout ce qu’il désire. Par ennui peut-être, il va chercher les limites de sa toute-puissance que lui procure son titre d’empereur de Rome. Il choisit la voie la plus perverse, le mal pour le mal.

Le protagoniste recherche une forme de bonheur, de plénitude mais il ne sème que le chaos autour de lui. Il choisit le bonheur immoral, agissant comme un enfant capricieux et cherchant à imposer sa vérité. Pourtant en agissant ainsi, il crée autour de lui un tissu de relations factices. En effet, contrarier l’empereur signifie une mort rapide, pour survivre il faut le servir avec zèle. Caius veut aller au bout de sa logique absurde et finit par connaître des instants de « bonheur », où il estime avoir obtenu l’impossible et ainsi avoir surpassé Dieu :

« Je vis, je tue, j’exerce le pouvoir délirant du destructeur, auprès de quoi celui du créateur paraît une singerie. C’est cela, être heureux. C’est cela le bonheur, cette insupportable délivrance, cet universel mépris, le sang, la haine autour de moi. »

Eprouvant la joie euphorique d’un assassin impuni, il ressent ce contrôle sur la vie humaine. Mais cette joie est de courte durée, il se déclare lui-même coupable dans un monde sans juge.

« Si j’avais eu la lune, si l’amour suffisait, tout serait changé. »

Caius sera donc un insatisfait, un malheureux qui croyait pouvoir être heureux en suivant une voie différente des hommes. Il en éprouve une haine de soi et est envahi par le désespoir.

« Ma liberté n’est pas la bonne […] Cette nuit est lourde comme la douleur humaine. »

Il finit tué par les patriciens, c’en est finit du règne de l’empereur tyrannique.

Il m’est difficile de décrire le caractère de Caius. Il est à la fois naïf et enfantin tout en étant nihiliste et désenchanté. Il va au bout de son objectif croyant atteindre le bonheur mais s’aperçoit de son erreur après avoir commis des crimes impardonnables. En vivant dans le vice, en agissant contre la morale de l’Homme, Caligula détruit ses semblables et se détruit lui-même par la même occasion. L’ordre du monde n’a pas changé, l’empereur est pris au piège, son destin est scellé. En participant à sa propre mort, il change son assassinat en mort sacrificielle. Il montre ainsi l’exemple et son entreprise marquera les esprits.

Finalement l’homme peut-il croire au bonheur ? La recherche du bonheur est-elle raisonnable ?

Sylva EHRLACHER – DNMADE 2 – Février 2021

Et si le bonheur tenait dans un catalogue ?

« Les activités humaines sont innombrables et variées. Certains détournent des avions, d’autres des fonds publics ou des conversations, je préfère, quant à moi, détourner de leur usage courant les objets visuels. C’est moins dangereux, plus honnête et infiniment plus divertissant ! Mes objets, parfaitement inutilisables, sont le contraire de ces gadgets dont notre société de consommation est si friande. Si on me le demandait, je les qualifierais de poétiques, hilarants, absurdes, philosophiques, ingénieux, morbides, puérils, profonds, dérisoires… Le lecteur serait alors prié, selon son humeur, ses goûts, sa culture, de biffer les qualificatifs inutiles » Jacques Carelman

Une citation remplie d’humour et de sincérité qui nous pousse un peu plus à plonger dans son monde et surtout dans son catalogue que je définirais comme catalogue du bonheur !

Sans plus attendre, je vous propose de vous immiscer dans le catalogue des objets introuvables impossibles ou juste improbables de Carelman. Truffé d’humour et de dérision, ce catalogue parodie la revue Manu France où l’on retrouve une quantité impressionnante d’objets inédits, parfois introuvables.
Ces objets volontairement conceptualisés pour être inutilisables, qualifiés comme poétiques, ironiques et chimériques, ont été soigneusement légendés par le créateur et parfois même réalisé pour le bonheur des plus curieux en quête d’humour et de nouvelles expériences ; qui peuvent être autant jouissives que douloureuses… Et je pèse mes mots !

On retrouve parmi ces heureux objets la cafetière pour masochiste, la machine à coudre à moteur animal, la machine à mettre les points sur les         « i », les baguettes refroidisseurs de nouilles, le landau-télévision qui vous donne enfin une raison d’avoir un gosse et de le promener !   Ou encore le fusil à kangourou qui, disposant d’une forme très étudiée ; définit une trajectoire sinusoïdale à la balle qui suit l’animal dans ses bonds, le tandem divergent pour les couples en instance de divorce, et même un fauteuil radiateur ! Garde à la chaleur qui peut vous transformer en un véritable poulet rôti !

 

Un catalogue et des créations qui nous procurent de petits instants de bonheur, car le rire associé au divertissement est à l’origine de la joie et de l’euphorie ressenties. Un élan d’ondes positives qui contribue donc à ce bonheur que l’on cherche tant.

Alors arrêtons de parier sur des consommations inutiles mettant en péril la longévité de notre bonheur, ici très bien illustré et ironisé par Carelman. Arrêtons de croire que les gélules, pilules ou autres ristournes « bien-être » sont les clés pour être heureux et parions plutôt sur l’humour, la dérision, l’ironie qui  rallie, re-solidarise et divertit, apportant joie et rigolades pour décupler nos petits instants de bonheur loin du stress et des sentiments  négatifs qui émanent de la période triste que nous vivons.

C’est donc pour cela que je vous propose de cliquer sur le lien ci-dessous  qui permet d’avoir accès à quelques images du catalogue et ainsi, faire d’un clic un fou rire et de votre stress ou plutôt de votre tord-boyaux un lointain souvenir qui fera place à un bonheur garanti.
Sur cette note optimiste et humoristique ; je vous laisse parcourir ce catalogue par vous-même et ainsi découvrir que le bonheur n’est pas un mythe, et que l’humour en est une des clés, mais qu’il faut saisir à la bonne heure !

https://www.youtube.com/watch?v=hhA2JYZUGMg&feature=emb_title

Guillermin Juliette, Dnmade 2 joaillerie – février 2021

Une Epicure de rappel !

« Atteindre le bonheur en régulant les plaisirs », la philosophie d’Épicure

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Pour notre plaisir philosophique en ce début d’année 2021 très tourmenté, nous allons étudier la vision du bonheur selon Epicure lui-même !

Nous observerons dans ce premier article de l’année les petits bonheurs déconfinés sous l’angle des philosophes de la philosophie.

– Un petit café ?

– Noir sans sucre s’il vous plaît !

– Une petite madeleine ?

Ces petits plaisirs de la vie, ou plus présentement du quotidien nous concernent tous. Sans cela, comment réussir à se lever le matin ?

Le plaisir, avant même de parler de petit plaisir, est une grande question de l’antiquité, une question difficile, bien plus difficile que de boire un café au soleil.

C’est un vrai casse-tête !

D’un coté : les Stoïciens qui condamnaient la recherche de plaisir (recherches vaines et insatisfaisantes selon Zénon de Citium, Epictète ou encore Marc Aurèle)

De l’autre :  Les Epicuriens menés par le philosophe Epicure (nous connaissons ce terme encore aujourd’hui : « être épicurien » ou « hédoniste » ramène à la philosophie de mener une vie de plaisir. Mais que faut t-il entendre par plaisir ?

Est-ce que prendre un café et être riche sont des plaisirs équivalents ?

Qu’aurait pensé Épicure de siroter son café en terrasse ?                                                                                                                                                             

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Il faut savoir que sa philosophie est très stricte, il nous dit de nous concentrer sur des plaisirs nécessaires ou naturels comme manger ou dormir mais toujours dans une juste mesure, il n’y a pas de place pour l’excès chez lui. Alors, un petit café pourquoi pas ? Mais une vie d’addiction au café, non. Son but reste celui d’atteindre le bonheur en régulant les plaisirs.

Il nous explique tout cela dans la lettre à Ménécée (La Lettre à Ménécée est une lettre écrite par le philosophe Épicure à son disciple Ménécée. Le texte résume la doctrine éthique d’Épicure et propose une méthode pour atteindre le bonheur, en même temps qu’elle en précise les conditions).

Le plaisir comme la voie du bonheur

Comment faire pour ne pas confondre les addictions aux petits plaisirs ? Pour Epicure, le plaisir n’est pas pensé en tant que tel parce qu’il procure du plaisir, qu’il fait du bien, mais parce qu’il permet que notre âme et notre corps ne soient pas mal. C’est à dire qu’il ne soit pas troublé par le manque : c’est le principe de l’ataraxie. Pour d’autres penseurs, il faut penser le plaisir en lui-même, utilement, comme la voie du bonheur de tous. L’anglais Jeremy Bentham (XIX -ème siècle) a fait une philosophie politique qui consiste à élaborer une arithmétique des plaisirs qui vise à assurer le plus grand bonheur du plus grand nombre.

Est-ce que le bonheur résulte dans la somme de ces petits plaisirs ou alors dans la privation de grandes douleurs comme nous le dit Epicure ?

Finalement, le bonheur n’est-il pas plus que cela ? Pour certains, le bonheur peut être beaucoup plus simple. Confucius nous explique qu’il n’y a pas de petits plaisirs mais simplement des plaisirs simples : un café ou un rayon de soleil, respirer dans un parc ou encore marcher. Des plaisirs plus grands que l’accumulation de biens. Il s’agit de voir dans un seul plaisir qui n’est ni petit ni grand mais facile et accessible pour un bonheur tout entier !

Citation à méditer :

« Le bonheur n’est pas toujours dans un ciel éternellement bleu, mais dans les choses les plus simples de la vie. »

Article proposé par Victor Monnin, DNMADE2 HORLOGERIE – Février 2021

Le bonheur de Wall-E selon Nietzsche

Nous sommes des humains de l’ère moderne et je pense comme la plupart d’entre nous que le but de notre vie est de vivre le bonheur. Le film WALL-E est un avertissement de ce que nous obtiendrons en cherchant le summum du bonheur : la médiocrité.

Les Hommes représentés dans WALL-E sont des caricatures de la médiocrité, ils sont obèses au point de ne plus pouvoir se lever. Ils sont incapables de marcher, consommant à longueur de journée des sodas assis sur un fauteuil devant un écran. Pourtant, objectivement, ces nouveaux êtres humains vivent dans un monde parfait où les robots sont à leur service, les débarrassant de toutes les tâches pénibles. Personne ne manque de rien, personne ne risque rien et tous leurs désirs sont satisfaits immédiatement. Ils n’ont jamais aucun souci : ils ont inventé le bonheur : ils sont tous très heureux.

Longtemps avant Pixar, Nietzsche avait déjà imaginé à quoi pourrait aboutir la quête du bonheur ultime. Nietzsche a tout d’abord constaté la mort de Dieu. Les grandes valeurs de l’ancien monde n’ont plus de raisons d’être. Débarrassés de ce poids, les Hommes peuvent donc se concentrer sur ce qui est utile : rendre le monde plus prévisible, plus agréable et plus confortable, dans le but de maximiser le bonheur global.

En fait, ce que les Hommes appellent le bonheur c’est l’état d’équilibre, la sérénité et l’harmonie avec le monde. Le bonheur maximal est paradoxalement un minimum : c’est l’état de tension minimum. Cette tension interne que nous ressentons régulièrement vient du désir. Nos désirs sont intenses et nous poussent à agir, mais l’intensité de nos désirs (imaginaires, issus de nos pensées), s’oppose à la résistance du monde physique. Il est vrai que par défaut, il est difficile de satisfaire ses désirs. Il faut fournir un effort, consommer son énergie et du temps pour y parvenir, et vous le savez comme moi le fameux Summer body n’arrive jamais par l’opération du saint esprit.

En satisfaisant nos désirs, cette fameuse tension se dissipe ce qui nous donne une sensation de plaisir. Le bonheur correspond au retour à l’état d’équilibre qui vient après le plaisir, où l’on se sent bien. Nous avons à ce moment-là un plaisir intense, après avoir vécu notre désir.

Malheureusement c’est un cycle sans fin. Une fois terminé, le désir se régénère et parfois de façon encore plus intense, nous devons donc redoubler d’efforts pour accomplir ce nouveau souhait.

Pour sortir de ce cycle et atteindre le bonheur permanent, l’idéal est de supprimer totalement l’intensité des désirs et donc ne plus désirer du tout. C’est une vision traditionnelle du bonheur, c’est la vision des bouddhistes par exemple. En ne désirant plus rien, l’âme se trouve dans un état de sérénité et d’équilibre parfait, c’est le nirvana (vision stoïcienne) ou l’ataraxie (vision bouddhiste).

Les visions modernes donnent des approches différentes du problème. Plutôt que de maîtriser l’intensité des désirs par un travail sur soi (comme les bouddhistes), on préfère supprimer tout ce qui se présente comme une résistance aux désirs. Grâce notamment au génie technique de l’Homme qui essaye de bâtir le monde le plus agréable possible. L’idéal à atteindre est l’abondance matérielle où chacun peut assouvir ses désirs sans effort.

Pour Nietzsche cette recherche du bonheur est une négation de la vie, d’après lui, la vie n’est que tension et je ne sais pas vous mais je partage totalement son avis. Refuser la tension c’est refuser la vie. Pour être heureux, il faut donc dire « oui » à la vie et « oui » à son destin (ce qu’on appelle dans la philosophie de Nietzsche l’amor fati). La vie, comme on le sait tous, est faite de hauts et de bas. Ne vouloir que le bonheur, c’est vouloir ni le bas ni le haut. C’est vouloir constamment le moyen.

Ce que Nietzsche appelle le dernier Homme, c’est la figure de l’être humain qui se contente du médiocre, celui qui manque de vitalité et d’ambition. C’est justement l’inverse du Surhumain, le surhomme qui est un artiste novateur, le conquérant, ou le héros. Ce sont ceux qui ont accumulé assez de tension en eux pour la libérer sous une forme noble.

La beauté a disparu du monde utopique de WALL-E, l’environnement artificiel et prévisible totalement coupé de la nature a détruit les instincts esthétiques et artistiques de chacun. Le confort et la stabilité matérielle ont rendu l’exploration inutile. Les personnages ne font plus rien, rien ne les pousse à sortir de leur chaise volante.

L’égalité entre tous a éradiqué les conflits mais a logiquement rendu l’amour impossible.

Ce monde a été créé par un contentement de soi-même de façon générale. Le monde de WALL-E attend ceux qui visent le bonheur en refusant ses conditions.

Alexandre Hazemann – 2DNMADe – 02/2021

La promesse d’un monde imaginaire

 

Plongé au milieu d’un orphelinat aux allures idylliques, nommé Grace Field House, la plupart des enfants rêvent d’une chose : avoir la chance d’être adopté.

L’orphelinat de Grace Field House est dirigé par Isabella, surnommée « Maman » par tous les enfants. C’est une femme aimante qui prend très grand soin des enfants dont elle s’occupe bien que de nombreuses règles et de tests viennent limiter la liberté de ces enfants. Malgré cela chacun d’entre eux vivent heureux, entre moments de jeux, d’enseignements, de camaraderies et d’amours donnés par « Maman ».

Tout va pour le mieux pour ces enfants jusqu’au jour ou l’un d’entre eux, une jeune fille, vient à se faire adopter. Isabella quitte alors l’orphelinat et passe les grilles de l’orphelinat avec l’enfant. Norman et Emma, les ainés de l’orphelinat, décident de les suivre pour rapporter la peluche favorite de la petite fille. Norman et Emma dérogent pour cela à l’une des plus importantes règles de l’orphelinat : ne jamais passer le portail de Grace Field House. Ces deux amis vont alors assister à une scène qui changera leur vie et celle du paradisiaque orphelinat pour toujours. Les enfants présumés adoptés ne l’ont jamais été, ils ont en réalité été donné en offrande à des démons et sont tous morts sans exception.

Norman et Emma, d’abord terrifiés, décident de réagir et d’élaborer un plan pour faire évader tous les enfants de Grace Field House. Ils vont alors vivre dans le secret en cachant la réalité à la plupart des jeunes enfants de l’orphelinat pour ne pas les inquiéter et surtout ne pas égayer les soupçons de « Maman ». Ils vont établir, en secret, un entraînement, dissimuler sous formes de jeux, afin de préparer physiquement tous les enfants à l’évasion.

Ce manga écrit par Kaiu Shirai et dessiné par Posuka Demizu comporte à ce jour 20 tomes et a été adapté en animé. Le manga remporta le prix Shogakukan, un des prix majeurs de l’univers du manga, en 2017 dans la catégorie shonen. En décembre 2020, la série faisait partie d’une des séries de mangas les plus vendues avec 26 millions d’exemplaires. La seconde saison de l’animé, elle, vient de s’achever en mars 2021.

Etant un gros consommateur d’animés et de mangas en tous genres, je n’ai pas honte de dire que « The Promised to Neverland » fait partie de mes mangas/animés préférés. L’animation et les dessins sont magnifiques, l’histoire s’enchaîne et reste  passionnante et intrigante tout au long des péripéties de nos protagonistes. D’ailleurs, pour les connaisseurs, je peux aisément comparer l’intelligence et la tactique de Norman et de Krone, le second plus intelligent de l’orphelinat, à celle de Light Yagami et « L » dans « Death Note ». Leurs plans pour mettre des bâtons dans les roues de « Maman » et d’élaborer l’évasion pour survivre sont géniaux et absolument rien n’est laissé au hasard. Chacun d’entre eux tiennent à garder plusieurs coups d’avance sur « Maman ».  Entre enquêtes, trahisons, et survie, les enfants de Grace Field House devront faire face à de nombreux dilemmes pour s’évader.

L’histoire de The Promised Neverland peut être rapprochée de l’élevage de bétail mais avec des enfants. Tous les enfants sont élevés très jeunes et sont marqués d’un numéro sur leur cou. « Maman » leur offre le plus de bonheur possible pour qu’ils se développent bien et deviennent des mets exceptionnels. Leurs différentes notes aux tests physiques et théoriques de l’orphelinat attestent de la qualité de l’enfant et donc de sa rareté. Ils sont tous élevés pour devenir la meilleure offrande possible.

Alors si vous aussi vous voulez découvrir les autres secrets de Grace Field House mais aussi de « Maman » et savoir si Norman, Emma, Krone et les autres enfants vont pouvoir s’enfuir et échapper à leur triste destin, je vous encourage vivement à lire ou regarder The Promised Neverland.

Si vous décidez de regarder l’animé, je ne peux que vous conseiller de la regarder en Vostfr pour une meilleure immersion et une meilleure expérience notamment en ce qui concerne les émotions retranscrites qui sont parfois peu convaincantes en français. Mais si vous n’êtes pas fan d’animés ou si lire les sous-titres est trop contraignant pour vous, la saison 1 est disponible en VF.

https://animedigitalnetwork.fr/video/the-promised-neverland

https://www.wakanim.tv/fr/v2/catalogue/show/434/the-promised-neverland/season/2458/saison-2

GAUDIN Killian – DNMADE 1 HORLO – 19.04.21

Le diamant noir

Joyaux et pierres précieuses ont traversé notre Histoire et nos frontières. Apanage des puissants, gardiens du pouvoir et de la beauté, elles sont aussi causes de guerres. Accidents, meurtres, faillites, chutes d’empires et de royaumes, l’Histoire sanglante de l’humanité est pavée de sang et de gemmes.

Certaines de ces histoires sont célèbres comme celle du Diamant Bleu de Louis XIV, du Diamant Hope ou du Sancy. Mais une de ces gemmes légendaires est entourée d’un mystère particulier. Une gemme ténébreuse, obscure et magique. Le tueur de princesses. L’œil de Brahmâ. L’Orlov Noir.

Diamant Black Orlov

 

Pendant longtemps, l’Inde fut le seul pays exportateur de diamants dont les puissants occidentaux raffolaient. Le commerce y était difficile, car les gemmes étaient exclusivement réservées au Grand Moghol, et seuls de rares élus, comme Jean-Baptiste Tavernier, parvenaient à s’en procurer. L’Orlov Noir, lui, n’a jamais été vu ou même touché par Tavernier. Son histoire mystérieuse est incertaine. Selon la légende, il aurait été volé dans un temple de Brahmâ à Pondichéry par un moine. Ce vol, sacrilège aux yeux des croyants hindous, serait la cause de tous les malheurs des futurs propriétaires de la gemme.

Portrait de Leonilla Baratinskaia, Franz Xaver Winterhalter

 

Le diamant disparait durant quelques années après son vol avant de réapparaitre monté sur un collier appartenant à la princesse russe Nadia Vyegin-Orlov qui finit par se suicider. C’est alors la princesse Leonilla Bariatinskaia qui en hérite avant de faire une chute mortelle dans un escalier quelques mois plus tard. Renommé le Black Orlov du nom de la première princesse, il est acheté dans les années 1930 par un marchand de diamants américain du nom de J.W.Paris. L’homme, cherchant à conjurer la malédiction de Brahmâ, le fait retailler : d’un poids originel de 195 ct, il est taillé en coussin de 67,5 ct. Il le vend peu après avant de se jeter du haut d’une tour de Manhattan.

Portrait de la princesse Nadezha Petrovna Orlov

La gemme passe de mains en mains durant plus de cinquante ans sans ne faire plus aucune victime déclarée. C’est en 2004 que le bijoutier J. Dennis Petimezas achète l’Orlov Noir auprès d’un collectionneur privé et seulement car, selon lui, la malédiction a été levée par la retaille de la gemme. Aujourd’hui, ce diamant d’une couleur exceptionnelle gris foncé vert de gris est serti dans un pendentif entouré de motifs de feuilles pavées de 800 diamants blancs, le tout enchâssé sur un collier en platine composé de 124 diamants.

Ainsi s’achève la légende de l’Orlov Noir qui aura laissé trois victimes de suicide derrière lui…

Trois suicides ? Rien n’est moins sûr : le suicide du marchand J.W.Paris n’a jamais été enregistré. La princesse Léonilla Bariatinskaia est morte de vieillesse à 101 ans et Nadia Vyegin-Orlov n’a sans doute jamais existé au contraire de la princesse Nadezha Petrovna Orlov (qui a donné son nom au diamant) qui est décédée à l’âge vénérable de 90 ans. Bien que sans fondement, la malédiction de l’Orlov Noir contribue à remplir de mystères et de ténèbres la légende d’un des plus beaux diamants noirs du monde.

Leonilla Bariatinskaya portant l’Orlov Noir en broche,

Justine Carrière – DNMADE 1 Bij – Avril 2021

Un designer de génie

GERALD GENTA

Quand on parle de designer, je pense personnellement à Andy Warhol en tant que porteur du mouvement Pop Art ou encore à Tinker Hatfield, le légendaire designer de chez Nike qui a établi les règles dans le domaine des sneakers, ou d’autres designers ayant révolutionné la discipline en créant quelque chose de personnel et reconnaissable entre mille. Gérald Genta en fais partie.
En effet, Genta était un petit génie, après sa formation d’orfèvrerie et de joaillier, il fut recruté chez Universal Genève.

A l’époque, cette manufacture horlogère était l’une des plus reconnues au monde, notamment pour ses chronographes.

Gérald Genta établit le design de la SAS Polarouter ; une montre venant commémorer les vols polaires de la compagnie Scandinavian Airlines System (compagnie aérienne suédoise). Elle venait en quelque sorte récompenser la prouesse réalisée par les pilotes de l’époque qui avaient réussi à rallier Los Angeles par Copenhague en passant par le Pôle Nord. La version Polarouter deviendra l’un des plus grands succès de la marque.

-Chrono24-

 

Après cette collaboration, Omega en 1959 demande à Gérald Genta de redonner un peu de fraîcheur à sa collection Constellation. Un premier défi de taille, car la collection constituait pour Omega l’équivalent de la Datejust chez Rolex, soit le parfait mélange entre montre sportive et élégante . C’est d’ailleurs grâce au renouveau de cette collection qu’Omega assura sa place de numéro 1 en matière de vente de chronographes, devant son concurrent Rolex.

 

-Chrono24-

En 1970, la maison Audemars Piguet contacta le designer pour dessiner la montre qui deviendra la plus iconique de la marque, la Royal Oak (1). L’histoire raconte qu’il dessina le modèle de sa vie en une seule nuit en s’inspirant d’un plongeur qui portait un ancien casque de plongée attaché au reste de sa combinaison par 8 vis. De cette idée, qui fut un véritable coup de maître, il transposa la forme octogonale en conservant les vis sur la lunette. Cette forme si moderne, à la fois élégante et sportive, reste aujourd’hui la forme qui détermine aux yeux des amateurs de belles pièces, la griffe de la marque Audemars Piguet. Elle marque aussi l’apparition de la première montre de luxe en acier.

Par la suite PATEK PHILLIPE ayant l’impression de rater un marché florissant, contacte Gerald Genta pour créer à leur tour une montre haut de gamme en acier, donnant naissance à la Nautilus (2)

-medium corporation-                   (1)                              (2)

Le travail réalisé par Gerald Genta représente la façon dont Andy Warhol voyait les choses : « l’attraction la plus excitante se trouve entre deux opposés qui ne se rencontrent jamais ».

Arthur M.

DN MADe Horlogerie 2018-2019

Vous prendrez bien un verre sour la mer ?

Le bar sous la mer de Stefano Benni est un de ces rares recueils de nouvelles (on ne pourra que penser à son illustre prédécesseur, italien lui aussi : Dino Buzzati évidemment) qui vous embarque dans un monde absurdo-poétique absolument délicieux où l’on côtoie des personnages aussi cocasses que fantasques qui nous content des histoires aussi diverses dans le style que dans le thème. On ne s’ennuie pas une seule seconde à la lecture de ces nouvelles variées et fantastiques que je vous recommande donc sans réserve pour agrémenter une soirée pluvieuse ou un bain de soleil au bord d’une plage bondée. Peut-être serez-vous alors tenté d’aller voir au fond des abysses si d’aventure vous n’y croiseriez pas un vendeur de tapis, un homme au chapeau, une sirène, un homme invisible…

Une critique propulsée par S. Deshayes, enseignant de l’indicible.

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