La villa Cavrois, la villa moderne par excellence

Dans le département du Nord, se trouve une villa commandée par un grand industriel roubaisien, Paul Cavrois. Elle sera inaugurée en 1932, après seulement 3 ans de travaux.

Mais qu’est-ce qui rend cette villa si spéciale ? La villa Cavrois est classée parmi les monuments historiques français grâce à son ingéniosité de conception. L’architecte, Robert Mallet-Stevens n’a rien laissé au hasard, et cette villa parait tout à fait récente même presque un siècle plus tard.

L’histoire de cette demeure va malheureusement être semée d’embuches. Habitée par la famille Cavrois jusqu’à la seconde guerre mondiale, elle sera alors occupée par des troupes allemandes puis françaises qui vont endommager les lieux. Puis elle est à nouveau récupérée par Paul Cavrois qui va vouloir y apporter quelques modifications à l’aide de l’architecte Pierre Barbe. La famille Cavrois y reste jusqu’en 1985 puis suite au décès de leur parents, les enfants vendront la maison à un voisin qui la laissa à l’abandon pendant plusieurs années. S’ensuit nombre de dégradations et des pillages, mais heureusement la maison est rachetée par l’état en 2001.

Clichés de la villa avant les rénovations

S’ensuit un long et fastidieux projet de rénovation, on pourrait presque parler d’archéologie. Chaque corps de métier devra reproduire grâce à des clichés en noir et blanc les matières, techniques et dispositions de l’époque. Du taillage du marbre à la rénovation du parquet d’origine, ce chantier va durer 12 ans et s’achever en 2015, année ou la villa sera enfin ouverte au public. Ce projet coutera 23 millions d’euros mais il permettra de rénover un lieu qui est aujourd’hui considérée comme l’un des chefs-d’œuvre de l’architecture moderne en France.

Mais alors, pourquoi cette villa est tant en avance sur son temps ?

Comme on peut le voir sur les clichés ci dessous, dans cette villa (faisant 2400m²) tout est à sa place. Que ce soit le travail d’homogénéité des pièces, des couleurs et des formes, jusqu’à la hauteur des poignées de portes et des interrupteurs. Côté technique, on peut y retrouver un chauffage central, TSF intégré dans les murs, éclairages, ventilation, volets roulants, monte plats, téléphones et même un ascenseur intérieur conçu par Jean Prouvé. Aussi très innovant à l’époque, Robert Mallet-Stevens y fera construire des toits-terrasses pour optimiser l’espace.

Aujourd’hui la villa Cavrois a retrouvé sa splendeur d’origine. Érigée comme un château moderne de style Art Déco, sa visite, qui peut être déroutante tant le modernisme est présent à travers ses installations audacieuses pour l’époque, vous plongera dans un passé glorieux et somptueux de l’architecture des années 30. Cette villa représente à merveille le style de l’architecture d’entre deux guerres. Le public aussi s’en trouve conquis, car pas moins de 100 000 personnes environ s’y rendent chaque année.

« Les émotions que suscite l’architecture émanent de conditions physiques inéluctables, irréfutables, oubliées aujourd’hui.« 

Le Corbusier, 1925

BAVOUX G. – DNMADe1Ho – Avril 2023

La fascinante double fente de Young

Je vais vous parler d’une expérience considérée comme l’une des plus intrigantes de la physique, la double fente de Young (aussi appelée fentes de Young).

Cette expérience scientifique a été réalisée en 1801 par le physicien Thomas Young, elle consistait à faire interférer deux faisceaux de lumière issus de la même source, en les faisant passer par deux fentes dans une plaque opaque (comme sur l’image ci dessous), puis d’observer les résultats. Elle a permis de se rendre compte de la nature ondulatoire de la lumière.

Déterminer l'écart entre les fentes à l'aide de la longueur d'onde, de la  distance bifentes-écran et de l'interfrange d'interférences - Tle -  Exercice Physique-Chimie - Kartable

Mais ce qui nous intéresse aujourd’hui c’est une adaptation de cette expérience, à la seule différence que plutôt que d’envoyer un faisceau lumineux, nous allons envoyer des électrons à travers les fentes, mais les uns après les autres. Se faisant, il est possible d’observer les électrons de manière individuelle, on écarte donc toute piste d’interférence des électrons entre eux.

Les figures d’interférences

Ce que l’on peut observer de cette expérience est une alternance de zones claires et sombres (sur la figure d), pour expliquer ce phénomène il faut d’abord comprendre comment se comporte une onde à travers ces fentes. (schéma ci-dessous)

Si nous lançons une onde (semblable à une vague qui se propage à la surface de l’eau) en passant par les fentes, elle donne alors deux ondes plus petites qui interfèrent entre elles, ce phénomène permettrait d’expliquer le caractère des résultats observés sur la plaque F, que l’on appelle « figures d’interférences ». Ce qui est invraisemblable dans l’expérience dont nous traitons aujourd’hui, c’est que nous avons lancés les électrons uns par uns ! Alors comment se fait-il que nous observions le même résultat ?

En fait nous sommes confrontés au principe de dualité onde-corpuscule.

Dualité onde-corpuscule : Principe selon lequel tout objet quantique peut présenter parfois des propriétés d’onde et parfois des propriétés de corpuscule.

L’électron va passer par les deux fentes en même temps, oui j’ai bien dit les deux fentes en même temps. (Figure 1)

Il va ensuite interférer avec lui même à la manière d’une onde mais au moment de venir frapper la plaque, on se rend compte que l’on observe un seul impact, comme si l’électron était passé de l’état d’onde à l’état de particule, c’est en effet le cas (cette fameuse dualité onde-corpuscule). (Figure 2)

C’est seulement à force d’envoyer des électrons par les fentes, que l’on voit apparaitre petit à petit ces figures d’interférences. (Figure 3)

Maintenant que l’on a compris l’expérience, imaginons que nous placions un détecteur devant l’une des fentes. (Figure 4)

De manière à comprendre par quelle fente l’électron est vraiment passé, nous allons en fait observer un tout autre résultat sur la plaque, en effet elle devient alors couverte d’électrons ! Mais alors pourquoi ? En fait lorsque l’on observe cet électron, on le contraint à revenir à l’état de particule. (Figure 5)

Depuis, cette expérience à été effectuée maintes fois et même avec des atomes mais aussi des molécules, le résultat reste toujours le même. On en conclue donc qu’un atome ou autre objet quantique dans le cadre de cette expérience, présente un état d’onde jusqu’à ce qu’il soit contraint à changer de forme (dû à un observateur ou à un objet physique).

Cette opposition avait d’ailleurs été faite par Erwin Schrödinger grâce à son expérience de pensée « Le chat de Schrödinger ».

La double fente de Young nous force à nous questionner sur la limite du macroscopique et du microscopique, où se trouve donc cette barrière ?

« Nous pouvons apprivoiser le monde quantique à l’aide de nos mathématiques, mais cela ne l’empêche pas d’être étrange, plus étrange même que tout ce que peut nous proposer notre imagination. »

Heinz Pagels

BAVOUX G. – DNMADe1Ho – Février 2023

Pourquoi Hayao Miyazaki est considéré comme un génie du film d’animation

Hayao Miyazaki nait le 5 janvier 1941 à Tokyo, son père détient l’entreprise Miyazaki Airplanes qui fabrique des composants pour les avions de guerre japonais durant la seconde guerre mondiale. C’est durant cette période de sa jeunesse qu’Hayao va puiser l’une de ses inspirations : Les vols et autres machines volantes.

Voici un exemple d’avion tiré de l’œuvre
Nausicaä de la Vallée du Vent, réalisé en 1994 par Miyazaki

Très jeune Hayao rêve d’être mangaka, inspiré par les œuvres d’Osamu Tezuka (créateur d’Astro Boy par exemple) mais aussi par le premier film d’animation qui voit le jour : le Serpent blanc. Dès lors, il décide de tout faire pour rentrer dans ce domaine qui l’intéresse tant.

Astro Boy, Osamu Tezuka 1952
Le Serpent blanc, Taiji Yabushita 1958

Effectuant ses études à l’université de Gakushuin où il étudie les sciences politiques et économiques, il est l’un des acteurs du groupe de recherche et de littérature de son université. Ce qui lui permet de dessiner régulièrement et d’en apprendre plus sur le monde de l’animation.

Après avoir reçu son diplôme, il rejoint la Toei Animation en 1963. Pendant ses premières années au studio, il travaille comme intervalliste et collabore ensuite avec le réalisateur Isao Takahata. Au sein de Toei, Miyazaki contribue notamment aux films Doggie March et Garibā no uchū ryokō. Il fournit des animations clés à d’autres films de Toei, comme Le Chat botté et L’Île au trésor.

Hayao Miyazaki (à gauche) et Isao Takahata (à droite)

C’est en 1985 qu’il cofonde le Studio Ghibli avec son ami Isao Takahata. Studio qui deviendra l’une des références du film d’animation.

Ils vont éditer alors plusieurs films, Le Château dans le ciel (1986), Mon voisin Totoro (1988), Kiki la petite sorcière (1989) et Porco Rosso (1992). Ces derniers connaissent un succès critique et commercial au Japon. Le film suivant de Miyazaki, Princesse Mononoké, est le premier film d’animation à remporter le Japan Academy Prize du film de l’année, et devient à sa sortie en 1997 le plus gros succès commercial de l’histoire du box-office japonais ; sa distribution dans le monde occidental accroît considérablement la popularité et l’influence de Ghibli en dehors du Japon.

Princesse Mononoké (1997)
Mon voisin Totoro (1988)
Le Château dans le ciel (1986)

Mais comment parler des films du Studio Ghibli sans citer l’un des plus emblématiques : Le voyage de Chihiro (2001). Il devient le film le plus rentable de l’histoire du Japon, remporte l’Oscar du meilleur film d’animation et est souvent classé parmi les plus grands films des années 2000.

Le voyage de Chihiro (2001)

Les sujets abordés dans ces films d’animations sont très avant-gardistes dans les années 80 et 90, et ils possèdent plusieurs lectures possibles. On y retrouve des thèmes tels que la relation de l’humanité avec la nature et la technologie, la salubrité des modes de vie naturels et traditionnels, l’importance de l’art et de l’artisanat, et la difficulté de maintenir une éthique pacifiste dans un monde violent.

Les protagonistes de ses films sont souvent des filles ou des jeunes femmes fortes, et plusieurs de ses films présentent des antagonistes moralement ambigus dotés de qualités rédemptrices.

C’est pour toutes ces raisons qu’Hayao Miyazaki acquiert une grande renommée dans le monde du film d’animation, et devient une source d’inspiration pour de nombreux animateurs, réalisateurs et écrivains.

Guilhem B. – DNMADe1 HO – Oct 2022