Dub it !

Apparu dans les année 1950, en plus d’être un style musical dérivé du reggae le dub est une culture à part entière avec une histoire qui a traversé bien des frontières.

Découvert par erreur suite à un problème de gravure sur un vinyle où la piste vocal avait disparu, le public a adoré et le concept à commencer à se repandre à travers toute la Jamaïque principalement grâce à trois personnes : Lee Scratch Perry, King Tubbys et Duke Reid

Suite au succès de cette « dubplate » on va à partir de 1971 retrouver sur toutes les faces B des vinyles de reggae une version dub du morceau, c’est à dire sans voix et où la basse est augmentée directement dans la gravure du vinyle, d’autres effets sont inventés et popularisés à la même époque par ces mêmes personnes comme le phaser, l’écho, la coupe de piste ou la réverbération qui reste encore aujourd’hui ce qui définit le dub.

Cette découverte amène les premiers sound system afin de pouvoir vraiment ressentir la « bass line » qui est l’élément principal de toute composition dub. Le but est vraiment de ressentir dans son corps la vibration de la musique qui reste une sensation indescriptible si on n’en n’a pas fait l’expérience.

C’est vers les années 1980 que le dub débarque sur le sol britannique grâce aux connections entre les label jamaïcains et les disquaire anglais, c’est la fin du style dub jamaïcain et le début du « dub steppers ». Un style venu tout droit de la rencontre entre les studio de dub anglais et la culture punk émergente en Angleterre. On retient des grands nom du dub UK comme Mad professor qui lance un label encore mythique aujourd’hui « Ariwa » où il va développer ce style fusionné à des techniques de production moderne mais toujours gravé sur des vinyles.

Le dub est en perpétuelle évolution, on trouve aujourd’hui un dub français très electro et plus du tout chaleureux comme on peut retrouver sur de vieux vinyls, l’Angleterre garde un rôle majeur dans le dub comme on l’entend aujourd’hui.

Enfin le dub c’est vraiment une culture à part entière sans réel équivalent dans le monde musical, son style est vraiment particulier et chaque groupe va avoir son propre sound system souvent fabriqué à la main avec leur propre tonalité, leur propre sélection de vinyle et c’est cette originalité qui rend le dub si unique et indescriptible.

Channel One Sound System (groupe légendaire anglais )

Quand les cultures et les pensées se mélangent

Aujourd’hui on va aborder un documentaire « Tracks » nommé « L’appropriation culturelle dans la culture pop », qu’est-ce que l’appropriation culturelle  vous allez me dire ? Et bien on vient parler d’appropriation culturelle lorsqu’on utilise illégitimement un élément matériel ou immatériel propre à une culture.

Le documentaire commence en montrant un exemple concret des problèmes qu’apporte l’appropriation culturelle à notre époque ou du moins l’utilisation de ce terme.

On peut voir un jeune homme avec des dreadlocks sur le crâne se faire interpeller par une jeune femme lui reprochant d’avoir des dreadlocks, venant de sa culture, à ses yeux toutes personnes étrangères n’a pas le droit d’avoir des dreadlocks, bon, en vue de son comportement on peut remarquer qu’elle a plus l’air amusée par la situation qu’énervée par la soi-disant appropriation culturelle de ce jeune homme.

La suite du documentaire nous emmène vers le problème principal, comment cela se passe dans le milieu de la musique, le premier exemple est celui d’Elvis Presley, connu pour être le précurseur du rock aux Etats Unis. Ade Bantu nous apprend qu’en réalité Elvis aurait vécu toute son enfance à Memphis et c’est cette influence afro-américaine qu’on retrouve dans ses rythmes et chorégraphies qui n’a jamais été attribué à la communauté afro-américaine.

« lorsqu’un blanc va faire quelque chose qui à déjà été créé par un noir avant lui, il en tirera plus de mérite »

On peut voir le même genre de schéma se reproduire dans la culture hip-hop, des blancs reprenant un style de musique venant principalement des communautés afro-américaines, mais maintenant est-ce que cela pose réellement problème ?

Personnellement je pense que non, chacun est libre de créer comme il le souhaite et de s’inspirer où il en a envie, que serait l’art ou la musique si chacun doit rester dans son cercle de connaissances ? Cependant, il faut respecter les origines de ce dont on inspire, ne pas dénigrer une culture en la tournant au ridicule comme a pu le faire Katy Perry dans son clip « Dark Horse » en s’inspirant de l’Égypte ancienne.

Le problème viendrait peut-être du consommateur, si une personne préfère écouter un artiste blanc qui s’inspire d’un autre artiste plutôt que l’artiste de base à cause de sa couleur de peau, alors dans ce cas il serait question d’un problème de racisme.

La suite du documentaire parle du Voguing, cette danse était pratiquée par les communautés LGBT principalement hispaniques et afro-américaines dans les années 30 avant de commencer à être démocratisée par des artistes comme Madona, Lady Gaga ou encore Beyonce au 21ème siècle au travers de clips musicaux. Le problème est que l’origine et les valeurs que représente le Voguing est beaucoup moins respecté et souvent oublié lors de la reprise de ces chorégraphies, on va donc retrouver des professeures de danse enseigner cette pratique sans même s’intéresser aux tenants et aboutissants de cette danse et c’est là que l’appropriation culturelle peut venir poser problème et gêner les minorités.

Dans le cas précédent on s’inspirait d’un style pour recréer quelque chose, ici on vient juste le reproduire mais sans toute la démarche que les précurseurs du mouvement avaient engagés, c’est pourquoi je peux comprendre leurs mécontentements vis-à-vis de l’appropriation de celui-ci.

Le dernier point abordé dans le documentaire est l’appropriation de biens matériels de la culture d’un pays, l’exemple le plus connu et celui qui est utilisé est le patrimoine culturel Africain précolonial. Plus de 90% de son patrimoine est dispersé à travers toute l’Europe, ici on peut considérer cela comme du vol d’autant plus que les pays concernés aimeraient récupérer leurs biens, faisant partie intégrante de leur histoire et de leur culture. Des activistes comme le créateur de la chaîne youtube « BOBISO MEDIA » se battent pour la récupération de ces biens, pour ce faire il utilise des manières pas très diplomates, il va directement voler ou récupérer, cela dépend de la façon de penser, les œuvres dans les musées.

Je ne pense pas que cela soit la bonne façon de régler le problème, certes ce patrimoine se doit de retourner dans son continent d’origine mais ce n’est pas une raison pour répéter les erreurs qui ont été commises dans le passé, d’autant que des négociations entre les pays sont en cours afin qu’une partie des œuvres soient rendues à leurs propriétaires.

Pour conclure, je pense que le terme d’appropriation culturelle à sa place dans certains cas de figure, comme par exemple pour les deux dernières parties où les victimes sont volées de quelque chose qu’elles ont inventée. Mais dans le premier cas de figure je pense que le terme n’est pas adapté, si un artiste se démarque des autres grâce à sa couleur de peau je pense qu’il est préférable de parler de racisme plutôt que d’appropriation culturelle, le monde est fait de telle sorte que le brassage culturel est inévitable et entraîne forcément un métissage culturel qui passe inéluctablement par une appropriation culturelle de certains points.

HUGO J. – DNMADe1 Ho – AVRIL 2021

La rencontre entre philosophie et rap

Malgré le très peu de temps que je passe à écouter la radio je me pose toujours la même question sur beaucoup de musiques, est ce que cet auteur aime ce qu’il écrit ou écrit-il seulement dans le but d’avoir une audience et donc des revenus ?

À partir de là je commence à faire une frontière entre la musique présente à la radio et écoutée en général et la musique faite par des passionnés qui est souvent et malheureusement moins écoutée.

Donc pour la minorité qui aime écouter des paroles un peu plus réfléchies que ce qu’on a l’habitude d’entendre, j’ai le plaisir de vous présenter Felhur.

Felhur c’est un professeur de philosophie de 26 qui, passionné par les mots et la musique, décide de se lancer dans le rap en 2018, c’est pas tous les jours qu’on voit des professeur de philo faire du rap c’est ce qui m’a tout de suite intéressé.

Il sort son premier EP la même année, appelé : Tous des singes, on en découvre un peu plus de son univers à travers 3 titres introspectifs :

Egotrip/Vie Douce/Chez Moi

Ci-dessous un extrait de l’EP, « Chez Moi ».

Ce premier projet commence à annoncer la couleur, je vous invite à aller écouter les deux autres morceaux du projet pour vous donner une idée, on remarque tout de suite son attachement à la langue française comme dans Egotrip où il dit:

« J’suis un dandy aux qualités dantesques                                              Même édenté qualifié, mais quand est ce qu’                                            On arrêtera de polluer la fresque ? »

C’est 1 an après son premier EP et une dizaine de freestyles que Felhur arrive avec un format encore jamais vu et vraiment original, des textes de Baudelaire version rap. Et là on reconnaît vraiment ses racines de professeur de philo, j’étais plutôt reticent au début mais on finit vite par apprécier cette série, qui se nomme BO2LR.

Voici la première partie de sa série BO2LR, je vous laisse aller écouter les autres si ça vous intéresse mais je trouve cette série plutôt bien exécutée et très plaisante à écouter.

Cette année il sort un EP « Longue Vie » et une série baptisé « LE REFUGE », cette série à pour but de mettre plus en avant le beatmaker au côté du rappeur, concept intéressant, je vous laisse aller voir ça sur Youtube.

Pour conclure, après avoir bien potassé ses clips et posts instagram je pense que Felhur est avant tout un amoureux de littérature qui a décidé de s’exprimer à travers le rap, son style est particulier je vous l’accorde mais personnellement j’y adhère et je vous invite à faire de même ou du moins essayer.

Hugo J.–DNMADE1 Ho–Dec. 2020

Jusqu’où peut on aller au nom de l’art ?

Deborah de Robertis, peut-être n’avez vous jamais entendu parler d’elle, mais il y a 6 ans elle était bien présente dans le milieu médiatique. Vous vous demandez qui est-ce ou pourquoi, et bien c’est une artiste performeuse Luxembourgeoise avec une manière d’exprimer son opinion, disons, ouverte d’esprit…


Deborah de Robertis,  fervente de performance dénudée et particulièrement en public, a su surprendre et faire parler d’elle à bien des égards, non pas fan absolue de son « art », et ne voulant surtout pas débattre sur un terrain pouvant se rapprocher du féminisme pour une interlocutrice passionnée (à noter que Deborah de Robertis ne se définit pas comme féministe), je souhaite quand même réagir à la forme directe et provocatrice qu’elle a de faire passer son « message » sans débattre du fond de ce qu’elle peut appeler ses « gestes ».

Pour sa première apparition médiatisée, Deborah de Robertis n’a pas choisi de faire dans la dentelle, c’est devant L’Origine du monde du célèbre peintre Gustave Courbet avec pour fond l’Ave Maria de Schubert accompagnée par sa voix, qu’elle décide de s’asseoir et d’ouvrir (au sens propre, sinon ce serait trop simple) son sexe devant un public mitigé entre applaudissement et stupéfaction.

 « Je suis l’origine / Je suis toutes les femmes / Tu ne m’as pas vue / Je veux que tu me reconnaisses / Vierge comme l’eau / Créatrice du sperme »

Après avoir lu ses quelques lignes et s’être épanoui devant la vidéo je pense que la première question que vous vous posez surement est : Pourquoi ? Pourquoi donc bien exposer son sexe devant tout une salle (remplie en partie de complices, soyons honnête). Et bien l’artiste voit son geste non pas comme une reproduction du tableau original mais comme une réinterprétation de l’œuvre voulant montrer ce que le tableau ne montre pas, soit, je cite :

 «…cet œil enfoui qui au-delà de la chair répond à l’infini, l’origine de l’origine »

L’artiste parle aussi de vouloir « rendre visible le regard posé sur cette femme nue, couchée et observée par Courbet » par là elle entend vouloir voir d’elle-même la réaction et le regard du public sur elle, en faisant cela son « geste » prend une autre tournure et intègre le public à la performance, comme elle a pu le faire auparavant dans Les Hommes de l’art et L’or du temps en filmant le regard d’homme la regardant nue. 

Voilà pour le fond de ce « geste », maintenant on y adhère, on y adhère pas, cela ne regarde que vous, peut-on y trouver une avancée pour l’humanité ou la science, peut être une once de n’importe quelque sorte d’art ou de militantisme. Mais je ne vais pas m’attarder sur le message que veut faire passer l’artiste, je pense juste que cela reste personnel à sa vision du monde actuel et je ne comprends pas vraiment la cohérence de ce qu’elle appelle ses « gestes ».

Cependant je souhaite réagir sur cette façon très insolite que Deborah de Robertis a de faire passer son message, elle vient quand même à l’encontre des lois qui interdisent de s’exhiber en public, et cela au nom de l’art. Je trouve que l’art ne devrait pas permettre de faire ce qu’on veut quand on veut, je pense que l’on doit savoir vivre en société, car la nudité elle en a fait sa signature (et comme beaucoup d’autres artistes utilisant leur corps et la nudité pour faire passer un message ) comme le montre ses autres apparitions en public.

En 2016 elle réitère l’opération encore au musée d’Orsay mais devant l’Olympia de Manet où elle s’allonge nue avant de se faire arrêter par la police et de passer 48 heures en garde à vue.

Ou encore en 2017 au musée du Louvre devant la Joconde où l’artiste écopera d’un procès pour exhibition sexuelle, l’artiste a été relaxée.

Je trouve que toutes ses apparitions sont très provocatrices et irrespectueuses du public, surtout lorsque des enfants peuvent assister contre leur gré à la scène qui peut être perturbante. Et à mon avis la scène peut être réalisée en privé avec le même nombres d’acteurs, le rendu final et le message véhiculé restera le même seulement l’artiste sera moins médiatisée car tout le monde se moque de voir quelqu’un ouvrir les jambes devant L’Origine du monde. Non ?

Hugo J.–DNMADE1 Ho–Oct. 2020

 

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