Quel que soit notre moyen de communication, les sons, par leur caractère universel, peuvent faire passer toutes sortes de message. Comme un bébé qui crie ou un oiseau qui chante, l’intensité et les variations sonores font ressentir, à n’importe quel individu, une sensation qui y est associée. De nombreuses émotions peuvent être citées, telles que la peur, la joie, la colère, la tristesse, la surprise et tant d’autres. Ces ressentis sont, pour n’importe quelles espèces, perçus de la même manière et engendrent plus ou moins des réactions positives ou négatives, mais nulle ne peut ne pas être sensible à ce phénomène.
L’histoire que je vais vous dévoiler commence le mercredi 3 avril 2019, par l’apparition d’une vidéo et d’un audio intriguant, postés sur les différents réseaux sociaux de l’apnéiste français Guillaume Néry, qui a, en quelques heures, enflammé la toile. Son post était accompagné du commentaire suivant :
« Étrange son entendu hier après-midi lors d’une plongée. Jamais entendu ça. Une idée de ce que ça pourrait être ? ».
Voici ce qu’il a enregistré au large de La Rochelle, n’hésitez pas à me dire en commentaire ce que vous en pensez ? :
Suite à cet événement mystérieux devenu viral, les internautes n’ont pas cessé de construire toutes sortes de spéculations, imaginant qu’il est question d’un kraken, d’un sous-marin rouillé, de chants de sirènes ou encore de Dory qui imite la baleine, comme dans le dessin animé « Le monde de Némo ». Je vous laisse choisir la version qui, selon vous, est la plus convaincante.
Je me suis demandée comment décrire ce son, mais est ce que cela est réellement possible ? Je me lance le défi alors, sans perdre de temps pour essayer de vous le décrire le plus fidèlement possible.
Il est d’ores et déjà question de bruits atténués et diffusés dans un milieu aquatique, d’où les sons issus du mouvement des vagues et de la rencontre de l’air et de l’eau. Le caractère rauque et inharmonieux des différents sons aux variations et intonations variables allant de l’aigu au grave, donnent une atmosphère inquiétante et oppressante. Pour ma part, à la première écoute, j’ai perçu des cris qui pourraient s’apparenter à de la détresse ou à de la peur, en tout cas, rien de très joyeux ou réconfortant.
Tout pourrait se finir ici et laisser place à un mystère de plus, dans notre monde si énigmatique. Mais cet incident n’est pas si anodin et est tout sauf laisser au hasard. Au contraire, il porte un message fort et, de par le choix de son mode de diffusion, touche un grand nombre de personnes.
De toutes les suppositions émises à la suite du post, aucune ne détient la vérité, vous l’aurez probablement compris, mais alors de quoi s’agit-il ?
Il s’agit en fait, d’un signal issu d’un montage de sons enregistrés dans les profondeurs de l’océan. Cette campagne de Sea Sherpherd, l’ONG de défense des océans, baptisée Sound Of Sea, cache derrière trois mots simples un alarmant message subliminal, qui était devant vous, depuis tout ce temps. En prenant les premières lettres de chaque mot, nous pouvons lire « SOS », qui n’est rien d’autre que le message de détresse mondial. Cette initiative veut éveiller les consciences et montrer la vulnérabilité de la vie sous-marine. L’association explique avoir utilisé des cris d’une trentaine d’animaux marins victimes de la pêche : « une baleine harponnée dans l’océan Arctique, des baleines pilotes traquées sur les Iles Féroé, des dauphins pris dans les mailles d’un pécheur, l’agitation frénétique des bancs de poissons agglutinés dans les filets des chalutiers. »
Cette juxtaposition de sons est censée symboliser le « cri d’alerte de l’océan ». Face aux échouages massifs de dauphins et à la surpêche des populations de poissons, l’association insiste sur la nécessité d’une action immédiate. À travers ce message, Sea Shepherd, avec la complicité de Guillaume Néry, demandent donc à chacun de diminuer sa consommation de poissons.
Une balise sphérique, plongée au large de la Rochelle, a été spécialement conçue pour émettre le son. Il ne portait qu’à une centaine de mètres, afin de ne pas perturber l’écosystème, selon les organisateurs.
Sea Shepherd explique : « Nous avons plongé cette balise près des côtes françaises pour que ce son soit enfin entendu par l’Homme.«
Pour finir, je tiens à rappeler que la biodiversité marine est particulièrement fragile. D’après le WWF : « Nous prélevons davantage de poissons dans l’océan que celui-ci ne peut nous en offrir. Dans le monde, 31 % des stocks halieutiques sont surexploités, et en Méditerranée ce chiffre grimpe à 93 %. » Dans les années 1990 et au début des années 2000, la surpêche avait ainsi provoqué l’effondrement de 80 % des stocks de thons rouges de l’Atlantique et de la Méditerranée. Après une prise de conscience mondiale, les bateaux de Sea Sheperd avaient alors surveillé la pêche illégale pour aider à faire respecter les quotas. Avec Sound of Sea, l’ONG veut maintenant faire passer son message sur les réseaux sociaux et c’est réussit, vu l’engouement crée autour de cette action !
Selon les Nations Unies, si rien n’est fait pour contrecarrer le phénomène de la surpêche, les populations de poissons s’effondreront d’ici 2048. Pensez-y ?
La sonnette d’alarme a été désormais tirée et, malgré les apparences, ce fléau concerne directement notre secteur d’activité. Certaines réglementations ont été fixées pour limiter ces atrocités, mais ne sont pas encore effectives dans tous les pays. Je pense notamment au galuchat, qui est un cuir de poisson provenant de la raie ou du requin. Ces espèces ne sont pas encore exclues de la surpêche. Parce que, oui, nous pêchons en premier lieu, les poissons pour leur valeur nutritive, mais pas que, leur valeur esthétique est aussi un aspect à prendre en compte qui rentre pleinement dans le processus. Faites alors attention, tous les férues de joaillerie ou d’horlogerie, pour que vos prochaines créations soient empreintes d’éthique.
Merci d’avoir pris de temps de me lire, je vous laisse avec l’entièreté de la vidéo explicative, qui m’a incité à écrire cet article. Je vous invite, à votre tour, à l’étudier scrupuleusement pour faire de demain une vie meilleure.
BILQUEZ Jorane, Dnmade23JO, Décembre 2021