Durant mes années de BAC Arts Appliqués, ma classe et moi devions tenir des carnets de croquis lorsqu’on voyageait, mais également quand on débutait un nouveau projet. C’était loin d’être une corvée, car nous étions tous à l’affût de ce qui pourrait stimuler notre créativité au quotidien. Mais comme beaucoup de choses lorsqu’une pression s’installe il n’y a plus de spontanéité, c’était devenu pour moi un devoir davantage qu’un plaisir.
Lors de notre visite au musée des arts décoratifs, j’ai eu une folle envie de dessiner, des fragments d’idées me venaient en tête, mais je n’avais rien à portée de main pour gribouiller. Bien sur ce n’était pas arrivé n’importe où… C’était dans l’exposition du style Memphis, bien que j’eusse déjà vu, étudié ces objets, je pense que ce style me ramène en enfance. Le soir même, je suis allé acheter un carnet dans le but qu’il m’accompagne où que j’aille…
« Qu’est-ce qui a plus de valeur ? L’art où la vie ? » ce sont les paroles d’une des militantes écologies qui ont jeté de la soupe sur le tableau de Vincent van Gogh. Cruauté ou courage ?
Le vendredi 14 octobre, des militantes écologistes ont jeté de la soupe sur le tableau les Tournesols de Vincent van Gogh conservé à la National Gallery de Londres, elles se sont ensuite collées au mur. Ces militantes font partie du mouvement « just stop oil » qui milite pour l’arrêt de nouveau projet pétrolier ou gazier.
Ce n’est pas la première fois que l’art est pris pour cible par les éco-activistes. En juin dernier, deux militants se sont collés à un autre tableau de Van Gogh dans le même musée, mais également en Allemagne au musée Barberini sur un tableau de Monet.
14 Octobre 2022
Pourquoi l’art ?
Ce genre d’action a pour but de choquer la population pour ensuite faire parler, avoir l’attention des médias sur une cause, mais le problème c’est qu’en s’attaquant à une œuvre on ne parle que de la forme et non du fond à savoir la cause écologique. L’une des militantes pose une question rhétorique demandant de choisir entre l’art et la vie humaine dans le but d’éclairer une inaction climatique cependant, il est évident qu’il n’y a pas à prioriser l’un sur l’autre. Il est vrai que s’attaquer à l’art pour attirer l’attention des médias est un bon cheminement de pensée, car le capital culturel se trouve également chez les personnes qui pratiquent l’information. Certaines personnes penseront que c’est horrible de s’attaquer à l’art, que ça n’a aucun sens et qu’il y a bien d’autres solutions pour alerter la population. Toutefois, des études, des documentaires et débats scientifiques nous alertant sur l’ampleur de la crise écologique sont totalement accessible sur les médias et pourtant, il y a encore des choses aberrantes que l’homme continue de faire en particulier quand on parle de JO ou de coupe du monde de football si vous voyez où je veux en venir… Ainsi comment pouvons-nous rendre les actions écologiques instinctives et naturelles pour l’homme quand on voit que des multinationales sont capable du pire…
Radicalisme ou extrémisme ?
Qualifier cet acte de radical reviendrait à dire que l’art est à l’origine de la crise écologique, or ce n’est pas le cas. Ces actes pourraient être à la limite de l’extrême cependant, ils s’attaquent toujours à des œuvres qui sont protégées, mais l’acte en soi reste violent. Le plus important ne serait-il pas que le message soit passé et que rien d’important n’ait été endommagé ? Greta Thunberg (militante écologiste suédoise) s’exprime à ce sujet sur France inter : « Être activiste ça peut être quelque chose de très violent, tout dépend où l’on se trouve dans le monde, j’ai de très nombreux amis qui risquent l’arrestation, qui risquent de perdre la liberté tout simplement parce qu’ils protestent publiquement. Je suis consciente d’être très privilégié donc je porte une responsabilité plus importante que les autres et je me dois d’être militante parce que je suis moins confrontée aux risques que d’autres personnes et c’est à chacun d’en décider. » Ne serait-ce pas un acte de courage de s’exposer à des risques pour faire avancer la cause écologique ? Ces actes ne plaisent pas à tout le monde mais n’ont ils pas le mérite d’exister et de faire parler ?
La créatrice sud-coréenne Lila Jang transforme des meubles du XVIIIe siècle en œuvres d’art.
Lila Jang a imaginé des meubles qui s’adaptent à l’espace en s’inspirant du mobilier qu’elle aime, celui du XVIIIe siècle. Ce concept lui est apparu lorsqu’elle habitait dans un petit appartement parisien où chaque mètre carré compte. Elle imaginait son canapé escalader le mur ou encore sa lampe de chevet voler.
Quand la forme ne suit pas la fonction
Lila Jang a donné des noms à tous ses meubles. Dans « Anne Marie » la forme générale du fauteuil louis XV est très reconnaissable mais les accoudoirs sont démesurément grands ce qui rend l’assise impossible.
Dans « Canape » un canapé est plié en équerre ce qui réduit la place pour s’asseoir de moitié.
Ses inspirations d’un univers surréaliste et merveilleux ont pris le dessus sur la fonction de l’objet. Le principe du fonctionnalisme « la forme suit la fonction » n’est en réalité plus la maxime de Lila Jang.
Ce sont des meubles surprenants avec un contraste fort entre l’aspect épuré du blanc et ces formes sorties d’un conte féérique.
En quoi est-ce absurde ?
Un fauteuil ou on ne peut s’y asseoir, un canapé ou qu’une seule personne peut s’y installer, quel est l’intérêt ? Le mobilier fait partie du domaine du design or ici la fonction n’est pas respectée.
On ne peut donc pas dire que ces meubles appartiennent au domaine du design mais plutôt à celui des arts plastiques, ces « meubles » sont des œuvres d’art. C’est ce qu’y en fait leur absurdité : prendre une œuvre d’art pour un objet de design fonctionnel.
En effet la montre dont nous allons parler appelle à la détente. Serait-ce une montre uniquement pour les vacances ? Nous donnerait-elle une nouvelle vision du temps ? Nous allons le découvrir.
Kristof Devos
Cette montre «A perfectly useless afternoon » a été imaginée par l’illustrateur et auteur de livres pour enfant Kristof Devos épaulé par l’équipe Mr Jones Watches. A travers cette montre Kristof Devos révèle que le temps passé à se reposer n’est pas du temps perdu.
Qui sont-ils ?
Fondateur de Mr Jones Watches
Mr Jones Watches fait appel à des designers pour imaginer leurs montres, qui sont ensuite fabriquées dans leur petit atelier Londonien. Cette entreprise, ainsi que les designers avec qui ils collaborent, ont l’envie de créer des montres qui se distinguent des autres car aujourd’hui la montre n’est plus un objet purement fonctionnel. En somme ce sont des montres aux cadrans colorés avec un affichage de l’heure toujours très recherché qui donne de la légèreté au monde rigoureux de l’horlogerie. Mr Jones Watches nous propose un large choix de montres automatiques ou à quartz.
Average day
Du Story telling !
Chaque montre a un style particulier et raconte une histoire différente. Chacune d’entre elle s’inspire d’une notion philosophique de la vie : Notre mort imminente avec la montre « The accurate »,l’humilité avec une autre version de la montre « The accurate », l’absurdité de la vie avec la « Average day » et bien d’autre encore.
C’est bon pour le moral !
Pour imaginer le design de cette montre Kristof Devos est parti de cette phrases de l’écrivain chinois Lin Yutang : « Si vous pouvez passer un après-midi parfaitement inutile d’une manière parfaitement inutile, vous avez appris à vivre. »
A perfectly useless afternoon
Le nom de cette montre « A perfectly useless afternoon » est quelque peu contradictoire le mot useless (inutile) associé au mot perfectly (parfait) forme un oxymore. Ne « rien faire » est généralement mal vu par la société, certains en ont presque honte car cela pourrait être lié à de la flemmardise mais avec cette montre, Mr Jones Watches fait l’éloge du repos. Il montre que le temps passé à faire le vide dans nos têtes est du temps bien dépensé.
Nous pourrions également retrouver de la contradiction dans la fonction première de la montre et ce qu’en fait Kristof Devos. Un garde de temps nous sert à rythmer nos journées or cette montre nous donne envie de vacances.
Cette montre nous rappelle que nous avons tous besoin de ces instants où nous ne faisons rien. Ce sont des moments qui nous font profondément du bien et qui sont indispensables pour notre santé mentale.
Quelle heure est-il ?
Cette montre est à quartz mais une nouvelle version automatique est sortie récemment. La lecture de l’heure se fait à travers la jambe du personnage sur la bouée et celle des minutes par le biais du petit canard.
Cette montre contredit les codes de l’horlogerie traditionnelle à travers un cadran loin d’être épuré ainsi que l’affichage de l’heure qui ne se fait pas par le biais d’aiguilles. Pourtant c’est une montre que nous devrions porter quotidiennement pour nous rappeler les bienfaits de ne « rien faire ».
Aujourd’hui j’ai envie de vous partager un souvenir d’enfance si marquant. Un regard touchant et une gestuelle qui rendaient ces immenses créatures mécaniques si vivantes !
Des promenades au côté de Géants dans la ville de Nantes
Une histoire inventée par Royal de Luxe « la Géante du Titanic et le scaphandrier » :
« Islande, faite de volcans, abritait alors certains géants forts occupés à moduler le paysage pour en faire une terre habitable. L’un d’entre eux, ou plutôt l’une d’entre elles, avait pour tâche de faire apparaître d’immenses geysers (…) Des corsaires anglais, à la solde de sa Majesté, capturèrent la géante. Elle fut embarquée clandestinement dans une cale du Titanic afin d’être exhibée dans le nouveau monde et démontrer ainsi la suprématie du Royaume-Uni. Comme chacun sait, le navire déchiré par un iceberg venant du nord d’Islande, sombra et par le fait notre géante avec. Mais comme tout passager du bâtiment notre géante avait de la famille : un frère nommé « le Géant » et une fille appelée « Petite Géante » (…) Durant de longues années le Géant parcourut le fond des océans et finit par retrouver l’épave. (…) Alors il décida de rejoindre sa nièce : la Petite Géante. »
Du 5 au 7 juin 2009 à Nantes la compagnie de théâtre de rueRoyal de Luxe reproduisait la rencontre entre la Petite Géante et le scaphandrier. Le scaphandrier arriva à Nantes en émergeant de la Loire et la Petite Géante sortant d’un bateau. Nous avons pu les suivre se promener mais surtout vivre dans la ville à travers ces scènes de vie quotidienne où l’on voit la Petite Géante dormir, se laver ou encore manger une sucette. Le lendemain nous avons pu voir la rencontre entre les deux personnages. Cette rencontre se passa devant nos yeux. Pendant quelques minutes nous avions oublié que ce n’était que des créatures mécaniques à travers ces gestes de tendresses et les douxregards qu’ils se lançaient. L’effervescence de la ville rendait ces moments festifs, familiales et débordants d’émotion.
Rencontre entre Le scaphandrier et la Petite Géante
La Petite Géante et les Lilliputiens
Des marionnettes mais pas seulement…
Les marionnettes sont accompagnées de lilliputiens qui les actionnent, sans eux les marionnettes resteraient immobiles. Ces hommes sautent, courent, tombent, se précipitent et la marionnette les regarde agir avec étonnement comme si elle ne comprenait pas qui ils étaient. Cela donne vraiment une impression de marionnette vivante.
Qu’est-ce que Royal de luxe ?
Royal de Luxe est une compagnie de théâtre de rue Française fondée en 1979, à Aix-en-Provence par Jean-Luc Courcoult, Véronique Loève et Didier Gallot-Lavallée. Elle est l’une des plus connus internationalement. Leur terrain de jeu c’est la rue, ce lieu où se mêle toutes les classes sociales. Cette aventure a commencé par un spectacle : « le Cap Horn » puis ont suivi : « les mystères du grand congélateur », « la mallette infernale » « Terreur dans l’ascenseur » … Leurs spectacles ont pris une telle ampleur qu’ils sont allés jouer partout en France et dans le monde.
En 1989, Jean-Marc Héraud (le maire de Nantes) offre à la compagnie un hangar pour créer et stocker leurs créations, Nantes va devenir la principal ville ou sont joué les spectacles.
La « saga des Géants » fut la réponse à une question que Jean-Luc Courcoult se posait depuis des années : « Comment raconter une histoire à une ville entière ? »Jean-Luc Courcoult
En effet ces spectacles de quelques journées où des marionnettes géantes vivent avec nous leurs aventures ont mis en haleine toutes les villes dans lesquelles ils sont passées.
La « Saga des Géant » met en scène une dizaine de géant qui raconte leurs histoires dans le monde entier il y aura les Girafes, le Rhinocéros, El Zolo (le chien), la Grande Mère, l’Eléphant, le Scaphandrier, le Petit Géant et la Petite Géante.
J’ai eu l’impression que cette prouesse relevait de la magie tellement on pourrait qualifier cette performance de grandiose. Ces géants resteront gravés dans les mémoires des petits et des grands.
Si cet article vous a plu, je vous invite à aller voir le documentaire réalisé par Jean-Michel Carré« Royal de Luxe » où les nombreux reportages sur YouTube sur Royal de Luxe, https://youtu.be/rigKzJuCb_ohttps://youtu.be/WgwWrzEw0Xk
En effet ce design inspiré de l’innocence de l’enfance nous questionne : Qui pourrait bien porter cette montre ? Un design enfantin pour une montre de luxe destiné aux adultes, n’est ce pas audacieux ?
En collaboration avec le MAD Paris, Charaf Tajer le designer de Casablanca, a eu carte blanche pour retravailler la populaire Royal Oak 36mm de Audemars Piguet à l’image de sa marque de vêtement haut de gamme.
Charaf Tajer inspiré par le mouvement Memphis
Sa marque de vêtements et les montres « Play time » et « Machine, Time » rappellent le mouvement memphis milano un mouvement de design et d’architecture italien créée en 1980 à Milan. Ce mouvement met en scène des formes asymétriques très colorés dans un décor farfelu. « Contrairement à d’autres courants de design précédents, Memphis n’obéit pas à un manifeste ; c’est avant tout une volonté de fabriquer des meubles avec une grande liberté en réaction au style bourgeois de l’époque. » François Boutard
La vision de Charaf Tajer sur sa marque de vêtement :« Il n’y a pas d’ironie dans mon travail. La nature est magnifique, pourquoi ne pas la montrer ? Et dans un monde peuplé de mâles alpha, ça ne peut pas faire de mal d’offrir de la douceur et de la beauté »
La royal Oak prend vie !
Du jaune, du rose en passant par du bleue et du rouge, des couleurs vives qui donnent un aspect enfantin à la montre, à la limite du jouet. Cet audace donne une image de l’horlogerie haute gamme rarement vu jusque là.
Nous pouvons aussi parler de renaissance. Le design d’origine de la Royal Oak est glacial avec la géométrie emblématique de Audemars Piguet et le boîtier poli/satiné. Tajer a construit une image rassurante et enfantine transmise par ces couleurs pastels vives tout en gardant sa forme d’origine.
Les deux garde temps possèdent un fond arrière noir mat et une couronne rouge. La première version arbore un cadran rose dégradé lisse tandis que la seconde version renferme un cadran à motif de maillon de la chaîne Casablanca. Les seules pièces qui sont restées d’origine sontles vis hexagonales en or blanc 18 carats.
Les horlogers se sont déjà inspirés de l’enfance avec la montre Mickey de Gérald Roden ou la Black Panther de Audemars Piguet. Mais aussi de l’univers du jeu avec La Vintage 1945 Jackpot Tourbillon de Girard-Perregaux ou la Primo 4 de Mermod Frères. Je trouve ces inspirations évidentes dès le premier coup d’œil pour les montres « Play Time » et « Machine, Time ».
Charad Tajer met en avant la transformation d’une icône moderne de la haute horlogerie. Je vois ces deux montres comme, un peu d’innocence dans ce monde rigoureux de l’horlogerie. Il a su réveiller l’enfant endormi en nous !
Si le mouvement Memphis vous intéresse je vous invite à vous abonner au compte instagram : @memphis_milano @ettoresottsass_official @modernismmuseum