« Vouloir rentrer dans un moule c’est bien, mais que pour les gaufres »
« Les chaussures de Louis » est un court métrage de 5 minutes réalisé par 4 étudiants de l’école MoPA (film d’animation 3D). Mais ce n’est pas n’importe quel court métrage, il a été sélectionné dans 60 festivals à l’échelle internationale et récompensé sept fois notamment du titre de Student Academy Award dans la catégorie animation internationale.
Le film parle d’un petit garçon de huit ans et demi prénommé Louis atteint d’autisme Asperger et de son premier jour dans une nouvelle école. Devant l’obligation de se présenter devant ses camarades, Louis parle de lui mais il préfère expliquer sa perception du monde, et en quoi elle est différente de la perception des autres. C’est pendant ces explications (qui sont basées sur des témoignages pour être le plus fidèle à la réalité) que les 4 auteurs brisent le tabou et les préjugés que trop de monde ont encore vis à vis des personnes autistes. Une fois le court métrage terminé, on se rend compte de l’enseignement que l’on peut tirer d’une personne autiste. Que ce soit de leur sincérité, de leur rigueur ou encore de leur méthodologie. Mais Louis a aussi besoin de ses camarades, pour qu’ils le respectent et qu’ils le mettent dans un bon environnement où Louis pourra travailler en toute tranquillité. Ce petit film fait énormément réfléchir sur l’acceptation des différences des autres, dire qu’on les accepte est une chose, mais s’adapter à une personne différente pour qu’elle puisse se sentir aussi bien que les autres, c’est bien différent. Pour moi elle est là, la vraie acceptation.
Pouvoir se projeter dans la tête d’un autiste n’est pas quelque chose de facile en temps normal, cette animation le fait de manière brillante et poétique. La voix enfantine de Louis ne fait qu’accentuer l’innocence des personnes touchées par ce trouble et nous sensibilise davantage. Il est certain que cette vidéo deviendra un outil utilisé dans les écoles pour pouvoir aborder le sujet avec justesse. Pas seulement dans les écoles primaires, bien qu’il soit compréhensible par des enfants de 8 ans, il convient également pour des lycéens et des étudiants. Il est rare de trouver des œuvres qui s’adressent à autant de générations en même temps, c’est souvent signe que l’œuvre est réussie.
Je ne trouve pas surprenant que ce court métrage ait raflé un aussi grand nombre de nominations et de prix. En plus du fond, la forme est elle aussi une réussite. Des super images, des bruitages et une bande son irréprochable et le format de 5 minutes convient parfaitement à l’histoire qui nous est racontée. Je ne peux que vous conseiller de le regarder et le partager pour que tout le monde puisse avoir accès à ce chef-d’œuvre!
Le 25 octobre a été remis le prix de photographie « Siena International Photo Awards ». Il s’agit de la plus belle photo prise en 2021. Ce concours suscite l’intérêt de nombreux photographes, il y a eu des dizaines de milliers d’images soumises par des photographes de 163 pays différents. Plusieurs prix à la clef mais le prix ultime reste celui de « la photo de l’année » qui représentera l’année 2021.
Avec la crise sanitaire, on pourrait imaginer que le cliché de l’année serait celui des hôpitaux surchargés, des masques jetés dans la nature ou encore des familles confinées dans des minuscules appartements. Pourtant l’ultime photo n’a aucun lien avec cette crise. Alors peut être une photo qui mettrait en lumière les catastrophes climatiques, un autre sujet très actuel, qui occupe l’esprit de nombreux citoyens ? Je ne donnerai pas d’exemple car la photo récompensée par le concours ne parle pas non plus de ce sujet.
En réalité l’image prise par le photographe Mehmet Aslan traite d’un événement qui a commencé il y a longtemps mais qui a été « oublié » par l’Europe occidentale à cause de la crise sanitaire, des problèmes écologiques et d’autres problèmes actuels. Cet événement c’est la guerre en Syrie.
Voici la photo « Hardship of Life » ou en Français « L’épreuve de la vie ». Cette photo n’a rien d’une mise en scène, c’est la capture d’un moment entre un père et son fils. La première chose qui interpelle c’est le handicap du père et celui du fils. Munzir (le père) a perdu sa jambe lors d’un bombardement dans un marché. Son fils, Mustafa, est né sans membres à cause d’un syndrome appelé tetra-amélie. Cette maladie congénitale a été causée par les médicaments que sa mère a dû prendre alors qu’elle était enceinte après avoir été exposée à des gaz neurotoxiques durant la guerre en Syrie. Cette photo n’a pas été prise en Syrie mais à Reyhanli dans la province de Hatay près de la frontière.
Ce cliché me plaît beaucoup car d’une part il est esthétique notamment grâce à la lumière qui met en valeur l’enfant et son père. Et d’autre part cette image est remplie de sens, l’arrière plan obscur laisse imaginer les difficultés que la famille a dû dépasser, les troncs coupés peuvent être interprétés comme des proches tombés dans la guerre (comme un arbre tomberait quand on le coupe). Le courage et la force de cette famille franchit l’image pour nous atteindre directement, et si le titre de l’œuvre était une question alors je dirais que oui Munzir à réussi l’épreuve de la vie ! Face à la dureté de leur parcours, Munzir et Mustafa irradient de bonheur.
Je trouve le jury très intelligent d’avoir récompensé cette photo, car en mettant en avant cette histoire, on se rappelle de toutes les autres qu’on a pu oublier comme la prise de l’Afghanistan par les talibans ou les pressions que la Chine fait subir à Taïwan. Un cliché, un retour à la réalité.
Dans une époque où les entreprises se veulent de plus en plus écologiques (par souci pour la planète ou pour des raisons purement marketing), la marque horlogère H. Moser a dévoilé un exemplaire unique d’une montre pas comme les autres. La Moser Nature a été présentée au salon international de la haute horlogerie 2019 comme une pièce unique, donc non disponible à l’achat, avec un concept très particulier ! Cette montre doit être entretenue tous les jours car elle possède son propre « écosystème »: de la végétation pousse autant autour de la boite que sur le bracelet. Le message que la manufacture veut transmettre est : « il faut autant s’occuper de cette montre que de la planète, sa durée de vie dépendra du soin qui lui est apporté ». Effectivement, pour que le garde temps ne perde pas de sa splendeur, il faut l’arroser deux fois par jour et également tondre la pelouse du bracelet (à l’aide d’une petite tondeuse) de temps en temps.
La montre donne l’heure et les minutes, elle permet aussi de purifier l’oxygène -précise la marque- elle recycle le CO2 et contribue à la diminution de notre empreinte carbone. Bien évidemment c’est une pointe d’humour de la marque qui rejoint le nom de l’œuvre, celle-ci ne possède pas assez de végétation pour avoir un impact sur le monde. Cependant le message est clair et compréhensible dès le premier coup d’œil : si la montre n’est pas entretenue elle perdra tout son intérêt ; le lien est vite fait avec la Terre.
La montre est composée d’une boite en acier et d’un mouvement mécanique, la végétation choisie pour pousser sur la montre est faite de mousses, de cressons et de minuscules echeverias (Plante grasse ornementale, aux fleurs de couleurs vives, d’origine mexicaine). Son cadran est fabriqué à partir de pierres et lichens des Alpes.
Ce n’est pas la première fois que la manufacture fait effet au S.I.H.H. Dans de précédentes éditions, elle avait présenté une montre en fromage pour se moquer de la modification des textes de loi sur la certification du fromage suisse, ou encore la montre Frankenstein qui reprend les éléments phares de grandes manufactures horlogères pour se jouer des tendances.
Personnellement je trouve l’idée très bonne et l’esthétique réussie, bien que la montre soit impossible à porter comme une montre ordinaire. L’héritage qu’elle transmet reste très riche. Quand un journaliste a posé la question sur la possibilité d’acheter la Moser Nature, Edouard Meylan (directeur général) a répondu : « On m’a demandé si on pouvait l’acheter mais, pour cela, il faudrait la vendre avec les services d’un jardinier. Mais on m’a aussi suggéré de l’envoyer symboliquement à Donald Trump« . Une pique qui n’est pas dénuée de sens!
Cette nouvelle année 2021 ne s’annonce pas comme l’année du bonheur, le réchauffement climatique qui ne s’arrête pas, la crise du Covid-19 qui persiste, les camps de détention des Ouïghours ou encore les violences policières fréquentes aux États-Unis sont des exemples qui témoignent la difficulté avec laquelle nous allons devoir traverser ces 365 prochains jours. Et pourtant, cette année va être embellie par l’arrivée d’un nouvel événement, un nouvel album ! Cet album ne redonnera probablement pas le sourire, à cause de la tristesse qu’il devrait dégager, mais il sera (selon moi) un tournant dans le slam français. Dans la liste complétement subjective que je me suis faite, il rejoindra le top des albums de slam français qui est pour l’instant mené par Grand Corps Malade et son album « Enfant de la ville » sortie en 2008. Si je me permets de défendre autant un projet qui n’est pas encore sorti, c’est que je dois avoir de bons arguments, ne vous en faite pas, j’en ai assez pour que je ne sois pas le seul à attendre cet album avec impatience.
L’album « L’horizon des évènements » à été annoncé en même temps que la sortie d’un premier extrait sur YouTube (ainsi que sur toutes les plateformes de streaming) avec un titre qui porte le même nom que l’album. Son auteur ? Un humoriste, acteur, scénariste et réalisateur français, autrement dit, c’est KyanKhojandi ! Après la série a succès Bref, le spectacle Pulsion, la réalisation de la série Bloqué (jouée par les rappeurs Orelsan et Gringe) qui a donné naissance à la série Serge le Mytho (avec comme comédien principal Jonathan Cohen) et une série de podcasts nommées Un bon moment, Kyan annonce un premier album en total indépendance. Je doute qu’il y ait beaucoup d’autres personnes aussi polyvalentes en France, car en plus de cette polyvalence, chaque projet à rencontré en franc succès autant au niveau de la critique que du public.
Le point commun entre tous ses projets, c’est qu’ils s’inscrivent dans un registre humoristique, même si parfois, ils traitent des sujets sociologiques (notamment dans la série Bref). Cette fois-ciKyan sort de sa zone de confort et décide de passer du rireau larme, de la joie à la mélancolie. C’est pour ça qu’il a décidé de changer de nom d’artiste pour ce projet en se nommant « L‘autre Kyan ». Le titre de l’album en dit long d’ailleurs, en physique l’horizon des événements désigne la limite d’un trou noir, point de non-retour au-delà duquel rien ne peut sortir. Le lien entre l’aspect physique et l’aspect psychologique est vite trouvé, on s’imagine bien cette limite mentale, qui, une fois franchis, nous rend impossible de retrouver notre vie d’avant et notre épanouissement (on peut assimiler ça à une dépression sans fin). C’est dans cette première analyse de texte que je vais vous démontrer comment un homme qui arrive à faire rire des milliers de personnes, peut aussi broyer du noir et nous émouvoir.
Le texte se compose en deux parties, une courte intro et un couplet unique, le tout sur une instrumentale de musique classique composé par Clément Libes et Yoann Lê. Les premières paroles de l’introduction donnent tout de suite l’ambiance pour la suite du morceau :
« J’veux pas en rester là j‘veux… J’veux rebondir, comme une envie de guérir, comme une envie de pas mourir J’ai passé une année entière dans un trou noir Et si j’fais rien ben… Y aura toujours cette trappe sous moi Ok…«
L’ensemble du couplet sera une introspection de Kyan où il parle de son enfance : « L’impression d’être retourné à ma rentrée de sixième, Où tu prends tous tes livres, des coups de pression dès le matin tôt », de ce qu’il a vécu : « J’ai critiqué les beaufs, les gars avec leurs cigarettes jaunies. Alors que j’ai réussi à re-pleurer grâce à la mort de Johnny » mais aussi des choses qu’il pourrait faire alors c’est stupide comme : « J’suis ce genre de gars qui cherche son téléphone portable, alors qu’il est dans sa propre main. Limite, j’vais aller sur Google et je vais taper « Où est mon téléphone portable ? » Je sais.. C’est comme ça…« . C’est intéressant de voir qu’il ne dit pas qu’il est idiot mais que « c’est comme ça », pour faire un bilan de sa vie mais le plus objectivement possible, comme si ce n’était pas vraiment de sa faute, que le monde l’avait amené à avoir ce genre de réflexion.Kyan parle également des fréquentations qu’il a eues, qu’elles soient bénéfiques ou mauvaises, en parlant de ces gens « qui ont transformé nos acolytes en alcooliques » ou des ses amis les plus chers » Gautier, Navo, Patrick, merci d’avoir été là ». Il finit ce couplet par une phrase très marquante où il dit « J’revois la lumière, j’revois là où reprend le cours du temps. J’suis à la limite, à l’horizon des événements », où il exprime explicitement qu’il est à un stade important de sa vie où il va soit réussir à s’éloigner du trou noir et continuer sa vie en homme heureux où il va s’engouffrer dans ce même trou noir et donc potentiellement dans une dépression infinie.
Cette chanson me touche beaucoup, car les exemples donnés sont à la fois très personnels, mais également universels, on s’identifie à ce qu’il dit et on comprend (par ce que l’on connaît) la situation dans laquelle il se trouve. Les paroles sont bien écrites, le rythme nous laisse penser qu’il parle en même temps qu’il pense (même si les paroles ont bien été écrites avant) et la vidéo qui accompagne la musique est une session live (ce qui accentue le côté authentique). La phrase « J’aime être seul, j’aime m’ennuyer, j’aime l‘ennuie » témoigne de cette spontanéité.
Je vous invite grandement à écouter ce morceau pour que vous puissiez vous faire votre propre avis et si vous l’aimez autant que moi, même s’il n’y a pas encore de date fixe, l’album ne devrait plus tarder à sortir ! Et la vidéo qui accompagne la musique est une session live (ce qui accentue le côté authentique). La phrase « J’aime être seul, j’aime m’ennuyer, j’aime l‘ennui » témoigne de cette spontanéité.
Pour pouvoir s’évader de son quotidien, un billet d’avion vers un pays exotique est une bonne solution. Une vue sur l’océan depuis une plage de sable chaud, un cocktail de fruits locaux et une mélodie de ukulélé, c’est une excellente échappatoire. Cependant un tel voyage demande beaucoup d’argent et d’investissement ! Alors une alternative trop peu connue s’offre à vous : Monument Valley. Derrière ce nom (quelque peu mystérieux) se cache un voyage virtuel immersif, rempli de sens et apaisant, autrement dit, ce nom cache un merveilleux jeu vidéo.
Monument Valley, sorti en novembre 2014 sur IOS, est un puzzle game pour le moins original. Il utilise la perspective isométrique avec des formes géométriques impossibles. Mais qu’est- ce que c’est une « géométrie impossible » ? C’est simplement la représentation d’une construction fictive d’un objet contraire aux lois physiques connues de la nature. L’exemple le plus parlant et le plus connu est le triangle de Penrose.
Pourquoi comparer cette application à un voyage paradisiaque ? Peut-être parce qu’il est tellement immersif qu’on en oublie la réalité et qu’on s’échappe de notre routine le temps d’un instant, et c’est à cet instant précis que le jeu comble l’envie de partir à l’autre bout du monde. Je parle d’immersion… mais tu ne vois sûrement pas en quoi un écran de téléphone peut prendre toute notre attention au point d’en oublier où l’on est. En même temps, tu ne me laisses pas le temps de tout t’expliquer ! L’écran permet de jouer -c’est vrai- mais le jeu perd au moins 40% de son intérêt si tu n’utilises pas des écouteurs. La bande son du jeu fait partie intégrante du gameplay et permet une immersion totale. Chaque niveau possède sa bande son (créée spécialement pour le jeu) propre à l’ambiance retranscrite, globalement c’est une sensation apaisante et saine qui se dégage de l’application.
Cette sérénité passe aussi par les graphismes; le concepteur Ken Wong et la société Ustwo (créateurs de l’œuvre) n’ont rien à envier à l’esthétique des jeux triple A (les blockbusters des jeux vidéos), car, selon moi, ils ont parfaitement retranscrit l’esprit du jeu avec des graphismes géométriques, colorés et minimalistes.
Pour ce qui est du scénario, il est simple et efficace. Il faut emmener la princesse Ida (ma nouvelle meilleure amie) au bout de chaque niveau pour qu’elle puisse retrouver ce qu’elle cherche depuis le début de l’aventure. Pour ce faire, il faut déplacer des éléments du décor et créer un chemin vers la sortie; mais attention, la géométrie impossible peut vous donner du fil à retordre.
Le jeu a connu son développement sur les appareils Androïd et Windows Phone et a eu un gros succès auprès des critiques et du public : 11 prix pour Monument Valley II (la suite logique du premier succès). A cette époque, le magazine mensuel Wired estimait que ce jeu remporterait probablement le titre de plus beau jeu de l’année 2014. Ce jeu sera téléchargé plus de 26 millions de fois pour des revenus supérieurs à 14 millions de dollars.
Cependant, pour une application payante (3€ pour la première version), Monument Valley présente quelques points négatifs. Il est trop court : seulement 10 niveaux différents avant de finir le jeu. Pour ce qui est de la difficulté, beaucoup d’utilisateurs l’ont trouvé trop simple et par conséquent, ils l’ont fini encore plus vite.
Selon moi, c’est le meilleur jeu smartphone que l’on puisse télécharger et je te conseille vivement de l’acheter (pour le prix de certains vestiaires en boite de nuit) et de te faire ton propre avis.
Pour être immergé dans un monde, il faut que nos 5 sens soient sollicités ; c’est pour ça que je pense que la réalité virtuelle est l’avenir du jeu vidéo. Pour Monument Valley, la vue et l’ouïe sont comblées, le toucher dépendra de l’écran de ton téléphone mais le jeu dispose d’une super ergonomie et pour l’odeur et le goût comment dire … Une fois la partie terminée, la frustration de ne pas avoir de nouveaux niveaux à surmonter laisse un goût amer 😉
Bien que tu te sentes insulté (ou même flatté) par ce titre un peu aguicheur, j’ai le regret de t’annoncer, cher lecteur, que ce titre est uniquement le nom de l’œuvre que j’ai choisi de décortiquer ici.
La musique « Je veux te baiser » à été écrite et interprétée par le groupe Odezenne, composé d’Alix Caillet, Jacques Cormary, Mattia Lucchini et Stefano Lucchini. Le groupe, souvent critiqué pour ses textes « crus », a réussi à devenir un groupe reconnu après 4 albums studio et 2 EP (des projets musicaux qui comptent 4 ou 5 titres).
Mais rentrons (au sens figuré) dans le vif du sujet ! Le 27 mai 2014, la bande d’amis sort un clip s’intitulant (comme tu l’as deviné) « je veux te baiser ». À la premier écoute un texte vulgaire, dégradant et même parodique ! Mais c’est en s’attardant dessus et notamment sur le clip qu’on commence à comprendre le réel sens de la chanson. L’histoire que nous raconte cette musique se passe dans une soirée (qui, sans trop d’attente, ressemble plus à une orgie) où l’on voit des personnes prendre différentes drogues, différents alcools et se dénuder. Mais la vidéo met en scène un jeune garçon et une jeune fille qui ne voient pas cette soirée de la même façon. Ils sont monotones et presque déprimés, clairement, ils s’ennuient (j’espère que ce n’est pas ton cas). Pendant ce temps, le chanteur dit ces paroles : « Tu m’as demandé d’monter, je suis venu sur tes fesses » ou encore « A dada sur mon beat, tu glisses comme liquide » et pourtant les deux innocents n’osent pas se regarder par timidité. Même si j’aimerais que tu découvres ce fantastique texte par toi-même, je vais te citer 2 passages plus ou moins explicites : « J’aime beaucoup tes pare-chocs, qui débordent de ton body, je te ferais passer le code tu verras tout t’est permis » et « A dada sur ton string, je glisse sur la voie rapide, tu verras sans tes warnings, comme la route est toute humide ».
Avant de vous « spoiler » la fin du clip il faut savoir que que Jacques Cormary (Jaco pour les intimes) a écrit cette chanson pour sa copine, et devine quoi ? Elle a adoré ! En fait, c’est une chanson d’amour (certes 2.0, mais une chanson d’amour quand même), et pendant le refrain « Je veux te baiser, tu veux me baiser, nous voulons nous baiser hein-hein… » on commence à prendre cette phrase dans le sens noble du terme comme si les deux jeunes gens voulaient se faire un baise-main (notre génération manque vraiment de classe !). Malgré les paroles crues (mais qui donne un coté érotique et authentique) on ressent ce désir et le plaisir qu’il y a entre nos deux timides qui ne se sont toujours par rapprochés d’ailleurs ! Alors une idée pour la fin de l’histoire ? Je t’invite à la découvrir par toi même ;).
Cependant, tu n’as peut-être pas assez de réseaux et tu meurs d’envie de savoir la fin ? Alors voilà, nos deux coincés (faut dire ce qui est) vont enfin faire le grand pas et se rencontrer, puis se regarder dans les yeux sans rien dire, puis prendre la voiture pour se retrouver sur une plage où, finalement, ils vont s’embrasser et … pour le clip ça sera tout ! Libre a toi, cher lecteur, de t’imaginer la suite.
Ce que je trouve génial avec un texte comme celui-ci, c’est qu’on voit l’importance et la beauté de savoir rendre des mots brutaux et gras, sensuels et même poétiques, par exemple « Je me suis retrouvé dans les avenues de ton cœur, y’a mes semelles qui collaient, je faisais l’auto-stoppeur ». Oui, c’est vrai que ce n’est pas de la grande littérature, mais c’est terriblement efficace !
Le groupe a d’ailleurs déclaré, dans une interview, « On met beaucoup de sérieux dans ce qu’on fait, et en même temps on n’en met pas, on est dans un entre-deux. ». Alors entre vulgarité et concupiscence, partie de jambes en l’air et amour, apprécieras tu ce mélange de genre ?
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