Dans cet article nous allons faire la découverte d’une série qui, selon moi, a totalement chamboulé le monde de l’animation tel qu’on le connaît maintenant.
Jamais un animé n’aura aussi bien représenté notre société, il fait mal, il fait peur.

Devilman Crybaby est une série animée japonais dessinée par Masaaki Yuasa et écrite par Ichirō Ōkouchi en 2018. Elle est une reprise du manga Devilman de Gō Nagai (1973).
Synopsis: Akira Fudo est informé par son meilleur ami d’enfance, Ryo Asuka, que l‘ancienne race des Démons prenant possession du corps des humains pour les posséder, est revenue sur Terre. Croyant que la seule façon de vaincre les Démons est de prouver leur existence aux humains, Ryo suggère à Akira de l’accompagner pour voir des Démons prendre possession d’humains. Fusionnant lui-même à Amon, le Seigneur des Démons, Akira se transforme en Devilman, un être humain ayant les pouvoirs d’un Démon tout en conservant son propre cœur très sensible aux autres.
Dans ce monde possédé par le vice, on retrouve des points très forts qui marquent les esprits ; visionnaire, émouvante, terrorisante, tragique ou encore déroutante, on y retrouve une forme de désespoir comme si l’homme était condamné à sa perte.
Les auteurs de la série ont été confrontés aux problématiques sociales et politiques du monde contemporain à l’instar du manga de Go Nagai témoignant de réalité de la guerre froide, de la montée en puissance du nucléaire ou encore de la libération des mœurs. Okouchi suit cette évolution en abordant les vices de la société actuelle. Le point central étant l’Homme, sa cruauté et son désir inconscient du chaos, on retrouve, par conséquent, des choix neufs, audacieux et surtout choquants contrairement à la plupart des mangas.


Connu pour des productions considérées comme des monuments dans l’animation japonaise, Masaaki Yuasa offre à l’œuvre un aspect visuel atypique exceptionnel. A première vue, jugé pour son aspect graphique peu attirant, Masaaki parie sur un style très simpliste ce qui donne plus d’impact sur le dynamisme et plus de liberté le poussant à briser les codes visuels et à prendre des risques. Il nous propose des mouvements et plan visuels uniques pour une expérience aussi marquante que l’œuvre en elle-même.
Jouant sur un espoir constamment inabouti, il est reçu pour les spectateurs telle une claque nous faisant revenir à ce qui nous entoure quotidiennement. La série nous offre une réflexion intense sur notre vie en communauté notamment grâce au sport évoqué tout au long de l’histoire, l’athlétisme qui se traduit par une quête de dépasser les autres, d’être supérieur et le besoin d’être reconnu. Son réalisme nous fait prendre conscience de notre société actuelle et la cruauté de l’humanité dans sa quête de la réussite individuelle.



Julie LANOIR – DNMADE 1 Jo – Octobre 2022