Quel est selon-vous le point commun entre le premier tweet de l’histoire, un « même », un dunk de Lebron James et des sumos ?
Toutes ces « œuvres » numériques ont été vendues accompagnées d’un NFT, un certificat d’authenticité numérique qui chamboule le marché de l’art ces derniers mois. Alors que le numérique avait engendré une situation globalement défavorable pour les artistes, dépossédés de leurs droits, et incapables de pouvoir faire valoir une notion de rareté, l’avènement des NFT représente une révolution tant pour l’artiste que pour le marché de l’art… Mais alors comment ces NFT révolutionnent ils le marché de l’art ?
Tout d’abord NFT signifie : Non Fongible Token, jeton non fongible en français.
Quelque chose de fongible peut être échangé (du sable, de l’eau, du gazole…) à l’inverse quand c’est non fongible on ne peut pas l’échanger (Tour Eiffel, La Joconde…). Les NFT sont donc non fongibles et rendent chaque œuvre virtuelle unique. Comme un objet dans un jeu vidéo, un meuble design, une image, une œuvre d’art, un tweet, des sons et bien plus encore.
Ces jetons sont référencés dans la Blockchain, un réseau d’ordinateurs connectés dans le monde entier qui gardent la trace de toutes les transactions. Cette technologie permet l’appropriation d’une œuvre, qu’il s’agisse d’indiquer son auteur ou ses acheteurs (obtention d’un certificat d’authenticité), et elle ouvre la voie à une potentielle rareté.
En seulement 2 ans, l’impact des NFT a permis de multiplier par 10 la valeur du marché de l’art numérique. C’est en 2020 que le marché du NFT s’envole, générant en 2021 jusqu’à 10 millions de dollars par jour.
Pour l’instant, l’œuvre The Merge a le record de l’œuvre la plus chère. Elle a été achetée par 28 983 personnes, pour une valeur totale de 91,8 millions de dollars.
Ensuite, l’œuvre EveryDay de l’artiste Beeple avait beaucoup fait parler d’elle, ce fut le début du « boom » des NFT. En effet elle a été vendue en mars 2020 pour 69M de $ chez Christie’s, une importante maison de ventes aux enchères. Avec son œuvre plus chère qu’un Picasso ou un Monet, Beeple devient le 3e artiste vivant le plus cher au monde.

Depuis, le marché de l’art numérique s’envole, un lot de 101 Bored Ape Yacht Club vendu pour 24,4m$ chez Sotheby’s, suivi d’un autre lot 9 de CryptoPunk, de créatures humanoïdes vendu 16M$, le 1er tweet de l’histoire vendu pour 3M$, un dunk de Lebron James 200 000$, une musique d’Elon Musk vendu sous forme de NFT…Et bien d’autres encore !


Les différentes ventes de NFT ont donc permis de redonner un élan au marché de l’art et une plus grande visibilité depuis leur explosion, tombé à 50,1 milliards de dollars en 2020, avec les confinements. Le marché de l’art a rebondi dès 2021, dépassant son niveau d’avant la pandémie, avec un chiffre d’affaires de 65,1 milliards de dollars contre 64,1 en 2019 !
Dans le détail, ce sont plus de 50 œuvres qui ont été échangées moyennant des sommes supérieures à 30 millions de dollars, alors que le précédent record en la matière s’élevait à 36, lors de l’année 2015.. Quant à la barre des 100 millions de dollars, elle a été franchie à six reprises, tandis qu’elle ne l’avait jamais été plus de trois fois la même année. Là encore une première pour ce marché de l’art 2022 !

Malgré tout cela, les NFT possèdent des limites, tout comme le marché institutionnel à commencer par l’environnement. La blockchain consomme énormément d’électricité, qui fait tourner beaucoup d’ordinateurs qui chauffent. Ils émettent énormément de gaz à effet de serre. On estime aujourd’hui que ce réseau consomme plus d’électricité que la Suède. Cependant de nouveaux acteurs apparaissent essayant de rendre la pratique plus écologique.
En plus de cela, beaucoup d’experts estiment qu’il ne s’agit que d’une bulle spéculative… En effet c’est aussi l’opportunité pour les investisseurs de spéculer sur des œuvres numériques ce qui était impossible auparavant. Mais qui peut créer une bulle spéculative dans les prochaines années, voire les prochains mois… On parle de bulle spéculative lorsque le prix d’un actif augmente de manière excessive, au-delà de sa valeur intrinsèque. Et lorsque la bulle explose c’est là que se forme une crise financière.
Finalement, ces NFT vont permettre d’intégrer pleinement le marché numérique au monde de l’art. Cela a permis de démocratiser l’art sous forme marchande, n’importe qui peut transformer son œuvre en NFT. C’est une certaine révolution, permettant à l’acheteur de détenir une version originale de l’œuvre de l’artiste. Grâce à des ventes colossales, ils ont permis de relancer l’économie du marché de l’art qui était en baisse depuis le confinement. Cependant nous avons vu que ceux-ci présentent des limites, au niveau écologique, qui est aujourd’hui l’un des sujets majeurs de nos sociétés. Sans oublier que la spéculation risquerait de retourner elle aussi la situation…
Pour finir , nous pouvons nous interroger sur la phrase dite par l’acheteur de l’œuvre de Beeple Vignesh Sundaresan « Le NFT de Beeple a poussé le monde entier à réfléchir à la stupidité ou l’intelligence de cette œuvre…Or, c’est le pouvoir de l’art en général. Et ce pouvoir appliqué au NFT est historique » cela nous amène à réfléchir si l’art est vraiment utile et est-ce que ces NFT ne sont pas qu’une tendance ? Voir inutile… ?
Je vous laisse avec ma propre collection de NFT « rollin’s sumo ». Actuellement en vente sur le site Opensea !





ROLLIN CLARA DNMADE 1.5 HO FEVRIER 2023