TheArsenale le spécialiste de la mobilité d’exception

Au cours de la lecture de cet article vous allez découvrir la marque TheArsenale, son créateur et ses travaux. J’ai remarqué en feuilletant le cahier de tendances 2025 que le travail de Patrice Meignan y était présenté. Carrière atypique, il a notamment été marketeur, consultant pour les plus grands constructeurs automobiles ou encore, créateur du Magazine BLAST.

Patrice Meignan devant un concept-car Peugeot période ou il était DA de la marque.

Créé en 2017 par Patrice Meignan TheArsenale est une marque dédiée à la mobilité du futur, elle met en avant le travail de créateurs indépendants, la firme est également une agence de design et de création. Son nom est tiré de l’arsenal de Venise (Italien : Arsenale di Venezia), qui a été construit en 1104, ce chantier naval est considéré comme un des premiers sites industriels apparus en Europe, car il employait jusqu’à 16 000 personnes à son apogée. Le nom TheArsenale est un hommage à ce lieu qui abritait les ateliers les plus innovants de leur temps, et qui rassemblaient des constructeurs navals au côté de célèbres navigateurs tels que Marco Polo, ou encore Vasco De Gama.

La marque cherche à reproduire cet écosystème au 21 siècle, pour ainsi partager la vision moderne de la génération actuelle. TheArsenale se consacre essentiellement à l’univers du mouvement en collaborant avec les labels, les constructeurs indépendants et les designers les plus avant-gardistes afin de créer le garage le plus extravagant et futuriste au monde. C’est dans cette logique que nait le premier marché en ligne dédié à la technologie et aux avancées de la conception dans le domaine de la mobilité. L’ADN de TheArsenale est composé de plus de 150 constructeurs, designers et marques, ensemble ils proposent la marketplace des véhicules improbables dont vous ne soupçonnez peut-être même pas l’existence. Des boutiques physiques ont vu le jour à Miami, Macao et New-York

Lien vers le site de TheArsenale https://thearsenale.com/

Une icone volante

The Arsenale a travaillé avec de nombreuses marques, mais j’ai choisi de vous présenter celle qui me plaisait le plus. C’est la collaboration avec Renault pour les 60 ans de la 4L, la réinterprétation de ce modèle iconique a été baptisé la AIR4. Plus qu’un concept l’idée est que le véhicule prenne cette fois la voie des airs en devenant une voiture volante. Le mythe de cette voiture volante a souvent été entretenu par la culture populaire depuis le 20ème siècle. Mais réaliser un tel projet en réunissant l’aviation et l’automobile a souvent donné suite à des projets non aboutis, difficiles à produire et à fiabiliser. Il est également compliqué de trouver le parfait compromis pour être à la fois bons dans les airs et sur la terre.

La Air4 en présentation officielle.

Dans ce contexte de recherche constante de nouvelles technologies et de moyens pour améliorer la mobilité sont nés les eVTOL, ce sont des engins électriques à décollage et atterrissage vertical, la AIR4 en fait partie. Dans le cas présent, il s’agit d’un drone à grosse échelle capable de transporter une personne, cette dernière prend place dans une carrosserie de Renault 4L remise au goût du jour. Avec des optiques à LED et une carrosserie lissée. Je suis passionné par ce genre de projet, qui allie innovations et technologies, tout en gardant des références que tout le monde connait comme la 4L. Ce restomod transformé devient un bijou de technologies, c’est une vraie réussite. Ce concept s’inscrit également dans une recherche de moderniser les modes de transport, l’ambition de TheArsenale est de créer une véritable marque de « voitures volantes », qui seront amenées à remplacer, à terme, des trajets effectués en hélicoptère ou en taxi.

Vidéo de présentation officielle de la AIR4.

J’apprécie l’univers et l’ambiance visuelle que partage TheArsenale aux travers de leurs créations. Ce mélange d’innovations techniques, de sport, d’automobile, de culture populaire, ou même d’aviation est très enrichissant et inspirant.

L’idée de promouvoir des produits d’exceptions et d’innovations aux travers de marketplace ultra luxueuse, me faire réfléchir sur la manière de voir l’art et le design du luxe. Ses concept nous séduisent tous mais ils deviennent de plus en plus or de porté financière pour la population moyenne, comme l’art en général. Je pense que la réussite de ses pôles de créations avant-gardistes augmenteraient en proposant des produits du même univers à une communauté moins aisée, l’art pourrait alors être à la portée de plus de personnes. Notamment par l’intermédiaire de raffle comme le fait Nike depuis plusieurs années. Les produits resteraient exclusifs mais abordables pour tous le monde.

Adrien Nicod DNMADE1Ho – Avril 2023

Quand l’Art et la Science se rencontrent

Surnommé “le sculpteur du vent”, Theo Jansen a 75 ans et a révolutionné l’art cinétique.

Ce visage ne vous est sûrement pas familier mais vous reconnaîtrez sûrement ces bêtes qui errent depuis plus de 30 ans sur les plages de la mer du Nord. Jansen les a nommées “StrandBeest”, “bêtes de plage” dans sa langue natale. Ces Strandbeests sont des sculptures cinétiques à grande échelle qui utilisent la puissance du vent pour se déplacer de manière autonome et naturelle. Ses myriapodes géants attirent de plus en plus de curieux grâce à Internet. Mêlant rêve, grâce et intrigue, sans comprendre comment ces œuvres se déplacent ni comment elles sont conçues, ces prouesses technologiques ont intrigué des milliers de spectateurs à travers le globe.

Le mécanisme appelé “Mécanisme de Jansen”, datant de 1991, combine mathématiques et robotique et permet de réinventer la roue en créant un mouvement cyclique qui ne touche pas systématiquement le sol. L’artiste a créé de véritables engrenages qui réagissent au vent pour permettre à ses sculptures de se mouvoir comme si elles étaient vivantes. Il n’a pas étudié comment les animaux marchaient mais quelle était la meilleure manière de marcher, ce qui lui a permis de créer plus de 50 Strandbeest. Ses créations se situent entre l’œuvre et l’invention.

Animaris Multi Tripodes 2020, un strandbeest costaud à 36 patte

L’ancien ingénieur créé ses bêtes à partir de tubes en PVC, de bois et de plastique recyclé, tout en se fiant à la théorie de l’évolution génétique. L’objectif est de guider ses “créatures” vers un design de plus en plus performant et les rendre de plus en plus autonomes. L’évolution de ses créatures est extraordinaire, les strandbeests ont appris à défier les tempêtes de sable en décollant un peu. Initialement, elles s’embourbaient dans le sable, elles n’arrivaient pas à marcher, jusqu’à être progressivement enterrées. Puis elles ont réussi à se déplacer et aujourd’hui il existe même une nouvelle bête qui peut voler jusqu’à six mètres de haut, le sable soufflant juste en dessous. Une façon, pour Theo Jansen, de rester dans le monde du merveilleux et de l’enfance. 

Strandbeest nouveauté 2022

Alors que la plupart perçoivent les Strandbeest comme une simple œuvre d’art, d’autres considèrent ces sculptures comme une inspiration hors du commun. 

Et pour cause les scientifiques de la NASA s’inspirent de Theo Jansen pour développer une technologie capable de résister aux conditions difficiles de la planète Vénus. Ils construisent un rover Venus nommé Automation Rover for Extreme Environments (AREE), qui s’inspire principalement de Theo Jansen. Bien que la Terre et Vénus soient très similaires en taille et en distance par rapport au soleil, les caractéristiques de Vénus mettent au défi les scientifiques.

Vénus, avec ses nuages ​​d’acide sulfurique et ses températures supérieures à 450°C est l’un des environnements planétaires les plus hostiles du système solaire. Seule une poignée d’atterrisseurs soviétiques et une sonde Pioneer ont pu atteindre sa surface. Les atterrisseurs robustes n’ont survécu que 23 à 127 minutes avant que l’électronique ne tombe en panne. Peu de progrès ont été réalisés au cours des 30 années suivantes. Alors que les recherches s’essoufflaient, les scientifiques se sont penchés vers l’artiste néerlandais qui leur a permis de relancer des idées; le rover aura des jambes du mécanisme Jansen qui seront guidées par un ordinateur mécanique et un système logique, programmé pour mener à bien la mission. En utilisant des alliages à haute température, le rover survivra pendant des semaines, voire des mois, lui permettant de collecter et de renvoyer de précieuses données scientifiques telles que la vitesse du vent, la température et les événements sismiques. 

Fabriqués si joliment et méticuleusement, ces Strandbeests sont des manifestations des arts, des sciences et de l’ingénierie travaillant ensemble de manière cohérente. Un tel chef-d’œuvre est une démonstration puissante de ce que l’art peut faire et fera un jour pour l’avenir du monde que nous connaissons.

Theo Jansen est la preuve vivante que les arts et les sciences peuvent cohabiter à la perfection.

Ingrid Chausset DNMADE JO 15 – Avril 2023

Quand La plume rencontre Le roi

La plumasserie est un art qui consiste à transformer les plumes d’oiseau en un ornement spectaculaire. Cet art est très ancien et sacré provenant de l’Amérique latine, et importé en Europe par Christophe Colomb. Il était d’abord un symbole de paix pour les païens puis à l’époque de Charlemagne, l’élégance se définissait par le port de plume c’est-à-dire qu’un homme portant des plumes était symbole de richesse, d’élégance. Suite à cela cette pratique est devenue un métier qui prit le nom de plumassier.

Les plumassiers confectionnaient principalement des vêtements à l’aide de plumes d’autruches, de hérons, paons, oies, coqs etc… Le métier de plumassier était très peu rependu, il existait seulement quelques maitres plumassiers en France, car le métier est très délicat : collage, montage, assemblage, imagination…Il faut savoir manier l’art de la plume car en effet la plume en elle-même est un art, la couleur, les formes, qui vont différer en fonction du type d’oiseau mais aussi dans les oiseaux de la même espèce il existe aussi de nombreuses variétés, c’est un art très diversifié. Il a fallu de nombreuses années avant que celui-ci soit reconnu comme métier, à l’heure actuelle il en reste peu, dont un prénommé Maxime Leroy.

Fasciné par la plume, Maxime Leroy développe une grande maitrise de celle-ci, qui lui a permis de travailler avec Jean Paul Gauthier, de confectionner les coiffes des Indiens du film « sur la piste du Marsupilami » mais aussi pour sa moto prénommée « Céline » qui a été exposée au palais de Tokyo (« Double Je » en 2016). Maxime Leroy confectionne ses œuvres à l’aide de plumes de façon à faire oublier que les plumes en sont et ainsi surprendre les spectateurs comme avec son œuvre Céline où à l’aide de la plume il donne à la moto un air rock and roll, combattante et agressive. De plus malgré la critique qu’il peut y avoir sur la technique de récupération des plumes, il ne fabrique pas ces œuvres à l’aide de plumes d’oiseaux d’abattages ou d’oiseaux sauvages, il veille à leur protection en mettant en place une récolte de plumes de mues qu’il ramasse trois fois par jour pour arriver à quelque chose de satisfaisant pour lui et de troublant pour les spectateurs.

Adil B. – DNMADe Ho 1.5 – Avril 2023

Profiter d’un musée

Cette semaine en excursion culturelle dans Paris n’a pas été de tout repos. Avec pas moins de 11 visites en 5 jours, les temps de liaison étaient parfois vraiment serrés. Pourtant, dans le train du retour, la fatigue se faisant tout de même sentir, ce sont bien les moments de contemplation dont je me souviens.

Ce planning chargé a eu pour effet de me séparer de cette impression d’obligation à devoir examiner chaque élément d’un musée. Sans pour autant tomber dans la nonchalance, simplement en portant mon intérêt sur les éléments qui m’interpellent au gré de ma réceptivité. Ce n’est peut être pas la façon de faire la plus enrichissante mais c’est ce qui s’est imposé à moi naturellement pour ne pas définitivement saturer et me fermer à ce qui m’était proposé. Il en résulte un temps de visite équivalent à celui que j’aurais mis avec la posture que j’avais initialement, puisque j’étais bien plus disponible pour examiner les éléments qui m’attiraient.

Du musée Breguet au MAD en passant par les Arts et Métiers ou encore la Materio’tèque, ce fut un réel plaisir avant, pendant et après.

Antonin GUERRET – DNMADE 2 Ho – Avril 2023

Lélé in Paris

Bonjour aux curieux/ieuses, aux âmes vagabondes en quête d’exotisme parisien !

Non je ne parlerai pas des meutes ni d’émeutes dans le métro. Je ne parlerai pas non plus d’exotisme pigeonesque.

Je vais vous parler du positif et uniquement du positif pour vous transmettre mon expérience de ce superbe voyage organisé par Mr Deshayes et Mr Duval pour nous faire découvrir la métropole, là où les vaches et la verdure se font rares… que dis-je très rares…

Encore sous le choc de ce dépaysement, j’ai maintes fois remercié ma compagne de voyage qui m’a permis d’arriver à chaque fois à destination !

Tout cela nous a mené, en un mercredi après-midi ensoleillé, à visiter le Musée des Arts Décoratifs à quelques pas du Louvres.

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The Teeter-Totter Wall, la frontière qui rapproche

Le projet “Teeter Totter Wall” est une installation éphémère qui fut imaginée par les artistes architectes américains Virginia SAN FRATELLO et Ronald RAEL. Ce projet est constitué de trois balançoires roses ayant des assises colorées ; introduites dans le mur servant de frontière entre le Mexique et les Etats-Unis, plus précisément entre les villes de Ciudad Juárez et d’El Paso. Les deux artistes architectes ont mis une dizaine d’années pour réfléchir à ce projet qui ne fut installé que 20 minutes le 28 juillet 2019.


Le Teeter Totter Wall a pour but de montrer que malgré les difficultées politiques entre les deux pays, il reste une connection possible entre les individus, c’est pour cela que les enfants et adultes, Texans et Mexicains habitants dans les alentours furent invités à jouer ensemble malgré le mur de 6 mètres de haut.
L’architecte R.RAEL affirme que “Ce qui se fait d’un côté de la frontière à des effets de l’autre côté également, c’est exactement comme cela qu’agit la balançoire à bascule que nous avons installée”.


En 2020, ce projet à reçu le prix du “Beazley Design of the Year”, un des prix les plus prestigieux dans le monde du design, qui est attribué à des projets et des produits qui contiennent de puissants messages de changement. Cet évènement est organisé annuellement par le Design Museum à Londres. Lors de la remise des prix, Tim MARLOR, le directeur et chef exécutif du Design Museum à annoncé que :

“ Le Teeter Totter Wall à su encourager de nouvelles façons d’interagir les uns avec les autres. […] C’est un rappel inventif et poignant de la capacité des humains à dépasser les forces qui tentent de les séparer.”

DUCLOS Coralie DNMADE 1 Ho – avril 2023

Un séjour culturel à Paris

Voici un compte-rendu de mes impressions sur le séjour passé à Paris ; il ne sera pas exhaustif et encore moins pertinent mais il traite de nos visites sur place.

  • Nous sommes, ou étions plutôt, lundi et notre toute première activité consiste à faire un tour aux Puces de St-Ouen. Je m’attendais à trouver des stands de brocanteurs, j’avais même prévu un peu de monnaie sur moi au cas où mais je n’étais apparemment pas la clientèle visée. C’était une curieuse promenade. Nous nous sommes également arrêtés à l’Atelier du Temps pour y rencontrer son gérant. Son parcours est atypique, j’ai particulièrement en tête ses encouragements à la prise au sérieux des cours. Le conseil est cousu de fil blanc mais je ne crois pas l’avoir souvent entendu des professionnels que j’ai rencontrée jusqu’à présent.

Vient ensuite notre visite de la collection permanente du Centre G. Pompidou. Je me suis surprise à vraiment l’apprécier. Je ne suis pas fan d’art moderne mais il y avait quelque chose de captivant à découvrir étrangeté sur étrangeté, s’interroger sur son sens puis très rapidement chercher des yeux la pancarte, seule clé de compréhension potentielle. Potentielle car même en lisant la pancarte, il est arrivé que certaines œuvres m’apparaissent tout autant voire plus nébuleuses qu’elles ne l’étaient déjà.

  • C’est avec une visite du Château de Versailles que l’on commence notre pérégrination du mardi. Simplicité et modestie sont les mots à exclure du vocabulaire servant à décrire les lieux. La réputation des monarques à aimer le faste y est bien avéré et c’est ainsi qu’il est réuni des chefs d’œuvres d’ébénisterie, de menuiserie, de sculpture, de peinture et bien sûr, d’horlogerie. J’ai aussi eu la bonne surprise d’y découvrir des tableaux tous droits sortis de mes manuels d’histoire avec notamment Le sacre de Napoléon par J.L. David qui est légèrement plus grand qu’imaginé. Une sympathique visite en somme malgré la foule écrasante de visiteur.

Il s’en est suivi la descente des Champs Elysées et la traversée du Jardin des Tuileries. Quelques devantures de magasins de luxe et beaucoup de monde. Je n’ai pas bien saisi en quoi cette allée est si fameuse mais je suppose qu’elle eut plus d’attraits dans le passé et que la proximité de l’arc de triomphe aide à son prestige.

Salle Khmere du Musée Guimet
  • Le mercredi commença par une visite du Musée des Arts Asiatiques Guimet. Il y est présenté une impressionnante collection d’œuvres très variées et on y traite de nombreux pays passant de l’Afghanistan au Japon. L’art khmer m’a particulièrement marqué avec ses sculptures d’une grande finesse et ses bas-reliefs de grès en dentelle de pierre.
Sculpture en cheveux représentant un renard de Shinji Konishi – Exposition « Des cheveux et des poils » du MAD

L’après-midi débuta avec le Musée des Arts Décoratifs (MAD). Je ne suis pas parvenue à en faire une visite complète mais sans trop de regret car l’exposition sur les années 80 et celle nommée Des Cheveux et des Poils m’ont bien plu. Je crois qu’amusée serait plus exacte, il y avait à travers ces deux expositions quelque chose de ludique. Celle sur les années 80 présente des objets et des tenues d’un autre temps pas si éloigné du notre mais si différent par ses formes surprenantes et surtout ses couleurs vives. J’ai beaucoup aimé l’exposition Des cheveux et des poils aussi. Le sujet est traité avec décomplexion et parle à chacun tout en étant sociétal. On y découvre donc l’évolution des mœurs capillaires occidentaux à travers des tableaux, des sculptures, des bijoux, des outils et des publicités. J’ai d’ailleurs pu trouver avec surprise le portrait de Madame Rimsky-Korsakov par Winterhalter et constater qu’il est encore plus grand que la copie accrochée depuis toujours chez ma mère. Je retiens aussi les impressionnants travaux de Marisol et de Shinji Konishi dont les perruques sont ni plus ni moins des sculptures.

On enchaina avec le Musée Breguet Place Vendôme. Je pense que l’on était nombreux à avoir les pieds douloureux à ce stade de la journée mais la présentation des pièces du musée par l’horloger de la boutique était assez intéressante pour l’oublier le temps de l’entrevue.

  • Deux heures pour visiter un musée permet rarement que l’on puisse s’arrêter sur chaque pièce exposée et c’est d’autant plus vrai avec le musée des Arts & Métiers visité jeudi matin. Après une heure de visite tranquille où je me payais naïvement le luxe de lire les pancartes, j’ai réalisé que je n’avais pas fait 3 salles et dû accélérer le rythme. Je me suis retrouvée à traverser les salles restantes à grands pas, jetant des regards à tout ce qui se présentait et m’arrêtant très peu. Alors, je ne veux pas me vanter mais je crois bien que je suis parvenue à TOUT voir. Je n’ai peut-être (certainement) pas observé comme il faut mais c’est au moins du tout vu ! Sans surprise, la salle où sont réunis de veilles auto avec des engins suspendus m’a faite grande impression, je retiens aussi un magnifique Tour à guillocher de Mercklein. Moins positif, il semble que le musée n’entretienne pas bien ses pièces, c’est probablement dû à une politique de conservation mais on pouvait voir des aiguilles de garde-temps piquées par la rouille.

L’après-midi se dédia au Musée du Quai Branly. Là encore le temps jouait contre une attentive et exhaustive visite. Je ne suis pas parvenue à en faire tout le tour cette fois-ci et ai même manqué de faire l’exposition sur le Kimono. Je crois qu’une saturation finit par s’installer à force d’en prendre constamment plein les yeux mais j’ai tout de même apprécié cette visite. Les collections que j’ai pu voir sont captivantes, dépaysantes bien entendu mais aussi bien agencées dans un cadre les mettant en valeur. Il se dégage de ce musée une ambiance propre qui incite à la contemplation.

Grande Galerie de l’Evolution du Musée d’Histoire Naturelle
  • Pour ce dernier jour, la matinée de libre s’est portée sur la Galerie de l’Evolution du Musée d’Histoire Naturelle. A peine le portique passé, on se retrouve nez à nez avec le squelette d’une baleine, j’ai d’abord cru qu’il s’agissait d’un dinosaure marin tant sa stature est phénoménale. Le lieu est en tout cas bien nommé car exposé dans une très grande galerie, on découvre nombre de squelettes et d’animaux empaillés ou reproduits. Il y a de tout, des animaux marins, des airs, polaires, de la savane, des insectes aussi et même des grains de maïs ! (Rapport à la domestication des plantes et les conséquences sur leur génome) C’était fascinant de constater à quel point je n’ai vraiment aucune culture zoologique, j’ai reconnu très peu d’espèces et découvert un paquet d’autres. L’ambiance est particulière aussi ; appuyée par une bande son d‘orage grondant de temps à autre, un éclairage tamisé, un style architectural de la Belle Epoque et toutes ces œuvres taxidermiques, on a la sensation de se trouver dans un gigantesque cabinet de curiosité où il serait inquiétant de rester enfermé la nuit.

Pour finir ce séjour et cet interminable compte-rendu, on visita le showroom de la matériauthèque très justement nommée ; MatériO’. Je n’attendais rien de cette dernière activité et c’était une belle surprise. J’ai découvert le concept qui m’apparait maintenant comme allant de soi tant il peut être d’une aide précieuse pour les créateurs et suis ravie d’y être allée. Nous permettre de voir et toucher tout ce que cette caserne d’Alibaba regorge était aussi vraiment chouette et on se surprend à reprendre nos réflexes d’enfant curieux.

Pour conclure, ce séjour à Paris était sympathique comme tout et culturellement intense. J’espère bien y retournée un jour histoire de voir d’autres musées ou même d’en refaire certains plus posément. Merci à l’équipe pédagogique de nous avoir organisé ce voyage !

Solveig DUBOIS – DNMADe 24 HO – Avril 2023

Jofo, un fantôme connu de tous.

Jean-François Duplantier, plus connu sous son
pseudonyme Jofo, est un dessinateur et artiste peintre.
Il est surtout connu pour Toto, son petit personnage rond cerné
de noir, aux yeux éberlués et perplexes. Depuis 1981 il vit et travaille à
Bordeaux où il a son atelier. Son travail sur Toto est notamment connu de
tout le monde par la célèbre phrase « 0+0 égal la tête a toto »

Tout commence en 1990 où Jofo fait sa première exposition à Bordeaux sous sa
propre marque « jofo », puis en 1992 il crée un rideau de 60m2 pour
le Centre Technique de la Fédération Française de
Football à Clairefontaine.

3ans plus tard il peint « Cylindre à Totos », œuvre
monumentale de 200m2 dans les Halles de Paris.

Il décore la façade de l’Hôpital des enfants de Bordeaux 4 ans après avoir
peint « Cylindre à Totos »

En 2010, il collabore avec les agences d’architectes Bühler et BUPA en
réalisant des dessins ou des gribouillages infinis sur les façades de « La
Part des Anges » à Villenave d’Ornon.

Il signe aussi cette années le logo de la chaine de restaurants Bistro
Régent.

Très attaché à sa ville d’adoption, il réalise en 2012 la série « Chapo
Bordo
 » sur le patrimoine bordelais, suivie en 2014 par la série
« Chapi Chato » sur les l’architecture viticole en Gironde.

2016, à l’occasion d’un match contre Monaco, il collabore avec l’équipe de
Bordeaux, dont il est un grand supporter, pour produire un maillot collector.

En 2020, fidèle à sa démarche de soutien aux soignants alors en
pleine crise du Covid-19, il réalise sur une immense bâche couvrant les
travaux de la place de la Bourse une œuvre intitulée « Explosion
de mercis
 ».

Parallèlement à ses activités graphiques, Jofo fait aussi de la musique. Il
est auteur chanteur du groupe de rock SNOC, avec qui il produit
trois albums. Il réalise également plusieurs films sur l’architecture en Chine,
à Chicago ou au Japon.

Dans sa carrière Jofo a réalisé des œuvres en tant que dessinateur ;
peintre mais il réalisera d’autres œuvres comme avec son groupe de musique Snoc
ou en tant que vidéaste.

Benjamin S. – DNMADe15HO – Avril 2023

Kazuhiro Tsuji un maître dans son art

Kazuhiro Tsuji, né à Kyôto en 1969, est un artiste prothésiste reconnu comme étant le plus grand spécialiste en hyperréalisme et vieillissement du monde. 

C’est en troisième année de lycée qu’il commence à se former aux techniques de maquillage, en autodidacte. Il monte à Tokyo à la fin de ses études secondaires.
Pionnier du maquillage FX au Japon et conseillé par le légendaire maquilleur hollywoodien Dick Smith, Kazu a ensuite été sélectionné par le non moins légendaire Rick Baker pour réaliser les aliens de Men in Black.
Il poursuit ainsi sa carrière aux Etats-Unis et devient l’un des maquilleurs prothésistes les plus demandés. Il crée ainsi la célèbre créature « le Grinch » avec Jim Carrey, et montre sa créativité et son infinie précision sur La Planète des Singes, Hellboy ou encore Tron Legacy. Autant de films pour lesquels il a été régulièrement nominé aux Oscars et aux BAFTAs.

En 2000, Le Grinch remporte un British Academy Award pour les maquillages et effets spéciaux, sur lesquels Kazuhiro Tsuji a travaillé pour Rick Baker. 

En 2007 Click, télécommandez votre vie, puis Norbit en 2008, sont tous deux nominés pour les Oscars, mais laissent passer le trophée. 

En 2007, il fonde son propre studio de maquillages effets spéciaux pour le cinéma, KTS Effects.

 Kazuhiro Tsuji travaille donc principalement sur le vieillissement de la peau.

Il commence donc par :

• Répérage de la zone de collage à l’aide d’une réplique de la prothèse en silicone dur sur le visage

• Collage de la prothèse à la colle

• Dissolution des bords

• Peinture : Création de pointillisme reproduisant la mélanine, les rougeurs et les veines avec de la peinture à l’alcool

• Collage poils à poils du sourcil. Selon Kazu que Rick Baker appelait « le maître du sourcil »: «Tout est dans la direction qu’on donne aux sourcils »

Après 5 heures, le résultat était incroyable, d’un réalisme troublant ! … comme on peut le voir sur Benjamin Buttons, qui malgré la quantité et la complexité du maquillage, possède des prothèses imperceptibles, chose extrêmement rare et complexe, notamment quand on sait que tout est réalisé entièrement à la main. 

Kahzuhiro Tsuji et donc une figure mythique dans le monde artistique, il ne peut être ignoré,de plus il a également permis de grandes évolutions dans d’autres domaines, notamment en médecine, puisque son école et les formations qu’il a données ont permis de former de nombreux epythesiste (personnes créant les prothèses faciales )

Il est donc un des artiste les plus important du 21e me siècle. Mais ce dernier a choisi de garder sont humilité et de rester dans l’ombre du succès de ses réalisations.

JACQUIER Janis – DNMADe1.5 Jo – Avril 2023

L’Orient-Express, le retour d’un mythe

L’histoire de l’Orient-Express débute en 1867 lorsque Georges Nagelmackers, un jeune ingénieur belge quitte son pays pour rejoindre les Etats-Unis à la suite d’un chagrin d’amour. Fasciné par les chemins de fer et les voitures-lits, c’est à son retour en Europe qu’il concrétisera le projet de sa vie : créer une ligne ferroviaire luxueuse en direction des Portes de l’Orient.
C’est ainsi qu’un train mythique voit le jour. Un mythe qui débutera en 1883 à Paris, gare de l’Est.

L’orient-Express, 1883

Le 4 octobre 1883, l’Orient-Express et ses quarante passagers quittent Paris pour rejoindre Constantinople. Le voyage dure 7 jours (aller-retour), ce qui est pour l’époque une réelle avancée qui bouleversera la notion de voyage et ouvrira la société à de nouvelles perspectives.
Ce train connaitra un énorme succès jusqu’en 1977. Le développement du marché aérien fragilisera et aura raison de la Compagnie Internationale des Wagons-Lits qui se verra contrainte de vendre la plupart de ses voitures.

Au fil du temps, ce train deviendra une référence culturelle et artistique incontestable.
Symbole intemporel de l’art du voyage à la française, il constituait l’un des joyaux du patrimoine ferroviaire français.
De nombreuses personnalités voyageront dans ses couchettes comme notamment l’actrice américaine Marlene Dietrich, le roi Ferdinand de Bulgarie, Léon Tolstoï ou encore Lawrence d’Arabie. Ce sont toutes ces célébrités influentes de l’époque qui ont permis à l’Orient-Express de s’inscrire dans l’histoire, mais pas seulement.
Le mythe s’est aussi construit autour de la littérature et du cinéma. L’Orient-Express est une source d’inspiration inépuisable et ses lignes seront retranscrites dans une multitude de films, romans, bd, etc. Ainsi trois romans de la britannique Agatha Christie qui s’y déroulent deviennent rapidement cultes et inspirent par la suite de nombreuses adaptations cinématographiques.

Surnommé « Le roi des trains, le train des rois », c’est grâce à son élégance que le train a connu un si grand succès. Ce train qui conjugue à la fois innovation et raffinement est pourvu de ce qui se fait de plus moderne pour l’époque et son aspect luxueux souligné par des détails pointilleux et des matériaux d’exception (draps en soie, marbre, coupes en cristal et couverts en argent) ravie les voyageurs.
En 1920, la Compagnie Internationale des Wagons-Lits fait appel au Maître verrier René Lalique et au décorateur René Prou pour aménager certaines voitures en créant de véritables chefs d’œuvre de raffinement et de luxe à la gloire de l’Art déco. Il devient ainsi un terrain d’expression pour l’Art.

En 2016, un nouveau chapitre s’ouvre pour le mythe qui semblait pourtant appartenir au passé. L’Orient-Express révèle une nouvelle ligne esthétique à la Foire Internationale d’Art Contemporain (FIAC) dans une collection d’objets de voyage. Soucieux de leur héritage, ses objets se veulent élégants et contemporains.
En 2022, l’histoire du train né d’un rêve poursuit sa route et voit de nouveau le jour sous les traits de Maxime d’Angeac.

Maxime d’Angeac, 2022

Maxime d’Angeac est un architecte français passionné d’histoire. Fasciné par tous les mouvements artistiques de la Renaissance à l’art déco, il réalise en collaboration avec Joseph Hilton McConnico (designer et artiste américain) depuis vingt ans des projets de restauration et de décoration prestigieux pour Hermes ou encore Guerlain dans la somptueuse boutique des Champs-Élysées.
Amoureux de voyages et de littérature, il puise dans « l’ancien temps » pour parvenir à allier élégance, raffinement et modernité tout en préservant l’héritage et le patrimoine du lieu. Passionné de lecture se retrouvent également dans sa bibliothèque des ouvrages de Henry Miller, Agatha Christie, ou encore le livre Wagon-Lit de Joseph Kessel. Des références qui l’amènent comme par fatalité à l’Orient-Express.

Le projet de l’Orient-Express était de recréer dix-huit wagons, non pas identiques à ceux de l’Orient-Express original, mais plutôt de recréer son ambiance et son prestige, version XXIe siècle.
La Voiture-Bar prend alors place sous de larges coupoles de luminaire dans un style Second Empire aux allures chaleureuses et intimes ravivées par quelques touches de vert. Le bar est quant à lui entièrement fait de verre en clin d’œil intelligent à Lalique.
Dans les suites, les murs sont recouverts de bois précieux et de cuir pour une ambiance encore plus chaleureuse. Les têtes de lits sont ornées de broderies de bois nappées de perles de nacre et de bronze. Des niches laissent même apercevoir des panneaux de Lalique « Merles et Raisins » récupérés du Nostalgie-Istanbul-Orient-Express. Et dans chaque voiture apparait un symbole récurrent, celui du cercle, porteur de douceur et d’harmonie choisi par Maxime d’Angeac pour casser la rigidité et les lignes du train.

Le charme du passé conjugué au présent, soulignent un savoir-faire français d’exception.

Même si la finalisation du projet semble encore loin, les visuels séduisants nous permettent de patienter jusqu’à la mise en service prévue pour 2025.

Toutefois la réhabilitation de L’Orient-Express est loin d’être le seul projet en cours. L’Orient-Express compte bien élargir un peu plus ses horizons en créant une ligne d’hôtels, un tout nouveau train, l’Orient Express La Dolce Vita, qui traversera l’Italie ainsi qu’un voilier, l’Orient Express Silenseas qui voguera sur les plus belles mers du monde.
À travers ces trois nouveaux projets l’Orient-Express se fixe pour ambition d’associer l’amour du voyage au luxe. En collaboration, une nouvelle fois, avec les meilleurs artisans, ses esquisses promettent une excellence propre à l’Orient-Express.

L’Orient Express Silenseas

Si le sujet vous a intéressé, je vous propose d’aller visiter le site de Maxime d’Angeac, pour en prendre plein les yeux en cliquant sur ce lien : https://www.maximedangeac.com/projets/ , ou de vous immerger dans l’ambiance de l’Orient Express en regardant cette vidéo :

Orient Express Revelation: The New Orient Express Train

Eve, L – DNMADE1 Jo – Février 2023

Le Design Industriel : un design métaphorique

Le Design Industriel est un courant artistique étroitement lié à la Révolution Industrielle du XIXème siècle et à la production mécanisée. Depuis le début du siècle dernier, le Design Industriel est passé par plusieurs étapes clés : la première moitié du siècle avec une modernité assumée liée à une utilisation rationnelle, intelligente et de masse et c’est avec des productions comme la Coccinelle de Volkswagen que l’on se rend compte de l’importance de l’esthétique ; l’après guerre est caractérisée par une libération esthétique avec la découverte de nouveaux matériaux comme le plexiglass, des formes anticonformistes et un goût prononcé pour le confort dont les années 70 sont l’âge d’or.

La fin du XIXème siècle est tournée sur un design qui réussit à intégrer la nouvelle technologie dans des produits hautement perfectionnés, les designers évoquent métaphoriquement la fonction de l’objet et rendent visible l’invisible.

La salle d’eau.

Salle d’eau Morgan’s Hotel par Andrée PUTMAN, 1984

La nouvelle clientèle à la fin des années 80 est le représentant d’hôtel : pour assurer la promotion de son image de marque il confie le réaménagement complet de son établissement à des designers tels que Pilippe STARK (au Royalton de New York) ou Andrée PUTMAN (au Morgan’s Hotel de New York). Tous ces meubles et accessoires conçus pour l’hôtellerie ont ensuite été produits pour le consommateur moyen des années 90.

« Les meilleurs salles de bain sont toujours sans prétention abstraitement confortables […] Personne ne reste bien longtemps dans une chambre d’hôtel. Je propose des aménagements créatifs qui n’essaient jamais d’imiter la salle de bains standard que l’on a chez soi. »

Andrée PUTMAN

Le salon.

Emphasis de Morten V. WARREN par B&W Loudspeakers, 1989
Casque stéréo par SONY, 1989

C’est pendant les années 90 que le matériel hi-fi offrait la meilleure de qualité avec des formes extravagantes, organiques et aérodynamiques. Dans les haut-parleurs de Morten V. WARREN la forme de trombone-tuba a une fonction acoustique : le tube fait résonner les graves sans système sonore annexe ne soit nécessaire.

« Le design ne peut uniquement porter sur la couleur, la forme ou l’équilibre des volumes. A présent, les designers doivent se préoccuper de la philosophie de l’ensemble et créer en conséquence. J’appelle cela la dynamique assemblée. »

Hideo WATANABE, directeur de la SONY Corporation dans les années 90.

Ce casque SONY a su allier technologie et design intemporel : le diaphragme est en bio-cellulose mis au point par SONY et l’Institut de recherche Ajinomoto afin d’assurer une bonne qualité d’amplification et une bonne acoustique. Le boîtier, en bois dur âgé de 200 ans (bois de zelkova) offre la sonorité d’une salle de concert.

La qualité de vie à tout prix.

Au japon, la « qualité de vie » occupe une telle place que sur les 400 designers que compte l’entreprise SANYO, 80 sont assignés à la résolution de ce problème. Sans cette recherche, un designer est incapable de faire les choix qui auront des effets à long terme sur le produit. Les ustensiles de la vie quotidienne contemporaine, incontestables, bien conçus, expriment ce que l’objet de tous les jours a de familier sans trop attirer l’attention sur l’esthétique extérieure qui tend à être dynamique et discrète.

« Les années 80 ont souffert de la « brèche de l’innovation », d’une incapacité à transporter une technologie exaltante mais brute dans des produits que les gens pouvaient comprendre et acheter. Dans les années 90, le design va refléter la fonction de l’objet, indépendamment de son fonctionnement. »

Jocelyn STEVENS, recteur du Royal College of Art de Londres.

Morgan P. – DNMADe1 HO – Fév 2023

Eric Giroud, une référence du design horloger

Né en 1971, en Suisse, plus précisément à la Chaux de fond, Éric Giroud a eu un parcours atypique. Habité par une créativité novatrice, il est reconnu pour ses créations horlogères qui ont marqué l’histoire de la haute horlogerie à plusieurs reprise. Curieux et talentueux, il ne cesse de partager au travers des objets qu’il crée sa vision avant-gardiste.

Eric Giroud - the man with time on his hands | The Rake

Il a étudié la musique jusqu’à l’âge de 18 ans. Mais comme il l’explique, il n’était pas assez bon musicien pour en faire une carrière. Puis il a étudié l’architecture à l’école d’ingénieur de Fribourg de 1984 à 1987. Il avait un fort intérêt pour ce domaine et peu de temps après ses études, en 1989 il a créé son propre bureau d’architecture, qui était pour lui la symbiose parfaite entre l’art et le concret. En 1991, la guerre du Golfe a provoqué une crise qui le contraint de fermer son bureau.

Il s’intéresse alors à divers secteurs, notamment la photographie, la mode et le design. Puis il étend rapidement son expertise au design d’objet et au graphisme, il s’oriente sur le packaging en collaborant avec plusieurs bureaux de design où il participe à la création de produits aussi divers que des instruments d’écriture, des luminaires, du mobilier, des accessoires, de la téléphonie et même des écrans d’ordinateurs. Après avoir fait ses armes dans un bureau de design par un concours de circonstances, un projet d’horlogerie lui est proposé. C’est donc en 1997 qu’il esquissera sa première montre et sa passion pour cet univers qui ne cessera de croître.

Un croquis du model Opus 9 pour Harry Winston de Eric Giroud

En 1998, il fonde son bureau de design horloger où il peut désormais partager sa maîtrise de l’architecture et sa créativité. Architecte dans l’âme, il travaille en ‘coupes’ avec toujours comme principe la réalisation. C’est souvent la somme des petits détails qui crée l’harmonie du design et comme il aime à le répéter.

Un croquis pour la manufacture LeRoy de Eric Giroud

Après l’ouverture de son bureau, Eric Giroud s’est d’abord orienté sur l’industrie horlogère en collaborant avec des marques tel que Tissot, Swatch, ou même Mido puis il est passé à la haute horlogerie après avoir appris l’art des mouvements. Et notamment en rencontrant Maximilian Büsser, alors directeur de Harry Winston Timepieces, qui lui confie en 2007 la conception du modèle Tourbillon Glissière. Dans la foulée, il dessine pour Harry Winston la montre Opus 9.

En 2010, c’est l’aventure avec Max Büsser & Friends. Eric Giroud dessine le modèle Thunderbolt n°4. Ses premières collaborations en haute horlogerie lui donneront plus de visibilité ce qui lui permettra de faire décoller sa carrière et de continuer son aventure en collaborant avec de multiple marques. Au cours des dix années qui ont suivi, Eric Giroud a continué de créer des pièces d’exceptions qui ont été récompensées à de nombreuses reprises. Dans les mentions importantes on peut retenir le prix de la Montre Star en 2015/2016 pour la montre « the Legacy Machine 101 » de MB&F et plus récemment le prix pour la montre challenge au Grand Prix d’horlogerie de Genève en 2022 pour le modèle de M.A.D. 1 Red.

MB&F LM PERPETUAL 2015
M.A.D.1 RED 2022

Voici un podcast de 57 minutes réalisé par Tourbillon Watch. Au cours de cette entretien Eric Giroud est interviewé sur son parcours et sa vision de l’horlogerie.

https://podcast.ausha.co/tourbillon-watch/episode-48-eric-giroud

Voici différents modèles qui ont été désignés par Eric Giroud et également son compte Instagram avec son univers créatif.

https://www.instagram.com/ericgiroudesign/?hl=fr

REBELLION T1000 2011
ROMAIN JEROME Spacecraft 2013
LOUIS ERARD Régulateur Excellence 2019
Harry Winston Opus Eleven 2011
MB&F HM7 AQUAPOD 2017

Eric Giroud aime rappeler qu’il accompagne dans la réalisation des projets et que son travail se nourrit de l’interaction avec les gens, de leur disponibilité et de leur authenticité. Il a rapidement été reconnu de toute la profession pour sa recherche permanente et la cohérence de ce qu’il crée. Il est, depuis 2015, membre du conseil culturel de la Fondation de la haute horlogerie dans le domaine d’expertise ‘Style/Design et savoir-faire artistique’. Il travaille avec les plus grandes marques et ses créations ont été récompensées par de nombreux prix prestigieux.

Eric Giroud | NUVO
Eric Giroud au travail dans son bureau à Genève

J’ai choisi de présenter ce designer car j’apprécie son travail ainsi que ses créations qui sont toujours novatrices et modernes, je suis également fasciné par sa capacité à s’adapter à tous les projets qui lui sont confiés, de la même façon qu’un caméléon s’adapterait à l’espace dans lequel il se trouve. J’apprécie également le parcours d’Eric Giroud qui a toujours choisi d’être indépendant, ce qui lui a permis de travailler sur des projets toujours très différents pour ne pas limiter ses champs de création.

Nicod Adrien – DNMADE1Horlogerie – Février 2023

Parlons peu, parlons art, parlons écologie !


« Et c’est à ce moment-là, en le ramassant et en le retournant dans vos mains, que vous avez réalisé que vous aviez là quelque chose de vraiment mortel. Mais c’était quelque chose que vous pouviez démonter, que vous pouviez déconstruire. C’était un matériau que vous pouviez utiliser pour le façonner et en faire une déclaration. »

groupe Ghost Net

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JGM Gallery en Australie « incoming tide »

Plongez au fin fond des océans au travers de merveilles de la nature, d’animaux, de coraux et de plastique!

Ce n’est pas la fin que vous attendiez ? et bien c’est exactement le but recherché au travers des œuvres du groupe d’artistes que je vous propose de découvrir aujourd’hui.

Alors, on parle écologie?



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RAIE AIGLE ORNÉE, 2022
Filet fantôme, corde de plage et cadre métallique
77cm x 87cm x 13cm



Le groupe « Ghost Net » est un collectif qui rassemble des artistes australiens, autochtones dans un travail autour de la faune marine dans une nouvelle exposition : incoming tide (qui signifie marée montante), avec une nouvelle manière d’alerter sur les problèmes écologiques en nous transportant au fin fond des océans à travers l’art et de somptueuses sculptures imposantes, extravagantes et plastifiées !

Leur but ? dénoncer l’un des plus gros problèmes écologiques : LE PLASTIQUE dans les mers et océans, et plus précisément les filets fantômes.

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Les œuvres d’art sont faites à partir de filets de pêche appelés aussi « filets fantômes » qui sont des objets dangereux mais surtout qui sont invisibles au travers des profondeurs océaniques , causant la mort de tellement d’espèces aussi petites que gigantesques.

Cette gamme de déchets dits « fantômes » représenteraient 46% du continent de plastique du Pacifique Nord. Des filets que les pécheurs perdent ou qui, lors d’une pêche illégale, vont être abandonnés volontairement dans les abysses des mer et océans, et qui viennent s’échouer avec les marées montantes sur les plages (d’où le nom de l’exposition).

Les engins fantômes représenteraient 10% de la pollution marine. Ce qui est énorme ! (Greenpeace)

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FRAGMENT DE RIDEAU 1, 2021/2022
Filet fantôme et corde de plage
155cm x 110cm

Des oeuvres qui dénoncent et que je trouve très intéressantes personnellement, par le fait qu’elles représentent plastiquement l’être tué avec l’objet tueur. Cette oeuvre montre bien cette idée que le filet est dangereux pour toutes les espèces, les oiseaux, les coraux, les poissons. Les prédateurs deviennent des proies à cause de l’homme. C’est une oeuvre qui fait réfléchir sur l’impact de l’homme sur la faune marine. Mais à une échelle plus réduite si l’on réfléchit à nos propres actions, on se dit alors que l’on peut faire des choses, l’oeuvre marche, on peut recycler, réutiliser, avant même de devoir les ramasser sur les plages.. !!! . On peut à notre petite échelle, et si l’on se relie tous, faire beaucoup.

Plusieurs associations ont été créées pour justement recycler ces objets fantômes. Le groupe d’artistes récupère ces tonnes de filets recyclés pour les tisser autour de tiges métalliques et recréer ces animaux des mers et océans.



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Jimmy K. Thaiday, ‘Kenny’, 2022, 152cm x 48cm x 54cm

Ce sont des sculptures colorées, entremêlées, représentant des animaux marins. L’objet se forme par un tissage, comme le filet qui s’enroule autour du corps de l’animal, poissons, requins, raie Manta..  Des sculptures imposantes et colorées qui attirent et percutent l’œil, qui alertent, voguant, toutes espèces confondues, dans la même direction : la mort. C’est alors une métaphore. L’objet tueur, prédateur se transforme alors par le prisme de l’art et de la sculpture en proie océanique.

Plus qu’une œuvre qui dénonce, une œuvre qui agit.

Cette exposition a été installée à la JGM Gallery en Australie de septembre à octobre 2022.

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Cette exposition ne réprésente qu’une partie de l’art du ghostnet, soyez curieux, n’hésitez pas à vous renseigner, et à aller voir ces somptueuses sculptures tissées.

Pour en savoir plus sur les filets fantômes.https://blog.sinplastico.com/fr/toute-la-verite-sur-les-filets-fantomes-les-dechets-plastiques-marinsles-plus-dangereux-puor-les-animaux/

Et sur le travail du ghost net : https://www.museum-lehavre.fr/fr/expositions/lart-des-ghostnetshttp://www.artsdaustralie.com/ghostnet.html



Noelie. C – DNMADE2 – Octobre 2022

L’artisanat et les métiers d’art face au pouvoir de l’aléatoire !

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Quel est le rôle de l’aléatoire dans une production artisanale ?

 L’aléatoire est une notion qui peut avoir de l’influence dans le processus créatif d’une production artisanale.

Cette notion est tout de même à différencier de celle du hasard. En effet, une expérience aléatoire c’est une expérience dont on connaît tous les résultats possibles mais sans pouvoir prévoir le résultat final. À l’inverse, on peut qualifier le hasard d’un manque de connaissance. C’est-à-dire lorsque l’on ne peut ni prévoir le résultat final ni même toutes les issues possibles.

Dans son processus, il va ainsi y avoir un moment de non contrôle où le créateur va “laisser le hasard faire les choses”.  Il cherche de nouvelles formes à travers plusieurs manipulations expérimentales. C’est ainsi qu’il introduit des techniques artisanales qui se rapprochent plus ou moins du bricolage dans le processus de création. Ces savoir-faire amènent une rigueur qui vient en contradiction avec la part de hasard qui est introduite à un moment précis. C’est de là que naissent des formes et des principes singuliers. 

Et c’est cette singularité que recherche le designer.

Aléatoire et contrôle : Un aléatoire guidé

L’intervention de l’aléatoire dépend du degré de contrôle que possède le créateur.

Jolan Van der Wiel, dans la Gravity Stool de 2011, utilise un aimant afin de “faire pousser” les pieds du tabouret. Dans un premier temps, on pense que les pieds se créent d’eux-mêmes par la technique de l’aimant, donc sans être contrôlés par l’artisan. En réalité, même si la matière réagit différemment et marque ainsi chaque tabouret de pieds tout à fait uniques, la technique est toujours la même et est belle et bien contrôlée par l’artisan.

Processus créatif en vidéo !

Nous pouvons également guider la matière en construisant le projet sur un support de base.

C’est ce que fait Charlotte Kingsnorth pour sa collection d’assises de 2013 nommée Hybreed. Elle utilise d’anciens cadres de chaise sur lesquels elle dépose des formes biomorphiques de tissu qui donnent une forte impression d’aléatoire. On peut d’ailleurs parler de greffe et son degré de maîtrise est assez élevé. Effectivement l’intention est de redonner un corps à ce squelette de bois ainsi qu’apporter du confort. Mais la configuration de ces formes est définie par les besoins du cadre : les trous et les zones à recouvrir ; auxquels se mêlent les envies du designer.

ttp://actualite-design-corbusier-de2017a2019.over-blog.com/2018/04/les-chaises-envahies.html

On remarque donc que dans certains processus créatifs, la place de l’aléatoire est restreinte à une impression que l’usager a. C’est par des formes ondoyantes et mouvantes ainsi que des jeux de courbes et de découpes hors du commun, que l’effet aléatoire se manifeste. Finalement, lorsque l’on creuse on remarque que ce n’est qu’un effet optique et que le créateur garde une maîtrise majeure dans la phase de production que cela soit par la technique utilisée comme pour la Gravity Stool ou au niveau d’une matière plutôt contrainte par son support tel que dans Hybreed.

La technique choisie et mise en œuvre par le créateur décide donc de l’importance et du rôle plus ou moins aléatoire de la matière. Ainsi le résultat est incertain et provoque une singularité dans l’aspect esthétique de la création.

Fidèle à lui, l’aléatoire “plus hasardeux”

Le créateur peut également diminuer le degré de contrôle qu’il possède lors de la production de sa création. Paramètres extérieurs venant en complément du matériau utilisé, accentuation d’une contrainte naturelle, le créateur fait des choix stratégiques afin de laisser faire les choses.

Le feu est un élément souvent utilisé dans la conception de produits artisanaux car il est complètement imprévisible. Ainsi le taux de maîtrise est forcément bas. Par exemple, en 2011 dans le projet Vase de Loris&Livia avec Acne Studio, les vases sont déformés par la chaleur. Par conséquent, c’est la contrainte du feu sur le verre qui crée la déformation et donc la forme finale du produit. Des formes toutes plus alambiquées les unes que les autres sont créées grâce à la réaction imprévue et non contrôlée du vase fondu. « Imprévue » ? Pas exactement. En effet, les designers étaient bel et bien au courant que le verre allait fondre une fois en contact avec le feu, mais ce qu’elles ignoraient c’était la forme finale de chaque vase. Nous sommes bien d’accord qu’il est impossible de pouvoir prédire le rendu final.

Enfin, nous pouvons également remarquer un autre type de contrainte qui est naturellement liée à la matière.

C’est ce que l’on voit dans le luminaire 14% de Laura Strasser en 2013. Les abats-jour sont créés en porcelaine mais cette matière perd 14% de son volume à la cuisson. Alors la designer a voulu faire de cette contrainte une nécessité en utilisant l’abat-jour terminé en tant que moule pour le prochain qui sera alors 14% plus petit que le précédent. Ainsi le modèle du pot de porcelaine est conservé mais seulement la taille diminue. Le luminaire 14% est ainsi une pièce artisanale réalisée en petite série qui remet en question le rôle d’une contrainte technique et le fait d’en jouer pour créer un objet unique. C’est à cette singularité du processus que l’on peut rattacher la notion d’aléatoire : La notion d’aléatoire intervient en dernier, lors de l’assemblage des pots pour fabriquer le luminaire. En effet, les pots sont identiques mais de tailles différentes et disposés ensemble sans trop de réflexion.

Au final, lorsqu’une production artisanale renvoie une impression d’être aléatoire c’est qu’elle a été produite avec plus ou moins de contrôle de la part du créateur. Bien que l’effet aléatoire soit maîtrisé lors de la production de la création ou qu’il y ait un réel lâcher-prise, le créateur laisse une place importante à la technique ou la matière. Tout ceci dans le but de créer de la nouveauté, une production marquée d’une singularité, afin de donner naissance à des résultats particuliers c’est-à-dire ce qui diffère du standard créé en série et/ou en masse.

CORMON–BATION Jade DNMADe1 Jo – Octobre 2022

Et si le Nail Art était un Véritable Art ?

Le Nail Art ou «art de décorer les ongles» consiste à réaliser différentes décorations sur ceux-ci, en complément ou en remplacement d’une pose de vernis, sur les ongles naturels ou en gel. À l’heure actuelle, on emploie couramment le terme anglais « Nail Art », ou « Stylisme Ongulaire » en France.

Tout d’abord commençons avec un peu d’histoire : nombreux pensent que la pratique de se « peindre » les ongles remonte aux années 90-2000, notamment mise en avant par les stars hollywoodiennes. Ne vous méprenez pas, l’origine exacte des traitements des ongles existait bien avant et dans différentes parties du monde.

Dans l’Égypte ancienne, de 5000 à 3000 avant J.-C., les femmes se teignaient les ongles avec du henné pour indiquer leur statut social (celles de la classe inférieure portaient des teintes pastel tandis que les classes supérieures portaient des teintes lumineuses).

Une peinture murale datant de 2330 av. J.-C. montre des personnes aux ongles peints

De plus beaucoup pensent que cette pratique était exclusivement réservée aux femmes mais en Babylonie, 3200 av. J.-C., ce sont les hommes, et non les femmes qui se peignaient les ongles avec du khôl noir et vert. Pour se préparer à la guerre, ils passaient des heures à se préparer les ongles, les cheveux et d’autres soins de beauté similaires.

À peu près à la même époque en 3000 av. J.-C., le premier vernis à ongles est né dans la Chine ancienne. Il était fabriqué à partir de cire d’abeille, de blancs d’œufs, de gélatine, de colorants végétaux et de gomme arabique. Les Chinois trempaient leurs ongles dans ce mélange pendant plusieurs heures. Les couleurs allaient du rose au rouge, selon le mélange des ingrédients.

Ces pratiques étaient considérées avec le plus grand sérieux et même les joaillers se ralliaient à ces coutumes. Ainsi nous avons retrouvé des « bijoux pour ongles » ou plutôt des protèges ongles, en effet la dynastie Ming (Chine 1368-1644) était connue pour ses ongles extrêmement longs. Parfois, ces ongles étaient protégés par des protège-ongles incrustés d’or et de gemmes.

Ces peuples égyptiens et chinois s’approchaient du nail art tel qu’il est connu aujourd’hui, mais leurs ongles étaient seulement teintés uniformément.

Le premier enregistrement réel de l’art des ongles provient de l’empire Inca (1438-1533), qui était l’un des plus grands empires d’Amérique du Sud. Les Incas décoraient leurs ongles en peignant des aigles dessus, sûrement pour représenter leur puissance.

Depuis les techniques n’ont pas cessé de se développer jusqu’en 1955 ou un dentiste américain créa la première forme de «faux ongles» ou ongles en gel ensuite développée et modernisée par les esthéticiennes. Cette technique consiste à rallonger les ongles avec de la résine dentaire (acrylique). Ce processus a permis aux esprits novateurs de créer une véritable forme d’art sur les ongles car ils étaient plus longs et plus solides. Même si, historiquement, le peuple Inca se décorait déjà les ongles au 15 ème siècle, le Nail Art moderne actuel est réellement né dans les années 1980. Il s’est ensuite rapidement développé dans les pays asiatiques comme le Japon ou la Corée du Sud.

Les grandes dates de l’industrie des ongles :

1980 – Les techniciennes des ongles commencent à façonner les ongles en acrylique avec des limes électriques qui sont utilisées pour la fabrication de bijoux et le travail des dentistes.

1982- Le premier système de gel UV est introduit, la lampe UV est créée par James Giuliano. Des systèmes inodores sont également conçus.

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Cardi B, icône du rap américain, met en avant le pouvoir de la femme à travers ses textes.

L’ampleur et la signification du nail art dans notre société actuelle :

En 1988 Florence Griffith Joyner a établi deux records du monde d’athlétisme aux Jeux olympiques de Séoul en portant de longs ongles en gel.

Depuis de grandes figures féminines ont suivi cet effet de mode. Aujourd’hui nous pouvons dire que les faux ongles et le nail art ont une dimension sociale. Cette pratique touche tous les milieux, aisés ou défavorisés et tous les âges.

Le nail art reflète le goût et la personnalité de l’utilisateur, c’est un moyen d’expression.

Dans cette interview réalisée par Brut en 2021, cette jeune prothésiste ongulaire souligne le fait que les faux ongles peuvent aussi avoir une dimension féministe. Ils représentent alors la force de la femme, comme des griffes, leur combat quotidien.

Le nail art peut être interprété comme on le souhaite, comme une simple décoration, un accessoire de mode, ou un message que nous souhaitons véhiculer mais il ne correspond jamais à l’image d’une femme objet ou superficielle. D’ailleurs il n’est pas seulement destiné à la gente féminine mais peut être adopté par tous les genres.

Aujourd’hui le nail art est devenu une profession qui requiert une formation et qui est validée par des diplômes. Certes de plus en plus de personnes sont intéressées par la réalisation de cette pratique mais il y a des techniques et des savoirs faire propres à cet art. Réalisé avec des produits chimiques et sans expérience le nail art peut s’avérer dangereux pour la santé, avec des risques d’inhalation ou de dérèglement endocrinien.

Certains prothésistes ongulaires exercent un métier d’art à part entière.

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Prestation par Jenny Bui

Un Métier d’Art est défini par l’association de 3 critères : Il met en œuvre des savoir-faire complexes pour transformer la matière. Il produit des objets uniques ou des petites séries qui présentent un caractère artistique. Le professionnel maîtrise ce métier dans sa globalité.

C’est le cas de Jenny Bui, artiste internationalement reconnue. Le nail art est donc bien un art à part entière.

Ingrid Chausset DNMADE JO1 Octobre 2022