La haine : une maladie universelle ?

Le film dont nous allons parler aujourd’hui est un film qui, comme beaucoup, traitera de la question du racisme, mais d’une manière assez intéressante et différente des films que l’on peut voir de nos jours : « Dressé pour tuer ».

INTRODUCTION AU FILM

« Dressé pour tuer » est un film sorti en 1982, tiré d’un roman initialement nommé « White dog » écrit par Romain Gary, réalisé et scénarisé par Samuel Fuller. On suit au tout début une jeune actrice, Julie, qui renversera un chien blanc sur la route en pleine nuit. Prise de peine elle décide de le ramener au vétérinaire et de payer ses soins bien qu’il ne lui appartienne pas. De là, elle se mettra à poster des affiches pour que son propriétaire vienne le récupérer, jusqu’à ce que le chien en question lui sauve la vie d’un criminel s’étant introduit chez elle pour tenter de la tuer. Malheureusement, un peu plus tard elle se rendra compte que le chien démontre une grande animosité à l’égard des personnes noires, elle décide donc de le ramener chez un dresseur noir nommé Keys, qui tentera de le guérir.

« Ouah l’histoire vachement intéressante un chien blanc qui tue des noirs, on passera pour l’originalité » Non, le scénario va bien plus loin et traitera le problème du racisme mais également par écho, de tous les conflits du monde.

LA REFLEXION DU FILM

Une fois que le dresseur voit à quel point le chien est « raciste », il est catégorique, s’il ne parvient pas à le faire changer il le tuera sans se prendre la tête, cette radicalité révoltera Julie. Les étapes du dressage passent, et Keys évolue, il tend vers la compréhension du chien, il comprend que comme tous les êtres vivants, il ne peut pas être né « raciste », son propriétaire l’a horriblement dressé pour qu’il agisse ainsi. Malgré ses efforts le chien s’échappe, et c’est le lendemain que Keys le retrouve, couvert de sang, à la sortie d’une église, après avoir déchiqueté un homme innocent. En ayant appris la nouvelle, les rôles s’inversent, Julie ordonne l’abattage de l’animal tandis que Keys en fait une affaire personnelle, il veut prouver que l’on peut guérir le racisme dans sa forme la plus sauvage et primitive, il dit désormais que s’il n’arrivait pas à « guérir » ce chien, et bien il en serait pareil pour l’homme, et tout le racisme et la haine dans le monde serait irrémédiable.

Grâce à cette métaphore représentée avec le chien, on peut distinguer les DEUX réactions naturelles possibleù dans ce monde face au racisme ou à tout autres conflits, on peut décider de répondre à la violence par la violence et perpétrer ce cycle de haine, ou alors prendre les choses en mains, communiquer, aller dans la compréhension de la souche du problème pour pouvoir y remédier. Le choix d’imager cette confrontation avec un chien est extrêmement judicieux, car dans un film où le « raciste » serait représenté par un homme blanc le spectateur prendrait instantanément partie pour ce qui leur semble être le « bon parti », or ici on suit le dresseur dans sa mission et on est pris de compassion pour le chien, on ne peut pas le détester : c’est un chien et ce n’est pas de sa faute. C’est exactement de cette manière que le manichéisme est détruit, ça nous pousse à nous remettre en question face aux réactions que l’on peut avoir face aux conflits et de la manière dont on les aborde dans toutes leurs formes possibles.

Image tirée du film

A la fin, Keys réussit, le chien ne montre plus aucune hostilité vis-à-vis de personnes noires, cependant on est loin d’un happy end, on reste sur une fin ouverte avec une scène surprenante que je tairais pour des raisons évidentes de prévention du spoil.

CONCLUSION

Dans un scénario fascinant dans la manière de mettre en scène et de traiter les conflits de notre société, on peut se demander après cette fin ouverte est ce que le racisme peut se guérir ? et de manière générale est ce que la haine qu’un groupe peut vouer à un autre de manière injuste peut-elle se guérir ? Une question qui reste sans réponse de par la complexité de l’être humain, néanmoins ce film pousse énormément à la réflexion de manière objective.

LAMRABET Ilias – DNMADe HORLOGERIE 1.5 – Avril 2023

Mother ! fascine autant qu’il dégoûte.

Un film doit-il être expliqué ? Et l’expérience que constitue le visionnage de Mother! aussi ?

La nature inclassable du film, et la violence de certaines scènes (notamment avec un bébé), compliquent la tâche. Plusieurs studios refusent le projet, dont la 20th Century Fox, avec qui Aronofsky avait déjà travaillé. Paramount acceptera à peu près uniquement parce que Jennifer Lawrence, et dans une moindre mesure les autres acteurs (Michelle Pfeiffer, Ed Harris, Domhnall Gleeson, Brian Gleeson ou encore Kristen Wiig), sont un argument de vente à eux seuls.
A l’écran, c’est un voyage au-delà du réel d’une violence, d’une ampleur et d’une portée folles.

Si Mother ! est resté durant des mois un mystère, avec un pitch officiel n’évoquant qu’un couple dont la tranquillité est perturbée par l’arrivée inattendue d’invités dans leur maison, c’était pour mieux en protéger la force.

Car le film est une expérience profonde, extrême et malpolie. Une expérience qui bouleverse, chamboule, crispe, désarçonne. Darren Aronofsky a depuis livré les clés de son film : Mother ! est une allégorie de notre planète maltraitée par l’humanité, inscrite dans une relecture biblique. Le personnage de Jennifer Lawrence est Mère nature, chargée de protéger, habiter et écouter une maison qui représente le monde. Javier Bardem est Dieu, qui crée Adam et Eve (Ed Harris et Michelle Pfeiffer) par ennui.

Adam et Eve vont fissurer ce monde, céder à la tentation face à la pomme (la précieuse pierre gardée dans le bureau) et provoquer le chaos. Leurs enfants se déchirent violemment comme Abel et Caïn. Des invités arrivent pour vénérer Dieu, provoquent une inondation comme le grand déluge. Mère nature donne naissance à un Messie. Le rapport du cinéaste à la religion était évident dans sa filmographie, mais prend ici une nouvelle dimension.

La maison est alors une zone mentale, un havre de paix où il se retranche pour créer, à l’abri du monde. Sa femme est sa muse, celle qui entretient les lieux, le protège des attaques extérieures, protège l’acte créatif.

Les invités sont des intrus, venus du monde réel, que l’artiste aura été chercher dans une envie de s’évader ou renouveler son univers. Ils briseront l’harmonie, de la même manière que le chaos peut parfois être un moteur créatif .Le bébé est littéralement la création de l’artiste et sa muse, né en l’espace d’une nuit comme une évidence – et comme Mother ! dans l’esprit du réalisateur.

Le nouveau né suit le chemin classique d’une œuvre : livré au public, qui se jette dessus avec passion, le vole à son créateur, le détruit pour le consommer, le dévorer, le transformer. La muse, elle, lutte pour protéger cet enfant spirituel, mue par sa bonté, sa compassion et son sens du sacrifice.

« J’imagine que les gens pourraient se demander pourquoi le film est si noir. Hubert Selby Jr., auteur de Requiem For a Dream, m’a appris que c’est en se plongeant dans les facettes les plus obscures de soi qu’on trouve la lumière. (…) Je ne peux pas entièrement mettre le doigt sur les origines de ce film. Certaines choses viennent des gros titres qu’on a chaque seconde de chaque jour, certaines des incessantes alertes sur nos téléphones, certaines de l’expérience du blackout à Manhattan pendant l’ouragan Sandy, certaines de mes tripes. C’est une recette que je ne pourrai jamais reproduire, mais je sais que cette portion est meilleure quand elle est bue en dose unique dans un verre à shot. Cul sec.« 

Darren Aronofsky

Interrogé par The Guardian, le réalisateur de Pi et The Fountain reconnaît sans mal qu’il faisait plus que réaliser ses films : il était les films. « Mon ego est dans chaque personnage de chacun des films que j’ai fait. Je suis la danseuse de Black Swan. Je suis le catcheur de The Wrestler. Je peux voir en quoi les gens feront particulièrement la connexion avec celui-ci. Mais tout cela est de la fiction : de la fumée, et des miroirs. » Une gigantesque foire aux illusions, où de nombreux spectateurs ont refusé de s’engager. Et pourtant, s’y perdre, c’est y trouver des choses parmi les plus belles et sensationnelles vues sur grand écran ces dernières années.

Darren Aronofsky avait parfaitement conscience, avec ses acteurs, d’avoir mis au monde un film anormal, surtout dans le paysage hollywoodien où il évolue. À la Mostra de Venise, le film est hué (comme beaucoup d’autres avant et après lui), et divise profondément la critique. A sa sortie aux Etats-Unis, il y a un gros titre : c’est l’un des pires films pour le public, et l’un des pires démarrages de la carrière de Jennifer Lawrence.

Ceux qui auront remarqué les collusions lexicales, les clins d’oeils (notamment) à Abel et Caïn dans la première partie, auront sans doute compris que le cinéaste, au-delà de sa représentation du narcissisme et de rapports de domination, interrogeait la violence et le dévoiement qui accompagnent parfois la spiritualité humaine.

« Je me suis penché sur la Bible et la représentation de Dieu dans l’Ancien Testament. Quand vous observez ce Dieu, vous découvrez que si vous ne le vénérez pas, il vous tue. Quel genre de personnage agit de la sorte ? Pour moi il s’agissait de traduire ça en termes d’émotions humaines. »

Ce film pourtant détesté est porteur d’un vrai message et de réelles sensations. Je ne vous cache pas qu’après mon premier visionnage j’étais plutôt troublée et j’ai dû aller faire des recherches pour mieux le comprendre et pouvoir le visionner une deuxième fois en ayant pleinement conscience des détails et du message du film. C’est ici un film d’un tout autre genre qui n’est pas fait pour plaire mais qui mérite d’avoir sa chance auprès des spectateurs.

Louise C. – DNMADeJo 1.5 – Avril 2023

Otto Waalkes, « Frisson de l’Est »

Otto Gerhard Waalkes, souvent appelé simplement Otto, né le 22 juillet 1948 à Emden, est un humoriste, chanteur, acteur, réalisateur et dessinateur de bandes dessinées allemand.

Otto kehrt mit neuer Show zurück

Son talent comique se développe tôt, tout comme son sens du commerce: Son papa Karl, maitre peintre, lui fabrique un théâtre de marionnettes. Monté dans son jardin, il lui permet de faire des spectacles pour une entrée à 5 Pfennig, ancienne unité monétaire allemande valant un centième de Mark.

Son premier spectacle devant un public plus large se passe à ses 11 ans, lorsque le jeune habitant de la Frise Orientale joue « Babysitter-Boogie » à une fête d’anniversaire pour enfants. 

Un demi-siècle de carrière !

30 Mark et un livre étaient ses récompenses à l’époque. Aujourd’hui, l’humoriste peut se prévaloir de plus de 50 ans d’expérience scénique et d’innombrables enregistrements, dont certains ont été récompensés or et platine.

Otto, lors de la remise de prix Goldene Henne en 2018, en honneur de son Lebenswerk, œuvre de sa vie

Otto n’est peut-être pas encore arrivé à entrer dans le célèbre musée de cire londonien Madame Tussauds, mais dans le Panoptikum de Hambourg il y a déjà un double qui donne la patte. Un bon début – après tout, les Beatles ont commencé leur carrière dans la ville hanséatique !

Otto Waalkes und sein Doppelgänger aus Wachs © Günter Zint Foto: Günter Zint

Le Walk of Fame à Los Angeles pourrait également être conquis par l’humoriste… En tout cas, Otto a déjà préparé une étoile qui porte son nom et ses empreintes de mains, dans un cinéma à Uelzen !

Otto Waalkes steht neben einer Ehrentafel anlässlich des Films "7-Zwerge" © NDR

La comédie, un moyen de survie

Otto justifie son sens de l’humour par sa personnalité: « Quand on a des faiblesses telles que les miennes, le comédie est presque nécessaire à la survie« .

Sa reconnaissance publique se développe grâce aux émissions de télévision, dont la plupart ont été présentées sur ARD à partir de 1973. Mais les films ont également eu un succès étonnant. Surtout dans sa première production,  Otto – Der Film, on y retrouve ses traits biographiques: Otto grandit dans la Frise Orientale tranquille sous l’aile de sa mère parfois trop inquiète, jusqu’au jour où il décide de chercher fortune dans la grande ville – Hambourg.

Amazon.de: Otto - Der Film ansehen | Prime Video

Débuts de carrière

En 1972, il rencontre son manager Hans Mertens, qui enregistre l’entrée sur scène de son protégé avec le groupe The Rustlers, et tente de le vendre à une maison de disques, en vain.

Heureusement, « en vain », comme il s’avère plus tard, car Otto fonde sa propre entreprise « Rüssl Räckords »

Son premier 33 tours « Otto » s’est vendu à plus de 500 000 exemplaires, suivi en 1973 par son propre « Otto Show », qui a assuré sa percée finale. En 1983, Otto avait sorti un total de dix 33 tours, et avait autant d’émissions de télé. À partir de 1982, il prête sa voix au chimpanzé Ronny pour son émission vidéo « Ronny’s Pop Show ». Tant de travail doit être récompensé – il y a une grêle de prix: disques d’or et de platine, Bambi, Golden Camera, prix Adolf Grimme en argent, pour ne citer que les plus importants.

Entrée dans le cinéma

« Plus le paysage est plat, plus le niveau est élevé »

Au milieu des années 80, Otto découvre son visage cinématographique. Sa première production a le titre imaginatif « Otto – Der film ». Mais cela n’empêche pas les spectateurs de prendre d’assaut le cinéma avec diligence. Selon le Livre Guinness des records, le film est toujours considéré comme la production allemande la plus réussie

En 2004 et 2006, il réussit à s’appuyer sur d’anciens succès avec ses deux films « 7 Zwerge – Männer allein im Wald » et « 7 Zwerge – Der Wald genügt nicht », suivis en décembre 2010 par le succès au box-office « Otto’s Eleven », qui – comme la plupart de ses films – se déroule dans la patrie d’Otto, la Frise orientale.

Et Otto a déjà participé à quelques films hollywoodiens : pour la version allemande de « L’Age de Glace », il prête sa voix gutturale au paresseux Sid à plusieurs reprises et fait rire des cinémas entiers.

Otto Waalkes steht bei der Premiere zu Ice Age auf dem roten Teppich neben Sid dem Faultier. © Eventpress Herrman

Dans les années suivantes, il a pris des rôles plus petits, invité dans diverses comédies de cinéma, plus récemment en 2018, dans le film Au secours ! J’ai rétréci mes parents, en tant que fantôme d’un directeur d’école.

Bild von Hilfe, ich hab meine Eltern geschrumpft - Bild 19 auf 20 ...

« Ottifant » et autoportraits

Les plus beaux souvenirs de la Frise Orientale restent encore gravés dans la mémoire de l’humoriste – et de même pour les souvenirs que la ville de Emden a de lui.

En 1987, Emden lui a dédié « Dat Otto Huus », où se trouvent des expositions des débuts d’Otto et un grand magasin de merchandising, car l’enthousiasme pour le « Ottifant » d’Otto était ininterrompu.Dat Otto Huus – Hier kommt in Emden keiner vorbei

Mais comment a-t-il trouvé sa marque de fabrique ?

 » J’ai toujours aimé dessiner, et dans un autoportrait, je me suis dessiné de profil: des yeux globuleux et le nez assez long, et il ressemblait à un éléphant. »

Ottifant für 70 Cent: Otto Waalkes: Eigene Briefmarke ist ein Traum ...

Parfois, des peintres assez connus tels que Léonard de Vinci, Michel-Ange, Rembrandt servaient de modèle. Les œuvres d’Otto peuvent désormais être vues régulièrement lors d’expositions. À l’occasion de son 70e anniversaire en 2018, le Caricatura Museum Frankfurt a même consacré une exposition spéciale au comédien, qui a également été présentée au Musée des arts et métiers de Hambourg un peu plus tard. En 2019, sa ville natale Emden a présenté l’exposition « Coming Home – He kummt na Huus ».

Otto Waalkes präsentiert Ausstellung im Caricatura Museum - Frankfurt-Tipp

Engagement Social : Visites Hospitalières

Quand Otto ne travaille pas, il poursuit ses nombreux passe-temps : voler, faire du tennis, golf, peindre… Il peut s’y détendre merveilleusement et concocter de nouvelles idées. Il est également très créatif lorsqu’il fait des détours dans sa résidence secondaire en Floride, où il peut mener une vie normale complètement méconnue. L’homme aux tonalités fortes est plutôt calme quand il s’agit de son engagement social. Il est souvent sur la route en tant que visiteur d’hospices pour faire rire les enfants malades.

Quand il n’y en a plus, il y en a encore

L’humoriste est loin de penser à démissionner à l’âge de retraite. En juin 2021, son film « Catweazle » est sorti sur les écrans de cinéma allemands avec un petit retard Corona. Otto a réalisé le film et joue lui-même le rôle principal.

Fin juin 2022, il a reçu le prix d’État de Basse-Saxe avec le cofondateur de lEmder Kunsthalle, Eske Nannen.

Verleihung des Niedersächsischen Staatspreises 2022 an Eske Nannen und ...

Maintenant pour finir, voici quelques citations célèbres du « jeune » Otto:

Pierre, Paul and Marie are in the kitchen! Pierre, Paul et Marie sont dans la cagnotte! (kittchen)

Si je n’étais pas régulièrement contrôlé pour les armes à l’aéroport, je n’aurais pas de vie sexuelle du tout

Que la lumière soit, Schwarzenegger dit – et mit Arnold dans la prise.(rime de Schwarzenegger et Stecker)

Qu’est-ce qui est invisible et pue le lièvre? Un pet de lapin.

Dans le livre des Frisons, il est écrit: Le Frison oriental boit peu, mais souvent, et beaucoup.

Mon chien pourchasse toujours les gens à vélo. Maintenant, nous lui avons enlevé son vélo.

Quand mon estomac grogne, je me dis toujours: I am hungry – je suis hongrois! I am thirsty – je suis jeudi.

Sybilla NOVAK – DN MADe 1 Ho – Avril 2023

Mais que cache donc ce lac argenté ?

! GARANTI SANS SPOIL !

Présentation

Under the Silver Lake est un film américain écrit et réalisé par David Robert Mitchell. En 2018, lors de sa sortie, ce thriller néo-noir d’une durée de 139 minutes rencontre un grand succès : élu meilleur film au Festival International du film fantastique de Neuchâtel en 2018, compté dans la liste officielle des Films du Festival de Cannes en 2018 et compté officiellement dans la liste du Festival International de Catalogne. Il est considéré comme l’un des meilleurs film de la décennie (2010-2020) par nombre de critiques cinématographiques. Ce thriller ne laisse donc pas indifférent le public qui semble l’apprécier.

Synopsis

À Los Angeles, Sam, 33 ans, sans emploi, ne pense qu’au sexe. Il aperçoit une jeune femme qu’il trouve sublime. Il fait alors connaissance de Sarah, sa nouvelle et énigmatique voisine, qui lors d’un soir tout à fait banal, se volatilise brusquement. Sam se lance à sa recherche et entreprend alors une enquête obsessionnelle surréaliste à travers la ville. Elle le fera plonger jusque dans les profondeurs les plus ténébreuses de la Cité des Anges, où tout n’est que mensonge et illusion et où il devra élucider disparitions et meurtres mystérieux sur fond de scandales et de conspirations.

Scène du film

Les mystères derrière la vérité

Under the Silver Lake a pour but de montrer au spectateur une autre façon de voir les choses, un parallèle dans lequel toutes vérités deviennent mensonge et que chaque complot à la possibilité d’exister. Le réalisateur a annoncé :

« Under the Silver Lake est ma vision personnelle de l’histoire de Los Angeles, une histoire qui, selon moi, se prête à être contée au prisme du genre policier : piscines ensoleillées, ombres obscures, passages secrets, jeunes filles de bonnes familles, meurtres mystérieux… l’imagerie iconique d’une ville bâtie sur des rêves et des images animées. »

David Robert Mitchell, réalisateur

Le fait est qu’au sein de Los Angeles, nombres de mystères restent sans réponse. Une partie de la population pense qu’il existe certains réseaux dans lesquelles les mystères sont gardés secrets. C’est de cela que s’est inspiré David Robert Mitchell, il voulait faire ressentir au spectateur qu’il n’avait aucun contrôle sur le monde qui l’entoure et que chaque chose qui se passe a une conséquence sur ce qui suit. Sectes, légendes devenant réelles ou encore théories du complots, chaque fait est en réalité dû à quelque chose que l’on ne peut contrôler.

Scène du film

L’étrange mise en scène

David Robert Mitchell, dans certaines scènes, voulait absolument mettre en avant l’incompréhension. Par exemple dans chaque scène où quelque chose d’étrange se produit, le réalisateur nous met à la place de Sam, amplifiant par la même occasion le sentiment d’incompréhension.

Tout n’est pas forcément expliqué, en effet le réalisateur tenait à préciser de nouveau que plusieurs « boucles de complot » existent et qu’elles n’ont pas forcement ou très peu de rapport entre elles, mettant en avant le fait que beaucoup de choses sont incontrôlables par rapport à ce que l’on pourrait penser.

L’ambiance reste elle aussi tout au long du film glauque, peu chaleureuse. Elle a pour but de mettre le spectateur dans l’inconfort, il ne sait pas où se mettre, comme Sam tout au long du film quand il commence à plonger dans ce monde de mystère.

Scène du film

Un film incontournable

Ayant vu ce film récemment, je peux donner un avis objectif de cette œuvre. Le film dans sa globalité est très bon. Il est très bien tourné et est très intéressant de part son sujet ou encore les mystères incompris qu’il met en avant. Son ambiance est également intéressante et prenante. Le but de Sam nous tient à cœur et les mystères dont fait preuve l’histoire nous rendent curieux et nous étonnent autant que le protagoniste. Cependant, le fait qu’à la fin du film tous les mystères ne sont pas expliqués et étant de nature curieuse, cela laisse un arrière goût de manque. Quasiment chaque mystère reste sans réponse et donne l’impression d’avoir raté ou perdu une information importante à la compréhension du film.

Malgré cela je trouve que ce film est excellent et qu’il doit être vu au moins une fois dans sa vie.

Jean D.C. – DNMADe1 Ho – Avril 2023

Wednesday, œuvre de l’année 2022 ?

Wednesday: Season 1 – Netflix Review

Netflix, 23 Novembre 2022

Basé sur l’univers de Tim Burton, qui d’ailleurs en est le directeur, la série suit la famille Addams, plus précisément la fille ainée prénommée Mercredi.

La série illustre la vie de la jeune fille, qui se retrouve dans le lycée de ses parents après s’être fait renvoyer du précédent, ainsi que les épreuves diverses auxquelles elle va devoir faire face.

Easter Egg : Un visage familier

En 1991, Christina Ricci, âgée de seulement 11 ans, jouait Mercredi dans le film devenu culte «La famille Addams». Deux ans plus tard, elle reprenait son rôle dans la suite, «Les valeurs de la famille Addams» (1993).

Christina Ricci et Jenna Ortega dans leurs rôles de Mercredi Addams

Cette fois-ci elle ne joue par Mercredi Addams, interprétée par Jenna Ortega, mais Marilyn Thornhill, une surveillante de l’Academie Nevermore où la fille de Morticia et Gomez fait son entrée.

Christina Ricci, dans le rôle de Mme Thornhill

Société hypocrite?

La célèbre trend de la danse de Mercredi Addams, montrée lors d’une scène de bal dans un des épisodes, est source de débat dans le domaine des critiques.

Sur TikTok, des edits de la scène, des cosplays de Mercredi et des reprises de la chorégraphie abondent. À noter que la chanson sur laquelle ces tiktokeurs dansent n’est pas celle de la séquence originale mais une version accélérée de “Bloody Mary” de Lady Gaga. Le hashtag #wednesdayaddams cumule à lui seul plus de 5 milliards de vues.

Bonne nouvelle ? Dans l’idée, oui. Mais cette soudaine glamourisation du mouvement gothique est problématique pour beaucoup de membres de la communauté, qui rappellent à juste titre à quel point ils souffraient de moqueries dans la cour d’école il y a quelques années. Car, en réalité, quand on voit une personne danser comme ce personnage, notre première réaction serait non pas de l’imiter, mais plutôt de jeter un regard ou des commentaires désapprobateurs.

Certain.es gothiques se sont donc emparés du sujet pour publier toute une série de TikToks au sujet de la série et sensibiliser le public :

Conclusion: Admirer Mercredi pour son style badass, pas de soucis, mais effacer d’un clin d’œil des années de discrimination et essentialiser tout un mouvement à une seule figure, c’est moyen. Le mouvement gothique n’est pas un effet de mode mais une véritable esthétique, avec ses références culturelles, sa littérature etc.

L’actrice Jenna Ortega l’a d’ailleurs bien compris : elle a révélé avoir elle-même chorégraphié la danse, quelques jours seulement avec le tournage de la scène, en s’inspirant de danses gothiques des années 1980.

Sybilla NOVAK – DN MADe 1 Ho – 30 janvier 2023

Euphoria, comprendre les détresses et les souffrances de la gen Z.

Euphoria est une série sortie en 2019 pour la saison 1 et en 2022 pour la saison 2, produite par Sam Levinson et co-produite par le rappeur Drake, elle est inspirée de la mini-série israélienne du même nom créée par Ron Leshem. Ici nous allons principalement parler de la saison 1.

Présentation du scénario

Cette fiction dépeint le quotidien tumultueux et tourmenté de quelques personnages adolescents. L’histoire nous est narrée par la voix-off de Rue, personnage central de la série, interprété par l’actrice Zendaya. Adolescente de 17 ans, Rue Bennett est déchirée par ses démons, entre le deuil de son père, son addiction aux drogues et son premier amour. A travers son naufrage existentiel, elle raconte les névroses diverses et variées des personnages qui l’entourent : Nate (Jacob Elordi), Maddy (Alexa Demie), Cassie (Sydney Sweeney) ou encore Jules (Hunter Schafer). Mais elle est aussi accompagnée par des personnages adultes cherchant à l’aider : Ali (Colman Domingo), Leslie Bennett (Nita King), Fezco (Angus Cloud) ou encore Lexi (Maude Apatow).

L’intrigue se déroule dans un lycée américain comme ceux que l’on voit dans les films et séries clichés : pom pom girls, équipe de football américain, bal de promo… . Pourtant le réalisateur décide de mettre en scène les travers de ces personnages clichés.

Ducoup une question se pose :

Quel sont les vices et les problèmes que les personnages rencontrent ?

Avec cette question, chaque personnage a sa propre problématique et nous allons les voir un par un.

Rue Bennett, personnage principal et narratrice de la série. Elle est atteinte de troubles mentaux (bipolarité et dépression) et d’addiction à la drogue. Suite au décès de son père duquel elle était très proche, Rue tombe en dépression la faisant toucher aux drogues afin de se sentir moeux et oublier mais cela va lui porter préjudice car elle va faire une overdose et frôler la mort. Cependant, même après cet épisode elle n’arrivera pas à arrêter devenant un personnage toxique contre son grè pour son entourage. Ce qu’essaie de faire le réalisateur avec le personnage de Rue est de sensibiliser à une maladie malheureusement banale qu’est la dépression. Car à la sortie d’euphoria en 2019 le sujet était très peu médiatisé alors qu’il y a avait une inquiétante augmentation de cette maladie. En France, en un an le pourcentage de jeunes dépressifs a augmenté de 11.9% (10.1% de jeunes atteints en 2019 contre 22% en 2020). La série peut donc servir de SOS et faire comprendre aux gens qui en souffrent qu’ils ne sont pas tout seul et qu’il vaut mieux demander de l’aide avant qu’il ne soit trop tard.

Jules Vaughn, est atteinte de troubles de l’identité, elle est en constante recherche de qui elle est vraiment. C’est un personnage très naïf sur le plan relationnel au point de tomber amoureuse de n’importe qui sur les réseaux sociaux car comme elle le dit durant un dialogue dans un des épisodes : –  »Je tombe amoureuse tellement facilement. Vraiment. C’est genre presque gênant. – Pourquoi à ton avis ?  – Parce que toutes mes relations se passent à moitié dans ma tête. » Durant la première partie de la saison 1, Jules cherche à ce que les hommes la voient en tant que femme mais elle se rendra compte un peu plus tard que ce qu’elle recherchait vraiment c’est de pouvoir être elle-même, une chose dont elle cherchera les réponses. Par la suite elle deviendra un personnage important pour Rue car elle sera une sorte de pilier/ drogue dont Rue ne pourra pas se passer rendant leur relation très toxique.

Nate Jacobs, la masculinité toxique qui part trop loin. Ce personnage est tout autant intéressant que détestable. Il a connu un traumatisme irréversible durant son enfance. Il ne montre jamais ses sentiments mais a un fort égo et a d’énormes excès de colère qu’il ne contrôle pas. Pour sa relation amoureuse on comprend très vite qu’il ne cherche pas une copine mais plutôt un objet qu’il peut contrôler et  »protéger » du monde qui entoure sa possession (cette idée de protéger est tellement ancrée en lui qu’il peut TOUT faire pour arriver à ses fins).

Madelaine Perez surnommée Maddy, elle est dans un cercle vicieux dans sa relation avec Nate où ils font de la vie de l’autre un enfer sur terre. Pour ensuite revenir à des moments joyeux comme si de rien n’était. Maddy dit elle même qu’elle est dégoutée que quoi que lui fasse subir Nate, elle l’aimera toujours comme si elle était dépendante de cette relation dangereuse. Dans la série, la relation est sans doute exagérée pour faire comprendre au spectateur que ce genre de relation n’est pas du tout normale et que cela peut créer d’énormes traumatismes.

Cassie Howard, est un personnage ayant grandi dans une famille brisée et complétement dysfonctionnelle (père absent et mère alcoolique). Elle n’a jamais eu la protection et l’affection d’un père et a donc en grandissant cherché de l’attention auprès des hommes afin de pouvoir avoir quelqu’un qui puisse l’aimer et la protéger. Malheureusement, en cherchant à tout prix le réconfort elle est utilisée et sexualisée au point où d’anciens partenaire envoient des photo privées à leurs groupes afin de répandre de mauvaises rumeurs autour d’elle la brisant peu à peu psychologiquement. Ici le personnage dénonce l’hypersexualisation à laquelle font face de nombreuses adolescentes.

Lexi Howard est la petite soeur de Cassie et est un des personnages qui se démarque le plus de toute la série car elle est mise en retrait pas rapport aux autres. Elle voit tout ce qui se passe et va essayer d’apporter son aide comme elle peut. On peut voir le personnage comme étant une personne qui a beaucoup de réponses aux questions que l’on se pose. Mais en même temps on sent qu’elle est dépassée par certains problèmes des autres personnages malgré son envie de les aider.

Fezco surnommé Fez, a du devenir indépendant très jeune en s’occupant de son petit frère tout en prenant soin de sa grand-mère malade. Pour survire il doit vendre de la drogue, de ce fait il va côtoyer des personnes malsaines qui vont le mettre en danger. Il était aussi le dealer de Rue avant son overdose. Une fois qu’elle est revenue de l’hôpital et suite à un nouveau problème ayant eu lieu chez Fez, il décidera de ne plus lui vendre quoi que ce soit car il ne veut pas perdre une personne qui lui est chère.

Kat Hernandez, après un évènement traumatisant quand elle était plus petite à cause de son poids, a commencé à perdre complétement confiance en elle et dans les hommes qu’elle rencontre. Elle est persuadée que personne ne peut l’aimer pour qui elle est, qu’il y a toujours une autre raison. Quand elle rencontre quelqu’un qui la voit comme elle est vraiment, elle ne le croit pas et va essayer de trouver la vraie raison pour laquelle la personne veut d’elle au point d’inventer des problèmes pour pouvoir se donner raison.

Conclusion

Au final Euphoria dénonce à travers ses personnages une incompréhension des parents face aux problèmes de la génération Z car la vie des jeunes de 20 ans et celle d’il y a 20 ou 30 ans n’a plus rien à voir. Maintenant il y a l’omniprésence des réseaux sociaux, les vie parallèle en ligne montrant des vies de  »rêve », le changement climatique, une instabilité économique… autant de facteurs qui ne permettent pas de se projeter dans l’avenir etc… . Grâce à cette série, des personnes arrivent à se reconnaitre à travers un ou plusieurs personnages et cela donne de la crédibilité à leurs problèmes leurs permettant de pouvoir se sentir moins seuls et de pouvoir s’en sortir, ou du moins essayer…

Thomas L – DNMADe15JO – Février 2023

AVATAR 2, treize ans plus tard : le chef d’œuvre de James Cameron !

Ou les secrets du nouveau cinéma

Présentation générale

Avatar : la voie de l’eau est le nouveau succès de James Cameron. Sorti en 2022 et durant 3h12, ce long métrage à la frontière de la Science-fiction, de l’Aventure, du Fantastique et de l’Action a coûté entre 350 millions et 400 millions de dollars américains (le budget a fuité et le film deviendrait donc le deuxième film le plus cher de l’histoire du cinéma après Pirate des Caraïbes : La Fontaine de Jouvence qui a un budget de 410 600 000$).

Petit Rappel…

En 2009, James Cameron réalise l’un des plus beau long métrage de fiction : Avatar. L’année suivante il a reçu l’Oscar des meilleurs effets visuels, l’Oscar des meilleurs décors, l’Empire Award du meilleur film ainsi que 28 autres récompenses entre 2010 et 2011.

Avatar : La voie de l’eau saura-t’il en faire de même ?

Malgré des avis du public divergents, le deuxième volet a déjà à son actif l’AFI Award des films de l’année et le Critics’ Choice Movie Award des meilleurs effets visuels.

Lors de la 95ème cérémonie des Oscars qui se déroulera en mars 2023, il est nominé pour le meilleur film, les meilleurs décors et direction artistique, pour le meilleur son ainsi que pour les meilleurs effets visuels .

Ok, c’est bien beau tout ça mais Avatar 2 de quoi ça parle ?

Si c’est un film à scénario que vous cherchez, je vous le déconseille ! En effet, la trame n’est pas des plus complexes : les humains sont encore « les méchants » face aux Na’vis qui veulent simplement vivre en paix sur leur planète (requête qui semble bien difficile à approuver par les humains).

Dans le film, Jake Sully et Ney’tiri ont formé une famille et font tout pour rester aussi soudés que possible. Mais le Na’vi et sa famille, soumis à une nouvelle menace humaine, cherchent refuge près de l’océan auprès du clan Metkayina de Pandora.

Bande annonce officielle de 20th Century Studios FR
Mais donc pourquoi aller voir Avatar : la voie de l’eau ?

L’avantage de cette nouvelle aventure est que le spectacteur visite les différents paysages de Pandora et ainsi la planète paraît de moins en moins « extraterrestre ». Pandora nous fait rêver (quand elle n’est pas détruite par les humains du film!). C’est là où Avatar et son monde est incroyable : il nous transporte et nous immerge complètement dans un univers à couper le souffle.

D’Avatar à Avatar : la voie de l’eau : 13 ans ?!

Effectivement plus de dix ans se sont écoulés entre les deux premiers volets de la saga. Ce qui explique l’impatience du public et les résultats au box office. Plus de 2,213 milliards de dollars dans le monde ont été rapportés, ce qui fait d’Avatar 2 le plus gros succès de 2022, le plus gros succès depuis le début de la pandémie de Covid-19 et le quatrième plus gros succès de tous les temps juste derrière Titanic.

Dès 2006, James Cameron prévoit toute une suite pour la saga AVATAR à la condition d’un succès pour le premier opus. Les résultats étant mieux qu’espérés, le réalisateur prévoit au moins 5 films AVATAR.

Une pandémie Mondiale ?

Peut-être que cela ne vous dit rien (sortez de votre grotte au plus vite dans ce cas!), mais l’année 2020 a été bien bousculée par le Covid-19 et cela n’a pas manqué à James Cameron et ses équipes ! Le film qui avait déjà été reporté en 2020 s’est vu être repoussé jusqu’à fin 2022.

des reports répétés

La pandémie n’est pas la seule raison et a en réalité eu peu d’impact sur la sortie du film initialement prévue pour 2014.

Joe Letteri, superviseur des effets visuels

Avatar : la voie de l’eau met en avant les merveilles technologiques du cinéma. Il nous captive par ses musiques, ses décors et surtout ses effets spéciaux. C’est Joe Letteri qu’il faut remercier car le résultat est impressionnant avec une netteté et un réalisme qui vont vous laisser bouche-bée ! Son travail combiné avec les idées de James Cameron ont su repousser la réalité des images de synthèse.

Vanessa Cole, cheffe décoratrice, Los Angeles, California, USA – 12 Dec 2022

Nous avons évoqué les décors du film, et si vous les avez apprécié alors sachez que c’est également à Vanessa Cole que l’on doit être reconnaissant.

Malgré le fait que le film ait en majeure partie été tourné en studio, des scènes ont été filmées en exterieur. Le tournage simultané des deuxième et troisième volet a commencé à Manhattan Beach, en Californie, le 15 août 2017. Puis direction la Nouvelle-Zélande à Wellington à partir du 25 septembre 2017. Après trois ans de tournage, il se terminera fin septembre 2020.

Une nouvelle technologie

James Cameron repousse les limites de l’impossible : « J’aime tout ce qui est difficile. Ça agit comme un aimant avec moi, je fonce droit vers la difficulté » aimait à dire le réalisateur dans l’édition américaine de GQ (Gentlemen’s Quarterly) en faisant allusion à la multiplicité des défis qu’il se plaît à affronter à chaque nouveau film.

En effet, il y a quelques années, Avatar avait déjà « re-dicté » les limites des prises de vue en images de synthèse. Or, si vous avez vu Avatar : la voie de l’eau vous avez dû remarquer les nombreuses scènes aquatiques. Tournées en capture de mouvement (« performance capture« ), elles ont bel et bien été tournées SOUS L’EAU ! Mais cela a nécessité la mise au point de cette nouvelle technologie repoussant encore et encore le réalisme. James Cameron et ses équipes techniques ont donc pu réaliser des images de synthèse aquatiques : du jamais vu dans l’Histoire du cinéma !

La différence entre le premier et le deuxième film c’est la recherche de réalisme chez les Na’vis dans les détails tels que les expressions faciales ainsi que les détails des mouvements du corps : c’est ce que permet de retranscrir la performance capture, contrairement à la motion capture qui permet seulement de traquer les mouvements des acteurs dans l’espace.

Pour l’anecdote, Kate Winslet a dû apprendre à plonger ainsi qu’à rester en apnée, et durant l’un de ses entraînements elle a battu le record de Tom Cruise en tenant 7 minutes et 14 secondes sans respirer !

Les photos c’est bien mais la vidéo c’est mieux !
Explications par James Cameron de l’utilisation de la performance capture dans une petite vidéo en anglais (avec sous-titres) publiée par la chaîne officielle d’Avatar

Des avis divergents

Comme je vous l’ai dit auparavant, Avatar 2 n’est pas réputé pour son scénario, au contraire ce-dernier a même divisé radicalement le public. Mais tous se rejoignent autour de la beauté technique et esthétique du film.

“ Spectacle sous-marin époustouflant, émerveillement visuel total, prouesse technique incroyable : 3h15 en apnée. Ivresse des profondeurs.” – Fildevo – TÉLÉRAMA

« Univers et aventures scintillantes mais scénario et dialogues pêchent dans un bassin idéologique très adolescent calibré famille américaine. » – veroniquevergnau – TÉLÉRAMA

“ Flamboyance visuelle, l’immersion dépasse un monde ouvert, beauté environnementale. Sous la fragilité de l’océan, la tragédie est turquoise.” – MFlorian38 – TÉLÉRAMA

“ JC pousse les cursers de son cinéma à fond, tant dans le manichéisme, le scénario à trou que dans le divertissement incroyablement prenant.” – Tylerd1477 – TÉLÉRAMA

“ Le jour où James Cameron mettra autant de cœur dans la conception de son scénario que dans ses effets visuels, Avatar atteindra le nirvana.” – Lu34s – TÉLÉRAMA

CORMON–BATION Jade DNMADe1 Jo – Février 2023

Le garçon à la cicatrice

Chronologie des 8 films Harry Potter

Tout le monde connaît l’histoire du sorcier orphelin qui vit chez son oncle le « moldu » et qui est poursuivi par celui dont on ne doit pas prononcer le nom : « Voldemort ». On parle bien du fameux Harry Potter qui est par ailleurs un incontournable fantastique ou plus précisément un « low fantasy » qui se définit par une situation dans un monde apparemment normal et qui est perturbée par l’apparition d’objet ou d’entité magique.

On le connaît sous sa forme cinématographique mais son origine est romanesque en effet avant de connaitre un succès fulgurant celui-ci naquit sous forme manuscrite. La naissance des romans est aussi démente que celle des films, l’histoire est née en Angleterre grâce à un retard de train Manchester-Londres de 4h durant lequel J.K Rowling secrétaire de 25 ans et ayant pour rêve de devenir écrivaine s’imagina tout un univers magique dans lequel grandirai un jeune puissant sorcier à la paire de lunette ronde, une cicatrice en forme d’éclair sur le front qui lui sont par ailleurs emblématiques : Harry Potter.

Malgré l’univers fantastique, ces livres s’imprègnent de la vraie vie notamment de la sienne, Harry Potter est orphelin, tout comme elle, qui a perdu sa mère ou encore lorsqu’elle tomba en dépression elle inventa les détraqueurs qui ont pour rôle d’aspirer et de faire remonter les plus grandes peurs de ces victimes. Cette saga est composée de 7 livres puis au cours de son écriture, elle a commencé à être mise en scène pour produire les 8 films dont on a tous entendu parler une fois s’ils n’ont pas été vus. L’intrigue tourne autour de ce jeune Harry Potter et de combat contre Lord Voldemort, un mage noir à la recherche de l’immortalité qui a assassiné les parents du garçon lorsqu’il était encore bébé.

Tout le long de la saga, on observera Harry Potter découvrir le monde magique, l’école des sorciers, nommé Poudlard, où il passera la plupart de son temps accompagné de ses 2 fidèles amis : Hermione (jouée par Emma Watson, qui a valu son succès) et Ron épaulé par le fameux grand sorcier et directeur de Poudlard : le professeur Dumbledore. Le plus attrayant, outre que l’intrigue, est la réalisation des films, la mise en scène, les effets spéciaux, des ballets qui volent, les costumes, l’école de Poudlard qui par ailleurs existe réellement.

L’univers d’Harry Potter va bien plus loin que de simple livre ou film, on peut s’y plonger et vivre le film grâce au studio Warner Bros à Londres. D’ailleurs, cette autrice a connu un énorme succès et est devenue la 3ème autrice la plus lue après Jake Spears et Agatha Christie.

BENCHAGRA Adil – DNMADe1HO – Février 2023

Aucune Raison

Je vais vous parler de « Rubber », un film sorti en 2010 et réalisé par Quentin Dupieux.

Affiche du film

A ce nom, les amateurs du cinéma se doutent peut-être déjà du caractère insolite de ce long métrage. Il faut dire que ce réalisateur en a fait sa marque de fabrique car selon lui « il n’y a rien de plus beau dans l’art que de ne pas réfléchir». Et tout est dit ou presque car « Rubber » en est la parfaite illustration.

Alors avis aux adeptes de la cohérence et de la raison, cette comédie d’horreur est faite pour mettre vos nerfs à l’épreuve.

Entrons dans le vif du sujet, l’histoire est celle de Robert, un pneu psychokinétique lancé dans une frénésie meurtrière en plein désert californien…

Comme vous je suppose, j’étais sceptique la première fois que l’on m’a résumée ce film où il serait question d’un pneu tueur aux pouvoirs paranormaux puis j’ai éclaté de rire en apprenant qu’il s’agissait d’un western. Ma curiosité attisée, j’ai fini d’être convaincue avec cette bande annonce aux petits oignons que je vous recommande vivement.

Reprenons le scénario, parce que oui, il y en a un ;

On suit donc Robert qui, en plus de tuer à tout-va, poursuit une jolie fille à ses heures perdues. Des comédiens conscients d’en être tentent de l’arrêter tandis que des spectateurs en jumelles observent le tout. Apparaît alors une double intrigue, l’une autour du pneu et l’autre autour des spectateurs. Les comédiens chercheront d’ailleurs à éliminer les spectateurs espérant ainsi mettre fin à leur travail d’acteurs mais rien dans ce film ne se passe comme prévu.

On pourrait tout à fait résumer ce film à du grand n’importe quoi et pourtant, je trouve qu’il y a un certain génie dans la manière de mettre en scène ce délire assumé. Il faut déjà savoir que Rubber a été tourné à Los Angeles en 14 jours avec seulement deux appareils photos. Les trucages quant à eux sont presque entièrement mécaniques. Pour exemple, le pneu avance avec un moteur et une télécommande à distance tandis que les têtes qui explosent sont des ballons de baudruche avec de l’air comprimé.

Le film dure 1h18, il est donc assez court mais le rythme reste lent avec de nombreuses scènes contemplatives qui mettent l’accent sur l’absurde de la situation. Concernant les cadrages et mises en scène, on observe des reprises des codes du film d’horreur avec par exemple Robert qui apparaît derrière les personnages en fond de plan. On remarque aussi des références au western de par le décor désertique américain et ce qui ressemble à des confrontations de regard. Ces procédés renforcent le décalage entre l’absurde des situations et le sérieux avec lequel elles sont prises, au point qu’elles en deviennent comiques. C’est un humour qui n’est cependant pas au goût de tout le monde.

La confrontation, Robert face à la Police

Concernant la bande originale, elle est signée par Mr. Oizo, le pseudonyme de Quentin Dupieux en musique, l’ambiance vacille entre tranquillité et épouvante. Les acteurs eux ne manquent pas de justesse et dépeignent des personnages à la fois caricaturaux et consternants.

Présentation faite, intéressons-nous au fond ;

Le lieutenant Chad, comédien

Dès le départ, on est prévenu. Pris à parti parmi les spectateurs qui constituent à eux seuls une étrange mise en abîme, on nous assomme d’un :

« Tout les grands films, sans exception, contiennent une part importante de Aucune raison, et vous savez pourquoi? Parce que la vie elle-même est une succession de Aucune raison. Le film que vous vous apprêtez à voir est un hommage à Aucune raison, cette figure de style d’une puissance fantastique.»

Lieutenant Chad

Le ton est donné et il est cohérent avec la gimmick du réalisateur ; faire du contemporain sans spécialement chercher du sens dans ce qu’il entreprend. Il n’empêche que l’on peut se poser la question ; quel sens y-a-t-il à faire un hommage à l’Aucune raison ? Aucun peut-être mais à m’y tenter, j’avancerais l’hypothèse d’une sorte de satire du cinéma en particulier américain, je m’explique ;

  • Le fait que l’« Aucune raison » soit traité comme une figure de style dont l’usage est d’accentuer un propos signifie qu’il y a bien un propos à traiter ici. Or un propos est un discours ayant un but fixe et il me semble que l’on ne se fixe pas de but sans raison.
  • Parmi les grands films cités en introduction, 4 sur 5 sont américains. Et en effet, l’influence du cinéma américain est majeure au point qu’il en mène encore aujourd’hui les tendances et codes.
  • Dans le même esprit, la réplique : « Tu peux si tu le veux mais c’est contre les règles », m’est apparue comme un manière de dénoncer le formalisme des productions cinématographiques.
  • La mise en abîme avec les spectateurs et le fait que l’un des comédiens déclare qu’ils ne sont pas dans la vraie vie tout en demandant à ses camarades de sortir de leur rôle est également un élément mettant en évidence le caractère irréel de l’histoire comme dans toute autre fiction.
  • Un autre point est le traitement des spectateurs, ils nous sont présentés comme des personnes crédules et voraces de spectacles. L’un d’entre eux, mécontent du manque d’action, ira jusqu’à directement s’en plaindre auprès des comédiens et leurs demandera d’accélérer les choses. Cette image peu flatteuse semble ici dénoncer le ridicule d’un public prés à se jeter sur tout ce qu’il leur sera proposé quand certains iront jusqu’à invectiver les réalisateurs lorsqu’un contenu ne répond pas à leur attente.
  • Enfin, le dernier plan du film présente une horde de pneus roulant sur une route menant vraisemblablement à Hollywood, l’iconique panneau étant bien mis en évidence au fond de la scène. Alors a priori, soit l’absurde s’apprête à lancer un assaut sur le cinéma américain trop fermé au concept, soit il s’agit d’une manière saugrenue d’expliquer pourquoi ça serait déjà le cas sans qu’il en ait conscience. L’inconscience serait appuyée par le fait que les comédiens à la fin croient que l’histoire est terminée, Robert le pneu et les spectateurs ayant été éliminés, mais à tort, l’irréalisme poursuivant son invasion en toute impunité.

L’aucune raison serait-elle donc à la fois une manière de lutter et le sujet de dénonciation contre des règles cinématographiques imposées par une hégémonie américaine ? Ou tout cela n’aurait-il réellement aucune raison ?

Solveig DUBOIS – DNMADe24HO – Octobre2022

Qui pensez-vous être ?

TheBreakfast Club – John Hughes – 1985

Depuis quelques années déjà, nous remarquons un grand retour des années 1980 et ce phénomène touche tous les domaines : cinéma, mode, musique … Le succès de la série Netflix « Stranger Things »en est l’un des meilleurs exemples. C’est d’ailleurs suite à la série que je vous propose de replonger en 1985 avec la (re)découverte d’un teen movie culte. Nous essaierons de voir en quoi The Breakfast Club est universel et ci celui-ci est toujours transcriptible en 2022.

Le film débute un samedi 24 mars 1984 au lycée de Shermer aux Etats-Unis; cinq adolescent se retrouvent en retenue pour des motifs différents et doivent passer toute la journée de samedi ensemble dans la bibliothèque. Les 5 adolescents ne se connaissent que de vue, chacun portant des a priori et des préjugés sur l’autre. Pour les occuper, le proviseur Vernon décide d’imposer un devoir de dissertation avec pour thème : « Qui pensez-vous être ? ».

Alors que la discussion semble compromise entre les jeunes, ceux-ci vont au fil de la journée déconstruire leurs barrières et dépasser leurs différences par la parole. Les discussions se font autant sur un ton humoristique que dramatique quand chacun évoque ses difficultés. Cet exercice qu’ils décident de mettre en commun en ne rendant qu’une seule rédaction permet à ces jeunes de se découvrir, découvrir l’autre ainsi que de s’interroger sur leur place dans la société et comment veulent-ils changer leurs futurs. 

« L’adolescence ne laisse un bon souvenir qu’aux adultes ayant mauvaise mémoire.» François Truffaut

 Les personnages 

Chaque élève correspond à un archétype prédéfini :

-Allison Reynold, l’excentrique considérée comme une “weirdo”

-John Bender, le rebelle provocateur 

-Claire Standish, la fille populaire d’une famille bourgeoise

-Andrew Clark, le sportif 

-Brian Ralph Nelson, l’intello coincé

Ils sont chaperonnés par Mr Vernon, proviseur du lycée qui représente l’adulte donc dans leurs pensées l’ennemi commun. 

En effet le film se construit sur l’opposition des adolescents aux adultes, ces derniers représentent à la fois ce dont ils ont horreurs mais aussi ce dont ils aimeraient s’éloigner en tant que futurs adultes. Notons que ce sont souvent les adultes qui sont la conséquence directe de leur mal-être, Allison par exemple se montre étrange, parfois animale dans le but d’attirer l’attention de ses parents négligeants. 

Loin d’être un simple « teen movie », The Breakfast Club en reprend certes les codes mais propose un point de vue centré sur les états d’âmes des jeunes adolescents. L’absence de regard moralisateur permet d’être dans une empathie totale avec les sujets, chacun évolue avec ses difficultés, ses craintes ce qui permet encore aujourd’hui d’aborder les thèmes de l’adolescence avec bienveillance. 

Le Réalisateur

John Hughes est né le 18 février 1950 dans le Michigan aux Etats-Unis. Commençant sa carrière au sein d’un journal humoristique, son écriture intéresse les studios de production qui lui propose rapidement des contrats. Dès le début des années 1980, John connaît un succès considérable en tant que scénariste mais aussi réalisateur avec pour spécialité le teen movie. Il se retire peu à peu de la scène médiatique dans les années 1990, lui qui n’a jamais voulu vivre à Hollywood. Il décède en 2009 à tout juste 59 ans laissant derrière lui une filmographie devenue culte.

Filmographie

Réalisateur:

Seize bougies pour Sam, 1984

The Breakfast Club, 1985

La folle journée de Ferris Bueller, 1986

Un ticket pour deux, 1987

Scénariste:

Class Reunion, Michael Miller, 1982

Pretty in Pink, Howard Deutch, 1986

Maman j’ai raté l’avion, Chris Columbus, 1990

Beethoven, Brian Levant, 1992

Le Teen Movie

Le teen movie est un terme qui désigne des films faits pour et avec des adolescents qui connaît un grand succès dans les années 1980 bien que présent dès les années 1950 en Amérique. Ces films prennent en compte les difficultés que rencontrent la plupart des adolescents; l’adaptation dans un milieu social, les préoccupations, les états d’âme, les premiers amours,…Le teen movie investit pratiquement tout les genres cinématographiques; le film d’aventure (Les Goonies), la science-fiction (Retour vers le futur), la comédie musicale (Dirty Dancing), le fantastique (Carrie), l’horreur (Scream),…

Il repose sur des codes bien définis où l’on retrouve toujours la même catégorie de personnages clés (le nerd, le sportif, l’intello, la Pom-Pom girl idiote) les adultes sont toujours représentés comme des adversaires et des individus incarnant l’ordre et l’autorité bien que souvent ridiculisés. 

Un film universel 

The Breakfast Club est une œuvre culte car elle reprend un ensemble de codes ritualisés qui offre une ressource identitaire forte, en effet chacun trouve dans un ou plusieurs personnages des points communs, des ressemblances par leurs goûts mais également par leurs expériences. L’adolescence est une étape clé de la vie, à mis chemin entre l’enfance et le monde adulte, cette période d’évolution comporte des changements (biologiques, sociales, psychiques) complexes mais nécessaires. C’est durant cette phase transitoire que se construit la personnalité de chacun avec la difficulté de ne pas avoir de point de repère. 

« Les gens oublient que quand vous avez 16 ans, vous êtes plus sérieux que vous ne le serez jamais. Vous réfléchissez sérieusement aux grandes questions ». John Hughes 

Dans le film, les personnages expriment un ensemble de sentiments que chacun connaîtra dans son adolescence; la peur de l’échec, l’envie de rébellion, l’angoisse d’être perçu comme faible ou étrange…

C’est en effet ici la proposition d’un scénario basé sur l’affecte qui autorise le spectateur à s’identifier facilement. On pourrait pourtant croire qu’après 38 ans la sortie du film bon nombre de changements dans la société creuseraient un écart dans l’identification des jeunes d’aujourd’hui. The Breakfast Club propose avant tout un message universel, celui de casser les codes que l’on se fait des autres et de nous-mêmes. On questionne, on analyse la différence et la singularité de chacun dans le but d’en faire une force et non plus une faiblesse. Les personnages évoluent à partir du moment où ils conversent ensemble, c’est ainsi que chacun se livre sur ce qu’ils sont vraiment; on voit alors le plus rebelle se prendre d’affection pour l’histoire de celui qui avoue être au bord du suicide alors qu’il passait son temps à le ridiculiser. Ne pas se fier à ce que l’on pense percevoir de l’autre, creuser et prendre le temps d’apprendre à se connaître, voilà des thèmes qui parlent aux adolescents encore en 2022. Il permet aux adultes de replonger dans une jeunesse parfois oubliée, d’avoir un regard plus conciliant avec la jeunesse actuelle tout comme il exerce un rôle de boussole chez les adolescents. 

La question du  « Qui suis-je » nous interroge directement sur notre identité, sommes-nous le même à travers le temps ? On pense alors à Socrate qui dit connaît toi toi-même et invoque alors de repérer l’Homme qui est en nous. Notre singularité est une prise de conscience nécessaire, il faut nous explorer, faire une introspection. Ces questions peuvent être délicates à l’adolescence, période de doutes, de transitions et de changements. L’adolescence est un thème encore très peu exploré par la philosophie car récente ( XIXème siècle).

Les limites du temps

Bien que le message du film soit finalement universel, celui-ci comporte aussi des barrières avec le monde d’aujourd’hui. 

Ce qu’on remarque de suite c’est que le film ne représente pas toutes les communautés et minorités, ce qui en 2022 est de plus en plus rare et de moins et moins acceptable. Certains décèleront peut-être une part de sexisme, d’homophobie dans certains dialogues ou mises en scènes. Il faut avoir conscience que les sujets d’importances de 2022 n’était pas les mêmes que ceux de 1985 ce qui n’altère pas une prise de conscience lors du visionnage. Néanmoins, ces scènes sont d’une importances capitales pour John Hughes qui dénoncent par celles-ci le manque de recule de toute une génération.

J’ai eu la chance d’avoir visionné ce film à des âges et étapes de la vie différentes ce qui m’a permis de voir et comprendre toujours différemment les personnages. Je recommande vivement à quiconque de prendre 1h37 de son temps à regarder ce film, que l’on soit en pleine adolescence ou que l’on soit maintenant adulte. Je vous promets de passer du rire aux larmes et de passer par une multitudes d’émotions.

“L’adolescence est une période où un jeune garçon se refuse à croire qu’un jour il sera aussi idiot que son père.” Anonyme

Pour continuer :

La B.O. du film avec en titre principal  « Don’t you forget about me » de Simple Minds qui annonce et clôture The Breakfast Club.

« Au sortir de l’enfance », Paul Audi, éditions Verdier (2017)

La saga Antoine Doinel (un des premiers teen movie français) de François Truffaut qui comporte 5 films:

Les quatre cents coups, 1959

Antoine et Colette, 1962

Baisers Volés, 1968

Domicile Conjugal, 1970

L’Amour en fuite, 1979

Diane C. – DNMADe2JO – Décembre 2022

Toc, sexe, Londres et Marnie

Je pense, donc je suis. Mais si mes pensées sont envahissantes, incontrôlables et à caractère sexuel, alors qui suis-je ?

Vous-est-il déjà arrivé qu’on vous conseille d’imaginer les gens nus pour vous déstresser lors d’un discours ou d’un exposé ? Ce n’est pas un conseil à donner à Marnie. Marnie, des gens nus, elle en imagine tous les jours. Amis, collèges, inconnus, c’est son quotidien, mais tout dérape pour Marnie quand ce sont ses parents qui se retrouvent dans ses pensées.

« Pure » est une série télévisée britannique, sortie en 2019 et produite par Channel 4 elle est désormais disponible sur Arte.tv gratuitement. Basé sur le livre éponyme de Rose Cartwright, la série est composée de 6 épisodes de 30 à 40 min.

La série s’ouvre sur Marnie, jeune femme de 24ans, accompagné de ses parents, qu’elle emmène à leur fête d’anniversaire de mariage organisée par ses soins. Cela aurait pu être une très belle journée et de bons souvenirs jusqu’à ce que tout dérape. En plein discours devant tous les convives, Marnie est assaillie de pensées dans lesquelles ses parents se livrent à des ébats torrides accompagnées des invités… et d’elle même. Ces pensées irrépressibles sont celles de trop, Marnie fuit la fête et l’Ecosse pour partir à Londres et commencer une nouvelle vie en quête de réponses sur ce qu’il se passe dans sa tête.

Parcours initiatique, quête de réponse sur ce qui se passe dans sa tête, « Pure » est une série qui ose parler de ce trouble obsessionnel compulsif dont souffre Marnie dans la série aurait pu s’avérer compliqué, mais la façon dont il est abordé nous emmène dans la tête de Marnie, et nous permet de nous mettre ne serait ce qu’un petit peu à sa place. Brisant le tabou de ce trouble la série vaut le détour, restant assez courte je la pense relativement accessible, bien qu’à ne pas placer entre toutes les mains, la série restant assez graphique.

J’ai apprécié particulièrement la façon de nous emmener dans le cerveau de Marnie ces pensées qu’elle a, nous les avons avec elle, inattendues et crues, le choix de représenter l’invasion de ces pensées dans le quotidien de Marnie et dans la série de notre point de vue de spectateur nous laisser comprendre ce que Marnie vit avec ce trouble.
Aujourd’hui je pense qu’il est important de déstigmatiser ces troubles, que ce soit un Toc comme dans le cas de Marnie ou toutes autres conditions mentales, elles touchent une si grande partie de la population qu’il est important de les mettre en lumière et lever le tabou, de faire reculer la psychophobie et pour ca il faut représenter ces conditions, montrer qu’elles existent, que ce n’est pas une fatalité, ni une maladie à guérir et ne serait ce que pour les personnes atteintes montrer qu’elles ne sont pas seules.
La série n’ayant pas pour autant la vocation de documenter le trouble qu’a Marnie je pense que de ne pas tourner toute la série uniquement autour de ca est important, la partie « récit initiatique » ou l’on suit Marnie construire une nouvelle vie à Londres montre que la vie continue que son trouble ne l’arrête pas et ne doit pas la définir.

Je vous souhaite un bon visionnage de « Pure » et vous laisse le lien vers Arte.tv de la serie =)

https://www.arte.tv/fr/videos/RC-022411/pure/

Solène L. DNMADe2 JO – Decembre 2022

Girl Meets World : Simple programme jeunesse ou oeuvre éducative ?

Peu ou largement connue suivant le pays et la région, ce sucesseur de la fameuse série Boy Meets World ou en français Incorrigible Cory a accompagné et aidé d’innombrables enfants à grandir.
Souvent ce n’est que plus tard, en jetant un second oeil sur les oeuvres cinematographiques que l’on comprend le message caché, et il est souvent beaucoup plus profond que l’on peut le croire à première vue.

C’est le cas du Monde de Riley, série américaine précédemment diffusée sur la chaine Disney Channel de 2014 à 2017 et actuellement disponible sur l’application Disney+.

La série propose de suivre la protagoniste Riley Matthews, fille de Cory et Tapenga (Topanga en VO, toujours incarnée par Danielle Fishel), qui, accompagnée de sa meilleure amie Maya, va découvrir le monde.

C’est à travers les épreuves auxquelles elles font face, et les explications des dites épreuves, que l’on découvre au fil des épisodes que le spectateur est amené à réfléchir.

Du domaine physique au domaine émotionnel aux relations avec les autres, chaque cours enseigné par Cory semble particulièrement bien aller avec les réels obstacles rencontrés par Riley et ses amis, et servira finalement comme exemple afin qu’ils puissent les comprendre, surmonter et grandir.

Même moi en tant que jeune adulte j’éprouve de l’empathie et apprends encore des épreuves des personnages de cette série initialement dédiée aux enfants.

Alors, s’y cacherait-il quelque chose de plus profond? A vous de voir et décider.

Sybilla Novak, DN MADE 1 HO, Octobre 2022

Wes Anderson, un réalisateur qui renouvelle le cinéma

Qui est Wes Anderson et qu’a-t-il de plus qu’un Steven Spielberg ? C’est ce que nous allons découvrir ci-dessous…


Wes Anderson né le 1ᵉʳ mai 1969 à Houston, est un réalisateur, scénariste et producteur américain. Ses films sont reconnus dans le monde, car ils ont des visuels bien caractéristiques.

Wes Anderson n’a pas fait d’études de cinéma, mais il est parti étudier la philosophie à UT Austin où il a rencontré son colocataire et amis Owen Wilson avec qui il a décidé de faire son premier court métrage (avec le frère de Owen; Luke Wilson) « Bottle Rocket » sorti en 1993 et a pu être vu par un producteur de « Gracie films » qui est une société américaine de production de films et de télévision, créée par James L. Brooks en 1986. La compagnie a produit beaucoup de films et séries, tels que Les Simpson. Il a donc pu se lancer dans le cinéma en faisant connaître ses films lors de festivals dédiés.

A travers ses nombreux courts et longs métrages, Wes Anderson a pu explorer le monde de la création en apportant son univers singulier au 7e art (le cinéma).

Il utilise des palettes de couleurs précises, avec des nuanciers recherchés, de sorte que toutes les couleurs soient en harmonie, dans un accord sensible et agréable à la vue.

Mais aussi la symétrie et les cadres carrés, qui rendent ses films uniques et reconnaissables entre mille.

« C’est quelqu’un de très maniaque, qui ne laisse rien au hasard »

Beryl Koltz (réalisatrice belges)

En effet chaque petit détail est pensé, ce qui donne naissance à des décors presque hypnotisants, que l’on a envie de scruter.

On en apprend ainsi plus sur sa minutie, devant ses splendides décors et objets miniatures ; sa passion pour les costumes (dont certains sont même dessinés par sa conjointe, Juman Malouf); ses élans «rétro» avec l’utilisation du pastel et les couleurs, essentielles à l’articulation de ses histoires; son soin particulier pour les typographies. Ses personnages ont des aspirations littéraires.


Sans oublier les maquettes originales que Simon Weisse, artiste français installé à Berlin, fait pour les mises en scène de Wes Anderson, qui démontrent la recherche et la créativité dont à besoin Wes Anderson.


Le tout, bien sûr, enrobé dans un univers fait de « conflits », de « désordre » et de « non-sens », notamment au niveau des dialogues. Certaines informations, futiles, sont rapportées sur un ton extrêmement sérieux, alors que des faits dramatiques peuvent être montrés de manière détachée, ce qui apporte encore une touche d’originalité aux films de Wes Anderson qui sont souvent très dynamiques, grâce à ce décalage tragique-comique.

Pour finir, le style Anderson inspire

Beaucoup de designer d’intérieurs ont trouvé les mises en scène de Wes Anderson intéressantes, colorées et pleine de poésies. Alors, ils s’en sont inspirés pour créer des intérieurs, des pièces de vies pleines d’énergies.

Des photographes ont également créé la tendance « Accidentally Wes Anderson » en créant des images centrées, et avec des nuances de couleurs qui s’accordent parfaitement. 

Wes Anderson n’a pas fini de nous épater avec sa créativité et son originalité, et tout cela nous montre que ce réalisateur marque les esprits contemporains avec ses films très personnels, sensibles et inspirants.


Louise Chassy DNMADE JO 1 – OCT 2022

Pourquoi Hayao Miyazaki est considéré comme un génie du film d’animation

Hayao Miyazaki nait le 5 janvier 1941 à Tokyo, son père détient l’entreprise Miyazaki Airplanes qui fabrique des composants pour les avions de guerre japonais durant la seconde guerre mondiale. C’est durant cette période de sa jeunesse qu’Hayao va puiser l’une de ses inspirations : Les vols et autres machines volantes.

Voici un exemple d’avion tiré de l’œuvre
Nausicaä de la Vallée du Vent, réalisé en 1994 par Miyazaki

Très jeune Hayao rêve d’être mangaka, inspiré par les œuvres d’Osamu Tezuka (créateur d’Astro Boy par exemple) mais aussi par le premier film d’animation qui voit le jour : le Serpent blanc. Dès lors, il décide de tout faire pour rentrer dans ce domaine qui l’intéresse tant.

Astro Boy, Osamu Tezuka 1952
Le Serpent blanc, Taiji Yabushita 1958

Effectuant ses études à l’université de Gakushuin où il étudie les sciences politiques et économiques, il est l’un des acteurs du groupe de recherche et de littérature de son université. Ce qui lui permet de dessiner régulièrement et d’en apprendre plus sur le monde de l’animation.

Après avoir reçu son diplôme, il rejoint la Toei Animation en 1963. Pendant ses premières années au studio, il travaille comme intervalliste et collabore ensuite avec le réalisateur Isao Takahata. Au sein de Toei, Miyazaki contribue notamment aux films Doggie March et Garibā no uchū ryokō. Il fournit des animations clés à d’autres films de Toei, comme Le Chat botté et L’Île au trésor.

Hayao Miyazaki (à gauche) et Isao Takahata (à droite)

C’est en 1985 qu’il cofonde le Studio Ghibli avec son ami Isao Takahata. Studio qui deviendra l’une des références du film d’animation.

Ils vont éditer alors plusieurs films, Le Château dans le ciel (1986), Mon voisin Totoro (1988), Kiki la petite sorcière (1989) et Porco Rosso (1992). Ces derniers connaissent un succès critique et commercial au Japon. Le film suivant de Miyazaki, Princesse Mononoké, est le premier film d’animation à remporter le Japan Academy Prize du film de l’année, et devient à sa sortie en 1997 le plus gros succès commercial de l’histoire du box-office japonais ; sa distribution dans le monde occidental accroît considérablement la popularité et l’influence de Ghibli en dehors du Japon.

Princesse Mononoké (1997)
Mon voisin Totoro (1988)
Le Château dans le ciel (1986)

Mais comment parler des films du Studio Ghibli sans citer l’un des plus emblématiques : Le voyage de Chihiro (2001). Il devient le film le plus rentable de l’histoire du Japon, remporte l’Oscar du meilleur film d’animation et est souvent classé parmi les plus grands films des années 2000.

Le voyage de Chihiro (2001)

Les sujets abordés dans ces films d’animations sont très avant-gardistes dans les années 80 et 90, et ils possèdent plusieurs lectures possibles. On y retrouve des thèmes tels que la relation de l’humanité avec la nature et la technologie, la salubrité des modes de vie naturels et traditionnels, l’importance de l’art et de l’artisanat, et la difficulté de maintenir une éthique pacifiste dans un monde violent.

Les protagonistes de ses films sont souvent des filles ou des jeunes femmes fortes, et plusieurs de ses films présentent des antagonistes moralement ambigus dotés de qualités rédemptrices.

C’est pour toutes ces raisons qu’Hayao Miyazaki acquiert une grande renommée dans le monde du film d’animation, et devient une source d’inspiration pour de nombreux animateurs, réalisateurs et écrivains.

Guilhem B. – DNMADe1 HO – Oct 2022

L’indémodable en noir et blanc

Qui est mieux placé que Charlie Chaplin pour parler (sans mauvais jeu de mot, étant donné qu’il ne parle pas dans ses films), de politique et de sujet qui sont victimes à son époque de nombreuses discordances, dans l’humour et la bonne humeur que lui ? En 86 ans, personne n’a su détrôner le grand Charlie Chaplin.

Charlie Chaplin est un homme tout à fait surprenant, par son caractère, ses nombreuses capacités, son talent mais surtout sa détermination qui lui ont valu son personnage historique et indémodable. Il débute en étant un simple enfant ordinaire vivant dans un contexte où il a connu la pauvreté et une enfance difficile. Puis petit à petit il entre sur scène et se fait très vite remarquer. Il commencera par des petits rôles, comme vendeur de journaux, mais il a aussi interprété le rôle de Billy dans les incontournables aventures de « Sherlock Homs ». Surprenant n’est-ce pas ? Un homme quelconque tel que vous et moi, qui ne part de rien et qui devient la référence des films muets.

Saviez-vous que le personnage de Charlot alias Charlie Chaplin a été inventé de toutes pièces par Charles Spencer Chaplin ? Cela peut vous surprendre mais Charlie Chaplin est l’éditeur même de Charlot, tout a été choisi par ses soins. Celui-ci voulait que « tout soit une contradiction : le pantalon ample, la veste étriquée, le chapeau étroit et les chaussures larges » et a même « ajouté une petite moustache ». Il n’avait aucune idée du genre de personnage qu’il avait créé mais une fois transformé en Charlot c’est comme si le personnage prenait possession de son corps et qu’il savait exactement ce qu’il fallait faire. Impressionnant n’est-ce pas ? Bien évidemment ce fut un succès puisque le personnage va continuer d’exister pendant plus de 26 ans et de nos jours il marque encore nos esprits, après 65 ans de carrière et 80 films.

Adil B. – DNMADe1Ho – Octobre 2022