L’art sans limite

Quand la technologie bouleverse l’industrie de l’art

La controverse entre les artistes créés par des intelligences artificielles et les artistes humains est un sujet de débat qui suscite beaucoup d’intérêt et de controverses. On peut considérer que les IA peuvent aider les artistes humains à développer de nouvelles idées et techniques, mais il est plutôt question en ce moment, d’une polémique mondiale entre ces deux parties .

Les IA artistes sont-elles une menace pour l’authenticité et la valeur de l’art et volent-elles nos artistes ?

Tout d’abord, il faut savoir que les intelligences artificielles artistiques fonctionnent généralement en utilisant des algorithmes d’apprentissage automatique pour produire des œuvres d’art, elle est alimentée avec une quantité massive de données d’œuvres existantes, comme des images, des peintures, des illustrations, etc. 

Donc la question du vol d’œuvres d’art par des intelligences artificielles est un sujet de controverse dans le monde de l’art. Certaines personnes considèrent que les intelligences artificielles utilisent des œuvres protégées par le droit d’auteur sans autorisation ni compensation pour les artistes originaux. D’autre part, certains soutiennent que les algorithmes ne peuvent pas vraiment « voir » ou « comprendre » l’art, et que les œuvres sont simplement utilisées pour l’entraînement technique.

Cela soulève des questions importantes sur la propriété intellectuelle dans un monde de plus en plus numérique, et sur la manière dont les artistes sont récompensés pour leur travail. Les débats sur ce sujet continuent et il n’y a pas de solution claire à ce jour. Il est important de travailler sur des réglementations et des protocoles clairs pour garantir que les droits des artistes sont protégés tout en permettant à l’intelligence artificielle de se développer et d’évoluer.

L’un des arguments les plus courants en faveur des IA artistes est qu’ils peuvent générer des œuvres d’art uniques et innovantes en utilisant des algorithmes complexes qui permettent de créer des combinaisons de couleurs, de formes et de textures inédites. Les IA artistes peuvent également s’adapter rapidement aux tendances et aux styles actuels, ce qui les rend particulièrement utiles pour les artistes en quête d’inspiration.

Cependant, certains considèrent que les IA artistes ne peuvent jamais remplacer la créativité et l’empathie humaines qui sont nécessaires pour créer de l’art véritablement significatif. Selon eux, l’art est avant tout un reflet de l’expérience humaine et de la personnalité de l’artiste, et les IA ne peuvent pas comprendre ni transmettre ces aspects importants de l’art.

Il est également important de souligner que la valeur marchande de l’art créé par des IA est souvent mise en doute. Certains considèrent que l’absence d’une personnalité humaine derrière l’œuvre rend celle-ci moins précieuse et moins digne d’être exposée dans des galeries d’art.

Il est difficile de trancher définitivement sur cette question, car les avantages et les inconvénients des IA artistes dépendent en grande partie des perspectives et des opinions personnelles de chacun. Ce que nous pouvons dire avec certitude, c’est que les IA artistes sont de plus en plus présents dans le monde de l’art, et qu’il est important de continuer à explorer leur potentiel et leur impact sur la création artistique.

La question de savoir si les intelligences artificielles volent les œuvres d’art est en grande partie une question de définition. Si nous considérons que voler implique de prendre quelque chose sans permission ou sans en donner de crédit, alors il est peu probable que les intelligences artificielles soient considérées comme des voleurs. Cependant, si nous considérons que voler implique de prendre des idées ou des concepts sans crédit, alors il est possible de considérer que les intelligences artificielles peuvent voler des œuvres d’art.

Il est important de continuer à surveiller la situation et de discuter de la meilleure façon de traiter les œuvres créées par les intelligences artificielles artistiques en termes de droits d’auteur et de reconnaissance.

En conclusion, la polémique sur les IA artistes et les vrais artistes montre à quel point les technologies peuvent bouleverser les industries traditionnelles et susciter des débats passionnés sur les valeurs fondamentales de notre société. Quel que soit votre point de vue sur le sujet, il est clair que les IA artistes sont là pour rester et qu’elles continueront à évoluer et à se développer dans les années à venir.

LANOIR Julie – DNMADE15 – Février 2023

L’art brut alias « L’art des fous »

L’attrait pour la folie, est depuis longtemps romantisé par l’art. La folie symbole d’imaginaire développé et décomplexé, et pourtant celle ci ne suffit pas à définir l’acte de création.

Le lien entre l’art brut et la folie se veut étroit, car tout être jugé « fou », « aliéné » ou « différent » au XIXème siècle et une bonne partie du XXème siècle aussi, sont expédiés en asile, lieu d’émergence des premières productions issues de la pulsion créative à l’état pur ; c’est donc ces personnes qui sont à l’origine de cet art, prénommé auparavant « l’art des fous ».

L’intérêt pour les créations graphiques et picturales des aliénés, se lit dans les ouvrages des psychiatres français dans les dernières décennies du XIXème siècle.

Wölfli, Adolf - Les onze fleurs, 1922

« Bien que l’attention n’ait été jusqu’ici fixée que sur les écrits des aliénés, je ne crains pas de dire que l’on rencontrera souvent un intérêt réel à examiner les dessins et les peintures faites par les fous. Que l’on combine par la pensée, que l’on imagine par la fantaisie, les choses les plus impossibles, les images les plus bizarres, on n’arrivera jamais à l’espèce de délire qui se peint sur la toile ou sous la main de l’aliéné, à ces créations qui tiennent du cauchemar et donnent le vertige. » Ambroise Tardieu, Étude médico-légale sur la folie, Paris, J.-B. Baillière et fils, 1872, p. 610.

Wölfli, Adolf – Les onze fleurs, 1922

Le terme « d’art brut », apparaît seulement le 28 août 1945, lorsque le peintre Jean Dubuffet baptise cet art, qu’il collectionne depuis déjà plusieurs années, un art qui comprend à la fois l’art des fous et celui des marginaux de toutes sortes, tels que des prisonniers, des anarchistes ou des révoltés.

Malgré ça, Dubuffet établit que ce n’est pas la folie en soi qui donne sa valeur à l’œuvre, mais plutôt la force d’expression et l’extrême nouveauté qui la constitue.

« Le vrai art est toujours là ou on ne l’attend pas. Là ou personne ne pense à lui, ni ne prononce son nom. » J.Dubuffet

Comme Prinzhorn, il n’assimile pas les actes créatifs des malades à la dégénérescence de leur esprit. Au contraire, il est persuadé qu’ils sont plein d’enseignements sur le processus de créativité, moins bridé chez les malades que chez les personnes saines

L’art brut se place en contradiction avec l’art culturel : le mimétisme de la nature et des grands maîtres, n’y ont pas leurs places ; pas de style défini, de techniques ou encore de théories communes aux artistes bruts.

Willem Van Genk – Leningrad, ca. 1955

Souvent considéré comme relevant d’un art-thérapie, car cet art se veut libérateur, quelle que soit la nature du déséquilibre intérieur ; comme une marginalité sociale, un isolement ou enfermement, physique ou mental, un côté obsessionnel voir maniaque dans l’œuvre.

L’objectif est d’utiliser la création au sens large, afin de dévoiler les problématiques profondes de l’individu, ses douleurs, ses violences et ses contradictions, et peut être le conduire à une transformation positive de lui-même.

Tiphaine Dausseing, DNMADEJO2 – Décembre 2022