Négocier avant d’agir

Parce qu’il est bien connu que la violence ne résout pas tout, et que les intervenants des forces armées ne sont pas (tous) des bruts de décoffrage…

Je vais vous présenter Bernard THELLIER, que vous aller découvrir si vous ne le connaissiez pas encore, un ancien négociateur du GIGN (Groupe d’intervention de la Gendarmerie nationale). Il me semble intéressant de vous dépeindre cet homme qui fût pendant 10 ans au service des autres, dans la cellule de négociation du GIGN, et son métier, où le dialogue entre humain, l’écoute et la compréhension sont des notions plus importantes que jamais.

Un long parcours, en bref.

Après des études en psychologie, Bernard THELLIER obtient une maîtrise en psychologie comportementale et intègre le GIGN en 1997, après une formation de 14 mois (et 5% de candidats retenus à l’issue). Il est formé en interne pendant 2 ans, et devient rapidement le négociateur principal de la cellule de crises majeures jusqu’en 2007 où il quitte l’institution.

Bernard THELLIER en conférence

Savoir écouter, LA qualité requise.

Un des premiers travaux du négociateur pour entrer en contact avec un individu (preneur d’otage, forcené…) est de l’écouter. Il doit savoir laisser parler celui ou celle qui est en situation de désespoir en face de lui. En allant à l’encontre de sa morale et de son éducation, le négociateur ne doit pas juger l’individu par ses actes (aussi horribles soient-ils).
C’est le principe de phénoménologie (initiée par le philosophe Husserl au 20ème s.) qui est utilisé par le professionnel à ce moment-là. L’objectif de cette philosophie est d’observer, décrire et juger d’une expérience, à partir de la conscience qu’en a le sujet qui la vit. Autrement dit, d’analyser une situation par un vécu personnel et pas par les ouï-dire, les avis déjà arrêtés de notre entourage, en faisant abstraction des préjugés, ainsi qu’en faisant face aux choses telles qu’elles sont vraiment, sans juger d’entrer de jeu l’individu « dangereux » par ses points faibles.

« C’est vrai qu’on voit toujours les drames mais on ne voit jamais, ou très peu, les causes qui y ont mené, qui parfois sont tout aussi dramatiques, surtout quand tu n’es pas écouté ou aidé, et qui peuvent mener à ce genre de situations. » exprime Bernard T. dans une interview. Cela soulève aussi les problèmes d’une société devenue trop individualiste, «Plus personne écoute, tout le monde s’exprime » comme dirait Orelsan ; où certains individus sont écrasés par la masse et ne possède pas ou plus la faculté de se faire entendre. N’ont plus de soutien émotionnel ou physique de leur entreprise, de leur famille, entourage etc, ce qui les pousse à des actes de désespoir afin de se faire comprendre, ou simplement entendre.
Bref, un bon négociateur est quelqu’un qui fait preuve de clairvoyance, de respect et d’écoute : « ce sont des choses que l’on ne retrouve plus dans la société actuelle et nous sommes formés dès le début à arrêter de parler pour pouvoir écouter » nous dit Bernard T, « Il vaut mieux laisser s’exprimer l’autre pour qu’il sorte son mal être, pour qu’il nous donne sa version. »

Empathie, Inconscient et sensibilité.

Pour amener l’individu à s’exprimer et à se confier, le négociateur doit lui montrer qu’il peut avoir confiance en lui. C’est une communication avec la sensibilité et les sens, c’est pourquoi le négociateur confie avoir besoin d’être sur le terrain. Une véritable approche, permettant une compréhension des enjeux réels et vitaux dans une situation de crise « si je suis dans un bureau à 5km, je ne peux pas me synchroniser émotionnellement avec les victimes ou otages et ressentir leur angoisse, peur etc » . Cela relève d’une certaine intelligence émotionnelle, que se soit avec des victimes, des criminels ou eux-mêmes, les négociateurs sont dotés, plus que la moyenne, de capacités à comprendre, maîtriser et exprimer leur émotion et à discerner une émotion chez l’autre. Ils sont dotés d’une forte empathie. Pour Bernard il y a une limite à ne pas franchir, qui est celle de la sympathie : éprouver de l’empathie pour comprendre les sentiments de l’individu, oui, s’identifier et accepter ces derniers par la sympathie, non.

Fort de son expérience terrain et de ses connaissances, Bernard T. laisse une grande place à son intuition. Nous disions que c’est un travail avec des outils tels que les sens car il y a une place à la communication non-verbale et physique, les signaux de communication de l’inconscient comme l’intonation, les silences, les différences de ton ou les gestes qui renseignent sur l’état psychologique de l’individu ou des otages. Durant l’une de ses interventions, B. THELLIER ( d’après ses anecdotes personnelles ) est en face à face avec un forcené, pour établir un climat de confiance il se « synchronise » avec lui : s’assoit quand il s’assoit, croise les jambes quand il croise les jambes, etc. À la force, la synchronisation s’inverse et c’est le forcené qui imite inconsciemment le négociateur. On comprend ainsi la nécessité de créer un lien conscient et psychique avec l’autre pour prendre une ascendance psychologique sur lui et pouvoir le maîtriser, et réduire les différences entre les deux partis surtout la perception d’être un adversaire ou un ennemi. Cependant, l’individu reste un inconnu pour le négociateur, il y a une forte part d’incertitude qui met en jeu la clairvoyance, l’altruisme, l’entraînement et les compétences du négociateur.

Son utilisation de la psychologie aujourd’hui.

Depuis 2007, Bernard THELLIER est tour à tour consultant en gestion de conflits et de crises, conférencier et formateur dans sa propre société : Précognition. Il y accompagne les entreprises avec de nombreux services différents, la gestion des risques et du stress, la négociation commerciale, l’accompagnement au changement et la médiation… Bref c’est un métier extrêmement intéressant et humain qui amène un enseignement permanent des autres à soi, des situations vécues à l’exercice terrain et beaucoup d’autre. À noter que des femmes aussi, peu certes, exercent ce métier comme Tatiana BRILLANT ancienne négociatrice au RAID.

Quelques sites pour plus d’informations, vous pouvez retrouver Bernard THELLIER dans beaucoup d’émissions ou vidéos-interview de youtubers (on peut dire qu’il a compris l’intérêt de la médiatisation pour faire connaître sa société et son métier auprès de la Gen Z) :

17/02/2023/ DNMADe 15JO/ G. GUENNEGOU

Des œufs que vous n’êtes pas prêt d’avoir à Paques !

Ce sont LES œuvres d’art, réputées pour leurs ornements élaborés, dont l’extravagance rappelle au monde la puissance des tsars et qui valent aujourd’hui des millions de dollars ! Comme vous le devinez si bien nous allons parler des œufs de Fabergé. Mais avant tout revenons sur leurs histoire et pourquoi ils sont si célèbres.

Le joaillier:

C’est le joaillier Pierre Karl Fabergé d’origine française qui est à la base de ses œuvres d’art, née à Saint-Pétersbourg c’est en 1872 qu’il prend les rênes de l’entreprise familiale de la maison Fabergé et c’est là qu’il est remarqué par le tsar Alexandre 3 au vu de ses compétences apprises dans les ateliers des meilleurs joailliers du monde.

La naissance des oeufs :

La Russie étant un pays orthodoxe la tradition veut qu’a la fête de Paques les croyants s’offrent des œufs et c’est à ce moment précis que ceux-ci rentrent dans l’histoire. Le tsar décide d’offrir un œuf de Pâque à sa femme l’impératrice Maria Feodorovna en 1885 Il contacte alors Pierre Karl Fabergé.

Le premier œuf de Fabergé :

Je nomme L’œuf à la poule le premier œuf de la maison il reprend l’idée des traditionnelles poupées russe appelées matriochka. De l’extérieur la coquille de l’œuf est en email blanc, l’intérieur en or jaune contient un œuf en or jaune qui contient une poule en or blanc et or jaune avec les yeux en rubis, elle s’ouvre également nous faisant découvrir un pendentif rubis de la couronne impériale mais ce dernier a été perdu.

L’impératrice est tellement fascinée par ce travail que le tsar nomme Fabergé « orfèvre par nomination spéciale à la couronne impériale » ce qui projette la maison vers le succès. Les années suivantes la maison Fabergé renouvellera cette tradition. Mais suite à la mort d’Alexandre III le 1er novembre 1894, c’est son fils qui les commandera.

Les matériaux et techniques employés :

La maison Fabergé utilise beaucoup de pierres ornementales, comme l’agate, la néphrite, la rhodonite, la bowenite et le cristal de roche il utilise aussi les quatre couleurs de l’or et pratiquement tous les œufs sont travaillés avec de l’émail. Quand aux techniques le joaillier utilise le guillochage qui est le fait d’orner de lignes entrecroisées sur le métal et l’utilisation de l’émail en cloisonné.

Bowenite
Agathe
Cristal de roche
L’œuf au Pamyat Azova 1891

Quelques-uns des œufs :

L’œuf en calcédoine, un jaspe vert, se présente comme une coquille ornée d’entrelacs rococo évoquant les vagues et de couronnes d’écumes en diamants. Il est fermé par un rubis. Le navire nommé mémoire d’Azov (le Pamyat Azova) constitue la surprise et est posé sur une mer d’aigue-marine.

Œuf Régence 1894

Dit aussi l’Œuf Renaissance. Dernier œuf offert par Alexandre III à sa femme, il est en onyx blanc orné de motifs émaillé et de cabochons en diamants et rubis. Deux têtes de lions en or forment les poignées. Il renfermait comme surprise l’œuf de la Résurrection ou, selon une autre hypothèse, une petite statue du Christ ressuscité

L’œuf aux treillis de roses 1907

Œuf créé à l’occasion de la naissance de l’héritier, il est orné d’entrelacs de diamants sur un parterre d’émail vert. Au centre de chaque croisillon s’épanouit une rose.

Œuf au Transsibérien, 1900

L’œuf est en argent, le sommet est recouvert d’émail vert. La carte du transsibérien et sa date d’ouverture (1900) sont gravés dessus. Trois griffons le portent. À l’intérieur est logé un modèle en or du premier Transsibérien. Il est doté d’un moteur miniaturisé et d’une lanterne en rubis. La locomotive est en platine, les vitres des wagons en cristal.

Œuf du palais de Gatchina 1900

Réalisé en émail opalescent blanc, or « quatre- couleurs » (blanc, rouge, vert et jaune) et décor de perles de culture

Lors de la révolution bolchevik de 1917, les ateliers Fabergé sont convertis en fabriques d’armes de guerre, la famille Fabergé se réfugie en Suisse. Une partie de la collection des œufs est vendue à l’étranger. En 1927, Staline en vend 14 n’en laissant ainsi que 10 au Kremlin, 24 œufs sont placés dans le palais des armures. Au total 52 œuf ont été créés et 7 ont disparu.

Bien plus que des symboles d’opulence, de luxe et de décadence, les œufs de Fabergé sont des objets de fascination, de mystère et avant tout d’œuvres d’art exceptionnelles, ils illustrent la richesse historique de la Russie. Convoité entre personnalités politiques telle que la reine d’Angleterre (qui en possédait 3), ils font partie d’échanges géopolitiques. Nous les retrouvons dans de nombreux films et séries appréciés du grand public (James Bond-Octopussy, Peaky Blinders ou encore Ocean’s Twelve). Le nombre limité de ces exemplaires impériaux n’empêchent pas qu’ils soient aujourd’hui célèbre dans le monde entier pour leurs qualités artistiques, leurs finitions à couper le souffle et leur grande valeur dépassant souvent les 10 millions de dollars.

Si vous souhaitez en apprendre plus :

(9268) Les oeufs de Fabergé – YouTube

(9268) Le trésor des Tsars documentaire de Patrick Voillot – YouTube

Emma Grobel – DNMADE JO1-Octobre 2022

Le Jeu de la mort

« Depuis 10 ans, la plupart des chaînes commerciales utilisent l’humiliation, la violence et la cruauté pour fabriquer des programmes de plus en plus extrêmes. À quand le jeu de la mort en Prime time ? »

Je vous présente un reportage qui date d’avril 2009, et qui cherche à traiter des questionnements tels que : où sont les limites de la télévision ? Quel est le pouvoir de cet écran qui nous suit du matin au soir ? A-t-elle une réelle autorité sur nous et dirige-t-elle en quelque sorte notre quotidien, nos actions ? C’est ce qu’ont voulu vérifier une équipe scientifique pluridisciplinaire, dirigée par le professeur de psychologie sociale Jean-Léon Beauvois.

Après un an de recherche, cette équipe a trouvé un protocole expérimental pour savoir si le pouvoir de la télévision pouvait oui ou non pousser une personne à aller vraiment loin. À commettre l’irréparable. Un meurtre. Ils ont décidé de suivre le modèle de l’expérience de Milgram de 1963. Voici un bref récapitulatif pour ceux qui ne connaissent pas cette expérience :

Tout d’abord Milgram a pris deux sujets, un qui devait retenir une liste de mots et un autre qui devait lui poser des questions sur cette liste et infliger au premier une punition par un choc électrique si la réponse était fausse. Plus les erreurs étaient nombreuses, plus le choc était violent. Le sujet qui infligeait les punitions était surveillé par un scientifique, représentant le pouvoir et l’autorité. Mais celui qui recevait les chocs électriques était un acteur. Il simulait des hurlements et n’était pas branché. L’étude de Stanley Milgram a révélé que 62% des gens se soumettaient aux ordres. Ainsi, le scientifique a démontré que tout individu peut commettre les pires atrocités quand c’est une autorité légitime à ses yeux qui le lui ordonne.

Cette expérience a donc été transposée à notre époque, et modifiée sur certains points pour devenir une sorte de jeu télévisé, appelé « La Zone Extrême » avec, comme pour Milgram, un acteur, qui simule des chocs électriques, et avec des sujets, pris un à un et mis à l’épreuve sur un plateau, devant des caméras, sans le savoir. Sur le plateau, ce n’est pas un scientifique qui incarne l’autorité, mais la présentatrice du jeu.

Cette fausse émission est très intéressante aussi parce qu’elle est liée à une autre expérience, celle de Asch, qui date de 1951. Il y a quelques similitudes. Pour l’expérience de Asch, il s’agit d’observer la réaction et les réponses à des questions d’un seul individu face aux réponses d’un groupe composé de plusieurs individus. Le scientifique a voulu voir comment se comporte l’individu, qui est confronté à ses propres idées contre celles du groupe. Cela s’appelle la règle de conformité. La plupart des individus vont se conformer aux pensées des autres pour ne pas être rejetés, expulsés et pour éviter le jugement et le regard extérieur.

Dans « La Zone extrême », les candidats vont devoir faire face à cette règle de conformité. Face à l’animatrice d’une part mais aussi et surtout face au public ! Car le public est là et rajoute sur le candidat une pression encore plus énorme que celle qu’il y avait déjà dans l’expérience de Milgram de 1963 (car enfin dans cette dernière, il n’y avait que les scientifiques qui regardaient les sujets).

Je trouve cette recherche très importante et très intéressante car la population ne se rend pas compte du pouvoir qu’a la télévision sur notre comportement et de son ampleur toujours plus grandissante. Le sociologue nous explique que nous avons des valeurs, que certaines sont compatibles avec les règles du jeu mais que d’autres vont à l’encontre du jeu. Seulement, comme le joueur est seul, face aux caméras, au public, aux techniciens, à l’animatrice, il va se mettre dans un mode « automatique » et il va en quelques sorte trier ces valeurs, essayer d’en oublier quelques-unes, et obéir aveuglément. Jean-Léon Beauvois nous explique que parce que l’individu est seul, et comme tous les êtres seuls confrontés à n’importe quel pouvoir, il n’a pas de défense et devient l’être le plus obéissant.

Découvrez la réaction et les émotions que vont développer les candidats du jeu mais aussi vous découvrirez des pourcentages et des statistiques surprenants et extrêmement troublants ! Ce reportage va parler de l’obéissance et de la désobéissance, de la tricherie, de l’autorité, du pouvoir, de la volonté, des émotions, de la pression… et il y aura même une variante de l’expérience avec l’autorité (l’animatrice du jeu) qui quitte la scène.

Ce reportage nous remet en question, qu’aurions-nous bien pu faire à la place de ces candidats ? Est-ce que nous aurions pu, nous aussi, suivre aveuglément les ordres de l’autorité ?

Se poser des questions oui, mais surtout y trouver des réponses… ?!

C’est là le rôle du Jeu de la mort.

Esther L. – DNMADe1JO – Février 2022

« J’ai tendance à dire que je mesure une Kylie Minogue et que j’en pèse trois. »

« On achève bien les gros » est un film de Gabrielle Deydier co-réalisé avec Laurent Follea et Valentine Oberti, sorti en 2019. Il retrace la vie de Gabrielle obèse depuis son adolescence et son parcours dans un corps que la société discrimine et cache. 

Gabrielle Deydier, autrice de « On ne nait pas grosse » nous présente aujourd’hui « On achève bien les gros » un film qui n’est pas sur la perte de poids, au contraire, il parle de son quotidien, de son adolescence. Gabrielle se présente à nous comme tel « Je m’appelle Gabrielle, j’ai 39 ans (aujourd’hui 42) je mesure 1 mètre 54 et pèse 125 kilo ». Comme le dit si bien Gabrielle on ne nait pas grosse. Les problèmes commencent à ses 16 ans, ses parents sont maigres faisant tous les deux entre du 34 et du 36 et ont la remarque facile, son père rappelait régulièrement a sa mère qu’elle avait trop de fesses, qu’elle était trop grosse, Gabrielle adolescente sportive et complexée suite à une remarque de ses parents sur son poids (à l’époque elle faisait 65 kilos)  décide d’aller chez un professionnel de santé afin de commencer un régime, ce dernier lui diagnostique à tort un problème hormonal et c’est ainsi que suite à ce mauvais diagnostic commence le parcours de Gabrielle. En trois mois Gabrielle prend ses 30 premiers kilos.

Commence alors les premières remarques grossophobes, à son arrivée au lycée en première, Gabrielle se retrouve convoquée chez l’infirmière, cette dernière lui affirme que les gros puent et qu’ils ont des mycoses malodorantes, qu’avec son poids elle ne pourrait pas faire la randonnée avec sa classe, qu’elle les ralentirait trop. Par conséquent ses années lycée furent très compliquées, alors quand suite à la parution de son livre Gabrielle est invitée par une de ses anciennes professeures à venir parler de discrimination et de grossophobie, elle va devoir refaire face à un moment particulièrement douloureux de sa vie.

Parmi les différents moments de ce documentaire un passage m’a particulièrement percuté lors de mon premier visionnage, Gabrielle nous explique que rien n’est conçu pour les personnes obèses, les sièges de cinéma de théâtre, dans les salles d’attente les chaises avec des accoudoirs, que quand elle cherche un appartement ses plus grandes préoccupations sont « Est-ce que je vais rentrer dans la douche? Est-ce que je peux rentrer dans les toilettes? » . J’ai réalisé que effectivement rien n’est fait pour eux, j’ai passé 3 ans à créer des objets, des endroits en arts appliqués et jamais on a pris en compte la contrainte du poids, on prend en compte l’accessibilité pour les personnes âgées, les jeunes enfants, etc… mais je n’ai aucun souvenir que dans le cahier des charges de nos exercices on ait pensé à eux, qu’on ait analysé des objets et des lieux en pensant à eux…

« Il y a 10 millions de personnes obèses en France et il y a personne qui se demandent où elles sont, enfin les gens sont toujours étonnés quand je donne ce chiffre mais elles sont où ?  Bah elles sont pas dans l’espace public, elles peuvent pas se l’approprier, quand elles se l’approprient elles se font insulter. »

Ceci n’est qu’un extrait des sujets traités dans ce film, Gabrielle a tellement d’autres choses à nous dire sur son long parcours entre la discrimination à l’emploi, les troubles du comportement alimentaire, la chirurgie bariatrique, et elle tient à nous rappeler que sont film est la pour lutter contre les discriminations et qui est là pour l’intégration des personnes obèses à la société, que ce n’est en aucun cas l’apologie de l’obésité, que ce n’est pas un mode de vie et qu’elle ne le souhaite à personne, mais qu’ils sont bien là et eux aussi ont le droit de vivre.

Je vous invite donc à aller voir « On achève bien les gros » disponible gratuitement sur la chaine Youtube d’Arte.

Bon visionnage !

Merci de m’avoir lu

Solène LEIBEL – DNMADE14JO – Décembre 2021

Le vampirisme… mythe ou légende ? Méfiez-vous de la littérature !

Aujourd’hui nous n’allons pas passer par quatre chemins : Le vampirisme est bel et bien une légende.

Pourquoi ? Parce qu’avant d’être un roman de Bram Stocker, avant de devenir une histoire qu’on raconte au coin du feu et avant d’être un film à l’eau de rose que Clara, 12 ans, regarde avec adoration, le vampirisme est une maladie appelée la protoporphyrie érythropoïétique.

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Dracula par Bram Stoker

Les porphyries constituent un groupe de huit maladies héréditaires du sang qui se présentent sous des formes différentes. Ce sympathique groupe au nom barbare qualifie les pathologies présentant un défaut de l’heme. L’heme permet de fixer le fer dans l’hémoglobine (hémo: le sang). L’hémoglobine est une protéine qui transporte l’oxygène dans le sang. C’est la liaison entre l’heme et le fer qui donne au sang sa couleur écarlate.

La couleur du sang

C’est bien beau tout ça mais quel rapport avec ces êtres au teint pâle, craignant la lumière ?

TOUT !  Les personnes porteuses de la protoporphyrie érythropoïétique sont anémiées. Elles ont donc le teint très pâle et  une peau extrêmement sensible à la lumière. Et oui ! Si l’heme ne parvient pas à fixer le fer, le sang n’a pas sa caractéristique rouge vif ! Dans le cas de nos vampires du dimanche, leur protoporphyrine IX s’accumule dans les globules rouges. Si on expose  la protoporphyrine IX à la lumière, elle produit des molécules qui endommagent les cellules autour. Les malades se retrouvent littéralement brûlés, présentent des gonflements, des cloques… En résumé, pour eux l’enfer est bien sur terre. Ces  réactions sont très violentes bien que cela soit loin de notre traditionnel tas de cendre romanesque.

Même un jour nuageux, il y a suffisamment d’UV pour provoquer chez les malades des cloques et une défiguration des parties exposées.»                         Affirme le Dr Barry Paw, de la division hématologie/oncologie du Boston Children’s Hospital

Mais alors que faire pour traiter cette maladie ? Des transfusions sanguines !

Les patients voient leurs états s’améliorer lorsque ceux-ci reçoivent du sang riche en heme et en fer…Ce moyen de guérison a dû activement participer à l’élaboration de notre légende. En effet, les malades devaient probablement se procurer par un moyen ou un autre du sang afin d’avoir une vie un peu moins pénible (ou juste pour rester en vie haha). De plus, à cause des rayons UV ceux-ci ne pouvaient vivre que la nuit ! Le reste vous vous en doutez bien… L’humain s’en est chargé ! «  Ce sont des monstres qui dorment dans des cercueils et qui se transforment en chauve-souris ». Aujourd’hui (enfin j’espère), on trouve ces histoires bien farfelues et pourtant on oublie souvent que par définition, une légende est basée sur des faits réels !  

Et maintenant, si je vous dis loup garou?

L’exemple des vampires ne vous a pas convaincu ? Pas de problème. Pour finir ce petit article , je vous ai déterré une  maladie derrière les lycanthropes. C’est tout simplement l’hypertrichose ! Souvent confondu avec l’hirsutisme, cette maladie provoque une pilosité extrême recouvrant tout le corps de l’individu. Les pauvres gens étaient obligés de se cacher et vivaient la plupart du temps rejetés par la société tant ils étaient craints par l’ignorante plèbe. C’est pourquoi,  une fois encore une légende a pu faire son apparition. Vous connaissez la recette on rajoute un peu de pleine lune, un peu de surnaturel et on a une bonne raison de rejeter l’inconnu. De plus, ces croyances ont été renforcées à l’apparition des « zoo humains » étant donné que de nombreuses personnes atteintes de l’hypertrichose y ont été exposées.

**Petit rappel, les zoo humains ont fait fureur au 19 siècle  !!! Plutôt récent non?:'(

Pour conclure, je vous invite à faire la parallèle entre la littérature et la science. Bien souvent on pense faire face à une histoire des plus insensée et finalement on se retrouve face à une explication des plus fondée… 

Eve B. – DNMADe14HO – Déc. 21

Le Petit Lion du Mali

Photographie du bord du fleuve Niger, Mali, novembre 2009, par Gwenola

Dans cet article, je vais vous confier le récit d’un ami, qui un jour a décidé de changer son destin pour une vie meilleure. Un témoignage touchant parmi tant d’autres, qui nous invite à prendre du recul sur notre propre vie, et de comprendre les enjeux sociaux-politiques qui s’en dégagent.                                 Il s’appelle Daby, il a 16 ans, et se résout à  prendre sa vie en main dans l’espoir d’avoir le choix d’un avenir encourageant.

C’était un jeune Malien que l’on surnommait le Petit Lion.                                                                    Dès son enfance, il a vécu des moments difficiles. Son père l’avait abandonné, et dans la famille, personne ne s’occupait de lui, hormis sa mère. Le Petit Lion n’avait pas eu la chance d’aller à l’école comme les autres enfants de la famille. Chaque matin, il se levait pour aider son oncle au marché. C’était la seule personne qui prenait soin de lui. Il lui achetait des vêtements et, s’il tombait malade, son oncle le soignait. C’est pour cela qu’il l’aimait comme un père, car sans lui sa mère n’aurait pas pu s’occuper de son petit lionceau.
        Un jour pourtant, le Petit Lion se demandait comment il pourrait échapper à un destin au travail ardu, pour finalement gagner trois sous ?  Le matin venu, le Petit Lion partait au marché avec son oncle, et profitait de cet instant pour partager son projet. Quitter le Mali pour avoir le choix de mener une meilleure vie en France, voilà quel était le rêve du Petit Lion. Son oncle acceptait alors de lui financer son parcours, pour lui offrir la chance de choisir la vie qu’il souhaitait mener.

Confié à un homme, son voyage commençait. 

Trajet parcouru entre le Mali et la France

      Il débutait ce long périple par traverser le Mali pour rejoindre le nord du pays. Arrivé à la frontière du territoire, il rejoignait un groupe où des passeurs les attendaient. La prochaine étape était de traverser le désert du Sahara pour rejoindre le Nord de l’Algérie. Sur leur chemin, des bandits armés ont attaqué le groupe du Petit Lion pour les obliger à donner leur argent sous peine d’être torturés et abandonnés dans le désert pour y mourir.

       Puis, le jour où le Petit Lion est arrivé en Algérie  les vrais problèmes ont commencé. Il comprit ce jour-là que le racisme existait. Là où il passait, les gens se pinçaient le nez comme s’il sentait mauvais. Certaines personnes attaquaient les clandestins en pleine journée, et personne n’intervenait, comme si cela était normal. Epuisées, les femmes en route pour l’Europe, subissaient des viols, sans pouvoir se défendre. Malgré toutes ces difficultés, le Petit Lion et son groupe ont continué leur chemin jusqu’à la frontière entre l’Algérie et le Maroc.                                  Au Maroc ce fut une autre histoire, les clandestins vivaient dans la forêt. Et le Petit Lion rencontrait beaucoup d’ethnies africaines. Durant son premier jour dans cette forêt, il était parti chez un passeur pour payer sa place au ghetto. Il pouvait ainsi avoir une couverture et un endroit où dormir pour la nuit, sous une tente en plastique. Souvent, il se levait tôt pour plier ses affaires et monter jusqu’en haut de la colline, car les policiers et les gendarmes venaient chasser les clandestins, détruire leurs tentes et tout brûler avant de les rapatrier vers les frontières. Des personnes ont vécu dans ces conditions pendant deux à trois ans. La vie en forêt était pire que l’enfer…                                                                                                                                                     Un soir, le passeur l’avait prévenu de préparer ses affaires. Le Petit Lion était content car était arrivé le moment de la grande traversée. Cependant, il avait très peur, car il n’y avait que deux issues : la réussite ou la mort. À la nuit tombée, un camion était alors venu les chercher pour emmener le groupe au bord de la mer. Embarqués sur un zodiac, il y avait un capitaine et un homme qui tenait la boussole. Tout le monde était effrayé et l’odeur de l’essence en faisait vomir quelques-uns. Ils passèrent 14 heures sans manger, ni boire. La mort était sous leurs yeux. Le Petit Lion était désespéré. Il pensait à sa mère et son oncle. Soudain, un avion survola leur flotte. Le Petit Lion et ses compagnons crièrent à l’aide, et quelques temps plus tard un bateau Espagnol apparut. Le Petit Lion était tellement heureux. L’espoir revenait en lui. Une fois monté à bords, le Petit Lion sut que sa vie allait changer.   

         L’homme avec qui il fit le parcours, l’emmena dans sa famille où il resta quelques jours, avant de reprendre le chemin vers ses rêves. Ses premiers jours en France le réjouissaient. Il remarquait beaucoup de choses, il voyait partout de belles maisons. Sa tête était toujours levée, c’était la première fois pour lui qu’il voyait des buildings. Les métros, les TGV et les rues étaient bondées et il y avait de beaux jardins. Le Petit Lion était dans un autre monde, si différent de chez lui.                                                                                                                                                       Il n’avait pas de famille en France. Il partait donc se présenter, dans une association qui aide les Petits Lions comme lui. Dès son arrivée sur ce nouveau continent, il a reçu beaucoup d’aides. Aussi, le Petit Lion fit beaucoup de progrès. Il savait maintenant lire et écrire en français. Lorsqu’il est arrivé en France, il a compris que c’était un pays différent du sien. Un pays de droits et d’égalité. Malgré tout, la réalité est souvent bien différente de ce que l’on peut imaginer. Le petit lion pensait qu’arriver en France tout serait facile, ce qui était loin d’être le cas. En effet, les Petits Lions ne peuvent pas rester sur le territoire sans titre de séjour. Il comprenait également que la France est un pays où l’on respecte les lois. Personne n’est au-dessus d’elles. Depuis son arrivée, il n’avait pas non plus subi le racisme comme dans les pays qu’il a pu traverser. D’ailleurs il avait appris que dans son nouveau pays, le racisme était puni. 

     Une nuit, alors qu’il regardait les étoiles, le Petit Lion songeait à tous ceux qui n’avaient pas réussi leur voyage. Il réalisa qu’il avait beaucoup de chance. Nombreux ayant emprunté le même chemin n’avaient pas atteint leur rêve. Il comprenait alors que pour résoudre ses problèmes, il avait risqué sa vie. Mais maintenant qu’il était dans son pays adoptif, le Petit Lion était déterminé à se batir une nouvelle vie.

« Tout être humain doit faire preuve de courage. Que ce soit au Mali, en France ou dans un autre pays, le courage et le travail payent toujours. »

-Daby

Sarah Barrier – DNMADE14Jo – Déc. 2021

Exploit sportif ou bien manif… ?

Est-ce que la réalisation d’un exploit dans le monde de l’alpinisme peut braquer les projecteurs vers ceux qui sont depuis toujours dans l’ombre ?
C’est la question que je vous pose aujourd’hui !

   14 Peaks : Nothing Is Impossible (en français 14 x 8000 Aux sommets de l’impossible) est un film documentaire réalisé par Torquil Jones et diffusé sur Netflix à partir de 2021. Il raconte comment l’alpiniste népalais Nirmal « Nims » Purja a réalisé en 2019 l’exploit de gravir l’ensemble des sommets de plus de 8000 mètres (il y en a quatorze) en moins de sept mois lors de son expédition « Project Possible ».

Comme on peut s’y attendre lorsque l’on connait l’environnement dans lequel le film se déroule, les images sont impressionnantes et les paysages à couper le souffle : des points de vue de différents toits du monde qui se succèdent au fur et à mesure des ascensions.

On voit également le parcours qui a mené Nims à tenter cette aventure à haut risque, de son enfance dans une famille pauvre au Népal à son entrée dans les forces spéciales britanniques. J’ai simplement regretté le manque d’images montrant la préparation des différentes expéditions, bien que je comprenne que cela puisse nuire à leur bon déroulement.

Toutefois, l’intérêt principal du documentaire ne vient pas de là selon moi. Ce qui interpelle, qui intrigue durant toute cette aventure et surtout lors de la fin de celle-ci c’est ce que Nirmal Purja souhaite mettre en avant : l’engouement médiatique pour un tel exploit est faible et sûrement beaucoup plus faible que si tout cela avait été réalisé par une expédition occidentale.

Les Népalais et les Sherpas (ethnie originaire du Tibet) ont longtemps été des hommes de l’ombre pour les expéditions occidentales qui partaient à la conquête des plus hauts sommets : ils avaient la force physique, l’habitude de la vie en haute montagne, la connaissance du terrain mais ils n’étaient pourtant pas ou peu mis en avant lors des succès.

C’est là un des grands enjeux du documentaire, qui je pense prend la même importance que l’exploit sportif en lui-même : placer sur le devant de la scène ceux qui n’y ont jamais été malgré leur investissement. Pour appuyer sa démarche, Nims compte uniquement des camarades de cordés népalais ou sherpas dans son expédition, pour qui cette aventure est une réelle opportunité d’étoffer leurs CV de guide.

L’équipe de Nims juste après le K2 et le Broad Peak

Une autre question soulevée par le documentaire et à laquelle je me garderais bien de répondre est la suivante : quelle est la limite des capacités des hommes ? Est-ce l’amélioration de la préparation et l’équipement de meilleur qualité qui permet de tels exploits jusqu’alors inimaginables ? Ou bien simplement une sorte d’amélioration des humains dans leur physionomie ?

Un autre film documentaire (que je vous conseille également) réalisé par une partie de l’équipe ayant participé sur 14 Peaks est Free Solo. Il pose à mon sens la même question, cette fois-ci dans le monde de l’escalade : jusqu’où les hommes peuvent-ils aller, quelle est la limite de leurs capacités, mais aussi de leur folie des grandeurs ?

Alexis Ramel-Sartori – DNMADe23Ho – Décembre 2021

Quand les cultures et les pensées se mélangent

Aujourd’hui on va aborder un documentaire « Tracks » nommé « L’appropriation culturelle dans la culture pop », qu’est-ce que l’appropriation culturelle  vous allez me dire ? Et bien on vient parler d’appropriation culturelle lorsqu’on utilise illégitimement un élément matériel ou immatériel propre à une culture.

Le documentaire commence en montrant un exemple concret des problèmes qu’apporte l’appropriation culturelle à notre époque ou du moins l’utilisation de ce terme.

On peut voir un jeune homme avec des dreadlocks sur le crâne se faire interpeller par une jeune femme lui reprochant d’avoir des dreadlocks, venant de sa culture, à ses yeux toutes personnes étrangères n’a pas le droit d’avoir des dreadlocks, bon, en vue de son comportement on peut remarquer qu’elle a plus l’air amusée par la situation qu’énervée par la soi-disant appropriation culturelle de ce jeune homme.

La suite du documentaire nous emmène vers le problème principal, comment cela se passe dans le milieu de la musique, le premier exemple est celui d’Elvis Presley, connu pour être le précurseur du rock aux Etats Unis. Ade Bantu nous apprend qu’en réalité Elvis aurait vécu toute son enfance à Memphis et c’est cette influence afro-américaine qu’on retrouve dans ses rythmes et chorégraphies qui n’a jamais été attribué à la communauté afro-américaine.

« lorsqu’un blanc va faire quelque chose qui à déjà été créé par un noir avant lui, il en tirera plus de mérite »

On peut voir le même genre de schéma se reproduire dans la culture hip-hop, des blancs reprenant un style de musique venant principalement des communautés afro-américaines, mais maintenant est-ce que cela pose réellement problème ?

Personnellement je pense que non, chacun est libre de créer comme il le souhaite et de s’inspirer où il en a envie, que serait l’art ou la musique si chacun doit rester dans son cercle de connaissances ? Cependant, il faut respecter les origines de ce dont on inspire, ne pas dénigrer une culture en la tournant au ridicule comme a pu le faire Katy Perry dans son clip « Dark Horse » en s’inspirant de l’Égypte ancienne.

Le problème viendrait peut-être du consommateur, si une personne préfère écouter un artiste blanc qui s’inspire d’un autre artiste plutôt que l’artiste de base à cause de sa couleur de peau, alors dans ce cas il serait question d’un problème de racisme.

La suite du documentaire parle du Voguing, cette danse était pratiquée par les communautés LGBT principalement hispaniques et afro-américaines dans les années 30 avant de commencer à être démocratisée par des artistes comme Madona, Lady Gaga ou encore Beyonce au 21ème siècle au travers de clips musicaux. Le problème est que l’origine et les valeurs que représente le Voguing est beaucoup moins respecté et souvent oublié lors de la reprise de ces chorégraphies, on va donc retrouver des professeures de danse enseigner cette pratique sans même s’intéresser aux tenants et aboutissants de cette danse et c’est là que l’appropriation culturelle peut venir poser problème et gêner les minorités.

Dans le cas précédent on s’inspirait d’un style pour recréer quelque chose, ici on vient juste le reproduire mais sans toute la démarche que les précurseurs du mouvement avaient engagés, c’est pourquoi je peux comprendre leurs mécontentements vis-à-vis de l’appropriation de celui-ci.

Le dernier point abordé dans le documentaire est l’appropriation de biens matériels de la culture d’un pays, l’exemple le plus connu et celui qui est utilisé est le patrimoine culturel Africain précolonial. Plus de 90% de son patrimoine est dispersé à travers toute l’Europe, ici on peut considérer cela comme du vol d’autant plus que les pays concernés aimeraient récupérer leurs biens, faisant partie intégrante de leur histoire et de leur culture. Des activistes comme le créateur de la chaîne youtube « BOBISO MEDIA » se battent pour la récupération de ces biens, pour ce faire il utilise des manières pas très diplomates, il va directement voler ou récupérer, cela dépend de la façon de penser, les œuvres dans les musées.

Je ne pense pas que cela soit la bonne façon de régler le problème, certes ce patrimoine se doit de retourner dans son continent d’origine mais ce n’est pas une raison pour répéter les erreurs qui ont été commises dans le passé, d’autant que des négociations entre les pays sont en cours afin qu’une partie des œuvres soient rendues à leurs propriétaires.

Pour conclure, je pense que le terme d’appropriation culturelle à sa place dans certains cas de figure, comme par exemple pour les deux dernières parties où les victimes sont volées de quelque chose qu’elles ont inventée. Mais dans le premier cas de figure je pense que le terme n’est pas adapté, si un artiste se démarque des autres grâce à sa couleur de peau je pense qu’il est préférable de parler de racisme plutôt que d’appropriation culturelle, le monde est fait de telle sorte que le brassage culturel est inévitable et entraîne forcément un métissage culturel qui passe inéluctablement par une appropriation culturelle de certains points.

HUGO J. – DNMADe1 Ho – AVRIL 2021

L’hypocrisie du prêt-à-porter

La mode est un art, certes, mais à quel prix devrions-nous le tolérer dans un monde qui prône le fast fashion ? 

Ici, je ne pointe pas du doigt la haute couture (même si celle-ci n’est pas complètement en accord avec les droits de l’Homme et de la planète), mais plus précisément le prêt-à-porter

“N’achetez pas juste pour le plaisir de le faire. Je pense que les gens ne devraient pas investir dans la mode, mais investir dans le monde.” 

Contre toute attente, c’est une des actrices les plus importantes de la mode contemporaine, la créatrice britannique Vivienne Westwood, qui est à l’origine de ce paradoxe.

L’art de consommer, c’est un grand sujet de discorde : Le Fast-Fashion, la surconsommation de vêtements et accessoires en tous genres. Je ne pense pas vous l’apprendre, mais l’industrie du vêtement est la deuxième la plus polluante au monde, après celle du pétrole. L’exploitation humaine dans ce milieu est aussi un des points pour lesquels il faut boycotter la surconsommation. (La répression des ouïgours vous en avez entendu parler ?)

Et si vous l’apprenez, je sais, difficile de croire que le contenu de notre placard peut avoir autant d’impact sur la planète. Mais malheureusement, il est temps pour tous de prendre conscience de ce fléau, bel et bien présent depuis le début des années 90 avec l’arrivée d’enseignes tels que Zara dans les épicentres de la mode.

Alors nous ne sommes pas tous parfaits, je le sais, on consomme tous, peut-être inconsciemment et de manière non réfléchie, mais peut-être qu’après cet article, nous porterons tous ensemble, un regard différent sur notre manière de consommer ? MAIS il y a quand même avant tout commencement une différence entre faire du shopping toutes les semaines sans réfléchir, et tous les quelques mois sans en abuser.

Je sais, vous n’avez rien à vous mettre, vous avez toujours l’impression de ne pas avoir un style qui en jette. Mais au final, ses dépenses ne vous desserviraient-elles pas ?

Les origines d’abord, viennent de la société actuelle, comme nous travaillons dur, on mérite des récompenses, de se faire plaisir, et c’est là que les achats interviennent. On propose presque ses achats en tant que solutions radicales pour atteindre le bonheur.

Une publicité Dior qui en dit long… Alors d’accord un achat provoquera quelques heures de bonheur, mais ce ne sera pas durable. La consommation agit comme un pansement sur une plaie ouverte.

C’est aussi et peut être la provenance d’un mal-être non résolu. une consommation EXCESSIVE liée à un manque, comblée par ses achats.

« La surconsommation est souvent liée à des carences affectives. »

Notons que si votre vie est normalement constituée, et équilibrée, pas besoin de céder aux sirènes des boutiques, si elle est suffisamment remplie d’activités ou d’un métier ayant pour vous, du sens, il n’y aura pas cette sensation ou moins le besoin  de « posséder ».

Nous sommes tous poussés à consommer, via les réseaux sociaux, les youtubeuses, instagrameuses et j’en passe qui conduisent aussi à vouloir toujours acheter plus, à mourir d’envie d’acquérir ce maillot de bain SHEIN, ou ce petit sac Zara. Et comparer sa penderie, à celle d’une influence qui change de tenue tous les jours (dont la plupart des articles leur sont offerts par les marques), un sentiment d’avoir une penderie dépassée car on en voit toujours plus et toujours de nouvelles choses sur tous ses réseaux qui occupent notre esprit.

Sans parler du désastre bancaire que peut avoir cette obsession à la mode et ce qu’il s’y passe, c’est aussi l’état de la penderie qui doit être inquiétante. Si quand on ouvre ce placard et qu’elle est au bord de l’explosion, il y a des questions à se poser.

« Si vous passez plus de 5 minutes à trouver votre tenue du jour, c’est soit parce que votre penderie n’est pas bien rangée, soit parce que vous avez des vêtements en surnombre et que vous vous y perdez et/ ou que vous n’avez pas les bonnes pièces. « 

Je me suis donc renseigné sur les solutions contre la surconsommation, et le meilleur moyen de lutter.

  • Il faut se poser les bonnes questions. Là en ce moment, quelles sont les choses que je n’ai jamais le temps de faire ? Quels sont mes rêves enfouis ? Qu’est-ce qui me procure de la joie ? Il est en fait important de se questionner sur nos envies.
  • Aujourd’hui, et en ce moment il faut savoir que nous sommes aidés, la mode éthique nous mène à consommer via les friperies, vide dressing, les vêtements de seconde main, Vinted, United Wardrobe et plein d’autres qui sont en plein essor ! Une super alternative aux fast-fashion, qui réjouit tout le monde.
  • Bien évidemment, réduire notre consommation, ne pas jeter ses vêtements mais les vendre où les donner !
  • Et si vous n’êtes toujours pas décidé à consommer mieux et plus intelligemment, veillez au moins à opter pour  les meilleures matières, les meilleurs lieux de fabrication et les labels et les marques de confiance. Pour continuer à acheter, sans trop culpabiliser.

Pour finir, je vous laisse sur un documentaire « The true Cost » qui montre le vrai prix à payer pour nos vêtements achetés dans le prêt-à-porter. Un documentaire qui devrait nettement changer votre point de vue sur ce fléau.

http://www.la-carotte-masquee.com/true-cost-fast-fashion/

« Les riches entreprises voient les pauvres comme une opportunité de s’enrichir. »

Il est important de garder à l’esprit ce que nos actes à tous, provoquent à l’autre bout de la planète et ne pas oublier que tout ça c’est réel et cruel. Même si s’acheter un pyjama chez Primark, c’est humain, et c’est ok. Mais tout cela en bonne conscience et sans excès c’est mieux, même si, comme je le disais : Nous sommes tous humains, imparfaits et un peu égoïstes. On essaye tous de faire de notre mieux 🙂

Journot Lola – DnMade 1 joaillerie – Avril 21

Un peu de calme

Comment ne pas être apaisé devant de telles images du Grand bleu, notre explorateur à branchies n’est autre que le double champion du monde d’apnée, le niçois Guillaume Néry. On le retrouve dans son court métrage nommé « One breath around the world » dans lequel le champion prend une seule et unique inspiration sur une plage niçoise et part explorer lacs, mers et océans du globe, à la découverte des cités sous-marines de Yonaguni au Japon ou encore à la rencontre des cachalots de l’ile Maurice, bref 12 minutes de calme qui nous transportent à la découverte de la beauté du monde sous-marin.

Mais, pourquoi ressent-on un tel sentiment de liberté, à quoi cela est dû ? 

Ce que j’ai ressenti au début en voyant ces images est particulier, le fait est que Guillaume Néry muni uniquement d’un masque et d’une combinaison parcourt avec aisance un monde qui nous est à nous les hommes plutôt hostile, donne l’impression d’avoir affaire à l’homme de l’Atlantide. Et, il vient de là ce sentiment de liberté, un homme en harmonie avec l’environnement libre d’aller où bon lui semble, libéré de toute gravité, explorant un monde à part entière comme « vierge de civilisation », de plus le fait d’être entièrement immergé modifie tous les sens et donne une toute autre appréhension de ce qui l’entoure.

Pour conclure, ce court métrage «One breath around the world» est une magnifique ode au monde aquatique. L’idée d’un voyage autour du globe en une inspiration est très bien amenée et rajoute un aspect très poétique à l’histoire. J’espère grâce à cet article avoir fait naître chez vous une envie d’air marin et de néoprène, n’hésitez pas à aller voir le court métrage en entier.  

MATHIEU M. – DNMADE1 Ho – Février 2021 

Dans l’ombre de la guerre, THE IMITATION GAME !

Dans le contexte de la deuxième guerre mondiale, en Angleterre, la situation devient de plus en plus tendue. Les attaques de l’Allemagne Hitlérienne contre les forces alliés ne font qu’affaiblir le pays. L’Angleterre manque de ressources et d’hommes, et les ravitaillements américains ne font que d’être noyés au milieu de l’océan.

L’Angleterre, ainsi que le reste du monde partage alors une même question : « Comment gagner cette guerre ? »

Le meilleur moyen d’y parvenir serait de pouvoir déchiffrer Enigma, une machine de cryptage utilisée par l’Allemagne pour communiquer pendant la guerre, et ainsi prédire les attaques du IIIème Reich. Seulement, ce cryptage est réinitialisé par l’Allemagne tous les jours à minuit, ce qui ne laisse que 18 heures aux forces alliées pour déchiffrer le message unique de 6 heure du matin. Chaque jour, le travail effectué par les personnes chargées de décrypter ces messages est bon à jeter à la poubelle, ce qui rend leur travail impossible.

C’est alors qu’un mathématicien, tout du moins atypique, fait son apparition, Alan Turing.

Résumé du film :

Basé sur la biographie d’Alan Turing (Alan Turing : The Enigma), écrite par Andrew Hodges en 1983, The Imitation Game, réalisé par Morten Tyldum, nous raconte comment Alan Turing a permis à l’Angleterre et au reste du monde de gagner la guerre.

En effet, c’est dans l’ombre absolue qu’Alan, incarné par Benedict Cumberbatch, va tout simplement se présenter à Bletchley Park, dirigé par le commandant Alastair Denniston en affirmant pouvoir réussir à déchiffrer Enigma. Ce personnage énigmatique et solitaire intègrera l’équipe de décryptage des services secrets britanniques composée de  Hugh Alexander , John Cairncross , Peter Hilton , Keith Furman et Charles Richards. Malheureusement le caractère solitaire et l’air supérieur de Turing, l’amènera à être en conflit avec le reste de l’équipe et travaillera seul sur son idée de machine à décrypter pendant que le reste de l’équipe se démènera à déchiffrer chaque jour les messages de l’Allemagne nazie en vain. Après que le commandant refuse de lui octroyer les fonds nécessaires à la construction de sa machine de décryptage, Turing va alors se tourner directement vers Winston Churchill qui acceptera de le nommer responsable de l’équipe. Alan Turing licenciera alors  Keith Furman et Charles Richards pour leur incompétences et débutera une phase de recrutement en publiant un mot croisé très complexe dans le journal. Il remplira alors ces rangs avec la jeune Joan Clarke, interprétée par Keira Knightley, qui le surpassera aux tests d’aptitude ainsi qu’un jeune ingénieur.

Malgré cela l’ancienne équipe ne réussit pas à pardonner le comportement de Turing envers eux et refusent de l’aider dans ses travaux. Joan Clarke réussira à faire entendre raison à Turing grâce à sa relation privilégiée avec lui et permettra alors à l’équipe de décryptage de travailler ensemble sur « Christopher », la machine d’Alan Turing.

En premier lieu, la machine ne donnera aucun résultat à cause de la complexité du cryptage et la vitesse de calcul de « Christopher ». Cela à d’ailleurs failli coûter la place de Turing au sein de Bletchley Park. C’est alors, que la clé permettant de cracker Enigma leur vient à l’esprit, il leur faudrait une partie prévisible présente dans chaque message afin de simplifier et accélérer les calculs. Heureusement, les messages allemands présentent ces singularités. Chacun des messages contiennent un faux bulletin météo, ils sont donc tous composés du mot « Temps » ainsi que de la signature « Heil, Hitler ». Ce sont ces mots qui permettront de cracker Enigma et ainsi d’accompagner la chute du IIIème Reich.

Il s’ensuit alors de grandes réflexions afin de déterminer à quelle fréquences déjouer les offensives allemandes pour ne pas éveiller les soupçons. Mais aussi qui sauver et qui sacrifier ou quoi. Bien sûr, une fois la guerre terminée, notre équipe de décryptage sera dissoute et l’existence même de leurs dossiers et de leurs travaux sera détruite, leur passage à Bletchley Park sera oublié.

Quelques années plus tard, une affaire de vol étrange au domicile d’Alan Turing lui vaudra d’être soupçonné d’espionnage. Il sera interpelé par la police qui résoudra l’affaire de ce cambriolage. Alan Turing faisait appel à des gigolos à son domicile pour des relations homosexuelles, et l’un d’entre eux en a profité pour organiser le cambriolage. Turing racontera également à l’enquêteur Nock l’histoire sur son ancien travail à Bletchley Park durant la guerre au cours de cet interrogatoire.

Malgré cela, Alan Turing sera condamné pour son homosexualité et pour outrage aux bonnes mœurs et choisira la castration chimique plutôt que 2 ans de prison afin de pouvoir travailler sur son nouveau projet, l’ancêtre de l’ordinateur. Alan Turing ce suicidera le 7 juin 1954 à 41 ans, laissant par la suite son nom aux machines de Turing, les premiers ordinateurs.

Le film se termine en rappelant que des dizaines de milliers d’homosexuels furent condamnés pour outrage aux bonnes mœurs entre le 19ème et le 20ème siècle et que Alan Turing fut le seul à être gracié par Elizabeth II en 2013. D’après les historiens, Alan Turing ainsi que son équipe auraient permis de sauver 14 millions de vies et de raccourcir la guerre d’au moins 2 ans en crackant Enigma.

Je finirais donc ce résumé avec une phrase inspirante prononcée à plusieurs reprises au cours du film et qui résume très bien la vie d’Alan Turing mais qui peut également inspirer chacun d’entre nous : « Parfois, ce sont les personnes qu’on imagine capables de rien qui font des choses que personne n’aurait imaginées ».

Critiques :

Le film, sorti en 2014, fut très bien accueilli par le public mais très critiqué par les historiens qui relatent des incohérences scénaristiques comme le fait que Turing révèle un secret d’État au cours d’un simple interrogatoire lié à son homosexualité ou encore sur certains détails de son comportement décrit comme trop caricatural du savant fou. Cependant, la famille Turing a tout de même salué le film en disant qu’il faisait honneur à la mémoire de leur Oncle.

Si la vie et l’histoire d’Alan Turing vous a plu, je ne peux que vous recommander de voir ce film, de lire sa biographie ou encore de voir Codebreaker, Le Modèle Turing ou Comment les maths ont vaincu Hitler qui font également référence à cet homme et cette période.

Gaudin Killian, Dnmade Horlo 1, Février 2021

Tu connais les zoos humains ?

Et oui c’est réel, l’invention du sauvage, au sens premier du terme. Il a auparavant existé des zoos, cabarets, foires humaines. Où il a été exhibé très violemment des adultes, des enfants, des familles. Extrêmement raciste, pendant presque cinq siècles (1490-1960) ont été maltraités des humains comme de prétendus « sauvages ». Cette folie d’exposer dans des cages et des enclos tels des animaux (déjà que le concept de zoos animaliers n’est pas terrible de nos jours…), des personnes « différentes d’eux » au nom de la science comme ils aimaient le dire. Et qui attirait tout de même des milliers de visiteurs. Décrit comme un immense « spectacle », avec ses figurants, ses décors, ses scénarios, ses drames et ses récits. Ils visaient essentiellement à tracer une frontière et une hiérarchie entre prétendus « civilisés » et prétendus « sauvages ».

Je me pencherai plus particulièrement sur l’histoire d’une femme pour montrer la souffrance et la dure réalité que ces gens et en particulier ce que cette femme a vécu.

Exhibée dans des grands cirques européens à cause de ses formes, disséquée à mort et gardée dans des musées français jusqu’en 2002, Voici la triste histoire de Saartjie Baartman surnommée : « la Vénus noire ».

Chez les Khoikhoi, certaines femmes naissent avec une hypertrophie : un développement anormal d’une partie du corps, d’un organe ou tissu. Chez Saartje, cette maladie se prononçait au niveau de ses hanches, postérieur et aux niveaux de ses organes génitaux.

Remarquée par un médecin anglais, il l’invita à rejoindre par bateau l’Angleterre avec lui, en lui promettant une bien meilleure vie là-bas. Sawtche accepte. Avant son départ, un nouveau nom lui a donné : Saartjie Baartman. Un zoo humain, voilà à quoi Saartjie fut exposée en arrivant en Europe.

Elle fut donc exposée devant les spectateurs, à peine revêtue. Ces derniers pouvaient la toucher, l’insulter… On lui demandait tout « simplement » d’adopter une attitude bestiale (grogner, faire peur). Et ça a duré 4 ans. Quatre années de souffrance commencèrent donc en Angleterre, pour Saartjie Baartman.

Son voyage se finira à Paris, où elle fut achetée par un nouveau « maître ». En plus des spectacles dégradants, elle est aussi devenue la nouvelle attraction sexuelle dans les diverses soirées mondaines organisées par son maître. L’état mental de Saartjie ne cessa de se dégrader. Alcoolisme, prostitution forcée, le manque de son pays natal. Elle était tout simplement à bout.

Tout le monde se battait pour pouvoir examiner le corps de Saartjie. Histoire de donner une raison valable à leur racisme, de légitimer l’esclavage et de prouver aux yeux de tous l’infériorité de « la race noire face à la race blanche ». Elle est finalement forcée à se faire examiner devant des centaines de scientifiques. Mais à une seule condition : ne pas montrer son sexe, pourtant tant convoité. Abandonnée par son maître, noyée dans la prostitution, l’alcoolisme et la tristesse, elle décède seule dans sa chambre le 29 décembre 1815 à Paris, suite à une longue pneumonie non traitée.

Et même après sa mort, la souffrance de Saartjie Baartman ne s’arrête pas, Georges Cuvier, scientifique français, réussira à avoir le corps de Saartjie en 1817, et commença à la disséquer « au nom du progrès des connaissances humaines ». Il parvint donc à enfin voir le sexe de la défunte.

Un moulage du corps de Saartjie Baartman sera fait et sera exposé aux yeux de tous dans le musée de l’Homme à Paris, jusqu’en 1970. 

Il y a moins de 50 ans. Après l’Apartheid, donc vers la fin des années 90, Nelson Mandela ainsi que le peuple Khoïkhoï n’ont cessé de demander à L’état français de rapatrier le moulage et les restes du corps de Saartjie Baartman.

Un dernier hommage lui sera rendu en mai 2002. Saartjie Baartman retrouva enfin son pays natal, 187 ans après sa mort.

Un film très dur de Abdellatif Kechiche est disponible sur Netflix, retraçant sa vie. Il s’appelle « La Vénus Noire » (2010) Un film vraiment triste et long, mais allez le voir, ça vaut vraiment le coup. Je pense réellement que ce que l’Homme blanc a fait endurer à Saartjie Baartman et toutes ces pauvres autres personnes ne pourra jamais être oublié et qu’il est important de rappeler l’injustice et les crimes inhumains qui leur ont été infligés. 

Merci d’avoir pris le temps de me lire.

JOURNOT Lola DnMade1 jo

Politique, controverse et corruption : Navalny l’opposant de l’injustice

Avez vous déjà entendu parler de cet homme, Alexeï Navalny. Il est très probable que ce soit le cas dans l’actualité de cette année 2020. Si ce n’est pas le cas, laissez-moi vous partager son histoire et sa vie sortie tout droit d’un scénario hollywoodien.

Alexeï Navalny est un avocat et économiste né en Russie le 4 juin 1976. Il est père de deux enfants et marié à Yulia Navalnaya. En somme, un homme comme les autres, à la différence qu’il est devenu l’opposant numéro 1 du gouvernement Russe et de son Président Vladimir Poutine.

Tout à commencé avec la formation du « Comité de protection moscovite », un comité réunissant plus de 100 groupes d’oppositions au développement immobilier nuisible à certains habitants de Moscou. Il a permis d’annuler de nombreux chantiers nuisibles aux habitants proches de ces constructions. Navalny s’est ensuite fait connaitre à un plus grand public en 2008 en publiant les preuves de détournement de fonds de plusieurs grandes entreprises d’État russes. Il a alors fondé «l’Union des actionnaires minoritaires» et a conduit les procès contre Gazprom, Rosneft, Transneft et Gazpromneft pour assurer la transparence et la responsabilité de ces entreprises envers leurs actionnaires minoritaires. Mais ce n’est que le début d’une longue bataille pour Alexeï Navalny contre les fraudes. En effet, il crée le projet « Rospil » consacré à chercher et analyser les dépenses des organismes gouvernementaux afin de les contester devant les tribunaux et ainsi proposer des solutions pour améliorer la gestion des fonds et des marchés publics.

En 2011, il se présente face au parti « Russie Unie », le parti de Vladimir Poutine, avec comme slogan « Russie Unie est un parti d’escrocs et de voleurs » et sa campagne « Votez pour tout autre parti que Russie Unie ». L’engouement pour cette campagne fut très important, si bien que le gouvernement  à été obligé de modifier exceptionnellement les élections et de refaire un vote afin de pouvoir truquer les résultats pour que « Russie Unie » obtienne le plus de sièges à la Douma (Parlement Russe).

Depuis ce jour Alexeï Navalny et le gouvernement se sont lancés dans une bataille sans relâche. Avec d’un coté un homme, déterminé à se battre pour la justice et de l’autre un gouvernement entièrement motivé à le faire taire.

Navalny a alors rédigé des projets de lois afin d’interdire les abus au sein du gouvernement, comme les achats de voitures de luxe sur le compte de l’Etat par les députés. Il s’est investi dans plusieurs projets sociaux dénonçant la qualité des routes et des infrastructures publiques et ainsi pousser les habitants à porter plainte pour violations de l’entretien des installations communales. Il organise également en parallèle de multiples manifestations « anti-corruption » qui rassemblent toujours de nombreuses personnes à travers la Russie.

Alexeï Navalny devient donc un sérieux adversaire et est qualifié par le gouvernement lui même comme « ennemi public ». Son frère, Oleg Navalny, et lui seront jugés et emprisonnés à la suite d’une accusation, par la filiale Yves Rocher russe, de surfacturation au cours d’un partenariat entre leur entreprise et celle des deux frères. Heureusement, ils seront libérés tout d’abord grâce à la Cour européenne des droits de l’homme, puis par la Cour suprême de Russie qui reconnaîtra une erreur de jugement et un fondement injustifié des charges retenues contre les deux hommes. Cependant, le gouvernement continue de faire pression sur Alexeï Navalny et sa famille, si bien qu’il est placé en résidence surveillée après de multiples perquisitions à son domicile.

Malgré cela Navalny persiste et dit lui même que toutes ces pressions ne le forceront jamais à arrêter de se battre pour la vérité et la justice. Il écrira plusieurs livres et réalisera, en 2015, un documentaire appelé « Chaika » (Tchaika), dans lequel il prouve les liens entre le procureur général de Russie, Yuri Chaïka et le gang Tsapok du village de Kushchovskaya. Il y décrit la construction de son empire basé entièrement sur des actes illégaux ainsi que la méthode d’enrichissement de sa famille.https://chaika.navalny.com/

Il poursuit sa quête de la corruption sous le format de vidéos et également d’articles d’enquêtes très bien réalisés sur son site ainsi que sur sa chaîne Youtube personnelle. Il y traitera les affaires et enquêtes de corruption de plusieurs représentants du gouvernement.

Il poursuivra avec sa campagne électorale pour des élections justes et équitables en Russie et appelle tous ses opposants à en débattre ensemble et parler de l’avenir de la Russie et de son développement.

En 2017, l’association Anti-Corruption publiera un film d’enquête appelé  «Don’t Call Him Dimon» sur l’empire secret de Dimitri Medvedev, le Premier Ministre du gouvernement à ce moment là. Ce documentaire prouve l’existence d’un réseau corrompu de fondations caritatives alimenté par les oligarques du pays et destiné à acheter des yachts et autres produits de luxe.

https://dimon.navalny.com/#intro

A la suite de cela, Navalny a réuni un nombre d’électeurs suffisants pour se présenter aux élections présidentielles. Son parti et ses avocats ont donc fourni les demandes nécessaires à son inscription sur les listes à la CEC (Central Election Comission) qui refusera son inscription pour sa condamnation passée dans l’affaire controversée avec Yves Rocher.

Tout cela nous amène donc à cette année 2020 ou plus exactement le 20 août 2020 au cours duquel Alexeï Navalny, opposant principal du gouvernement et ennemi public de celui ci, est hospitalisé d’urgence à l’hôpital d’Omsk en Sibérie après une aggravation soudaine de son état de santé.

A ce moment, sa famille ainsi que ses proches soupçonnent l’empoisonnement d’un thé que ce dernier aurait consommé quelques heures avant de monter dans l’avion. Des tests sont alors effectués par l’hôpital d’Omsk qui réfute toute trace d’empoisonnement ou de substances nocives. Navalny sera envoyé en Allemagne, le 22 août, n’ayant toujours pas repris connaissance. L’hôpital de la Charité berlinois sera alors sans appel à la suite des tests effectués à son arrivée. Alexeï Navalny a bien été empoisonné. Cet élément sera d’ailleurs démontré par deux autres laboratoires, en France et en Suède. Alexeï Navalny a ingéré un puissant neurotoxique, le Novitchok.

Il s’ensuit alors une bataille internationale, ainsi que de multiples accusations entre les services des affaires étrangères allemand et russe. La Russie accuse les autres pays de lui avoir administré le produit pour créer des tensions au sein du pays. Puis, ils accuseront Navalny de s’être lui même empoisonné.

Alexeï Navalny se réveillera du coma seulement début septembre et sortira de l’hôpital le 22 septembre 2020 après plusieurs séances de rééducation. Il est invité à retourner en Russie, ce qu’il fera. Avant son départ, il confie à un journaliste du journal Der Spiegel, qu’il pense que le chef d’Etat, Vladimir Poutine, est l’instigateur de son empoisonnement.

Une fois de retour chez lui, il décide d’enquêter avec son équipe sur cet évènement et accuse les autorités russes de ne pas s’impliquer dans l’enquête sur son empoisonnement. Le Bellingcat, site d’investigation spécialisé dans la vérification des faits et des informations, rapporte que Navalny était suivi depuis 2017 et qu’il était encore suivi lors de son entrée à l’aéroport d’Omsk, le 20 août 2020. Il était suivi, cette fois, par des agents du FSB spécialisés dans les produits chimiques.

En décembre dernier, lors de son enquête, Alexeï Navalny, réunissant les liens entre les personnes liées à cette affaires ainsi que les informations sur les services secrets, trouve le moyen de rentrer en contact avec un agent du FSB lié à son empoisonnement et réussit à le piéger et lui faire avouer qu’une tentative d’assassinat avait bien été ordonnée et réalisée. L’agent du FSB piégé, Konstantin Kudryavtsev, n’était malheureusement qu’un simple exécutant et ne disposait pas d’informations plus sensibles sur le sujet. Son rôle était de faire disparaître les traces du poison, un point c’est tout.

Navalny est donc persuadé que l’ordre de son empoisonnement a été perpétré par le gouvernement, et pour lui, c’est Vladimir Poutine lui même qui en a donné l’ordre. Bien sûr, le gouvernement réfute cette preuve et cet enregistrement, et Vladimir Poutine lui même, lors d’une conférence de presse, répondra en rigolant que : « si nous l’avions ordonné, nous l’aurions mené jusqu’au bout. »

Quelle sera la finalité de cette histoire ? Qui obtiendra raison ? Quelle est la vérité ?

La seule chose que je peux dire c’est que Alexeï Navalny n’abandonnera pas et qu’il est déterminé. Je vous invite à suivre la suite de son histoire sur sa chaîne YouTube ou sur son site : Алексей Навальный

Si les complots vous plaisent et que cette histoire vous a intéressé,  vous pourrez peut être en apprendre encore plus dans un futur proche ou encore vous améliorer en anglais mais aussi en russe, pourquoi pas !

Gaudin Killian DNmade 1 Horlo, 2020

Le Secret

Et si je vous dévoilais le secret pour obtenir tout ce dont vous désirez ? Amour, santé, argent… Tout ça, rien qu’avec votre pensée. Incroyable ? Illusoire me diriez-vous ? Et s’il suffisait simplement d’y croire…

Je vais vous parler aujourd’hui d’un documentaire datant de 2006, avec un titre plutôt intriguant, j’ai nommé… « The Secret ». Drew Heriot a réalisé ce documentaire de 1h31 à partir de l’œuvre originale qui est un livre écrit par Rhonda Byrne, qui elle-même a aidé à produire et scénariser ce film. Née en 1945 en Australie, Rhonda est une productrice et auteure australienne de télévision. Le Secret a été une véritable réussite pour elle. En effet, se best-seller s’est vendu à près de 4 millions d’exemplaires !

Dans ce documentaire, un groupe d’écrivains, de philosophes et de chercheurs partagent Le Secret. Celui qui pourrait expliquer le succès de Platon, Vinci, Einstein et d’autres grands hommes que nous connaissons tous. Peut-être que vous-même l’appliquez déjà sans le savoir… 

Aller, je ne vais pas vous faire attendre plus longtemps, Le Secret est tout simplement… la Loi de l’Attraction. Cette loi, que l’on y croit ou pas, est apparue au commencement des temps : elle a toujours existé et existera toujours. Elle façonne notre vie toute entière et agit par le biais de nos pensées. Cette loi signifie que c’est nous qui attirons tout ce qui nous arrive dans la vie avec nos pensées et les images que l’on entretient dans notre esprit. Ainsi, ce que l’on nourrit dans notre esprit, on l’attire dans notre vie. Vous avez déjà sûrement remarqué que lorsque vous êtes triste ou énervé, ils vous arrivent toutes sortes de petits ou gros problèmes encore plus énervants ou déprimants les uns que les autres. Et inversement lorsque vous êtes heureux. Et bien sûr, votre humeur suit toujours.

Au fil du documentaire, en plus de comprendre ce qu’est la loi de l’attraction, on nous apprend comment l’utiliser et comment vivre avec. Et pour y arriver, cinq principales étapes sont nécessaires…

Vous voulez les connaître ? Dommage… car ce n’est pas moi qui vous donnerai la réponse ! Si cela vous intrigue réellement, je vous conseille de regarder le documentaire, disponible sur Netflix ou sur des sites streaming.

Personnellement, j’ai aimé regarder ce documentaire. Je l’ai trouvé très intéressant et durant ces 1h31, je ne me suis jamais ennuyée ! Maintenant, est-ce que je crois en cette loi ou pas, pour tout vous dire, je ne sais pas. Même si après l’avoir fini, nous avons envie d’y croire, il y a certaines choses que je trouve un peu tiré par les cheveux. Je trouve aussi à ce documentaire un aspect quelque peu culpabilisant et même parfois sectaire… Maintenant à vous de vous faire votre propre avis !

Aussi, voici un lien vers lequel vous pourrez vous diriger une fois le documentaire regardé, vous y trouverez des avis sur le livre « le Secret » que j’ai pour ma part trouvé très instructifs :

https://www.babelio.com/livres/Byrne-Le-Secret/94353/critiques

Ann NOIR – DNMADE 2 Ho – Décembre 2020

L’impact d’un mythe : La fin d’œdipe ?

Aujourd’hui je vous propose un mixte de culture, de psychologie douteuse, de mythologie et d’art.

Confinement oblige, Netflix s’impose. Au bout d’un certain temps lassée par la simplicité (voire le néant) des programmes proposés, je tombe par un heureux hasard sur une série nommé Freud. « Chouette, je vais en apprendre plus sur ce personnage phare et controversé » me suis-je dis pleine d’espoir. Dommage, 90% de l’histoire est romancée/inventée, et au lieu d’en apprendre plus sur les débuts de la psychanalyse, je me retrouve devant une aventure à base d’hypnose, mais surtout d’ésotérisme. La seule chose que j’ai apprise sur Freud avec cette série médiocre (et non des moindres, puisque cela explique beaucoup de choses sur sa psychologie personnelle) c’est son affection pour la cocaïne. Déçue et restant sur ma faim de connaissances dans ce vaste domaine, je décide de continuer mes recherches sur un des cocaïnomanes les plus célèbres et écouté.

Je suis arrivée sur le complexe d’Œdipe. Une des théories de Freud très ancrée dans la société, et qui ne laisse pas sans marques. Et il y a de quoi, elle est des plus dérangeantes. J’imagine que vous connaissez le propos, mais si vous voulez vous rafraîchir la mémoire, voici une vidéo explicative de moins de 5 min.

Pulsion de mort envers le parent du même sexe, désir envers le parent du sexe opposé, castration, le désir amoureux de l’enfant en grandissant va se diriger vers des personnes qui ressemblent au parent du sexe opposé puisque nous n’avons pu l’avoir… Wow. Notre vie amoureuse se résume alors simplement à une envie d’inceste refoulée ? euh… s’il vous plait dites moi qu’il y a autre chose !

Revenons au mythe d’Œdipe, duquel s’est inspiré Freud pour sa brillante théorie.

de gauche à droite : Jean auguste Dominique Ingres, « Œdipe expliquant l’énigme du sphinx » ; Joseph Blanc « le meurtre de Laïos » ; Jean François Millet « Œdipe descendu de l’arbre »

C’est l’histoire de Laïos qui épouse Jocaste. Comme ils galèrent à avoir des enfants, Laïos consulte l’oracle de Thèbes qui lui dit « si vous avez un fils, il vous tuera et épousera votre femme ». Pas vraiment réjoui par la nouvelle, Laïos refuse les avances de sa femme. Sauf une fois… et pas de bol, ce fut la bonne. Ils attachent l’enfant à un arbre et l’abandonne. Mais un berger qui passait par là recueille l’enfant et l’apporte au roi et à la reine qui n’arrive pas à avoir d’enfant (décidément !); ils l’appellent Œdipe. En grandissant, ce dernier consulte un oracle qui lui dit « tu vas tuer ton père et te marier avec ta mère ». Ignorant tout de son adoption, Œdipe quitte Polype et Mérope et prend la route pour Thèbes. Sur son chemin, lors d’une baston, il tue un homme… son vrai père. Il se retrouve ensuite face au sphinx qui sème la terreur dans la ville. Si Œdipe répond juste à la devinette de la créature, il sera roi de Thèbes, et épousera Jocaste. Il réussit, et se retrouve ainsi marié sans le savoir à sa propre mère. 

Première incohérence avec la théorie montée par Freud : Œdipe ne sait pas qui sont ses vrais parents. Si ces derniers ne l’avaient pas lâchement abandonné, rien de tout cela ne serait arrivé (et oui ce sont parfois les prédictions qui nous incitent à faire n’importe quoi…). Donc le coup du « je vais m’appuyer sur un mythe pour apporter de la valeur à mes propos », ben c’est un peu raté !

Second problème. Pour monter sa psychologie, il ne s’est inspiré que de sa propre personne. Il avoue avoir ressenti un sentiment amoureux pour sa mère étant enfant. C’est compréhensible, beaucoup de monde ressent de l’admiration pour un parents étant petit, un amour très pur ou on ne voit que le bien chez l’adulte. Mais réduire ce phénomène à un seul des deux parents est injuste, et considérer qu’on a « un désir de meurtre » pour l’autre ne tient pas debout.

Le principe de castration pose également un problème. Le petit garçon ressent donc du désir pour sa mère, mais il sait que son père est déjà sur le coup et il culpabilise de ses sentiments. Il se sent alors frustré, « castré ». Ok… Mais alors, comment ça se passe pour les petites filles ? Freud a une théorie très simple mais révoltante. La petite fille qui ressent du désir pour son père, en plus d’être empreinte de culpabilité, en veut à sa mère de ne pas avoir de pénis. A la place elle à un manque, qu’elle ne pourra jamais combler. A part en récupérant un pénis d’une autre manière… Super.

Autre limite d’Œdipe, la question de l’application de ce schéma pour les enfants d’un couple homosexuel. Freud n’a pas vraiment de réponse. Étrange…

Pour ce qui est de la vérification concrète de l’application du complexe d’Œdipe, une étude sur des enfants de 2 à 6 ans (âge de constatation de ce phénomène), où l’enfant décrit son affection et son attachement envers ses parents. Freud prédisait donc que les filles aurait clairement plus d’attirance envers le père, et inversement pour les garçons. Or cette étude récente nous montre que ça n’est clairement pas le cas. Et c’en est même triste pour les papas, qui semblent souffrir d’un certain détachement envers leur enfant. C’est probablement dû au fait que la mère a souvent un lien plus fusionnel, maternel avec le bébé qu’elle a porté.

âge des enfant attirance du fils envers son père (%) attirance de la fille envers son père (%) attirance du fils envers sa mère (%) attirance de la fille envers sa mère (%)
2 11 20 77 87
3 20 28 61 66
4 38 36 57 66
5 28 25 57 66
6 23 15 68 78

Cet article n’avait pas pour but de descendre ou de nier toute la carrière de Freud. N’oublions pas qu’il est à l’origine de la psychanalyse, et en cela nous lui sommes redevable, pour ce qu’il a apporté dans la compréhension de la mécanique cérébrale humaine. Ce que je trouve dommage, c’est que le complexe d’Œdipe soit autant ancré dans la culture de notre pays. En effet, nombre de professionnels justifient les problèmes de concentration, de scolarité et d’apprentissage que rencontre l’enfant  par ce complexe. C’est extrêmement réducteur. Il faut savoir aussi que la France et l’Argentine sont les seuls pays à s’accrocher autant à cette théorie, c’est bien la preuve qu’elle n’est pas forcément exacte, voire infondée, ou propre uniquement à certaines éducations du monde.

Essayons d’être plus à l’écoute de nos enfants, et de ne pas réduire toute la construction d’un individu (plus particulièrement la vie sentimentale et sexuelle) à une frustration sexuelle de l’enfance. L’être humain se construit avec bien plus d’expériences que cela.

Pour les plus motivés, voilà un article très complet autour du complexe d’Œdipe et de ses limites : https://cortecs.org/wp-content/uploads/2013/02/14_13_Benslimane_Hassaini_Karam_Mazoyer_Complexe_Oedipe.pdf

Merci pour votre lecture.

Laureline Muller, 2 DNMADE Jo, Avril 2020