
Beatrice Alemagna est née à Bologne en 1973. Après avoir étudié le graphisme et la photographie à l’école ISIA d’Urbino en Italie, elle gagne le premier prix du concours d’illustration « Figures Futures » au salon du livre de Montreuil en 1996, point de départ d’un parcours international. Elle a depuis publié une quarantaine d’ouvrages traduits en 16 langues.
À l’occasion de la publication de son livre Adieu Blanche-Neige, et à l’exposition de son ouvrage la galerie Arts Factory à Paris du 24 novembre au 24 décembre 2021 je vais vous faire découvrir un univers unique, intense et indescriptible.
Dès la préface Béatrice Alemagna nous prévient qu’ici il n’y aura pas de nains joviaux et espiègles, d’espaces de respirations. Inspiré du texte publié pour la première fois en 1812 par les frères Grimm en Allemagne, elle a décidé de prendre le parti de la reine, celui de la jalousie, de la vengeance, un point de vue sombre perturbé accompagné d’un grand sentiment solitude….
Cette reine qui nous entraine dans une histoire méconnue, par la plume d’une autrice dont les illustrations ont elles aussi pris le parti de la noirceur et de la confusion, réalisé entièrement à la peinture en mettant un point d’honneur à donner de la lumière dans les zones d’ombre et une ombre immensément intense dans la lumière en y incorporant un léger récit discrètement incorporé sur ces illustrations.
Et comme on le sait, grâce au chasseur, Blanche Neige est encore vivante, et la reine croyant qu’elle est arrivée à ses fins, qu’elle va pouvoir vivre enfin de nouveau sans rivale, sans ombre. Mais vous le savez dans cette histoire, il y a aussi de la magie, noire, puissante et dangereuse et le miroir est l’une de ses facettes, l’un de ses dangers : miroir, mon beau miroir…
Un album absolument inclassable, tant par le texte puissant et dur que par les illustrations absolument insaisissables, d’une puissance et d’une beauté rare et violente. On est d’abord très impressionnés par cette version peu habituelle qui retourne les choses et nous sort totalement de la version Disney, mais cela nous montre à quel point les vraies histoires ne sont pas toujours « rose » et que tout ne finit pas par « tout et bien qui finit bien ».
Amandine CRETENET – DNMADE 2 HO – 2021-2022