Sofiane Pamart : Au-delà des frontières

Compositeur et pianiste français, il est né le 25 avril 1990 à Hellemmes et est l’aîné de sa famille, la tradition minière est présente dans celle-ci et son grand-père maternel, d’origine marocaine et d’une famille berbère, perdra la vie à la mine. Sa mère qui ne parlait que très peu français en arrivant en France à ses 8 ans est devenue professeur de Lettres. Elle lui donne une éducation stricte et l’inscrit au conservatoire dès l’enfance tout comme pour son frère et sa sœur. Elle met tout en œuvre pour que ses enfants échappent à leur condition, et ces sacrifices Sofiane Pamart en prend conscience en se dépassant. Il n’a jamais été très scolaire ou rigoureux et a manqué de se faire virer de son école, cependant il excellera tôt dans la musique en décrochant la médaille d’or au conservatoire à 23 ans avec une interprétation parfaite de « l’Alborada del gracioso » de Maurice Ravel et la « 4e ballade » de Frédéric Chopin.

De l’exotisme à travers le classique.

« La mélodie de Medellin, j’en ai rêvé, elle m’est venue la nuit et je n’arrivais pas à m’en défaire » – Sofiane Pamart

La liberté, le voyage, le rêve sont les inspirations fortes de Sofiane Pamart. Il a reçu l’héritage culturel de ses ancêtres nomades et réussit à travers son premier album à nous faire voyager, chaque titre porte le nom de villes et il nous les fait visiter avec ses compositions au piano, reflétant ainsi ses ambitions internationales. Il cultive son exotisme aussi en déjouant les clichés, il n’est pas ce pianiste classique en queue-de-pie et puise son style dans la culture urbaine et le rap qui l’ont bercé parallèlement à ces longues années de conservatoire.

« Depuis tout petit je suis habitué à ne pas être pris pour ce que je suis, ce n’est que lorsque je m’installe au piano que les regards changent »

– Sofiane Pamart

« Piano King » le pianiste préféré des rappeurs.

Morceau du rappeur SCH porté par le piano de Sofiane Pamart.

Sofiane Pamart dépasse les frontières du néoromantisme, bien que l’on puisse retrouver des influences d’Erik Satie ou Frédérique Chopin dans ses compositions, il brise les codes classique encore une fois et en plus de son style urbain il collabore avec de nombreux rappeurs tels que SCH, Vald, Laylow… pour ce citer qu’eux.

« Ce que j’aime dans le rap et chez les rappeurs, c’est la spontanéité. On ne va pas à l’école pour apprendre à rapper et ça crée par conséquent quelque chose de très direct dans l’émotion. On est dans l’expression pure, brute. Cela m’a beaucoup aidé dans ma manière de raconter les choses sans filtre avec mon piano. »

– Sofiane Pamart

Cette passerelle entre le rap et le classique est un moyen de rendre populaire le classique, toucher le plus grand nombre et rendre cool et simple le piano c’est son objectif. Il réussit à atténuer l’image élitiste et conservatrice de cet instrument.

« Son objectif n’est pas d’apporter quelque chose au répertoire classique, mais de tisser un lien avec la variété. »

– Alain Duault, chroniqueur musical, éditorialiste chez Classica

Morgan P. – DNMADe1 HO – Avr 2023

Nujabes, un DJ d’exception

Nujabes, de son vrai nom Seba Jun était un DJ et producteur Japonais de 1995 à 2010. Il a marqué le monde de musique et est un des précurseurs du style Jazz-Hop et Lofi.

Qu’a t-il de spécial ?

Nujabes était considéré comme  »le maitre des samples » par son public car il pouvait utiliser un sample de Jazz en le rendant hip-hop tout en gardant l’esprit du premier style. L’exemple le plus évident est dans la musique Ordinary Joe de son deuxième album où il reprend merveilleusement la musique de Terry Callier – Ordinary Joe.

Terry Callier – Ordinary Joe

Nujabes feat Terry Callier – Ordinary Joe

D’où vient sa célébrité ?

Nujabes a eu un premier pic de popularité à la sortie de son deuxième album  »Modal Soul » avec la première chanson nommée Feather.

Nujabes Feat Cise Starr & Akin from CYNE – Feather

Mais sa renommée deviendra mondiale en 2004 après avoir créé, encore aujourd’hui, un des meilleurs voire le meilleur opening d’animé qui existe.

 »Nujabes feat Shing02 – Battlecry » pour l’anime Samurai Champloo

La fin d’une ère.

Malheureusement il décéde en 2010 suite à un accident de la route avant de pouvoir finir son 3ème album. Les derniers morceaux seront terminés par Uyama Hiroto puis l’album sera rendu public en 2011 et est intitulé  »Spiritual State » rendant hommage à Nujabes.

En 2015 Shing02, rappeur et meilleur ami du DJ, sortira la 6ème et dernière partie de leur projet en commun  »Luv(sic) Hexalogy ». Je conseille fortement l’écoute de celui-ci dont voici la première partie:

Nujabes feat Shing02 – Luv(sic) part 1

Malgré sa disparition il continue d’inspirer les nouvelles générations d’artistes de Jazz-Hop dans le monde.

Nujabes est pour moi un des artistes les plus créatifs tout en étant le meilleur dans son domaine, ses musique sont remplies de nostalgie et d’hommages au Hip-Hop. Il arrive à créer des mélanges parfaits entre différents styles tout en laissant la place à un rappeur de venir poser sur ses prod créant une harmonie presque parfaite.

Thomas L. – DNMADEJO 1.5 – Avril 2023

« Oui oui baguette »

En cette deuxième année de DNMADE, notre promotion a eu la chance de passer une semaine dans notre chère capitale française. Ce séjour a été très enrichissant grâce à des visites culturelles passionnantes. Comme vous l’avez compris, nous avons pris une petite pause hebdomadaire pour pouvoir nous promener dans des lieux plutôt recommandables tels que le centre Georges Pompidou, le musée du Quai Branly ou encore le musée des arts et métiers, ce qui nous a permis de recharger nos batteries culturelles. Tout ceci n’aurait pas été possible sans l’aide de quelqu’un, ou plutôt quelque chose: le métropolitain

Le métro parisien est connu pour son odeur fleurie, ses bouches de métro art déco et pour ses utilisateurs représentant de notre belle mentalité française.

Entrée de métro « Guimard » (évidemment art nouveau)

On pourrait faire une petite expérience sociale pour analyser les différents types de personnes qui empruntent ce transport en commun… J’aurais aimé faire des statistiques sur le nombre d’utilisateurs des lignes RATP qui en veulent à Valérie Pécresse… Mais je ne suis pas sociologue. Je voulais plutôt parler de la musique dans le métro.

Jouer d’un instrument ou chanter dans le métro n’est pas une activité banale. On a souvent en tête le cliché du joueur d’accordéon désaccordé, mais cela est loin de la réalité. C’est un véritable business. La Mairie de Paris organise de véritables sélections avec des professionnels présents pour dénicher le futur Michael Jackson. Lorsque les musiciens réussissent à obtenir un créneau, c’est l’opportunité pour eux de tisser des liens, décrocher des dates de concerts et se faire connaître.

 » En plus d’un gain de légitimité et de visibilité, jouer dans le métro constitue l’un des meilleurs exercices pour s’entraîner à capter l’attention du public. Exercice difficile que d’improviser un concert pour des usagers souvent pressés, stressés ou fatigués, d’autant que nombre d’entre eux répondent au bruit du métro parisien en enfonçant des écouteurs dans les oreilles. L’activité des musiciens du métro s’apparente ainsi à une « prise d’otage musicale » selon Stella Sainson.« 

Je n’avais pas connaissance de cette « mafia musicale » du métro lorsque je suis allée à Paris, mais j’ai été marqué par la qualité du mini-concert d’un groupe de mariachis, et c’est ainsi que j’ai fait cette découverte. Je pense qu’il est possible de découvrir des personnes ayant un véritable talent musical dans le métro. Comme quoi, le métro n’est pas si mal !

Il y a plusieurs exemples de personnes qui se sont fait connaître grâce à leurs performances dans le métro de Paris. Voici quelques exemples :

  1. Jain : La chanteuse Jain, qui est devenue célèbre grâce à son hit « Come », a commencé sa carrière musicale en jouant dans les stations de métro à Paris.
  2. ZAZ : (Oui bon on s’en doutait) La chanteuse ZAZ a également commencé sa carrière dans le métro de Paris, où elle a été découverte par un producteur qui l’a aidée à enregistrer son premier album.
  3. Ben l’Oncle Soul : Le chanteur soul français Ben l’Oncle Soul a également été découvert dans le métro de Paris, où il a commencé à chanter pour gagner sa vie.
  4. Hocus Pocus : Le groupe de hip-hop français Hocus Pocus, qui a connu un grand succès dans les années 2000, a également commencé à jouer dans le métro de Paris avant de percer dans l’industrie musicale.

Eve Biehler, DNMADe2 Ho – Avril 2023

Otto Waalkes, « Frisson de l’Est »

Otto Gerhard Waalkes, souvent appelé simplement Otto, né le 22 juillet 1948 à Emden, est un humoriste, chanteur, acteur, réalisateur et dessinateur de bandes dessinées allemand.

Otto kehrt mit neuer Show zurück

Son talent comique se développe tôt, tout comme son sens du commerce: Son papa Karl, maitre peintre, lui fabrique un théâtre de marionnettes. Monté dans son jardin, il lui permet de faire des spectacles pour une entrée à 5 Pfennig, ancienne unité monétaire allemande valant un centième de Mark.

Son premier spectacle devant un public plus large se passe à ses 11 ans, lorsque le jeune habitant de la Frise Orientale joue « Babysitter-Boogie » à une fête d’anniversaire pour enfants. 

Un demi-siècle de carrière !

30 Mark et un livre étaient ses récompenses à l’époque. Aujourd’hui, l’humoriste peut se prévaloir de plus de 50 ans d’expérience scénique et d’innombrables enregistrements, dont certains ont été récompensés or et platine.

Otto, lors de la remise de prix Goldene Henne en 2018, en honneur de son Lebenswerk, œuvre de sa vie

Otto n’est peut-être pas encore arrivé à entrer dans le célèbre musée de cire londonien Madame Tussauds, mais dans le Panoptikum de Hambourg il y a déjà un double qui donne la patte. Un bon début – après tout, les Beatles ont commencé leur carrière dans la ville hanséatique !

Otto Waalkes und sein Doppelgänger aus Wachs © Günter Zint Foto: Günter Zint

Le Walk of Fame à Los Angeles pourrait également être conquis par l’humoriste… En tout cas, Otto a déjà préparé une étoile qui porte son nom et ses empreintes de mains, dans un cinéma à Uelzen !

Otto Waalkes steht neben einer Ehrentafel anlässlich des Films "7-Zwerge" © NDR

La comédie, un moyen de survie

Otto justifie son sens de l’humour par sa personnalité: « Quand on a des faiblesses telles que les miennes, le comédie est presque nécessaire à la survie« .

Sa reconnaissance publique se développe grâce aux émissions de télévision, dont la plupart ont été présentées sur ARD à partir de 1973. Mais les films ont également eu un succès étonnant. Surtout dans sa première production,  Otto – Der Film, on y retrouve ses traits biographiques: Otto grandit dans la Frise Orientale tranquille sous l’aile de sa mère parfois trop inquiète, jusqu’au jour où il décide de chercher fortune dans la grande ville – Hambourg.

Amazon.de: Otto - Der Film ansehen | Prime Video

Débuts de carrière

En 1972, il rencontre son manager Hans Mertens, qui enregistre l’entrée sur scène de son protégé avec le groupe The Rustlers, et tente de le vendre à une maison de disques, en vain.

Heureusement, « en vain », comme il s’avère plus tard, car Otto fonde sa propre entreprise « Rüssl Räckords »

Son premier 33 tours « Otto » s’est vendu à plus de 500 000 exemplaires, suivi en 1973 par son propre « Otto Show », qui a assuré sa percée finale. En 1983, Otto avait sorti un total de dix 33 tours, et avait autant d’émissions de télé. À partir de 1982, il prête sa voix au chimpanzé Ronny pour son émission vidéo « Ronny’s Pop Show ». Tant de travail doit être récompensé – il y a une grêle de prix: disques d’or et de platine, Bambi, Golden Camera, prix Adolf Grimme en argent, pour ne citer que les plus importants.

Entrée dans le cinéma

« Plus le paysage est plat, plus le niveau est élevé »

Au milieu des années 80, Otto découvre son visage cinématographique. Sa première production a le titre imaginatif « Otto – Der film ». Mais cela n’empêche pas les spectateurs de prendre d’assaut le cinéma avec diligence. Selon le Livre Guinness des records, le film est toujours considéré comme la production allemande la plus réussie

En 2004 et 2006, il réussit à s’appuyer sur d’anciens succès avec ses deux films « 7 Zwerge – Männer allein im Wald » et « 7 Zwerge – Der Wald genügt nicht », suivis en décembre 2010 par le succès au box-office « Otto’s Eleven », qui – comme la plupart de ses films – se déroule dans la patrie d’Otto, la Frise orientale.

Et Otto a déjà participé à quelques films hollywoodiens : pour la version allemande de « L’Age de Glace », il prête sa voix gutturale au paresseux Sid à plusieurs reprises et fait rire des cinémas entiers.

Otto Waalkes steht bei der Premiere zu Ice Age auf dem roten Teppich neben Sid dem Faultier. © Eventpress Herrman

Dans les années suivantes, il a pris des rôles plus petits, invité dans diverses comédies de cinéma, plus récemment en 2018, dans le film Au secours ! J’ai rétréci mes parents, en tant que fantôme d’un directeur d’école.

Bild von Hilfe, ich hab meine Eltern geschrumpft - Bild 19 auf 20 ...

« Ottifant » et autoportraits

Les plus beaux souvenirs de la Frise Orientale restent encore gravés dans la mémoire de l’humoriste – et de même pour les souvenirs que la ville de Emden a de lui.

En 1987, Emden lui a dédié « Dat Otto Huus », où se trouvent des expositions des débuts d’Otto et un grand magasin de merchandising, car l’enthousiasme pour le « Ottifant » d’Otto était ininterrompu.Dat Otto Huus – Hier kommt in Emden keiner vorbei

Mais comment a-t-il trouvé sa marque de fabrique ?

 » J’ai toujours aimé dessiner, et dans un autoportrait, je me suis dessiné de profil: des yeux globuleux et le nez assez long, et il ressemblait à un éléphant. »

Ottifant für 70 Cent: Otto Waalkes: Eigene Briefmarke ist ein Traum ...

Parfois, des peintres assez connus tels que Léonard de Vinci, Michel-Ange, Rembrandt servaient de modèle. Les œuvres d’Otto peuvent désormais être vues régulièrement lors d’expositions. À l’occasion de son 70e anniversaire en 2018, le Caricatura Museum Frankfurt a même consacré une exposition spéciale au comédien, qui a également été présentée au Musée des arts et métiers de Hambourg un peu plus tard. En 2019, sa ville natale Emden a présenté l’exposition « Coming Home – He kummt na Huus ».

Otto Waalkes präsentiert Ausstellung im Caricatura Museum - Frankfurt-Tipp

Engagement Social : Visites Hospitalières

Quand Otto ne travaille pas, il poursuit ses nombreux passe-temps : voler, faire du tennis, golf, peindre… Il peut s’y détendre merveilleusement et concocter de nouvelles idées. Il est également très créatif lorsqu’il fait des détours dans sa résidence secondaire en Floride, où il peut mener une vie normale complètement méconnue. L’homme aux tonalités fortes est plutôt calme quand il s’agit de son engagement social. Il est souvent sur la route en tant que visiteur d’hospices pour faire rire les enfants malades.

Quand il n’y en a plus, il y en a encore

L’humoriste est loin de penser à démissionner à l’âge de retraite. En juin 2021, son film « Catweazle » est sorti sur les écrans de cinéma allemands avec un petit retard Corona. Otto a réalisé le film et joue lui-même le rôle principal.

Fin juin 2022, il a reçu le prix d’État de Basse-Saxe avec le cofondateur de lEmder Kunsthalle, Eske Nannen.

Verleihung des Niedersächsischen Staatspreises 2022 an Eske Nannen und ...

Maintenant pour finir, voici quelques citations célèbres du « jeune » Otto:

Pierre, Paul and Marie are in the kitchen! Pierre, Paul et Marie sont dans la cagnotte! (kittchen)

Si je n’étais pas régulièrement contrôlé pour les armes à l’aéroport, je n’aurais pas de vie sexuelle du tout

Que la lumière soit, Schwarzenegger dit – et mit Arnold dans la prise.(rime de Schwarzenegger et Stecker)

Qu’est-ce qui est invisible et pue le lièvre? Un pet de lapin.

Dans le livre des Frisons, il est écrit: Le Frison oriental boit peu, mais souvent, et beaucoup.

Mon chien pourchasse toujours les gens à vélo. Maintenant, nous lui avons enlevé son vélo.

Quand mon estomac grogne, je me dis toujours: I am hungry – je suis hongrois! I am thirsty – je suis jeudi.

Sybilla NOVAK – DN MADe 1 Ho – Avril 2023

Le luxe et le rap, oxymore ou pléonasme ?

Tout d’abord le hip-hop fait ses débuts aux Etats-Unis vers la fin des années 70. Cette musique est issue des ghettos noirs américains à l’époque des Black Panthers. Le rap apparaît en France au début des années 1980 dont la diffusion est alors limitée à quelques radios pirates.

Le rap est né dans un milieu précaire et dans un contexte de pauvreté, la notion de survie est associée à la quête du succès. Dans l’imaginaire collectif et dans le rap un certain schéma de réussite s’est installé: démonstration de bien matériel, objet superficiel et bijou brillant. Car qui dit succès dit argent à profusion et c’est là que la mode intervient. Porter de la marque et notamment du luxe est une façon pour les rappeurs d’exposer leur réussite mais aussi d’imposer leur crédibilité et leur puissance dans l’industrie; montrer l’argent qu’ils gagnent par leur style vestimentaire. Les acteurs qui ont accentué ce lien entre le luxe et le rap sont des artistes comme The Notorious B.I.G qui, lors des années 90, s’est démarqué en portant des smokings et des habits élégants qui crédibilisent la réussite dans ce milieu au yeux du grand public et une intégration dans la société. Le rap peut être une porte de sortie de la misère.

Image issue du clip « Hypnotize »de The Notorious BIG 1997

De nos jours ce schéma persiste et on pourrait même penser que le rap dicte les tendances. En effet de nombreux artistes sont connus pour leur musique mais aussi pour leur style, ils soignent leur apparence et sont habillés par les plus grands créateurs. Le rappeur marseillais SCH, est une référence dans le monde de la musique et de la mode, il est notamment invité au défilé Jacquemus ou pose pour Jean Paul Gaultier.  

Photo issue de la page instagram officielle de Jean Paul Gautier

Cette photo en dit beaucoup sur l’acceptation du rap dans notre société. Mais cette influence passe autant dans les paroles de leurs chansons que dans leurs clips, en 1994 le groupe I.AM avait cité le nom la marque de chaussures “Stan Smith” dans le couplet de la musique « Je danse le MIA » et quelques mois plus tard nous pouvons observer une montée en flèche des ventes de la paire de chaussures. Ce potentiel d’influence a été compris très vite par ces artistes, comme le rappeur Booba qui a été l’un des premiers français à créer sa marque de vêtements à son effigie dans les années 2010. Il a ensuite été suivi par tous les autres artistes qui, dès à présent, ont leur boutique en ligne et l’alimentent à chaque sortie d’albums. 

En parallèle on peut voir que dans les années précurseurs du rap beaucoup de marques de luxe ou de haut de gamme ne voulaient pas associer leur image à celle du rap. Nous pouvons nous appuyer sur la marque Lacoste aux débuts des années 90. Lacoste venait de commercialiser ses premiers survêtements, l’engouement n’était pas spécialement au rendez-vous. Étonnement, la hype autour des produits est apparu chez les breakeurs (danseurs) donc d’un milieu proche du rap. Suivi de près par des rappeurs tel que Arsenik.

Premier album des deux frères en ensemble Lacoste, 1998

Mais la marque a eu peur pour son image et ne voyait pas cela d’un bon œil. Lacostà refuse de collaborer avec le Ministère A.M.E.R, ce qui provoqua un léger déni de la scène urbaine envers la marque. Le retour de Lacoste dans le milieu urbain, date surtout du retour en force des friperies, ces magasins proposent des anciennes pièces de marques à des prix dérisoires. Le complet Lacoste est vite recherché et dans cet essor, le rap va se réapproprier le crocodile. Cette fois-ci la marque va y voir un potentiel économique intéressant, tout en laissant une certaine distance. La marque qui a été longtemps perçue comme l’image de la bourgeoisie, va finalement connaître un amour puissant par les classes populaires. Lacoste est, depuis 2010, de plus en plus porté dans le rap et de plus en plus cité par les artistes. Roméo Elvis va par ailleurs suivre le chemin d’Arsenik en adulant la marque et l’animal qu’elle représente. Lorsqu’il explosa récemment, c’est Moha la Squale qui fut le premier artiste a collaborer avec Lacoste. La collection a par ailleurs été sold out dès le jour de sa mise en vente. 

Rappeur Moha La Squale et sa collection avec Lacoste en 2018

Nous pouvons alors nous demander si c’est un comportement hypocrite, du business ou une prise de conscience. 

L’intérêt soudain du luxe au sein du rap est marqué en 2016 lorsque Dior collabore avec le rappeur A$ap Rocky, suivi d’une fusion entre Yves saint Laurent et Travis Scott ou même S.Pri Noir avec Cartier. Nous percevons que les créateurs ont pris conscience du potentiel d’influence des rappeurs. Tout d’abord car le rap est devenu le genre musical numéro un dans le monde, donc une fenêtre d’exposition intéressante. Mais aussi car le public du rap est réceptif et attaché à l’image des rappeurs. Une grande partie de leur audience est jeune, ils sont plus facilement influençables et en recherche de modèle. Tout cela suscite l’intérêt des marques: elles cherchent à toucher plus de consommateurs, à rajeunir leur public. 

Les collaborations sont toujours plus étonnantes comme le groupe de musique PNL qui dévoile la nouvelle collection du styliste Virgil Abloh dans leur clip AuDD, ancien directeur artistique de la maison Louis Vuitton avant sa mort et créateur de la marque Off-White. 

Les deux rappeurs PNL, entourent Virgil Abloh, 2019, vêtements issu du clip AuDD https://youtu.be/BtyHYIpykN0

Donc cela nous amène à nous questionner sur la valeur de ces relations, ce retournement de situation de la part des marques envers le rap est-il hypocrite ? Cela peut nous donner le sentiment que les marques s’approprient la culture du rap uniquement  pour la tendance. Mais est-ce réellement problématique? Nous pouvons penser que les rappeurs en profitent autant que les marques. En effet elles profitent d’un milieu qu’elles ont longtemps critiqué mais c’est aussi une façon de créer de nouvelles connexions. Mais d’un autre côté est ce que certaines marques de luxe ne seraient pas en train de tâcher leur image envers une partie de leur clientèle plus classique en voulant plaire à plusieurs univers. Car les rappeurs ont une communauté provenant en majorité des classes sociales populaires. Ce phénomène peut augmenter et favoriser la contrefaçon de vêtements de luxe pour être plus facilement abordable, perdre de l’authenticité. Comme nous avons pu le voir avec la maison Tiffany & Co avant d’être rachetée par LVMH en 2020, elle avait tellement baissé ses prix pour être accessible à un plus large public qu’elle en a perdu sa magie. Les prix étaient tellement bas, tel que le porte-clé à 150€ que les clients les plus aisés s’en sont désintéressés, la maison avait perdu son authenticité et son exclusivité. 

Ingrid Chausset Dnmade 15 Jo Février 2023

La musique, un levier de l’apprentissage

On sait depuis maintenant une vingtaine d’années que la musique est un moyen unique d’apprendre, et de développer son cerveau, en effet des neuroscientifiques du monde entier travaillent sur le sujet et il est établi que l’écoute et la pratique de la musique sont un moyen de temporiser l’apprentissage d’autres disciplines.

En 2015, des chercheurs espagnols ont publié dans la revue de la British Médical Society une étude sur l’apparition de la sensibilité musicale in utero. En effet, il apparait qu’à l’écoute d’une sérénade de Mozart connue de tous, appelé « petite musique de nuit » 87% des bébés réagissent de manière significative, et parviennent à percevoir, interpréter, puis retranscrire le rythme par des mouvements de tête ou de pied. On peut considérer dans ce cas que la musique peut être le premier langage du bébé. Mais les humains ne sont pas les seuls à réagir et à apprécier la musique, en effet les rats, eux aussi, sont capables de reconnaitre un rythme et de s’y tenir comme s’ils dansaient. Le lien qui s’établit entre le rat et l’humain qui tous deux sont capables de trouver quelque chose beau est impressionnant.

Au niveau de notre cerveau, la musique ne mobilise pas seulement le cortex auditif primaire, mais également les régions sous-corticales où se modifient nos émotions et s’impulsent les états d’éveil et de plaisir, il est établi que l’activation des aires auditives entraîne la mobilisation de nombreuses autres régions cérébrales : les aires motrices ou associatives visuelles, celles de la mémoire ou encore des émotions. On peut parler d’une « symphonie neuronale » pour reprendre les termes du Professeur Emmanuel Bigand, professeur de psychologie cognitive et responsable du Laboratoire d’étude de l’apprentissage et du développement à l’université de Bourgogne.

On constate chez les musiciens une meilleure capacité à apprendre et à temporiser, la musique étant chez eux une combinaison permettant de fixer dans leur palais mental ce qu’ils auront appris durant leur journée, ce pourquoi les professeurs de musique vous recommandent de pratiquer après le travail ou les cours pour en plus du côté relaxant pouvoir profiter de ces bienfaits. « La musique est un outil qui possède cette capacité très rare d’être utilisable sous deux facettes : relaxation ou stimulation », précise Hervé Platel chercheur en neuropsychologie à l’université de Caen.

La musique est également un lien qui a su au cours du temps réunir les peuples et qui s’est de tout temps réinventé. C’est cette volonté de transmettre un frisson chez l’auditeur qui fait de la musique un art si important.

Luc G. – DNMADe1HO – Février 2023

La renaissance de la Jersey

Image issue d’un tournage de clip de Kerchak

L’histoire de la Jersey

La Jersey club né en 2001 sur EP DAT BUD, le projet de DJ TAMEIL, disc-jockey américain et pionnier de ce style avec Tim Dolla. Ces deux jeunes beatmakers du New-Jersey s’inspirent des sons clubs de Baltimore, eux-même influencés par la House de Chicago. Ils arrivent à créer un nouveau style musical mélangeant le hip-hop et la dance, en ajoutant leurs propres codes, la Jersey Club.

Dix ans plus tard, c’est grâce à Soundcloud, plateforme musicale permettant à n’importe quel artiste de partager son travail avec la communauté, qu’une toute nouvelle vague de beat-makers utilisant ce style voient le jour. Notamment, nous pouvons retrouvé une femme, DJ Uniiqu3, qui fut la première personne à poser sa voix sur un son de Jersey Club, grand pas en avant vers la Jersey drill que l’on connaît aujourd’hui. Grâce à elle, les beat-makers deviennent des artistes d’autant plus complets car ils deviennent également chanteur ou rappeur. Depuis cette nouvelle vague, la Jersey a commencé à passer en radio, ce qui lui a permis de sortir du secteur fermé des clubs de nuits et s’ouvrir au grand public.

La Jersey remise au goût du jour

C’est donc Bendman Rill qui décide de remettre la Jersey au goût du jour et notamment de l’importer dans le monde du rap. Ce fut un franc succès en 2021 et il fut tel qu’il créa un tout nouveau style de musique par la suite : La Jersey Drill.

Kerchak pour LeMonde

Cette catégorie a permis à de nouvelles têtes montantes de la scène française de s’affirmer et de faire une place parmi les artistes les plus écoutés. Par exemple, on peut citer parmi les plus connus Kerchak, Sto ou encore Implaccable. D’autres rappeurs déjà bien connus du public s’y sont aussi essayer comme Gambi ou Key Largo.

Autre élément que l’on retrouve dans la Jersey Drill, hérité de par ses origines, est la danse. En effet, c’est une musique à la base faite pour danser et ces nouveaux rappeurs l’ont bien compris. De ce fait, ces musiques sont très présentes sur le réseau social TikTok, application initialement dédiée à la danse. C’est donc pour cela que ce style musical fait de plus en plus de bruit aujourd’hui, ce qui lui a permis de prendre de l’importance et renaître sous une nouvelle forme.

Comment faire de la Jersey ?

La recette est simple et assez identifiable d’une musique à l’autre. Il faut tout d’abord un BPM aux alentours de 140, les temps doivent être divisés en triolets (3 courtes notes par temps), et surtout des samples de rap, rnb, electro, pop, musique rétro gaming (qui visent l’émotion et les souvenirs du public). Effectivement, la Jersey se base sur des reprises de classiques en tout genre. De plus, il est nécessaire de rajouter beaucoup de sound effect de toutt type en fond. Au niveau du visuel, ce sont des scènes aussi rapides que le rythme de la musique, avec beaucoup de flashs lumineux (attention aux épileptiques) et beaucoup de vfx, particulièrement au niveau des transitions.

Extrait du clip Jersey One de Key Largo

LETESSIER Robin DNMADE Horlogerie 1, Octobre 2022

A la découverte de Section 26

« Ces gens qui ne supportent pas qu’il existe de la musique fantastique qu’ils ne connaissent pas. » Cette citation de monsieur JD Beauvallet (ancien rédacteur en chef des Inrockuptibles), à mon sens, résume bien le sujet abordé ici.

Les Inrockuptibles, Rock & Folk, Magic Mushrooms… si ces fanzines et leur démarche originelle vous parlent, vous serez heureux de parcourir Section 26. Ce qui m’intéresse ici ce n’est pas les sujets que l’on retrouve sur ce blog, qui se rapprochent plus de la pop moderne de Magic que du rock indé des Inrocks originels.

J’ai eu la chance d’assister à une table ronde des membres de l’équipe de ce Webzine à la Rodia de Besançon au sujet de la presse musicale. Composée d’anciens membres des plus grands fanzines français et de nouveaux arrivants, cette équipe se regroupe pour lutter contre l’affadissement de la presse musicale institutionnelle, comme l’avaient fait les Inrocks en 1986. Ces magazines se voulant en opposition à la tendance journalistique du moment, ils sont maintenant des institutions bien en place qui ont perdu de vue leurs objectifs initiaux au profit des intérêts financiers. Le nom de ce webzine est une référence et un jeu de mot évident au groupe Section 25, un groupe que la plateforme défend avec conviction en pied de nez aux médias traditionnels qui ne s’y intéressent pas.

Véritables obsédés de musique, ils sont conscients dès la création du projet que l’âge d’or de la prescription de la presse musicale est derrière eux. L’objectif n’est donc pas de faire du contenu qui s’adresse à tout le monde mais bien d’afficher avec subjectivité des avis tranchés (et tranchants) sur les projets dont ils ont envie de parler. Sans jamais se soucier de l’intérêt que va susciter l’article, ces grandes plumes comme Matthieu Grunfeld ou Etienne Greib, défendent les artistes en lesquels ils croient. Une démarche trempée d’honnêteté et disponible gratuitement qui parlera aux adeptes de découvertes musicales.

Antonin GUERRET – DNMADE 2 Ho – Octobre 2022

Comment deux petits français sont entrés à jamais dans l’histoire de la musique ? 

Thomas Bangalter et Guy-Manuel de Homem-Christo, vont se rencontrer au collège-lycée Carno à Paris en 1986. Ils se trouvent plusieurs passions communes, dont la musique. Ils en écoutent très souvent à tel point qu’ils décident de monter un petit groupe de rock avec un certain Laurent Brancowitz, qu’ils décident d’appeler « Darling’». Ils passent beaucoup de temps chez des disquaires, dont Daniel Dauxerre. Ils vont aller enregistrer et publier leur 45 tours qui est composé de 2 titres ; « Cindy so loud » et « Darlin 2 ». Ce groupe ne fait pas beaucoup de bruit en France, mais un peu en Angleterre, en tout cas assez pour que le magasine Mélodie Maker publie en 1993 un article sur les dernières créations des jeunes, dont celles de « Darlin’ ». Ils vont en faire une critique qui va rester dans la légende : 

« The two Darlin’ tracks are a daft punky thrash called « Cindy So Loud » ( that’s the title and the sole lyric ), and a bizarre fuzz-guitar reading of The Beach Boys’ « Darlin’ ». 

« Punk foireux, punk débile, punk stupide », qui va blesser les deux adolescents et mettre fin à leur petit groupe. Quelques années plus tard, ils découvrent les « ravers », les débuts de la musique techno, c’est nouveau, c’est frais, c’est de leur époque. Ils aiment, ça les inspire, ils vont vouloir explorer cet univers, et créer leur première maquette. Ils font partie de la génération issue de la scène électro-française, en être un de leur meilleur représentant à l’inter-national de ce que les gens ont appelé la « French-Touch ». Lors d’une « rave », d’une soirée, ils vont rencontrer quelques personnes qui gèrent un label écossais Duophonic, et vont leur faire écouter leurs maquettes. Ces derniers sont emballés par le talent et la détermination des deux amis, et en 1994 sort le premier projet, trois titres. Ils commencent à se produire en tant que DJ, et répondent maintenant sous le nom de « Daft Punk » pour faire un hommage à cette critique qu’il avaient reçue quelques années plus tôt. Il y a une effervescence autour d’eux, dans ce qu’ils proposent ; ils ont quelque chose que les autres n’ont pas, une rigueur, une inspiration, une technique. En 1995, tout commence à s’accélérer, on les appelle d’un peu partout, mais surtout ils sortent la musique « DA Punk » qui fait vraiment décoller leur groupe. Elle est jouée et écoutée un peu partout, en Europe, aux États-Unis, et mine de rien, ils ont déjà cette vision de l’international ; de la musique électronique, des titres en anglais, le fait de ne pas signer en France… ils ont aussi cet aspect avant-gardiste de créer leurs musiques dans leur chambre, leur appartement ; ce qu’on pourrait appeler aujourd’hui le « Home Studio » ! 

Leur premier album d’ailleurs, qu’ils vont appeler « HomeWork » justement, va sortir en 1997 et va être distribué dans des dizaines de pays, et se vendre à plus de 2 millions d’exemplaires. Voyant leur notoriété monter, ils comprennent et se rendent compte qu’ils veulent se cacher le visage pour protéger leur vie, leur liberté. Pour conserver leur anonymat, ils n’ont pas encore l’idée des casques à cette époque, car leur succès arrive trop vite. Ils commencent donc à se cacher le visage lors d’interview ou de reportages avec des masques banals qu’ils trouvent dans des magasins. En gardant leur liberté, ils veulent gardent le contrôle. 

Ce contrôle, ils le veulent depuis le commencement. Ils sont indépendants de l’industrie vorace de la musique, mais aussi entre eux ! Thomas Bangalter est le créateur du titre annexe « Music Sounds Better With You » qu’il a mis sous le nom d’un autre groupe créé exclusivement pour ce morceau : « Stardust ». Après l’explosion de leur premier album, ils vont trouver l’histoire parfaite à raconter ; Thomas nous dit « Nous n’avons pas choisi de devenir des robots. Il y a eu un accident dans notre studio. Nous étions en train de travailler sur le sampler quand, le 9 septembre 1999, à 9h09 très exactement, il a explosé. Quand nous avons repris conscience, nous étions des robots. » . Fasciné par toute cette technologie, ils vont décider de s’en imprégner afin d’être faits de métal et de son, tout comme leur musique. Cette décision va avoir plusieurs avantages : 

  • Ils rendent leur image et l’image de leurs albums intemporels
  • Cela les protègent du « star-systèm » qu’ils refusent 
  • Ils gardent 100% du contrôle de leur image
  • Et le choix de la voix robotique et du reste deviennent cohérent avec cette icône de la techno qu’ils représentent 

Anti-systèmes, indépendants, ils deviennent donc des robots qui portent des jugements et des messages sur les êtres humains. Cela renforce leur pouvoir musical et c’est une position, qui artistiquement, est doublement impactante. 

En 2001, ils décident de mettre la barre très haut et sortent leur deuxième album « Discovery ». Leur album (qui est vraissemblablement le plus culte) se vend avec une nouvelle tournure, un nouveau virage dans leur style musical en choisissant de se tourner vers des sons beaucoup plus pop et mélodiques qu’avant. Cependant, ils montrent toujours leur excellente maîtrise du « sampling ».

 

Malgré cet énorme succès, leur nom commence à s’effacer, et les projets qu’il sortent ensuite, comme leur album « Humain After All » en 2005 ou Électroma en 2007, vont beaucoup moins plaire à leur public. Ils décident alors de reprendre la scène et le live, chose qu’il faisaient beaucoup plus avant d’avoir cette notoriété. En 2006, ils commandent à tous les fournisseurs des États-Unis, et payent une vraie fortune des LED, jusqu’à ce qu’il y ait des ruptures de stock, pour créer d’immenses écrans géants lumineux. Ces écrans, ils vont les utiliser lors d’un concert inoubliable au Festival Coachella tout proche de Los Angeles. Ce concert marquera les esprits et redéfinira les codes des représentations musicales publiques, et même les boîtes de nuit jusqu’à aujourd’hui. C’est maintenant vu, revu, ancré dans nos habitudes, mais à cette époque, personne n’y avait encore pensé ; ils décident de mettre une claque visuelle, et une claque auditive en créant de toute pièce un immense remix de leurs trois derniers albums. Les Daft Punk sont de retour pour en mettre plein les oreilles mais maintenant plein la vue. 

Pour ce qu’il s’ensuit, ils vont décider de collaborer avec un orchestre et donc de revenir à cette industrie de la musique qu’ils critiquaient jusque là. En 2013, ils annoncent leur 4ème album : « Random Access Memories ». Ils réalisent leurs rêves de gamins en travaillant avec des grandes figures de la musique et en faisant hommage à de nombreux noms. Les années s’accélèrent ensuite, et ils vont réaliser encore d’autres nombreuses collaborations, pour finalement se séparer le 22 février 2021. 

Après leur annonce par le biais de l’extrait du film « Électroma » ; on peut dire que « la boucle est bouclée ». 

En effet, ils incarnent cette image de robots, de casseurs de codes, d’avant-gardistes, mais en même temps, de rêveurs. Ces rêveurs ont pu passer de samples d’artistes qu’ils admiraient réalisés dans leur chambre, avec qui ils ont fini par travailler des années plus tard. Ils s’apparentent à réaliser un rêve, à l’ambition d’une vie, d’une passion qu’ils ont pu mener jusqu’au bout en imposant leur vision des choses, en restant fidèles à eux mêmes du début à la fin. Nous pouvons les remercier de laisser derrière eux ce bel héritage musical, et d’ainsi nous montrer que malgré le succès, la notoriété, on peut tout à fait faire des choix qui vont, soit, impacter notre vie (positivement ou négativement d’ailleurs ) en gardant nos valeurs, en gardant ce pour quoi nous avons commencé. Ce n’est pas une recherche du meilleur projet, du meilleur tube, de la meilleure idée, mais simplement deux amis qu’on a critiqué avec de la pure méchanceté dès leurs débuts, et qui ont su montrer de quoi ils étaient capables. Cette moquerie qui les a détruits ils l’ont travestie et en ont fait une icône mondiale gravée dans l’histoire de la musique, ce qui est une belle revanche et une belle fin d’histoire en soi.

Esther Loras, DNMADe2Jo, décembre 2022

Comment les Daft Punk sont entrés à jamais dans l’histoire de la musique ?

La plupart des gens connaissent les Daft Punk, mais ne connaissent pas bien leur histoire, ni même l’impact qu’ils ont eu sur le monde de la musique.

Le commencement :
Très jeunes, au lycée les deux parisiens, Thomas Bangalter et Guy Manuel de Homem-Christo forment un groupe de rock en 1992 nommé Darlin. Ils sortent un disque de 45 tours avec 2 musiques dessus. Mais celui-ci n’a eu que très peu de succès. Seule une critique d’un magazine anglais les a qualifiés de «daft punky trash» (punks débiles).  Cela va réellement les décourager. Ils vont donc mettre fin au groupe Darlin par la suite…

Darlin' : lorsque les Daft Punk n'étaient encore que de simples punks  idiots - Toutelaculture
Pochette de Darlin

De nouvelles inspirations :
Une période de remise en question s’installe. Ce qui va leur permettre de découvrir un style différent, notamment les raves, l’électro… Le duo parisien est séduit par ce nouveau genre de musique. Ça les inspire, ils ont envie d’explorer cette nouvelle variété qui n’est toujours pas développée. Ils s’investissent à 100% jusqu’à créer leur première maquette.
Ils rencontrent un label écossais qui va adorer leur maquette et qui, par la suite, publiera leur 1er  trak à une seule et unique condition : ils font ce qu’ils veulent, rien ne doit être retouché, tout doit être authentique.

Thomas et Guy Manuel devront trouver un nom de groupe. Ils décident de reprendre la critique que le magazine anglais leur avait faite auparavant. Les Daft Punk sont créés.

Le premier succès DP:
En 1995, les deux chansons Da Funk et Rollin’n’Scratchin’ sont un réel mélange des styles, et particulièrement à travers leur instrumentation (boîtes à rythmes, synthétiseurs mêlés à des guitares de métal…). Le public anglais, en soif de rave et de violence, accroche totalement à ces sonorités.

Da Funk a été un succès commercial qui leur permettra de s’exporter en Europe. Ce sera le single de leur 1er album “Homework » (entièrement fait dans leur chambre). Homework va être distribué dans des dizaines de pays, et se vendra à plus de 2M d’exemplaires. Les Daft Punk ont très rapidement du succès, ils font partie de cette première génération issue de la scène électro française et en sont l’un de leur meilleur représentant international de ce que les gens vont appeler la « French Touch ».

Couverture de l’album « Homework »

Anonymat synonyme de liberté :
Le duo parisien a toujours voulu être indépendant. Après l’explosion de leur 1er album, ils ont très vite eu l’idée de se masquer. En 1999 ils vont à Hollywood faire appel aux talents de Tony Gardner pour se faire fabriquer un casque sur mesure chacun.

Selon la légende (introduite par Thomas Bangalter lui-même) cette apparence peu commune serait due à un accident : « Nous n’avons pas choisi de devenir des robots. Il y a eu un accident dans notre studio. Nous étions en train de travailler sur le sampler quand, le 9 septembre 1999, à 9h09 très exactement, il a explosé. Quand nous avons repris conscience, nous étions des robots ».

Ce n’est pas un choix par pur hasard, l’image est contrôlée à 100 %. Premièrement, l’image est intemporelle, on ne peut pas mal vieillir dans un casque. Deuxièmement, ça leur permet de se protéger du star-system qu’ils refusent. Enfin ils gardent totalement le contrôle de leur image et le choix de la voix robotique devient cohérente dans l’œuvre de Daft Punk. Ils ont acquis une position artistique très maligne, tout était très réfléchi et les messages étaient clairs…

Daft Punk, le masque, la plume et le génie français - La Libre
Daft Punk et leurs casques

Discovery :
En 2001 ils sortent leur album le plus culte “Discovery en assumant pleinement un style pop, bien plus mélodique que le précédent avec plus de 3M d’albums vendus. Cet album leur permet de vraiment s’affirmer en tant qu’artistes, tout en refusant de collaborer avec d’autres artistes.

L’art du sampling :
Les Daft Punks ont fait partie des premiers à avoir utilisé le « sampling » (échantillon sonore issu d’un enregistrement préexistant, qui est utilisé pour créer une nouvelle œuvre musicale). Une expression littérale de l’avancée des nouvelles technologies qui modifieraient non seulement le son de la musique, mais aussi les méthodes de fabrication et d’expérimentation. Si aujourd’hui plus aucun artiste ne peut se passer de cette technique c’est en partie grâce à eux !

Révolution du live :
A cette époque, dans le milieu de l’électro les concerts en live n’étaient pas ce qui était de plus élaborés. Si aujourd’hui les lives peuvent être des shows à couper le souffle c’est en partie grâce à Daft Punk. En effet, Coachella, qui au début des années 2000 était reconnu comme l’un des festivals les plus populaires du monde, essaya d’avoir Daft Punk. Évidemment, chaque année ils refusent, bien que Coachella augmente le cachet. C’est en 2006 que le duo répond « ok mais on veut l’argent avant car on en a besoin pour le show » Coachella accepte. Ils vont par la suite travailler dans l’ombre sans prévenir personne. Ils vont dépenser tout l’argent perçu par le show en faisant appel à tous les fournisseurs de LED des États Unis jusqu’à la rupture de stock. En 2006 les LED n’étaient pas communes comme aujourd’hui, personne n’avait vu un écran géant de LED. C’est ce mouvement-là qui a redéfini les codes des concerts, boîtes de nuit…d’aujourd’hui. Tout en préparant un mix de leurs 3 albums en 1 set unique. Le show était aussi bien réussi visuellement que auditivement Il restera ainsi gravé à jamais dans l’histoire de la musique et de Coachella. Il s’en suivra ensuite un album live, une tournée mondiale, 2 nominations aux Grammys…

Ouverture à la collaboration :
Ils ont passés leur vie à sampler des morceaux des 70’, c’est ce qu’ils aimaient avant tout. Toutefois ils sont désormais prêts à contacter des artistes pour pouvoir collaborer avec eux (Kanye West, The Weekend, Stardust, Parcels…) . En 2013, lorsqu’ils sortent leur 4ème album  “Random Access Memories, ils teasent leur premier single dans un lieu symbolique pour eux : Coachella avec notamment la présence de Pharrell William. Cette prestation et ce morceau resteront emblématiques dans le monde musical. Ils repartiront avec 5 Grammys pour la musique et leur live (avec Stevie Wonders). Les petits Français ont réalisé leurs rêves progressivement tout en ayant eu le contrôle du début à la fin! Ils sont uniques. Et produisent leur musique sans faille

La fin d’une belle histoire :
Pour terminer, les Daft Punk se sont séparés le 22 février après vingt-huit ans de carrière et quatre albums. Le duo n’a pas seulement révolutionné la musique populaire à travers un nouveau modèle esthétique, mais a su redéfinir les relations entre les artistes et l’industrie musicale. Tout en imposant leur vision des choses, ils sont restés fidèles à eux même du début à la fin. Ainsi ils ont aidé le genre électronique dance/music à devenir populaire et davantage streamer. Leur musique a inspiré beaucoup de jeunes talents tels que Disclosure, Martin Garrix, Dj Snake, Avicii, Zedd…

Les deux légendes Thomas Bangalter et Guy Manuel sont rentrés à jamais dans l’histoire de la musique !

À voir : une vidéo complète d'un concert des Daft Punk en 2007 fait surface
Performance Alive en 2007

Rollin Clara DNMADE 1HO – Oct 2022

La Eighty’s et Toute ses Spendeurs

À la sortie des années 70, il y a les années 80, une décennie légendaire dans beaucoup de domaines !

Pourquoi le passé serait-il mieux que le présent ? Il s’agit en effet d’une question difficile pour des gens qui n’ont pas vécu ce fameux « passé » de la funk et de la coupe mulet, de la Delorean et celle de Rocky.

Sous le biais de la richesse musicale et des photos colorées alléchantes de cette époque, il aurait été amusant de vivre les bons moments du passé auprès de la jeunesse de nos ancêtres les plus proches : nos parents.

Le Cinéma :

MIAMI VICE - Petite lucarne & Grand Ecran
Les Détectives Sonny Crockett et Ricardo Tubbs de l’incroyable série Miami Vice de 1984

Aujourd’hui, nous sommes plutôt cinématographiquement sur la perfection, plus le droit au moindre défaut et ceci avec des thèmes violents et horrifiques. Malheureusement, ceci est un régal visuel pour les amateurs des salles aux grands écrans, mais, n’est ce pas une véritable souffrance de produire de telles œuvres qui refoulent l’imperfection du monde ? Cette concurrence acharnée entre chaque entreprise ne soutiendrait-elle pas inhumanité, la pression, la dépression et la surconsommation ? La beauté est, pour beaucoup de cas un cache misère, surtout pour  les réalisations destinées aux petits Bout’choux si on peut citer Disney. 

La Zik :

Du côté musical, l’évolution des modes de loisirs a bien fait changer les choses. Le Smartphone, en 1980 ?! Smart quoi ?! Ça n’existait pas, donc il fallait s’occuper autrement en sortant les instruments de musique avec les amis par exemple. Et leur loisir là, quand on écoute du Rock des années 80, on se rend bien compte qu’il a porté ses fruits  ces fameux musiciens, si on peut citer Bon Jovi, Toto,…, qui avait un niveau et une inspiration hors norme, surtout avec l’aménagement des sons synthétiques liés au tout début de l’ère de la haute technologie.

En Tournée Avec de Bon Jovi Dans Les années 1980 ⋆ Photos historiques rares - Et l'histoire derrière eux ...
Le groupe de Rock Bon Jovi dans les années 80

Maintenant, et bien ça n’a plus l’air d’être une vrai passion pour les artiste de rap. On produit tant qu’il y a du « fric » à se faire dans les poches. De toute façon, les artistes de rap nous l’ont tellement raconté à travers leurs écrits mélodiques que c’est un argument qui n’a même plus besoin d’être souligné pour comparer cela avec les génies d’il y a quarante ans. Plus besoin de se « casser le cul » pour percer, grâce à cette recette de cuisine qui se nomme l’influence, qui sent très très fort dans la jeune société.

Julien K. – DNMADe1 Ho – Avril 2022

Faut-il distinguer l’homme de l’artiste ?

Certains diront que la séparation homme/artiste est indispensable. Prenons exemple sur l’art musical qui est un milieu parsemé d’artistes pouvant être aussi talentueux que détestables. Quant au public, il n’est pas clair quant à l’écoute de ceux-ci et usent d’arguments bancales pour se justifier.

Kodak Black, xxxtentacion, 6ix9ine, R.Kelly, Nas, et tant d’autres. Tous au cœur d’affaires parfois criminelles, mais tous de talentueux artistes malgré tout, des célébrités notoires ou des piliers culturels.

Alors que faire en tant qu’auditeur ? Il est simple de dire qu’il faut séparer l’homme de l’artiste. Mais ne serait-ce pas cautionner de manière indirecte leur mode de vie, leurs actes ? Doit-on dissocier l’artiste de sa création ou bien prendre l’individu dans sa globalité ?

Pourquoi séparer l’oeuvre de l’artiste ?

Si l’on part de ce principe qu’il faut dissocier le créateur de la création, reste à savoir pourquoi faudrait-il faire une séparation, alors même que l’on ne le fait pas lorsqu’il s’agit d’un simple individu (citoyen lambda). On ne le fait pas car le concept « d’art » se répand dans l’inconscient collectif et octroie une place d’honneur à l’individu devenu un artiste.

Faire de l’art ne serait donc plus considéré comme un « métier », mais plutôt comme un « honneur, quelque chose de sacré ». De ce fait, on pardonnera toujours plus facilement les faux pas d’une star mondiale que les dérives d’un individu lambda puisque l’on se forcera à marquer une séparation nette entre l’artiste et son œuvre.

L’humoriste Blanche Gardin se moquait d’ailleurs de la clémence du jugement réservé aux artistes à l’occasion de son passage aux Molières : « Parce qu’il faut savoir distinguer l’homme de l’artiste… Et c’est bizarre, d’ailleurs, que cette indulgence s’applique seulement aux artistes… Parce qu’on ne dit pas, par exemple, d’un boulanger : ‘Oui, d’accord, c’est vrai, il viole un peu des gosses dans le fournil, mais bon, il fait une baguette extraordinaire.’ ». Cette phrase montre avec force cette immunité dont les artistes bénéficient.

A force de répandre l’idée selon laquelle l’œuvre d’art est neutre, sans valeurs morales ou immorales, les artistes pensent pouvoir dire ou faire ce que bon leur semble. Du moment qu’ils sont des artistes, ou encore des influenceurs, ils seront préservés des lois morales. A l’ère du numérique et de l’omniprésence des réseaux sociaux, devenus les principaux vecteurs de l’indignation populaire, tout va très vite, on apprend une information, on se choque, et sans réfléchir en amont, on réagit aussitôt. En ce qui concerne les artistes, tout s’arrange avec le temps, comme si leur statut d’artiste leur permettait de subir qu’une simple colère éphémère plutôt qu’un déferlement de haine et de révolte. Il faudrait pourtant pouvoir confronter sa passion (donc ici l’écoute de la musique) à la raison commune (jugement de la moralité de l’artiste).

Et si on commençait à assumer au lieu de se chercher des excuses ?

Lorsque l’on veut séparer le créateur de sa création, cela passe par une phase d’acceptation du mode de vie de l’artiste en question. Parler d’écoute ou de « vues », revient à parler de consommation et donc de revenus. Êtes-vous en accord avec le fait de donner de l’argent à un criminel, que ses actes soient présumés ou avérés ? Le fait que l’individu soit un artiste doit-il être pris en considération dans votre jugement ?

Si la réponse est oui, alors assumez le pleinement. Assumez de cautionner indirectement les violences, et de négliger l’intégrité mentale des victimes. Vous assumerez de ne pas prendre en compte ses actes tant qu’il fait de la bonne musique.

Faire la séparation entre l’artiste et l’œuvre est notre droit le plus légitime, mais que l’on tergiverse pour affirmer notre avis en disant des phrases du genre : « Il n’a pas été jugé », « On n’est pas certain », « La victime aurait retiré sa plainte », est absolument inconcevable moralement. Il ne faut pas chercher à s’auto convaincre que notre décision est intelligente et raisonnée mais plutôt affirmer, assumer nos choix. Il est par contre important de marquer une différence entre un condamné ayant purgé sa peine et un artiste en cours de jugement. Le premier a payé pour ses crimes tandis que le second n’est pas encore sûr de d’être condamné. Pour autant, les crimes sont intemporels tout comme la condamnation morale. Un individu ayant purgé sa peine peut reprendre ses activités, voyager, monter sur scène et faire des apparitions médiatiques; l’individu reprend possession de ses droits et cela lui permet de reprendre sa vie là où il l’avait laissée.  Le public est confronté à un choix : continuer à condamner l’artiste moralement ou le pardonner et le laisser reprendre sa vie.

Si l’on condamne l’acte en question comme immoral, l’artiste a tout de même le droit de vivre sa vie sans être constamment pris à partie pour son passé et subir un déferlement de colère à chaque apparition médiatique. Néanmoins, les auditeurs ont aussi le droit de continuer à voir en lui une ordure. La justice se doit d’être impartiale mais le public est quant à lui libre de ses choix.

Si l’on décide de se foutre royalement des crimes commis et donc de contribuer aux finances de l’artiste, indirectement, il faut l’assumer et ne pas se cacher derrière un déni ou une mauvaise foi. Il ne faut pas oublier les crimes d’un individu dès lors que c’est un artiste génial, et ouvrir les yeux quand il s’agit d’un créateur quelconque. Seule une loi morale stricte pourra démanteler ce statut intouchable d’ « artiste ».

Je vous laisse le soin de consulter mon précédent article et de vous demander, dans le cas de Polanski, si on doit ou si on peut faire la distinction entre l’individu et son art.

 https://lewebpedagogique.com/mortofilo/2021/12/23/une-peine-derisoire-de-42-jours/ 

BRIDAY Lisa DNMADEJO1 Février 2022

Le Gangsta Blog

Passionné depuis mes 9 ans par les plus grandes pointures du Gangsta-Rap, j’ai décidé d’orienter le sujet de cet article sur des histoires qui ont traversé mon  enfance.

Le Rap est un style de musique très généralement abordé pour des textes provoquants, abordant des thèmes tels que la violence, la drogue, la criminalité, la prostitution, les armes, le racisme, …, et j’en passe !

YG, Schoolboy Q Postpone Music After Nipsey Hussle's Death
Nipsey Hussle, Rappeur de Los Angeles décédé par balle le 31 Mars 2019 devant sa fille par une de ses connaissance affiliée également aux gang des Crips

Los Angeles, très réputée dans le monde pour son industrie cinématographique, connait depuis un demi-siècle un taux de criminalité élevé, de la vermine, des hors-la-loi entièrement déterminés à casser les codes imposés par la société Américaine.

Pourquoi ceci, à cet endroit pourtant si légendaire ?

Les Gangs (En particulier les Crips) :

Les Etats-Unis, historiquement liés à l’esclavage de la population africaine, se sont servi de cette main d’œuvre pour fonder la richesse du pays tel qu’on le voit aujourd’hui. Mais cette puissante richesse est synonyme de colonisation et de maltraitance.

https://i.la-croix.com/x/smart/2020/10/20/1201120375/nombreuses-images-darchives-documentaire-retrace-naissance-mouvement-plonge-lAmerique-annees-1960_0.jpgDans les années 1960 En Californie, de fortes tensions entre blancs et noirs se font remarquer. La rébellion débute et on retiendra la fondation de la Black Panthers Party* en 1966, qui est un moment clé lié à l’histoire des gangs.

* : Mouvement révolutionnaire créé par les Black Panthers, un rassemblement d’Afro-Américains qui se sont battu pour l’égalité des « races » et pour lutter contre la violence des forces de l’ordre envers les personnes de peau noire.

En 1969, Tookie Williams et Raymond Washington associent leur groupe pour fonder le gang des Crips qui, à la base, servait à protéger les gens du quartier des menaces extérieures tels que la police et les bandes délinquantes des autres quartiers. Leur haine pour la société les a menés à monter en puissance via l’illégalité avec le Racket, l’obtention et le trafic d’arme à feux, le crime,…

Raymond Washington, l’un des deux co-fondateur n’aurait jamais voulu que la violence de son propre gang dépasse le stade du combat à main nue et se fasse avec des pistolets et des fusils. Des gens pensent d’ailleurs qu’il aurait été assassiné par une de ses connaissances appartenant au gang, refusant le bridage que Washington voulait imposer à son union.

Il faut croire que l’arrivée des combats armés viendrait des Pirus (première grande famille des Bloods), qui s’en sont servi lors d’un combat contre les Crips afin de compenser le défaut du nombre de membres affiliés.

Bloods & Crips | Spotify
On peut voir ici une intéressante distinction entre les Crips et les Bloods. Le Bleu et le Rouge. A l’époque où la rivalité était a son apogée, si un Crip se vêtait d’une affaire avec un petit détail de la mauvaise couleur, il mettait fortement sa propre vie en danger, au risque de se faire tuer par ses propres frères.

Pablo Escobar a démocratisé l’exportation de la cocaïne sur le marché noir des Etats-Unis et les gangs ont profité de cette opportunité en entrant dans le business. Les Gangster ne sont ni cuisiniers, ni pâtissiers mais connaissent une recette qui va leur permettre de se faire encore plus de monnaie qu’ils nomment « Crack« *.

*: Cocaïne mélangée au Bicarbonate. Les deux ingrédients sont insérés dans de l’eau bouillante. Dès que l’eau est évaporée, le résultat se trouve au fond de la marmite. Cette nouvelle drogue est plus abordable financièrement pour les consommateurs.

Le Rap :

Après le Blues et la Funk, Le Rap vient à nous, Européens,  comme une puissante vague depuis la fin des années 80. Ce style, normalement originaire de la East Coast (New York), traverse le continent Nord-Américain d’Est en Ouest direction Los Angeles. Les Crips, Les Bloods, à ce moment très puissants et fortunés expriment leur vie dans le « Mic » (Micro) et il faut croire que ça a marché. 

Le monde entier connait alors aujourd’hui l’épopée de ces gangs grâce à la musique. C’est cette musique qui m’a permis de me faire prendre connaissance de ces histoires aussi passionnantes que malsaines.

Julien KOLLY, DNMADE1HO – Fév 22

 

 

 

 

Les Red Hot sont de retour !

Mais si ! Vous savez ! Le groupe de rock emblématique des années 80, effrontés, adeptes de concerts psychédéliques. Eux qui ont révolutionné le rock en y ajoutant une touche funk, électronique. De folles balades d’amour et des univers renversants de jeux vidéos.

Après 6 ans d’absence le groupe est de nouveau ensemble et surprise ! Ils nous préparent un nouvel album pour avril 2022. Intitulé Unlimited Love il comporte 17 titres, et s’annonce prometteur grâce au retour de John Frusciante le guitariste qui a largement participé aux succès du groupe (By the way, Blood Sugar Sex Magik).

On espère y retrouver l’esprit Red Hot des grandes heures, mélange de rock funk, rock psychédélique et leur touche de musique électronique reconnaissable entre toutes.

Pour vous donnez un avant-goût voici le premier single de l’album : https://youtu.be/OS8taasZl8k

M. Nicol – DNMADe 1HO – Fév 2022

Cosmo, la guitare qui joue juste

Avec son design minimaliste, l’entreprise allemande Verso à complètement réinterprété l’instrument.

Le principe ? Une feuille de métal courbé en guise de corps, un manche faisant office de poutre pour la rigidité et des micros aimantés. Mais la réflexion est bien plus pertinente. Pour commencer, la forme général du corps est inspiré des guitares classiques, forme qui a prouvé son confort puisqu’elle est inchangé depuis près de 200 ans. Ce corps est découpé et plié pour faire office de cordier (pièce traditionnellement rapporté) et accueillir les agréments standard d’une guitare électrique. Le métal est couvert d’un traitement à base de poudre, pour un rendu comparable à la peinture mais qui sera bien plus résistant au choc, qui ne s’écaillera pas et qui se patinera au cours de son utilisation. Pour continuer sur les standards qui ont fait leur preuve les 7 couleurs disponibles font partie du nuancier RAL. Le résultat de l’utilisation de cette feuille de métal c’est également un poids de 2,5 kg soit 2 kg de moins qu’une Fender Stratocaster (guitare électrique la plus vendue au monde). Le manche est en une seule pièce, entièrement usiné en machine à commande numérique, avec un choix entre 4 essences de bois, 3 types de frets, 2 types de mécaniques Schaller (marque référence) et 3 formes et 2 courbures de manches. L’ensemble ne tient que par une seule vis, le corps se glisse dans le manche et la vis ne fait que verrouiller le tout. Ce tout est sonorisé par des micros maisons, aimantés, interchangeables et mobiles. 6 micros nous sont proposés, en 4 finitions chacun, ils se connectent à l’instrument grâce à un câble, ce qui permet de positionner le micro de son choix à l’emplacement désiré.

Et le son ? De prime abord, on  s’attend à un son très métallique avec des aigus qui piquent mais en réalité c’est un son très chaud et dynamique qui en sort. Le réel génie de ces instruments c’est la liberté de pouvoir changer de son en quelques secondes, de passer d’un son rond à un son claquant sans changer de guitare. C’est en somme le choix de ne renoncer à rien.

Ancien étudiant de design de produit, Robin Stummvoll nous offre une version on ne peut plus actuel de la guitare. Une conception très logique et rationelle pour une utilisation irréprochable. Sa formation de designer a directement impacté ses produits mais aussi son site et ses packagings avec une esthétique travaillée dans la même philosophie que ses instruments. Des instruments avec une grande qualité de finition grâce à un fonctionnement artisanal en Allemagne. C’est un régal pour les yeux et les oreilles et d’une philosophie qui ne peut que donner envie d’en faire l’expérience.

Antonin GUERRET – DNMADE 1 Ho – Janvier 2022