Last Train on the road

Depuis le 11 novembre 2021 le groupe de rock Last Train est en tournée en Europe.

Le groupe originaire d’Altkirch, en Alsace se forme en 2007 quand Jean-Noël, Julien, Thimothé et Antoine se rencontrent au collège. Rapidement, ils composent leurs propres morceaux et se produisent dans les bars alsaciens. C’est entre 2015 et 2017 que leur carrière commence en assurant plus de 250 concerts en Europe mais aussi en Asie et aux États-Unis. Tournée ponctuée par la sortie de deux EP, The Holy Family (2015) et Fragile (2016), plusieurs prix comme les Inouïs du Printemps de Bourges et la sortie de leur 1er album Weathering, le 7 avril 2017.

Le quatuor aillant dès le départ une démarche d’indépendance, il dirige aujourd’hui son agence de production et de diffusion de concerts, Cold Fame, ainsi que son propre festival, La Messe de Minuit.

The Big Picture

Inspiré depuis toujours par des grands noms du rock comme Led Zeppelin, Last Train est également en perpétuel recherche d’élégance. Très inspiré par les musiques de films (Howard Shore) et de style néoclassique (Ólafur Arnalds), c’est en 2019 que sort leur 2nd album The Big Picture, très ancré dans cette recherche d’élégance et se rapprochant du rock alternatif. Avec par exemple l’intervention de

Lien du Documentaire

l’Orchestre symphonique de Mulhouse. L’élaboration de cet album à fait l’objet d’un documentaire entièrement réalisé par Julien Peultier, le guitariste.

Le 12 novembre 2021 j’ai eu la chance d’assister au 2nd concert de leur tournée à La Rodia de Besançon. Un show intense, mêlant calme et euphorie, avec comme nouveauté la présence d’un piano sur la scène avec lequel Jean-Noël Scherrer, le chanteur, nous offre des moments de grande mélancolie. La grande nouveauté de cette tournée c’est l’interprétation d’un morceau exclusif d’une vingtaine de minutes, How Did We Get There ?, qui s’inscrit complètement dans le rock alternatif. Avant de commencer le morceau M. Scherrer nous a confié

Live How Did We Get There ?

que leur ancien label avait empêché la diffusion de ce titre, du clip et des disques qui était prévu avant le début de la tournée. Une situation qui n’a heureusement pas compromis leur tournée et qui ne devrait pas s’éterniser. Le morceau a tout de même été filmé en live à plusieurs reprises.

Antonin GUERRET – DNMADE 1 Ho – Novembre 2021

Quand la musique s’engage pour autrui

C’est bien connu on a tendance à suivre les conseils et les recommandations de nos idoles, ce phénomène est d’autant plus visible aujourd’hui avec les influenceurs. Mais là n’est pas le sujet, ce qui m’intéresse c’est quand les artistes utilisent leur célébrité pour récolter des fonds pour aider la population notamment lors de concert de charité.

Nous allons remonter le temps de 50 ans nous sommes le 1 août 1971, environ 40 000 spectateurs assistent au premier grand concert caritatif. Après que le cyclone de Bhola a dévasté le Bangladesh en novembre 1970 et fait environ 500 000 morts, soit le cyclone le plus meurtrier de l’histoire, une guerre civile éclate le 26 mars 1971 qui durera jusqu’au 16 décembre 1971.

Mis au courant de la situation de ce pays par son ami Ravi Shankar, l’ex Beatles George Harrison décide d’utiliser sa célébrité pour pouvoir les aider d’abord en écrivant la chanson Bangla Desh puis en créant un concert qui réunira les deux musiciens cités ainsi que Ringo Starr, Eric Clapton et Bob Dylan entre autres. Grâce à ce double concert, qui engendrera un film et un triple album qui se hissera à la première place aux États Unis ils réussiront à récolter entre 8 et 10 millions de dollars. Pour la première fois à cette échelle des artistes se réunissaient non pas dans leurs propres intérêt mais pour ceux qui en avaient vraiment besoin, en sensibilisant le public à des problèmes politiques et en leur donnant le pouvoir de changer les choses.

Mais je doute qu’en vous parlant de concert caritatif le nom du concert for Bangladesh vous soit venu à l’esprit en premier, par contre si je vous dit Live Aid cela devrait déjà davantage vous parler.

Le 13 juillet 1985 Bob Geldof organise lui aussi un double concert mais dans deux pays différents à Londres en Angleterre et à Philadelphie aux États Unis. Les concerts seront retransmis en direct à la télévision dans le monde entier dans 150 pays et regardés par environ 2 milliards de personnes, sur place. 72 000 sont à Londres et 89 484 sont présents à Philadelphie. Cette fois 70 artistes répondent présents pour vaincre la famine en Éthiopie dont Elton John, U2, Paul McCartney, Madonna, Dire Straits, David Bowie, Led Zeppelin dont les membres restants se sont réunis pour l’occasion, sans oublier la célèbre performance de Queen, on retrouve aussi Bob Dylan et Eric Clapton. Ils réussiront à récolter 127 millions de dollars. Comme ce fût le cas pour Bangla Desh, certains artistes ont écrit une chanson pour aider à récolter des fonds quelques mois auparavant. En Angleterre ils chanteront « Do they know it’s Christmas ? » tandis qu’aux US ils enregistreront le très célèbre « We are the World ». Toutes ces chansons sont les premières d’une longue lignée qui permettront d’aider certaines causes mais elles ne mènent pas toutes à des concerts de cette ampleur.

Ils y en a eu d’autres entretemps mais ils ne connaîtront pas le même impact médiatique, jusqu’au 25 septembre dernier et vous en avez forcément entendu parler. Le Global Citizen Live, 50 ans après le concert for Bangladesh, 8 concerts ont été organisés dans 8 pays différents : Paris en France, New York et Los Angeles aux États Unis, Lagos au Nigeria, Rio de Janeiro au Brésil, Londres en Angleterre, Sydney en Australie et Bombay en Inde, d’autres spectacles ont été organisés dans d’autres pays encore. Le tout est diffusé dans le monde entier, à la télévision et sur internet durant 24 heures, cette fois la liste des artistes est vraiment longue. Ces concerts ont pour but de vaincre la pauvreté, défendre la planète et exiger l’équité notamment par rapport à la lutte contre la Covid 19.

Ces artistes mettent à profit leur notoriété dans un but désintéressé laissant leur égo de côté pour la bonne cause. Grâce à ces actions, des problèmes humanitaires, dont on ne parlait pas vraiment dans les médias, ont été mis en lumière. A travers eux les « simples gens » peuvent aider à faire changer les choses, sinon nous n’aurions pas eu le même impact auprès des dirigeants de ce monde. Ces événements prouvent qu’après une crise sanitaire qui commence à refluer, dans notre monde à la dérive menacé par le réchauffement climatique, toujours touché par la famine dans les pays pauvres, les artistes sont toujours là pour aider à nous ouvrir les yeux, à faire pression sur les gouvernements, ainsi qu’à nous pousser à changer pour créer un avenir plus juste pour tous et vivre dans un monde meilleur.

Marine Chardigny DNMADE 2 Bij Octobre 2021

Orelsan, un rappeur vraiment perdu d’avance ?

En ce mois d’octobre 2021, Amazon prime nous a fait une petite surprise. Et quoi de meilleur pour ces vacances d’octobre qu’un reportage exclusif sur l’histoire d’un des rappeurs français le plus populaire mais aussi le plus haï, Orelsan ?

En effet, comme la plupart d’entre vous le savent déjà, Orelsan ou plutôt Aurelien Cotentin de son vrai nom, était un gars comme les autres qui vivait non loin de Caen en Normandie. Cependant, deux choses le passionnent, s’éclater avec ses potes et rapper. C’est comme ça qu’il va s’entourer de potes qui partagent la même passion que lui : Gringe, Ablaye et Skread. Ensemble, ils vont construire un empire, mais à ce moment là, c’est presque « perdu d’avance ».

Dans ce fabuleux documentaire, filmé par Clément Contentin, le frère d’Orelsan, ce dernier va nous emmener dans les coulisses de la vie de son frère. De son appart en bordel aux plus grands zéniths, en passant par son boulot de gardien d’hôtel, vous pourrez tout savoir sur son état d’esprit, ses motivations mais aussi ses difficultés personnelles, car le chemin pour devenir un des rappeurs français les plus populaires n’a pas été une ligne droite.

Dans ce reportage autobiographique, vous en apprendrez plus sur Skread, son beat maker et ami, sans qui rien de tout cela n’aurait été possible. Mais aussi vous pourrez voir des exclus de tournages de clips, des infos inédites sur ce que pensaient les maisons de disques, les labels, et les radios, et d’autres chanteurs sans oublier des éléments de la vie d’Orelsan dont j’ignorais l’existence.

Au cours de l’histoire, Clément y apparait comme narrateur. Toujours planqué derrière sa caméra, il filme à toutes les occasions son frère et ses potes dont il est le plus grand fan. A ses débuts, Aurélien n’est pas très à l’aise avec ses sons. Il aime enregistrer mais déteste s’écouter, surtout en dehors de son appartement. Il serait même capable de buter son CD.

Après la déception de son premier album, gâché par une haine nationale à l’encontre de l’un de ses titres « sale pute », Orelsan a failli tout arrêter et retourner dans l’hôtellerie plier des serviettes. Mais heureusement pour nous, comme ils le disent encore aujourd’hui : « ce n’est que le début » et ils avaient raison !

Il gardera cet état d’esprit pendant longtemps avant de se révéler comme un nouvel homme plus sûr de lui et plus charismatique lors de la sortie de son 2ème album « le chant des Sirènes », c’est à cet instant que tout bascule et que l’époque où il était perdu d’avance est révolue.

Depuis cet instant Orel n’a pas cessé de travailler : une mini-serie « bloqué » avec son pote Gringe, deux albums en duo avec lui, un film avec ses potes et sa grand mère, une marque de vêtements, les tournées mais aussi le doublage de la version française de « One Punch Man » ainsi qu’un autre album suivi de son épilogue et de nombreuses collaborations, découvrez comment ce travailleur acharné s’est révélé à lui-même tout en gardant ce même célèbre coup de barre depuis ses quatorze ans. Et il ne compte certainement pas s’arrêter là.

Si vous êtes un fan, ou si vous appréciez l’univers d’Orelsan, je vous invite à voir ce documentaire rempli d’humour, d’émotions et de vérités qui vous intéressera forcément. Et, au contraire,  si vous êtes toujours réfractaire à sa musique, je vous conseille d’aller jeter un coup d’œil à son histoire et son parcours pour, je l’espère, découvrir les différentes facettes de ce rappeur méritant mais aussi touchant. Je vous laisse également le plaisir de vous intéresser à ses différents albums et titres pour, peut-être, retrouver les quelques phrases déposées au cours de l’article.

Gaudin Killian – DNMADE 2 Horlo – 26.10.21

 

« Le classico organisé » un nouveau succès ?

Dans son album « 13 organisé » sorti le 15 août 2020, Jul (julien Mari) avait réussi à rassembler 50 rappeurs Marseillais sur un seul et même disque.

Résultat d’images pour le classico organisé

Avec le succès de son premier album du genre, Jul a décidé de regrouper une nouvelle fois des rappeurs pour réaliser quelque chose d’inédit :  un triple album « Classico » regroupant des rappeurs de Marseille et de Paris. Il a présenté cet album et les artistes qui y ont participé lors du match de football entre les deux clubs rivaux l’Olympique de Marseille et le Paris-Saint-Germain, « classico » du football français. C’est une première pour un artiste français de dévoiler les informations sur un album tant attendu dans un stade de football, encore plus dans celui de Marseille connu pour son ambiance tendue.

Ce nouvel Opus est une nouveauté artistique qui contient 30 chansons et plus de 150 artistes Marseillais et Parisiens. Jul a réussi le pari de réunir des rappeurs originaires des deux villes les plus rivales de France. Il démontre avec cet album et ce concept que tout le monde peut se regrouper en dépit des rivalités et qu’au final, la musique rassemble quelle que soit son origine. Ils sont unis pour créer sans doute l’album de l’année de rap Français.

 ImageL’album sort le 5 Novembre et est déjà énormément attendu par les fans.

Jul va-t’il réussir à faire mieux que l’album « 13 organisé » qui est certifié de platine avec 20 070 ventes en une demi-semaine?

Jules C. – DNMADe1 – Oct. 2021

Pour ne pas seulement parler des femmes mais aussi les entendre

Les femmes sont à l’honneur dans “Mesdames” de Grand Corps Malade

« Pour ne pas seulement parler des femmes mais aussi les entendre ! ».

Dans son nouvel album Mesdames, Grand Corps Malade rend hommage aux femmes (Véronique Sanson, Laura Smet, Louane, Camille Lellouche… ), il nous offre neuf duos avec des chanteuses francophones pour dénoncer harcèlement sexuel et inégalités.  

La voix des femmes portée par la voix d’un homme, celle reconnaissable entre toutes, la voix grave et ponctuée de Grand Corps Malade. Le « slameur » français, que l’on connait pour ses textes engagés, met son flow au service de l’égalité femme-homme. Et pour se faire, il a choisi de s’entourer de chanteuses ou plutôt de les accompagner, pour leur laisser la place.

Dans le titre « Pendant 24h« , élaboré avec Suzane, un homme et une femme échangent leur vie. Le tempo atypique et les thèmes abordés font qu’on se croirait dans l’univers de la chanteuse, qui dénonçait le harcèlement de rue dans son morceau « SLT ». Des propos parfois choquants, mais qui font malheureusement partie de notre quotidien.

« Je sortirai en jupe quelques instants dans les transports  

Pour comprendre l’essence même du hashtag balance ton porc »

Pour ce titre « Mesdames » l’unique titre en solo de l’album, on repart un registre déclaratif de la part de Grand Corps Malade qui exprime son admiration pour les femmes et leur combat jour après jour.

« La femme est l’avenir de l’homme, écrivait le poète. Eh ben, l’avenir s’est installé et depuis belle lurette »

Citant Rosa Parks, Simone Veil, Angela Davis ou Marie Curie, l’artiste remercie les mères, les caissières ou les docteurs, et applaudit la « force, courage et détermination » des femmes. Impliqué dans la cause des femmes, Grand Corps Malade apporte également son soutien à la libération de la parole :

« Et si j’apprécie des deux yeux quand tu balances ton corps, j’applaudis aussi des deux mains quand tu balances ton porc « .

 

CRETENET Amandine – DNMAD1 – Horlogerie

 

Un évènement à l’horizon

Cette nouvelle année 2021 ne s’annonce pas comme l’année du bonheur, le réchauffement climatique qui ne s’arrête pas, la crise du Covid-19 qui persiste, les camps de détention des Ouïghours ou encore les violences policières fréquentes aux États-Unis sont des exemples qui témoignent la difficulté avec laquelle nous allons devoir traverser ces 365 prochains jours. Et pourtant, cette année va être embellie par l’arrivée d’un nouvel événement, un nouvel album ! Cet album ne redonnera probablement pas le sourire, à cause de la tristesse qu’il devrait dégager, mais il sera (selon moi) un tournant dans le slam français. Dans la liste complétement subjective que je me suis faite, il rejoindra le top des albums de slam français qui est pour l’instant mené par Grand Corps Malade et son album « Enfant de la ville » sortie en 2008. Si je me permets de défendre autant un projet qui n’est pas encore sorti, c’est que je dois avoir de bons arguments, ne vous en faite pas, j’en ai assez pour que je ne sois pas le seul à attendre cet album avec impatience. 

L’album « L’horizon des évènements » à été annoncé en même temps que la sortie d’un premier extrait sur YouTube (ainsi que sur toutes les plateformes de streaming) avec un titre qui porte le même nom que l’album. Son auteur ? Un  humoriste, acteur, scénariste et réalisateur français, autrement dit, c’est Kyan Khojandi ! Après la série a succès Bref, le spectacle Pulsion, la réalisation de la série Bloqué (jouée par les rappeurs Orelsan et Gringe) qui a donné naissance à la série Serge le Mytho (avec comme comédien principal Jonathan Cohen) et une série de podcasts nommées Un bon moment, Kyan annonce un premier album en total indépendance. Je doute qu’il y ait beaucoup d’autres personnes aussi polyvalentes en France, car en plus de cette polyvalence, chaque projet à rencontré en franc succès autant au niveau de la critique que du public. 

Le point commun entre tous ses projets, c’est qu’ils s’inscrivent dans un registre humoristique, même si parfois, ils traitent des sujets sociologiques (notamment dans la série Bref). Cette fois-ci Kyan sort de sa zone de confort et décide de passer du rire au larme, de la joie à la mélancolie. C’est pour ça qu’il a décidé de changer de nom d’artiste pour ce projet en se nommant « L‘autre Kyan ». Le titre de l’album en dit long d’ailleurs, en physique l’horizon des événements désigne la limite d’un trou noir, point de non-retour au-delà duquel rien ne peut sortir. Le lien entre l’aspect physique et l’aspect psychologique est vite trouvé, on s’imagine bien cette limite mentale, qui, une fois franchis, nous rend impossible de retrouver notre vie d’avant et notre épanouissement (on peut assimiler ça à une dépression sans fin). C’est dans cette première analyse de texte que je vais vous démontrer comment un homme qui arrive à faire rire des milliers de personnes, peut aussi broyer du noir et nous émouvoir. 

Le texte se compose en deux parties, une courte intro et un couplet unique, le tout sur une instrumentale de musique classique composé par Clément Libes et Yoann . Les premières paroles de l’introduction donnent tout de suite l’ambiance pour la suite du morceau :

« J’veux pas en rester là j‘veux…
J’veux rebondir, comme une envie de guérir, comme une envie de pas mourir
J’ai passé une année entière dans un trou noir
Et si j’fais rien ben…
Y aura toujours cette trappe sous moi
Ok…« 

L’ensemble du couplet sera une introspection de Kyan où il parle de son enfance : « L’impression d’être retourné à ma rentrée de sixième, tu prends tous tes livres, des coups de pression dès le matin tôt », de ce qu’il a vécu : « J’ai critiqué les beaufs, les gars avec leurs cigarettes jaunies. Alors que j’ai réussi à re-pleurer grâce à la mort de Johnny » mais aussi des choses qu’il pourrait faire alors c’est stupide comme : « J’suis ce genre de gars qui cherche son téléphone portable, alors qu’il est dans sa propre main. Limite, j’vais aller sur Google et je vais taper « Où est mon téléphone portable ? » Je sais.. C’est comme ça…« . C’est intéressant de voir qu’il ne dit pas qu’il est idiot mais que « c’est comme ça », pour faire un bilan de sa vie mais le plus objectivement possible, comme si ce n’était pas vraiment de sa faute, que le monde l’avait amené à avoir ce genre de réflexion. Kyan parle également des fréquentations qu’il a eues, qu’elles soient bénéfiques ou mauvaises, en parlant de ces gens « qui ont transformé nos acolytes en alcooliques » ou des ses amis les plus chers  » Gautier, Navo, Patrick, merci d’avoir été là ». Il finit ce couplet par une phrase très marquante où il dit « J’revois la lumière, j’revois là où reprend le cours du temps. J’suis à la limite, à l’horizon des événements », où il exprime explicitement qu’il est à un stade important de sa vie où il va soit réussir à s’éloigner du trou noir et continuer sa vie en homme heureux où il va s’engouffrer dans ce même trou noir et donc potentiellement dans une dépression infinie.

Cette chanson me touche beaucoup, car les exemples donnés sont à la fois très personnels, mais également universels, on s’identifie à ce qu’il dit et on comprend (par ce que l’on connaît) la situation dans laquelle il se trouve. Les paroles sont bien écrites, le rythme nous laisse penser qu’il parle en même temps qu’il pense (même si les paroles ont bien été écrites avant) et la vidéo qui accompagne la musique est une session live (ce qui accentue le côté authentique). La phrase « J’aime être seul, j’aime m’ennuyer, j’aime l‘ennuie » témoigne de cette spontanéité. 

Je vous invite grandement à écouter ce morceau pour que vous puissiez vous faire votre propre avis et si vous l’aimez autant que moi, même s’il n’y a pas encore de date fixe, l’album ne devrait plus tarder à sortir ! Et la vidéo qui accompagne la musique est une session live (ce qui accentue le côté authentique). La phrase « J’aime être seul, j’aime m’ennuyer, j’aime l‘ennui » témoigne de cette spontanéité. 

Titouan Lamaison – 1DNMADe Ho – 2021

Du Rock pour être heureux

Un petit coup de mou ? Et si je vous disais qu’une musique avait le pouvoir de changer votre humeur ? De vous rendre instantanément heureux ? Et si je continuais par vous confier qu’il existe une formule mathématique pour calculer le niveau de bonheur produit par une chanson, vous y croyez ?

Eh oui, comme ont pu nous le dire les Boards of Canada : Music is math ! Selon une étude menée en 2015 par le chercheur en neurosciences Jacob Jolij, trois critères permettent de définir la quantité de bonheur transmise par une chanson : son tempo, ses paroles, et son utilisation de notes en gamme majeure. En combinant la valeur de tempo idéale (150 battements par minute) et la gamme majeure idéale ( + ɛ, ⅓, ⅓ – ɛ) avec les critères de la chanson étudiée (la valeur de son tempo, sa gamme et le nombre d’allusions positives dans les paroles), on obtient ceci :

Ou bien, de manière simplifiée, on peut dire :

Ainsi, vous allez me demander quelle est la  musique qui aurait ce pouvoir sur nous ? À cela je répondrai que c’est un tube planétaire que vous avez déjà entendu et chanté pour sûr, puisqu’il a été créé par le groupe mythique Queen. J’ai nommé : Don’t stop me now.

Sorti en 1979 sur leur album Jazz, il est aujourd’hui leur second titre le plus écouté sur la célèbre plateforme de streaming Spotify après y avoir été lancé plus d’un milliard de fois. On retrouve dans ce morceau écrit par Freddie Mercury des paroles excentriques et prêtant à sourire, ce dernier se comparant à un tigre défiant les lois de la gravité, une voiture de course, ou encore un satellite hors de contrôle.

Quarante-deux ans après leur première sortie, ces 3 minutes 29 secondes ne s’arrêtent plus de conquérir de nouveaux auditeurs, réjouir les tympans des plus grands fans du groupe et nous apporter notre dose quotidienne de dopamine !

Dans l’ordre: Brian May, Roger Taylor, Freddie Mercury et John Deacon.

 

Cependant, si Queen s’avérait ne pas être votre tasse de thé, vous pouvez toujours vous tourner vers Abba et leur tube Dancing Queen et Good Vibrations des Beach Boys qui occupent respectivement les 2ème et 3ème places du classement établi par le chercheur.

Asaël BALDAUF – DN MADe 2 Horlogerie – Février 2020

Comme un sifflement de bonheur dans l’air…

Le printemps en prémisse se déguise sous la dernière couche de neige blanche pour la percer de ses vives couleurs telle une primevère. Dans l’air flâne un nouveau bonheur en approche. 

Celui de la nature, de la légèreté, des premiers matins ensoleillés et le chant des oiseaux qui tourbillonnent et résonnent en nous. Dernière papillote hivernale pour m’extirper avec plus de facilité de l’hibernation, avec comme toujours un message glissé. Je le retourne et lis :

Cette nécessité à se recentrer sur ce qui nous habite et nous rend heureux est essentiel et il faut trouver un équilibre et cesser de s’empêcher de l’atteindre. 

Comme Schopenhauer l’a expliqué dans sa quête du bonheur.

“Règle numéro 13 : quand on est heureux, nous n’avons pas à demander la permission de ressentir du bonheur, ni à se demander si on a des raisons de l’être”

Le bonheur peut être une source d’appartenance illégitime quand la vie autour de nous brouille de personnes nageant dans le noir. Je ressens cette culpabilité qui contraste entre ma vie réelle et ma vie onirique, mes nuits qui paraissent si gaies. 

Je fait ce constat chaque matin en analysant mes paroles et expressions sur mon application « SleepRecorder », une expérience des plus surprenantes que je vous conseille de faire.  RPReplay_Final1612080503 2

Et ce fut une grande surprise de découvrir que mes sifflements entêtants me suivent même la nuit.  

En effet  le sifflement est omniprésent dans ma vie, c’est mon échappatoire, une bouffée d’air qui peut durer des heures sans même que j’en prenne  conscience. Je divague à travers des airs connus de mon répertoire musical et des mélodies sortant de mon imaginaire  et pourtant je reste une pudique du sifflement  dès que l’on me le fait remarquer je retombe sur terre et m’arrête.

Ces interruptions viennent  soulever, mettre en lumière, le bonheur simple, l’atmosphère de sérénité  et de rêverie où l’évaluation du bonheur équivaut à la justesse et la légèreté du sifflement.

 Quand j’eus envoyé mes exploits à ma famille l’un m’a comparé au rossignol pendant que l’autre me conseillait « d’arrêter de fumer la moquette »  mais suite à cela mon père s’est repris et m’a envoyé une video de Michele Dax et son fameux sifflement. 

Cette grande dame est actrice, chanteuse mais par dessus tout siffleuse ! Cette Parisienne née en 1924 pratique son art, son « don bête »  auprès des grands noms de la chanson française  tels que Charles Aznavour, William Sheller ou Edith Piaf pour qui elle fait les premières parties de concert.

Avec une résonance folle, elle valse dans les gammes les plus hautes qu’elle tient jusqu’à nous laisser le souffle coupé. Avec ses reprises de La vie en rose ou  encore de Over the Rainbow  elle ancre les airs dans notre mémoire.

Le sifflement,  au delà du plaisir, du loisir est un  réel langage faisant partie du patrimoine culturel immatériel de l’Unesco. Cette pratique nous vient des montagnes, des topographies abruptes et escarpées de certaines régions en Turquie, en Papouasie, en Guyane mais encore en France  dans les Pyrénées avec les siffleurs d’Aas qui s’efforcent de faire perdurer le béarnais sifflé. A les écouter siffler on croirait une discussion de merles, leurs sons sillonnent les montagnes et permettent un échange d’informations d’un pic à un autre. 70 populations pratiquent et maîtrisent cette surprenante langue et ce n’est pas sans penser à la difficulté que ça peut causer aux lèvres les plus coincées. 

Laurie Camelot – DNMADE 2 Bij – Février 2021

L’indépendance artistique : à quel prix ?

En  moyenne un français écoute 15 heures de musique par semaine, de la pop, de la folk, du rock mais aussi et surtout une grande majorité de rap.

Après un début de notoriété difficile dans les années 80, ce mouvement issu des banlieues a connu une explosion de popularité au début des années 2000 et de façon exponentielle au fur et à mesure du temps.

Comme toutes choses qui se commercialisent, le mouvement« rhythm and poetry» dégage de l’argent. Les grandes maisons de disque ne se sont pas privées de s’approprier cet art. Encore de nos jours elles ne se privent pas d’échanger contre de grosses avances, des styles, des histoires et des droits musicaux. Passer dans une maison de disques apporte quand même beaucoup de facilité : la production pour les clips, des contacts, des équipes et des studios à dispositions… Beaucoup d’artistes se sont vantés d’avoir signé dans une grosse maison à leur début, comme un signe d’aboutissement pour le travail fourni.

Pour passer à la radio, à la télé n’importe quel art est soumis à une certaine censure de vulgarité, par exemple dans la musique d’Angèle « Balance ton quoi », elle s’autocensure et exprime explicitement que c’est pour qu’elle puisse passer à la radio. Le fait de ne pas passer à la radio est aussi très important car elle prive l’œuvre d’une partie du public et donc une partie potentielle des recettes générées.

La signature dans un label entraine aussi une perte des masters cela veut dire après la signature de l’artiste, la maison peut faire ce qu’elle veut des enregistrements même en cas de casse de contrat par l’artiste. Tous les plus grands artistes sont plus ou moins attachés à des labels, que ce soit totalement relié à de grosses maisons ou que ce soit juste des deals pour la commercialisation des cédéroms physiques comme par exemple Nekfeu ou Alpha Wann. Le terme indépendant signifie donc que l’artiste monte son propre label.

Certains artistes sont quand même des fois totalement indépendants des grosses maisons grâce au streaming, mais ils essuient de grosses pertes sur leurs ventes car aucune vente physique n’est possible.

 

Mais là ou l’indépendance des rappeurs est surtout marquée et importante c’est sur les médias.

Il y a quelques années la seule porte d’entrée à la notoriété et au grand public, c’était la radio Skyrock. Heureusement aujourd’hui même si la radio reste un des plus grands médias musicaux, les rappeurs ne sont plus obligés de passer dessus pour se faire connaitre et obtenir de gros chiffres.

PNL, Nekfeu sans aucune promotion de leurs derniers albums en radio ni dans aucun autre média et cela ne les empêche pourtant pas de battre tous les records d’écoutes ces dernières années. Tout ça et du je pense déjà au streaming car ces dernières années l’accès s’est popularisé et facilité, par exemple les play-lists Deezer ou Spotify font ressortir beaucoup d’artistes ou de beat maker. Cela se ressent beaucoup sur les sons,  les rappeurs n’étant plus obligés de se conformer aux normes pour passer en radio, ils sont libres de laisser exprimer leur créativité. Par exemple dans le son San Andreas de Nekfeu et Lesram qui font référence à la condamnation du patron de Skyrock pour détournement de mineurs ; avec cette phrase Nekfeu se grille auprès de Skyrock en insinuant que dans ses débuts Skyrock a abusé de lui mais qu’il en a profité aussi,  maintenant c’est fini car il n’a plus besoin d’eux (à 2m10).

En dehors des médias les artistes sont aussi influencés par les autres pays et les styles qui font de l’écoute, en exemple le drill a débarqué en France après le succès fulgurant de pop Smoke. En vue du succès beaucoup ont délaissé leurs styles de base pour faire plus d’écoute.

Pour conclure je ne veux pas diaboliser les médias car sans eux le rap ne serait pas où il en est maintenant, mais davantage critiquer la courses à l’argent et à la popularité qui éloigne les artistes de leurs styles et de leurs intentions de base.

La vraie indépendance ce n’est pas juste de taper sur les gros patrons ou sur le capitalisme ni de se dé-sociabiliser des réseaux. Mais simplement de suivre le rap que l’on veut faire ressentir, ne pas faire de compromis pour des labels ou pour passer en radio. Juste suivre des valeurs et partager ses idées. Le rap reste malgré tout un moyen de donner la parole sans filtre à tout le monde et ainsi contribuer au bannissement des inégalités.

AUBERT Thomas – DNMADE1 Ho – Février 2021

Et si l’alcoolisme avait un coté poétique ?

Drôle de question n’est-ce pas, pourtant elle est belle est bien sérieuse. Beaucoup de créateurs de contenu ont tenté de faire ressortir une sorte de beauté à travers cette maladie.

Comme l’indique le titre cet article va être orienté du coté de la poésie donc du texte. Mais de quel artiste parler, Jacques Brel ? Renaud ? non, pour moi créer un article sur ce blog n’est pas juste là pour vous notifier mes goûts mais pour vous faire découvrir de nouvelles choses. Voilà pourquoi j’ai choisi de vous parler du morceau « Iceberg » écrit et interprété par Hugo TSR un rappeur habitant dans le 18ème arrondissement de Paris. Avec un premier album sorti en 2005 cela fait plus de 15 ans de métier pour lui en totale indépendance. Le succès n’est hélas pas au rendez vous mais son envie d’écrire et de partager ne s’est par arrêtée pour autant.

Car oui, là où certaines personnes ont besoin de leur 2h de sport par jour pour libérer la pression quotidienne, écrire est pour Hugo une manière de se libérer de ses pressions.

À partir de maintenant tout ce que je vais écrire est uniquement sujet de mon interprétation je  n’ai trouvé aucune source appuyant ma « théorie »

Dans tout ces textes Hugo nous décrit son quotidien très souvent triste pas seulement pour lui mais aussi pour l’ensemble du quartier dans lequel il habite. Par exemple dans le titre « fenêtre sur rue » il décrit une scène où il voit un homme toujours assis à la même table dans un bar, là où ce dernier avait pour habitude de partager des moments avec sa femme malheureusement décédée.

Mais pour venir au titre « Iceberg » présent sur son dernier album sorti en 2017, Hugo est beaucoup plus introspectif. Pour commencer il instrumentalise avec un bruit de vent, des cloches, des voix dans le genre chorale, une rythmique, puis un bruitage me faisant penser à des glaçons frappant contre les parois d’un verre agité.

Vient le premier couplet, une description rapide des portes de la Chapelle qu’il compare à Bucarest et les « Junkies » défilant un par un pour venir chercher leur consommation. Pour conclure lance « Et si j’peux pas m’tailler, j’irai m’noyer dans une piscine de sky » signifiant qu’il est comme coincé dans cet environnement mais qu’il a le whisky pour s’en échapper.

Puis vient le refrain.

« J’évite le soleil, rester dans l’ombre, c’est mon fardeau
Petit bloc de glace fait trembler les gros paquebots
Tu vois qu’le sommet du glacier, bienvenue dans mon casse-tête
Et si t’as trop à perdre, un conseil : évite l’iceberg » x2

Dans le refrain il dit clairement qu’il n’est pas connu mais qu’il aime être comme ça. La notoriété ne l’intéresse pas.
Pour moi le petit bloc de glace est donc le glaçon présent dans les verres de whisky, le gros paquebot est la personne ingérant le contenu du verre.

Dans le second couplet quatre phrases viennent renforcer mon interprétation.

« La tise nous bouffe le corps comme un putain d’ténia »

Ici il est conscient des dégâts que son corps subit.

« Pour oublier l’décor, j’frappe mes neurones, y’en a plus d’un qu’est naze« 

Il se trouve une excuse.

« Mec, y’a la queue d’vant la machine à s’ringues »

Trouve pire que lui.

« J’suis pas l’premier des blocs de glace à s’noyer dans un verre »

Et termine affirmant qu’il n’est pas le seul en se comparant au glaçon qui fond pour ne faire qu’un avec le whisky.

Il termine le morceau avec un beau couplet faisant référence aux personnes à qui il s’adresse, les jeunes de quartier, la classe moyenne et les insomniaques, en gros les personnes n’étant pas forcément bien dans leur peau et qui ont besoin d’un allié, d’un réconfort. Hugo dans tous ses textes est là pour ça en donnant de la force aux minorités et aux personnes ne faisant partie de « l’élite ».
Il termine son texte avec  » M’exprimer, j’arrêterai quand ça m’saoulera
Aucun produit dérivé, j’crois qu’j’suis l’dernier samouraï  »
Le fait de ne pas proposer de produits autres que son rap nous fait comprendre que sont seul but est de s’exprimer et d’aider les autres par ses écrits comme pour moi qui préfère avaler ses paroles plutôt qu’un mètre de shot.

Humbert Maxime DNMAde 1 Ho – Février 2021

« Au spectacle chez soi »

Je l’avoue, ma soirée était plutôt destinée à se dérouler devant Netflix, à regarder les dernières sorties. Mais le destin a dû en décider autrement. En zappant les chaînes à la télé, mon attention s’est posée sur un concert aussi captivant qu’envoûtant, une musique déconcertante et unique…

Voici Mika à L’Opéra Royal du Château de Versailles, le 5 février 2021 sur France 5.

Dans un décor somptueux apporté par le cadre de l’Opéra de Versailles, Mika nous embarque sur la scène pour un show exceptionnel, aussi intime que grandiose. Les somptueuses lumières rouges et dorées, le cadrage, les plans, ainsi que les décors nous immergent encore plus dans le spectacle et nous captivent.

Mais bien plus qu’un spectacle, le chanteur pop nous emmène dans un voyage intense empli de poésie et d’émotions, qui nous retrace l’histoire de ses chansons aux styles et genres musicaux différents. Au-delà de ses chansons forgées par sa formation classique initiale, l’artiste nous chante son histoire et ses émotions.

Il est accompagné par l’orchestre de l’Opéra Royal et de prestigieux invités tels que le violoncelliste Gautier Capuçon, la soprano Ida Falk-Wiland, le guitariste Thibaut Garcia, le chœur Gospel Pour 100 Voix, et le contre-ténor Jakub Józef Orliński.

La virtuosité de sa voix et son impressionnante tessiture sont à couper le souffle, et il ne manque pas de fantaisie pour nous le montrer ! Mika nous offre une prestation inédite, et flirte entre la musique classique, pop et acoustique. Il nous donne parfois à être bercés par des airs poétiques, à frissonner avec des airs mélodieux ou encore à sourire par l’excentricité et la fougue de sa musique !

J’aimerais maintenant vous partager quelques extraits du concert qui m’ont particulièrement touchée et qui m’ont fait vibrer au rythme de la musique…

Tout d’abord, il y a Last Story interprétée par Mika accompagné par le violoncelliste Gautier Capuçon et par le chœur Gospel Pour 100 Voix. Frissons garantis…


Puis, mon coup de cœur, la version émouvante et mélodieuse d’Over my shoulder reprise avec le contre-ténor Jakub Józef Orliński.


Enfin, il y a Lolipop entraînante et amusante, accompagnée du chœur Gospel Pour 100 Voix, un classique de Mika.


Ce concert intitulé « Un spectacle chez soi » m’a fait aimer et découvrir autrement la musique classique. Il m’a également donné envie d’aller voir de mes propres yeux de prochains spectacles et de pouvoir en profiter, lorsque les conditions sanitaires le voudront…

Si l’article vous a plu, le concert est à voir et revoir sur france5.

Louison JACQUOT – DN MADE 1 Bij – Février 2021

Poète : New Generation

Aujourd’hui j’ai envie de vous parler de ses rappeurs qui manient l’écriture et qui jouent avec leur plume tels des poètes. Dans cette catégorie Nekfeu, Niro ou encore Damso sont très performants mais mon article s’intéressera à un artiste en particulier : Dinos.

             

Dinos est un rappeur français originaire de La Courneuve, en Seine-St-Denis. Il possède une des plus belles plumes du rap français actuel à mon sens. En 2018 il sort son album intitulé « Imany », plus qu’un album de musique, un recueil de poèmes 2.0, rempli de figures de style, sur le thème de l’amour dans une ambiance mélancolique. Le rappeur est attaché à la poésie notamment à Baudelaire, dans cet album on trouve un morceau baptisé « Les pleurs du mal » référence au recueil les  « Fleurs du mal » du célèbre poète.

Le morceau n°9 « Helsinki » de l’album est sans doute l’un des plus beaux textes de Dinos. Je vous laisse le clip, regardez le (sauf si vous êtes en pleine rupture amoureuse je vous le déconseille) et poursuivez la lecture de mon article pour en comprendre toute la subtilité.

On comprend grâce à l’intro qu’il s’agit d’un monologue de son ex- partenaire exprimant ses sentiments suite à leur rupture laissé sur sa messagerie. En réalité le rappeur a avoué que c’était ce que lui avait ressenti. « J’ai beaucoup trop d’ego pour avouer que c’est moi qui ressens ça. Donc je le fais passer pour le message d’une fille sur mon répondeur ».


« Tes bien sur la messagerie de Jules, j’suis pas là pour le moment
Laisse-moi un message, même si j’les écoute jamais »
A vrai dire, j’ai du mal à démarrer, ce matin
Sans ton message dans lequel tu m’souhaites une bonne journée
Ni mon cœur, ni mon téléphone, je n’veux plus me faire vibrer
J’ai tellement peur d’être seule
Tellement peur d’accepter qu’c’est terminé
Puis tu sais, j’suis irrité alors parfois, je pleure de trop
En vérité mes larmes ne servent qu’à irriguer ma fleur de peau

Ici l’artiste se réapproprie « l’expression à fleur de peau », il l’utilise au sens propre et au sens figuré. La narratrice est à fleur de peau, la peau n’est pas qu’une image mais son visage sur lequel coulent ses larmes. Elle ressent une telle tristesse face à l’abandon que ses larmes pourraient irriguer une fleur puisqu’elles ne la soulagent même pas.


Sur mon lit rempli d’mouchoirs, j’me fais des images de guerre
En m’demandant qui aura la garde de notre enfant imaginaire
Si tu savais comment j’saigne, en m’disant que plus personne
Finira mes pop-corns, avant qu’le film ait commencé
J’me dis qu’c’est dingue comment quelqu’un
Peut tout changer autour de toi
Quand j’trébuche sur l’trottoir
Et qu’y’a plus personne pour s’moquer d’moi
En panique, j’ai voulu faire une croix sur toi
Mettre un voile sur mon cœur
Mais l’amour est un établissement laïque

Dans ces vers très bien écrits Dinos utilise le champs lexical de la religion ainsi qu’une antithèse avec l’évocation de celle ci et de la laïcité. Il a également recours à des termes polysémiques (à plusieurs sens) comme la croix référence au christianisme mais également faire une croix sur quelqu’un : renoncer à quelqu’un. Le voile porté par certaines femmes musulmanes, mettre un voile sur quelque chose : dissimuler quelque chose. Ces mesures nous expriment la volonté d’oublier cette relation, de passer à autre chose mais l’amour : l’établissement laïque ici lui interdit.


Du mal à m’dire que cette histoire est lointaine
Si tu savais comme j’te déteste, tu saurais à quel point j’t’aime
Ce premier complet exprime tous les regrets, l’immense tristesse et la nostalgie des moments passés, que ressent cette femme (Dinos en réalité) face à cette rupture mais aussi l’amour qui persiste.

Et quand j’me lève, j’me rappelle
Que mes lèvres toucheront plus les tiennes
Les lumières s’éteignent en plein après-midi
L’impression d’être une ville sans soleil
Helsinki, Helsinki
Helsinki, Helsinki
Helsinki, Helsinki
Helsinki, Helsinki
On comprend le titre de cette chanson dans ce refrain qui exprime le désespoir de cette fille qui a perdu l’amour de son partenaire la réduisant à une vie sans lumière, sans soleil d’où le titre Helsinki, une ville connue pour donner lieu à des couchers de soleil très tôt dans l’après midi, voir même ne pas afficher de soleil pendant l’hiver.

Alors bien sûr j’fais d’bonne figure, faut pas qu’j’me fronde
Quand on m’demande de tes nouvelles et qu’je sais pas quoi répondre
Aujourd’hui, t’as perdu cette lionne, que t’as si bien apprivoisée
J’aimerais devenir une montagne, pour n’pas avoir à t’croiser

Ici on a une comparaison de la femme à une lionne, la femelle du lion est un symbole de femme forte qui s’est ici laissée apprivoiser, cette relation a réussi à changer sa nature.
Repris du proverbe « il n’y a que les montagnes qui ne se rencontrent pas » elle exprime son envie de ne plus jamais revoir son ancien partenaire.

Bébé, laisse-moi fermer les yeux et avancer dans l’noir
Parce que toutes les rues que j’vois m’rappellent un souvenir avec toi
J’aurais aimé qu’ca s’passe autrement 
Que tu m’envoies un roman pour que j’te laisse une quinzième chance
T’as même brisé mon cauchemar, dans lequel on emménage

L’expression est plus connue sous la forme « briser un rêve » mais ici la tristesse de la fin de cette relation lui fait même regretter ses peurs, ses cauchemars.

Et on s’prend la tête parce que je veux un chat et qu’t’en veux pas
J’me demande la réaction qu’j’aurais en t’croisant 
J’ai peur que l’amour soit marié et qu’la haine dure trois ans

Cette phrase est une référence au roman « l’amour dure trois ans » de Beigbeder, elle craint que la haine prenne le dessus et dure des années.

J’aimerais arracher ton cœur, couper tes bras avec une hache
Mais s’te-plait, pince moi une dernière fois avant j’le fasse
Du mal à m’dire que cette histoire est lointaine
Si tu savais comme j’te déteste, tu saurais à quel point j’t’aime

Dans ce deuxième couplet elle est partagée entre les regrets, son envie de vengeance et l’amour toujours présent.

Et quand j’me lève, j’me rappelle
Que mes lèvres toucheront plus les tiennes
Les lumières s’éteignent en plein après-midi
L’impression d’être une ville sans soleil
Helsinki, Helsinki
Helsinki, Helsinki
Helsinki, Helsinki
Helsinki, Helsinki
Alors prends-le pour toi, ouais prends-le pour toi
T’auras tout le temps de rester sur Playstation
Et d’écrire tard le soir
Tu m’as causé du tort, tu m’as fais du mal
tu t’en es même pas rendu compte lorsqu’il était trop tard
J’imagine que t’es entouré d’groupies et qu’tu t’amuses avec 
Mais quand ca marchera plus
Tu s’ras tout seul à t’poser sur Namek 
Presque ravi de m’dire qu’cette histoire est lointaine
Si tu savais comme j’te déteste

Dans ce dernier couplet cette fois l’amour semble avoir disparu, la phrase qui clôture tout les couplets a changé dans ce dernier « Si tu savais comme j’te déteste, tu saurais à quel point j’t’aime » est devenu « Si tu savais comme j’te déteste » , l’antonymie entre l’amour et la détestation a laissée place entièrement à la haine et même la jalousie « J’imagine que t’es entouré d’groupies et qu’tu t’amuses avec ».  Toutes les peurs et les craintes de souffrir sont remplacées par un soulagement de laisser cette relation au passé  « Presque ravi de m’dire qu’cette histoire est lointaine ». 

Dans « Helsinki » Dinos a sorti sa plus belle plume, il nous prouve son talent d’écrivain, il manie à la perfection les mots et se met à la place de cette femme qui l’aimait. Il nous balade tout au long des couplets dans cette rupture ou l’on ressent la douleur de son ex-partenaire mais qui finalement est également la sienne , les deux amants ressentent la même peine. L’artiste avoue avoir réécrit ce texte trois fois pour atteindre la perfection, on sent que rien n’a été laissé au hasard et le résultat y est puisque c’est la plus belle poésie de son album.
Iman AMRANE Dnmade 1 Bij – Février 2021

                        

Ce qui se cache derrière ces pochettes d’albums iconiques

La musique est présente à tous les moments de notre vie et elle a su se réinventer au cours du temps que ce soit dans les sonorités ou dans les supports. Malheureusement aujourd’hui les vrais disques sont en voie de disparition, pourtant il possède des petits détails magiques que n’auront jamais les sites de streamings. Je vais vous parler de l’histoire de certaines pochettes iconiques.

Sgt Pepper’s Lonley Hearts Club Band

Album iconique des Beatles sorti en 1967 et la pochette l’est tout autant. Pour cet album le groupe anglais s’était fait passer pour un groupe fictif qui effectuait un concert. La pochette illustrait cette idée d’un nouveau groupe qui viendrait de finir leur concert et prendrait une photo avec le public. Pour représenter celui-ci Peter Blake, l’artiste derrière ce travail, leur a demandé de faire une liste avec les personnalités devant lesquelles ils auraient voulu faire leur show. Dans la liste de John Lennon on pouvait y trouver Gandhi, Jésus ou encore Hitler mais de peur de faire polémique ceux-ci ne seront pas dans la foule. Au final 57 personnages sont derrière les Beatles où l’on peut retrouver Fred Astaire, Bob Dylan, Marilyn Monroe et même les « anciens Beatles ». Contrairement à ce que l’on pourrait croire ce n’est pas un collage mais un mélange entre personnages en cire et pancartes en carton. Le tout était donc une véritable installation digne d’une œuvre d’art !

The Velvet Underground and Nico

Sorti la même année que l’album précédent mais de l’autre côté de l’océan, un autre artiste va collaborer avec un groupe de musique et cet artiste n’est autre qu’ Andy Warhol. Cette pochette plus célèbre que son contenu cache en effet une petite surprise. On peut lire à coté d’une petite flèche « Peel slowly and see » ce qui signifie « épluche lentement et découvre», en effet la banane est un autocollant qui cache une banane épluchée rose. Une chose est sûre c’est que les sites de streamings ne l’auront jamais. En ce qui concerne la signification de la pochette Warhol fait très clairement une allusion au sexe masculin, allusion encore renforcée par la couleur de la banane cachée.

Sticky Fingers

Une autre participation d’Andy Warhol mais cette fois avec les Rolling Stones, pour cet album Warhol a décidé de faire une nouvelle folie : mettre une véritable fermeture éclaire au niveau de la braguette qui si on l’ouvre dévoile un slip blanc. Si cette idée est très original elle pose un petit problème technique celle-ci raye systématiquement le disque au niveau de la chanson Sister Morphine, la solution est plutôt simple : tirer la braguette à moitié. En ce qui concerne l’identité de cet entre jambe, le mystère est toujours entier seule certitude que l’on a c’est que ce n’est pas celui de Mick Jagger comme une rumeur le prétendait. Deuxième problème que l’album a rencontré c’est la censure, en effet en Espagne la pochette n’a pas plu et a été remplacée. La nouvelle pochette représente une boite de conserve ouverte avec des doigts féminin sanguinolents. Je vous laisserais juger par vous même mais je ne suis pas sûre qu’elle soit moins provocante que la première…

J’espère qu’avec ces trois exemples je vous ais donné l’envie de retourner acheter des vrais disques car ils auront toujours cette magie que l’on ne retrouve pas sur internet.

Marine Chardigny DNMADE 1 Bij Février 2021

3, 2, 1,… LiftOff to the Space Oddity

Les fêtes de noël font monter dans mes oreilles des airs aimants de Frank Sinatra, « Fly me to the moon ». Des tons jazzy légers comme des flocons qui donnent envie d’aimer… Oppressée par le climat terrestre virulent, j’ai décidé de décoller accompagnée. Tels les agents spatio-temporels de Galaxy, Laureline et Valerian de Jean Claude Mezière. BD, chef d’œuvre de science fiction, avant garde et engagée, qui m’a été transmise par mon père et qui a forgé mon imaginaire à viser l’univers. 

Une grande partie des rêveurs de cette terre fantasment l’espace, ce lieu qui touche à l’indicible, à l’infini et l’indéfini, qui révèle encore bien des mystères. 

Alors on rêve de se projeter de notre capsule, d’explorer de nouvelles planètes, comme la planète des oiseaux; de participer à des expériences historiques, comme la reconstruction de la terre; ou encore de régler des conflits interplanétaires. Ces aventures, Mézière et son double, Pierre Christin, les utilisent pour convoquer les 4 dimensions spatiales en s’inspirant de l’esprit des grands voyageurs du XIXème siècle tel que Darwing… On vagabonde alors dans un espace de liberté, ponctué par des escales dans des lieux étranges et impudiques aux graphismes galactiques colorisés par Evelyne Tranlé. 

Mais alors si on avait l’opportunité de toucher à un cinquième de cette parenthèse stellaire, le feriez vous? N’avez vous jamais imaginé lors d’une douce soirée étoilée de vous envoler coûte que coûte pour faire partie de l’élite des explorateurs qui vont voyager dans l’espace ? C’était cet été, dans la nuit en pleine soirée j’ai retrouvée mon ami des étoiles, je vais l’appeler Thomas, à nos habitudes nous débattons sur les virées spatiales dangereuses comme celle d’Apollon 11, sur les milles et unes façons d’adopter ces constellations indomptées. Puis nous avons été surpris par nos 7 amis restants qui se sont joints à nous. Alors nous leur avions poser instinctivement cet ultimatum : si vous aviez la possibilité d’aller dans l’espace mais que vous n’aviez qu’une chance sur 2 de revenir, décollerez vous au risque de tout perdre ? 

Suite à cela on a visualisé deux équipes et 2 façons de penser, dans la première où je me trouvais nous partions sans hésitation à 5, prêts à être transcendés par le mystère extra terrestre, et dans la deuxième, nous avions une équipe de 4 qui eux restent et profitent des larges possibilités que nous offrent la planète terre. 

Besoin d’élévation, de sensations, au delà du réel, c’est cette merveille que j’ai ressenti en m’envolant aux cotés de ces même fidèles amis. L’excitation, l’euphorie du voyage, domptée par les premiers grondements du moteur de l’avion. Je mets mes écouteurs; il se positionne  sur la piste, je clique sur la musique Space Oddity de David Bowie; les vibrations se font de plus en plus denses et entrainent l’accélération , dans mes oreilles, les chiffres se succèdent, 10, 9, …, 3, 2, 1, « LiftOff »… Propulsée au fond de mon siège les papillons sont lâchés, notre avion divague à droite pour nous laisser faire nos adieux à hublot à la terre et aux montagnes, pour enfin redresser sa trajectoire à gauche ce qui nous laisse admirer l’unique ciel ombré de nuées. Je me vois taper sur la cuisse de Mathilde et décrire euphorique cette folle sensation qui éveille tous mes sens. 

Cette chanson raconte l’histoire de Major Tom, un astronaute qui une fois arrivé dans l’espace perd le contrôle de sa navette et s’égare. Il perd également le contact avec la terre et finit par disparaitre des radars. La chanson se finit sans que l’on sache comment se termine l’histoire de Major Tom. Peut être était -il abandonné dans cette masse noire infinie tel un débris spatial, comme il y en a beaucoup. Bowie, totalement médusé par cet espace  dédie Space Oddity en référence à un autre chef d’oeuvre de Stanley Kubrick « L’odyssée de L’espace » qui fait partie du programme de ma soirée que je m’empresserais de vous raconter dans un prochain voyage…

Laurie Camelot-DNMADE 2 Bij – Janvier 2021

GWOKA

Les noirs venant  de différentes régions d’Afrique, se sont retrouvés dans les Caraïbes et en Guadeloupe en particulier, dans des conditions très difficiles. Quoique ne parlant pas la même langue, ils avaient quelque chose en commun : la musique.

L’histoire du Ka est à la fois douloureuse et pleine d’espoir. Reposant sur la souffrance et la lutte. Mais aussi sur la quête de liberté et la fête pendant les heures sombres de l’esclavage au 17eme siècle. Étant pour eux une façon de résister et d’exister. En exprimant leurs ressentis, leurs émotions, leurs sentiments, leurs dures tâches…

Grâce au GWOKA désignant la musique, le chant et la danse. Il repose sur 7 familles de rythmes traditionnels que le tanbouyé (joueur de tambour) fait sortir de son instrument : le « KA ». Chaque rythme est porteur de message et accompagnait chaque esclave dans sa vie de tous les jours. Pouvant être joués de diverses manières : lent, rapide, langoureux, festif, envoûtant, charmeur…

Les choses avaient quelque peu changé. Les langues africaines, sous l’influence de celles des maîtres, ont donné le créole. Le tonneau a remplacé le « bois-fouillé » car il était interdit aux esclaves de couper des arbres. Donc, ils ont utilisé des petits tonneaux qui servaient à transporter du vin , de l’huile, des grains, de la viande salée… 

LES RYTHMES :

Le KALADJA est un rythme qui peut  se jouer de façon lente ou rapide. Lorsque le KALADJA est joué rapidement il fait penser au TUMBLAK. Il peut donc évoquer tout aussi bien la souffrance que la joie. Ce rythme serait originaire du Congo. D’ailleurs les rythmes Gwo ka sont issus d’un brassage de cultures indocaribéennes africaines.

Lorsque le KALADJA est dansé, il fait ressortir une certaine sensualité chez la danseuse qui fait de petits pas pour donner une large amplitude à la robe madras qui lui donne tant d’éclats.

Le GRAJ pour stimuler le travail dans les champs de canne et de manioc. C’est un rythme qui est lié au travail et au labeur. Les chansons qui y sont liées sont tristes exprimant peine et souffrance. La danse qui en découle est donc lente.

Le TUMBLAK est vif, rapide il devient « chiré » et alors danseurs, tanbouyés, chanteurs accélèrent la cadence au maximum. C’est le rythme de la fête mais il fait aussi référence à l’érotisme avec des mouvements sensuels chorégraphiés.

Le MENNDE est le rythme de la fête, celle qui laisse exploser les pensées les plus libertines, sexuelles, contraires aux bonnes mœurs. De ce fait c’est un rythme joué aux abords des lieux de vie nocturne.

Le PADJANBEL, ce rythme est le plus noble de tous car il exprimait l’idée de l’élévation de son être au-delà du statut d’esclave. C’est un rythme pour se surpasser et se rassembler pour lutter.

Le WOULE accompagnait la construction des routes en pavés de pierre. Les ouvriers concassaient les pierres à l’aide de leurs masses au rythme du WOULE. On le retrouve aussi dans les champs pendant les récoltes, c’est un rythme du travail.

Le Gwo ka se joue avec 2 types de tambours : Le Boula qui est souvent le plus gros avec un son grave. C’est celui qui soutient le rythme. C’est un tambour fabriqué à base de peau de cabri mâle.

Le Makè qui a un son plus aigu. Il joue les solos et les improvisations durant le léwoz. Celui qui joue ce rôle doit jongler avec les rythmes. Ce tambour est fabriqué à base de peau de cabri femelle.

Une formation complète se compose donc des 2 types de tambours, du chanteur soliste, des répondè (répondeurs) qui chantent les refrains, de chacha. Et d’un danseur et/ou danseuse .

Enfin, le gwoka est plus qu’une musique ou un rassemblement car, il est présent aux sommets de la vie quotidienne Guadeloupéenne. Ainsi qu’à des événements festifs, culturels et laïcs. Il accompagne également les mouvements de protestation sociale et politique. Elle renforce l’identité et procure un sentiment de développement communautaire et de fierté individuelle, transmettant des valeurs de convivialité, de résistance et de dignité.

Raphaelito XAVIR – DNMADe1 JO – Décembre 2020

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