Aujourd’hui j’ai envie de vous parler de ses rappeurs qui manient l’écriture et qui jouent avec leur plume tels des poètes. Dans cette catégorie Nekfeu, Niro ou encore Damso sont très performants mais mon article s’intéressera à un artiste en particulier : Dinos.
Dinos est un rappeur français originaire de La Courneuve, en Seine-St-Denis. Il possède une des plus belles plumes du rap français actuel à mon sens. En 2018 il sort son album intitulé « Imany », plus qu’un album de musique, un recueil de poèmes 2.0, rempli de figures de style, sur le thème de l’amour dans une ambiance mélancolique. Le rappeur est attaché à la poésie notamment à Baudelaire, dans cet album on trouve un morceau baptisé « Les pleurs du mal » référence au recueil les « Fleurs du mal » du célèbre poète.
Le morceau n°9 « Helsinki » de l’album est sans doute l’un des plus beaux textes de Dinos. Je vous laisse le clip, regardez le (sauf si vous êtes en pleine rupture amoureuse je vous le déconseille) et poursuivez la lecture de mon article pour en comprendre toute la subtilité.
On comprend grâce à l’intro qu’il s’agit d’un monologue de son ex- partenaire exprimant ses sentiments suite à leur rupture laissé sur sa messagerie. En réalité le rappeur a avoué que c’était ce que lui avait ressenti. « J’ai beaucoup trop d’ego pour avouer que c’est moi qui ressens ça. Donc je le fais passer pour le message d’une fille sur mon répondeur ».
« Tes bien sur la messagerie de Jules, j’suis pas là pour le moment
Laisse-moi un message, même si j’les écoute jamais »
A vrai dire, j’ai du mal à démarrer, ce matin
Sans ton message dans lequel tu m’souhaites une bonne journée
Ni mon cœur, ni mon téléphone, je n’veux plus me faire vibrer
J’ai tellement peur d’être seule
Tellement peur d’accepter qu’c’est terminé
Puis tu sais, j’suis irrité alors parfois, je pleure de trop
En vérité mes larmes ne servent qu’à irriguer ma fleur de peau
Ici l’artiste se réapproprie « l’expression à fleur de peau », il l’utilise au sens propre et au sens figuré. La narratrice est à fleur de peau, la peau n’est pas qu’une image mais son visage sur lequel coulent ses larmes. Elle ressent une telle tristesse face à l’abandon que ses larmes pourraient irriguer une fleur puisqu’elles ne la soulagent même pas.
Sur mon lit rempli d’mouchoirs, j’me fais des images de guerre
En m’demandant qui aura la garde de notre enfant imaginaire
Si tu savais comment j’saigne, en m’disant que plus personne
Finira mes pop-corns, avant qu’le film ait commencé
J’me dis qu’c’est dingue comment quelqu’un
Peut tout changer autour de toi
Quand j’trébuche sur l’trottoir
Et qu’y’a plus personne pour s’moquer d’moi
En panique, j’ai voulu faire une croix sur toi
Mettre un voile sur mon cœur
Mais l’amour est un établissement laïque
Dans ces vers très bien écrits Dinos utilise le champs lexical de la religion ainsi qu’une antithèse avec l’évocation de celle ci et de la laïcité. Il a également recours à des termes polysémiques (à plusieurs sens) comme la croix référence au christianisme mais également faire une croix sur quelqu’un : renoncer à quelqu’un. Le voile porté par certaines femmes musulmanes, mettre un voile sur quelque chose : dissimuler quelque chose. Ces mesures nous expriment la volonté d’oublier cette relation, de passer à autre chose mais l’amour : l’établissement laïque ici lui interdit.
Du mal à m’dire que cette histoire est lointaine
Si tu savais comme j’te déteste, tu saurais à quel point j’t’aime
Ce premier complet exprime tous les regrets, l’immense tristesse et la nostalgie des moments passés, que ressent cette femme (Dinos en réalité) face à cette rupture mais aussi l’amour qui persiste.
Et quand j’me lève, j’me rappelle
Que mes lèvres toucheront plus les tiennes
Les lumières s’éteignent en plein après-midi
L’impression d’être une ville sans soleil
Helsinki, Helsinki
Helsinki, Helsinki
Helsinki, Helsinki
Helsinki, Helsinki
On comprend le titre de cette chanson dans ce refrain qui exprime le désespoir de cette fille qui a perdu l’amour de son partenaire la réduisant à une vie sans lumière, sans soleil d’où le titre Helsinki, une ville connue pour donner lieu à des couchers de soleil très tôt dans l’après midi, voir même ne pas afficher de soleil pendant l’hiver.
Alors bien sûr j’fais d’bonne figure, faut pas qu’j’me fronde
Quand on m’demande de tes nouvelles et qu’je sais pas quoi répondre
Aujourd’hui, t’as perdu cette lionne, que t’as si bien apprivoisée
J’aimerais devenir une montagne, pour n’pas avoir à t’croiser
Ici on a une comparaison de la femme à une lionne, la femelle du lion est un symbole de femme forte qui s’est ici laissée apprivoiser, cette relation a réussi à changer sa nature.
Repris du proverbe « il n’y a que les montagnes qui ne se rencontrent pas » elle exprime son envie de ne plus jamais revoir son ancien partenaire.
Bébé, laisse-moi fermer les yeux et avancer dans l’noir
Parce que toutes les rues que j’vois m’rappellent un souvenir avec toi
J’aurais aimé qu’ca s’passe autrement
Que tu m’envoies un roman pour que j’te laisse une quinzième chance
T’as même brisé mon cauchemar, dans lequel on emménage
L’expression est plus connue sous la forme « briser un rêve » mais ici la tristesse de la fin de cette relation lui fait même regretter ses peurs, ses cauchemars.
Et on s’prend la tête parce que je veux un chat et qu’t’en veux pas
J’me demande la réaction qu’j’aurais en t’croisant
J’ai peur que l’amour soit marié et qu’la haine dure trois ans
Cette phrase est une référence au roman « l’amour dure trois ans » de Beigbeder, elle craint que la haine prenne le dessus et dure des années.
J’aimerais arracher ton cœur, couper tes bras avec une hache
Mais s’te-plait, pince moi une dernière fois avant j’le fasse
Du mal à m’dire que cette histoire est lointaine
Si tu savais comme j’te déteste, tu saurais à quel point j’t’aime
Dans ce deuxième couplet elle est partagée entre les regrets, son envie de vengeance et l’amour toujours présent.
Et quand j’me lève, j’me rappelle
Que mes lèvres toucheront plus les tiennes
Les lumières s’éteignent en plein après-midi
L’impression d’être une ville sans soleil
Helsinki, Helsinki
Helsinki, Helsinki
Helsinki, Helsinki
Helsinki, Helsinki
Alors prends-le pour toi, ouais prends-le pour toi
T’auras tout le temps de rester sur Playstation
Et d’écrire tard le soir
Tu m’as causé du tort, tu m’as fais du mal
tu t’en es même pas rendu compte lorsqu’il était trop tard
J’imagine que t’es entouré d’groupies et qu’tu t’amuses avec
Mais quand ca marchera plus
Tu s’ras tout seul à t’poser sur Namek
Presque ravi de m’dire qu’cette histoire est lointaine
Si tu savais comme j’te déteste
Dans ce dernier couplet cette fois l’amour semble avoir disparu, la phrase qui clôture tout les couplets a changé dans ce dernier « Si tu savais comme j’te déteste, tu saurais à quel point j’t’aime » est devenu « Si tu savais comme j’te déteste » , l’antonymie entre l’amour et la détestation a laissée place entièrement à la haine et même la jalousie « J’imagine que t’es entouré d’groupies et qu’tu t’amuses avec ». Toutes les peurs et les craintes de souffrir sont remplacées par un soulagement de laisser cette relation au passé « Presque ravi de m’dire qu’cette histoire est lointaine ».
Dans « Helsinki » Dinos a sorti sa plus belle plume, il nous prouve son talent d’écrivain, il manie à la perfection les mots et se met à la place de cette femme qui l’aimait. Il nous balade tout au long des couplets dans cette rupture ou l’on ressent la douleur de son ex-partenaire mais qui finalement est également la sienne , les deux amants ressentent la même peine. L’artiste avoue avoir réécrit ce texte trois fois pour atteindre la perfection, on sent que rien n’a été laissé au hasard et le résultat y est puisque c’est la plus belle poésie de son album.
La musique est présente à tous les moments de notre vie et elle a su se réinventer au cours du temps que ce soit dans les sonorités ou dans les supports. Malheureusement aujourd’hui les vrais disques sont en voie de disparition, pourtant il possède des petits détails magiques que n’auront jamais les sites de streamings. Je vais vous parler de l’histoire de certaines pochettes iconiques.
Sgt Pepper’s Lonley Hearts Club Band
Album iconique des Beatles sorti en 1967 et la pochette l’est tout autant. Pour cet album le groupe anglais s’était fait passer pour un groupe fictif qui effectuait un concert. La pochette illustrait cette idée d’un nouveau groupe qui viendrait de finir leur concert et prendrait une photo avec le public. Pour représenter celui-ci Peter Blake, l’artiste derrière ce travail, leur a demandé de faire une liste avec les personnalités devant lesquelles ils auraient voulu faire leur show. Dans la liste de John Lennon on pouvait y trouver Gandhi, Jésus ou encore Hitler mais de peur de faire polémique ceux-ci ne seront pas dans la foule. Au final 57 personnages sont derrière les Beatles où l’on peut retrouver Fred Astaire, Bob Dylan, Marilyn Monroe et même les « anciens Beatles ». Contrairement à ce que l’on pourrait croire ce n’est pas un collage mais un mélange entre personnages en cire et pancartes en carton. Le tout était donc une véritable installation digne d’une œuvre d’art !
The Velvet Underground and Nico
Sorti la même année que l’album précédent mais de l’autre côté de l’océan, un autre artiste va collaborer avec un groupe de musique et cet artiste n’est autre qu’ Andy Warhol. Cette pochette plus célèbre que son contenu cache en effet une petite surprise. On peut lire à coté d’une petite flèche « Peel slowly and see » ce qui signifie « épluche lentement et découvre», en effet la banane est un autocollant qui cache une banane épluchée rose. Une chose est sûre c’est que les sites de streamings ne l’auront jamais. En ce qui concerne la signification de la pochette Warhol fait très clairement une allusion au sexe masculin, allusion encore renforcée par la couleur de la banane cachée.
Sticky Fingers
Une autre participation d’Andy Warhol mais cette fois avec les Rolling Stones, pour cet album Warhol a décidé de faire une nouvelle folie : mettre une véritable fermeture éclaire au niveau de la braguette qui si on l’ouvre dévoile un slip blanc. Si cette idée est très original elle pose un petit problème technique celle-ci raye systématiquement le disque au niveau de la chanson Sister Morphine, la solution est plutôt simple : tirer la braguette à moitié. En ce qui concerne l’identité de cet entre jambe, le mystère est toujours entier seule certitude que l’on a c’est que ce n’est pas celui de Mick Jagger comme une rumeur le prétendait. Deuxième problème que l’album a rencontré c’est la censure, en effet en Espagne la pochette n’a pas plu et a été remplacée. La nouvelle pochette représente une boite de conserve ouverte avec des doigts féminin sanguinolents. Je vous laisserais juger par vous même mais je ne suis pas sûre qu’elle soit moins provocante que la première…
J’espère qu’avec ces trois exemples je vous ais donné l’envie de retourner acheter des vrais disques car ils auront toujours cette magie que l’on ne retrouve pas sur internet.
Les fêtes de noël font monter dans mes oreilles des airs aimants de Frank Sinatra, « Fly me to the moon ». Des tons jazzy légers comme des flocons qui donnent envie d’aimer… Oppressée par le climat terrestre virulent, j’ai décidé de décoller accompagnée. Tels les agents spatio-temporels de Galaxy, Laureline et Valerian de Jean Claude Mezière. BD, chef d’œuvre de science fiction, avant garde et engagée, qui m’a été transmise par mon père et qui a forgé mon imaginaire à viser l’univers.
Une grande partie des rêveurs de cette terre fantasment l’espace, ce lieu qui touche à l’indicible, à l’infini et l’indéfini, qui révèle encore bien des mystères.
Alors on rêve de se projeter de notre capsule, d’explorer de nouvelles planètes, comme la planète des oiseaux; de participer à des expériences historiques, comme la reconstruction de la terre; ou encore de régler des conflits interplanétaires. Ces aventures, Mézière et son double, Pierre Christin, les utilisent pour convoquer les 4 dimensions spatiales en s’inspirant de l’esprit des grands voyageurs du XIXème siècle tel que Darwing… On vagabonde alors dans un espace de liberté, ponctué par des escales dans des lieux étranges et impudiques aux graphismes galactiques colorisés par Evelyne Tranlé.
Mais alors si on avait l’opportunité de toucher à un cinquième de cette parenthèse stellaire, le feriez vous? N’avez vous jamais imaginé lors d’une douce soirée étoilée de vous envoler coûte que coûte pour faire partie de l’élite des explorateurs qui vont voyager dans l’espace ? C’était cet été, dans la nuit en pleine soirée j’ai retrouvée mon ami des étoiles, je vais l’appeler Thomas, à nos habitudes nous débattons sur les virées spatiales dangereuses comme celle d’Apollon 11, sur les milles et unes façons d’adopter ces constellations indomptées. Puis nous avons été surpris par nos 7 amis restants qui se sont joints à nous. Alors nous leur avions poser instinctivement cet ultimatum : si vous aviez la possibilité d’aller dans l’espace mais que vous n’aviez qu’une chance sur 2 de revenir, décollerez vous au risque de tout perdre ?
Suite à cela on a visualisé deux équipes et 2 façons de penser, dans la première où je me trouvais nous partions sans hésitation à 5, prêts à être transcendés par le mystère extra terrestre, et dans la deuxième, nous avions une équipe de 4 qui eux restent et profitent des larges possibilités que nous offrent la planète terre.
Besoin d’élévation, de sensations, au delà du réel, c’est cette merveille que j’ai ressenti en m’envolant aux cotés de ces même fidèles amis. L’excitation, l’euphorie du voyage, domptée par les premiers grondements du moteur de l’avion. Je mets mes écouteurs; il se positionnesur la piste, je clique sur la musique Space Oddity de David Bowie; les vibrations se font de plus en plus denses et entrainent l’accélération , dans mes oreilles, les chiffres se succèdent, 10, 9, …, 3, 2, 1, « LiftOff »… Propulsée au fond de mon siège les papillons sont lâchés, notre avion divague à droite pour nous laisser faire nos adieux à hublot à la terre et aux montagnes, pour enfin redresser sa trajectoire à gauche ce qui nous laisse admirer l’unique ciel ombré de nuées. Je me vois taper sur la cuisse de Mathilde et décrire euphorique cette folle sensation qui éveille tous mes sens.
Cette chanson raconte l’histoire de Major Tom, un astronaute qui une fois arrivé dans l’espace perd le contrôle de sa navette et s’égare. Il perd également le contact avec la terre et finit par disparaitre des radars. La chanson se finit sans que l’on sache comment se termine l’histoire de Major Tom. Peut être était -il abandonné dans cette masse noire infinie tel un débris spatial, comme il y en a beaucoup. Bowie, totalement médusé par cet espace dédie Space Oddity en référence à un autre chef d’oeuvre de Stanley Kubrick « L’odyssée de L’espace » qui fait partie du programme de ma soirée que je m’empresserais de vous raconter dans un prochain voyage…
Les noirs venant de différentes régions d’Afrique, se sont retrouvés dans les Caraïbes et en Guadeloupe en particulier, dans des conditions très difficiles. Quoique ne parlant pas la même langue, ils avaient quelque chose en commun : la musique.
L’histoire du Ka est à la fois douloureuse et pleine d’espoir. Reposant sur la souffrance et la lutte. Mais aussi sur la quête de liberté et la fête pendant les heures sombres de l’esclavage au 17eme siècle. Étant pour eux une façon de résister et d’exister. En exprimant leurs ressentis, leurs émotions, leurs sentiments, leurs dures tâches…
Grâce au GWOKA désignant la musique, le chant et la danse. Il repose sur 7 familles de rythmes traditionnels que le tanbouyé (joueur de tambour) fait sortir de son instrument : le « KA ». Chaque rythme est porteur de message et accompagnait chaque esclave dans sa vie de tous les jours. Pouvant être joués de diverses manières : lent, rapide, langoureux, festif, envoûtant, charmeur…
Les choses avaient quelque peu changé. Les langues africaines, sous l’influence de celles des maîtres, ont donné le créole. Le tonneau a remplacé le « bois-fouillé » car il était interdit aux esclaves de couper des arbres. Donc, ils ont utilisé des petits tonneaux qui servaient à transporter du vin , de l’huile, des grains, de la viande salée…
LES RYTHMES :
Le KALADJA est un rythme qui peut se jouer de façon lente ou rapide. Lorsque le KALADJA est joué rapidement il fait penser au TUMBLAK. Il peut donc évoquer tout aussi bien la souffrance que la joie. Ce rythme serait originaire du Congo. D’ailleurs les rythmes Gwo ka sont issus d’un brassage de cultures indocaribéennes africaines.
Lorsque le KALADJA est dansé, il fait ressortir une certaine sensualité chez la danseuse qui fait de petits pas pour donner une large amplitude à la robe madras qui lui donne tant d’éclats.
Le GRAJ pour stimuler le travail dans les champs de canne et de manioc. C’est un rythme qui est lié au travail et au labeur. Les chansons qui y sont liées sont tristes exprimant peine et souffrance. La danse qui en découle est donc lente.
Le TUMBLAK est vif, rapide il devient « chiré » et alors danseurs, tanbouyés, chanteurs accélèrent la cadence au maximum. C’est le rythme de la fête mais il fait aussi référence à l’érotisme avec des mouvements sensuels chorégraphiés.
Le MENNDE est le rythme de la fête, celle qui laisse exploser les pensées les plus libertines, sexuelles, contraires aux bonnes mœurs. De ce fait c’est un rythme joué aux abords des lieux de vie nocturne.
Le PADJANBEL, ce rythme est le plus noble de tous car il exprimait l’idée de l’élévation de son être au-delà du statut d’esclave. C’est un rythme pour se surpasser et se rassembler pour lutter.
Le WOULE accompagnait la construction des routes en pavés de pierre. Les ouvriers concassaient les pierres à l’aide de leurs masses au rythme du WOULE. On le retrouve aussi dans les champs pendant les récoltes, c’est un rythme du travail.
Le Gwo ka se joue avec 2 types de tambours : Le Boula qui est souvent le plus gros avec un son grave. C’est celui qui soutient le rythme. C’est un tambour fabriqué à base de peau de cabri mâle.
Le Makè qui a un son plus aigu. Il joue les solos et les improvisations durant le léwoz. Celui qui joue ce rôle doit jongler avec les rythmes. Ce tambour est fabriqué à base de peau de cabri femelle.
Une formation complète se compose donc des 2 types de tambours, du chanteur soliste, des répondè (répondeurs) qui chantent les refrains, de chacha. Et d’un danseur et/ou danseuse .
Enfin, le gwoka est plus qu’une musique ou un rassemblement car, il est présent aux sommets de la vie quotidienne Guadeloupéenne. Ainsi qu’à des événements festifs, culturels et laïcs. Il accompagne également les mouvements de protestation sociale et politique. Elle renforce l’identité et procure un sentiment de développement communautaire et de fierté individuelle, transmettant des valeurs de convivialité, de résistance et de dignité.
Y’en a qui prétendent que le violon ne supporte pas la médiocrité.
C’est faux ! Le violon supporte la médiocrité.
C’est ceux qui écoutent qui ne la supportent pas.
La preuve.
La musique… La musique… Quel incroyable vecteur de sentiments, de sensations et de frissons. Elle transcende les mots, elle dépasse les frontières, elle rassemble, elle soigne, elle libère. La musique est comme un microcosme de l’être humain, elle est tout et elle n’est rien. Mais qu’en est-il du mot ? Oui, ce mot, cette langue qui raconte une histoire, qui exprime, qui chante et qui roule sur la langue ? Lui qui accompagne la musique, peut-il traverser les barrières et les époques ?
Peut-être que oui, peut-être que non. En tout cas, pour moi, la musique et la chanson traverseront toujours le temps. Forte de ce babil incessant et désuet, je m’en vais vous conter une chanson, un poème dicté sur un rythme fort alambiqué. Mes vaines tentatives d’une prose réfléchie et étudiée ne sont rien comparées aux mathématiques des mots que je m’en vais vous présenter.
J’eus pu écrire en alexandrin, merci bien.
Mais tenter cet exploit ne me conviendrait pas.
D’autres l’ont fait, bien avant moi et mes dix doigts,
Avec un dictionnaire plus élevé que le mien.
Je vais donc vous narrer, à vous en faire marrer, l’histoire compliquée du mathématicien des mots. Du charlot du calembour, du festoyeur de contrepèteries, du tortureur de la langue française. De Boby Lapointe.
Comprend qui peut – Boby Lapointe – 1970
Mais qui êtes-vous donc, Monsieur, vous qui chantez à qui peut comprendre, qui avez connu Raymond Devos, Bourvil et était un ami très cher de George Brassens ? Vous êtes né à Pézenas, que nous pourrons citer comme la capitale du monde, en 1922 avant de vous exiler à Paris, après la guerre, pour connaitre le succès à partir de 1954 tout en travaillant sur un système mathématique nommé le Système bibi-binaire. Vous nous avez quitté en 1972, laissant derrière vous une cinquantaine de chansons, toutes des trésors d’humour, de finesse mais surtout de génie.
Aragon et Castille – Boby Lapointe – 1960
Bien, revenons-en à une prose moins alambiquée et plus classique (à mon plus grand regret, mais je n’ai pas le talent tortueux de notre cher ami magicien des mots). Vos chansons, Monsieur Lapointe, ont bercé mon enfance, et sans me vanter, je puis en chanter quelques-unes sans me référer à notre très chère bibliothèque immatérielle (Google). J’avoue même avoir emprunté votre disque compact à mon père sans lui avoir demandé sa permission (cela va de soi, bien entendu). Mais ce que j’ai découvert en réécoutant ses œuvres, des années plus tard, fut une deuxième lecture que je n’avais pas pu comprendre alors. Les chansons de Boby Lapointe ont toujours un rythme entrainant et simple, d’aucuns pourraient dire enfantin, mais lorsque l’on tend l’oreille, quand l’on fait attention aux mots… C’est là qu’elles prennent tout leur sens. Leur magie vient du mot.
La maman des poissons – Boby Lapointe – 1971
Les textes de ces chansons ne sont pas seulement faits pour être entendus, ils sont aussi faits pour être lus. Car, vous aurez beau écouter, écouter, réécouter, parfois leur subtilité et leur complexité sont trop parfaitement complexes pour être comprises. Ses paroles sont parfois considérées comme étant trop élaborées pour être chantées.
Au stade actuel de notre civilisation, rares sont les gens qui ne savent pas faire de fautes d’orthographe.
Méli-mélodie – Boby Lapointe – 1970
« Ce satané Boby Lapointe, depuis qu’il a tourné le coin, à Pézenas comme à Paris, ses copains et admirateurs ont du mal à s’y habituer. En ce qui me concerne, les soirs où son amitié et sa bonhomie me manquent un peu, je fais comme si de rien n’était, j’écoute ses chansons pour qu’il continue à vivre le bougre et il continue. Mon vieux Boby, putain de moine et de piscénois, fais croire à qui tu veux que tu es mort; avec nous les copains, ça ne prend pas. » (Georges Brassens 1976)
Je vais donc en terminer par la fin : peut-être que Boby Lapointe est désuet, peut être que son humour et ses calembours ne touchent plus, peut être que ses paroles se sont envolées avec lui. Mais pour moi, il restera toujours un grand maître de la contrepèterie, un magicien de la langue, un artiste des jeux d’esprit. Un mathématicien du mot.
Les gens qui rangent les vitamines par ordre alphabétique avant de les avaler, ça finit par leur donner des calculs.
Non cet article ne sera pas sur la religion, enfin pas vraiment… Je vais vous parler d’une chanson qui est maintenant un classique et qui a été reprise maintes fois. Vous ne voyez pas de quelle chanson il s’agit ?
Mais si, peu importe votre âge vous l’avez forcément au moins entendue une fois que ce soit interprétée par Cohen ou Buckley et si vous êtes plus jeune vous l’avez même entendu dans Shrek ! Cette chanson a su traverser les années et les générations : elle est intemporelle et reste d’actualité.
L’histoire de la création de la chanson
Tout commence en 1984 avec Leonard Cohen, surla création d’Hallelujah il dira : « J’ai rempli deux carnets de notes et je me souviens m’être retrouvé au Royalton Hotel de New York, en sous vêtements sur la moquette, me cognant la tête sur le sol en me lamentant de ne pas pouvoir finir cette chanson ». Il aurait écrit 80 couplets pour en retenir 5 au final, le tout aurait pris environ deux ans. Elle a donc été compliquée à écrire mais le résultat en valait la peine… Enfin plus pour nous que pour Cohen car elle ne sera pas très connue quand elle sortira. En 1991 John Cale (un membre du Velvet Underground) demande à Cohen pour reprendre sa chanson en la modifiant, retirant des couplets et en les remplaçant par d’autres que Cohen n’utilisait que lors de performances live. Mais c’est en 1994 lorsque Jeff Buckley reprend la version de Cale que la chanson devient vraiment célèbre, elle devient plus connue que l’originale et on oublie les versions antérieures. Buckley incarne littéralement les paroles de la chanson par rapport à ces prédécesseurs et c’est cela qui fait tout le charme d’Hallelujah.
Les paroles
Les paroles ont bien sûr des références religieuses mais c’est une chanson d’amour où John Cale a fait ressortir le côté sensuel voir sexuel de la chanson. Le parallèle entre religion et sexe n’est pas commun. Donc si vous avez toujours cru que c’était une chanson bien gentille qui parlait de religion cette révélation pourrait surprendre. Oui le parallèle existe dans d’autres chansons comme bien sûr dans « Like a Prayer » de Madonna qui fera scandale.
On comprend les allusions dans les phrases comme :
And from your lips she drew the hallelujah Et de tes lèvres elle a tiré Alléluia
qui est présent dans toutes les versions et qui ferait allusion à l’orgasme. Dans la version de Cale et Buckley les phrases :
But remember when I moved in you Mais souviens-toi du moment où je bougeais en toi And the holy dove was moving too Et la sainte colombe bougeait aussi And every breath we drew was hallelujah Et chaque souffle que nous respirions était un Alléluia
mettent fin à tout doute concernant le caractère sexuel des paroles.
Si les premiers couplets sont les mêmes, les fins diffèrent, celle de Cohen parle de rédemption. Mais ces deux couplets ont été effacés dans la version de Cale et de Buckley et remplacés par deux autres, dont un qui évoque plus l’érotisme, comme on a pu le voir, et l’autre qui pourrait être considéré comme profane, il remet carrément en question l’existence de dieu avec la phrase :
Well, maybe there’s a god above Bien, il y a peut-être un dieu là-haut
et va même jusqu’à parler de meurtre qui, on le rappelle, transgresse le commandement « Tu ne tueras point » et fait partie des péchés capitaux :
But all I’ve ever learned from love Mais tout ce que j’ai appris de l’amour Was how to shoot somebody who outdrew you Était comment tuer quelqu’un qui t’a surpassé
Cette chanson est vraiment universelle et chaque génération en connaît au moins une version, pour ceux qui se poseraient la question pour la version de Shrek les passages qui pourraient « choquer », le sexe et le profane, ne sont pas chantés (quand même c’est un film pour enfants !). Je ne peux que vous inviter à écouter ces trois (voire quatre pour les nostalgiques de leur enfance ) versions de ce classique et si vous en voulez encore plus, beaucoup d’autres artistes l’ont repris comme Bob Dylan, Bon Jovi, Pentatonix, Ed Sheeran et pour nous français on peut citer Vanessa Paradis, Céline Dion ou encore M Pokora, comme je l’ai dit il y en a pour tous les goûts !
Pour les intéressés je vous laisse les liens pour écouter les versions de ce classique de la chanson :
Malgré le très peu de temps que je passe à écouter la radio je me pose toujours la même question sur beaucoup de musiques, est ce que cet auteur aime ce qu’il écrit ou écrit-il seulement dans le but d’avoir une audience et donc des revenus ?
À partir de là je commence à faire une frontière entre la musique présente à la radio et écoutée en général et la musique faite par des passionnés qui est souvent et malheureusement moins écoutée.
Donc pour la minorité qui aime écouter des paroles un peu plus réfléchies que ce qu’on a l’habitude d’entendre, j’ai le plaisir de vous présenter Felhur.
Felhur c’est un professeur de philosophie de 26 qui, passionné par les mots et la musique, décide de se lancer dans le rap en 2018, c’est pas tous les jours qu’on voit des professeur de philo faire du rap c’est ce qui m’a tout de suite intéressé.
Il sort son premier EP la même année, appelé : Tous des singes, on en découvre un peu plus de son univers à travers 3 titres introspectifs :
Egotrip/Vie Douce/Chez Moi
Ci-dessous un extrait de l’EP, « Chez Moi ».
Ce premier projet commence à annoncer la couleur, je vous invite à aller écouter les deux autres morceaux du projet pour vous donner une idée, on remarque tout de suite son attachement à la langue française comme dans Egotrip où il dit:
« J’suis un dandy aux qualités dantesques Même édenté qualifié, mais quand est ce qu’ On arrêtera de polluer la fresque ? »
C’est 1 an après son premier EP et une dizaine de freestyles que Felhur arrive avec un format encore jamais vu et vraiment original, des textes de Baudelaire version rap. Et là on reconnaît vraiment ses racines de professeur de philo, j’étais plutôt reticent au début mais on finit vite par apprécier cette série, qui se nomme BO2LR.
Voici la première partie de sa série BO2LR, je vous laisse aller écouter les autres si ça vous intéresse mais je trouve cette série plutôt bien exécutée et très plaisante à écouter.
Cette année il sort un EP « Longue Vie » et une série baptisé « LE REFUGE », cette série à pour but de mettre plus en avant le beatmaker au côté du rappeur, concept intéressant, je vous laisse aller voir ça sur Youtube.
Pour conclure, après avoir bien potassé ses clips et posts instagram je pense que Felhur est avant tout un amoureux de littérature qui a décidé de s’exprimer à travers le rap, son style est particulier je vous l’accorde mais personnellement j’y adhère et je vous invite à faire de même ou du moins essayer.
Si vous avez commencé à lire ce que je suis en train d’écrire c’est que le titre vous a interpelé.
C’est un sujet qui me tient à cœur, et pour cette fois je ne vais pas m’appuyer sur une œuvre en particulier, mais c’est mon histoire que je vais vous partager. Depuis près de 8 ans je pratique le karaté, un sport de combat plutôt physique. Ce sport m’a permis de sortir toutes les émotions que je portais en moi chaque jour. Mais là vous vous demandez surement pourquoi je vous parle de ça, et vous avez tout à fait raison mais vous verrez là où je veux en venir.
La musique a toujours été pour moi quelque chose d’assez mystérieux. Je ne comprenais pas comment une personne pouvait réussir à libérer ses émotions, sans frapper dans des sacs ou sans repousser ses capacités physiques, mais tout simplement à l’aide d’un petit instrument. Depuis toujours la musique ne cesse de transmettre des émotions et ça c’est un fait. Mais transmettre ses émotions ne veut pas forcément dire s’en débarrasser.
C’est donc pour cela qu’il y a maintenant quelque mois, j’ai décidé de tenter l’expérience et d’essayer de comprendre cet art très posé. Je me suis alors initié à la guitare, un instrument qui m’a toujours émerveillé.
Au début, je vous avoue que ce n’était pas du tout facile. Apprendre un instrument demande beaucoup de concentration, de patience, mais surtout de volonté. Mais lorsque j’ai réussi à sortir deux accords, j’ai ressenti une grande satisfaction que je n’avais jamais ressenti auparavant. Certes la guitare me rendait en quelque sorte heureux mais je vous assure que lorsque mes problèmes surgissaient, la seule façon pour moi était de me défouler afin de sortir tout le négatif qui me pourrissait la vie. Je laissais donc ma guitare de coté, car ce morceau de bois ne m’était d’aucune aide dans ce genre de situation. Enfin c’est ce que je pensais !
Cet avis, je l’ai gardé pendant très longtemps. Mais cet instrument a su me faire changer d’avis il n’y a de ça que quelques jours. Je vais être transparent avec vous et en ce moment je traverse une période de ma vie assez difficile et je remets énormément de choses en question. Même si au quotidien je peux paraître bien, en réalité le soir quand je rentre chez moi je ne suis plus le même. Si je me livre à vous comme ça c’est que j’ai besoin de vous transmettre mes émotions afin que vous puissiez comprendre réellement la magie que procure la musique. Car si aujourd’hui j’écris ceci c’est grâce à elle…
Cela fait exactement plus de six semaines que je suis tous les soirs seul dans mon appartement à Morteau, et que je n’ai pas vu ma famille, suite aux instructions imposées par l’état concernant le virus qui nous touche en ce moment même. Quelques jours avant l’écriture de ce texte, j’ai complètement craqué et étant bloqué dans 25 mètres carrés, je ne pouvais pas pratiquer le karaté pour me défouler, et pour sortir tout ce que je porte en moi ces temps-ci. Je cherchais un moyen de me débarrasser de toute cette… qui me ronge petit à petit, et c’est à ce moment-là que quelque chose de plutôt étrange s’est produit. Soudain dans cet excès d’émotions je me suis pris à prendre ma guitare, et à jouer.
C’est à ce moment précis que j’ai compris que mon avis était fondé sur tout simplement, une opinion et non sur quelque chose de concret. J’ai joué peut-être une demie heure sans m’arrêter. Bon je m’excuse auprès de mes pauvres voisins qui n’ont pas dû comprendre ce qui se passait… Mais pendant ces trente minutes, chaque coup sur les cordes, c’était comme si un problème disparaissait. Alors j’ai joué, jusqu’à que tous mes problèmes finissent par se libérer. J’avais plus l’impression de jouer de la guitare mais que la guitare jouait de moi. C’est comme si elle me parlait, comme si elle me comprenait. Certes vous allez peut-être me prendre pour un fou furieux, mais mettre des mots sur ce que j’ai ressenti ce n’est pas évident. Je trouve ça fou le fait d’être persuadé d’une chose, et qu’au bout de temps d’années on ouvre réellement les yeux, et on se rend compte que tous ceux à quoi on pensait, n’est autre que des opinions infondées et certainement influencées par une majorité.
J’aimerais conclure là-dessus :
Il n’est jamais trop tard pour changer d’avis car rester sur sa position c’est ignorer les remises en question salvatrices…
Je vais vous présenter un groupe de musique suédois, Wintergatan (qui signifie « la voie lactée ») dont l’instrument musical est unique en son genre, original et plutôt sophistiqué.
Le genre musical de ce groupe est le folktronica, qui incorpore des éléments de musique folk et électronique grâce à un mélange d’instruments acoustiques et de sons électroniques générés par ordinateur.
Voici un extrait de leur premier album Sommarfågel.
En 2014, Martin MOLIN, qui joue de nombreux instruments de musique, se penche sur la conception d’une boite à musique réunissant plusieurs sons grâce à un système de billes dans un circuit, très complexe, et actionné par une simple manivelle, et en 2016 naît la Marble Machine X.
Après le succès de la présentation de cette dernière, il a en projet de faire une tournée musicale mondiale avec sa machine et son groupe. Cette machine parait un peu farfelue mais est le résultat d’un travail acharné ingénieux qui a nécessité plusieurs années de recherche, d’essais, de prises et de reprises. Pour faire cette vidéo, il a fallu de nombreuses prises et différents montages pour obtenir un son correct, sans ratés. (Les billes tombaient mal, les instruments mal placés, des courroies qui se détendaient trop vite…)
Il a du reprendre son projet à zéro, pour optimiser et trouver des solutions à sa machine, il ira au Museum Speelklok, qui est un musée de musique mécanique possédant une collection d’instruments atypiques dont la plupart fonctionne encore (boites à musiques, horloges musicales, orgues de barbarie…).
Il remodélise et reprend le design en CAO pour pouvoir l’usiner. Entre 2016 et 2018, il ne se consacre qu’à ce projet et publie régulièrement l’avancée de son travail.
Cet instrument a inspiré d’autres passionnés d’invention et de musique. On tombe sur un instrument créé à partir de recyclage de vieux disques durs. On peut trouver un instrument fabriqué à partir des tours Tesla (électricité). Voici quelques vidéos qui m’ont vraiment étonné !
A l’époque où on achète tout ce qu’on veut en une seconde et un clic, je suis fasciné par ceux qui cherchent encore à innover, inventer, transformer des objets d’une utilité à une autre, juste par passion et pour le plaisir. Le beau est propre à chacun, à vous de décider si cela vous plait autant qu’à moi.
Mauvaise blague à part, je vais vous parler dans cet article du réchauffement climatique, de la fin de l’espèce humaine et de la société de consommation. Mais attention, pas (trop) de discours culpabilisant pour aujourd’hui, simplement une chanson pour essayer d’éveiller quelques consciences, si c’est encore nécessaire.
Petit briefing sur le groupe de musique québécois Les Cowboys fringants, avant de parler en détail de leur chanson Plus rien. Formé aux alentours de 1995, c’est à partir de 1997 qu’il sera composé des cinq membres qui joueront et jouent encore ensemble (bien que Dominique Lebeau ait quitté le groupe en 2007).
Photo de 2019 (de gauche à droite): Marie-Annick Lépine (violon), Jérôme Dupras (basse), Karl Tremblay (chant), Jean-François Pauzé (guitare, auteur principal)
C’est donc depuis plus de 20 ans que l’on peut écouter leurs chansons, sur des airs mélangeant la country, la folk et le rock alternatif. Parfois avec humour, parfois avec mélancolie, les Cowboys essayent de nous sensibiliser aux différents travers de notre société et en particulier le réchauffement climatique.
Voici la chanson dont je vais parler aujourd’hui : Plus rien, parue dans l’album La grand-messe :
Sortie en 2004, cette chanson nous met dans le point de vue du « dernier humain de la terre », qui explique comment l’homme a été la cause de sa propre fin. Ce personnage nous raconte l’état de la planète à son époque, et comment les hommes en sont arrivés là : l’appât du gain et l’envie d’argent, le toujours plus que l’on retrouve aisément chez nous et qui nous pousse à consommer et à produire en plus grande quantité, sans se soucier des conséquences de nos actes sur notre planète.
Une petite note positive au milieu de la chanson, très actuelle, évoque les militants écologistes qui essayent de faire changer les choses, d’avertir les populations, malheureusement sans grand résultat.
La suite de la chanson évoque les différentes catastrophes qui pourraient nous tomber dessus un jour et signer la fin de notre espèce, on peut même entendre « Les gens ont dû se battre contre les pandémies » ce qui évoque (presque de manière ironique) la situation actuelle…
Durant toute la chanson, les instruments dégénèrent, comme l’humanité qu’ils mettent en scène, dans un grand crescendo, jusqu’à ce qu’il ne reste « Plus rien », moment où la partie instrumentale redescend durant le dernier refrain, pour nous laisser seul avec un battement de cœur (la batterie), qui fini lui aussi par s’arrêter…
Les paroles sont très avant-gardistes et malheureusement très vraies. En effet, il faut se rendre compte que tout ça a été écrit en 2004 ! Il y a 15 ans déjà des personnes parlaient de la destruction de l’écosystème et de l’extinction de notre espèce. C’est quand même fou de se dire que malgré ça, et l’histoire qui leur donne peu à peu raison, encore trop de monde ne se soucie pas ou peu de l’environnement et de l’impact de nos actes sur la nature qui nous entoure.
Le texte de cette chanson est sans doute inspiré, ou tout du moins similaire, au travail et aux ouvrages de Hubert Reeves, un astrophysicien également canadien, qui a beaucoup parlé de l’autodestruction de l’espèce humaine (si si si c’est intéressant, ça donne pas trop envie d’en finir je vous assure). Si vous souhaitez plus de renseignements au sujet de son travail et de ses conférences, voici le lien de son site.
Pour finir sur une note un peu plus positive et moins démoralisante, je vous laisse ici quelques chansons des Cowboys fringants, souvent porteuse d’un message, mais d’une façon moins frontale et moins grave :
Vous pensiez qu’un jour vous pourriez verser une larme pour une chanson qui parle d’un dirigeable ? Moi non plus.
Pourtant, la magistrale composition « Empire of the Clouds » de Iron Maiden m’a bien tiré quelques larmes, et de beaux frissons. Attendez, je sais ce que la plupart d’entre vous pensez : « Iron Maiden ? Non merci, le métal c’est pour les sauvages !« , ou quelques chose de ce genre. Iron Maiden est en effet classé comme un groupe de Heavy Metal, et je sais que c’est un style de musique qui est loin de plaire à tout le monde, mais qui est surtout mal connu des gens qui le critiquent. Cet article est aussi là pour modifier la vision péjorative que beaucoup ont sur le genre. Voici donc l’histoire de « l’empire des nuages » :
« Empire of the Clouds« , c’est plus qu’une musique, c’est une symphonie, un voyage de 18 minutes, une véritable aventure. Et honnêtement, Iron Maiden est un des rares groupes qui peuvent faire un titre aussi long sans qu’à aucun moment la musique ne se répète, il n’y a aucune longueur et on ne s’ennuie jamais pendant ce qui est tout de même le tiers d’une heure !
La chanson parle d’un rêve du début du XXe siècle, celui de créer et démocratiser le voyage par les airs, d’établir un « empire des nuages » comme nous le rappelle le titre. Elle raconte comment ce rêve a échoué, au début des années 1930, avec la catastrophe du dirigeable R101, aéronef anglais qui s’est écrasé en France le 5 octobre 1930, au départ d’un voyage vers l’Inde.
Écouter ce titre, c’est comme regarder un film ou lire une histoire, la musique est découpée en plusieurs phases qui sont autant de péripéties. Les instruments sont utilisés intelligemment pour faire ressentir les différentes émotions : un départ calme au piano, une tension grandissante, la détresse de l’équipage avec un S-O-S en morse à la batterie, jusqu’à la violence de la tempête dans un sensationnel solo de guitare. Frissons garantis !
Si l’anglais ne vous fait pas peur, alors je vous conseille fortement de prendre le temps de l’écouter en entier, avec un casque de préférence, et en lisant les paroles. Je peux vous l’assurer, vous ne le regretterez pas !
Bien que tu te sentes insulté (ou même flatté) par ce titre un peu aguicheur, j’ai le regret de t’annoncer, cher lecteur, que ce titre est uniquement le nom de l’œuvre que j’ai choisi de décortiquer ici.
La musique « Je veux te baiser » à été écrite et interprétée par le groupe Odezenne, composé d’Alix Caillet, Jacques Cormary, Mattia Lucchini et Stefano Lucchini. Le groupe, souvent critiqué pour ses textes « crus », a réussi à devenir un groupe reconnu après 4 albums studio et 2 EP (des projets musicaux qui comptent 4 ou 5 titres).
Mais rentrons (au sens figuré) dans le vif du sujet ! Le 27 mai 2014, la bande d’amis sort un clip s’intitulant (comme tu l’as deviné) « je veux te baiser ». À la premier écoute un texte vulgaire, dégradant et même parodique ! Mais c’est en s’attardant dessus et notamment sur le clip qu’on commence à comprendre le réel sens de la chanson. L’histoire que nous raconte cette musique se passe dans une soirée (qui, sans trop d’attente, ressemble plus à une orgie) où l’on voit des personnes prendre différentes drogues, différents alcools et se dénuder. Mais la vidéo met en scène un jeune garçon et une jeune fille qui ne voient pas cette soirée de la même façon. Ils sont monotones et presque déprimés, clairement, ils s’ennuient (j’espère que ce n’est pas ton cas). Pendant ce temps, le chanteur dit ces paroles : « Tu m’as demandé d’monter, je suis venu sur tes fesses » ou encore « A dada sur mon beat, tu glisses comme liquide » et pourtant les deux innocents n’osent pas se regarder par timidité. Même si j’aimerais que tu découvres ce fantastique texte par toi-même, je vais te citer 2 passages plus ou moins explicites : « J’aime beaucoup tes pare-chocs, qui débordent de ton body, je te ferais passer le code tu verras tout t’est permis » et « A dada sur ton string, je glisse sur la voie rapide, tu verras sans tes warnings, comme la route est toute humide ».
Avant de vous « spoiler » la fin du clip il faut savoir que que Jacques Cormary (Jaco pour les intimes) a écrit cette chanson pour sa copine, et devine quoi ? Elle a adoré ! En fait, c’est une chanson d’amour (certes 2.0, mais une chanson d’amour quand même), et pendant le refrain « Je veux te baiser, tu veux me baiser, nous voulons nous baiser hein-hein… » on commence à prendre cette phrase dans le sens noble du terme comme si les deux jeunes gens voulaient se faire un baise-main (notre génération manque vraiment de classe !). Malgré les paroles crues (mais qui donne un coté érotique et authentique) on ressent ce désir et le plaisir qu’il y a entre nos deux timides qui ne se sont toujours par rapprochés d’ailleurs ! Alors une idée pour la fin de l’histoire ? Je t’invite à la découvrir par toi même ;).
Cependant, tu n’as peut-être pas assez de réseaux et tu meurs d’envie de savoir la fin ? Alors voilà, nos deux coincés (faut dire ce qui est) vont enfin faire le grand pas et se rencontrer, puis se regarder dans les yeux sans rien dire, puis prendre la voiture pour se retrouver sur une plage où, finalement, ils vont s’embrasser et … pour le clip ça sera tout ! Libre a toi, cher lecteur, de t’imaginer la suite.
Ce que je trouve génial avec un texte comme celui-ci, c’est qu’on voit l’importance et la beauté de savoir rendre des mots brutaux et gras, sensuels et même poétiques, par exemple « Je me suis retrouvé dans les avenues de ton cœur, y’a mes semelles qui collaient, je faisais l’auto-stoppeur ». Oui, c’est vrai que ce n’est pas de la grande littérature, mais c’est terriblement efficace !
Le groupe a d’ailleurs déclaré, dans une interview, « On met beaucoup de sérieux dans ce qu’on fait, et en même temps on n’en met pas, on est dans un entre-deux. ». Alors entre vulgarité et concupiscence, partie de jambes en l’air et amour, apprécieras tu ce mélange de genre ?
Tu peux laisser un commentaire pour donner ton avis, ça m’intéresse !
Dimitri naquit le 12 septembre 1906 en Saint Petersbourg (capitale de l’empire Russe) dans une famille aisée et intellectuelle aux aspirations révolutionnaires. Sa mère le pousse à entamer un apprentissage soutenu du piano qui le conduira au conservatoire de Petrograd en 1919 jusqu’à la mort de son père, mettant la famille dans une situation financière complexe, où il se verra embauché comme pianiste de Cinéma. En 1926, il se fait remarquer avec sa première symphonie (au point que l’état Russe lui en commande une seconde).
Puis 7 ans après ce premier succès, il achève son premier Opera : ‘’Lady Macbeth’’ (tiré d’une nouvelle de Nikolaï Lesskov) qui sera fortement décrié par la Pravda (journal du parti) après 180 représentations qui abîmera, dans une période d’inquiétude et de disgrâce, le compositeur devenu ‘’ennemi du peuple’’ qui verra dans les mêmes temps nombre de ses proches amis artistes disparaître dans d’imprécises circonstances. Le responsable de ces disparitions, Joseph Staline aura cette phrase : ‘’La mort résout tous les problèmes : pas d’hommes, pas de problèmes ».
Il se censure et adopte un style plus classique avec sa 5ème symphonie lui permettant un retour en grâce au sein de la société Russe, ce qui le placera dans l’élan Jdanoviste (lien ici : https://fr.wikipedia.org/wiki/Jdanovisme_artistique). S’ensuivra une suite d’œuvres tantôt adulées puis sapées par pure bêtise idéologique (incompatible avec le génie avant-gardiste du compositeur) dont sa 4eme symphonie, son 1er concerto pour Violon ou encore ses ‘’chansons juives’’ (dénonçant l’antisémitisme du régime). Mais il continuera de composer selon ses opinions et son instinct (néanmoins souvent pondérés).
Paradoxalement, c’est l’un des musiciens russes les plus décorés et les plus reconnus de son pays, il recevra notamment plusieurs Prix d’Etat, le prix Staline, Lénine, il recevra le titre de ‘’héros du travail socialiste’’ et sera même délégué à la conférence mondiale de la Paix aux Etats Unis en 1949.
Léguant près de 150 œuvres dont quinze symphonies, quinze quatuors à cordes, plusieurs Opéras et bien d’autres types de pièces (comme un cycle de mélodies inspirées par son compatriote prix Nobel de littérature Dostoïevski) il s’éteindra en aout 1975 à Moscou adulé et reconnu de ses contemporains.
II/ Peut-on être révolutionnaire et aimer la musique ?
Avant de parcourir ces lignes, je vous invite tout d’abord à écouter cette pièce dans sa version la plus ‘’authentique’’ de 1967, interprétée à Berlin par David Oistrah :
– Ou une interprétation plus actuelle d’Hilary Hahn en 2000 à Tokyo :
Le premier concerto pour violon et orchestre symphonique est le fruit d’une gestation certainement entamée durant la seconde guerre mondiale car les premières notes furent déposées sur portées en 1947. Chostakovitch ayant fait l’objet de vives critiques pour ‘’ses excès de modernité’’ dans ses autres pièces au sortir le la guerre, ce premier exercice violonistique évoluera lentement dans un contexte tendu et anxiogène presque en cachette (le compositeur se sachant surveillé de près), en parallèle d’autres œuvres. La mort de Staline en 1953 et la reconnaissance internationale d’Oïstrakh conduit à la première représentation en 1955 à Leningrad (qui fût un succès).
D’une durée d’environ 35 min (selon les versions), ??? se répartissent en 4 mouvements :
– une Nocturne, hommage au concerto pour Violoncelle d’Elgar,
– un Scherzo, ou ‘’danse démonique’’ qui utilise des procédés dignes de ‘’la danse Macabre de Saint Saëns’’ ou (en une autre mesure) quelques pièces de Liszt,
– une Passacaille, mouvement lent et triste où basse et violon se répondent, il rend hommage au grand Beethoven avec son thème du ‘’destin’’
– et un dernier mouvement intitulé ‘’’burlesque’’, tiré du monde musical Tzigane.
Ce concerto ne serait certainement pas ce qu’il demeure sans son ami David Oïstrakh, qui l’a largement aidé/influencé dans sa composition allant même composer une version de la cadence (‘’solo’’ du violon a capella faisant la transition du troisième au dernier mouvement). Anecdote intéressante, lors de la ‘’création’’ (première), le violoniste virtuose glissa dans la cadence l’un des thèmes principaux de Lady Macbeth (terrorisant le compositeur). L’assemblée n’y ayant perçu qu’un thème magnifique Chostakovitch et Oïstrakh ne reçurent que des compliments (néanmoins la pièce sera éditée et jouée avec sa cadence originale) : l’idéologie et l’art ne font décidément pas bon ménage…
III / Entre les notes
Le contexte historique est ô combien important pour comprendre une oeuvre et donc son temps. Chostakovitch, génie aux talents tantôt admirés puis blâmés, témoigne d’un temps trouble et agité, où l’expression artistique (dans cette région du monde en tous cas) dépendait du bon vouloir d’une caste minoritaire et privilégiée dans un régime se voulant l ‘Egalité incarnée. Alors, le génie, le talent, l’audace et la créativité ne servent qu’à un ‘’effort d’état’’ ressemblant plus à un effort de guerre perpétuelle (avez-vous lu 1984 ?) qu’à un désir de liberté démocratique, de pensées et donc artistique.
Et bien entendu, tous ce éléments se retrouvent dans sa composition : une harmonie complexe, tendue et des rythmes venus d’un monde pétri de terreur et d’effroi. Malgré ce climat, Dimitri Chostakovitch a réussi le pari de magnifier le violon, après Brahms, Beethoven et Mendelssohn (entre autres) exposant ainsi en puissance et majesté mon visage favori de la Russie : sa musique !
Le premier mouvement est décrit par Oïstrakh comme ‘’une suppression de sentiments’’, où le dialogue entre le violon et l’orchestre transcende l’état aphasique et presque atonal de la pièce. Il est pour moi l’interprétation du reflet de la société Russe communiste dans l’esprit du compositeur : grave, implacable, tendu et angoissant.
Le scherzo lui, Oïstrakh en parle comme contenant ‘’quelque chose de maléfique, de démoniaque et d’épineux’’, en plus de comporter la signature musicale du compositeur (https://fr.wikipedia.org/wiki/Motif_DSCH), il traduit un certain empressement, une hâte voire une panique. Est-ce un rappel des années de guerre ou de sa mentalité en tant ‘’qu’ennemi du peuple’’ apprécié ? Il en reste un mouvement d’une extrême virtuosité technique et d’une hardiesse de pensée illustrée tant sur la partition que sur les doigts des musiciens.
Ah la Passacaille, mon mouvement favori ! Un certain Boris Schwarz parlera d’une « grandeur lapidaire » dans ce troisième mouvement. Aussi noir que coloré, aussi déprimant que solennel mais surtout aussi beau que terrassant. Certains voient un hommage et une pensée aux chers disparus du compositeur, je préfèrerai comparer ce mouvement à la vie artistique même du musicien : s’effaçant doucement derrière la masse comme le violon derrière l’orchestre jusqu’à ce que la Cadence (transition avec de dernier mouvement) vienne le replacer en toute lumière, laissant éclater sa vérité.
Burlesque, cet ultime volet, magnifiquement introduit par le violon solo, reprend nombre de danses du folklore Tzigane. Des rythmes marqués, ciselés et percussifs, des sonorités d’un autre espace-temps et un bouquet final plus qu’explosif. L’homme de musique n’a pas résisté à rendre hommage à son confrère et ami souvent décrié (exilé dans les années 1920) Igor Stravinsky, où l’un des thème de son ballet ‘’Petrouchka’’ y est logé. Peut-on y voir un soutien au peuple tzigane largement massacré ou une interprétation ’’burlesque’’ d’une société qui change d’avis comme d’humeur : sans fondements ni pensées… je vous laisserai le choix…
Pour conclure, je dirais que ce concerto est une œuvre géniale, avant-gardiste et inspirante mais néanmoins le reflet d’une époque que je n’aurais jamais voulu vivre.
Et vous, quel créateur censuré et critiqué par idéologie seriez-vous ?
Cet article est fait pour toi, encore plus si tu es un homme (sauf si tu aimes les stéréotypes, dans ce cas-là autant être franche, tu n’as rien à faire ici !).
Marre de faire semblant ? Marre d’être traité de « pédé » ? Et bien rassure toi, tu n’es pas le seul et quelque chose me dit qu’on ne parle pas assez de ce sujet tabou qui est pourtant bien réel et touche énormément de monde : la virilité abusive.
Un autre homme, lui aussi en avait marre, et n’a pas décidé d’en parler, mais de le chanter.
Cet homme, c’est Eddy de Pretto, un auteur, compositeur, interprète et acteur français né à Créteil et âgé de seulement 26 ans. Ce chanteur beaucoup comparé à Stromae, plaît grâce à son langage cru et à son réalisme froid. Ses textes résonnent comme de la poésie. Ses mots sont tranchants et francs car Eddy ne cache pas ses maux. Il doit beaucoup à sa ville natale (dont il en parle dans la chanson « beaulieue ») car elle lui a donné « une certaine rage, une envie de me dépasser … L’envie de m’en sortir m’a aidé à y parvenir », raconte-t-il dans une interview. Il parle dans ses chansons de nombreux problèmes de société, de sujets tabous tel que l’homophobie (avec « c’est pas grave ») ou encore la phallocratie (avec « quartier des lunes »). Dans ses textes il relate avant tout son histoire. Il ne veut en aucun cas être un porte-drapeau pour tous ces tabous, il veut juste raconter sa vie, sa réalité.
La chanson dont je veux vous parler aujourd’hui est « Kid » qui, vous vous en douter parle de la « virilité abusive ». Elle revendique le respect à l’identité de chacun. Eddy de Pretto rejette dans cette chanson les choses principales que la société d’aujourd’hui impose aux hommes : le foot, les muscles, la supériorité, la force animale. Toutes ces choses qui ont constitué une part de son éducation. Il aime exagérer les choses de façon à ce que n’importe qui puisse comprendre les paroles. Il prône la différence et aimerait que tous les hommes qui font semblant d’être quelqu’un d’autre assument leur part de féminité. On comprend encore mieux le message en regardant son clip ou il se met en scène dans une salle de sport torse nu et en sueur. Cet homme qui n’a rien d’un rappeur ou d’un ours avec son corps frêle et blond, utilise justement son image pour soutenir ses paroles et pour, par la même occasion, nous montrer qu’il assume totalement son histoire et son homosexualité… et ça plaît ! Comme quoi, messieurs, cessez de vous cacher et assumez-vous avec fierté ! Ne laisser pas la peur vous en empêcher, car après tout, qui a-t-il de mal à être différent ?
Personnellement, ce que j’aime dans ses chansons, ce sont avant tout ses textes, qui je trouve, sont très bien écrits. Il réussit à amener le sujet de sa chanson de façon très mature et ne s’occupe pas de choquer quelques personnes avec ses paroles aiguisées. Même si certains trouvent sa voix insupportable, je vous invite donc à écouter ses chansons pour la puissance de ses textes.
Ci-dessous, quelques-unes de ses chansons avec différents tabous traités :
Je suppose que vous avez tous vu ou du moins entendu parler de ce groupe de musique française qui a tourné un clip sur notre chère Tour Eiffel, et pour ceux qui ne savent pas de quoi je parle, je vous invite avant de continuer votre lecture de faire un tour (même quelques secondes) pour voir de quoi je vais parler aujourd’hui.
Les cheveux lissés, les chansons auto-tunée aujourd’hui, nous allons parler de chanson française ou plutôt de rap français. Le groupe dont je vais parler aujourd’hui est … (roulement de tambour) PNL !
Après plusieurs albums, ils sortent leur dernier projet en avril 2019 qui s’intitule « deux frères »
Nous n’allons pas nous étendre sur la performance de rap de ce groupe, non…
Je vais vous poser une seule question, j’espère que vous changerez d’avis sur le rap français après avoir vu mon article. La chanson urbaine peut-elle être une source de curiosité culturelle ? La réponse à cette question va vous surprendre !
Commençons depuis le début, le rap français est très peu apprécié par le grand public, seules certaines chansons du type Aya Nakamura ou Gims sont les plus appréciées mais c’est sûrement les chansons qui ont les textes les moins recherchés, va savoir pourquoi ?
Le rap, cette sous culture (comme le dit si bien notre très cher Éric Zemmour) peut être source d’ouverture vers la culture… avec leur texte, PNL, pourrait peut-être nous donner envie de nous/vous ouvrir ?
Pendant ce confinement (qui est très long…), j’ai analysé pour vous (oui car un album contient de nombreux petit recoins) tous les textes un par un (oui c’était très long, mais j’y ai mis tout mon cœur) pour vous dégoter toutes les références qui ressortent de leurs chansons.
Le groupe a depuis plusieurs années évolué dans la manière de décrire leur quotidien, pour comprendre leurs textes (car curieux comme vous êtes, j’imagine et j’espère que vous allez prendre la peine d’écouter une de leur chanson…) je vais vous expliquer leur univers.
Leur musique est rythmée par 5 actes, 5 piliers qui sont un peu plus qu’une simple histoire. Le groupe joue d’une vraie imagerie et a construit un univers complet autour de ces piliers.
Bon, commençons. Nous voici dans la jungle leur premier pilier, cette jungle n’est pas celle de Mowgli, non c’est une métaphore du quartier, de la banlieue. Le groupe marche beaucoup avec des visions animalistes pour décrire dans quoi ils ont grandi.
La famille est leur deuxième acte, oui pour eux, la famille est très importante et comme nous pouvons le comprendre dans leur titre “deux frères” (le groupe est en effet constitué de deux vrais frères) leur amour fraternel est très important.
Le troisième pilier, lui, est un des plus importants dans leur univers car c’est grâce à ce sentiment que nous comprenons qui ils sont, et pourquoi ils écrivent comme ceci. Ce sentiment très particulier est la haine, il est la conséquence de leur souffrance et le sentiment qui leur donne la force de réussir mais cette haine dans leur dernier album est peu à peu remplacé par la tristesse et éclipsé par la mélancolie (oui des jeunes de banlieue et bandits tristes, oui ça existe.. ) et nous pouvons nous en rendre compte sur la piste 16.
Le monde est l’avant dernier pilier de leur univers, leur objectif est le même que Tony Montana, conquérir le monde, un peu à la manière de « la fin justifie les moyens ». Leur fameux clip sur la Tour Eiffel est un peu un moyen de montrer qu’il y réussissent, et la réussite par soi-même est beaucoup plus appréciable qu’avec l’aide des autres car il se produisent en indépendant.
Et pour conclure les piliers, nous allons parler de religion. Elle est présente dans leurs textes (avant la musique, ces deux garnements n’ont pas toujours fait des choses licites pour atteindre leur but) leur objectif était la lune comme Amel Bent.
Après une longue et pénible description pour les plus impatients, je vais vous dévoiler les références que j’ai trouvées mais ce ne sont pas que des simples références qui sortent de leur texte à tout va, elles sont utilisées subtilement et judicieusement comme vraie métaphore en cohabitation avec les onomatopées très animalistes…
Voici un petit récapitulatif qui montre la multitude de métaphores, et face à cette large palette, nous ne pouvons qu’être curieux de tout ce petit monde qui nous attend. Certaines sont très familières mais d’autres un peu moins, des références ont déjà été présentées dans certains articles comme Dr.Stone par exemple. Et nous pouvons voir que beaucoup de références sont portées sur les animés/mangas et les jeux vidéos, des films qui pourront certainement vous occuper pendant toute la durée de cet ennuyeux confinement ! (Ne me remerciez pas ! Pour les références, je vous invite à les regarder pour vous immerger dans leur univers et découvrir par vous même les mangas/films/jeux… ) et bonne ouverture culturelle ! (Grace au rap).