Quand l’illégal devient un moyen d’expression

Brainless soldier, Blu pour le festival « Draw the line »

Malgré l’évolution des mœurs, à ce jour, le street art reste dans la majorité des cas illégal. Cela dépend notamment du support utilisé. Sur le plan moral, les avis sont divisés, cependant les street artistes sont désormais reconnus comme des artistes à part entière. Ces derniers fondent leurs œuvres dans l’urbanisme, souvent engagés et défiant les lois pour transmettre leurs messages. Nous pouvons citer parmi les plus connus Banksy mais ici nous allons nous intéresser à un artiste italien, Blu.

Qui est Blu ?

Il est difficile de le présenter car tout comme son confrère Banksy, Blu a décidé de préserver son identité secrète. Cependant, nous savons qu’il est né à Senigallia, entre les années 70 et 80. Il est considéré aujourd’hui comme un des 10 plus grands street artistes que ce monde ait connu. Il produit ses œuvres dans de nombreuses régions d’Italie comme Florence, Bologne, Milan ou encore Rome mais a débuté sa carrière dans le quartier étudiant berlinois de Kreuzberg. Il est identifiable à l’aide de son style graphique et de ses prises positions. En effet, il adopte une représentation des humains de manière très caricaturale, avec de grosses têtes déformées, de grandes bouches, s’apparentant à des monstres. Blu se positionne comme anti-guerre, anticapitaliste, et contre la surconsommation. De ce fait, il ne choisit pas les murs sur lesquels il travaille par hasard. Il s’immerge de la situation politique et sociale du lieu. Nous pouvons également l’identifier sur un autre détail, car ce dernier ne produit pas de petites peintures discrètes. Effectivement, Blu peint des œuvres immenses qui se comptent en dizaines de mètres carrés. Blu s’est rapidement fait remarquer par les galeries mais par peur de retrouver son expression limitée, ses collaborations sont rares.

Quelques œuvres de Blu

Ces images nous illustrent la façon avec laquelle Blu peut exploiter les reliefs et l’environnement avec la couronne par exemple. Nous retrouvons également les « monstres » cités plus tôt, représentant ici les grandes entreprises pétrolières. Il aborde la surexploitation des ressources naturelles par les industries pour le profit, d’où le surpoids du personnage représenté. Les deux œuvres ne sont pas en lien mise à part qu’elles ont été peintes toutes les deux pour le Crono Festival de mai 2010 à Lisbonne.

Double fresque, Blu, plaça del Tossal, Valencia

Ici, Blu profite d’exploiter les deux surfaces de bâtiments mitoyens. Sur la fresque de gauche, il dénonce l’industrialisation automobile, la sécurité routière et la qualité des véhicules actuels sur le marché. Sur la peinture murale de gauche, il met en parallèle la religion avec les grandes richesses mondiales. Il est facile de reconnaitre l’adaptation actuelle du personnage de Moïse, tombé dans le vice, représenté avec une barbe de vipères. Les dix commandements sont ici remplacés par des euros et des dollars. Sa conduite est donc uniquement dictée par l’argent.

Grafittis de Cuvry, Blu, 2008

Nous avons devant nous deux immenses graffitis de Blu, qui appartenaient aux peintures murales les plus connus de Berlin. Elles étaient situées sur deux murs coupe-feu au bord de l’ancienne Cuvrybrache à Berlin-Kreuzberg. Ces derniers ont été finalement détruits en 2014 après un incendie. Ce site était considéré comme un des premiers bidonvilles de Berlin. L’œuvre de gauche représente un homme remettant sa cravate et laissant apparaitre des menottes en or sous forme de montres. Nous pouvons donc en déduire que quand argent et biens matériels prennent de plus en plus d’importance pour l’Homme, il en devient esclave. La peinture de droite quand à elle représente Berlin Est et Ouest, sous forme de personnage. Ce qui rend cette œuvre intéressante est qu’elle a été annulée puis déplacée au moment de sa création. Le fait est que la localisation originelle se trouvait à proximité de nouveaux bâtiments en construction. Son œuvre allait donc augmenter la valeur des logements et enrichir les propriétaires. Cela allait à l’encontre de ses valeurs et a donc revu son projet. C’est ici que l’on comprend que Blu est artiste à 100% engagé.

Quand l’oeuvre prend vie

Blu s’est fait réellement connaître aux yeux du grand public avec une œuvre subversive, Muto. Cette dernière lui a valu le Grand Prix de 2009 du Festival International du Court Métrage de Clermont-Ferrand. Il y met en scène une œuvre de rue, vivante et se baladant à travers les différents décors urbains dans les rues de Buenos Aires. Une réalisation entièrement en stop motion accompagnée de la musique de Andrea Martignoni qui s’achève en mai 2008. Fruit d’un long et fastidieux travail, il a donc tout au long du court métrage dû faire une peinture murale, la prendre en photo avec le même angle et dans les mêmes conditions, puis l’effacer. Il joue également avec les objets du décors, les ombres et les reliefs, qui transporte le public. Nous vous invitons à terminer cet article en visionnant le court métrage.

MUTO, a wall-painted animation by BLU

LETESSIER Robin DNMADE Horlogerie 1, Février 2023.

L’art sans limite

Quand la technologie bouleverse l’industrie de l’art

La controverse entre les artistes créés par des intelligences artificielles et les artistes humains est un sujet de débat qui suscite beaucoup d’intérêt et de controverses. On peut considérer que les IA peuvent aider les artistes humains à développer de nouvelles idées et techniques, mais il est plutôt question en ce moment, d’une polémique mondiale entre ces deux parties .

Les IA artistes sont-elles une menace pour l’authenticité et la valeur de l’art et volent-elles nos artistes ?

Tout d’abord, il faut savoir que les intelligences artificielles artistiques fonctionnent généralement en utilisant des algorithmes d’apprentissage automatique pour produire des œuvres d’art, elle est alimentée avec une quantité massive de données d’œuvres existantes, comme des images, des peintures, des illustrations, etc. 

Donc la question du vol d’œuvres d’art par des intelligences artificielles est un sujet de controverse dans le monde de l’art. Certaines personnes considèrent que les intelligences artificielles utilisent des œuvres protégées par le droit d’auteur sans autorisation ni compensation pour les artistes originaux. D’autre part, certains soutiennent que les algorithmes ne peuvent pas vraiment « voir » ou « comprendre » l’art, et que les œuvres sont simplement utilisées pour l’entraînement technique.

Cela soulève des questions importantes sur la propriété intellectuelle dans un monde de plus en plus numérique, et sur la manière dont les artistes sont récompensés pour leur travail. Les débats sur ce sujet continuent et il n’y a pas de solution claire à ce jour. Il est important de travailler sur des réglementations et des protocoles clairs pour garantir que les droits des artistes sont protégés tout en permettant à l’intelligence artificielle de se développer et d’évoluer.

L’un des arguments les plus courants en faveur des IA artistes est qu’ils peuvent générer des œuvres d’art uniques et innovantes en utilisant des algorithmes complexes qui permettent de créer des combinaisons de couleurs, de formes et de textures inédites. Les IA artistes peuvent également s’adapter rapidement aux tendances et aux styles actuels, ce qui les rend particulièrement utiles pour les artistes en quête d’inspiration.

Cependant, certains considèrent que les IA artistes ne peuvent jamais remplacer la créativité et l’empathie humaines qui sont nécessaires pour créer de l’art véritablement significatif. Selon eux, l’art est avant tout un reflet de l’expérience humaine et de la personnalité de l’artiste, et les IA ne peuvent pas comprendre ni transmettre ces aspects importants de l’art.

Il est également important de souligner que la valeur marchande de l’art créé par des IA est souvent mise en doute. Certains considèrent que l’absence d’une personnalité humaine derrière l’œuvre rend celle-ci moins précieuse et moins digne d’être exposée dans des galeries d’art.

Il est difficile de trancher définitivement sur cette question, car les avantages et les inconvénients des IA artistes dépendent en grande partie des perspectives et des opinions personnelles de chacun. Ce que nous pouvons dire avec certitude, c’est que les IA artistes sont de plus en plus présents dans le monde de l’art, et qu’il est important de continuer à explorer leur potentiel et leur impact sur la création artistique.

La question de savoir si les intelligences artificielles volent les œuvres d’art est en grande partie une question de définition. Si nous considérons que voler implique de prendre quelque chose sans permission ou sans en donner de crédit, alors il est peu probable que les intelligences artificielles soient considérées comme des voleurs. Cependant, si nous considérons que voler implique de prendre des idées ou des concepts sans crédit, alors il est possible de considérer que les intelligences artificielles peuvent voler des œuvres d’art.

Il est important de continuer à surveiller la situation et de discuter de la meilleure façon de traiter les œuvres créées par les intelligences artificielles artistiques en termes de droits d’auteur et de reconnaissance.

En conclusion, la polémique sur les IA artistes et les vrais artistes montre à quel point les technologies peuvent bouleverser les industries traditionnelles et susciter des débats passionnés sur les valeurs fondamentales de notre société. Quel que soit votre point de vue sur le sujet, il est clair que les IA artistes sont là pour rester et qu’elles continueront à évoluer et à se développer dans les années à venir.

LANOIR Julie – DNMADE15 – Février 2023

Un animal peut-il faire de l’art ?

Prenons l’exemple de Desmond Morris. C’est un zoologiste et peintre surréaliste anglais qui a consacré sa vie à démontrer qu’on peut apprendre à un singe à peindre.

Desmond Morris et Congo
Congo, 3 ans, 1957

De 1956 à 1959, Desmond effectua des ateliers de peinture avec Congo qui finit par s’intéresser à l’activité . «Congo devenait de plus en plus obnubilé par ses séances régulières de peinture. Si j’essayais de l’arrêter avant qu’il ait fini une toile, il se mettait à hurler. Si j’essayais de le pousser à continuer à peindre alors qu’il considérait avoir terminé, il refusait sans concession», raconte le scientifique.

Congo avait, selon le zoologiste, un sens de la composition et de l’équilibre aiguisé et était maître de sa production. Il peindra plus de 400 toiles, qui attirent rapidement la curiosité du monde de l’art.

30e séance de peinture, 11 décembre 1957

En effet, ses peintures ont suscité un engouement tel qu’en 1957, l’Institut d’Art Contemporain de Londres expose une grande partie de ses toiles se classant dans le style « expressionniste abstrait ».

Desmond publie un livre intitulé « The Artistic Ape » en 2013 suite à son expérience avec Congo.
Malgré sa volonté de se séparer des peintures et dessins réalisés par Congo, Desmond Morris ne s‘est pas résolu à vendre « Split Fan Pattern with Central Black Spot » qui signifie « Motif en éventail fendu avec tache noire » que Congo a réalisée en 1957. Pour la première fois, le chimpanzé modifie son motif en éventail classique. C’est un geste que les singes font lorsqu’ils étalent des feuilles pour faire leur nid.
C’est la première fois que Congo prend une décision purement artistique, ce qui montre, selon Desmond Morris, un désir d’organiser des modèles visuels.

Des lors, nous pouvons nous demander si l’animal a réellement conscience de ses décisions artistiques ou s’il a fait preuve d’Instinct ?

L’instinct se définit par une part héréditaire et innée des tendances comportementales des animaux ou comme une impulsion souvent irraisonnée qui détermine les actes et les comportements.
Cela peut également être un don ou une aptitude à sentir ou à faire quelque chose comme par exemple avoir l’instinct du beau.

La conscience est une connaissance intuitive que chacun a de son existence et de celle du monde extérieur.
En psychologie cela se décrit comme une fonction de synthèse qui permet à un sujet d’analyser son expérience actuelle en fonction de la structure de sa personnalité et de se projeter dans l’avenir.

Dès la naissance, les animaux ont des comportements innés, c’est-à-dire qu’ils agissent de manière instinctive, sans réfléchir.
En sachant la définition de ces deux termes, on peut en déduire que Congo faisait en réalité plus preuve d’instinct lorsqu’il a modifié sa composition en forme d’éventail classique pour imiter les feuilles du nid.

En ce qui concerne ses autres toiles, nous pouvons également nous demander si son art ne provient pas d’un comportement acquis.

Un comportement qui a nécessité un apprentissage est un comportement acquis. L’animal apprend de différentes façons. Il peut apprendre en prenant des habitudes dues à la répétition d’un comportement, par imitation en apprenant les gestes d’un animal ou humain maîtrisant un comportement ou encore par imprégnation ou l’animal ne peut se défaire d’un premier objet qu’il perçoit.

Plus le système nerveux central d’un animal sera développé, plus il sera en mesure de faire de nouveaux apprentissages, les emmagasinant dans sa mémoire.En analysant les propos de Desmond à l’égard de Congo on peut facilement comprendre qu’il s’agit d’un comportement acquis.
En effet, le singe ne s’est jamais détaché de son matériel de peinture, il répétait souvent l’acte de peindre et était accompagné de Desmond. Nous pouvons donc conclure qu’il a, dans un premier temps, acquis son comportement en imitant l’humain puis en répétant des habitudes.

Lisa BRIDAY DNMADE Jo 2 – Décembre 2022

DAVID HOCKNEY, de l’œuvre classique à l’œuvre digitale 

L’artiste, David Hockney, casse les codes de l’art.

Cette figure majeure du mouvement Pop Art des années 1960 et de l’hyperréalisme est un des peintres les plus influents du XXe siècle. Ses œuvres colorées de portraits et de paysages mélangent la peinture et la photographie. Étant sensible à son environnement (East Yorshire, UK), au travers de ses œuvres nous pouvons voir la métamorphose de la nature.

Voici quelques unes de ses œuvres emblématiques : 

A Bigger Splash 1967 David Hockney born 1937 Purchased 1981

C’est la troisième toile d’une série sur le thème des piscines. Son œuvre étant la plus connue est tout en géométrie avec seulement le « splash » de l’eau qui vient troubler cette vision représentatif du style californien. Le tableau est bordé d’un cadre clair à la manière d’un Polaroïd que l’artiste commence à utiliser. Il photographie souvent ses idées pour après les retranscrire en peinture : cela l’aide à la vision de sa toile et aux perspectives.

Portrait d’un artiste ( Piscines avec deux personnages ) 1972

L’œuvre est née de deux photographies prises par l’artiste lui-même. Un personnage fixant le sol, la piscine avec un nageur, deux personnes pouvant s’apparenter à un couple. Cela donne une œuvre énigmatique dans ce paysage montagneux.

Après avoir utilisé de l’huile, de l’acrylique et de l’aquarelle comme médium, David Hockney suit l’air du temps et découvre le numérique. Il s’approprie progressivement les techniques de peinture via l’iPhone et l’iPad. La pandémie et les confinements successifs l’ont conduit à un auto-apprentissage intensif de l’Ipad. Ce moyen offre davantage de fonctionnalité et de finesse. Il publie alors une multitude de séries d’œuvres faites à l’iPad (Yosemite suite, Arrival of spring in woldgate). David Hokney apprécie la rapidité de l’œuvre digitale comparée à l’aquarelle et la retranscription de qualité de la lumière. Son application favorite est Brushes car il affectionne particulièrement comment elle retranscrit l’aspect de la trace du médium choisi : les effets de brosse et de lumière sont conservées. Ainsi cet outil de dématérialisation lui permet de saisir l’instant fugace d’un levée de soleil, d’une allée en fleurs….. En conservant la naturalité de son trait, puisqu’il joue avec les nombreuses fonctions de l’application qui retranscrivent sa vision.

David Hockney, Yosemite, 2011

David Hockney est un artiste qui vit avec son temps. Lui-même exprime cette idée : « L’art ne progresse pas mais c’est l’artiste qui évolue ». Aujourd’hui la question n’est pas de savoir si c’est un artiste mais si son œuvre digitale peut-être considérée comme une œuvre d’art ? Les fichiers numériques ont-ils une valeur artistique ?

Mathilde Petit – DN MADE 2 JO – DEC 2022

Un tout petit artiste déjà parmi les plus grands…

Si je vous dis enfance, vous me répondrez sûrement, période au cours de laquelle on allait à l’école, on jouait à cache-cache, on faisait des dessins dégueulasses (eh oui, on ne va pas se le cacher…) et on apprenait les concepts de ce monde comme l’art, la religion ou l’argent.
Eh bien, sachez que votre enfance se situe bien loin de celle de l’artiste dont je vais vous parler. Certes, il a sûrement dû aussi faire ces choses-là (mis à part les gribouillis) mais il est différent de nous par bien des aspects. Son nom est Andres Valencia, un jeune artiste de 11 ans.

Ce petit californien, fils d’une mère bijoutière et d’un père collectionneur d’arts, se passionne très tôt pour la peinture. C’est en étant entouré d’œuvres d’arts dans sa maison qu’il y découvre une véritable passion, notamment grâce à la collection de tableaux de son père. Tout débute lorsqu’Andres a quatre ans et qu’il regarde un documentaire sur Basquiat. Andres se met à le recopier et très vite il fait de même avec les croquis des clients de son père. Mais au bout d’un certain temps, le simple recopiage ne lui suffit plus et se transforme en une véritable inspiration.
Performant années après années sa technique, il étudie alors dans une école d’arts visuels et de spectacle en Californie, où ses enseignants remarquent rapidement son énorme potentiel.

Andres Valencia avec une partie de son travail à Art Miami, crédits: Romain Maurice pour NY post, 2021.

Andres débute sa carrière en peignant dans sa salle à manger et en vendant ses peintures à sa famille pour vingt dollars. D’après le New York Times, Bernie Chase, propriétaire de la galerie Chase Contemporary à New York et ami de la famille, aurait demandé à acheter une de ses peintures pour cent dollars. Andres aurait refusé, demandant cinq mille dollars, à la suite de quoi Chase aurait accepté et acheté plusieurs de ses œuvres.

Grâce à ses contacts et à sa notoriété dans le milieu artistique, Bernie Chase parvient à mettre en lumière le travail d’Andres Valencia qui désormais, grâce à l’accord de ses parents, est exposé dans plusieurs endroits du monde.

Le jeune prodige conquit et affole le monde de l’art. En 2021, Andres Valencia est exposé à l’Art Miami, une exposition d’art contemporain où plusieurs hommes fortunés achètent ses tableaux. Sa notoriété s’accroît de jours en jours et son talent conquit des célébrités telles que Sofia Vergara, Jordan Belfort ou V, chanteur du groupe BTS. Lors d’une vente aux enchères en juin 2022 à Soho, 35 de ses œuvres auraient été vendues entre 50 000 et 125 000 dollars selon la galerie Chase Contemporary. La même année, lors d’une vente aux enchères de Hong Kong, un de ses tableaux se serait vendu à 159 000 dollars avec les frais et un autre 230 000 dollars lors d’un gala de charité à Capri en Italie.

Maya, œuvre vendue à 230 000 dollars pour l’UNICEF le 30 juillet 2022 à Capri.

Ce qui fait qu’Andres attire indubitablement les grands noms du milieu, prêts à s’arracher ses toiles, c’est son style artistique caractéristique mélangeant plusieurs inspirations d’artistes variés. En effet, le garçon s’inspire principalement de Retna, Richard Hambleton, Raphael Mazzucco, Salvador Dali, George Condo et bien d’autres artistes que son père a commencé à collectionner il y a environ sept ans. Surnommé le Petit Picasso, on le compare souvent au maître pour son penchant pour les peintures cubistes. Ses premières peintures étaient surtout des portraits fragmentés réalisés avec des couleurs osées, mélangeant cubisme et surréalisme. Ses grandes toiles à l’allure dramatique et aux couleurs vives sont faites avec un mélange de bâton à l’huile et d’acrylique. Andres travaille souvent sur un escabeau pour créer des œuvres à grande échelle follement imaginatives.

Désormais, Andres Valencia peint quotidiennement dans son atelier à domicile, commençant souvent par faire de petits croquis avant de se lancer sur la toile. Une fois dessus, il y laisse se déchaîner sa force créatrice, s’appuyant sur une roue chromatique comme guide visuel. Peignant plusieurs toiles à la fois, ses œuvres sont principalement achevées en quatre jours environ. Ses idées de création lui viennent la nuit, au moment de s’endormir avant de se lever à 22 heures pour peindre. Parallèlement à cela, Andres étudie l’histoire de l’art et la sculpture dans son atelier, développant un intérêt pour un large éventail d’artistes tels que Gerhard Richter, Vincent van Gogh, Amadeo Modigliani, Francis Bacon et Michel-Ange.

Andres dans son atelier autour de ses futurs créations, 2022.

A travers son art, Andres Valencia a comme objectif principal de faire valoir son travail aux yeux du monde, comme il le dit lui-même dans plusieurs de ses interviews. Selon Bernie Chase, Valencia a tout le potentiel nécessaire pour devenir « un grand ».

Même si la célébrité d’Andres Valencia ne fait plus aucun doute dans le milieu artistique, ses parents souhaitent que leur fils ait une enfance normale. A ce sujet, sa mère souligne au New York Times : « Mon fils est un artiste, mais c’est d’abord un enfant. […] C’est un enfant, pas une célébrité. ».   

Restant un enfant avant tout, le jeune garçon est impatient de pouvoir visiter un jour le musée du Louvre pour y voir la Joconde de De Vinci.

Ce sujet est très intéressant à décrypter car rares sont ceux pouvant prétendre à une enfance comme celle d’Andres Valencia. En espérant que sa célébrité ne lui nuira pas et qu’elle ne pourra lui être que bénéfique, même si cela n’a pas toujours été le cas chez les enfants stars. Comme dit par un super-héros, un grand pouvoir implique de grandes responsabilités, même quand on est enfant.

Et vous, auriez-vous voulu d’une enfance comme celle d’Andres Valencia, aussi extravagante qu’originale ?

Mes sources :

http://andresvalenciaart.com/about/

Andres Valencia, le petit peintre qui affole le monde de l’art – Arts in the City (arts-in-the-city.com)

Andres Valencia : Le jeune peintre qui s’impose dans le monde de l’art – Fondarch

Cet enfant vend des tableaux à des centaines de milliers d’euros – YouTube

https://www.instagram.com/andresvalenciaart/

Arthur WEGBECHER – DNMADE24 – Octobre 2022

La carcasse comme Muse ?

La peinture de carcasse animalière est apparue avec la peinture flamande et la peinture hollandaise du XVIIème. A cette époque, elle fait l’éloge de l’abondance et de la richesse car qui pouvait contempler de la viande avait de grands moyens.

Aujourd’hui, c’est à se demander comment se rendre compte de la rareté et de l’impact d’un produit quand une galette de légumes a le même prix qu’une escalope de viande. Mais je m’égare, là n’est pas le sujet de cet article.

Revenons-en à la peinture de carcasse. Aussi morbide soit-elle, elle a ce lyrisme transcendant qui répugne mais séduit par sa véracité.

 "Au fond, personne ne croit à sa propre mort, 

et dans son inconscient, chacun est persuadé de son immortalité." (FREUD)

Rembrandt se servira de la peinture de carcasse comme memento mori . Il peindra Le bœuf écorché et viendra rompre avec la peinture traditionnelle hollandaise en choisissant une représentation plus dramatique et abstraite de la carcasse. Il ne sera plus question de montrer l’opulence mais bien de signifier à l’Homme sa mortalité .Il s’oppose ainsi à la classique nature morte ,douce et insinuée, en choisissant de représenter la putridité dans son aspect le plus évocateur.

Bœuf écorché de Rembrandt daté de 1655

Malgré tout, cette œuvre reste poétique par la présence d’une femme en arrière plan qui semble être actrice mais aussi spectatrice de la scène. Ce jeu de disposition dans l’œuvre donne l’impression que la carcasse, mise en lumière, est en réalité un tableau viscéral exposé qu’il faudrait  admirer pour sa beauté. L’obscure arrière boutique devient théâtre de la crucifixion du bœuf. 

Un spectacle tout de même dérangeant non? Vous n’avez encore rien vu. Pour les âmes sensibles, choquées par cette œuvre, je vous conseille de faire demi-tour et de renoncer à lire la suite car les limites de l’art n’étaient pas encore frôlées. Préparez-vous !

Continuer la lecture de La carcasse comme Muse ?

La peinture, un sport d’équipe…

On dit souvent que les grands sportifs excellent dans leur domaine, ont un mental d’acier et une vie originale que ce soit dans le football, le saut à la perche ou le saut à ski. Mais à mon sens, chacun d’entre nous, au cours de notre existence, pratique un sport à sa manière, que ce soit de faire ses preuves au sein d’une entreprise, de combattre un cancer ou d’essayer d’éduquer ses enfants. Aujourd’hui, la personne dont je vais vous parler excelle dans son domaine, possède un mental d’acier et une vie hors du commun tout comme les grands sportifs de ce monde.

Cette personne se nomme Kim Noble.  Elle est une artiste peintre et auteure américaine consacrant chaque jour de sa vie à se battre pour faire valoir dans son milieu sa maladie.

En effet, elle est atteinte du Trouble Dissociatif de l’Identité (TDI).

Ce trouble mental se caractérise par l’émergence de plusieurs personnalités appelées alters au sein d’une seule personne appelée l’hôte. Dans le cas de Kim, sa personnalité principale se divise en plusieurs parties, chacune ayant une barrière amnésique entre elles. Kim possède 20 alters différents dont 13 d’entre eux ont une sensibilité artistique plus ou moins développée.

Kim Noble ne possède aucune formation artistique formelle et pourtant chacun de ses alters peint des tableaux avec un style, des couleurs et des thèmes qui lui sont propre.

Ensemble, ils ont participé à plus de 60 expositions, au niveau national et international. Ils ont aussi écrit un livre All of me publié par Piatkus en 2011.

Quelques exemples des différents alters et de leurs créations :


Alter: Abi 

Nowhere to run

 

 

 

 

 


Alter: Anon

     

 Silent prayers

 

 

 

 

Alter: Rey

 

Golden kaballa

 

 

 

 


Alter: Ria Pratt

 

My hands are Tied

 

 

 

 

Voici donc un petit aperçu des différents tableaux peints par les multiples alters de Kim. Ce qui est intéressant à voir, c’est que l’on pourrait croire que ces œuvres ont toutes été peintes par des artistes différents. C’est pourquoi, étant donné que je n’ai pu vous montrer qu’une infime partie du travail de Kim Noble, je vous invite donc à aller sur son site internet afin de de vous faire votre propre avis sur la qualité des multiples facettes de ces artistes regroupés en une seule et même personne (le lien est à la fin).

Et vous, qu’arriveriez vous à faire de votre créativité si vous étiez atteint d’un
 Trouble Dissociatif de l’Identité comme Kim Noble et ses alters?

Mes sources:
http://www.kimnobleartist.com/

 

 

Arthur WEGBECHER – DNMADE14 – Avril 2022

Des propriétés de l’or

Comment l’or, matériau, qui depuis des générations attise les convoitises, fait rêver pour sa brillance et ses propriétés, est-il toujours d’actualité dans le monde l’art ?

Ces principales propriétés sont la beauté, le pouvoir et la richesse. Ce métal a l’avantage d’être malléable, résistant et quasi inaltérable. Malgré sa rareté, les artisans l’utilisent depuis toujours.

Un objet ou matériaux précieux se définit par sa valeur monétaire en ce qui concerne notre sujet le coût de l’or sur le marché des échanges. Aujourd’hui, le cours de l’or au kilo est a 52,690 euros : celui-ci varie constamment, il est en perpétuelle évolution. Il se définit également par sa valeur sentimentale au travers de bijoux de famille qui seraient transmis de génération en génération.  Enfin sa valeur morale, c’est-à-dire un objet précieux qui peut être une référence symbolique, religieuse ou autres, avec des qualités prédéfinies.

L’or jalonne notre histoire depuis des millénaires. La meilleure illustration est l’utilisation de l’or pour représenter le divin. Il donne de l’éclat à la peinture religieuse, tels que les icônes, un très bel exemple le tableau : « la vierge allaitant entourée des saints » de Maître Santa Barbara. L’utilisation de l’or dans ces œuvres divinise les personnages.

La vierge allaitant entourée de plusieurs saints – Maître de Santa Barbara a Matera

L’or fait également rêver l’humanité, notamment avec la ruée ver l’or dans les années 1800. Ces 8 années d’engouement ont beaucoup inspiré la culture particulièrement en littérature avec Mark Twain ou au cinéma dans des westerns tel que « La piste des géants » (1930) de Raoul Walsh.

Par les différentes monnaies d’échanges ayant existé, le matériau précieux a aussi parcouru notre histoire. Les premières pièces d’or ont été frappées sous l’ordre Crésus de Lydie en l’an 560 avant Jésus Christ. Encore aujourd’hui nous utilisons l’or comme monnaie d’échange à moindre échelle car c’est une ressource épuisable et très convoitée dans d’autres domaines.

Aujourd’hui il est vrai que l’or est majoritairement exploité par les orfèvres et les artisans joailliers ayant des savoirs faire ancestraux. Dans la joaillerie l’or est utilisé pour sa durabilité. Il est inoxydable, brillant, malléable : c’est le métal favori des bijoutiers depuis des millénaires. Grâce à la malléabilité, l’or peut être mis en forme de deux façons : à chaud en le faisant fondre et coulé dans un moule à la cire perdue ou à froid, avec la technique du martelage ou du repoussage. Un exemple de Van Clef and Arpels, la célèbre maison de haute joaillerie, le duo de clips Roméo et Juliette, deux figurines réalisées avec la technique de la cire perdue et par la suite sertie de pierres.

Le duo de clips Roméo et Juliette – Van Cleef and Arpels

Il faut savoir que plus de la moitié de l’or extrait est utilisé par la bijouterie.

L’or est rarement utilisé brut il est souvent mêlé à des métaux comme le cuivre, l’argent ou le platine. Ces alliages permettent d’accroître sa solidité et donc sa durabilité. Grâce à sa principale qualité, la malléabilité, il est aussi particulièrement exploité par les doreurs. En effet, l’or peut s’étaler pour créer une feuille d’un micron d’épaisseur. A petite échelle, les ébénistes ainsi que les restaurateurs d’œuvres d’art utilisent cette technique. Par exemple l’ébéniste du roi soleil, André Charle Boulle réalisa de nombreuses pièces dorées comme la commode pour le Grand Trianon de Versailles.

Commode – Grand Trianon de Versailles – André Charles Boulle

A plus grande échelle, la feuille est aussi utilisée pour recouvrir certaines surfaces de bâtiment car l’or à une propriété anticorrosive. A Paris, la Cathédrale orthodoxe de la Sainte Trinité a été récemment construite avec cinq dômes recouvert d’or mat, obtenu grâce à un alliage d’or et de palladium.

Cathédrale orthodoxe de la Sainte Trinité – Paris

La technique du kinsugi, une méthode japonaise apparue à la fin du 15 siècle inclus également l’or. Elle a pour but de valoriser la restauration de porcelaines ou de céramique fissurées ou cassées avec de la poudre d’or. L’or vient recouvrir la colle et ainsi revaloriser l’objet cassé. Cette technique le rend unique et précieux.

N’importe quel objet devient précieux lorsqu’il est doré ou associé avec de l’or. Prenons l’exemple du pot doré de jean pierre Raynaud à Beaubourg, ce simple contenant a été érigé en œuvre d’art parce qu’il a était doré et mis en scène pour une grande maison de luxe, Cartier.

Pot doré  – JR Raynaud

Yves Klein symbolise également l’or avec sa valeur monétaire grâce a sa série de tableaux les Monogolds et plus particulièrement « Le silence est d’or » en 1960. Il dévoile la préciosité de l’or par 2 façons, d’une part par sa brillance comme un soleil pétrifié et d’autre part du fait qu’il est éternel car Yves

Klein a dit « il imprègne le tableau et lui donne vie éternelle » l’or est également éternel en tant que monnaie d’échanges. Un tableau recouvert de feuilles d’or plaquées sur un bois lisse  et d’autre positionnées en relief par-dessus représentant de la monnaie.

le silence est d’or  – 1960 – Yves Klein

Pour conclure, l’or est précieux grâce à sa valeur marchande, à ses propriétés physiques uniques comme sa malléabilité et son côté anti corrosif, son esthétique séduisante, sa préciosité et son universalité. En revanche, l’or est une ressource épuisable et nous avons déjà utilisé plus de la moitié des ressources terrestres. C’est pourquoi aujourd’hui nous nous demandons, si nous pouvons nous contenter de l’or déjà extrait ou s’il faut penser à une nouvelle façon d’utiliser l’or ou créer un or de substitution ?

Mathilde P. – DNMADE1JO – Février 2022

Art savant ou art populaire ?

Le pop art

Histoire Design : Le Pop Art - Atelier Germain

Mouvement de création plastique essentiellement anglo-américain, le pop art présente des compositions artistiques faites à partir d’objets du quotidien. En effet « pop » est tout simplement l’abréviation du terme « popular » qui désigne donc le terme « populaire ».  

Eduardo Paolozzi,1947, I was a Rich Man’s Plaything

Contrairement à ce qu’on pourrait croire ce n’est pas aux Etats Unis que naît le pop art mais en grande Bretagne. Le Groupe Indépendant (IG) apparait à Londres en 1952, il est considéré comme le précurseur du Pop Art. Ce groupe était composé des peintres Paolozzi et Hamilton, ainsi que du couple d’architectes Smithson et du critique d’art Lawrence Alloway.  Eduardo Paolozzi a initié ce courant en présentant lors de la première réunion de l’IG une série de collages composés d’objets trouvés et intitulés « superposés ». Il s’agissait de publicités, de personnages de bandes dessinées et de couvertures de magazines. La première œuvre d’art à inclure le mot « Pop » est d’ailleurs un collage d’Eduardo Paolozzi de 1947 : « I was a Rich Man’s Plaything » [J’étais le jouet d’un homme riche]. Dans cette œuvre, un nuage de fumée sur lequel le mot « Pop» a été écrit sort d’un revolver. Le titre est très provocateur car ce sont essentiellement des collectionneurs riches qui achètent ce genre d’affiches. Le groupe poursuit ses provocations en sortant une série de collages ou le mot « bunk » est retrouvé. Bunk, signifie en anglais « foutaise », le message est clair :l’histoire c’est de la foutaise, il faut vivre le moment présent, et à partir de là, le pop-art était lancé.

Bunk collages, Edouardo Paolozzi

 Ce mouvement est étroitement lié avec la croissance économique du monde occidental après la seconde guerre mondiale. En effet, dans cette période les privations et les traumatismes de la guerre laissent place à une vraie frénésie commerciale et donc à une production d’images de communication de masse. Le pop-art se singularise alors sous trois aspects : c’est un art urbain, d’inspiration industrielle et voué au culte du présent. Urbain parce qu’ils visent les grandes métropoles en proie au développement constant et d’inspiration industrielle parce que ses inspirations proviennent des marchandises produites en masse et des médias (la presse à grand tirage, la radio la télévision…). Ses « sources » ont toutes en commun cette dépendance à la publicité. On retrouve donc dans ce mouvement des couleurs vives issues de ces médias. Enfin, le pop-art est voué au « culte du présent » parce qu’il est indifférent au passé et à l’histoire récente. Il est de plus profondément laïque ce qui le distingue des arts et des traditions populaires ou même du folklore souvent lié à la religion ! C’est donc un art sans regard en arrière, qui n’est pas mélancolique d’une période révolue ou à venir sur la terre comme au ciel. 

 Mais alors comment sommes-nous passé du tableau néoclassique représentant les aventures des héros romains à un tableau aux couleurs vives, repris dans des publicités ?

Crying girl de Roy Lichtenstein. Cet artiste est réputé pour son style cartoon à « pois »

 L’art entretient depuis longtemps des liens avec la culture populaire, notamment avec des représentations de la vie courante (les tableaux de Gustave Courbet en témoignent). C’est aux alentours des années 1870 que l’art s’intéresse aux conditions de vie moderne notamment celles des classes les plus modestes. Dès le début du 20 siècle siècle, le mouvement cubiste rentre en jeu et c’est à cet instant qu’on retrouve des morceaux de journaux dans des œuvres. Vient ensuite le dadaïsme et le surréalisme qui amplifient cette idée de s’intéresser aux objets du quotidien.

Le pop-art c’est aussi le superficiel, le rêve américain car pop c’est le bruit d’un bouchon de champagne.  C’est aussi le bruit d’un pistolet silencieux qui essaie peut-être de nous dire que cette production en série nous tue silencieusement ?

Eve B. – DNMADe1Ho – Février 2022

Les oiseaux, grands critiques d’art !

Aujourd’hui tout le monde apprécie les oiseaux. Et surtout, tout le monde apprécie l’art. Et si on mettait les deux ensemble ?

C’est en partant de ce principe un peu farfelu que l’idée de peindre des fresques géantes pouvant être vues du ciel est venue à l’artiste français Saype.
Mais ce qui fait que cet artiste est unique en son genre, c’est sa capacité à peindre des personnages sur l’herbe tout en défendant des causes bien concrètes.


Ce pionnier d’un nouveau type d’art, mélange entre du street art et du land art, peint sur l’herbe grâce à une peinture totalement biodégradable. Il se considère d’ailleurs lui-même comme « pionnier d’un nouveau mouvement qui est la peinture biodégradable sur herbe« .

Le nom de Saype vient de la contraction des mots Say Peace, nom avec lequel il signait ses divers graffitis et tags dans les villes au début de sa carrière.
En 2013, il commence à s’intéresser à faire une peinture biodégradable. Il passe un an à concevoir sa propre peinture totalement naturelle et c’est à partir de là qu’il réalisera à l’aide de quelques amis deux ans plus tard une gigantesque fresque sur herbe nommée l’Amour de 1400m².

L’Amour, fresque de 1400m², est un véritable défi tant physique que technique pour Saype. Il exprime « l’humilité » de l’Homme face à Dame Nature. Peinture éphémère faite au Col des Aravis, Haute-Savoie, 2015.

 

L’artiste aime travailler dans la nature, mais aussi la défendre.
Chacune de ses œuvres milite pour une cause liée à l’environnement dans lequel elle se situe. Saype a pour règle d’or « d‘impacter les mentalités sans impacter la nature« .

Il est animé par le fait de s’affranchir du monde clos des galeries et de pouvoir travailler en plein air. « Cela me donne une infinité de possibilités, déclare-t-il, c’est ça qui m’éclate dans mon travail« .

Ses œuvres ont une durée de vie d’environ un mois. Sa peinture ne craint pas vraiment la pluie mais évolue au fil des intempéries, de la repousse de l’herbe et du passage des visiteurs.

Toutes ses œuvres relèvent des questions existentielles et philosophiques, explorant le plus souvent des problématiques autour de l’être humain. L’artiste partage sa vision du monde à travers son travail et nous invite à nous interroger sur notre nature profonde, notre place sur Terre et dans la société.

Qu’est ce qu’un grand homme? est la plus grande fresque biodégradable sur herbe du monde, s’étendant sur 10 000m² et faite dans les Alpes suisses à Leysin en 2016.

 

L’artiste s’engage socialement en 2018 en créant Message from future, une « petite » fille de 5 000m² en plein cœur de Genève en soutient à l’association SOS Méditerranée.


Depuis, Saype a développé un projet appelé Beyond Walls à but pacifique en créant plusieurs œuvres à travers le monde.  Le 1 décembre 2021, il crée All of us de 2 800m² sur la plage de Miami Beach, pour lutter contre le sida.
« En cette journée mondiale de lutte contre le sida, c’est le bon moment pour partager des messages d’espoir optimistes et aider l’association caritative (RED) luttant contre le sida. »

Saype est donc un artiste international engagé qui, grâce à ses œuvres, veut entretenir l’environnement à sa juste valeur et la paix à travers le monde.
On peut donc se demander si une œuvre éphémère dans la nature bouscule plus les mentalités qu’une œuvre permanente dans une grande galerie d’art ?

Mes sources:
https://www.saype-artiste.com/
https://www.bfmtv.com/replay-emissions/les-chroniques-de-l-ete/moi-je-saype-land-artiste-31-07_VN-202007310133.html

Arthur WEGBECHER – DNMADE 14 – Décembre 2021

Oulah, méfiez-vous de l’eau qui dort !

Hula artiste peintre autodidacte, de son vrai nom Sean Yoro. Hula est un artiste originaire de Hawaï et basé à Los Angeles. Surfeur et street artiste depuis 2015, Hula est très engagé dans les changements climatiques sur les océans.

Ce qui le distingue des autres artistes, c’est que pour voir ses œuvres, on peut seulement s’y rendre en bateau ou en paddle. Les peintures qu’ils réalisent sont essentiellement des femmes à la peau nue hyper réalistes qui semblent sortir de l’eau, la réflexion symétrique de ses ouvrages, produit un effet miroir sur l’eau qui est splendide. Il a réalisé ses peintures sur des surfaces immergées abandonnées, quand l’eau monte on dirait qu’elles se baignent ou qu’elles se noient.

Il a alors énoncé  » Dans chacune de mes pièces j’intègre l’environnement au portrait, en montrant une sorte de connexion entre les deux »

Au travers de ses œuvres, Hula nous invite à réfléchir sur le réchauffement climatique, car elles sont éphémères et peuvent disparaitre peu de temps après. Parmi ses projets les plus connus, figurent ses peintures sur les glaciers, qui sont très parlant je trouve (bien sûr ce sont des huiles végétales et non toxique pour l’environnement).

peinture sur glace

On voit le visage peint à même la glace d’une femme flottant dans l’eau. Ce visage va finir par disparaitre soit a cause de la fonte des glaces, soit a cause de la montée des eaux, donnant l’impression que la femme se noie. Le message est ainsi clair : les problèmes climatiques n’auront pas seulement d’impact sur l’environnement mais aussi sur les êtres humains.

Il a aussi un projet intitulé « Deep Seads » qui rassemble une exposition de plusieurs œuvres, non pas sur terre, mais bien au fond de l’eau. Ces nouvelles créations ont un double objectif : alerter sur la dégradation des coraux et créer des récifs artificiels.

peinture sous l’eau

La découverte du travail de Hula me touche parce que nous pensons que le réchauffement climatique, n’affecte que la fonte des glaces au Pôle Nord, alors que bien au contraire cela nous impacte bien plus que l’on ne pense. Hula reste un artiste jeune, qui peut toucher la jeune génération, en postant ses œuvres sur Instagram. Il faut dire que, depuis plusieurs années, le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) s’accorde à prédire une hausse du niveau de la mer allant de 0,5 à un mètre en 2100. Si, nous ne parvenons pas à gérer les émissions de gaz à effet de serre, un drame qui pourrait interpeller et alarmer les pays les plus polluants, et pourtant, semble leur faire ni chaud ni froid…

A nous de réagir avant de boire la tasse !

Ps : Je vous invite à le suivre sur Instagram (@the_hula), qui a un contenu très intéressant en nous faisant partager ses projets.

PEZZIN Charlène – DN MADe 2Ho – Décembre 2021

« Modigliani, dans quelle mesure la création relèverait-elle du palimpseste ? »

Amateurs d’art, et de mots tarabiscotés, cet article peut tout à fait vous correspondre, et vous faire voir les choses d’un nouvel œil !

Amedeo Modigliani (1884-1920)

On peut se demander en quoi l’art semble être essentiellement réécriture. D’abord, du fait de l’inspiration de l’artiste mais aussi des influences. Paradoxalement, dans la création artistique, l’originalité n’exclut pas la part de la dette envers des influences, des modèles dont l’artiste s’inspire et s’affranchit tout à la fois. 

Ce que je voudrais montrer c’est qu’il y a presque toujours une notion de palimpseste dans un processus créatif. Pour autant, l’originalité dans l’œuvre d’art est présente malgré la réécriture.

Je vais utiliser ici l’exemple de l’artiste peintre et sculpteur Amadeo Modigliani, artiste du XXème siècle, au style graphique très caractéristique, avec son tableau « La femme aux yeux bleus », une œuvre qui reflète une certaine réécriture dans la création artistique à travers diverses influences très lisibles.

Pourquoi Modigliani ? Parce que son œuvre illustre le processus créatif, double avec son héritage et sa singularité.

Mais?  Qu’est ce que le palimpseste?!  Au sens premier, un palimpseste est une réécriture sur un parchemin dont on a effacé un premier texte pour le réutiliser, et où l’on peut parvenir à voir les lettres en transparence. Au sens figuré, dans le domaine de la littérature et des arts, le palimpseste est la réécriture, consciente ou inconsciente.

Pour ce qui est de la réécriture consciente : On peut user du palimpseste à travers divers procédés comme les parodies ou les pastiches : la parodie est une imitation satirique du modèle, tandis que le pastiche est l’imitation d’un styleA contrario, dans le cas de la réécriture inconsciente ou semi-consciente, le palimpseste relève d’un processus involontaire. L’artiste ou l’écrivain est guidé par des influences, des modèles qui ont participé à sa formation.

 » La femme aux yeux  bleus »                        Modigliani

Le tableau de La femme aux yeux bleus,(vers 1918) est le portrait de Jeanne Hébuterne, une femme au visage pur et délicat, avec des traits fins et percutants. Le visage nous capte entièrement, avec des yeux bleus, d’une immensité profonde. Ce portrait amène un sentiment d’inachevé, de silence où l’on ne perçoit pas bien le contraste entre le malheur et la sérénité, entre le rêve et le silence de la mort. On peut penser que le peintre a une part d’ombre en lui, quoique lumineuse !

Grâce à une enquête approfondie, quand on cherche plus loin sous les coups de pinceaux ingénieux de l’artiste, on décèle dans l’œuvre de Modigliani une inspiration faite de rencontres, de diverses influences, ce qui confirme l’idée du palimpseste.

Ce que j’ai pu observer dans un premier temps, c’est que l’on reconnaît l’influence ou le souvenir de Cézanne, admiré de Modigliani, par la gamme chromatique. Chez Cézanne, le contraste des couleurs chaudes et froides, de l’ocre et des verts-bleus, gris, violets.  Même contraste ou complémentarité dans La Femme aux yeux bleus (sa peau / ses yeux bleu-vert et l’arrière-plan bleu-vert, avec des nuances fondues de jaune, de gris-noir vers le bas du tableau).

Les Grandes Baigneuses . Paul Cézanne

 Si nous nous interrogeons sur l’effet produit, des intuitions viennent à nous. D’après la résonance entre l’iris bleu-vert et l’arrière-plan, Modigliani aurait-il voulu sublimer cette couleur ?  La mélancolie ou la rêverie n’émanent-elles pas (entre autres) de ces couleurs froides quoique lumineuses ?

masque africain Fang

On sait combien l’art primitif africain a nourri nombres d’artistes, dont Modigliani, plus précisément les masques du Gabon (masque africain Fang) qui ont la même structure que ses visages, iris sans pupille, visage étiré, menton étroit, simplification des traits : arête du nez, petits yeux, bouche, visage lissé … 

Devant ce visage, ce qui nous vient à l’esprit pour définir nos impressions, ce sont des mots comme nudité, mystère, pureté, sérénité, absence. La simplification des traits, inspirée de l’art primitif des civilisations africaines pourrait ‘’expliquer’’ cette étrange ‘’absence’’ du visage peint, à l’image d’un visage mortuaire.

La Naissance de Vénus. Sandro Botticelli

Enfin, si l’on remonte à la formation initiale de Modigliani, à ses origines italiennes, on reconnaît la réminiscence de l’œuvre de Botticelli, peintre du Quattrocento. Chez Botticelli, la femme est sublimée.  L’inclinaison de la tête est propice à exprimer le rêve ou la mélancolie ; le geste de la main est gracieux.

Si l’on regarde, que l’on creuse on retrouve chez Modigliani la même inclinaison de la tête, la position de la main contre la poitrine tout comme  “Vénus sortant de l’eau”. Modigliani donne à une femme du « quotidien » (avec son manteau) la grâce que Botticelli donnait à des déesses… C’est ce qui fait sa modernité. Ce qui produit un effet d’élégance, d’une femme rêveuse et mélancolique

Je conclurais en vous disant que cette œuvre ne se réduit pas à l’addition ou la superposition des influences ou des empreintes de Cézanne, de l’art primitif africain et la Renaissance italienne, pas plus qu’à la source autobiographique, c’est-à-dire son modèle Jeanne Hébuterne. L’œuvre n’est pas la résultante d’une addition. 

Il reste tout de même une part de singularité chez l’artiste. Il y a un écrivain qui pour moi,  définit bien cette singularité, Jean-Marie Gustave Le Clézio, dans ses écrits sur Modigliani.

 “ Cette œuvre est proche du rêve, en vérité. Le rêve d’une autre vie, le rêve d’un visage parfait, d’un corps vierge et merveilleux, d’un regard ouvert, chargé d’extase et de bonheur.”  (N’hésitez pas à être curieux et à aller voir son texte magnifique!)

Le tableau de Modigliani inspire l’écriture de Le Clézio, on suit alors le cycle de la création, la création engendre la création. Tout comme le fait que je sois en train d’écrire et d’à mon tour « créer »,  à partir de Modigliani.

Cabrol Noélie, DnMade 1 Bij, Octobre 2021

Edward Hopper : peintre ou cinéaste ?

Edward Hopper est un peintre du début du 20e siècle, en décalage avec son temps. En effet, alors qu’à cette époque naissent les artistes d’avant-garde et l’art abstrait, il incarne une forme de réalisme qui renvoie davantage au 19e siècle. Dessin, aquarelles, affiches : l’artiste américain s’essaye à toutes les techniques. Il aime représenter des scènes banales de la vie quotidienne, des paysages ruraux et urbains qui illustrent la vie américaine.

Sa phrase culte : « Si vous pouviez le dire avec des mots, il n’y aurait aucune raison de le peindre ».

Des peintures simples et des sensations profondes

Le réalisme figuratif d’Edward Hopper n’est pas uniquement une représentation du monde réel, c’est un ressenti, une perception instantanée qu’il  retranscrit à travers ses toiles. Il cherche à reproduire la réalité non pas telle qu’elle est, mais telle qu’il la ressent, en exprimant à travers ses œuvres, ses angoisses intérieures et les incertitudes humaines dans une société américaine en perdition.

Nighthawks (1942), probablement la peinture américaine la plus célèbre

Si on prend un tableau d’Hopper, on se rend compte que ce qui est frappant, c’est d’abord qu’il est vide, il y a peu de personnages, peu d’animation, bref, peu de vie. Pourtant avec un regard plus poussé, il en ressort un sentiment étrange, sur lequel il est difficile de mettre des mots, et c’est là qu’est toute la force de sa peinture : il captive ces « riens », moments de vide et de silence, mais extrêmement lourds d’anxiété, d’attente ou de désirs.

Cette capacité à exprimer des sentiments aussi profonds et variés à travers des objets, des personnages ou des lieux en apparence anodins, est quelque chose que je n’ai à ce jour retrouvé chez aucun autre peintre.

Quand la peinture s’invite sur grand écran

Ces ambiances si particulières, ne sont pas sans nous rappeler le 7ème art. En effet, Edward Hopper est né à peu près avec le cinéma (1882), et l’on sait que c’était un grand cinéphile. On peut donc supposer que le cinéma l’a beaucoup inspiré dans sa créativité.

Un petit air de film noir pour Night Shadows (1921)

En effet, si vous regardez avec attention ses tableaux, vous remarquerez que le jeu d’ombres et de lumières est extrêmement élaboré, presque surnaturel. On y retrouve, comme un air du cinéma du début du XXe siècle avec l’utilisation de ses lumières artificielles. Ajoutons à cela la manière dont Hopper pose son oeil (ou sa caméra ?) sur ses peintures qui paraît peu naturelle (contre plongée, plan large…) nous rappelant directement les différents plans visibles sur le grand écran.

Que va-t-il se passer dans cette rue trop paisible ? Portrait of Orleans (1950)

Un autre élément qui pourrait relier Hopper au cinéma est cette sensation d’avoir à travers ses tableaux, une image figée dans le temps, un instant suspendu au milieu d’un récit avec un « avant » et un « après », autour duquel on pourrait se raconter une histoire.

C’est sûrement pour cette raison que ce peintre a à son tour inspiré de nombreux réalisateurs lors du tournage de leurs films.

House by the railroad (1925), inspirant Alfred Hitchcock pour la maison dans son film Psychose (1960)

Je pense notamment au célèbre Alfred Hitchcock, connu pour s’être inspiré des tableaux de Hopper dans plusieurs de ses longs métrages. Mais bien d’autres réalisateurs ont rendu hommage aux toiles de Hopper à travers leurs films : Wim Wenders, Tim Burton, les frères Coen ou encore Woody Allen pour ne citer qu’eux.

Ce que je trouve très fort, c’est le côté intemporel et universel de son art, dans le sens où ses oeuvres ont autant inspiré des artistes du XXe siècle que des artistes plus contemporains et le tout dans des milieux très variés (cinéma, littérature, peinture…)

Une impression de déjà vu ? Nighthawks a en effet inspiré Wim Wenders dans The End Of Violence (1992) et Antoine Fuqua dans The Equalizer (2014) et bien d’autres encore…

Il m’arrive encore aujourd’hui, lorsque je regarde un film, de retrouver au cours d’une séquence, cette sensation de déjà vu et de reconnaître cette patte si unique propre à Edward Hopper, donnant alors à la scène cette ambiance si particulière… Quel plaisir !

Nicolas MARGONARI – DNMADE2 HO – Oct 21

Faut-il brûler le Louvre ? La Joconde nous répond !

Faut il brûler le Louvre… C’est la question posée aux artistes en 1919 par la revue d’avant-garde « L’esprit nouveau ». Derrière son masque de provocation elle interroge les artistes sur le passé et les traditions.

Et oui ! Faut il se détacher du passé encombrant et asphyxiant ou le considérer comme inspirant ?  De nombreux illustres artistes comme Courbet, Pissarro, Cézanne, Marinetti ont exprimé leur envie de brûler le Louvre. Une longue liste, à tel point que l’on peut se demander s’il ne s’agit pas d’un mythe destructif, un passage obligé de l’avant-garde, de la même manière que les compositeurs brûlent une de leur partition durant leur jeunesse.

Pour avoir un autre son de cloche, il était tentant de poser cette même question cent ans plus tard aux Streets artistes qui parcourent les rues à coup de bombes de pochoirs et autres outils d’expressions. Ont-ils réussi à rebondir sur les « œuvres anciennes » pour en créer des nouvelles? La réponse est oui. En effet, le street art puise dans un  large répertoire d’image allant de la culture pop à la peinture la plus classique , dont un grand nombre est conservé au Louvre. Notamment la Joconde. Cette peinture d’une femme au regard presque effronté nous en fait voir de toutes les couleurs ! Voici donc une petite compilation des détournements les plus connus de cette œuvre emblématique. Est-ce encore une occasion pour la Joconde de faire parler d’elle ? Evidemment. Suis je jalouse ? Absolument !

Trêve de plaisanterie, attaquons les choses sérieuses. Ci-dessous vous découvrirez l’œuvre de Jo Di Bona. Très coloré et bourrée de clin d’œil à la culture pop, c’est l’exemple parfait pour nous montrer qu’on peut créer quelque chose de très décalé avec un élément classique.

« Chaque artiste a envie de prendre une œuvre capitale comme la Joconde pour en faire sa propre histoire »

Cette phrase de Jo di Bona, street artiste, nous montre qu’il est intéressant de s’inspirer du « vieux » pour créer du « neuf ». 

Jo Di Bona, Peanuts Mona

Mais comment parler de détournement de la Joconde sans parler de celui de Marcel Duchamp ? Le célèbre père du mouvement dada avait pour but de bouleverser les foules, tout le monde connait son urinoir…  Mais l’œuvre qui va nous intéresser vous vous en doutez… C’est celle ci dessous. Je vous conseille de bien lire les lettres en bas du tableau. Très provocateur Marcel Duchamp attire notre attention sur la question du  » genre ». Un fait d’actualité. Comme quoi, parfois, l’ancien influence le nouveau et lui donne des ailes.

L.H.O.O.Q.", une "Joconde" de Marcel Duchamp vendue 631.500 euros chez Sotheby's
LHOOQ, par Marcel Duchamp

Pour continuer dans cette ambiance d’humour potache, passons du constat à la démonstration avec la « Moona Lisa » de Nick Walker.  Son œuvre mi trivial mi érotique fait référence à la Vénus Callipyge , cette célèbre statue antique qui soulève son « péplos » laissant échapper… Sa lune !

Nick Walker | Mona Lisa (2006) | Artsy
Nick Walker, MOOna Lisa

« J’essaie  d’injecter un peu d’humour ou d’ironie dans certaines  peintures, histoire de dérider les murs »

On découvre que Nick Walker se sert de la notoriété d’œuvre antique pour véhiculer ses messages enveloppés dans un humour décalé. 

Toujours dans l’esprit du dadaïsme, nous allons cette fois nous tourner vers la « Pixeleted Mona Lisa with Deconstructured Donald Duck » d’Ozmo. Usant de bombes aérosols et de peinture acrylique, Ozmo nous donne l’impression que la Joconde est en cours d’achèvement d’un point de vu numérique en totale négation avec le travail manuel de l’artiste. Ainsi il remet en question la tradition de la peinture classique. Il interroge les différentes techniques artistiques mais aussi iconographiques en citant deux célèbres icônes diamétralement opposées de notre culture occidentale.

Léonard de Vinci version Art urbain s'expose sur la péniche Fluctuart
Pixeleted Mona Lisa with Deconstructed Donald Duck

 

Pour finir ce petit récit spécial Joconde intéressons-nous à une œuvre du célèbre Banksy.  Celui-ci a pris au pied de la lettre ce qui fait la notoriété de la Joconde, à savoir son sourire. Il « se contente » donc de remplacer le visage de notre star  par un smiley en respectant la technique « sfumato » empruntée à la renaissance italienne.  Ce qui fait l’œuvre ici c’est la performance de Banksy  qui consistait à aller l’accrocher furtivement au Louvre, en 2004. Le concept d’œuvre  d’art urbain se manifeste ici par la provocation, l’humour et la contextualisation de l’œuvre dans ce qui est le temple de l’art.

« il faut investir le Louvre et non pas le brûler! « 

Banksy

Banksy-louvre-monalisa-octobre-2004 - Artistikrezo
Mona Lisa smiley, Banksy

Et vous ? Seriez vous capable de brûler le Louvre  🙂 ?

Eve Biehler – DNMADE1 Jo – Oct 21

L’art de survivre !

Je vais vous présenter au cours de cet article les détournements d’une œuvre bien connue qui s’intitule, « Le radeau de la méduse » de Théodore Géricault, qui est une huile sur toile (1819x716cm) exposée au Musée du Louvre à Paris.

1819

Pour la première fois dans l’histoire de l’art, un tableau élève un fait divers au rang de faits historiques, de simples mortels deviennent des héros.

La cause du naufrage, c’est l’incompétence du capitaine, nommé à ce poste uniquement parce qu’issu de la noblesse. Géricault prend donc défense des victimes contre les inconséquences de l’Etat. Le radeau de la Méduse c’est surtout la fragilité de la condition humaine, la détresse, l’horreur et l’espoir.

« Ohé, ohé, capitaine abandonné »

Un exemple célèbre de BD ayant repris le radeau de la Méduse.

Astérix légionnaire

Le groupe Irlandais « The pogues » relate la toile de Théodore dans leur chanson « The wake of the Medusa »     Chanson wake of the medusa

 

Beaucoup d’artistes ont détourné ce tableau, notamment Clarisse Griffon du Bellay qui a insisté sur la survie des naufragés et sur la cannibalisme qui a permis au 16 rescapés, de rester en vie. Clarisse est une descendante d’un des naufragés.

Corps en bois découpés et décharnés, 2011

Hu Jieming dénonce la surconsommation et la répression dans son pays.        Parce que ici les naufragés sont des intellectuels chinois qui ont été bannis au moment de la révolution culturelle.

2002

L’indignation de Kader Attia face aux naufrages des migrants en mer Méditerranée. Il n’est plus question d’allégorie mais de faits réels. Il a réuni des milliers de photos pour recomposer le tableau de Géricault, qu’il a intitulé « Harragas, les damnés de la mer »

Harragas, les damnés de la mer, 2009

Je trouve que ce radeau est quelque part un miroir de notre société en tout temps, toutes ces œuvres retranscrivent avec humour ou non un problème dans la société. Fragilité de la condition humaine, critique de la société de surconsommation, colonisation à chaque fois le tableau de Théodore Géricault pointe nos dérives, différentes selon nos époques, sa portée est universelle.

 Ce monde est un vaste naufrage : sauve qui peut !                                                          Voltaire.

PEZZIN Charlène DN MADe 2 HO 2021-2022

buy windows 11 pro test ediyorum