« Les hommes meurent et ils ne sont pas heureux »

Le titre que vous venez de lire est une citation extraite de la pièce de théâtre « Caligula » d’Albert Camus (1944). C’est une vérité que le jeune empereur romain découvre après avoir assisté à la mort de sa sœur et maîtresse, Drusilla. Cet évènement lui fait perdre ses repères et Caligula devient alors « l’empereur fou ». Il s’aperçoit que le monde tel qu’il est ne le satisfait pas et trouve cette idée insupportable. Pour continuer à vivre, il a désormais besoin de la lune, c’est-à-dire de quelque chose d’impossible qui vienne contrebalancer l’absolu de la mort. Il devient un tyran provocateur, particulièrement cruel et destructeur : il humilie, viole, assassine devant les patriciens impuissants.

« Caligula », mise en scène par Stéphane Olivié‑Bisson (2011)

Caligula utilise son pouvoir comme bon lui semble, il obtient tout ce qu’il désire. Par ennui peut-être, il va chercher les limites de sa toute-puissance que lui procure son titre d’empereur de Rome. Il choisit la voie la plus perverse, le mal pour le mal.

Le protagoniste recherche une forme de bonheur, de plénitude mais il ne sème que le chaos autour de lui. Il choisit le bonheur immoral, agissant comme un enfant capricieux et cherchant à imposer sa vérité. Pourtant en agissant ainsi, il crée autour de lui un tissu de relations factices. En effet, contrarier l’empereur signifie une mort rapide, pour survivre il faut le servir avec zèle. Caius veut aller au bout de sa logique absurde et finit par connaître des instants de « bonheur », où il estime avoir obtenu l’impossible et ainsi avoir surpassé Dieu :

« Je vis, je tue, j’exerce le pouvoir délirant du destructeur, auprès de quoi celui du créateur paraît une singerie. C’est cela, être heureux. C’est cela le bonheur, cette insupportable délivrance, cet universel mépris, le sang, la haine autour de moi. »

Eprouvant la joie euphorique d’un assassin impuni, il ressent ce contrôle sur la vie humaine. Mais cette joie est de courte durée, il se déclare lui-même coupable dans un monde sans juge.

« Si j’avais eu la lune, si l’amour suffisait, tout serait changé. »

Caius sera donc un insatisfait, un malheureux qui croyait pouvoir être heureux en suivant une voie différente des hommes. Il en éprouve une haine de soi et est envahi par le désespoir.

« Ma liberté n’est pas la bonne […] Cette nuit est lourde comme la douleur humaine. »

Il finit tué par les patriciens, c’en est finit du règne de l’empereur tyrannique.

Il m’est difficile de décrire le caractère de Caius. Il est à la fois naïf et enfantin tout en étant nihiliste et désenchanté. Il va au bout de son objectif croyant atteindre le bonheur mais s’aperçoit de son erreur après avoir commis des crimes impardonnables. En vivant dans le vice, en agissant contre la morale de l’Homme, Caligula détruit ses semblables et se détruit lui-même par la même occasion. L’ordre du monde n’a pas changé, l’empereur est pris au piège, son destin est scellé. En participant à sa propre mort, il change son assassinat en mort sacrificielle. Il montre ainsi l’exemple et son entreprise marquera les esprits.

Finalement l’homme peut-il croire au bonheur ? La recherche du bonheur est-elle raisonnable ?

Sylva EHRLACHER – DNMADE 2 – Février 2021

Et si le bonheur tenait dans un catalogue ?

« Les activités humaines sont innombrables et variées. Certains détournent des avions, d’autres des fonds publics ou des conversations, je préfère, quant à moi, détourner de leur usage courant les objets visuels. C’est moins dangereux, plus honnête et infiniment plus divertissant ! Mes objets, parfaitement inutilisables, sont le contraire de ces gadgets dont notre société de consommation est si friande. Si on me le demandait, je les qualifierais de poétiques, hilarants, absurdes, philosophiques, ingénieux, morbides, puérils, profonds, dérisoires… Le lecteur serait alors prié, selon son humeur, ses goûts, sa culture, de biffer les qualificatifs inutiles » Jacques Carelman

Une citation remplie d’humour et de sincérité qui nous pousse un peu plus à plonger dans son monde et surtout dans son catalogue que je définirais comme catalogue du bonheur !

Sans plus attendre, je vous propose de vous immiscer dans le catalogue des objets introuvables impossibles ou juste improbables de Carelman. Truffé d’humour et de dérision, ce catalogue parodie la revue Manu France où l’on retrouve une quantité impressionnante d’objets inédits, parfois introuvables.
Ces objets volontairement conceptualisés pour être inutilisables, qualifiés comme poétiques, ironiques et chimériques, ont été soigneusement légendés par le créateur et parfois même réalisé pour le bonheur des plus curieux en quête d’humour et de nouvelles expériences ; qui peuvent être autant jouissives que douloureuses… Et je pèse mes mots !

On retrouve parmi ces heureux objets la cafetière pour masochiste, la machine à coudre à moteur animal, la machine à mettre les points sur les         « i », les baguettes refroidisseurs de nouilles, le landau-télévision qui vous donne enfin une raison d’avoir un gosse et de le promener !   Ou encore le fusil à kangourou qui, disposant d’une forme très étudiée ; définit une trajectoire sinusoïdale à la balle qui suit l’animal dans ses bonds, le tandem divergent pour les couples en instance de divorce, et même un fauteuil radiateur ! Garde à la chaleur qui peut vous transformer en un véritable poulet rôti !

 

Un catalogue et des créations qui nous procurent de petits instants de bonheur, car le rire associé au divertissement est à l’origine de la joie et de l’euphorie ressenties. Un élan d’ondes positives qui contribue donc à ce bonheur que l’on cherche tant.

Alors arrêtons de parier sur des consommations inutiles mettant en péril la longévité de notre bonheur, ici très bien illustré et ironisé par Carelman. Arrêtons de croire que les gélules, pilules ou autres ristournes « bien-être » sont les clés pour être heureux et parions plutôt sur l’humour, la dérision, l’ironie qui  rallie, re-solidarise et divertit, apportant joie et rigolades pour décupler nos petits instants de bonheur loin du stress et des sentiments  négatifs qui émanent de la période triste que nous vivons.

C’est donc pour cela que je vous propose de cliquer sur le lien ci-dessous  qui permet d’avoir accès à quelques images du catalogue et ainsi, faire d’un clic un fou rire et de votre stress ou plutôt de votre tord-boyaux un lointain souvenir qui fera place à un bonheur garanti.
Sur cette note optimiste et humoristique ; je vous laisse parcourir ce catalogue par vous-même et ainsi découvrir que le bonheur n’est pas un mythe, et que l’humour en est une des clés, mais qu’il faut saisir à la bonne heure !

https://www.youtube.com/watch?v=hhA2JYZUGMg&feature=emb_title

Guillermin Juliette, Dnmade 2 joaillerie – février 2021

Une Epicure de rappel !

« Atteindre le bonheur en régulant les plaisirs », la philosophie d’Épicure

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Pour notre plaisir philosophique en ce début d’année 2021 très tourmenté, nous allons étudier la vision du bonheur selon Epicure lui-même !

Nous observerons dans ce premier article de l’année les petits bonheurs déconfinés sous l’angle des philosophes de la philosophie.

– Un petit café ?

– Noir sans sucre s’il vous plaît !

– Une petite madeleine ?

Ces petits plaisirs de la vie, ou plus présentement du quotidien nous concernent tous. Sans cela, comment réussir à se lever le matin ?

Le plaisir, avant même de parler de petit plaisir, est une grande question de l’antiquité, une question difficile, bien plus difficile que de boire un café au soleil.

C’est un vrai casse-tête !

D’un coté : les Stoïciens qui condamnaient la recherche de plaisir (recherches vaines et insatisfaisantes selon Zénon de Citium, Epictète ou encore Marc Aurèle)

De l’autre :  Les Epicuriens menés par le philosophe Epicure (nous connaissons ce terme encore aujourd’hui : « être épicurien » ou « hédoniste » ramène à la philosophie de mener une vie de plaisir. Mais que faut t-il entendre par plaisir ?

Est-ce que prendre un café et être riche sont des plaisirs équivalents ?

Qu’aurait pensé Épicure de siroter son café en terrasse ?                                                                                                                                                             

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Il faut savoir que sa philosophie est très stricte, il nous dit de nous concentrer sur des plaisirs nécessaires ou naturels comme manger ou dormir mais toujours dans une juste mesure, il n’y a pas de place pour l’excès chez lui. Alors, un petit café pourquoi pas ? Mais une vie d’addiction au café, non. Son but reste celui d’atteindre le bonheur en régulant les plaisirs.

Il nous explique tout cela dans la lettre à Ménécée (La Lettre à Ménécée est une lettre écrite par le philosophe Épicure à son disciple Ménécée. Le texte résume la doctrine éthique d’Épicure et propose une méthode pour atteindre le bonheur, en même temps qu’elle en précise les conditions).

Le plaisir comme la voie du bonheur

Comment faire pour ne pas confondre les addictions aux petits plaisirs ? Pour Epicure, le plaisir n’est pas pensé en tant que tel parce qu’il procure du plaisir, qu’il fait du bien, mais parce qu’il permet que notre âme et notre corps ne soient pas mal. C’est à dire qu’il ne soit pas troublé par le manque : c’est le principe de l’ataraxie. Pour d’autres penseurs, il faut penser le plaisir en lui-même, utilement, comme la voie du bonheur de tous. L’anglais Jeremy Bentham (XIX -ème siècle) a fait une philosophie politique qui consiste à élaborer une arithmétique des plaisirs qui vise à assurer le plus grand bonheur du plus grand nombre.

Est-ce que le bonheur résulte dans la somme de ces petits plaisirs ou alors dans la privation de grandes douleurs comme nous le dit Epicure ?

Finalement, le bonheur n’est-il pas plus que cela ? Pour certains, le bonheur peut être beaucoup plus simple. Confucius nous explique qu’il n’y a pas de petits plaisirs mais simplement des plaisirs simples : un café ou un rayon de soleil, respirer dans un parc ou encore marcher. Des plaisirs plus grands que l’accumulation de biens. Il s’agit de voir dans un seul plaisir qui n’est ni petit ni grand mais facile et accessible pour un bonheur tout entier !

Citation à méditer :

« Le bonheur n’est pas toujours dans un ciel éternellement bleu, mais dans les choses les plus simples de la vie. »

Article proposé par Victor Monnin, DNMADE2 HORLOGERIE – Février 2021

Le bonheur de Wall-E selon Nietzsche

Nous sommes des humains de l’ère moderne et je pense comme la plupart d’entre nous que le but de notre vie est de vivre le bonheur. Le film WALL-E est un avertissement de ce que nous obtiendrons en cherchant le summum du bonheur : la médiocrité.

Les Hommes représentés dans WALL-E sont des caricatures de la médiocrité, ils sont obèses au point de ne plus pouvoir se lever. Ils sont incapables de marcher, consommant à longueur de journée des sodas assis sur un fauteuil devant un écran. Pourtant, objectivement, ces nouveaux êtres humains vivent dans un monde parfait où les robots sont à leur service, les débarrassant de toutes les tâches pénibles. Personne ne manque de rien, personne ne risque rien et tous leurs désirs sont satisfaits immédiatement. Ils n’ont jamais aucun souci : ils ont inventé le bonheur : ils sont tous très heureux.

Longtemps avant Pixar, Nietzsche avait déjà imaginé à quoi pourrait aboutir la quête du bonheur ultime. Nietzsche a tout d’abord constaté la mort de Dieu. Les grandes valeurs de l’ancien monde n’ont plus de raisons d’être. Débarrassés de ce poids, les Hommes peuvent donc se concentrer sur ce qui est utile : rendre le monde plus prévisible, plus agréable et plus confortable, dans le but de maximiser le bonheur global.

En fait, ce que les Hommes appellent le bonheur c’est l’état d’équilibre, la sérénité et l’harmonie avec le monde. Le bonheur maximal est paradoxalement un minimum : c’est l’état de tension minimum. Cette tension interne que nous ressentons régulièrement vient du désir. Nos désirs sont intenses et nous poussent à agir, mais l’intensité de nos désirs (imaginaires, issus de nos pensées), s’oppose à la résistance du monde physique. Il est vrai que par défaut, il est difficile de satisfaire ses désirs. Il faut fournir un effort, consommer son énergie et du temps pour y parvenir, et vous le savez comme moi le fameux Summer body n’arrive jamais par l’opération du saint esprit.

En satisfaisant nos désirs, cette fameuse tension se dissipe ce qui nous donne une sensation de plaisir. Le bonheur correspond au retour à l’état d’équilibre qui vient après le plaisir, où l’on se sent bien. Nous avons à ce moment-là un plaisir intense, après avoir vécu notre désir.

Malheureusement c’est un cycle sans fin. Une fois terminé, le désir se régénère et parfois de façon encore plus intense, nous devons donc redoubler d’efforts pour accomplir ce nouveau souhait.

Pour sortir de ce cycle et atteindre le bonheur permanent, l’idéal est de supprimer totalement l’intensité des désirs et donc ne plus désirer du tout. C’est une vision traditionnelle du bonheur, c’est la vision des bouddhistes par exemple. En ne désirant plus rien, l’âme se trouve dans un état de sérénité et d’équilibre parfait, c’est le nirvana (vision stoïcienne) ou l’ataraxie (vision bouddhiste).

Les visions modernes donnent des approches différentes du problème. Plutôt que de maîtriser l’intensité des désirs par un travail sur soi (comme les bouddhistes), on préfère supprimer tout ce qui se présente comme une résistance aux désirs. Grâce notamment au génie technique de l’Homme qui essaye de bâtir le monde le plus agréable possible. L’idéal à atteindre est l’abondance matérielle où chacun peut assouvir ses désirs sans effort.

Pour Nietzsche cette recherche du bonheur est une négation de la vie, d’après lui, la vie n’est que tension et je ne sais pas vous mais je partage totalement son avis. Refuser la tension c’est refuser la vie. Pour être heureux, il faut donc dire « oui » à la vie et « oui » à son destin (ce qu’on appelle dans la philosophie de Nietzsche l’amor fati). La vie, comme on le sait tous, est faite de hauts et de bas. Ne vouloir que le bonheur, c’est vouloir ni le bas ni le haut. C’est vouloir constamment le moyen.

Ce que Nietzsche appelle le dernier Homme, c’est la figure de l’être humain qui se contente du médiocre, celui qui manque de vitalité et d’ambition. C’est justement l’inverse du Surhumain, le surhomme qui est un artiste novateur, le conquérant, ou le héros. Ce sont ceux qui ont accumulé assez de tension en eux pour la libérer sous une forme noble.

La beauté a disparu du monde utopique de WALL-E, l’environnement artificiel et prévisible totalement coupé de la nature a détruit les instincts esthétiques et artistiques de chacun. Le confort et la stabilité matérielle ont rendu l’exploration inutile. Les personnages ne font plus rien, rien ne les pousse à sortir de leur chaise volante.

L’égalité entre tous a éradiqué les conflits mais a logiquement rendu l’amour impossible.

Ce monde a été créé par un contentement de soi-même de façon générale. Le monde de WALL-E attend ceux qui visent le bonheur en refusant ses conditions.

Alexandre Hazemann – 2DNMADe – 02/2021

Et pourtant Nieztche n’a pas vu Mononoke…

On a tendance à ne pas aimer ce que nous ne comprenons pas. Je m’explique :

N’ayant jamais réussi à comprendre comment lire un manga (j’ai vraiment essayé), une sorte de frustration envers tout ce qui concerne cet univers est né et s’est amplifié en moi, pour devenir une sorte de désintérêt envers cette littérature japonaise. MAIS, être non fermé d’esprit que je suis, j’ai réussi à un peu m’intéresser aux animés… C’est donc avec un œil objectif, que je vais vous emmener à la découverte d’un chef d’œuvre graphique et psychologique de l’animation japonaise :

MONONOKE

Durant cinq Arcs (cinq saisons pour les non initiés), nous suivons les aventures d’un apothicaire à la beauté glaçante, dont le rôle est de chasser des Mononokés ; esprits vengeurs en japonais. Ils sont les réincarnations horriblement magnifiques de nos pires souffrances qui entravent notre esprit à tout jamais. L’apothicaire ressent les mononokés et s’acharne avec un sang froid et un calme déconcertant à les détruire afin de reconduire les victimes à la paix et au bonheur intérieur.

Pour les détruire, l’apothicaire possède une épée magique dont la lame n’apparait qu’une fois qu’il connait La Forme, La Vérité, et La Raison du mononoké. C’est là que tout devient instable. Nous ne pouvons plus distinguer le réel et le surnaturel. Les plus horribles vices de l’Homme se retrouvent visibles et nous plongent dans un malaise insoutenable.  

L’animé est une véritable fresque visuelle, pleine de couleurs et de motifs, un régal pour les yeux. Chacun des personnages est particulier, et possède ses caractéristiques propres (aussi bien dans son design que dans sa personnalité) et parvient à laisser une trace dans notre esprit. Nous sommes comme hypnotisés par la performance, passant de la 2D à la 3D, du stop motion au ralenti en une fraction de seconde. Le tout accompagné d’un incessant air d’accordéon rendant chaque scène on ne peut plus dérangeante.

Je vous invite sans plus attendre à découvrir l’opening de cet animé pour que vous commenciez à vous imprégner de l’ambiance. 

 

UN PEU DE PHILOSOPHIE 

Cette œuvre a un rapport direct avec la philosophie du bonheur de Nietzsche : « Tout acte exige l’oubli ». Il est très difficile d’oublier simplement le passé. Mais cela est pourtant impératif dans une quête du bonheur. Ne pas oublier le passé implique de ne jamais voir  le devenir, être entouré de ce qui hante l’esprit, ne plus croire en sa propre existence et cesser d’exister. Oui mais vous allez dire : oublier le passé, c’est aussi oublier ses souvenirs. Disons alors : il est possible de vivre presque sans souvenir et de vivre heureux, comme l’animal. 

L’oubli n’est pas insurmontable, pour Nietzsche, il est semblable à la digestion, sorte d’absorption psychique. Faire le vide. Isoler sa conscience le temps d’un instant. Ignorer les bruits extérieurs. Faire de la place pour de nouveaux souvenirs. Vivre dans le présent. 

Cet animé nous oblige à penser à soi. Nous avons tous des pensées ou des émotions négatives. Ne pas savoir les contrôler pourrait conduire à la création d’un mononoké en nous. Y avez-vous pensé ? Imaginez qu’il soit possible de détruire votre plus grande angoisse, votre plus grand malaise ? Beaucoup de personnes vivent dans une sorte de « bonheur par omission » (Omettre des détails du passé qui finissent par nous rattraper et nous détruire). Pourquoi ne pas être son propre apothicaire et profiter de la situation actuelle pour faire le ménage dans son esprit en prévision des jours meilleurs ? C’est l’un des meilleurs conseils que je puisse vous donner. 

Mettez de la couleurs dans votre vie !  

Eve A – Dnmade 2 Ho – Février 2021 

Le bonheur ou la conquête de soi

“Le Petit Prince” est un conte philosophique écrit par l’extraordinaire Antoine de Saint Exupéry, que nous connaissons tous (enfin j’espère) et que nous avons souvent découvert pendant notre enfance. L’ouvrage est progressivement traduit dans les langues les plus diverses, grâce à l’immense succès qu’il rencontre.

Ce qui est magique avec “Le Petit Prince”, c’est qu’il s’adresse aussi bien à un public adulte qu’aux enfants. La narration, les champs lexicaux, etc, sont à la portée de tous. Pourquoi un conte philosophique me diriez-vous ? Et bien cette œuvre majeure de la littérature du XXe siècle nous donne diverses leçons de vie d’une manière symbolique et poétique. Qui sont des étapes vers le bonheur (ou en tout cas l’épanouissement de soi). En voici quelques exemples.

“L’essentiel est invisible pour les yeux”

Le livre remet (notamment) en cause notre monde attaché au matérialisme, à la compétitivité et aux apparences. Les choses les plus importantes ne seraient-elles pas celles que l’on ne peut pas voir ? L’amour, la générosité, la bonté, l’amitié.

« On ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux. »

Maintenir l’illusion et l’innocence malgré les mauvaises expériences

En accumulant des expériences (relationnelles, professionnelles, etc) nous augmentons notre méfiance. Nous perdons la fraîcheur de l’innocence, il faut observer et expérimenter toutes les nouveautés que nous offre chaque jour. Il est inévitable de passer par des moments angoissants et difficiles, mais rappelons nous que ce sont aussi ces expériences qui nous font grandir, qu’elles nous donnent des leçons de vie.

Saint Exupéry amène le lecteur à interpréter le livre sur différents niveaux de lecture tellement les symboles, allégories, métaphores et j’en passe, sont riches de sens.

Je ne vais pas vous divulguer tout ce que l’on apprend dans ce livre, déjà parce que ça serait beaucoup trop long, et parce que je vous laisse, si vous ne l’avez pas encore fait, découvrir les méandres fabuleux de cette Œuvre. 

Si je devais résumer ce que j’ai retenu du conte, je dirais que notre mode de vie actuel nous fait oublier qui nous sommes réellement, qui est l’enfant rêveur qui sommeille en nous. J’irai même jusqu’à dire que notre VÉRITABLE identité est effacée par la demande d’être de la société, et que retrouver et suivre son âme d’enfant et peut-être la clef du bonheur. 

« Toutes les grandes personnes ont d’abord été des enfants. Mais peu d’entre elles s’en souviennent. »

Retournons à l’essentiel, ayons le courage de partir à la découverte de notre trésor intérieur, celui pour lequel la vie vaut d’être vécue.

« Les étoiles sont éclairées pour que chacun puisse un jour retrouver la sienne. »

Pour continuer sur cette quête du bonheur, je vous invite fortement à lire « L’Alchimiste » de Paulo Coelho, qui est pour moi un ouvrage tout autant INCONTOURNABLE pour la conquête de soi et de son plein bonheur.

                       Article proposé par Manon Rousselle, DNMADE2 JO, Février 2021

L’Homme à la poursuite du bonheur, ou est-ce l’inverse ?

« Quel long chemin j’ai dû parcourir pour te trouver !

Et toi qui fuyais, fuyais… dire que tu n’as jamais rien compris ! »

Et si le bonheur le plus total était là, sous vos yeux depuis le début, mais que vous refusiez de le voir ? Vous qui croyiez être à la poursuite du bonheur, c’est en fait lui qui vous poursuivait !

C’est la question que pose la nouvelle éponyme du recueil le K, de l’auteur italien Dino Buzzati. Le recueil est un classique dans la littérature fantastique, rempli d’histoires très courtes et d’apparence simples, mais qui abordent des thèmes très profonds, souvent métaphysiques. J’en conseille d’ailleurs la lecture à tous les curieux, car le livre est rapide à lire, et ne manque pas de faire réfléchir.

Le K raconte la fuite interminable d’un marin, Stefano Roi, qui navigue sur les mers du monde entier pour échapper à une créature qui le poursuit, le K. Un K est une sorte de squale à mufle de bison, qui se choisit une victime, et ne s’arrête pas de la poursuivre tant qu’elle ne l’a pas dévorée. Le comble, c’est que seule la victime du K peut le voir, étant invisible pour toute autre personne.

Dès 12 ans, Stefano aperçoit un K qui suit le bateau dirigé par son père, marin lui aussi. Lorsque celui-ci l’apprend, il ramène son fils sur la terre ferme et lui demande de ne plus jamais monter sur un bateau, que le métier de marin n’est pas fait pour lui. Stefano passe donc les années suivantes sur le continent, voyant le K qui l’attend au loin chaque fois qu’il s’approche de la mer. Une fois son père décédé, il décide de devenir marin et d’embrasser son rêve, quitte à devoir fuir toute sa vie en naviguant sans jamais s’arrêter. Pendant plus de 50 ans il voyage sur toutes les mers, avec le K toujours derrière lui.

Une fois très vieux et proche de la mort, il choisit de mourir sans décevoir le K, et part seul sur une barque pour aller à sa rencontre.

TOUT ÉTAIT FAUX !

Il apprend alors qu’il s’était trompé toute sa vie, le K le suivait simplement pour lui remettre un cadeau : La Perle de la Mer, qui donne à celui qui la possède, réussite, richesse et bonheur pour le reste de sa vie ! Stefano a gâché sa vie entière à fuir le bonheur sans le savoir, en refusant son destin.

Dino Buzzati apporte avec cette nouvelle une réflexion philosophique sur le bonheur. Dans sa quête de bonheur, Stefano n’a jamais su comprendre qu’il était juste derrière lui, cherchant inexorablement à le rattraper. Alors, il ne faut pas chercher le bonheur, car il n’est pas là où on le cherche. Le bonheur est un état d’âme, déjà présent en chacun, qu’il faut réussir à accepter. Accepter son destin plutôt que de le fuir était la réponse au bonheur de Stefano.

Cette vision du bonheur se rapporte à celle du sage Confucius, selon qui le bonheur consiste à savoir s’accepter soi-même et accepter le moment présent, Il ne faut pas le voir comme un but à atteindre.

“Tous les hommes pensent que le bonheur se trouve au sommet de la montagne alors qu’il réside dans la façon de la gravir.”

Confucius

Je n’ai donc qu’un conseil à vous donner : acceptez votre destin, acceptez votre bonheur intérieur, (et lisez le K), alors vous serez heureux !

                                        Baptiste MARTIN DNMADe2bij – Février 2021

On oublie les armes de destruction massive. Je vous présente les armes de développement inclusif !

 

Je vais partir d’un exemple en vous parlant d’Odiora, une entreprise qui donne un réel sens à l’expression « joindre l’utile à l’agréable ». Odiora est une marque qui s’est lancée le défi d’apporter des solutions à un problème qui ne nous sauterait pas aux yeux si nous ne sommes pas concernés directement : seulement 20% des personnes malentendantes en France sont appareillées.

Le handicap auditif est associé à un fort stigmate négatif : vieillesse, faiblesse, impact sur l’estime de soi, etc. Beaucoup de personnes malentendantes repoussent donc l’échéance de l’appareillage, ou préfèrent ne pas porter leurs appareils en public.

Odiora propose des bijoux d’oreilles qui créent du lien entre les personnes entendantes et malentendantes. En effet, ces bijoux mêlent des techniques de fabrication modernes au savoir-faire traditionnel de la joaillerie. Ainsi, l’appareil auditif devient un accessoire de mode au même titre qu’une paire de lunette !

 

 

Et pour marquer cette inclusivité et ce lien, Odiora a lancé l’offre Coffrets Complices, un bijou pour vous et un deuxième pour la personne de votre choix, appareillée ou pas !

 

À l’origine de cette entreprise se trouve Nathalie Birault. Cette jeune femme, née entendante, a été diagnostiquée d’une surdité sévère à ses 12 ans. Elle a vécu en première ligne la stigmatisation autour du handicap, la surdité étant un handicap dit « invisible ». Elle a vécu ses années de collège avec des prothèses auditives en plastique marron qui la différenciait de tous les autres… Cela a rendu son épanouissement impossible !

Comment être heureuse quand tous les autres vous regardent de travers à cause d’une simple aide auditive ? Nathalie a donc pris le taureau par les cornes et a décidé d’assumer sa différence : elle fit son entrée au lycée avec des appareils auditifs rose flashy, elle s’est passionnée pour les prothèses auditives et après un passage par les Beaux-Arts, la voilà aujourd’hui à la tête de cette entreprise qui promeut l’inclusivité des personnes malentendantes. Notons d’ailleurs que la fabrication des créations Odiora est réalisée dans des ateliers ESAT (Établissements ou Services d’Aide par le Travail) et entreprises adaptées, pour une fabrication 100% française et inclusive.


 

Inclusivité :

Qui intègre une personne ou un groupe en mettant fin à leur exclusion.

 


Grâce à l’initiative de personnes comme Nathalie Birault, la joaillerie est en train de devenir un outil majeur sur le chemin de l’inclusivité. L’Humain a un besoin primaire d’appartenance. Les stigmatisations autour de la couleur de peau, du genre, de l’âge, de l’orientation sexuelle, des capacités mentales et motrices de ce qu’on appelle des « minorités » – qui sont bien loin d’être des minorités en réalité, mais c’est ce qu’en fait l’homme blanc cis hétéro – porte directement atteinte à ce besoin d’appartenance. Se sentir inclus, c’est un premier pas vers le bonheur et l’épanouissement, au sein d’un groupe. Qui saurait atteindre un épanouissement personnel sans s’épanouir préalablement au sein d’un groupe ? Voilà une question fortement liée au taux d’accroissement du nombre de dépressions diagnostiquées depuis le premier confinement…

         Je vous propose ci-dessous quelques designers ayant fait du bijou une « ARME DE DÉVELOPPEMENT INCLUSIF » :

 

Via Sibi est une marque de joaillerie française novatrice et astucieuse. Particulièrement intéressée par les problématiques liées au handicap, Via Sibi s’emploie à trouver des solutions et créer des bijoux aussi jolis qu’utiles. Voici quelques exemples de bagues proposées par la marque, qui peuvent remplacer des orthèses classiques en plastique, approuvées par du personnel médical qualifié.

A.W.A.R.E Causes propose des bijoux émaillés dont les couleurs se portent comme un étendard. Atteint par exemple d’anorexie, on peut porter un bijou couleur pervenche ; on peut aussi le porter simplement en soutien aux personnes atteintes de troubles alimentaires. Le principe est simple et peut-être semble-t-il trop insignifiant mais cette marque, par le biais de ses bijoux, tisse un lien entre des personnes qui peuvent ressentir une grande solitude face à la maladie ! Voilà une petite attention qui peut faire le bonheur de certains.

Voilà, j’espère que cet article vous aura plu et informé.

PAL Marie-Caroline – DNMADE2BIJ – Février 2021

Le sens du sacrifice

Le cinéma à ce pouvoir de nous faire ressentir une atmosphère, des émotions, jusqu’à nous transporter au travers d’un voyage souvent initiatique.

Je vais aujourd’hui vous parler du film Le Prestige tout en questionnant le sens du bonheur ainsi que le sens de nos vies.

Ce film montre une passion et une dévotion totale pour un art, celui de la magie, au travers l’histoire de deux magiciens qui d’abord exercent leur métier en tant que collaborateurs. Mais à la suite d’un évènement tragique ils se retrouvent en compétition en quête d’être le meilleur. Nous voyons à travers cette histoire une implication incroyable remplie d’un sens du sacrifice hors du commun afin d’arriver à leur but. Impossible de ne pas remarquer que leurs vies sont dédiées à cela, ils vivent leur art jusqu’au fond de leur âme. Je ne vais pas faire de spoil car ce film est selon moi un incontournable, il est plus qu’une histoire narrative mais une vraie leçon de vie.

En quête d’une performance qui révolutionnera leur art, et même la vision du monde, ils vont peu à peu s’écarter de leur vie initiale pour devenir d’autres personnes. Leur raison de vivre n’était plus tirée vers le bonheur d’une vie classique, de vivre dans une belle maison, avec une famille, et tout ce qui s’ensuit… Ils décident d’arpenter le chemin aride de la compétition, qui tournera ensuite en obsession avec des conséquences malheureuses. Après avoir vu ce film, nous voyons la différence entre « l’envie » qui vise à chercher le bonheur de manière superficielle, et « l’obsession » qui vise à chercher le bonheur de manière essentielle. Selon moi ces deux termes sont source d’énergie, qui vont développer un sens et un but dans nos vies, mais l’obsession dégage une force supérieure à l’envie, ce qui peut être dangereux car cela peut nous changer à jamais, peut amener à la folie, en oubliant beaucoup de facteurs. L’implication des deux hommes dans leur quête, va les amener vers un futur sombre.

Nous voyons que les deux hommes veulent donc trouver le bonheur en laissant une place et un nom dans l’histoire. Ils ont décidé de trouver le bonheur dans l’accomplissement d’eux mêmes, de se prouver qu’ils peuvent être des personnes uniques, en repoussant le bonheur présent par l’espoir de marquer l’histoire. Ces personnes trouvent-ils le bonheur dans cette folie, ou le bonheur n’est que la fin du voyage ? Le fait d’avoir surpassé de dures épreuves, leur procurerait-il pas un certain bonheur ?

On nous révèle que le bonheur pour un magicien est de duper les spectateurs, de les faire sortir du monde qu’ils connaissent afin de leur proposer un rêve, de la magie. Le monde est simple, fait de vérités établies, mais vivre un rêve se rapprochant du réel permet de croiser le bonheur, autant pour celui qui le propose que pour celui qui le vit.

MALAMAIRE ALIX, DNMADE 2, 2021

Du Rock pour être heureux

Un petit coup de mou ? Et si je vous disais qu’une musique avait le pouvoir de changer votre humeur ? De vous rendre instantanément heureux ? Et si je continuais par vous confier qu’il existe une formule mathématique pour calculer le niveau de bonheur produit par une chanson, vous y croyez ?

Eh oui, comme ont pu nous le dire les Boards of Canada : Music is math ! Selon une étude menée en 2015 par le chercheur en neurosciences Jacob Jolij, trois critères permettent de définir la quantité de bonheur transmise par une chanson : son tempo, ses paroles, et son utilisation de notes en gamme majeure. En combinant la valeur de tempo idéale (150 battements par minute) et la gamme majeure idéale ( + ɛ, ⅓, ⅓ – ɛ) avec les critères de la chanson étudiée (la valeur de son tempo, sa gamme et le nombre d’allusions positives dans les paroles), on obtient ceci :

Ou bien, de manière simplifiée, on peut dire :

Ainsi, vous allez me demander quelle est la  musique qui aurait ce pouvoir sur nous ? À cela je répondrai que c’est un tube planétaire que vous avez déjà entendu et chanté pour sûr, puisqu’il a été créé par le groupe mythique Queen. J’ai nommé : Don’t stop me now.

Sorti en 1979 sur leur album Jazz, il est aujourd’hui leur second titre le plus écouté sur la célèbre plateforme de streaming Spotify après y avoir été lancé plus d’un milliard de fois. On retrouve dans ce morceau écrit par Freddie Mercury des paroles excentriques et prêtant à sourire, ce dernier se comparant à un tigre défiant les lois de la gravité, une voiture de course, ou encore un satellite hors de contrôle.

Quarante-deux ans après leur première sortie, ces 3 minutes 29 secondes ne s’arrêtent plus de conquérir de nouveaux auditeurs, réjouir les tympans des plus grands fans du groupe et nous apporter notre dose quotidienne de dopamine !

Dans l’ordre: Brian May, Roger Taylor, Freddie Mercury et John Deacon.

 

Cependant, si Queen s’avérait ne pas être votre tasse de thé, vous pouvez toujours vous tourner vers Abba et leur tube Dancing Queen et Good Vibrations des Beach Boys qui occupent respectivement les 2ème et 3ème places du classement établi par le chercheur.

Asaël BALDAUF – DN MADe 2 Horlogerie – Février 2020

Qu’est-ce que le bonheur ?

A travers ces quelques lignes, je n’aurai pas la prétention de savoir, ni la prétention de vous apprendre ce qu’est le bonheur et encore moins de LE synthétiser. D’ailleurs, bon nombre de philosophes, écrivains, psychologues, se sont penchés sur la question. Mais il y en a tellement qu’il me faudrait écrire la quantité de quatre articles de mes meilleurs camarades pour vous expliquer leurs points de vues ! Donc je vais vous partager quelques réflexions et l’idée que je m’en fais.

Pour commencer, et sans vous le cacher, je me suis pas foulé… je suis allé chercher sur Wikipédia la définition du bonheur, qui est : « Le bonheur est un état ressenti comme agréable, équilibré et durable par quiconque estime être parvenu à la satisfaction de ses aspirations et désirs et éprouve alors un sentiment de plénitude et de sérénité. »

J’ai continué mes recherches en étudiant l’étymologie de ce doux mot. Il est composé de « bon » en latin « bonum » désignant le bon, le favorable, le positif. Et le mot « heur » qui vient du latin augurium, « présage tiré de l’observation du vol des oiseaux » (donnant aussi le mot augure). Le bonheur, c’est donc le bon augure, un bon signe.

Je me suis ensuite confronté à deux termes que je ne connaissais pas et qui m’ont fait peur. L’hédonisme et l’eudémonisme. Ce sont deux points de vue philosophiques sur la conception du bonheur…

Pour résumé brièvement celles-ci, l’hédonisme est une doctrine selon laquelle la recherche de plaisirs et l’évitement de souffrances constituent le but de l’existence humaine. Le bonheur se trouvant dans le présent ou dans l’avenir immédiat.

L’eudémonisme, théorisé notamment par les Épicuriens, est la recherche du bonheur comme but de la vie humaine, plutôt que le plaisir. Mais les épicuriens considèrent également les plaisirs lorsqu’ils sont naturels et nécessaires, comme un intermédiaire permettant d’atteindre le bonheur sur le long terme.

Aujourd’hui, en raison de notre mode de vie (société de consommation), nous avons tendance à nous baser sur l’hédonisme. Nous dépensons souvent nos ressources pour des plaisirs à court terme, nous faisant oublier notre développement personnel, ou nous le recherchons indirectement à travers cette consommation. Il est important de ne pas oublier ou ne pas laisser de côté notre réalisation de soi, constituant l’unique voie pour atteindre l’eudémonisme.

Au IIIe siècle avant J-C, Epicure (bon copain de notre prof de philo), le désigne comme un état de plaisir, qui consiste pour le corps à ne pas souffrir (aponie) et pour l’âme, à être sans trouble (ataraxie). Il nota sa réflexion dans une formule avec les quatre ingrédients du bonheur, elle est appelée par les épicuriens le tétrapharmakos ou « quadruple remède ». 1 Dieu n’est pas à craindre ; 2 La mort n’est rien par rapport à nous ; 3 Le bien est facile à obtenir ; 4 Le mal est facile à supporter

J’espère que je ne vous ai pas perdu entre le chemin du plaisir et du bonheur, ces deux notions portent à confusion ! Le plaisir est une sensation d’excitation limitée et éphémère, découlant d’un désir et de son renouvellement ou d’un autre plaisir. Le bonheur quant à lui, est un état de bien-être, source de plénitude, caractérisé par sa durabilité, sa stabilité et le fait qu’il relève non seulement du corps mais aussi de l’esprit. D’ailleurs, biologiquement, le plaisir est principalement dû à la production de dopamine tandis que le bonheur repose sur la production de sérotonine (ce sont des molécules chimiques qui transmettent des messages d’un neurone à l’autre). Cependant ne négligez pas le plaisir car il nous mène sur le chemin du bonheur, Aristote disait : « Le bonheur ne va pas sans le plaisir. »

Et je ne vous ai pas encore parlé de la notion du bonheur de Kant ! Dans « Fondements de la métaphysique des mœurs » il explique: « Le concept de bonheur est un concept si indéterminé que, malgré le désir qu’a tout homme d’arriver à être heureux, personne ne peut jamais dire en termes précis et cohérents ce que véritablement il désire et il veut. » Pour faire simple, Kant nous explique qu’on ne peut pas définir le bonheur, d’une part parce que même ce qui nous apparaît comme étant source d’un bonheur potentiel peut être une fausse piste, mais aussi parce que chacun le conçoit à sa manière.

Pour conclure, l’époque, l’environnement, l’âge, le sexe, le statut social, la maturité, font que la notion de bonheur fluctue d’un individu à l’autre. D’après moi, le bonheur est un ressenti agréable, un sentiment de plénitude et de sérénité, que l’on atteint par le biais de nos plaisirs et de nos désirs. Trouver l’équilibre dans l’épanouissement harmonieux de sa personnalité n’est pas chose simple, et c’est autant compliqué de le définir.

Le bonheur n’est-il pas au final qu’un idéal ?

Thomas Maréchal – DN MADe 2 Ho Février 2021

Comme un sifflement de bonheur dans l’air…

Le printemps en prémisse se déguise sous la dernière couche de neige blanche pour la percer de ses vives couleurs telle une primevère. Dans l’air flâne un nouveau bonheur en approche. 

Celui de la nature, de la légèreté, des premiers matins ensoleillés et le chant des oiseaux qui tourbillonnent et résonnent en nous. Dernière papillote hivernale pour m’extirper avec plus de facilité de l’hibernation, avec comme toujours un message glissé. Je le retourne et lis :

Cette nécessité à se recentrer sur ce qui nous habite et nous rend heureux est essentiel et il faut trouver un équilibre et cesser de s’empêcher de l’atteindre. 

Comme Schopenhauer l’a expliqué dans sa quête du bonheur.

“Règle numéro 13 : quand on est heureux, nous n’avons pas à demander la permission de ressentir du bonheur, ni à se demander si on a des raisons de l’être”

Le bonheur peut être une source d’appartenance illégitime quand la vie autour de nous brouille de personnes nageant dans le noir. Je ressens cette culpabilité qui contraste entre ma vie réelle et ma vie onirique, mes nuits qui paraissent si gaies. 

Je fait ce constat chaque matin en analysant mes paroles et expressions sur mon application « SleepRecorder », une expérience des plus surprenantes que je vous conseille de faire.  RPReplay_Final1612080503 2

Et ce fut une grande surprise de découvrir que mes sifflements entêtants me suivent même la nuit.  

En effet  le sifflement est omniprésent dans ma vie, c’est mon échappatoire, une bouffée d’air qui peut durer des heures sans même que j’en prenne  conscience. Je divague à travers des airs connus de mon répertoire musical et des mélodies sortant de mon imaginaire  et pourtant je reste une pudique du sifflement  dès que l’on me le fait remarquer je retombe sur terre et m’arrête.

Ces interruptions viennent  soulever, mettre en lumière, le bonheur simple, l’atmosphère de sérénité  et de rêverie où l’évaluation du bonheur équivaut à la justesse et la légèreté du sifflement.

 Quand j’eus envoyé mes exploits à ma famille l’un m’a comparé au rossignol pendant que l’autre me conseillait « d’arrêter de fumer la moquette »  mais suite à cela mon père s’est repris et m’a envoyé une video de Michele Dax et son fameux sifflement. 

Cette grande dame est actrice, chanteuse mais par dessus tout siffleuse ! Cette Parisienne née en 1924 pratique son art, son « don bête »  auprès des grands noms de la chanson française  tels que Charles Aznavour, William Sheller ou Edith Piaf pour qui elle fait les premières parties de concert.

Avec une résonance folle, elle valse dans les gammes les plus hautes qu’elle tient jusqu’à nous laisser le souffle coupé. Avec ses reprises de La vie en rose ou  encore de Over the Rainbow  elle ancre les airs dans notre mémoire.

Le sifflement,  au delà du plaisir, du loisir est un  réel langage faisant partie du patrimoine culturel immatériel de l’Unesco. Cette pratique nous vient des montagnes, des topographies abruptes et escarpées de certaines régions en Turquie, en Papouasie, en Guyane mais encore en France  dans les Pyrénées avec les siffleurs d’Aas qui s’efforcent de faire perdurer le béarnais sifflé. A les écouter siffler on croirait une discussion de merles, leurs sons sillonnent les montagnes et permettent un échange d’informations d’un pic à un autre. 70 populations pratiquent et maîtrisent cette surprenante langue et ce n’est pas sans penser à la difficulté que ça peut causer aux lèvres les plus coincées. 

Laurie Camelot – DNMADE 2 Bij – Février 2021

Vous avez dit « pilule du bonheur » ?

Tout d’abord laisser-moi vous présenter cette Happy pills hors norme et son effet placebo.

Apparu à la fin des années 1980, les antidépresseurs ou « pilules du bonheur » ont su attirer bon nombre de personnes.

Prometteuse d’une vie facile et délicieuse sans prise de tête, elle fera pendant longtemps office d’objet de consolation pour les plus démunis psychologiquement (à ne pas confondre avec le Viagra).

Créé au départ pour des personnes atteintes de dépression, l’antidépresseur est rapidement tombé dans le monde des drogues, ce qui lui vaudra le nom de pilule du bonheur. Un coup de blues et hop !   Il vous suffit simplement de l’avaler pour en ressentir les effets.

Il est d’autant plus facile de s’en procurer puisqu’à ce jour il n’y a même plus besoin d’une ordonnance médicale pour s’en dénicher. Internet s’en charge pour vous !

Guéri l’esprit, détoxique votre mental et vous procure un sentiment d’allégresse, avec cette pilule magique à vous le bonheur immédiat, il suffit juste de la porter.

Et oui vous ne rêvez pas !   Vous vous doutiez bien que je n’allais pas vous inciter à la consommation de stupéfiant, bien qu’une petite pilule en ces temps qui court ne nous ferait pas de mal… Ça ne vous branche pas de voir des lapins fluos partout ?

Non, plus sérieusement. Fini le prozac, je vous propose aujourd’hui le bijou pilule. La pilule du bonheur est connue pour ces effets de « bien-être » lors d’une phase dépressive.  Comment résister ? Une pilule magique capable de vous rendre heureux, que demander de mieux ?

Si vous cherchiez de nouvelle sensation c’est bien ici que cela se passe même si je ne vous propose pas des heures exaltantes et euphoriques. Je vous propose plutôt un bijou amusant qui reprend les codes de la pilule du bonheur mais sous forme de bijou et beaucoup moins nocif pour votre santé.                                                                                     On est bien d’accord ces pilules-là ne se consomment pas !

Elles embelliront certes vos looks et peut être même votre vie, mais ne vous apporteront rien si vous cherchez à voir la vie en rose.

Les pilules du luxe (si je puis les nommer ainsi) sont l’œuvre de Damien Hirst, cet artiste a puisé son inspiration à travers ce monde médicamenteux capable éphémèrement de nous redonner goût à la vie.

Damien Hirst 

Dans ses bijoux on retrouve aussi cette idée de surconsommation accidentelle qui peut nous être fatal suite à une ingestion d’une trop forte dose de médicaments.                  Alors au lieu de mourir d’une surconsommation de bonheur toxique, Hisrt nous propose une collection de bijoux en or 18 carat serti de rubis et de diamant.   Une dose d’humour suivis d’un soupçon de joaillerie et de quelques grammes de bonheur.  Juste ce qu’il faut pour réaliser le mélange parfait pour une pilule du bonheur qui ne vous infligera aucun malheur.

Et vous, c’est quoi votre pilule du bonheur ?

Justine Lehning DNMADE2 BIJ – Février 2021

Et si le tout c’était de ne pas se soucier de demain…

Vous y avez déjà pensé ? 

De vivre sans faire attention à demain je veux dire !

Et bien Samuel c’est ce qu’il a décidé de faire vivre à sa fille.

« Demain tout commence » relate l’histoire de Samuel qui élève sa fille Gloria à l’aide d’un ami homosexuel car la maman l’a abandonnée dans les bras de son père puis a disparu. 8 ans après alors que Samuel et Gloria mènent une vie heureuse, la maman revient et tente de récupérer sa fille.

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Gloria est condamnée et ne vivra pas très longtemps, Samuel, son père, décide donc de la faire vivre la vie la plus heureuse possible et de la couvrir de bonheur, il va donc vivre avec elle au jour le jour et profiter un maximum avant qu’il ne soit trop tard.

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Ne serait-ce pas ça la clef du bonheur ? Vivre à fond l’instant présent sans se soucier de ce qui viendra après…

Après tout on ne sait jamais ce qui vient après alors que ce qu’il y a moyen de faire maintenant on en a connaissance alors autant en profiter non ?

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Le film est excellent, il est rempli d’humour et très divertissant mais il nous donne aussi une grosse claque quand vient la fin.

Effectivement, elle nous ramène à la dure réalité de la vie ou tout n’est jamais tout rose et on peut alors verser une petite larme…

Dallemagne Justin – DNMADe 2 Horlogerie – année 2020/2021

Imposteur au paradis

The Good Place est une série télévisée américaine de 52 épisodes de 22 minutes créée par Michael Schur, diffusée depuis 2016, et disponible sur Netflix.

Un beau jour, Eleanor Shellstrop se retrouve dans le bureau d’un inconnu, dans un charmant village ou elle apprend par Michael, le créateur des lieux, qu’elle est morte et qu’elle a été envoyée au “Bon Endroit” (en anglais : The Good Place, d’où le titre), là où seules les personnes ayant eu une vie exemplaire arrivent, les autres étant envoyées au « Mauvais Endroit ». Chaque nouvel arrivant est logé dans sa maison idéale, décorée selon ses goûts, et fait connaissance avec son âme sœur. Un vrai petit coin de paradis où tout est fait pour que le bonheur règne. Le problème est qu’Eleanor n’est pas vraiment une bonne personne mais plutôt un monstre d’égoïsme, sans-gêne et a été envoyée au « Bon Endroit » par erreur. L’équilibre de ce havre de paix est en péril et des catastrophes se produisent.


Ce que j’ai beaucoup aimé (ou totalement détesté, à voir selon mon humeur du moment), c’est que malgré le fait d’être au paradis, qui est quand même censé être l’endroit parfait ou règne le bonheur absolue, les personnes présentes, même profondément pures, ont tout de même des choses à cacher, des problèmes, des malheurs . . .  Éléonore est également une anti héroïne par excellence, le genre de personne que l’on détesterait si on la côtoyait, mais à laquelle on finit par s’attacher et que l’on souhaite voir réussir.


La première saison nous pousse à nous interroger sur notre place dans la société : comment la trouve-t-on ? Se mérite-elle ?  Éléonore comprend très vite que sa place n’est pas au « Bon Endroit », ce qui renvoie au syndrome de l’imposteur, l’impression de ne pas mériter ses succès, que l’on sera démasqué un jour, . . .

Dans ce cas, Éléonore a obtenu un privilège qu’elle n’aurait pas dû recevoir, elle tente donc de devenir une meilleure version d’elle-même, mais toujours avec cette motivation d’une récompense finale. C’est a dire dans le but avoué d’éviter une éternité de tortures toutes plus horribles les unes que les autres au « Mauvais Endroit ».

Tout cela pose des questions presque métaphysiques : Peut on faire semblant d’être bon ? Et est ce que ça « compte » ? Est ce que c’est immoral de faire quelque chose de bien pour une mauvaise raison (Si tant est que c’est mal de ne pas vouloir finir dans un lac de feu à bruler pour l’éternité) ? On s’interroge sur l’altruisme, sur les mensonges utiles et sur les crimes sans victimes. la série est d’ailleurs truffée de références à des philosophes et leurs travaux : Platon, Socrate, Aristote, Kant, . . .


La seule critique que l’on pourrait faire à propos de cette série, est sa vision un peu trop ethnocentrée du bonheur. Malgré le fait que les habitants soit d’origine et de culture diverse, le « Bon Endroit » semble un peu trop correspondre à la « american way of life », on en vient à se demander ce qu’il en est des personnes souffrants de maladie, d’handicap . . .  car l’endroit où se retrouve la crème de la crème de l’altruisme, parait un peu trop artificiel et lisse telle une banlieue bon chic bon genre façon Hollywood. Le « Mauvais Endroit » serait presque plus excitant.

Au final, le « Bon Endroit » est probablement une allégorie simple et efficace du bonheur, et de la paix de l’âme, puisque l’être humain est en constante recherche de sens et a besoin de l’illusion d’un but pour continuer de vivre. Mais il faut se méfier de la fausse simplicité de cette série certes très binaire, car vouloir faire le bien sans véritable altruisme ne garantit pas d’obtenir son ticket pour le paradis.

Arthur Barth – DNMADE 2 Joaillerie – Février 2021