L’argent ne fait pas le bonheur, mais l’art si !

L’exposition présentée à la monnaie de Paris L’Argent dans L’Art explore les rapports entre l’Art et l’Argent au fil du temps.

L’Art conte, illustre, dénonce, il est le reflet hyperbolique de la société qui lui est contemporaine. Ainsi, l’Or est présenté dans des mythes et légendes, puis comme un objet de désir pécheur, on représente la bourse, on évoque le capital, puis vient le grand questionnement de la valeur de l’art et de l’œuvre.

Une partie de l’exposition fais le focus sur le surréalisme et le dadaïsme. Le nom de Duchamp y est évoqué maintes fois, ses ready-made ont fait tourner les têtes et insufflent dans le monde de l’art des idées nouvelles. C’est cette partie de l’exposition qui m’a fait l’adorer bien que son entièreté vaille le détour. On y retrouve des grands noms mais on plonge aussi dans une époque de remise en question et de jeu avec les limites. Dans la salle résonnent deux voix. Celle de Dali qui nous parle de son amour pour l’argent, « la puissance, l’idée symbolique, l’idée pure de l’argent pour l’argent ». Puis celle de l’oeuvre « Baiser de L’artiste » d’Orlan, qui scande «Baiser de l’artiste, 5 francs ! 5 francs ! allez messieurs dame » comme un poissonnier nous vendrait sa carpe ou son gardon. Je ne savais plus où donner de la tête, mais quel bonheur !

Le vide de Klein ou l’Artist’s Shit de Piero Manzoni sont posés dans une petite vitrine, l’air de rien. Quelle chance de croiser la route de ces icônes, objets de scandales et de mouvement dans le monde de l’art. C’est ces œuvres qui font que l’art me fascine, me dérange un peu parfois mais m’attire incontestablement.

Je finirais cet article par vous raconter l’histoire d’une asperge.

Oui d’une asperge.

L’Asperge, Manet 1880

Il était une fois un collectionneur, Charles Ephrussi, comme nous tous (enfin ceux qui ont du goût) il aimait beaucoup le travail d’Edouard Manet, alors il lui commanda un tableau, celui d’une botte d’asperges. Comme il était généreux, il versa à Manet une somme plus haute que celle convenue. Alors Manet, d’humeur à faire de l’humour, lui fit parvenir un second tableau (ci-dessus), représentant une asperge, solitaire, cette fois-ci. Le tableau vint accompagné de la note suivante « Il manquait une asperge à votre botte ». Le monde de l’art regorge d’anecdotes comme celle-ci et je me devais de vous la faire découvrir.

Sur ce, je vous invite à faire un tour à cette exposition qui vaut le détour !

Merci de m’avoir lue.

Lucie Garcia- DNMADE2 Jo- Avr. 2023

Le custom sneakers, un phénomène incontournable ?

Le custom d’une Reebok Club C au marqueur par Cope 2

Ces dernières années, la passion et l’attrait pour les sneakers s’est largement développé, tous les ans de nouveaux modèles sont créés. Les amateurs ou connaisseurs cherchent toujours des modèles uniques. Depuis que des artistes renommés tels que Kanye West, Virgil Abloh, Pharrell Williams ou encore Kendrick Lamar collaborent avec de grandes marques pour faire revisiter leurs baskets cultes, la tendance du « custom sneakers » s’est considérablement développée. En Français, le « custom sneakers » est une pratique qui consiste à personnaliser ses baskets.

La personnalisation de chaussures n’est pas récente, les premiers customs remontent aux années 70 lorsque Bill Bowerman, l’un des deux fondateurs de Nike, modifiait lui-même les chaussures de sport des athlètes qu’il entrainait à l’Université de l’Oregon.

Virgil Abloh présentant de nouveaux modèles customisés

Depuis quelques années, la plupart des marques ont lancé leur propre service de personnalisation de baskets en ligne et parfois dans certains de leurs magasins. C’est le cas de Nike, avec son programme NikeID, mais aussi d’Adidas, de Reebok ou encore de New Balance, avec son « Customiseur NB1 ». Cela permet de se procurer facilement a un prix correct une paire unique, façonnée à son image. Mais les possibilités créatives sont limitées car les outils proposés par ces marques sont automatisés, tout comme les processus de fabrication.

Image de l’interface de custom chez NikeID

Si un collectionneur à une idée de custom particulier, il est possible de faire des customs manuels, pour avoir des résultats de meilleurs qualité ou des personnalisations plus difficiles à réaliser.

Souvent des passionnés décident de personnaliser eux-mêmes leurs chaussures, en s’équipant avec des produits adaptés, il faut savoir que chaque chaussure à ses spécificités, tant au niveau du design que des matériaux, c’est pour cela qu’il est important de bien se renseigner avant de se lancer. Si vous êtes intéressé voici la liste de l’équipement utile à avoir sous la main. Des tutos sont disponibles sur Youtube via la chaine Angelus Brand et AT Custom.

  • Un kit de nettoyage complet
  • Un tube de produit décapant
  • Un ou plusieurs pinceaux plats
  • Un ou plusieurs pinceaux pointus
  • Différentes peintures
  • Différentes teintures
  • Du scotch double face
  • Différents pochoirs
  • Différents aérographes
  • Différents vernis
Peinture Cuir Angelus – Dazling Adam

Si vous n’osez pas le faire vous mêmes, heureusement il existe d’autres solutions. Le phénomène de la personnalisation de basket est maintenant très répandu en France. Il est possible de commander son projet de custom, car des professionnels se sont spécialisés dans la réalisation de pièces uniques pour des clients particuliers. Ils vous sera donc possible de pouvoir commander le custom de vos rêves.

Custom panthère rose sur un AJ1 par Nick Demaria

Je me suis lancé dans le custom au début de l’année et je trouvais intéressant de vous partager ce nouvel art, bonne lecture à tous en espérant que vous apprécierez ce savoir-faire. Voici quelques liens pour en découvrir davantage si vous décidez de vous lancer:

https://www.youtube.com/channel/UCQOfcti3ahUj6G78tUFZd1w https://www.youtube.com/user/AngelusBrand https://www.youtube.com/channel/UCuhnhunwtyp6hjTZQeSF-Pg

Nicod Adrien – DNMADE1HO – Octobre 2022

Un tout petit artiste déjà parmi les plus grands…

Si je vous dis enfance, vous me répondrez sûrement, période au cours de laquelle on allait à l’école, on jouait à cache-cache, on faisait des dessins dégueulasses (eh oui, on ne va pas se le cacher…) et on apprenait les concepts de ce monde comme l’art, la religion ou l’argent.
Eh bien, sachez que votre enfance se situe bien loin de celle de l’artiste dont je vais vous parler. Certes, il a sûrement dû aussi faire ces choses-là (mis à part les gribouillis) mais il est différent de nous par bien des aspects. Son nom est Andres Valencia, un jeune artiste de 11 ans.

Ce petit californien, fils d’une mère bijoutière et d’un père collectionneur d’arts, se passionne très tôt pour la peinture. C’est en étant entouré d’œuvres d’arts dans sa maison qu’il y découvre une véritable passion, notamment grâce à la collection de tableaux de son père. Tout débute lorsqu’Andres a quatre ans et qu’il regarde un documentaire sur Basquiat. Andres se met à le recopier et très vite il fait de même avec les croquis des clients de son père. Mais au bout d’un certain temps, le simple recopiage ne lui suffit plus et se transforme en une véritable inspiration.
Performant années après années sa technique, il étudie alors dans une école d’arts visuels et de spectacle en Californie, où ses enseignants remarquent rapidement son énorme potentiel.

Andres Valencia avec une partie de son travail à Art Miami, crédits: Romain Maurice pour NY post, 2021.

Andres débute sa carrière en peignant dans sa salle à manger et en vendant ses peintures à sa famille pour vingt dollars. D’après le New York Times, Bernie Chase, propriétaire de la galerie Chase Contemporary à New York et ami de la famille, aurait demandé à acheter une de ses peintures pour cent dollars. Andres aurait refusé, demandant cinq mille dollars, à la suite de quoi Chase aurait accepté et acheté plusieurs de ses œuvres.

Grâce à ses contacts et à sa notoriété dans le milieu artistique, Bernie Chase parvient à mettre en lumière le travail d’Andres Valencia qui désormais, grâce à l’accord de ses parents, est exposé dans plusieurs endroits du monde.

Le jeune prodige conquit et affole le monde de l’art. En 2021, Andres Valencia est exposé à l’Art Miami, une exposition d’art contemporain où plusieurs hommes fortunés achètent ses tableaux. Sa notoriété s’accroît de jours en jours et son talent conquit des célébrités telles que Sofia Vergara, Jordan Belfort ou V, chanteur du groupe BTS. Lors d’une vente aux enchères en juin 2022 à Soho, 35 de ses œuvres auraient été vendues entre 50 000 et 125 000 dollars selon la galerie Chase Contemporary. La même année, lors d’une vente aux enchères de Hong Kong, un de ses tableaux se serait vendu à 159 000 dollars avec les frais et un autre 230 000 dollars lors d’un gala de charité à Capri en Italie.

Maya, œuvre vendue à 230 000 dollars pour l’UNICEF le 30 juillet 2022 à Capri.

Ce qui fait qu’Andres attire indubitablement les grands noms du milieu, prêts à s’arracher ses toiles, c’est son style artistique caractéristique mélangeant plusieurs inspirations d’artistes variés. En effet, le garçon s’inspire principalement de Retna, Richard Hambleton, Raphael Mazzucco, Salvador Dali, George Condo et bien d’autres artistes que son père a commencé à collectionner il y a environ sept ans. Surnommé le Petit Picasso, on le compare souvent au maître pour son penchant pour les peintures cubistes. Ses premières peintures étaient surtout des portraits fragmentés réalisés avec des couleurs osées, mélangeant cubisme et surréalisme. Ses grandes toiles à l’allure dramatique et aux couleurs vives sont faites avec un mélange de bâton à l’huile et d’acrylique. Andres travaille souvent sur un escabeau pour créer des œuvres à grande échelle follement imaginatives.

Désormais, Andres Valencia peint quotidiennement dans son atelier à domicile, commençant souvent par faire de petits croquis avant de se lancer sur la toile. Une fois dessus, il y laisse se déchaîner sa force créatrice, s’appuyant sur une roue chromatique comme guide visuel. Peignant plusieurs toiles à la fois, ses œuvres sont principalement achevées en quatre jours environ. Ses idées de création lui viennent la nuit, au moment de s’endormir avant de se lever à 22 heures pour peindre. Parallèlement à cela, Andres étudie l’histoire de l’art et la sculpture dans son atelier, développant un intérêt pour un large éventail d’artistes tels que Gerhard Richter, Vincent van Gogh, Amadeo Modigliani, Francis Bacon et Michel-Ange.

Andres dans son atelier autour de ses futurs créations, 2022.

A travers son art, Andres Valencia a comme objectif principal de faire valoir son travail aux yeux du monde, comme il le dit lui-même dans plusieurs de ses interviews. Selon Bernie Chase, Valencia a tout le potentiel nécessaire pour devenir « un grand ».

Même si la célébrité d’Andres Valencia ne fait plus aucun doute dans le milieu artistique, ses parents souhaitent que leur fils ait une enfance normale. A ce sujet, sa mère souligne au New York Times : « Mon fils est un artiste, mais c’est d’abord un enfant. […] C’est un enfant, pas une célébrité. ».   

Restant un enfant avant tout, le jeune garçon est impatient de pouvoir visiter un jour le musée du Louvre pour y voir la Joconde de De Vinci.

Ce sujet est très intéressant à décrypter car rares sont ceux pouvant prétendre à une enfance comme celle d’Andres Valencia. En espérant que sa célébrité ne lui nuira pas et qu’elle ne pourra lui être que bénéfique, même si cela n’a pas toujours été le cas chez les enfants stars. Comme dit par un super-héros, un grand pouvoir implique de grandes responsabilités, même quand on est enfant.

Et vous, auriez-vous voulu d’une enfance comme celle d’Andres Valencia, aussi extravagante qu’originale ?

Mes sources :

http://andresvalenciaart.com/about/

Andres Valencia, le petit peintre qui affole le monde de l’art – Arts in the City (arts-in-the-city.com)

Andres Valencia : Le jeune peintre qui s’impose dans le monde de l’art – Fondarch

Cet enfant vend des tableaux à des centaines de milliers d’euros – YouTube

https://www.instagram.com/andresvalenciaart/

Arthur WEGBECHER – DNMADE24 – Octobre 2022

Casser un urinoir… mais encore ?

Les musées, lieux de calme et de sérénité où l’art est mis à l’honneur. Néanmoins, ils sont parfois le théâtre de performances inattendues, malvenues même. Dégradations et vandalismes rythment la vie artistique depuis toujours. Le vandalisme est par définition un acte de destruction, il peut être motivé par des idées intolérantes et haineuses, néanmoins ces actes sont parfois revendiqués par certains vandales comme un acte politique, par d’autres comme une contribution artistique.

Andres Serrano posant à coté de son œuvre vandalisée

Outre les actes de pure contestation violente, comme l’attaque au couteau d’Immersion de Andres Serrano, jugée blasphématoire par des manifestants catholiques, on s’intéresse au vandalisme artistique. Celui-ci n’est-il pas plus qu’une agression, mais aussi un acte qui élève l’œuvre ou en crée une nouvelle ?

Foutain de Duchamp

Le cas du controversé ready-made de Duchamp, Fountain, est un exemple assez concret, en 1993 au Carré d’art de Nice, l’urinoir en porcelaine est attaqué. Pierre Pinoncelli l’homme ayant vandalisé l’œuvre se revendique porte-parole du dadaïsme :

« L’esprit dada c’est l’irrespect. »

Bien qu’il exprime une démarche créative son acte est sans aucun doute discutable. On peut considérer que cela suit la ligne directrice de sa carrière artistique composée de happenings, comme par exemple, une manif anti-pain ou bien une attaque au pistolet à peinture du ministre de la culture André Malraux.

Il explique :

« achever l’œuvre de Duchamp, en attente d’une réponse depuis plus de quatre-vingts ans […] un urinoir dans un musée doit forcément s’attendre à ce que quelqu’un urine dedans un jour. »

Ainsi Pinoncelli se revendique en plein dialogue avec l’artiste original, c’est un motif répétitif dans le vandalisme.

L’art n’est-il pas constamment en mouvement ? Ainsi peut-on réellement condamner cette volonté de faire vivre l’œuvre en la faisant évoluer ?

La question se pose et pourtant le geste de Pinoncelli reste majoritairement condamné, cela à juste titre. Outre son beau discours les actes en disent plus que les mots : il urina dans la Fountain et l’ébrécha à l’aide d’un marteau, souillant et détruisant partiellement l’œuvre. Un dialogue avec M. Duchamp exigerait tout de même du respect pour ce dernier et pour son œuvre ? Non ?

Alors entre dialogue et dada on ne sait plus où donner de la tête.

« J’ai déposé un baiser. Une empreinte rouge est restée sur la toile. Je me suis reculée et j’ai trouvé que le tableau était encore plus beau… Vous savez, dans cette salle vouée aux dieux grecs, c’était comme si j’étais bercée, poussée par les dieux… Cette tache rouge sur l’écume blanche est le témoignage de cet instant ; du pouvoir de l’art. »

L’artiste Rindy Sam revendique un appel de la toile à l’embrasser, elle l’explique dans la citation ci-dessus. Ainsi cette dernière à laisser une trace de rouge à lèvre vermillon sur un monochrome de Cy Twombly. Contrairement à Duchamp, Cy Twombly étant toujours présent au moment des faits il a réagi à l’acte, et ce de façon plutôt négative.

Les œuvres vandalisées peuvent-elles devenir de nouvelles œuvres si l’artiste original ne cautionne pas l’acte ? Cela soulève une question plus large sur la propriété dans le monde de l’art, juridiquement le droit au respect de l’intégrité de l’œuvre permet aux artistes de contester des modifications de leurs œuvres, c’est pourquoi Rindy Sam fut poursuivi en justice. Pour Anish Kapoor, artiste Britannique ayant exposé dans la cour du château de Versailles, le vandalisme que son œuvre a engendré fait par contre partie intégrante de celle-ci. Dans une interview au Figaro il explique :

« Ce vandalisme aveugle prouve le pouvoir de l’art qui intrigue, dérange, fait bouger des limites. Si on avait voulu souligner sa portée symbolique, voilà qui est fait comme jamais auparavant. »

Dirty Corner à Versailles, lorsqu’elle n’était pas encore vraiment « dirty.

En vandalisant une œuvre d’art on admet son influence et son importance, si l’œuvre n’était pas sacralisée auparavant, le vandalisme s’en chargera. L’œuvre porteuse d’un message fort est utilisée pour propulser d’autres messages sur le devant de la scène, que ces derniers soient fondés sur une volonté de faire le bien ou non. Ainsi, Dirty Corner restera affublé d’inscriptions haineuses, comme un symbole de la force de l’art et de son impact, dénonçant au passage les travers humains et le racisme encore trop présent.

Cela nous invite à une interrogation, peut-on trouver du bon dans un acte qui a pour seul but de nuire ?

Merci de m’avoir lu !

Lucie Garcia DNMADEJO1 – Fev 2022

3, 2, 1, empaquetez !

C’est un succès mondial qu’a connu l’installation monumentale L’Arc de Triomphe empaqueté du duo Christo et Jeanne-Claude, un couple d’artistes contemporains rendu mondialement célèbres à la fois par le gigantisme de leurs réalisations et par leur caractère éphémère. Leur art consiste en l’« empaquetage » de lieux, de bâtiments, de monuments, de parcs et de paysages. Ils s’approprient un lieu ce que l’on appelle une œuvre in situ. Certaines de leurs œuvres pionnières se rapprochent du Land Art en raison de leur gigantisme ou plus généralement de leur réalisation hors des traditionnels sites : atelier, galerie, musée.

Pourquoi l’ « empaquetage » ?

Anaël Pigeat rappelle l’importance du terme précis d’ « empaquetage » pour Christo. Il ne s’agit pas d’emballage mais d’empaquetage car dans ce mot il y a l’idée du voyage, du déplacement. Quelque chose de fugitif et nomade.

Cet empaquetage est une manière de souligner le quotidien autrement. C’est une manière d’arrêter le regard, créer un temps suspendu. Christo commence cette réflexion en 1957 à partir d’un pot de peinture qu’il commence à empaqueter. Il a fait toutes sortes d’empaquetage de petits objets, il a empaqueté des meubles, des poussettes, un caddie de supermarché… puis un empaquetage à l’échelle de rue, comme le Mur de barils, le rideau de fer de la rue Visconti en 1968. Puis, son travail a pris l’échelle du paysage et des monuments. 

Ici, l’arc de triomphe fait l’objet d’un grand débat, leur dernière création a nécessité quelque 25 000 mètres carrés de tissu recyclable, 3 000 mètres de corde et plus d’un mois de travaux. Elle a coûté 14 millions d’euros, recueillis grâce à la vente des esquisses préparatoires. Un coût pharaonique qui en fâche plus d’un comme toujours… et nombreux sont les Parisiens qui se sont interrogés sur l’utilité d’une démarche dont l’esthétique fait débat. «Transformer l’Arc de Triomphe en poubelle géante le jour où Anne Hidalgo déclare sa candidature à l’élection présidentielle, tout un symbole», ironisait un twittos, sans doute en référence au hashtag #Saccageparis qui dénonce les problèmes de propreté de la capitale.

D’autres dénoncent une attaque en règle contre l’histoire de France, comparent cette œuvre à un attentat ou ont une pensée pour les touristes évidemment déçus de voir une telle horreur (les passerelles de Christo sur le lac d’Iseo en Italie avaient attiré 1,2 million de curieux en deux semaines). Certains y voient plutôt un projet « magnifique », « quelque chose de beau », « bien et original ».

Et, depuis leur première œuvre d’art ensemble en 1961 (Barils de pétrole empilés et colis à quai), Christo et Jeanne-Claude ont multiplié les projets ambitieux. Une tour médiévale en Italie, un musée d’art en Suisse, plus de 2 kilomètres de côte en Australie, le Reichstag à Berlin…

L’Arc de Triomphe aujourd’hui n’est d’ailleurs pas le premier monument parisien à passer entre les mains du duo : en 1985, Christo et Jeanne-Claude avaient recouvert le Pont Neuf par près de 42 000 m² de tissu.

« Christo avait pour projet d’empaqueter des lieux de la vie quotidienne qu’on finit par ne plus regarder pour le mettre en valeur et que l’on pose à nouveau l’œil dessus. Vu les réactions indignées à propos de l’Arc de Triomphe, son œuvre est plus qu’efficace »

La dernière œuvre de l’artiste semble en effet avoir déjà fait mouche. Choquer, indigner, émouvoir, faire réfléchir, ouvrir le débat, être critiqué… N’est-ce pas là le sens de l’art ?

Journot Lola DnMade 2  bij, 2021

L’hypocrisie du prêt-à-porter

La mode est un art, certes, mais à quel prix devrions-nous le tolérer dans un monde qui prône le fast fashion ? 

Ici, je ne pointe pas du doigt la haute couture (même si celle-ci n’est pas complètement en accord avec les droits de l’Homme et de la planète), mais plus précisément le prêt-à-porter

“N’achetez pas juste pour le plaisir de le faire. Je pense que les gens ne devraient pas investir dans la mode, mais investir dans le monde.” 

Contre toute attente, c’est une des actrices les plus importantes de la mode contemporaine, la créatrice britannique Vivienne Westwood, qui est à l’origine de ce paradoxe.

L’art de consommer, c’est un grand sujet de discorde : Le Fast-Fashion, la surconsommation de vêtements et accessoires en tous genres. Je ne pense pas vous l’apprendre, mais l’industrie du vêtement est la deuxième la plus polluante au monde, après celle du pétrole. L’exploitation humaine dans ce milieu est aussi un des points pour lesquels il faut boycotter la surconsommation. (La répression des ouïgours vous en avez entendu parler ?)

Et si vous l’apprenez, je sais, difficile de croire que le contenu de notre placard peut avoir autant d’impact sur la planète. Mais malheureusement, il est temps pour tous de prendre conscience de ce fléau, bel et bien présent depuis le début des années 90 avec l’arrivée d’enseignes tels que Zara dans les épicentres de la mode.

Alors nous ne sommes pas tous parfaits, je le sais, on consomme tous, peut-être inconsciemment et de manière non réfléchie, mais peut-être qu’après cet article, nous porterons tous ensemble, un regard différent sur notre manière de consommer ? MAIS il y a quand même avant tout commencement une différence entre faire du shopping toutes les semaines sans réfléchir, et tous les quelques mois sans en abuser.

Je sais, vous n’avez rien à vous mettre, vous avez toujours l’impression de ne pas avoir un style qui en jette. Mais au final, ses dépenses ne vous desserviraient-elles pas ?

Les origines d’abord, viennent de la société actuelle, comme nous travaillons dur, on mérite des récompenses, de se faire plaisir, et c’est là que les achats interviennent. On propose presque ses achats en tant que solutions radicales pour atteindre le bonheur.

Une publicité Dior qui en dit long… Alors d’accord un achat provoquera quelques heures de bonheur, mais ce ne sera pas durable. La consommation agit comme un pansement sur une plaie ouverte.

C’est aussi et peut être la provenance d’un mal-être non résolu. une consommation EXCESSIVE liée à un manque, comblée par ses achats.

« La surconsommation est souvent liée à des carences affectives. »

Notons que si votre vie est normalement constituée, et équilibrée, pas besoin de céder aux sirènes des boutiques, si elle est suffisamment remplie d’activités ou d’un métier ayant pour vous, du sens, il n’y aura pas cette sensation ou moins le besoin  de « posséder ».

Nous sommes tous poussés à consommer, via les réseaux sociaux, les youtubeuses, instagrameuses et j’en passe qui conduisent aussi à vouloir toujours acheter plus, à mourir d’envie d’acquérir ce maillot de bain SHEIN, ou ce petit sac Zara. Et comparer sa penderie, à celle d’une influence qui change de tenue tous les jours (dont la plupart des articles leur sont offerts par les marques), un sentiment d’avoir une penderie dépassée car on en voit toujours plus et toujours de nouvelles choses sur tous ses réseaux qui occupent notre esprit.

Sans parler du désastre bancaire que peut avoir cette obsession à la mode et ce qu’il s’y passe, c’est aussi l’état de la penderie qui doit être inquiétante. Si quand on ouvre ce placard et qu’elle est au bord de l’explosion, il y a des questions à se poser.

« Si vous passez plus de 5 minutes à trouver votre tenue du jour, c’est soit parce que votre penderie n’est pas bien rangée, soit parce que vous avez des vêtements en surnombre et que vous vous y perdez et/ ou que vous n’avez pas les bonnes pièces. « 

Je me suis donc renseigné sur les solutions contre la surconsommation, et le meilleur moyen de lutter.

  • Il faut se poser les bonnes questions. Là en ce moment, quelles sont les choses que je n’ai jamais le temps de faire ? Quels sont mes rêves enfouis ? Qu’est-ce qui me procure de la joie ? Il est en fait important de se questionner sur nos envies.
  • Aujourd’hui, et en ce moment il faut savoir que nous sommes aidés, la mode éthique nous mène à consommer via les friperies, vide dressing, les vêtements de seconde main, Vinted, United Wardrobe et plein d’autres qui sont en plein essor ! Une super alternative aux fast-fashion, qui réjouit tout le monde.
  • Bien évidemment, réduire notre consommation, ne pas jeter ses vêtements mais les vendre où les donner !
  • Et si vous n’êtes toujours pas décidé à consommer mieux et plus intelligemment, veillez au moins à opter pour  les meilleures matières, les meilleurs lieux de fabrication et les labels et les marques de confiance. Pour continuer à acheter, sans trop culpabiliser.

Pour finir, je vous laisse sur un documentaire « The true Cost » qui montre le vrai prix à payer pour nos vêtements achetés dans le prêt-à-porter. Un documentaire qui devrait nettement changer votre point de vue sur ce fléau.

http://www.la-carotte-masquee.com/true-cost-fast-fashion/

« Les riches entreprises voient les pauvres comme une opportunité de s’enrichir. »

Il est important de garder à l’esprit ce que nos actes à tous, provoquent à l’autre bout de la planète et ne pas oublier que tout ça c’est réel et cruel. Même si s’acheter un pyjama chez Primark, c’est humain, et c’est ok. Mais tout cela en bonne conscience et sans excès c’est mieux, même si, comme je le disais : Nous sommes tous humains, imparfaits et un peu égoïstes. On essaye tous de faire de notre mieux 🙂

Journot Lola – DnMade 1 joaillerie – Avril 21

« Fenêtre ouverte »

   

  Aimer est avant tout vouloir être aimé, d’où une certaine propension dans l’amour à sacrifier sa subjectivité pour se faire objet de l’autre. Pour Lacan, ce sont les femmes qui, le plus souvent, aiment follement. 

     Artiste torturée au cœur brisé Aloïse Corbaz nous emmène dans son univers. Celui du couple amoureux, associé à sa passion pour le théâtre et l’opéra. Vieille dame digne, sur les rares photographies la représentant Aloïse Corbaz apparaît avec grâce. Celle ci cache un secret. En effet, l’autre facette du personnage souffrant de schizophrénie lui amenant des idées délirantes et un comportement agité. Cependant, elle n’a pas toujours été ainsi. Avant de souffrir de cette maladie qui ne la quittera jamais elle fut une jeune fille, une femme tourmentée. 

     Elle alla à l’école jusqu’à ses 18 ans. Puis après l’obtention de son certificat d’études secondaires, comme ses sœurs l’avaient fait avant elle, elle fréquenta l’école professionnelle de couture. Même si elle n’a jamais exercé ce métier, mis à part pour la confection de ses propres vêtements, on retrouve l’influence de cette formation dans ses dessins notamment avec des drapés, des nœuds, des petits plissés… 

     Aloïse avait alors une vingtaine d’années lorsqu’elle rencontra son premier amour, un étudiant de la faculté de théologie libre de Lausanne, qui fut en réalité un prêtre défroqué français vivant en pension chez le frère de cette dernière. Cet homme fut le point de départ de toute cette histoire, de toute sa vie et de tout cet article. Elle alla à la rencontre de son amant le soir, consumée d’un amour brûlant. A travers celui-ci, elle y perdit ses ailes et son innocence. Ainsi, quand sa sœur découvrit cela, elle l’envoya en Allemagne. Engagée comme gouvernante auprès des enfants du chapelain de Guillaume II, elle alla vivre au château de Potsdam dans l’atmosphère fastueuse de la cour impériale où elle tomba une seconde fois amoureuse. Âme damnée ou simple farce de la vie ? Elle s’éprit à nouveau d’un homme qu’elle ne put jamais aimer librement. Elle écrit dans son journal : « L’amour pour l’empereur Guillaume II bienfaiteur a pris tout mon être dès qu’il est arrivé chez Monsieur Pacha entrepreneur. » A la suite de cet amour elle sombra dans les méandres de ses maux. En 1914, après la déclaration de la Première Guerre Mondiale, elle rentra à Lausanne. Cependant, sa famille ne la reconnaissait plus, étant devenue  irascible, agitée et même dissociée. Suite à cela, elle s’isola pour rédiger des écrits religieux ou pacifistes et elle n’oublia jamais Guillaume II qu’elle appelait « sa majesté l’empereur de paix Wilhelm II » (l’amour dans sa psychose resta inséparablement lié à la vision idéalisée d’elle-même. Celui ci, si puissant se substitua alors à l’autre qui fût réduit, lui aussi, à une figure idéale).

     L’amour dans la psychose reste inséparablement lié à la figure de l’idéal du moi du sujet qui prend une telle force, qu’il vient se substituer à l’autre réel, réduit à une figure idéale. Elle fût finalement internée en 1918, étant diagnostiquée schizophrène. Là bas, elle se dit soumise « à la télépathie presse à fruits qui décapite pourtant à distance ». Elle souffrit de synesthésies, se considérant comme morte à genoux devant son cercueil et celui de son père. Puis elle écrivit « Quel cri de douleur j’ai étouffé dans ce parloir où j’ai juré en falot éteint toute ma vie de bonne vaudoise sans fantasme de la folie amoureuse du monde qui m’a arraché tout du corps ». Elle n’est alors plus Aloïse mais « cette matière, cette boue… cette terre noire… un épouvantail à moineaux presque infirme, une terre endormie unique » comme elle dit.
Voici comment Aloïse vécut ses passions amoureuses infructueuses. Dans les mois qui suivirent son internement, son état se dégrada. 

« Puis, elle découvrit l’art »

     Elle décida alors de créer son propre monde, de découvrir de nouvelles choses de la vie. La vie qui lui avait elle-même refusé tant de choses à son tour. C’est donc en créant qu’elle put sortir de cette douleur et de cette peine qui la submergeait. Pour elle, l’art lui permettait de retrouver un peu de sens à sa vie. Elle commença en dessinant des fleurs tirées de ses souvenirs entremêlés. Cela lui permit de calmer ses tourments et par conséquent, dans cette même optique, elle commença à représenter des choses qui furent plus significatives pour elle. D’ailleurs, Aloïse déclara « quand on a été brisé complètement il est dur de ressortir de soi-même et le dessin lui a enlevé tous ces soucis. ».

     Au début elle le fit en cachette en utilisant de la mine de plomb et de l’encre, puis le personnel médical ainsi que des visiteurs finirent par s’intéresser à ses œuvres et lui offrirent même du matériel, notamment des crayons de couleur, de la gouache et des craies grasses. Elle créa tout au long de sa vie. Au total cela représente pas loin d’un millier d’œuvres en noir et blanc. Un monument vivant à elle seule. Elle se tourna ensuite vers la couleur, avec des techniques bien particulières l’installant ainsi dans l’art brut. Elle est l’auteur d’une cosmogonie personnelle peuplée de personnages princiers et d’héroïnes historiques au regard noyé de bleu, comme Marie Stuart, la reine Élisabeth ou encore Cléopâtre. Elle y écrit et y peignit l’amour, la saga des grandes amoureuses de l’histoire. Là, la femme n’y était pas détruite, elle y était prépondérante. Aloïse délira sur sa « résurrection ». Le « ricochet solaire », explication qu’elle donna à ses hallucinations cénesthésiques, la raviva elle, terre morte, et la projeta sur les toiles qu’elle dessinait, véritable morcellement qu’elle fit tenir grâce à une autre certitude délirante, un principe qu’elle nomma « Trinité en consubstantialité alternative » qui permit d’être plusieurs choses à la fois. 

     Finalement, les grands débats que nous avons sur le processus psychologique des artistes ne s’appliquerait-ils pas parfaitement à cette femme ? 

     Aloïse Corbaz est donc une très belle façon de s’initier à l’art brut, de découvrir ce qu’est la pureté des sentiments, des émotions, des souvenirs. Comment est-ce que nous allons retracer tout cela en y mêlant les envies, les rêves, tout ce que nous avons pu vivre, tout ce que nous avons imaginé vivre et tout ce que nous rêverions aussi de vivre avec des personnages qui eux sont bien réels. Il s’agit donc d’une retranscription à l’état pur de son tumulte intérieur, de retracer la vie comme elle a été mais sous l’angle souhaité par l’artiste. Que cela soit volontaire ou non. vous pouvez dès lors découvrir ce qu’est l’art brut et ce que Aloïse Corbaz en a fait. Comprendre comment est-ce qu’il a si bien représenté sa vie et ce nouvel art. Connaître les raisons de sa renommée et de la pureté de celui-ci. 

  Rendez-vous donc aux prochaines vacances car c’est une affaire à suivre, que je vous ferai découvrir avec plaisir. 

VILLAIN JULIE – DNMADe BIJ 01/03/2020

Une clé pour comprendre ce qui se passe dans ma tête…

    Bon.

Je ne dis pas que vous voulez TOUS savoir ce qu’il y a dans mes pensées, et pour tout avouer, rien n’est jamais si bien ordonné. Mais ce dont je vais vous parler va peut-être vous aider à comprendre ce qui motive la création de votre pote un peu loufoque, un peu illuminé.e, qui passe des fois du coq à l’âne dans un éclair de génie sans que vous arriviez à le suivre.

Les idées ont toute une base, une image qui nous a marqué, une info insolite, une couleur, une texture, et j’en passe. Qu’est-ce qui fait qu’un designer est bon ? Qu’est-ce qui fait que le produit est un succès ? C’est la question à laquelle tente de répondre la série documentaire « Abstract : l’art du design » produite par le géant Netflix.

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« Encore une téléréalité qui promet au gagnant une somme faramineuse, et mal ficelée comme pas possible… » me direz-vous, eh bien non ! Cette fois, la production et la direction artistique ont fait les choses bien. Chaque épisode concerne un ou une designer dans un domaine différent. Chaque épisode est réalisé différemment, car tout dépend du professionnel qui fait l’objet du documentaire. Chaque épisode retrace une réflexion complète et aboutit à une réalisation effective. Chaque épisode fait entre 45 minutes et une heure. Simple, ludique, rapide.

Ne pensez pas non plus que les designers invités sont des énergumènes aux réflexions obscures qui font leurs bidouillages dans leur coin, car de grands noms (même si souvent méconnus) sont concernés. Tinker Hatfield ? Vous me dites non. Le designer de toutes les Jordan de chez Nike ? Là vous me dites oui.

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Et ne quittez pas cette article en disant « Pff allez le design ça m’intéresse pas de toute façon. » Parce qu’il y aura forcément un épisode qui concernera un domaine que vous aimez. Je l’avoue, j’ai préféré l’épisode sur un graphiste et j’ai failli abandonner celui sur le design d’intérieur… et étonnamment j’ai aimé le chapitre sur le designer automobile !

Bref. Foncez.

Elise BOULAT – DNMADe 2 2019-20