Claustrophobes, s’abstenir ! Écrasées dans
leur emballage cellophane comme on les trouverait en grande surface… les belles décapitées manquent d’air. Et nous font suffoquer.

Le projet « Fresh Meat », pour: « viande fraîche », est lancé afin de dé-standardiser la beauté féminine et militer pour une représentation non sexualisée de la femme.
Ils ne supportaient plus l’image que l’on donne des femmes dans les médias, dans les publicités, ou de manière générale. Le duo d’artistes basé à Los Angeles photographie des modèles nues mais met toujours un point d’honneur à ne pas les sexualiser. Souhaitant modifier la perception des femmes dans la culture contemporaine, maquillées à outrance, brunes, blondes, noires, asiatiques … étiquetées comme autant de morceaux de viande, leur nom, leur prix s’affichent tels des produits au rabais. Pas forcément de la première fraîcheur du reste ; et ce n’est pas un hasard. Ces clichés de têtes de femmes collées à une pellicule plastique cellophane comme pour un steak de viande vendu en supermarché font parler, en dénonçant la pression qu’exerce la société sur l’idéalisme de la beauté et de l’apparence subie par les femmes. Les femmes sont maquillées de couleurs vives, leur bouche et leur nez écrasés contre le film plastique qui semble symboliser les diktats de beauté oppressants auxquels beaucoup sont confrontées. L’eau et la glycérine renforcent l’imagerie tristement organique de ces nouvelles viandes.
Une cruauté sans pareil mais surtout sans honte qui cherche à provoquer un public bien trop souvent bercé par la standardisation. l’auto-portrait en continu, avec la volonté de captiver l’attention des réseaux sociaux, définit les contours d’un nouveau type de grotesque, aussi standardisé que les canons de conformité à un modèle de séduction. Écrasés dans leur emballage, les modèles de SHSadler donnent à voir la manière dont nous sommes tous étouffés par des icônes inaccessibles car surréalistes.
Et certaines mimiques évoqueraient un sentiment de révolte, aujourd’hui devenu réalité. Les ventes de cosmétiques sont en baisse, les collectifs abondent qui revendiquent le droit à la différence des corps, l’authenticité, la liberté d’être sans devoir se corseter dans un moule.
Nous n’avons aucun intérêt à dépeindre une beauté simple. C’est la raison pour laquelle nous évitons souvent les montages de beauté traditionnels, prenons en compte les hasards, les défauts ainsi que l’inconfort des postures que nous demandons à nos modèles »
On approuve cette grossièreté esthétique qui fait même mal aux yeux, une attention nécessaire, qui fait réagir, et c’est le but. Pour voir le reste de leurs travaux c’est par ici (click on)
JOURNOT Lola – DNMADE23JO – Décembre 2021