Sociologie, psychologie, géologie, podologie, archéologie, anthropologie, écologie, graphologie, podologie… Toutes ces disciplines (et j’en oublie beaucoup d’autres) ont en commun, par leur suffixe, de se réclamer des sciences. Mais pour comprendre ce qu’est la science, est-ce que cela « suffixe » vraiment ?

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Science sans conscience… de ce qu’est vraiment la science, c’est un peu la vision de notre société moderne. Je veux dire par là que l’image véhiculée par les médias à propos de la science est souvent très loin de ce qu’est en réalité la science, je dirais même que cette vision est passéiste. Un bon en arrière vers le XVIIIe, le « Siècle des Lumières », de l’encyclopédie (la volonté de rassembler tous les savoirs humains en un seul lieu)… Pas le siècle qui voit naître la science, mais celui qui lui donne une nouvelle place. L’époque bénie où tout semblait pouvoir être connu grâce à la science.

Il faut bien reconnaître que même le terme est trompeur : la « science » ne signifie-t-elle pas le « savoir », la connaissance. Et pourtant, faire des sciences, ce n’est pas (plus) accumuler des savoirs encyclopédiques, amonceler des connaissances, mais, bel et bien, une façon de penser le monde.

Le penser comment ?

Eh bien tout d’abord, il doit être source d’interrogations, plus que de réponses, c’est-à-dire pour nous un objet de curiosité, un éternel «  Pourquoi ? », «  Comment ? »… Cette attitude si naturelle lorsque l’on est enfant.

Une fois que l’on a bien clarifié ce que l’on cherche, on peut effectuer des suppositions (certains appellent cela « hypothèse ») et le vérifier en se lançant dans une expérimentation, ou en croisant les informations à notre connaissance. C’est difficile car il faut être organisé mais aussi être objectif. Tout cela est moins inné, il faut souvent le travailler pour l’acquérir.

Et, bien souvent, alors que l’on a tout mis en œuvre, il arrive que l’on n’ait aucune réponse, mais ce n’est pas pour autant un échec… Et puis d’autre fois (bien souvent aussi), ce que l’on trouve n’est valable qu’un temps. D’autres recherches viennent battre en brèche notre belle théorie et alors il faut revoir ce que l’on pensait acquis… et c’est bien aussi !!!.

Mais ce n’est pas cette vision là qui va s’encrer petit à petit dans la tête de nos élèves, c’est celle d’une science « qui sait », qui à toutes les réponses (« omnisciente »), des réponses immuables et sur lesquelles il est inutile de se pencher puisque d’autres l’ont déjà fait avant nous… Une pensée « magique » qui se génère toute seule, sans recherches longues et difficiles et souvent infructueuses.

Difficile alors de faire comprendre que « savoir par cœur » son cours  n’est pas ce que l’on attend en science (pour ça, on a des objets : livre, téléphone portable, ordinateur). Car, bien sûr qu’il faut bien s’appuyer sur des savoirs, mais il ne faut jamais oublier que ce sont des « savoirs » qui pourront évoluer, voir même seront peut être remis en cause un jour (au grès des nouvelles découvertes et des nouvelles théories). Et puis faire des sciences, c’est d’abord une méthode, un savoir-faire, une façon de penser le monde qui peut s’étendre à toute la sphère de nos connaissances.

Car loin de la culture zapping ambiante, le savoir et la pensée se construisent, et l’on ne peut attendre que, d’un simple clic, tout nous tombe tout cuit.

En définitive, la science pose beaucoup plus de problème qu’elle n’en résout, mais… C’est ça la science !!!

Damien THOMAS (pas scientologue pour deux sous)

 

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