La résilience au Rwanda

Définition du concept de « Résilience » à travers l’exemple du Rwanda.

La résilience désigne au premier abord la capacité de résistance à des chocs, des traumatismes. En approfondissant, on peut remarquer qu’il s’agit d’un concept bien plus complexe. En effet la faculté de résilience en psychologie se définit plus précisément par l’aptitude d’une personne à surmonter un traumatisme et à se reconstruire après celui-ci. C’est un processus qui peut s’avérer long et difficile, surtout lorsque l’on n’est pas accompagné dans cette résilience, lorsque l’on doit surmonter un traumatisme qui n’est pas reconnu comme tel.

Au Rwanda, nombreux sont ceux qui peinent encore à surpasser le traumatisme près de 27 ans après les chocs subis pendant le génocide des Tutsi en 1994. La résilience des victimes et des familles des victimes du génocide se révèle être compliquée pour plusieurs raisons.

Dans un premier temps un nombre très important de génocidaires s’est, après les faits, exilé dans les pays voisins ou en Europe et a parfois changé de nom, de religion pour échapper à la justice. Cette non-condamnation des responsables du génocide et des atrocités commises pendant celui-ci empêche la résilience. On ne peut pas pardonner le meurtrier de sa famille en sachant qu’il n’a pas été puni pour les crimes perpétrés. Aujourd’hui de nombreux génocidaires ont reconstruit une vie de famille en France notamment sans n’avoir jamais été condamnés.

Dans un second temps certains Etats nient leur implication dans le génocide, c’est le cas de l’Etat français qui avait une partie de son armée sur le territoire rwandais au moment des faits. Les victimes en veulent donc aussi aux Etats qui n’ont pas agi pour arrêter le génocide et qui par la suite ne se sont pas excusés.

Toutefois, de nombreuses actions ont été réalisées et sont encore menées aujourd’hui afin d’accompagner les victimes du génocide des Tutsi dans cette résilience. La création du Collectif des Parties Civiles pour le Rwanda (CPCR) par Alain et Dafroza Gauthier en 2001 en est un exemple. En effet, cette association a pour objectif de traduire devant la justice française les présumés coupables du génocide. Le couple Gauthier a déposé une trentaine de plaintes et se porte partie civile lors des procès des responsables du génocide. La fondation d’un mémorial à Kigali en 2004 favorise également la résilience des victimes. Il est un symbole de la reconnaissance du génocide. Enfin après des années de tensions des relations franco-rwandaises, le gouvernement français commence peu à peu à exercer son devoir de mémoire en incluant le génocide des Tutsis dans les manuels scolaires, en instaurant une journée officielle ou en ouvrant, plus récemment, au public un important nombre d’archives de 1994. De nombreux Rwandais attendent cependant de véritables excuses.

Matéo Perrier, Akim Djouabi, Thomas Noguier

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