Un génocide au pays des mille collines

 

Le 7 avril 1994, l’horreur commence au Rwanda. La haine, le mépris et l’idéologie racialiste engendrent massacres et tueries des Tutsi perpétrés par les Hutus. Débute alors un génocide, celui des Tutsi. Les trois mois qui suivent sont le théâtre d’atrocités sans nom, de traques et d’affrontements brutaux. Cependant, à l’aube du 15 juillet 1994, ce peuple déchiré et meurtri est forcé de redevenir un peuple homogène. Mais alors comment apprendre à revivre ensemble avec un tel passé ?

 

Justice et réconciliation au Rwanda après le génocide

Réapprendre à cohabiter ensemble après de tels événements, cela semble impensable, et pourtant, les Tutsi et les Hutus s’y sont vus forcés. En effet, lorsque le génocide a pris fin à la mi-juillet et que le calme est revenu au Rwanda, les deux ethnies ont dû trouver un moyen de s’accepter à nouveau. Tandis que certains Tutsi gardent une immense rancœur, d’autres préfèrent pardonner et donner une seconde chance à leur peuple. Quant aux Hutus, la plupart sont rongés par la culpabilité, cependant une minorité partage toujours l’idéologie génocidaire. Mais s’il y a une chose désirée par tous les Tutsi sans exception : c’est la justice.

 

La justice internationale : une solution imparfaite

Mais dans ce cas à qui faire appel pour arbitrer de telles confrontations ? Dans un premier temps, ce rôle est attribué au TPIR (Tribunal Pénal International pour le Rwanda). En effet, le tribunal pénal international pour le Rwanda a pour but de rendre justice aux victimes du génocide des Tutsi. Bien qu’en théorie c’est une intention honorable, permettant le jugement de nombreux génocidaires, il se trouve qu’au total très peu d’entres eux ont réellement comparu devant ce tribunal. En effet, beaucoup ont échappé aux mailles de la justice en se réfugiant dans les pays voisins, allant même jusqu’à traverser la Méditerranée pour rejoindre l’Europe, certains se trouvant aujourd’hui en France. Pour preuve, plus de vingt ans après, nombre d’entre eux sont encore en liberté. Cette négligence judiciaire n’a fait qu’accroître la rancœur des Tutsi, les faisant se sentir oubliés. Heureusement, il existe à ce jour des personnes et groupes de personnes qui luttent de façon acharnée en faveur des « oubliés » du génocide. Qu’il s’agisse de rescapés déterminés, ou bien d’associations comme le CPCR (Collectif des Parties Civiles pour le Rwanda), tous luttent pour la même cause : la vérité.

Le recours à une justice locale pour répondre à certaines attentes dans la nécessité de réconciliation

Si la justice internationale n’a pas su mettre en lumière toute la vérité, pourquoi ne pas opter pour un autre type de justice, plus traditionnel mais non pas moins efficace : les Gacaca. Initialement destinés au règlement de simples conflits de voisinages, ces petits tribunaux locaux furent néanmoins d’une grande aide dans le procès de centaines de milliers de génocidaires après les tueries de masse du Rwanda. L’origine très communautaire de ces Gacaca a donné aux Tutsi un sentiment de reconnaissance et de considération de la part de leur gouvernement, les poussant ainsi à s’impliquer davantage dans la réconciliation nationale.

La nécessité d’une volonté politique forte pour une réconciliation nationale et totale 

Le 24 mars 2000, Paul Kagamé, ancien vice-président et ministre de la défense rwandaise, est élu président de la république du Rwanda. Cet homme joue un grand rôle dans le long chemin vers la réconciliation nationale. En effet, faisant partie du FPR, le front patriotique rwandais, il contribue à la mise en place d’un gouvernement mixte mêlant Tutsi et Hutus, les incitant ainsi à cohabiter et à réapprendre à vivre ensemble. Ce dernier a recours à des mesures strictes, condamnant les moindres débordements de la part des Hutus comme des Tutsi, les plaçant ainsi sur un pied d’égalité. Car malgré une volonté populaire forte de réconciliation il semble évident que cette dernière ne peut s’accomplir qu’avec l’aide et l’appui de mesures politiques adéquates.

Bien que rien ne ramènera le million de vies Tutsi perdues au cours de ce génocide, les efforts et les avancées en faveur de la réconciliation nationale permettront, nous l’espérons, de redonner au Rwanda sa splendeur et sa paix, permettant aux futures générations Tutsi et Hutus, de perpétrer et d’honorer la mémoire de leurs morts main dans la main.

 

Noémie Carnet

Halima Bouazzaoui

 

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