Première Générale – Histoire T1- L’Europe face aux révolutions –
C2 – L’Europe entre Restauration et révolution (1814-1848)
Etude : 1822, le massacre de Chios
Sous la domination des Turcs ottomans depuis le XVème siècle, les Grecs proclament leur indépendance en 1821 et subissent une répression féroce. En avril 1822, un raid turc contre les insurgés de l’île de Chios cause la mort de 23 000 personnes et l’envoi en esclavage de 10 000 autres. Malgré les réticences initiales de la Sainte-Alliance, l’insurrection grecque suscite un vaste mouvement de sympathie en Europe. La France, le Royaume-Uni et la Russie interviennent alors militairement en faveur de l’indépendance grecque.
Enquête : Comment la lutte des Grecs face aux Ottomans révèle-t-elle la volonté des peuples européens à assumer leur destin politique en dehors des grands empires ?
Doc 1/ Déclaration d’indépendance de la Grèce.
Doc 2/ Tableau de Louis Dupré, Nickolacki Mitropoulos arborant l’étendard de la Croix à Solena, le jour de Pâques 1821 (lithographie coloriée, Paris, 1825).
Contexte : Le 25 mars 1821, les Grecs, chrétiens-orthodoxes, se soulèvent contre les Ottomans. Le 30 mars suivant, jour de Pâques, la place forte turque de Salona est conquise par les insurgés.
Document 3. Scènes de massacres de Chios, peinture d’Eugène Delacroix 1824 (Voir Padlet, Etude: Massacres de Chios (padlet.com))
En représailles des conquêtes des insurgés, l’île de Chios, proche de la côte de l’Asie mineure, a été soumise en 1822 à un terrible raid de l’armée turque ottomane. 20 000 habitants furent tués, 10 000 réduits en esclavage, les autres prirent la fuite. La violence extrême de la répression turque suscita une grande vague d’émotion dans toute l’Europe dont témoigne ce tableau d’Eugène Delacroix.
Doc 4 – François René de Chateaubriand, Discours à la Chambre des pairs, 13 mars 1826:
« Ils sont chrétiens comme nous et je dirais qu’ils sont nés dans cette Grèce mère de la
civilisation. (…) Au moment où je parle, Messieurs, une nouvelle moisson de victimes humaines
tombe peut-être sous le fer des Turcs ; une poignée de chrétiens héroïques se défend encore au
milieu des ruines de Missolonghi, à la vue de l’Europe chrétienne, insensible à tant de courage et de
malheurs. (…) ».
Ancien ministre des Affaires étrangères, membre de la Chambre des pairs, Chateaubriand souhaite l’intervention de la France en faveur des Grecs. Le 4 avril 1826, le Royaume-Uni et la Russie ont en effet décidé d’intervenir. Ils sont rejoints par la France le 6 juillet 1827 lors de la signature du traité de Londres qui prévoit l’envoi d’une flotte pour aider les Grecs.
Document 5 : « Explosion de la frégate égyptienne l’Isona lors de la bataille de Navarin », peinture de Friedrich Boutewerk, Jean-Charles Langlois, 1837.
Le 20 octobre 1827, une flotte franco-russo-britannique détruit la flotte ottomane, dont cette frégate égyptienne qui apparaît au premier plan. En 1830, la Grèce deviendra indépendante.
ou au choix cet autre tableau :
La Bataille de Navarin – Musées Occitanie (musees-occitanie.fr)
Questions :
1. Présentez les arguments des Grecs pour justifier la revendication de leur indépendance (Doc 1).
2. Resituez le document 2 dans les étapes de la guerre d’indépendance grecque (voir chronologie sur Etude: Massacres de Chios (padlet.com))
3. Expliquez comment le peintre français romantique Eugène Delacroix parvient-il à sensibiliser la conscience des Français et des Européens à la cause grecque (Doc 3).
4. Identifiez les conséquences militaire et politique de ce mouvement philhélennique (pro-grec). (doc 4 et 5)
Synthèse : Rédigez un texte court montrant comment la lutte des Grecs révèle la volonté des peuples européens à disposer d’eux-mêmes (les revendications grecques face aux autorités ottomanes ; l’exaltation des souffrances des civils grecs victimes des Ottomans ; intervention décisive de la Russie, du Royaume-Uni et de la France).
