Philippe Thomarel: la question de la créolisation

La créolité ambiguë – Amateur d'artphilippe thomarel

Philippe Thomarel

« Mon travail d’artiste porte sur les relations schizophrènes existant aux Antilles découlant du métissage, les différences de cultures, les histoires parallèles de chacun, les relations peaux noires peaux blanches .

  • Quel est le nom de cet artiste ? Philippe Thomarel
  • Où est-il né ?  Cet artiste est né, en 1964,  en Guadeloupe, à Pointe-à-Pitre.
  • Quelle fut sa formation? Il a suivi un cursus artistique traditionnel de plasticien. Il est, désormais, peintre. Il a été diplômé, de l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris, l’ENSBA, en 1989 et  enseigne désormais le dessin et peinture en classe préparatoire. Malgré ce travail en Trois dimension, il demeure surtout un peintre.
  • Cf.(https://www.esam-c2.fr/Philippe-Thomarel).

Pour plus d’informations, vous pouvez visiter son propre site internet.(http://thomarel.free.fr/)

https://www.linkedin.com/in/philippe-thomarel

Sur  Facebook , vous pouvez, en temps réel, suivre son activité de peintre et observer l’évolution de ses création depuis 2018.  CF.https://www.facebook.com/Philippe-Thomarel

  • Qu’est-ce qu’une installation? Comment l’artiste conçoit-il son oeuvre?  » Une installation artistique est une oeuvre d’art visuel en trois dimensions, souvent créée pour un lieu spécifique (in-situ). Elle est conçue dans la majeur partie du temps pour interroger et modifier la perception de l’espace. » Wikipédia. Dans cette installation, les poupées sont fixées au mur, telle la pratique d’un entomologiste. L’artiste dispose de façon linéaire ces petites poupées, ce qui donne le sentiment d’une organisation pseudo-scientifique. Il opte une autre fois pour un nombre plus limité avec une  composition  en forme coeur. À l’exposition de La Villette en 2009 l’artiste propose une mise en scène proche de la scénographie publicitaire ou des scenarii que pourrait initier une petite fille avec ses Barbies . Que ce soit l’alternance des parties de corps au couleurs variés présentées de façon cliniques dans leur nudité, ou la présentation d’un imaginaire  le plasticien interroge ce qui peut faire communauté. Qu’en est-il du métissage, de cette identité fragmentée de ce sentiment « schizosphère » qui  « colonise » l ‘imaginaire, la CORPORÉITÉ, CORPORALITÉ, face à l’héritage des souffrances communes de la colonisation. La lecture de l’ouvrage de Cynthia Fleury et plus précisément, la partie sur Franz Fanon, peut être intéressante à mettre en perspective pour réfléchir ce que peut être de ressentiment mortifère et la façon salutaire qu’elle propose  en dépassant cette double colonisation, prison vitctimaire de l’être tout entier.

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  • Qu’est ce que le créole, qu’entend-on par créole, créolité, créolisation?
  •                        «Ni Européens, ni Africains, ni Asiatiques, nous nous proclamons Créoles. » P.Chamoiseau
  • Pour le définir, on entend souvent dans les discours les expressions telles qu’  « d’attribut » ou   » processus « . Il y a les « écrivains de la Créolité » ,qui se définissent comme « créolistes militants ». Ces concepts, à l’instar de celui de la « Négritude » et non du « creollismo  » sud américain plutôt péjoratif, serait la revendication d’un identité native: Je suis, nous sommes créole. Comme le précise justement, Juliette Aubin, dans son compte-rendu, dans ARTNET magasine, de l’exposition KREYOL FACTORY en 2009 à La Grande halle de La Villette en 2009, il n’y a pas une identité, mais « des identités créoles ». C’est ce que l’on découvre au travers du parcours de ces 60 artistes contemporains. Nous pourrions donc plutôt parler d’un monde créole, avec toute sa diversité, de  » sociétés mosaïques » -(Européen, Indiens, Levantins). J.Bernabe nous met cependant en garde sur la terminologie contemporaine du mots « diversité », les effets pervers de la notion et sa dérivel’idéologie communautaire  . Unité  et cohérente, retrouvons nous cette possibilité dans ces poupées non- métisses?
  • Revenons sur l’histoire du terme et les diversités lexicales de son usage.
  • « Le terme « criollo » est probablement issu d’un mot portugais, « crioullo », l’esclave, la créature (« criada ») élevée dans la maison du maître (Holm 1989). Cette expression est à l’origine du mot français « créole », qui apparaît dès le XVIème siècle. Il a cohabité avec une variante savante : « criole », notée également « criolle ». Ce mot fait penser au latin « verna » qui désigne l’esclave né dans la maison de son maître, d’où le mot « vernaculaire » qui désigne tout ce qui est local. » J.Bernabe, écrivain, Universitaire des Antilles et de la Guyane.Jean Bernabé , «  La Créolité, vingt ans après  », Caliban [En ligne], 31 | 2012, mis en ligne le 16 mars 2015, consulté le 27 juin 2022. URL : http://journals.openedition.org/caliban/353 ; DOI : https://doi.org/10.4000/caliban.353/
  • Selon .J Bernabe qui explore de façon approfondie les ressorts étymologiques du mot :créole caractérise au départ la « composante européenne de la population née sur place dans la colonie. » Ce qui définit l’ »être créole, » c’est, redisons-le, « la naissance sur un sol et non pas l’inscription dans une lignée » de préciser l’écivain, « le Créole est celui  qui est né dans la colonie : tout d’abord, l’Européen lui-même et ensuite, tout ce qui n’est pas lui. » Il y a un élargissement de la notion, mais dans la créolité au départ, l’homme, indigène n’est pas inclu dans cette nouveauté créatrice. L’homme noir dénué d’humanité n’y trouve pas sa place. Exclu de cette cette naturalité, classé du côté des choses, il ne participe pas de cette nouvelle construction métaphysique. C’est une entité qui n’accède pas au rayonnement divin. Le propre du créolisme militant est de réinvestir, se réapproprié cette notion qui fut à sa source dévoyée.
  • Qu’entend-on par créolisation ce néologisme inventé par E. Glissant? 
  • « la créolisation, selon J.Bernabe, est le processus à travers lequel des groupes humains sont mis en contact et qui provoquent un certain nombre d’effets au plan des cultures, au sens large du terme. « Que faut-il entendre par créolité?« Le mot « créolité », redisons-le, correspond à deux notions : d’une part, l’ensemble des mondes touchés par la créolisation (créolisation type 1) et, d’autre part, les valeurs découlant de la mise en relation des humains (créolisation type 2, qui rejoint non pas le processus d’hominisation, mais celui d’humanisation).
  • J.Bernabé, P.Chamoiseau et R.Confiant , dans leur ouvrage  « Eloge de la créolité , en 1989, font de cette proclamation « être créole » un acte  « de vigilance », une « attitude intérieure », « une sorte d’enveloppe mentale » dans laquelle peut s’édifier se construire une pleine conscience du monde.
  • « Aux Antilles, explique Clémentine CAPLATon appelle créolismes les mots français créolisés ».
  • l’affirmation d’une identité qui s’opposerait à une « hégémonie » coloniale se trouve  en tout premier lieu dans l’intersubjectivité constitutif du langage (A la langue du maître  viendrait se confronter le créole. Cette dernière s’y manifesterait  dans le jeu de la diglossie, c’est à dire » la pratique de deux langues auxquels on accorderait des statuts hiérarchiquement différents « et à travers la création poétique et artistique. Cette dernière permettrait de réinvestir ce double usage par concomitance, mélange, frottement, interactions, et permettre la création nouvelle d’un  » tissus » de sens  très riche et allusif, foisonnant, et opaque: « Notre plongée dans la Créolité ne sera pas incommunicable » expliquait E. glissant. mais elle ne sera non plus pas totalement communicable. »J.L Mélanchon  reprenant la pensée de E.Glissant reprend à contre pied du terme d’assimilation zémourien celui de « créolisation » : »L’assimilation, ça n’existe pas ! Ce qui existe, c’est la créolisation. »
  • Pourquoi peut-on évoquer dans ce travail de Philippe Thomarel  de «  créolité ambiguë »?

 

  • Qu’est-ce qu’un métisse ? le métissage? Selon la définition commune c’est « une personne issue de l’union de deux personnes d’origine différentes. » Dans les Antilles, le roman de CHAMOISEAU esquisse le portrait de noirs et de mulâtres. On évoquera, également » le métissage culturel. Dans son roman Texaco, P. Chamoiseau créer une langue métisse; il fait un usage à la fois ludique du français et du créole. le métissage permet dans ses divers modes d’expressions, et plus particulièrement dans les arts qu’ils soient visuels et sonores, linguistiques ,de faire naître à travers les rencontres, croisements, « les frottement » mélanges fertiles « une nouvelle conscience identitaire » variée et polymorphe. P. Chamoiseau évoque ce «  vertige polysémique »: « Le jeu entre plusieurs langues (leurs lieux de frottements et d’interactions) est un vertige polysémique. Là se trouve le canevas d’un tissu allusif, d’une force suggestive, d’un commerce entre deux intelligences. Chez Philippe Thomarel, le canevas se fait mathématique, parcellaire, voir problématique. On ne peut pas parler de métissage dans cette juxtaposition des couleurs selon différentes parties du corps. C’est comme si le métissage ne se faisait pas.
  • « Comme une permutation mathématique rigoureuse, nous avons sous les yeux toute la palette du noir au blanc, du brun au rose plutôt, mais chaque couleur reste distincte, juxtaposée à l’autre, occupant une partie du corps, mais sans se dissoudre. »
  • Qu’entent-on par Beké ?                            C’est un créole blanc, né aux Antilles française. En Gouadeloupe, en Martinique, on pourra entendre sous cette dénomination le terme « Blancs-péyi » (Blancs-pays). Il caractérise cette partie de la population descendant des premiers colons. Dans cette terminologie, dont l’origine étymologique semble africaine-(Blanc pour les Igbo du Nigéria  et « homme détenant le pouvoir » chez les Ashanti  (m’béké)l’usage adjectival possède une connotation fortement péjorative. 
  • Il s’y exprime pour les natifs, en juste cause, suite au choc de la colonisation, ce que, la philosophe et psychanaliste, Cynthia Fleury, définirait- dans son  essai « ci-gît  l’amer »- une forme processuelle de « ressentiment ». » Les Békés inventèrent le cachot » rappelle Patrick Chamoiseau en 1992 dans Texaco, récit de la vie d’un quartier populaire de Martinique sur sur trois générations à travers le regard de Marie-Sophie Laborieux.J Bernabe parle de l’attitude parfois archaique des Békés qui n’on pas intégrer les effets nouveaux et humanisant de a créolisation.
  •  La fonction de l’art sera à travers la poésie, la peinture de transformer, les cicatrices, « l’amer en mer « , ouverture océanique sur cette « terre inscrite au monde par le derme de la mer » comme disait l’écrivain Martiniquais.
  • Isabelle Michelot évoque bien la différence  strates sociales tripartites dans les Antilles françaises, entre les « péyi » ( les locaux) et les Blancs (ceux qui avaient économiquement réussis les  » béké- (où le sème de « riche » » ou « le Blanc goyave » (où le sème « pauvre » est dominant). « Appellation pour cette dernière »  méprisante du blanc qui n’a pas réussi économiquement ».

https://fr.wikipedia.org/ Béké

Ci-gît l’amer

. Guérir du ressentiment

Collection Blanche, Gallimard
Parution : 01-10-2020
« …démembrées sont les poupées recomposées de Philippe Thomarel à partir de petits mannequins en plastique noir et blanc (Histoires parallèles). La difficulté de reconstruire une identité sur les restes du passé colonial, et dans l’incertitude des origines, s’exprime dans la référence au corps, à son propre corps métissé, catalyseur d’une réflexion qui s’élabore du personnel vers le politique. » JULIE PORTIER · LE JOURNAL DES ARTS;LE 15 AVRIL 2009, article : »La fabrique du nouveau monde »  pour l’exposition Kréyol Factory,

Hybridation et métissage

Cet artiste est-il métisse ?…………………………………………………………………………………………………

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Pourquoi parler vis à vis de son identité de Schizophrénie?

Ce mot souvent apparaît dans le témoignages des exilés, de l’immigré, mais il peut aussi de façon similaire être vécu par le colonisé, celui qui se sentira en exile dans sa propre patrie amertume d’avoir perdu sa terre mère s’en s’être déplacé ? .Il exprime la difficulté pour  celui qui ayant quitter sa terre d’origine ou victime d’une spoliation de son propre sol,  à pouvoir habiter ce nouvel espace et l’ancien. Le colonisé est dépossédé de sa propre humanité, considéré comme non civilisé. c’est ce mensonge civilisateur  que dévoilera  Aimé Césaire, en 1950, sans son discours sur le colonnialisme.

Il se trouve dans une sorte de no man’s land, ce ni ni. Il ne faut bien sure pas entendre ce vocable en terme de pathologie psychiatrique, cette maladie mentale qui se manifeste chez le patient schizophrène par une séparation avec le réel, une coupure avec la vie, une conduites autistiques mais on retrouve dans le sentiment d’être tiraillé entre divers sentiments, désirs, appréhension contradictoires,  cette dissociation identitaire. Il y a un sentiment profond de « déterriolalisation ». « (…) habiter est le trait fondamental de l’être (…) » expliquait Heidegger. la problématique coloniale a posé de façon profonde ce rapport .Comment « être-présent-au-monde-et-à-autrui », à soi

L’installation de P. Thomarel exprime  parfaitement cette idée, d’où le titre très juste d’ « histoire parallèles » ou « j’aime tout ce que je déteste. » Les parallèles selon la fameux axiome d’Euclide ne peuvent se rejoindre, mais si comme la démontré la géométrie moderne, l’on se place dans un niveau plus élargie que notre simple horizon, elle peuvent se rejoindre aux pôles (serait-ce l’universalisme?)

Deleuze, Gilles, Félix Guattari, Capitalisme et Schizophrénie , Paris : les Editions de Minuit, 1972.

Comment l’a t-‘il vécu ?:(Expliquez)…………………………………………………………………………………………………..

 

 

 

Pourquoi travaille t-il avec des poupées ? La poupée est un objet transitionnel très intéressant.https://www.humanite.fr/sites/default/files/images/black_dolls.jpegl’exposition Black Dolls de la collection Deborah Neff en 2018, dévoilait l’histoire de ces poupées. Ici sur les 400 de la collections, nous pouvions découvrir une partie . Elles étaient toutes fabriquées aux États-Unis entre 1840 et 1940. Ce que l’exposition à travers des photographies, documentaire, et cette scénographie, c’était l’ ensemble des discours sur ces objets qui était mis en exposition.  les photographies des enfants blancs avec des poupées noires, des enfants noirs avec des poupées blanches peuvent être mise en relation avec le travail de l’image de soi et du corps dans l’installation de  Philippe Thomarel .

Comment est née cette idée ? Qu’est ce qu’il en a fait ?

  • Qu’est ce qu’il veut dire ?
    • L’artiste ne choisit pas n’importe quelle poupée. il part de cette figure de la poupée Barbie qui fut longtemps un modèle de femme forgé par le marketing publicitaire. Matel à créé pendant des générations un processus. Depuis quelques année , la poupée américaine cultive nouvelle politique plus inclusive et émancipatrice en diversifiant la variété de ses modèles.

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Quelle anecdote cocasse (rigolote) lui est-il arrivé avec ses poupées ?:………………………………….

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Pourquoi selon vous cette exposition de cette oeuvre serait questionnante particulièrement en Guadeloupe ?:……….

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Pourquoi appelle t’-il cette oeuvre « histoire parallèles » ou « j’aime tout ce que je déteste. » ?

 

 

 

Votre opinion, impression sur cette installation ?

« KREYOL FACTORY : Des artistes interrogent les identités créoles ».Kreyol Factory questionne les identités créoles dans leur diversité et c’est un pari réussi, elle réitère aussi le déni éprouvé par ces « Iles sous influences », titre de l’une des séquences de l’exposition.

Juliette Aubin

7 AVRIL - 5 JUILLET 2009 KRÉYOL FACTORY - PDF Téléchargement GratuitExposition

KRÉYOL FACTORY D’AVRIL À JUILLET 2009 À LA VILLETTE.

 

Sites à consulter:

https://www.reseau-canope.fr/art-des-caraibes-ameriques/artistes/philippe-thomarel.html

Page 1 | art-creolisation – Wix.comhttps://anahona.wixsite.com › art-creolisation ›

 

Thomarel Philippe – Krystel Ann Art

https://www.krystelannart.com › artiste › thomarel-phili..

 

https://youtu.be/crxwZovtN60

 

 

 


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