Carte

Les cartes : machines à rêver autant que machines à penser.

«voyager» en regardant une carte /elle fait circuler les significations

 

La carte du Tendre, par exemple, est la carte d’un pays imaginaire appelé « Tendre » dessiné
au XVIIème siècle. On retrouve tracées, sous forme de villages et de chemins, dans cette représentation
topographique et allégorique, les différentes étapes de la vie amoureuse selon les Précieuses de l’époque.

Classe de cinquième
Images, œuvres et fi ction

 

ce qui différencie les images qui ont pour référent le monde sensible, réel, de
celles qui se rapportent à un univers imaginaire, fictionnel

questionnements sur les dimensions indicielle, métaphorique
ou symbolique des images.

L’image et son référent (la carte et son référent+r la déformation, l’exagération, la distorsion et d’ouvrir sur les questions
de la ressemblance et de la vraisemblance, de la citation, de l’interprétation.

la projection bidimensionnelle de la réalité sur un plan et la vision
subjective du cartographe

« Je dessine un rectangle aussi grand que je veux, et je le considère comme une fenêtre ouverte par
laquelle je regarde tout ce qui, ici sera peint ». Leon Battista Alberti.

« représentation de la profondeur est très loin de la représentation cartographique,
mais elle se construit sur la même trame orthogonale que celle qui quadrille l’espace horizontal de
tout planisphère. Elle est issue du même désir de connaissance du monde physique qui conduit l’homme
à enfermer l’espace dans une cage pour se le représenter. Cette grille conventionnelle est une abstraction
qui permet au peintre de la Renaissance comme au cartographe de subdiviser l’espace, de lui associer
une mesure, une échelle, et d’en faire un lieu de maîtrise du monde. Pour apposer leur grille sur les
espaces à représenter, le cartographe comme le peintre acceptent la convention d’un sol parfaitement «
plan ». On retrouve cette grille nue et rabattue sur la surface de la feuille dans les croquis didactiques des
peintres pour expliquer la construction en perspective. »

Le plan horizontal ainsi quadrillé permet au dessinateur de placer dans l’espace perspectif une autre grille
correspondant au plan vertical. L’association des deux crée un réseau que le peintre peut subdiviser à
loisir pour reconstruire un espace « idéal » donnant l’illusion de la profondeur. Il ne lui reste plus qu’à «habiller»
cette géométrie de façades, portiques et colonnades pour créer de toute pièce, à travers la fenêtre
ouverte de son tableau, une illusion de ville idéale, une idée de palais « à l’infi ni » se poursuivant bien
au-delà des bords du tableau dans l’esprit du spectateur. Ainsi, fl euriront les représentations de palais
dont les pavements géométriques cachent à peine leur structure en damier.

« Ce n’est pas une époque d’oeuvres achevées, c’est une époque de fragments »
Marcel Duchamp.

« En dessinant un diagramme, le plan au sol d’une maison, un itinéraire, ou une carte topographique,
on dessine une «image logique à deux dimensions», une «image logique» différe d’une image naturelle
ou réaliste en ce sens qu’elle ressemble rarement à ce qu’elle représente. C’est une métaphore ou une
analogie à deux dimensions -A est Z. »

Robert Smithson, The collected writings, he collected writings, édité par Jack Flam aux presses de l’Université de Californie,
Berckeley, California, 2eme édition, 1996

« Les savants maîtrisent le monde, mais seulement si le monde vient à eux sous forme d’inscriptions en
deux dimensions, superposables et combinables. C’est toujours la même histoire depuis Thalès au pied
des pyramides » .
Bruno Latour, Petites leçons de sociologie des sciences, Paris, La Découverte, 1993, p. 175
« Une carte n’est pas le territoire »
Alfred Korzybski (fondateur de «la sémantique générale»)
« La carte n’est pas le territoire »
Robert Filliou
« – Voilà une chose que nous avons apprise de votre pays, dit Mein Herr, faire des cartes. Mais nous en
avons poussé l’art beaucoup plus loin que vous. A votre avis, quelle serait la plus grande échelle de carte
utile ? – Je dirais un centimètre pour un kilomètre.
– Seulement un centimètre ! s’exclama Mein Herr. Nous avons très vite atteint dix mètres pour un kilomètre.
Puis nous avons tenté cent mètres pour un kilomètre. Puis vint l’idée grandiose ! Nous avons
réellement fabriqué une carte du pays, à l’échelle d’un kilomètre pour un kilomètre !
– Vous vous en êtes beaucoup servie ? demandai-je. – Elle n’a jamais été déroulée, dit Mein Herr ; les
fermiers ont protesté : ils ont dit que ça couvrirait tout le pays et que ça cacherait le soleil ! Aussi utilisonsnous
le pays lui-même comme sa propre carte, et je vous assure que ça marche aussi bien. »
Lewis Carroll, Sylvie et Bruno, 1893. Traduit de l’anglais par Fanny Deleuze, Edition du Seuil, 1972
(Texte cité par Wim Delvoye au début de son Atlas.)

 

Gilles Deleuze et Félix Gattari ont introduit la distinction entre calque et carte pour montrer qu’elle est un
moyen de représentation ni servile vis à vis de son référent ni passif. Elle devient, selon les auteurs, un
outil et un matériau de création pour les artistes et peut devenir action politique :
« Si la carte s’oppose au calque, c’est qu’elle est tout entière tournée vers une expérimentation en prise
sur le réel. La carte ne reproduit pas un inconscient fermé sur lui-même, elle le construit. »
« La carte ne décalque pas quelque chose que l’on se donne tout fait; elle est contestable dans toutes ses
dimensions, démontable, renversante, susceptible de recevoir constamment des modifi cations. Elle peut
être déchirée, renversée, s’adapter à des montages de toute nature, être mise en chantier par un individu,
un groupe, une formation sociale. On peut la dessiner sur un mur, la concevoir comme une oeuvre d’art,
la construire comme une action politique ou comme une méditation. »
Gilles Deleuze, Félix Guattari, Mille plateaux, collection « Critique », les Editions de Minuit, 1980.

Cartes mentales, croquis
de trajectoire, notes de repérage ces dessins évoquent des cheminements
dans les villes, les campagnes, les terrains vagues et traduisent,
en plus d’un itinéraire géographique, un état d’âme qui se ressent dans
la vibration du tracé, le choix des couleurs, la complexité de la représentation.
Pied de nez à la carte scientifique dite objective et universelle, ces
plans proches des illustrations naïves d’enfants, de la bande dessinée
ou de l’enluminure, traduisent plus volontiers l’inscription du corps dans
l’espace, encodant le territoire et le donnant à lire sous l’œil de la promenade.
La scénographie reprend cette dynamique du mouvement: invitant
le visiteur à se hisser sur un escabeau pour « voir plus haut », se pencher
pour observer le détail d’une scène, retrouver LE point de vue qui forme

Résultat de recherche d'images pour "Paysages sensibles, Mathias Poisson"Résultat de recherche d'images pour "Paysages sensibles, Mathias Poisson"Résultat de recherche d'images pour "Paysages sensibles, Mathias Poisson"Mathias Poisson. Des cartes sensibles et des sensations cartographiques | Art, etc.Résultat de recherche d'images pour "Poisson Mathias"http://www.paysage-paysages.fr/mathiasCollection du Frac Provence Alpes Côte d'Azur-poissonRésultat de recherche d'images pour "Paysages sensibles, Mathias Poisson"

« Plasticien et performeur ses recherches théoriques et artistiques s’articulent autour des pratiques de promenades urbaines. Auteur d’un guide touristique expérimental, dessinateur de cartes sensibles, guide de visites publiques et aventureuses, il questionne les modes de représentation de la promenade autant par l’écriture et l’image que par la performance. Il invite sous toutes les formes possibles à la marche oisive et attentive. Il propose des déambulations sensibles dans des lieux étonnants où l’expérience du visiteur est au centre de la recherche »

Détail de la carte souterraine de Lurs / Dessin de Mathias Poisson

 

« À travers la marche, l’artiste Mathias Poisson éprouve le territoire pour une expérience artistique polymorphe dans laquelle la représentation a posteriori de la promenade est intrinsèquement liée à la mémoire sensitive du corps dans l’espace parcouru. Une démarche du ressenti où se mêlent crayonnés, photographies et performances retraçant la déambulation réalisée par l’artiste, seul ou en groupe. »Le plasticien, performeur et dessinateur élabore ainsi des cartographies urbaines faites de rencontres, d’objets glanés et d’impressions corporelles retranscrits dans des cartes subjectives se dévoilant actuellement dans l’architecture déambulatoire du centre d’art le Vog.

 

http://www.petit-bulletin.fr/grenoble/expositions-article-60006-Graphies+du+deplacement+++paysages+de+traverse+par+Mathias+Poisson.html

http://www.cndp.fr/portails-disciplinaires/fileadmin/user_upload/arts/arts_plastiques/Documents_a_telecharger_actus/DOSSIER_cARTographie-print-complet.pdf


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