« Conjurer la Guerre » Otto Dix

Je n’ai pas peint des scènes de guerre pour empêcher la guerre ; Je n’aurais jamais eu cette prétention. Je les ai peints pour conjurer la guerre. Tout art est incantation. Je peins aussi des rêves et des visions, les rêves et les visions de mon temps, les rêves et les visions de chacun.O.Dix 





Comment prévenir du danger à venir?

 Par l’adresse, la ruse d’abraham , la métis (les milles ruses d’Ulysse et celle de l’art), la clairvoyance (la prudence), ou simplement l’enseignement par les spectres, « la politique de la mémoire » son témoignage devenu entre macro et micro histoire universelle la question de sa lecture -celle des victimes plutôt que celle des vainqueurs.(W.Benjamin/M.de Certeaux) de la petite histoire (conte et folklore… plutôt que les grands récits ? Si pour Ricoeur « la mémoire est le temps », pour Y. Chapoutot », l’histoire est l’homme dans le temps, son devenir historique ». Pour George Didi Huberman « la mémoire est le désir, le désir est la mémoire » l’histoire est peuplée de spèctres (Derrida) (Le discours politique et la question du temps et du désir et des fantômes?)


Ezra Pound: impuissance a être armé pour pendant la guerre. » Pound se trouve désarmé, puisque armé seulement d’une esthétique incapable de dire l’horreur, de dire la protestation et la violence. Sa prise d’armes personnelle ne se fait que dans les années de l’’entre-deux-guerres, une fois qu’il pense pouvoir articuler et résoudre les contradictions entre deux poétiques et deux interprétations du monde qui viennent cohabiter violemment dans les  : « l’analyse raisonnée et la narration apocalyptique » (Comens 29). »

 « magie sympathique qui pourrait provoquer leur retour effectif. » le poème comme évocation/Cette stratégie de l’incantation performative, que Pound extrait de ses affinités avec les textes anciens »Parce que la guerre et le sentiment de perte énorme qu’elle provoque chez Pound entraînent un retour en force du réel et du social (sous la forme des lettres, puis de la mort de Gaudier, des peintures de guerre de Lewis, etc.), elles rendent intenable sa position passée vaguement esthétisante, vaguement socialisante, souvent hautaine, de poète mystique au génie supérieur »évocation et d’une invocation, et son approche du monde moderne, lieu anarchique gouverné par des mécanismes dont il ne comprend pas et/ou refuse la déshumanisation et la dés-individuation. »la narration apocalyptique le désastre de l’Armageddon (symbolisé par la Première Guerre mondiale)la projection dans un monde futur rédimé)son scepticisme radical face à un monde d’après la guerre, d’après l’Armageddon entre destruction et rédemption.Le poème, ici encore, est évocation et provocation.une résurrection « parce qu’elle est impossible » génie martyr 

Le Paradis n’est pas artificielbut spezzato apparently remet en circulation des narrations apocalyptiques dans un appel à la violence et à la destruction immédiates avec l’espoir d’une renaissance que l’on ne peut que craindre. Le paradis d’Ezra Pound est fragmenté (« spezzato ») en apparence seulement — promesse et menace.

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Est-il possible de délivrer l’humanité de son malheur originel de son destin, face à la guerre, au triomphe du mal, de la violence intrafraternelle ?

 « Conjurer », l’art aurait-il un pouvoir rédempteur ?

 Dans ce moment de « désenchantement » du monde »( diagnostique du climat de notre époque par Weber à l’ère triomphale de la pensée scientifique et le déclin du religieux ou plutôt de son déplacement sous d’autres formes :économique avec le capitalisme, ou politique avec les nombreuses idéologies messianiques , de dépoétisation avec « la science [qui] dépoétise le tout pour en dégager ainsi son propre domaine » (Ibid.).Minkowski, »d’épuisement psychique »(M.Gauchet) ,

Atrophie de l’imagination (comment la revitaliser, ce sera la question que se poseront (Baudelaire-Breton-Bloch-Ricoeur). Mettre « l’imagination au pouvoir ».

Primordiale, « l’imagination » productive est constitutive de l’intersubjectivité, elle est pour Paul Ricoeur conçue d’une part comme une médiation essentielle. En permettant le transfert ontologique de la sympathie, elle permet de rompre avec le solipsisme. En d’imaginer l’expérience de l’autre « elle conduit à une reconnaissance possible de l’humanité », l’humanité comme visée régulatrice.

De plus comme faculté d’exploration du possible historique, potentia, »Dunatos », elle est constitutive de l’action, car elle nourrit les discours comme forme du possible: ( possibilité d’éclosion « du novum » et par conséquent politique.(utopie comme communication d’une vision, d’un imaginaire Platon.

Ce sentiment de « désastre » contagieux est comparable à cette plaine désertique et stérile que nous dépeint TS.Eliot, ou ces autres paysages de fin du monde ( ravagé chez Dix, pétrifié chez Marx Ernst.) Que représente Otto Dix aux allemands en 1928? Une nation e, une civilisation marquée sous le signe de « la mauvaise étoile »? ou du sans étoile, de la catastrophe (à prendre dans le sens de- katastroph? ( comme « renversement » )-Celle-ci est très symboliquement marquée à travers la représentation de cette figure christique chez Dix. Le peintre présente de façon brutale sous les yeux , « présentiment de présentiment » comme chez Rosenwieg avertissement (audible?) prémonitoire de l’incendie à venir  (Michaël Löwy).On pense indéniablement aux événements funestes qui s’abattront sur les communautés Juives d’Europe comme l’écrira Hannah Arendt?. Pour certaines voix pessimistes on parlera de « déclin de l’occident » (Spengler)- devenu pour l’historien, nouvelle Rome antique-la mort d’une culture, de sa dévitalisation, son essoufflement. « Une culture meurt quand l’âme a réalisé la somme entière de ses possibilités. » expliquait Oswald Spengler.

Naît paradoxalement comme un contrepoint salutaire une autre forme de pensée, des pensées de l’espérance et de la créativité. Avec Bloch comme chez W. Benjamin apparaît explique Michael Löwy une forme d’ « utopie révolutionnaire » , »inséparable d’une conception messianique/millénariste de la temporalité. » Il ne s’agit plus de se réconcilier avec l’histoire comme le fit Hegel (reproche que Bloch fait au philosophe allemand) mais de cultiver « L’esprit de l’utopie » une nouvelle « conscience anticipatrice » éloignée de l’aufkrarung des lumière, mais conçue comme ouverture du champ de l’imaginaire, aux potentialités de la matière et donc des possibles- (Ernst Bloch, Das Prinzip Hoffnung).

« l’étoile de la rédemption (Rosenweig), ce que Didi Huberman résume justement avec cette expression « malgré tout », Penser l’espoir, « le possible » c’est laissé la possibilitépour l’ inattendu et l’imprévisible.Un « malgré tout » » malgré soi » pour sauver les générations à venir. 

La croyance de Dix sur les réceptions de son oeuvre garde t’elle la même foi?
Le mal rappelle avec justesse Yohanne Chapoutot n’est pas du domaine de l’histoire, mais du théologique. Dans la guerre de Dix, peinture emblématique, dans le panneau central parmi les ruines, les corps de soldats en morceaux, ce décor inferno , il y a la figure Christique (?). Comment le savons-nous ? Seule la confrontation avec le Christ mort de Grundwald et la présence de stigmates sur la paume d’une main peut nous y faire penser. La baillonnette à ses côtés est-elle la lance romaine ? Le Christ s’était fait chaire et rédemption à travers sa passion.
 Le Sauveur chrétien est représenté renversé « umstürzen ». Un Adam (?), « un ange sans ailes » (?) posé sur les hauteurs, cadavérique, décharné, squelettique, pointe du doigt le christ. Témoin agonisant ou mort vivant dans un dernier souffle, il prend à témoin le spectateur de l’oeuvre: regardez ce que vous avez fait, semble t-il nous dire. Que nous montre-t-il à travers ce corps supplicié ? De quoi devons-nous être témoin ? de notre propre mort, dérilection.Le Christianisme, symbole de la délivrance venue d’un extérieur ne pourra pas nous sauver…? La question théologique est très présente. Quelle religion pour l’avenir? « une réligion athée » , un Royaume de Dieu sans Dieu

 Au centre, impassible, sous son masque à Gaz, figé un soldat est  là, ultime survivant.
Chez T.S Eliot, le dieu est pendu personnage auquel Eliot pourrait s’identifier dans une certaine mesure, tandis que Dix dans le panneau de droite se représente en sauveur, il porte un blessé ?
 Dans une autre scène de désolation encore plus épouvantable, nous pensons à ce tableau emblématique « la tranchée » le monde terrestre n’a rien à envier à l’enfer -l’enfer est sur terre rappellerait Lucrèce à ces contemporains.
 Le cadre infernal prend la forme narrative et religieuse du retable. Tout est dévasté, mouvement circulaire d’une répétition inévitable.? Roue de l’infortune ; nous retrouvons comme chez le poète le cycle de la naissance/ de la mort/renaissance, mais celle-ci est attribuée à la guerre. Ce dispositif cyclique dans cet espace immersif se poursuit audelà du tableau pour y inclure le spectateur et sa temporalité

C’est une ronde néfaste qui est édictée. Pourra-t-on sortir du cycle y échapper ? (cycle de l’histoire ?)
Oswald Spengler, adepte d’une « Révolution conservatrice » pendant la période de Weimar, est plutôt réaliste, il engage son contemporain avide d’idéaux au courage, à être debout et voir les choses en face, au lieu de se « réfugier » « en rampant derrière l’abri » d’une « réalité » enveloppée  » d’espérances progressistes bleu layette et rose bonbon. l’homme doit constater que « tout ce qui vit » de l’immensément grand à l’immensité petit  n’est que  » fugacité » . »Toute création est vouée à la dissolution, et toue pensée, toute découverte, toute action, à l’oubli. »(l’homme et la technique)
Pendant la guerre il rédige un essai de philosophie de l’histoire (Publié en Allemagne, après la Première Guerre mondiale (1918-1922) qui se situerait dans son analyse à contrario de la fameuse « flèche » du temps historiciste, dialectique. Il  la conçoit sous forme cyclique, l’histoire des cultures devenues civilisation ne serait elle que le constat d’une suite biologique et naturel organisme entre croissance, essor, développement puis déclin (vieillissement): théorie organique de l’histoire.
« Dieu est mort »? Quel dieu ? Celui que Rozenvieg à travers la lecture de Nietzsche appelle « le dieu de la morale » chrétienne, le dieu du ressentiment ?
 À quelles divinités s’adresse cette incantation ? Au forces vitales qui ont désertées?
Dix ne peut « l’empêcher ». Aveux d’impuissance ? Même constat, même thématique de crise anthropologique en 1922 chez le poète, chez les artistes dadaïstes, chez les philosophes (W. Benjamin, Rozenwieg) la problématique de la décadence et la mécanisation de la Modernité (tecknic), du profond désespoir et de l’horreur guerrière, même intuition poétique de la forme à lui donner  (Le goût pour la fragmentation, l’usage du collage, de la référence. Ce que Benjamin résumera très justement sous le terme de « barbarie positive ». La où Dix dans la peinture il y a saturation du détail de l’horreur jusqu’à l’extrême précision jusqu’au nauséame, chez le poète, ce seront les références.
une sorte detour de magie
vision palimpsestique,  une lutte (in cassum : en vain

Par la formule Dixienne? « L’art est une incantation. », « l’art est l’exorcisme » . L’artiste à travers l’art, pourrait-il prendre la posture du magicien, ou comme le poète opté pour la posture chamanique, qui qui comme TS. Eliote abandonne les phrasés poétiques élaborés pour finir le poème sur de simples incantations et mots magiques? Shanti shanti Shanti (Sanskrit)« la paix qui passe l’entendement », clôt La Terre vaine.Y a t-il pouvoir prophétique de l’artiste? possibilité de passage à une transcendance? le peintre ne s’inscrit pas en guide de l’humanité.

   ( À défaut de faire raisonner par sa parole et par son art le peuple allemand, devra-t-il plutôt faire résonner l’âme du spectateur? Comme on faisait autrefois appel aux filtres, aux herbes pour invoquer l’amour, devait-il- à défaut de pouvoir « empêcher » cette calamité accablant le monde, faire appel à d’autres puissances et plus particulièrement celle de l’image dont il est le spécialiste, comme on l’a fait avec le verbe, conscient de son pouvoir sur les affects de la multitude ? L’incantation, serait-elle plus performative ?
De quelle puissance s’agit-il ? Faire résonner son chant, celui du souffle, celui de la plainte jusqu’au cri ? Pense-t-il au ressort de la poésie « cette mathématique inspirée » qui sait comme le disait le poète Pound transposé les émotions en équation ? L’incantation, serait-elle, un contre-champ contre-chant salutaire face à ceux glorieux, ces hymnes belliqueux qui  accompagnèrent le départ des troupes en 14, et dont l’écho se poursuit malgré l’expérience de la catastrophe. Au nom d’un destin commun, d’une recorporalisation de la nation de nouveaux chant s’entonne melés aux slogans .

Benjamin, ne reprochait-il pas cette saturation cependant de la plainte généralisée de son temps ?
Chant des partisans, chant des morts. L’incantation n’est pas le sortilège pour Ezra Pound, elle n’est pas évocation, elle est « invitation ». L’incantation rituelle nocturne, pourrait-elle faire apparaître l’objet auquel on pense ? La Paix, faire apparaître la chose qu’on désire ? La concorde. Permettrait-elle de pouvoir en prendre  » posses- sion » ? L’incantation est action du présent sur les autres temps. Il est question chez Dix de conjuration. l’œuvre, la pensée critique, serait elle à même de conjurer ? Comme l’exorcisme (travaille de la catharsis.) Elle est double. Elle met en ordre un chaos (kaosma) en soi (la poésis, la praxis comme herméneunétique de soi). Dix parle de sa volonté « de mettre de l’ordre ». Pour conjurer son pessimisme apocalyptique, G.Agamben
L’incantation serait elle la tentative d’une réparation ou d’une restauration d’un ordre perdu ? Chez TS Eliot, le poème moderniste de 1922, Waste Lande est une véritable incantation magique ? Que recherche-t-il sinon face à la triste histoire de sa contemporanéité, la restauration des valeurs perdues, celles de la culture occidentale et de son destin? 

L’être n’existe, n’est complet que par ses relations avec le monde qui l’entoure





le Pessimisme apocalyptique (Aganben)

L’on peut grogner son incantation, mais vers quels divinités?

Conjurer  » abwehren » pour repousser le mal.

 Exorciser » (« exorzieren »), catharsis pour extirper en soi et chez l’autre le mal.

Chasser le mal. l’art est une incantation. Besch-wörung: ce ne serait plus une simple formulation contre le dommage, le dommageable. L’art picturale devra rejoindre la force du chant, avoir le pouvoir oratoir de la formule mystique . »ale kunst iz insanteyshan »,

Esaïe  dans 47:11 prophétisait: « Mais le malheur fondra sur toi et tu ne sauras pas comment le conjurer. » Désastre, destin tombé du ciel, sentiment d’impuissance. Oui, une catastrophe t’arrivera et tu ne pourras pas la détourner de toi, une dévastation dont tu n’as pas idée viendra subitement sur toi.  » Face à sa répétition inéluctable que faire ? 

« Je n’ai pas peint des scènes de guerre pour empêcher la guerre. »einen Krieg, eine Katastrophe, ein Unglück verhindern. » (verhindern /behindern c’est aussi entraver

-bewirken, dass etw. nicht geschieht, getan wird, das Eintreten eines Ereignisses unmöglich machen.

Lucidité sur la possibilité d’entraver son action, d’arrêter son mouvement (mouvement de l’histoire), on ne humilité face à l’immensité de la tâche: « Je n’aurais jamais eu cette prétention ». la révolution est le fait d’une communauté d’homme. Plutôt qu’entraver, il décide plutôt d’enterver » Interroger (avoir un esprit entervé plein de finesse et de ruse?)

 Doublement, redoublement su sentiment d’impuissance? la lutte est d’un autre ordre comparable à celle de l’ange que peint Delacroix. Comment « désactivé » » (abweh) la Guerre », ne plus la rendre active, activé ce désamorsage collectif? Comment l’écarter, faire qu’elle reste en dehors, à l’extérieur de soi et du monde? au commencement était la « relation », au commencement était « la rencontre » au commencement était le meutre (le crime fraternel). L’œuvre d’art, aurait elle une fonction apotropaïque ? « abweren » c’est « repousser » »mais aussi « pech abwehren » conjurer le sort, le mauvais sort. (La guerre, personnifié comme une force oculte serait elle de l’ordre de la sorcellerie celle de l’âme (vision du pécher originel (le spectacle de la guerre fera naître chez Freud une nouvelle approche dans sa réflexion au delà du principe de plaisir sur cette pulsion de mort qui semble comme l’éros guidé nos actions.

coup du sort (de la malchance) fatalité et destin ? S’agit-il de « rompre « l’envoûtement », de

Comment conjurer le péril permanent, serait-est-ce notre déterminisme Hobsien.Conjurer (refoulement impossible ? évitable ?)

ab-weren ( signifie se défendre en faisant (« barrage » Wehr usage de ces « armes » ), construire « une digue » contre le flot « ce qui déborde…la guerre, est-elle une force naturelle qu’il faut combattre (du côté du pulsionnelle), du flux. abwenden, c’est détourner (la pratique du détournement sera une praxis efficace chez les dadaîstes berlinois, détournement qui prend à sa source: celle du discours guerrier, des représentations. vereiteln/ contrecarrer.

« Conjuro »: c’est faire alliance (liguer avec les autres en en faisant le témoin le compagnon sensible par procuration (conjuratos) Médiation de l’expérience esthétique) Création d’une communauté autour d’un sentiment partagé. S’engager par serment (tacite) par « jugement » le » jus » d’origine religieuse

Le savoir, la vérité a-t-elle le pouvoir de mettre le mal à distance ?

Comment prévenir (verhindern · verhütendu) danger avenir? par l’adresse, la ruse (métis ), ou la clair-voyance (la prudence) enseignement par le souvenir son témoignage et l’histoire

?  (le discours politique,?

Par la formule? l’art est incantation.Alle Kunst ist Beschwörung

.l’artiste à travers l’art pourrait-il se faire magicien, chamane ( à défaut de faire raisonner, devra t-il faire (appel aux filtres , aux incantations, aux herbes) c’est à dire à la matière de son art, aux images leur capacité, leur puissance? hallucinatoire De quelle puissance s’agit-il? leur persuasion, leur capaciter à « affecter « 

résonner son chant à contre-champ, du chant mortifère. Chant des partisans, chant des morts. l’incantation est « invitation ».faire apparaître l’objet auquel on pense, la chose qu’on désire, de façon qu’on puisse en prendre posses- sion »

enchantement, charme, répétitive, sa répétition elle est censée renforcer son pouvoir. Puissance de changement? A capable de toucher à travers le sensible la psyché de chacun face à la captation , se venin qui gagne les esprits (avides d’autres clameurs -Chant des sirènes, parole charismatique d’orateurs).La religion a toujours dans la société judéo chrétienne conçue comme affrontement au mal.

Conjurer c’est aussi  « Préservérer » en ( yiddich.) le malheur est vécu comme la perte de l’un (Unité) de l’ aleph, cette lettre imprononçableavant le Beth. Elle est l’éternel, l’esprit transcendant . Elle serait un grand malheur, car c’est elle qui permet à l’homme de trouver son éternité, perte de l’élément divin ,cosmique en lui.Arendt parlera d’une civilisation « acosmique », Weber « de désenchantement », d’oubli de l’être « heidegger ».dépossession d’intériorité. »

il faut réparer l’oubli de la lettre.

l’homme possédé est dépossédé de sa source purement spirituelle., en errance, exile » vie nue » Dans Aleph, se trouvent réunis Dieu, l’homme et le monde. » Rabbi David Ben ZIMRA. »Aleph est la vérité, la beauté, la bonté, la signification, la liberté. »

Le Maassé Merkabah de la communauté et le bonheur sa préservation.

La lettre (e)pourrait peut être est comparé avec aleph. Suite au désastre Perec imaginera au-delà du simple exercice de style sa disparition comme révélation de sa présence.

« La plus cachée, la plus oubliée, la plus mystique et fantasque, la seule qui soit capricieuse, la lettre qui marque le féminin avec bien plus de discrétion et d’efficacité que le (a), cette lettre savante, imprononçable et sans caractère, cette lettre indispensable à la respiration de la langue, typiquement française, cette lettre est la plus méconnue de toutes. »Armando Benjoz

 – « Une jouissance trop pure », Ed : Galgal, 2007, Page créée le 30 juillet 1996 ,ClaudeVigée


– « Dans le silence de l’Aleph, Ecriture et révélation », Ed : Albin Michel, 1992, p11?

« Claude Vigée a vécu l’expérience de la guerre et de l’exil. Il a éprouvé le désir de revenir vers ce lieu, l’Aleph, première lettre de l’alphabet hébraïque, dont la valeur est 1. »

« Explorer son intériorité, le royaume inaudible de l’Aleph enfoui en lui-même : mouvement de retrait jusqu’au lieu où il n’était pas encore lui, centre noir et rayonnant de tous les « moi », où se situe un je

, le je de chacun. »

conjurer c’est aussi faire taire sa parole, sa diffusion (sa violence passe également par le langage.) la contamination par la propagande.

Couverture du Catalogue "DES(T)INS DE GUERRE"





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