Plaisir

Sujet 1 : En quoi consiste le plaisir que procure une œuvre d’art ?

L’art, souvent confondu (d’après son étymologie grecque technè) avec la technique, regroupe un ensemble d’objets très divers relevant d’un savoir-faire, d’une production humaine (artifice). Il faut attendre le XVIII° siècle pour comprendre l’œuvre dans sa spécificité , distincte à la fois de l’objet fabriqué et de l’objet naturel. Au sens esthétique, on définit généralement l’œuvre d’art comme une création destinée à plaire. Mais cela ne va pas de soi si l’on considère l’histoire des beaux-arts, qui témoignent de chefs d’œuvres ayant  fait l’objet d’appréciations très diverses. Avant de se demander en quoi consiste le plaisir que procure une œuvre d’art, il faut s’interroger sur la finalité de toute œuvre relativement au jugement de goût , jugement de celui qui la contemple. En effet, on sous-entend que l’œuvre, qui est avant tout une réalité matérielle, a pour but une sensation toute particulière que l’on nomme plaisir. Qu’est-ce que le plaisir ? Le mot latin placere, plaire, être agréable désigne une sensation ou une émotion qui vient satisfaire un besoin ou un désir. Faut-il en conclure que l’art est pathologique, c’est-à- dire que celui qui éprouve l’agréable est soumis à une satisfaction subjective ? N’est-ce pas réduire l’œuvre d’art et son universalité supposée, que d’en faire l’objet de nos inclinations ? L’intérêt de cette question est de nous introduire au cœur même de la contemplation, en démêlant les nœuds du jugement esthétique, pour enfin se demander si l’expression « ça me plaît » peut être équivalente du fameux « c’est beau, universellement, sans concept » tel que Kant définit ce jugement de goût.

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