« Ce n’est pas un corps que l’on forme, c’est un homme »

Dans un corps mal en point on sent l’âme inquiète,
Mais on peut aussi y deviner ses joies,
Car le visage exprime l’un et l’autre état.

[Juvénal , Satires, IX, 18-20.]

 

Montaigne dans les Essais, livre I chapitre XXV affirme que le sport et l’étude sont complémentaires :

74. Ainsi, sans doute, chômera-t-il moins que les autres. Mais de même qu’en nous promenant dans une galerie nous faisons trois fois plus de pas qu’il n’en faudrait et que nous ne nous en lassons pas, à la différence de ceux que nous devons faire pour suivre un chemin prévu d’avance, de même notre leçon, qui se fait comme par hasard, sans contrainte de temps ni de lieu, et se mêlant à toutes nos actions, se déroulera sans même se faire sentir. Les jeux eux-mêmes et les exercices constitueront une bonne partie de l’étude : la course, la lutte, la musique, la danse, la chasse, le maniement des chevaux et des armes. Je veux que la bonne tenue extérieure, la façon de se comporter en société, et la souplesse du caractère, se façonnent en même temps l’esprit.

75. Ce n’est pas une âme, ce n’est pas un corps que l’on forme, c’est un homme; il ne faut donc pas les traiter séparément. Et comme le dit Platon, il ne faut pas former l’un sans l’autre, mais les conduire ensemble au même pas, comme un couple de chevaux attelés à un même timon. Et si on le comprend bien : ne semble-t-il pas accorder plus de temps et de sollicitude aux exercices physiques, parce que l’esprit en tire profit en même temps – alors que le contraire n’est pas vrai?

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