La religion

la religieuseLa religion

D’une double étymologie la religion vient de relegere ( ? recueillir : accueillir, une vérité, une divinité, une tradition et se recueillir) ou religare (? relier : les hommes entre-eux autour de pratiques, ce qui permet une culture commune ; c’est aussi relier les hommes à une transcendance, c’est à dire à une puissance qui les dépasse).

L’essentiel et de distinguer la religion comme activité humaine consistant à rendre un culte à une ou des divinités et la croyance (dont la foi est un exemple)

C’est prendre la foi ou la croyance comme adhésion de notre esprit à une vérité absolue, non démontrée.

 Profane: sans référence à une transcendance, sans aucune référence à quelque chose de sacré. C’est aussi une religion sans Dieu (exemple: le positivisme).

 Problème de la culture ? Problème de la diversité des religions? qu’est ce qui fait qu’on peut parler de religion ? les religions sont différentes pourtant elles ont toutes un point commun –> rassembler des hommes.

Ces pratiques religieuses imprègnent la morale, les institutions politiques, les règles de droit comme les gestes, les habitudes de la vie quotidienne.

Difficulté de démêler chez un individu le fondement même de sa croyance, ce qui relève du sacré et ce qui n’appartient qu’au profanes dans ses idées comme dans ses gestes, habitudes, comportement…

 (voir texte page 177)

267. – La dernière démarche de la raison est de reconnaître qu’il y a une infinité de choses qui la surpassent ; elle n’est que faible, si elle ne va jusqu’à reconnaître cela.
270. – Il est donc juste qu’elle se soumette, quand elle juge qu’elle doit se soumettre.
272. – Il n’y a rien de si conforme à la raison que ce désaveu de la raison.
274. – Tout notre raisonnement se réduit à céder au sentiment.
277. – Le cœur a ses raisons, que la raison ne connaît point ; on le sait en mille choses.

Blaise Pascal, Pensées

Le fondement de la critique irréligieuse est : c’est l’homme qui fait la religion, ce n’est pas la religion qui fait l’homme. Certes, la religion est la conscience de soi et le sentiment de soi qu’a l’homme qui ne s’est pas encore trouvé lui-même, ou bien s’est déjà reperdu. Mais l’homme, ce n’est pas un être abstrait blotti quelque part hors du monde. L’homme, c’est le monde de l’homme, l’Etat, la société. Cet Etat, cette société produisent la religion, conscience inversée du monde, parce qu’ils sont eux-mêmes un monde à l’envers. La religion est la théorie générale de ce monde, sa somme encyclopédique, sa logique sous forme populaire, son point d’honneur spiritualiste, son enthousiasme, sa sanction morale, son complément solennel, sa consolation et sa justification universelles. Elle est la réalisation fantastique de l’être humain, parce que l’être humain ne possède pas de vraie réalité. Lutter contre la religion c’est donc indirectement lutter contre ce monde-là, dont la religion est l’arôme spirituel.

La détresse religieuse est, pour une part, l’expression de la détresse réelle et, pour une autre, la protestation contre la détresse réelle. La religion est le soupir de la créature opprimée, l’âme d’un monde sans coeur, comme elle est l’esprit de conditions sociales d’où l’esprit est exclu. Elle est l’opium du peuple. L’abolition de la religion en tant que bonheur illusoire du peuple est l’exigence que formule son bonheur réel. Exiger qu’il renonce aux illusions sur sa situation c’est exiger qu’il renonce à une situation qui a besoin d’illusions. La critique de la religion est donc en germe la critique de cette vallée de larmes dont la religion est l’auréole. Karl Marx, Critique de la philosophie du droit de Hegel