La société

keith haring

cf : politique/ cité

Définition : groupe organisé d’individu qui s’oppose à l’individu isolé/ solitude. Lorsque l’on parle de société humaine = opposition à la nature + désigner une culture, c’est à dire un ensemble de traditions communes transmises par l’éducation (coutumes, mœurs, institutions, langage, histoire…).

La société humaine se distingue en philosophie politique de l’État ; c’est l’ensemble des citoyens ou des sujets qui constituent la société civile alors que l’État est l’instance dirigeante de ces citoyens, le gouvernement.

Problème : La société réalise l’unité d’une multiplicité des individus. Dans quellesmesure les individus sont ils préservés lorsqu’ils vivent en société ? Et qu’en est-il de l’unité qui regroupe les particularités de chacun ?

On peut s’interroger sur le passage de la nature à la culture pour comprendre comment se forme la société humaine. Est ce une tendance naturelle de l’homme (qui serait alors un animal sociable) ? Ou bien est ce le fruit d’un « funeste hasard » (Rousseau) qui contraint les hommes à ce rapprochement ?

On peut aussi s’interroger sur la part aujourd’hui accordée à la société civile dans les questions politiques et sociales

Cf texte Kant p323 (notion insociable sociabilité) +Texte sur porc-épic Schopenhauer :

« Le moyen dont la nature se sert pour mener à bien le développement de toutes les dispositions humaines est leur antagonisme au sein de la Société, dans la mesure où cet antagonisme est en fin de compte la cause d’une organisation régulière de cette Société.

J’entends ici par antagonisme l’insociable sociabilité des hommes, c’est-à-dire leur inclination à entrer en société, inclination qui est cependant doublée d’une répulsion générale à le faire, menaçant constamment de désagréger cette société. L’homme a un penchant à s’associer, car dans un tel état, il se sent plus qu’homme par le développement de ses dispositions naturelles. Mais il manifeste aussi une grande propension à s’isoler, car il trouve en même temps en lui (…) l’insociabilité qui le pousse à vouloir tout diriger dans son sens. Et, de ce fait, il s’attend à rencontrer des résistances de tous côtés, de même qu’il se sait par lui-même enclin à résister aux autres.

C’est cette résistance qui éveille toutes les forces de l’homme, le porte à surmonter son inclination à la paresse, et, sous l’impulsion de l’ambition, de l’instinct de domination ou de cupidité, à se frayer une place parmi ses compagnons qu’il supporte de mauvais gré, mais dont il ne peut se passer. L’homme a alors parcouru les premiers pas, qui, de la grossièreté, le mènent à la culture ; c’est alors que se forme le goût, et que même, cette évolution se poursuivant, commence à se fonder une forme de pensée qui peut, avec le temps, transformer la grossière disposition naturelle au discernement moral en des principes déterminés et enfin tranfsormer un accord pathologiquement extorqué pour former la société en un tout moral. »  Kant, Idée d’une histoire universelle au point de vue cosmopolitique, 4ème proposition.

“Par une froide journée d’hiver, un troupeau de porcs-épics s’était mis en groupe serré pour se garantir mutuellement contre la gelée par leur propre chaleur. Mais tout aussitôt ils ressentirent les atteintes de leurs piquants, ce qui les fit s’éloigner les uns des autres. Quand le besoin de se chauffer les eut rapprochés de nouveau, le même inconvénient se renouvela, de façon qu’ils étaient ballottés de çà et de là entre les deux souffrances, jusqu’à ce qu’ils eussent fini par trouver une distance moyenne qui leur rendit la situation supportable. Ainsi, le besoin de société, né du vide et de la monotonie de leur propre intérieur, pousse les hommes les uns vers les autres ; mais leurs nombreuses qualités repoussantes et leurs insupportables défauts les dispersent de nouveau. La distance moyenne qu’ils finissent par découvrir et à laquelle la vie en commun devient possible, c’est la politesse et les belles manières.” Schopenhauer, Parerga et Paralipomena,

La liberté

P1040945Camisole, photo prise à l’hôpital de Montfavet, musée des Arcades

La Liberté

Définition :

Être libre ? faire ce que l’on veut

Si être libre c’est d’abord le fait de ne pas être captif/ être en prison/ être esclave cela n’épuise pas la définition, car cela ne renvoie qu’à des libertés concrètes/ culturelles.

Aujourd’hui ces libertés se sont multipliées (Ex : loisirs, vacances) mais aussi dans différents cas certaines libertés sont devenues effectives (liberté d’expression/ de conscience/ d’association).

Ces exemples montrent la difficulté pour définir le concept de liberté qui a de multiples facettes et renvoi à des notions aussi différentes que le libre arbitre, l’autonomie, l’indépendance, le devoir. Enfin, la liberté ne s’oppose pas seulement à la contrainte, mais aussi à l’aliénation (alienus = lié à autrui/ un autre/ autre chose que soi même ? folie, il se rend étranger à lui même/ à sa propre raison) ou encore à la détermination (ex : loi naturelle ; chute des corps, ébullition… = non libre)

Homme = détermination physique, mais ? capacité à détourner les choses pour se croire libre cf Spinoza, illusion de la liberté.

Détermination = nécessité = contraire de la liberté

Problématique : La notion de liberté pose problème car il faudrait être dans un rapport logique de causalité pour être certain de faire dépendre nos actes de notre volonté ou de notre désir. Ex : libre de faire ce que l’on veut : être certain de vouloir ce que l’on veut/ connaître causes qui déterminent à agir + conséquences des actes.

La notion de liberté pose problème en tant que liberté absolue c’est à dire échappant à toute contrainte, à tout déterminisme, et même à la finitude de l’être humain.

Cf : Texte Épictète Entretiens. Vrin, Paris, 1971 http://lewebpedagogique.com/philo-bac/lep-char-2/la-liberte/

« Puisque l’homme libre est celui à qui tout arrive comme il le désire, me dit un fou, je veux aussi que tout arrive comme il me plaît. Eh, mon ami, la folie et la liberté ne se trouvent jamais ensemble. La liberté est une chose non seulement très belle mais très raisonnable et il n’y a rien de plus absurde ni de plus déraisonnable que de former des désirs téméraires et de vouloir que les choses arrivent comme nous les avons pensées. Quand j’ai le nom de Dieu à écrire, il faut que je l’écrive non pas comme je veux mais comme il est, sans y changer une seule lettre. Il en est de même dans tous les arts et dans toutes les sciences. Et tu veux que sur la plus grande et la plus importante de toutes les choses, je veux dire la liberté, on voie régner le caprice et la fantaisie ? Non, mon ami : la liberté consiste à vouloir que les choses arrivent non comme il te plaît, mais comme elles arrivent »

La religion

la religieuseLa religion

D’une double étymologie la religion vient de relegere ( ? recueillir : accueillir, une vérité, une divinité, une tradition et se recueillir) ou religare (? relier : les hommes entre-eux autour de pratiques, ce qui permet une culture commune ; c’est aussi relier les hommes à une transcendance, c’est à dire à une puissance qui les dépasse).

L’essentiel et de distinguer la religion comme activité humaine consistant à rendre un culte à une ou des divinités et la croyance (dont la foi est un exemple)

C’est prendre la foi ou la croyance comme adhésion de notre esprit à une vérité absolue, non démontrée.

 Profane: sans référence à une transcendance, sans aucune référence à quelque chose de sacré. C’est aussi une religion sans Dieu (exemple: le positivisme).

 Problème de la culture ? Problème de la diversité des religions? qu’est ce qui fait qu’on peut parler de religion ? les religions sont différentes pourtant elles ont toutes un point commun –> rassembler des hommes.

Ces pratiques religieuses imprègnent la morale, les institutions politiques, les règles de droit comme les gestes, les habitudes de la vie quotidienne.

Difficulté de démêler chez un individu le fondement même de sa croyance, ce qui relève du sacré et ce qui n’appartient qu’au profanes dans ses idées comme dans ses gestes, habitudes, comportement…

 (voir texte page 177)

267. – La dernière démarche de la raison est de reconnaître qu’il y a une infinité de choses qui la surpassent ; elle n’est que faible, si elle ne va jusqu’à reconnaître cela.
270. – Il est donc juste qu’elle se soumette, quand elle juge qu’elle doit se soumettre.
272. – Il n’y a rien de si conforme à la raison que ce désaveu de la raison.
274. – Tout notre raisonnement se réduit à céder au sentiment.
277. – Le cœur a ses raisons, que la raison ne connaît point ; on le sait en mille choses.

Blaise Pascal, Pensées

Le fondement de la critique irréligieuse est : c’est l’homme qui fait la religion, ce n’est pas la religion qui fait l’homme. Certes, la religion est la conscience de soi et le sentiment de soi qu’a l’homme qui ne s’est pas encore trouvé lui-même, ou bien s’est déjà reperdu. Mais l’homme, ce n’est pas un être abstrait blotti quelque part hors du monde. L’homme, c’est le monde de l’homme, l’Etat, la société. Cet Etat, cette société produisent la religion, conscience inversée du monde, parce qu’ils sont eux-mêmes un monde à l’envers. La religion est la théorie générale de ce monde, sa somme encyclopédique, sa logique sous forme populaire, son point d’honneur spiritualiste, son enthousiasme, sa sanction morale, son complément solennel, sa consolation et sa justification universelles. Elle est la réalisation fantastique de l’être humain, parce que l’être humain ne possède pas de vraie réalité. Lutter contre la religion c’est donc indirectement lutter contre ce monde-là, dont la religion est l’arôme spirituel.

La détresse religieuse est, pour une part, l’expression de la détresse réelle et, pour une autre, la protestation contre la détresse réelle. La religion est le soupir de la créature opprimée, l’âme d’un monde sans coeur, comme elle est l’esprit de conditions sociales d’où l’esprit est exclu. Elle est l’opium du peuple. L’abolition de la religion en tant que bonheur illusoire du peuple est l’exigence que formule son bonheur réel. Exiger qu’il renonce aux illusions sur sa situation c’est exiger qu’il renonce à une situation qui a besoin d’illusions. La critique de la religion est donc en germe la critique de cette vallée de larmes dont la religion est l’auréole. Karl Marx, Critique de la philosophie du droit de Hegel

Le bonheur

P1010890Le bonheur

Le souverain bien c’est le bonheur en tant qu’absolu et il y a là, l’idée d’une morale. Le souverain bien est un but que tous les hommes désirent atteindre et qui commande tout les autres désirs. Tout ce que l’homme peut avoir comme aspiration.

Le problème est de définir son contenu et le moyen d’y parvenir.

Le mot bonheur nous rappelle qu’il peut ne pas dépendre de nous mais de la chance, de l’augure ( augure : mauvais présage ).

Dire le mot ‘souverain bien’ rappelle que les philosophes de l’antiquité lient le bonheur à la vertu, à la sagesse pratique.

Il se définit aussi comme béatitude, il se rapproche du contentement (chez Descartes) comme satisfaction d’un désir qui est en notre pouvoir, c’est celui qui ne désire rien de plus que ce qu’il a.

Cette satisfaction qui est d’autant plus forte qu’elle a était conquise.

Le bonheur est identifié au plaisir en tant que plénitude (chez Épicure), c’est à dire un état de satisfaction temporaire du vide ouvert par le désir.

(voir page 412, 414, 417)

Philosopher, c’est aimer la verité

 

la verité

Méthode :

 

La vérité est un thème qui regroupe différentes notions du programme  : on parle au sens courant de vérité mathématique , on jure au tribunal de dire toute la vérité , Diderot affirme l’existence d’une vérité en peinture…

Problématique :

Recherche de la vérité qui définit la philosophie suppose un objet vrai ou un discours vrai (vérité formelle ).  Le problème est l’adéquation entre la réalité et un type de discours ( logos  = ?????) de celui qui la désire .

Intérêts :

Le domaine de la connaissance (« que puis-je savoir ? »)

Le domaine moral (« que dois-je faire ? »)

La métaphysique ( « que m’est-il permis d’espérer ? »)

L’anthropologie (« qu’est-ce que l’homme ? »)

Références :

Le commencement ou l’origine de la philosophie : contre les sophistes = le dialogue socratique.

La dialectique platonicienne et le monde des idées.  http://lewebpedagogique.com/philoflo/allegorie-de-la-caverne/ et http://lewebpedagogique.com/philoflo/allegorie-de-la-caverne-2/ et http://lewebpedagogique.com/philoflo/apprendre-a-philosopher/qui-est-le-plus-sage/

Texte de Hegel : « La démarche mise en œuvre dans la familiarisation avec une philosophie riche en contenu (…) »

Texte de Kant, logique

http://lewebpedagogique.com/philoflo/textes-en-regard-du-cours/

http://lewebpedagogique.com/philoflo/apprendre-a-philosopher/

http://lewebpedagogique.com/philoflo/apprendre-la-philosophie/

Vocabulaire :

Vérité ; science ; opinion(Doxa) ; philosophie ; raison ; logos  ;discours ; dialogue ; dialectique ; universel ; particulier ; général ; réflexion ; imagination ; sensation;  sentiment;  penser ; désir et amour de la sagesse (Sophia ) ; démonstration ;  connaissance ;  méthode ; logique formelle ; monde sensible et monde intelligible ; maïeutique ;  ironie socratique croyance ; préjugés;  métaphysique ; doute;  physicien( phusis)

http://lewebpedagogique.com/philoflo/la-verite-lsesvocabulaire/la-verite/

La conscience et l’inconscient psychique

SOUTINE-C---L-idiot

Méthode

Dans la dissertation on a besoin de références, ici Descartes ( XVII ) et Freud ( XX ).

Pour le 3ème sujet, il faut aussi les connaitre pour l’intérêt philosophique du texte.

Problématique :

La conscience n’explique pas tout le psychisme ( esprit ) humain, tout ce qui se passe en nous.

Intérêts :

Connaissance de soi ( anthropologie, qui suis-je? ) et maitrise de soi ( c’est la question morale : que dois-je faire? ).

Références :

Descartes identifie l’esprit à la conscience, par la méthode du doute ( recherche de la vérité et morale provisoire ) il arrive à la conclusion suivante : « Je pense donc je suis ».

La conscience c’est la connaissance immédiate de tout ce qui se passe dans notre esprit.

Freud fait l’hypothèse, en se plaçant sur le plan de la science, d’un inconscient psychique. Il prétend apporter 2 preuves, l’une théorique, l’une pratique, à cette hypothèse. La nécessité de l’hypothèse se justifie en mettant sur le même plan les actes manqués, les lapsus, les rêves et les symptômes psychiques. La légitimité de l’hypothèse se justifie par une pratique thérapeutique, la psychanalyse.

?= Conscience pour Descartes

?= Conscience + inconscient pour Freud

Textes :

Dans le manuel : Textes Descartes p.25 – Kant p.26 – Husserl p.28 – Kant p.31 – Hegel p.34 – Leibniz p.44 – Freud p.46

Et sur PHILOCHAR :

http://lewebpedagogique.com/philoflo/category/cours/conscience-et-inconscient/

http://lewebpedagogique.com/philoflo/2009/01/11/a-vous-de-jouer/

Vocabulaire :

Conscience, inconscient, le Moi, la substance pensante, le corps,la matière, l’âme, l’esprit, le psychisme, penser, douter, doute méthodique et le doute sceptique, les petites perceptions, l’acte manqué, le rêve ( contenu manifeste et idées latentes ), symptôme psychique ( hystérie ), psychanalyse, science humaine / science exacte, les données lacunaires de la conscience, la responsabilité, la connaissance de soi, la liberté et le déterminisme, le désir, les passions, les pulsions Eros et Thanatos, le postulat du sens, autrui…

http://lewebpedagogique.com/philoflo/la-verite-lsesvocabulaire/la-conscience-et-linconscient-psychioue/

Exemples de sujets de dissertation :

Suis-je dans mon corps comme un pilote logé dans son navire?

Qui suis-je?

Peut-on se connaitre soi-même ?

Peut-on assimiler le corps à une machine ?

Peut-on ne pas être soi-même?

Exercices de compréhension :

http://lewebpedagogique.com/philoflo/comprendre-le-discours-de-la-methode/

Un exemple de corrigé :

http://lewebpedagogique.com/philoflo/2009/04/20/la-question-qui-suis-je/

Le vivant

leçon d'anatomieLa leçon d’anatomie, Rembrandt

« Je ne suis pas seulement logé dans mon corps, ainsi qu’un pilote dans son navire » Descartes

Méthode :

Comme le rappelle Descartes, la connaissance du corps et plus complexe que celle de l’âme. La biologie contemporaine ne peut pas définir la vie mais parle de connaissance du vivant comme système , c’est à dire ensemble d’éléments organisés en un tout. Il faut pour ce cours connaître les progrès de la biologie, science tout à fait récente, mais aussi l’histoire du concept de vivant qui la précède.

Problématique :

La connaissance du vivant suppose que ce dernier soit constitué en tant qu’objet de science, or tout objet et une chose sur laquelle on peut expérimenter. Le système vivant semble au contraire être doué d’un projet, et en ce qui concerne l’homme il ne s’agit pas d’une chose mais d’une personne. Il n’est pas sur que la notion de vie ait un statut scientifique. Le problème est donc la connaissance d’un organisme finalisé.

Le problème est de comprendre objectivement le vivant sans cependant le séparer des cercles de vie, en particulier pour l’homme de la problématique morale et de l’existence.

Intérêt :

L’histoire de la notion, il faut connaître les points de vue successifs pour l’étude du vivant :

– Le vitalisme Aristotélicien (le vivant possède une âme)

– Le mécanisme Cartésien (le vivant est une machine)

– L’élan vital de Bergson (la vie est jaillissement)

– L’organisme de la biologie contemporaine interdit de prendre en considération les causes finales et rend donc caduque une définition de la vie

Vocabulaire :

La vie, le vivant, l’ordre, le système, la nature, le déterminisme, la biologie, l’éthique, la morale, l’instinct, le monde, le milieu, la théorie cellulaire, la biochimie, la génétique, l’autonomie, la liberté, le mouvement, l’énergie, la genèse, l’organisation, le corps, subjectif objectif, causalité finalité, botanique, zoologie, espèce, genre, caractère, mort, méthode expérimentale, théorie, empirisme, hypothèse, induction, déduction.

Références :

Textes en photocopies.

http://lewebpedagogique.com/philoflo/textes-en-regard-du-cours/

Citation de Jaques Monod : « L’univers n’était pas gros de la vie ni la biosphère de l’homme. Notre numéro est sorti au jeu de Monté Carlo, quoi d’étonnant à ce que, tel celui qui vient de gagner un milliard, nous éprouvions l’étrangeté de notre condition ? »

Citation de François Jacob « D’abord simplement dépouillé de leur peau, ces corps d’hommes et de femmes exhibent le réseau des vaisseaux superficiels. Puis les couches de muscles sont retirées une à une. Sectionné à son attache supérieure, chaque muscle est rabattu, laissant émerger ce qu’il caché ( … ) Si l’homme occidental est parvenu à se constituer pour lui même en objet de science, c’est à travers son propre cadavre. Pour connaître son corps, il faut d’abord le détruire. »

Aristote, histoires des animaux, des parties des animaux, de la génération et de la corruption, le petit traité de l’âme.

Descartes, discours de la méthode, 5eme partie.

Kant, critique de la faculté de juger 1ere partie 2eme section.

Claude Bernard, introduction à l’étude de la médecine expérimentale.

Jacques Monod, le hasard et la nécessité.

François Jacob, le jeu des possibles.

L’art

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Méthode :

Il y a une difficulté liée à l’étymologie même du mot ars, artis en latin et techné en grec. Ces mots signifient l’art, la technique, l’habileté et sont utilisés aussi bien pour ce que l’on nomme aujourd’hui les beaux- arts, les arts mécaniques mais aussi l’art oratoire, l’art médical, etc. Il est difficile de distinguer l’art de l’artisanat jusqu’au XVIII siècle. Parmi les beaux arts comment parler indifféremment de sculpture, musique, architecture, peinture, 7ème art et même des arts mineurs ?

Problématique :

La reconnaissance et la dénomination de l’art pose problème : qu’est ce que l’art ? Encore faut-il bien distinguer ce que l’on veut définir:

– le statut de l’artiste : la création, la fabrication et l’inspiration. La notion de génie.

– le statut de l’objet : qu’est ce qu’une œuvre ? et en quoi se distingue-t-elle d’un simple objet ?

– le point de vue du spectateur: y a-t-il un jugement de goût universel ?

Intérêt :

Pour l’art : la confrontation entre l’art et la philosophie est ancienne, le simple amateur, l’artiste ou l’esthète trouvent dans le discours philosophique une interrogation critique sur leur pratique. A condition de dépasser l’ostracisme platonicien, le dialogue devient possible.

Pour la philosophie : l’art permet, outre de mettre a l’épreuve  ses propres goûts et jugements , de réfléchir sur la nature humaine ( raison, passion et imagination), sur les pratiques de la connaissance et de la culture, sur le bonheur et la liberté vers lesquels l’art peut nous conduire.

Vocabulaire :

art , artiste, artisan, subjectif, objectif, universel, général, particulier, singulier, formel , matériel, plaisir, goût, imitation, copie, création, inspiration, génie, œuvre,matière, reproduction

Références :

Tout ce que l’on peut citer dans les différents arts ( MUSIQUE, peinture , photographie, sculpture, cinéma, littérature)

et à toutes les époques historiques connues ( attention: à la préhistoire et aux arts dit « premiers »)

La connaissance scientifique pour les démunis*

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« La science ne peut fournir à l’homme dévasté qu’un phare aveugle,une âme de détresse, des outils sans légende.

Au plus démunis : le sifflet des manœuvres.» René Char, Le nu perdu.

Méthode :

Réflexion sur des savoirs existants supposés connus. On appelle épistémologie le discours sur la connaissance scientifique, plus précisément sur la méthode et l’objet des sciences particulières.

Problématique :

Définir la science comme un même mode de penser malgré la multiplicité des sciences dans l’histoire. (qui l’ont jalonnée tout son long).

Confronter la science à d’autres modes de penser, sans glisser vers le scientisme  ( Croire que la science est supérieure aux autres modes de penser )

Le lien entre savoir et pouvoir, le lien entre science et morale. (—> On en est très friand au BAC !!!).

Intérêts :

Le domaine de la connaissance : La science satisfait le « désir de savoir » (Cf. : Aristote*) de l’esprit humain, mais ne répond pas aux questions morales, métaphysiques, ou existentielles, que l’Homme peut se poser.

Vocabulaire :

Raison (Logos) : réel, science, scientifique, scientiste, connaissance, vérité (elle joue au Tabou), concept, hypothèse, postulat, axiome, pré-supposé,  principe, démonstration, syllogisme, erreur, illusion, croyance, ignorance, empirisme, méthode, théorie, loi.

Références :

Le texte de Bachelard.

Le texte de Auguste Comte

– Citation : « A prendre la place des religions, la science n’a pas changé de voisinage. Elle est toujours auprès du sabre, une encyclopédie à l’ombre des épées. Le pouvoir veut de l’ordre, le savoir lui en donne. A chaque moment d’inauguration, la science énonce un théorème de puissance, un mot d’ordre. » Michel Serres

– Dans votre manuel scolaire Hatier : « La démonstration : 2 p 241, 4 p 243, 6 p 245 ; Matière et esprit : 4-5 p 294, et 6 p 296, la Vérité : 1 p 310, 2 p 311, 8 p 316, 9 p 317 ; La liberté : 5 p 401, 7 p 403. » Dans votre manuel scolaire Hatier.

Exercices :

science et progrès, science et opinion

* du bac blanc!!

Fiche de révision techno « la vérité si je mens »

la_dentelliereLa dentellière, tableau de Johannes Vermeer (1632-1675)

Dans ce tableau le peintre utilise des objets domestiques qui n’ont rien de banal ou de secondaire car ils apparaissent comme si le spectateur épiait par le trou d’une serrure une jeune femme dans son intimité. Le premier plan est flou mais les mains et le visage sont très nets, comme si la scène avait été photographiée en contre plongée. On n’est pas loin de la vérité, car de fait le peintre a utilisé une camera obscura, très lointain ancêtre de l’appareil photo. Cela donne une impression réaliste. Pourtant la peinture comme plus tard la photo d’art n’est pas une copie du réel…


La vérité  peut être classée en 3 catégories:

la connaissance ex : le vrai et le faux dans le domaine des maths = la vérité logique. Contraire ou différent de l’erreur.

la morale ex: au tribunal « je jure de dire la vérité… »= la vérité pratique. Contraire ou différent du mensonge ( faute morale).

en art « la vérité d’un tableau » c’est par exemple quand on dit qu’on fait un portrait de quelqu’un. Contraire ou différent de l’illusion. Pour le tableau on croit que c’est un personnage réel, ou au théâtre on croit à la réalité du personnage (cf. l’illusion comique de Corneille). Zeuxis a peint une grappes de raisins tellement vraies que les oiseaux venaient la picorer. Lorsque Platon apprend ça il se dit qu’il n’y a que les animaux qui sont trompés. L’homme qui raisonne, celui qui sait ne se laisse pas tromper. Platon oppose le savoir non pas à l’ignorance mais à la croyance il vaut mieux ne pas savoir, ne pas posséder la vérité que croire savoir.

Dans le célèbre texte de l’allégorie de la caverne (république livre 7), Platon décrit les hommes comme des prisonniers trompés par les ombres qui défilent sur la paroi du fond. Le véritable philosophe est celui qui se détache de cette vision trompeuse et recherche la vérité dans les idées extérieures à l’opinion.

La vérité définit la démarche philosophique si on la considère non pas comme une possession mais comme une recherche.

Le philosophe est en manque de vérité,il est amoureux de la vérité, il la désire.

La vérité a un lieu : c’est le langage. Elle n’est pas la réalité, c’est une conformité issue du discours ( ????? = logos = logique). La vérité n’est qu’un jugement sur le réel. Il existe une vérité formelle qui ne correspond à rien dans ce qui nous est donné par nos cinq sens. Ex : Le syllogisme : C’est un raisonnement qui a l’apparence d’une vérité mais qui ne correspond à rien du point de vue matériel. (Exemple avec Socrate partie cours).

Pour atteindre le vrai, le philosophe n’a qu’un instrument : C’est la raison (????? =logos). Le bon sens chez Descartes est la chose du monde la mieux partagée. La raison est une faculté de l’esprit universelle qui nous permet :

-de distinguer le vrai du faux (être rationnel, usage théorique de la raison). La vérité de la raison s’oppose à l’opinion, à la croyance, au préjugé.

-de distinguer le bien du mal (être raisonnable, usage pratique de la raison). Dans ce sens on l’oppose à la passion.