Il n’est pas trop tard…

Quand on est jeune, il ne faut pas attendre pour philosopher et quand on est vieux, on ne doit pas se lasser de la philosophie, car personne n’est trop jeune ni trop vieux pour prendre soin de son âme. Dire qu’il est trop tôt ou trop tard pour faire de la philosophie, cela revient à dire que l’heure d’être heureux n’est pas venue encore ou qu’elle a déjà passé. Ainsi le jeune homme comme l’homme âgé doivent philosopher. L’homme âgé afin de rajeunir au souvenir des bonnes choses qu’il a vécues dans le passé1, le jeune homme afin d’être, malgré sa jeunesse, aussi serein et exempt de craintes devant l’avenir qu’un homme plus âgé.

Epicure, dans sa lettre à Ménécée évoque La question de l’âge opportun pour philosopher.On nous dit communément que le moment n’est jamais venu pour faire de la philosophie : il est toujours trop tôt pour réfléchir sur la mort ou l’art de vivre par exemple – ou trop tard, parce que le temps manque pour une telle méditation. Dans ce passage, Épicure s’inscrit en faux contre cette idée en affirmant que « personne n’est ni trop jeune ni trop vieux pour prendre soin de son âme » : la philosophie n’est pas en effet, selon lui, un exercice purement théorique et abstrait, elle a une finalité concrète : procurer le bonheur, lequel, réside dans le plaisir.

S’il n’y a pas d’âge pour philosopher, il y a cependant une condition : apprendre à penser par soi-même.

En ce qui concerne l’examen, il n’est pas trop tard pour comprendre ce qui est exigé. Même si toute l’année la philosophie n’a pas été votre préoccupation principale, même si le cours n’a pas toujours été pris, les devoirs non rendus, les lectures conseillées survolées , il n’est pas trop tard pour avoir une bonne note au bac, ou du moins limiter les dégâts !!!

On ne demande pas de devenir des érudits philosophes mais acquérir une méthode de penser : la méthode signifie le chemin, la voie ou comment philosopher

  • Comprendre ce que veut dire philosopher
  • Savoir articuler cette compréhension afin d’être compris
  • Savoir poser des hypothèses et construire des analyses logiques
  • S’interroger et argumenter pour élaborer un jugement clair
  • Formuler de manière rigoureuse sa propre pensée : faire usage de sa seule raison
  • Utiliser ou créer des concepts

La « finalité concrète », c’est l’utilité immédiate de la philosophie : pour-quoi philosopher ? Épicure nomme cette finalité le bonheur qui réside dans le plaisir et qui pour les élèves apprentis philosophes comprend la satisfaction légitime d’une bonne note, témoin d’un bonheur existentiel : il est très vexant de ne pas réussir son bac.philo, comme en témoignent de nombreuses réactions d’adultes qui n’ont pas oublié cette épreuve !

  • Prendre conscience de sa propre pensée
  • S’interroger, découvrir et reconnaitre l’erreur de ses opinions et préjugés
  • Exprimer une identité en confrontant ses jugements à ceux d’autrui et en élevant son argumentation à l’universel
  • Connaitre ses possibilités, ses réactions et ses limites pour penser par soi-même

Pour ceux,quelque peu obstinés, qui se mettent en condition d’échec, un seul conseil : essayer, une fois dans votre vie, de COMPRENDRE ce que philosopher veut dire…

Pour les autres, attaquez vos révisions avec plaisir et sérénité ! Ce n’est pas une épreuve insurmontable !

A suivre…

Révisions : top départ

Révisions :

  • Pour chaque notion : vocabulaire + textes d’auteurs du programme (cours ou manuel)
  • Les révisions par thème
  • Ne pas oublier la méthodologie générale : Dissertation et explication de texte, vous aurez 3 sujets au choix
  • Vos devoirs corrigés et de très nombreux sujets corrigés dans les pages ci-contre
  • Les cours ont été complétés par des exercices
  • Le texte étudié en lecture suivie L : Kant, Freud, S : Épictète
  • La culture générale (faire feu de tout bois et de toute matière enseignée)

Terminale S, ES, S

Programme officiel :

Notions :
Le sujet – La conscience
– L’inconscient
Autrui ES
– Le désir
La raison et le réel – La démonstration
L’interprétation ES
– La matière et l’esprit
– La vérité
La culture Le langage ES
– L’art
– Le travail et la technique

Rappel du plan de cours

Première partie : la réflexion philosophique

Qu’est-ce que philosopher ?

Problème et question

La réflexion, les facultés de l’esprit

les trois questions Kantienne

Méthodologie de la dissertation philosophique.

Les différents types de sujet

Discours ordonné et intérêt philosophique d’un texte

Les matériaux pour la dissertation

Commencement ou origine de la philosophie

Du mythe à la raison

La cité grecque

Contre les sophistes, la spécificité de la réflexion philosophique

La philosophie à travers ses fondateurs

Le choc des contraires, Socrate et Platon

La sagesse en question

L’ignorance Socratique

Le problème de la théorie de la connaissance

Premiers aspects de la théorie de la vérité (les Idées : le langage, les formes mathématiques, les valeurs morales, la beauté)

Opinion, science et philosophie

L’éducation à la vérité (texte de l’Apologie de Socrate, Platon)

Deuxième partie : anthropologie et métaphysique

Illusion et perception, l’interprétation (ES)

Erreur des sens ou illusions perceptives ?

Les sources de l’illusion

Les illusions de la raison : La critique

La conscience et l’inconscient psychique.

L’analyse cartésienne de la conscience + matière et esprit

Les limites de la connaissance de soi : vers l’inconscient

L’hypothèse de l’inconscient psychique chez Freud (le lapsus, le rêve, la maladie…) + constitution d’une science de l’homme, la psychanalyse.

Le Désir (et autrui, L,ES)

Troisième partie : Connaissance et réalité

L’outil de la connaissance: langage et pensée

Nature et culture

(Langage animal et langage humain)

Vers la linguistique comme modèle des sciences humaines)

La structure de la connaissance

Développement des sciences et discours philosophique

Connaissance par ouïe dire, par opinion

Théologie, Métaphysique et pensée positiviste

La constitution des savoirs : le projet scientifique (S)

La méthode :

La démonstration mathématique

Les obstacles épistémologiques

Observation / expérimentation dans le rapport entre théorie et l’expérience

L’objet :

Le fait polémique, le fait expérimental

De la mesure à la loi entre les phénomènes

Les approches du vivant (S)

Les pratiques

L’art, la technique

Les échanges, Le travail

Philosophie politique

Le rationalisme en question

Connaissance et morale

L’exemple de l’évolution des espèces :  S

Le sens de la vie

Quatrième partie : philosophie politique

Violence, droit, justice

Morale et bonheur

Terminale TSLB, STLC, STG

Programme officiel :

  • La vérité

– raison et croyance

– l’expérience

  • la culture

– art et technique

– les échanges

Rappel du plan de cours septembre / mars

Première partie : la vérité

La réflexion philosophique

Commencement de la philosophie

La raison et les raisons (Malebranche)

Savoir et croire (Platon)

Deuxième partie : nature et culture

L’art

L’enfant sauvage

L’ethnologie (Lévi-Strauss)

Troisième partie : philosophie politique

Le droit, la justice et la morale

Méthode de la Dissertation

Figure 1 : Gravure de l’édition originale de la Lettre sur les aveugles de Diderot
Figure 2 : Gravure de l’édition originale de la Dioptrique de Descartes

« C’est proprement avoir les yeux fermés, sans tâcher jamais de les ouvrir, que de vivre sans philosopher.  » René Descartes

Méthode de la Dissertation

1er ou 2nd sujet du BAC :   (4 heures de travail)

Le sujet est une phrase, souvent une question qui concerne un des grands thèmes du programme (la culture, la vérité, la liberté). Dans le sujet les notions ne sont pas forcement citées. Souvent, le sujet concerne plusieurs thèmes. (Ex : Faut-il être savant pour être juste?) Il faut lire plusieurs fois le sujet et s’interroger sur sa formulation : La forme de l’intitulé et le sens de chaque mot sont importants. On s’interroge même sur les mots-outils. Il faut s’empêcher de répondre. Il faut monter que la question telle qu’elle est formulée pose problème.

INTRO :

-Analyse du sujet

-Présupposé (s)  du sujet (sous-entendu)

-Difficulté du sujet

-Problématique

-Annoncer son plan

(Doit être longue et soignée : Première impression) => 1H

Conseil : Rédiger l’intro entièrement au brouillon

DEVELOPPEMENT :

-Ne pas faire thèse/anti-thèse

Il faut un plan dialectique, qui surmonte les difficultés, qui montrent les limites d’une thèse sans les contredire.

-Il faut progresser vers la résolution du problème.

I / Une idée                                                  II / Une idée

a)      Argument                                                 b) Argument

-L’exemple, la référence,

la citation : Expliquer

 

Il n’y a pas d’opinion en Philo, il s’interroger sur les idées que nous possédons.

CONCLUSION :

-Ne pas résumer

-Ne pas mettre des éléments nouveaux

-Pas de citation en guise de mot de la fin

-Ni de jugement de type apocalyptique

-Pas de jugement de valeur sur le sujet

On fait le point, on montre que le point est résolu donc pas d’ouverture. Si on n’a pas trouvé la solution, on explique les dificultés qui subsistent.

Analyse d’un sujet

Peut-on dire que philosopher est une activité inutile ?

 

On s’empêche de répondre.

– On analyse chaque terme (même les mots-outils, les articles, les formes verbales)

– On cherche les présupposés du sujet (ex. la simple possibilité d’affirmer une définition du verbe philosopher, ce n’est pas une nécessité, ni une contrainte, ni une obligation)

-On montre en quoi la formulation pose problème, il y a une contradiction dans le sujet qui empêche la réponse (activité contredit inutilité ; être actif, être acteur suppose un but, un sujet). Il faut donc définir le verbe philosopher relativement à cette contradiction.

-Plan possible en deux parties : le sens commun (opinion) puis le sens philosophique. On veut démontrer que philosopher est bien une activité inutile dans le sens où l’action n’a pas d’autre but extérieur à elle même. Il s’agit de philosopher pour philosopher c’est-à-dire pour rechercher la vérité sans autre intérêt que cette recherche active.

Exemple d’intro rédigée :

1 / Pour le sens commun, philosopher est bien une activité inutile car l’opinion ne comprend pas que l’on puisse perdre son temps à penser sans avoir un but pratique sans même gagner ni argent ni gloire. (…)

2 / Dans un dialogue de Platon le personnage Calliclès reproche à Socrate de philosopher c’est-à-dire de se livrer à une activité inutile tout juste bonne pour la jeunesse. On sait pas ailleurs que Socrate sera condamné à mort pour avoir perdu son temps et avoir détourné les Athéniens des activités plus sérieuses auxquelles ils devaient de consacrer. (…)

(…) Dire que philosopher est un activité, mais une activité inutile, comporte un paradoxe dans la mesure où on suppose une action, un acteur qui se livre à une occupation spécifique. Si inutile veut dire qui ne sert à rien on peut alors se demander si cet adjectif qualifie la recherche de la sagesse. En effet philosopher, c’est rechercher la vérité par sa seule raison, penser par soi-même. Il n’est donc pas sûr que cet effort ait un but extérieur à lui-même. Le problème est de définir ce qu’est philosopher en temps qu’activité.

Nous verrons dans un premier temps quel est le sens pour l’opinion de l’inutilité de philosopher puis dans un second temps nous essayerons de comprendre la véritable définition de philosopher en temps qu’activité désintéressée, inutile, au sens où elle n’a pas de but étranger à elle-même.

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