Révisez avec un épistémologue !

Popper nous parle du critère de réfutabilité en science

Assurez vous en écoutant la vidéo ci-contre que vous avez bien compris le cours sur la connaissance scientifique :

Qu’est-ce qu’une hypothèse ? Qu’est-ce qu’une preuve ? Qu’est-ce qu’un fait ? Que signifie vérifier une théorie scientifique ? Pourquoi une expérience doit-elle pouvoir réfuter une théorie ?

Comment la science progresse-t-elle ? Qu’elle est la différence entre science et pseudo science ?

La connaissance scientifique pour les démunis*

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« La science ne peut fournir à l’homme dévasté qu’un phare aveugle,une âme de détresse, des outils sans légende.

Au plus démunis : le sifflet des manœuvres.» René Char, Le nu perdu.

Méthode :

Réflexion sur des savoirs existants supposés connus. On appelle épistémologie le discours sur la connaissance scientifique, plus précisément sur la méthode et l’objet des sciences particulières.

Problématique :

Définir la science comme un même mode de penser malgré la multiplicité des sciences dans l’histoire. (qui l’ont jalonnée tout son long).

Confronter la science à d’autres modes de penser, sans glisser vers le scientisme  ( Croire que la science est supérieure aux autres modes de penser )

Le lien entre savoir et pouvoir, le lien entre science et morale. (—> On en est très friand au BAC !!!).

Intérêts :

Le domaine de la connaissance : La science satisfait le « désir de savoir » (Cf. : Aristote*) de l’esprit humain, mais ne répond pas aux questions morales, métaphysiques, ou existentielles, que l’Homme peut se poser.

Vocabulaire :

Raison (Logos) : réel, science, scientifique, scientiste, connaissance, vérité (elle joue au Tabou), concept, hypothèse, postulat, axiome, pré-supposé,  principe, démonstration, syllogisme, erreur, illusion, croyance, ignorance, empirisme, méthode, théorie, loi.

Références :

Le texte de Bachelard.

Le texte de Auguste Comte

– Citation : « A prendre la place des religions, la science n’a pas changé de voisinage. Elle est toujours auprès du sabre, une encyclopédie à l’ombre des épées. Le pouvoir veut de l’ordre, le savoir lui en donne. A chaque moment d’inauguration, la science énonce un théorème de puissance, un mot d’ordre. » Michel Serres

– Dans votre manuel scolaire Hatier : « La démonstration : 2 p 241, 4 p 243, 6 p 245 ; Matière et esprit : 4-5 p 294, et 6 p 296, la Vérité : 1 p 310, 2 p 311, 8 p 316, 9 p 317 ; La liberté : 5 p 401, 7 p 403. » Dans votre manuel scolaire Hatier.

Exercices :

science et progrès, science et opinion

* du bac blanc!!

Mesurer le temps

En expérimentant la vitesse d’une bille roulant sur un plan incliné, Galilée se trouve confronté au problème de la mesure du temps. Après plusieurs échecs, il décide de répartir sur toute la longueur du plan des clochettes qui tinteront au passage de la bille. C’est ainsi qu’il mettra en évidence l’existence du mouvement « uniformément accéléré ». Les bases de la physique moderne sont désormais jetées.

A suivre ici !

 

Quand Galilée fit rouler ses sphères sur un plan incliné avec un degré d’accélération dû à la pesanteur déterminé selon sa volonté, quand Torricelli fit supporter à l’air un poids qu’il savait d’avance lui-même être égal à celui d’une colonne d’eau à lui connue, (…) ce fut une révélation lumineuse pour tous les physiciens. Ils comprirent que la raison ne voit que ce qu’elle produit d’elle-même d’après ses propres plans et qu’elle doit prendre les devants avec les principes qui déterminent ses jugements, suivant des lois immuables, qu’elle doit obliger la nature à répondre à ses questions et ne pas se laisser pour ainsi dire conduire en laisse par elle ; car, autrement, faites au hasard et sans aucun plan tracé d’avance, nos observations ne se rattacheraient point à une loi nécessaire, chose que la raison demande et dont elle a besoin. Il faut donc que la raison se présente à la nature tenant, d’une main, ses principes qui seuls peuvent donner aux phénomènes concordant entre eux l’autorité de lois, et de l’autre, l’expérimentation, qu’elle a imaginée d’après ces principes, pour être instruite par elle, il est vrai, mais non pas comme un écolier qui se laisse dire tout ce qu’il plaît au maître, mais au contraire, comme un juge en fonctions qui force les témoins à répondre aux questions qu’il leur pose.

KANT, Critique de la raison pure

Lettre à un astronome / comédien

Compte rendu de la sortie théâtre :

Les thèmes étaient très théoriques, une approche scientifique mais pas vraiment philosophique (retracer l’histoire en vulgarisant le coté scientifique, mais aussi l’histoire des religions, croyances) pas de projection de l’aspect philosophique  sur les sciences. Uniquement l’aspect religieux.

Les théories scientifiques ne nous permettent pas d’avoir la vérité mais seulement une approche de celle-ci. Est-ce que la démarche scientifique nous permet d’atteindre la vérité ? Est-ce que la recherche de la vérité par un raisonnement pur, n’est pas contradictoire car il faut avoir la foi en cela ?

La vérité, c’est une idée et nous supposons que tous les hommes possèdent.

Lorsque le comédien a évoqué qu’il y avait une partie en tout homme, qui était dans la croyance, et une autre partie qui était à la recherche de la vérité on peut le rapprocher du fait que la croyance vient des sentiments, du corps, et la recherche du vrai de la raison. L’homme n’est pas parfait au sens d’un être de pure raison. Bien penser, c’est la rationalité, c’est penser par la raison, par étapes (Descartes)

–    Le chercheur croit trouver quelque chose, la vérité.

–     C’est une passion qui anime le chercheur, un amour de la véri

 

Thèmes philosophiques que nous pensions aborder :

– La raison et la foi

– L’anthropocentrisme

– L’astronomie en tant que science : qu’est ce qu’une science, une démonstration, quel est le rôle de l’expérience ?

– Les sciences et les techniques, l’enjeu moral ?

– La représentation théâtrale de l’histoire des sciences

– La double face d’un même personnage représentant la raison et le sentiment (éclaircissement attendu)

– L’intérêt philosophique d’une réflexion sur l’astronomie ?

– Les sens sont-ils trompeurs ?

– Voit on la vérité a travers la lunette ?

– Pourquoi ne pas prendre plusieurs acteurs pour faire les différents rôles ?

– Quel est le rôle du caillou ?

– Notion de proportion par rapport à l’espace et au temps (représentation de tout l’univers sur une année)

 

La classe de Terminale S

Adressé à Jean Louis Heudier :

http://www.heudier.eu/

 

La démonstration

shadok-escalier_castaliefr.1235921493« Par là on voit clairement pourquoi l’arithmétique et la géométrie sont beaucoup plus certaines que les autres sciences : c’est que seules elles traitent d’un objet assez pur et simple pour n’admettre absolument rien que l’expérience ait rendu incertain, et qu’elles consistent tout entières en une suite de conséquences déduites par raisonnement. Elles sont donc les plus faciles et les plus claires de toutes. » Descartes, Règle pour la direction de l’esprit.

Utilisée en mathématique, la démonstration est un procédé de réflexion qui consiste à valider un résultat.

Elle correspond alors à cet exercice scolaire qui consiste à valider des problèmes ou des théorèmes déjà démontrés. Les élèves oublient souvent qu’elle sert avant tout à découvrir de nouvelles vérités !

La notion et la valeur de cette dernière est historique . Même si son fondement reste ancré au V° siècle avant Jésus-Christ, la conception de la  démonstration a été remaniée  par les mathématiciens eux-mêmes au XIX°.

Reste à se demander si la démonstration est le mode de connaissance privilégié de l’esprit rationnel.

Discours discursif et déduction

Pour le sens commun, il semble utile de démontrer ses affirmations pour donner une valeur de certitude à ce que l’on dit ou pense. la démonstration,en ce sens assez larges’oppose à l’intuition,  c’est-à-dire la connaissance immédiate de la vérité. Par exemple, lorsque nous constatons que nous sommes assis en train d’écrire sur notre table, nous en avons une intuition et ne demandons aucune démonstration. Mais quand un enoncé, par exemple mathématique, est isolé et ne peut être qualifié immédiatement de vrai, il faut l’associer à d’autres, càd utiliser ce que Descartes nomme « les longues chaînes de raison[…] dont les géomètres ont coutume de se servir ». Précisons ces longues chaînes :

– Le procédé doit être rationnel et objectif, il ne s’agit pas d’associations libres d’idées au grè de notre imagination.

– Les élèments de la démonstration ne sont pas empiriques (fondés sur l’expérience) comme par exemple dans le syllogisme d’Aristote qui permet par induction de reconnaitre des raisonnements formellement vrais. « Le syllogisme est un discours dans lequel, certaines choses étant posées, quelque chose d’autre que ces données en résulte nécessairement par le seul fait de ces données. Par le seul fait de ces données : je veux dire que c’est par elles que la conséquence est obtenue ; à son tour, l’expression c’est par elles que la conséquence est obtenue signifie qu’aucun terme étranger n’est en plus requis pour produire la conséquence nécessaire. » Aristote, Organon (Premiers Analytiques).

Ce qu’il faut démontrer

La démonstation porte necessairement sur « quelque chose », une affirmation,une proposition. Cette proposition doit :

– attribuer une propriété à un sujet

– ou poser un rapport quantitatif ou géométrique entre différents élèments;

Par exemple l’existence n’est pas un attribut car elle ne peut se saisir que par une intuition empirique. L’existence de ne donne pas a priori, c’est la raison pour laquelle « Dieu existe » ou « est un être existant » est, comme le montre Kant, indémontrable.

Les éléments de la proposition doivent avoir une valeur universelle (par exemple démontrer non pas les propriétés de tel ou tel triangle tracé au tableau mais de tous les triangles)

Ainsi dans les Eléments, Euclide définit des propositions démontrées :

a) les théorèmes : propositions établissant des rapports entre leurs élèments.

b) les problèmes : résultat ou construction de figures en trouvant des rapports puis en les vérifiant.

UNE PROPOSITION DOIT SE DÉMONTRER À L’AIDE DE SES ANTÉCÉDENTS.

Il existe alors des propositions non démontrables (sinon il faudrait regresser jusqu’à l’infini)

Il existe un mode de connaissance des principes » intuitif » ou de type « inductif », ce qui ne va pas sans poser de problème quant à cet autre mode de connaissance que la démonstration

Le processus de démonstration repose sur des principes indémontrables : définitions (point,ligne, surface, angle, cercle…), postulats (possibilité de construire ligne, segment de droite, cercle…), axiomes (ont une portée plus générale que les postulats de géométrie seule ou d’arithmétique seule) [Euclide, Eléments, livre 1]

Les postulats, axiomes et définitions sont bien des principes premiers, mais ils apparaissent aussi comme des propositions nécessaires pour passer d’une proposition à une autre : la métaphore de la chaîne de Descartes tout comme le syllogisme d’Aristote ne sont qu’une simplification.

Valeur de la démonstration

La théorie aristotélicienne du syllogisme est l’acte de naissance de la discipline nommée logique. Elle ouvre la possibilité d’une formalisation totale des processus de la pensée : « Je tiens que l’invention de la forme des syllogismes est une des plus belles et des plus considérables de l’esprit humain, et même des plus considérables. C’est une espèce de mathématique universelle dont l’importance n’est pas assez connue ; et l’on peut dire qu’un art d’infaillibilité y est contenu, pourvu qu’on sache et qu’on puisse s’en servir, ce qui n’est pas toujours permis. » Leibniz, Nouveaux essais sur l’entendement humain.

Mais  cette théorie est remise en question au XX° siècle en particulier par Frege et Russell. Ceux-ci pensent que pour parfaire la logique, il est absolument nécessaire que celle-ci use d’un ensemble de signes qui lui soit propre, qui soit distinct des langues naturelles et donc protégé de toutes les équivoques que présentent celles-ci. Ainsi peut être assurée la rigueur des démonstrations ou chaînes de déductions permises par le système formel en tant que système axiomatique. L’intuition, qui grevait les mathématiques, n’a alors plus aucune place dans la démonstration.