Jugement de goût

« La définition dominante du mode d’appropriation légitime de la culture et de

l’oeuvre d’art favorise, jusque sur le terrain scolaire, ceux qui ont eu accès à la culture

légitime très tôt, dans une famille cultivée, hors des disciplines scolaires ; elle dévalue en

effet le savoir et l’interprétation savante, marquée comme « scolaire », voire « pédante »,

au profit de l’expérience directe et de la simple délectation.

La logique de ce que l’on appelle parfois, dans un langage typiquement

« pédant », la « lecture » de l’œuvre d’art, offre un fondement objectif à cette opposition.

L’œuvre d’art ne prend un sens et ne revêt un intérêt que pour celui qui est pourvu du

code selon lequel elle est codée […]. Le spectateur dépourvu du code spécifique se sent

submergé, « noyé » devant ce qui lui apparaît comme un chaos de sons et de rythmes, de

couleurs et lignes sans rime ni raison […] C’est dire que la rencontre avec l’oeuvre d’art

n’a rien du coup de foudre que l’on veut y voir d’ordinaire et que l’acte de fusion affective

[…] qui fait le plaisir d’amour de l’art, suppose un acte de connaissance, une opération de

déchiffrement, de décodage, qui implique la mise en oeuvre d’un patrimoine cognitif,

d’une compétence culturelle. Cette théorie typiquement intellectualiste de la perfection

artistique contredit très directement l’expérience des amateurs les plus conformes à la

définition légitime : l’acquisition de la culture légitime par la familiarisation insensible au

sein de la famille tend en effet à favoriser une expérience enchantée de la culture qui

implique l’oubli de l’acquisition et l’ignorance des instruments de l’appropriation. » Pierre

Bourdieu, La distinction, Critique sociale du jugement, 1979

Tous en prison !

Mercredi 8 octobre Rendez vous devant la prison Sainte Anne pour la visite de l’exposition de la collection Lambert…

Premier volet de la réflexion sur l’enfermement : les œuvres d’art

Dossier de Presse F

A écouter

La Collection Lambert en Avignon fait référence au texte de Pasolini, La disparition des lucioles… Dans cet article, qui fait figure de testament, Pasolini s’interrogeait sur la résistance des lueurs des contre-pouvoirs face aux lumières puissantes du pouvoir…


« Au début des années 60, à cause de la pollution atmosphérique, et surtout, à la campagne, à cause de la pollution de l’eau (fleuves d’azur et canaux limpides), les lucioles ont commencé à disparaître. Cela a été un phénomène foudroyant et fulgurant. Après quelques années, il n’y avait plus de lucioles. (Aujourd’hui, c’est un souvenir quelque peu poignant du passé : un homme de naguère qui a un tel souvenir ne peut se retrouver jeune dans les nouveaux jeunes, et ne peut donc plus avoir les beaux regrets d’autrefois.) Ce « quelque chose » qui est intervenu il y a une dizaine d’années, nous l’appellerons donc la « disparition des lucioles »…

La présence du bâtiment est d’une force incroyable ! Les travaux, réalisés en un temps très bref, se sont limités à assurer une mise aux normes de l’électricité et à aménager des accès sécurisés et réglementaires pour le public. Pour le reste, les cellules, couloirs et cours de la prison sont restés dans l’état où ils étaient après le départ des derniers prisonniers, en 2003. La déambulation dans ce bâtiment ne peut laisser indifférent !

De lourdes grilles conduisent dans un premier quartier des isolés où commence le chapitre suivant de La disparition des lucioles, intitulé  « Surveiller et punir » en référence à l’ouvrage majeur de Michel Foucault, sous-titré Naissance de la prison que nous aurons à étudier.

Les premiers ressentis

Rentrée en Images, le programme

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Mercredi 17 septembre, journée aux rencontres photographie d’ARLES

La Rentrée en Images est un évènement qui a lieu depuis 10 ans. Il touche chaque année 10 000 élèves issus de 9 académies différentes. Le dispositif propose une approche personnelle de l’image, un dialogue entre les arts (histoire, architecture, photographie, arts plastiques) en offrant la possibilité aux élèves d’assister à des projections, de suivre des visites d’expositions, de partir à la découverte du patrimoine arlésien, de rencontrer des professionnels de l’image, ou encore de participer à des ateliers pratiques.

Chaque classe inscrite bénéficie d’un programme personnalisé, composé de 3 activités, élaboré avec la collaboration active d’une dizaine de structures culturelles partenaires de l’événement. Les classes sont accompagnées par des médiateurs formés par des professionnels de l’image et issues de parcours de médiation ainsi que d’écoles d’Art.

La Rentrée en Images invite les élèves à se forger une opinion sur les images qui les entourent au quotidien et à développer une curiosité et un esprit critique. La variété des thèmes abordés, dans les expositions, leurs lectures multiples et la diversité des genres présentés permettent aux enseignants de tisser par la suite des liens avec la discipline qu’ils enseignent.

La sensibilisation à l’image et à la création contemporaine, le développement de la capacité à analyser une œuvre d’art, l’épanouissement de la curiosité, de l’esprit critique et de la créativité artistique, représentent des enjeux au cœur de ce dispositif.

3 activités sont prévues, détail ci-dessous :

MDDA Collection Midi Antique

Parcours du Festivalier en Centre Ville

Temps Visite Libre Espace Van Gogh

Horaires et rendez-vous en gare prochainement…

L’art

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Méthode :

Il y a une difficulté liée à l’étymologie même du mot ars, artis en latin et techné en grec. Ces mots signifient l’art, la technique, l’habileté et sont utilisés aussi bien pour ce que l’on nomme aujourd’hui les beaux- arts, les arts mécaniques mais aussi l’art oratoire, l’art médical, etc. Il est difficile de distinguer l’art de l’artisanat jusqu’au XVIII siècle. Parmi les beaux arts comment parler indifféremment de sculpture, musique, architecture, peinture, 7ème art et même des arts mineurs ?

Problématique :

La reconnaissance et la dénomination de l’art pose problème : qu’est ce que l’art ? Encore faut-il bien distinguer ce que l’on veut définir:

– le statut de l’artiste : la création, la fabrication et l’inspiration. La notion de génie.

– le statut de l’objet : qu’est ce qu’une œuvre ? et en quoi se distingue-t-elle d’un simple objet ?

– le point de vue du spectateur: y a-t-il un jugement de goût universel ?

Intérêt :

Pour l’art : la confrontation entre l’art et la philosophie est ancienne, le simple amateur, l’artiste ou l’esthète trouvent dans le discours philosophique une interrogation critique sur leur pratique. A condition de dépasser l’ostracisme platonicien, le dialogue devient possible.

Pour la philosophie : l’art permet, outre de mettre a l’épreuve  ses propres goûts et jugements , de réfléchir sur la nature humaine ( raison, passion et imagination), sur les pratiques de la connaissance et de la culture, sur le bonheur et la liberté vers lesquels l’art peut nous conduire.

Vocabulaire :

art , artiste, artisan, subjectif, objectif, universel, général, particulier, singulier, formel , matériel, plaisir, goût, imitation, copie, création, inspiration, génie, œuvre,matière, reproduction

Références :

Tout ce que l’on peut citer dans les différents arts ( MUSIQUE, peinture , photographie, sculpture, cinéma, littérature)

et à toutes les époques historiques connues ( attention: à la préhistoire et aux arts dit « premiers »)

Les hivernales

Jeudi 20 février à 14 h 30

Mourad Merzouki – Pôle Pik

Récital à 40  50 min
Opéra Grand Avignon

En coproduction avec l’Opéra Grand Avignon

Mourad Merzouki s’entoure, dès la création de la compagnie Käfig en 1996, de danseurs, compositeurs, scénographes, faisant de chacune de ses créations un bonheur complet. Il est aujourd’hui à la direction du Centre chorégraphique national de Créteil et du Centre chorégraphique Pôle Pik de Bron. Créée en 1998 pour six danseurs, Récital, après une tournée mondiale et cinq cents représentations, est reconnue comme une oeuvre marquante de l’histoire de la danse hip-hop. Dans cette nouvelle version ce ne sont plus six, mais quarante danseurs qui dévoilent cette alchimie spectaculaire entre différentes écritures. Mourad Merzouki crée l’événement en réunissant quatre générations de danseurs sur scène. Faisant la démonstration que le hip-hop a atteint un niveau exemplaire de maturité.

Le musée les Arcades

Musée les Arcades du centre hospitalier de Montfavet : Visite mardi 17 décembre

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Ce musée se veut être médiateur de l’histoire d’un site autour duquel circulent encore de nombreuses idées fausses .Le musée est un élément majeur du projet hospitalier de développement culturel global. Il a pour vocation première de mettre en valeur le patrimoine du centre hospitalier de Montfavet qui se compose autant du patrimoine matériel qu’immatériel. En plus de présenter quelques objets ayant une valeur historique ou artistique, il témoigne de l’évolution des moyens techniques et médicaux, des traitements et de la prise en charge des malades mentaux, de l’histoire de la psychiatrie et présente un savoir faire tout à fait caractéristique.

 

THÉMATIQUE 1 : HOPITAL, LIEU DE SOIN

Ici, c’est un aspect  scientifique et technique qui est abordé. On cherche à définir la vision de la maladie mentale par la communauté scientifique et le lien avec les thérapies proposées. On souhaite aussi donner un aperçu des techniques utilisées et des écarts entre actualité et réalité du soin.On réfléchira aussi à la situation du malade et aux thèmes de la différence et de l’exclusion.

THÉMATIQUE 2 : HOPITAL, LIEU DE CREATION ET DE REFLEXION

Cette  thématique cherche à aborder le rapport du malade mental à la création. On s’appuiera ici sur des illustres ayant séjourné à l’hôpital, notamment Camille Claudel. De plus, il semble intéressant d’étudier le rapport de l’institution à la création par la présentation, notamment, des structures de création peu à peu mises en place.

Et pour en savoir plus :

Document DP.EXPO_PERM_01.12.10.pdf (1.48 Mo ) : Télécharger

La religieuse

Mardi 2 avril, classe TSTLC Cinéma UTOPIA
ATTENTION la SÉANCE est à 9 heures !
Un film de Guillaume Nicloux d’après l’œuvre de Denis Diderot
Avec : Pauline Etienne, Isabelle Huppert, Louise Bourgoin, Françoise Lebrun, Lou Castel…
Pays : France, Allemagne, Belgique / Durée : 1H54
Synopsis : XVIIIème siècle. Suzanne, 16 ans, est contrainte par sa famille à rentrer dans les ordres, alors qu’elle aspire à vivre dans « le monde ». Au couvent, elle est confrontée
à l’arbitraire de la hiérarchie ecclésiastique : mères supérieures tour à tour bienveillantes,
cruelles ou un peu trop aimantes… La passion et la force qui l’animent lui permettent de résister à la barbarie du couvent, poursuivant son unique but : lutter par tous les moyens pour retrouver sa liberté
Texte de Denis Diderot,
La Religieuse
Voilà l’effet de la retraite. L’homme est né pour la société ; séparez-le, isolez-le, ses idées se désuniront, son caractère se tournera, mille affections ridicules s’élèveront dans son cœur ; des pensées extravagantes germeront dans son esprit, comme les ronces dans une terre sauvage. Placez un homme dans une forêt, il y deviendra féroce ; dans un cloître, où l’idée de nécessité se joint à celle de servitude, c’est pis encore. On sort d’une forêt, on ne sort plus d’un cloître ; on est libre dans la forêt, on est esclave dans le cloître. Il faut peut-être plus de force d’âme encore pour résister à la solitude qu’à la misère ; la misère avilit, la retraite déprave. Vaut-il mieux vivre dans l’abjection que dans la folie ? C’est ce que je n’oserais décider ; mais il faut éviter l’une et l’autre.

Folio Classique p. 196

ABD AL MALIK – ALBERT CAMUS

Nous irons au concert Vendredi 22 Mars 2013 à 20h30

Rendez-vous à 19 heures 30 sur le parking du lycée pour ceux qui veulent partir en co-voiturage. Rendez-vous à 20 heures pour rencontrer ABD AL MALIK avant son concert !!!

Scène nationale de Cavaillon

Concert Rap / Hip hop

Comme Albert Camus, Abd al Malik considère que « le déterminisme social » n’existe pas. Tantôt rappeur, poète ou encore écrivain, quatre fois consacré aux victoires de la musique, cet artiste élevé dans les quartiers difficiles de la banlieue strasbourgeoise échappe aux clichés habituels. Inspiré par les grands textes, il porte la parole de Sénèque, Spinoza, Verlaine ou encore Césaire au travers de ses albums hybrides. Au carrefour du rap, de la poésie et du jazz, Abd al Malik, chanteur aux textes lettrés, nous livrera un opus inspiré des textes et des grands thèmes camusiens.

« Qu’y a-t-il de commun entre Albert Camus et moi-même ? Il n’y a aucune prétention dans la question que je me pose, mais plutôt une aspiration. Car j’ai toujours vu en Camus un idéal dans la manière d’être artiste, un élan dans la façon d’habiter l’écriture. J’ai surtout vu en lui, comme en moi, ce farouche besoin de représenter « son peuple », de représenter les siens et, par eux, de chercher inlassablement le moyen de se connecter à tous. »
Abd al Malik

Camille Claudel

Nous irons au cinéma UTOPIA mardi 2 avril, séance à 10 heures.

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=YHuMS3w5RdE[/youtube]

Les trois jours que Camille Claudel, enfermée dans un asile du sud de la France, passe à attendre la venue de son frère, le diplomate, poète et dramaturge Paul Claudel.

Thèmes au delà de l’aliénation et de l’enfermement, la question de l’art, la passion, la relation à Dieu, le corps, la matière et l’esprit, le désir. Suite du travail entrepris lors de la séance sur le film Augustine et qui se terminera pas la visite de l’exposition Camille Claudel à l’hopital de Montfavet le 7 mai.

[Camille Claudel 1915 de Bruno Dumont. 2012. Durée : 1 h 35. Distribution : ARP Sélection.

Compte rendu de la séance