La montre de Kant

Dans une montre une partie est l’instrument du mouvement des autres, mais un rouage n’est pas la cause efficiente de la production d’un autre rouage ; certes une partie existe pour une autre, mais ce n’est pas par cette autre partie qu’elle existe. C’est pourquoi la cause productrice de celles-ci et de leur forme n’est pas contenue dans la nature (de cette matière), mais en dehors d’elle dans un être, qui d’après des Idées peut réaliser un tout possible par sa causalité.
C’est pourquoi aussi Dans une montre, un rouage n’en produit pas un autre et encore moins une montre d’autres montres, en utilisant (organisant) pour cela une autre matière ; elle ne remplace pas d’elle-même les parties dont elle est privée et ne corrige pas les défauts de la première formation à l’aide des autres parties ; si elle est déréglée, elle ne se répare pas non plus d’elle-même, toutes choses qu’on peut attendre de la nature organisée. Un être organisé n’est pas seulement une machine – car celle-ci ne détient qu’une force motrice -, mais il possède une énergie formatrice qu’il communique même aux matières qui ne la possèdent pas (il les organise), énergie formatrice qui se propage et qu’on ne peut expliquer uniquement par la puissance motrice (le mécanisme).

KANT Critique de la faculté de juger (1790), IIe partie, Sect. I, 65. Ed. Vrin

Comment la vie a commencé ?

Alexandre Meinesz – Comment la vie a commencé Cliquez sur le lien ci-dessous

Lundi 23/02/2009, Alexandre Meinesz – Comment la vie a commencé

D’où vient la vie ? Comment est-elle apparue sur Terre ? Quels ont été les premiers organismes vivants ? À quoi ressemblaient les ancêtres de formes de vies actuelles ? Comment l’évolution a-t-elle sculpté le vivant au fil du temps ? Alexandre Meinesz présentera une synthèse des découvertes les plus récentes sur l’histoire de la vie. Il distinguera trois étapes innovantes majeures, ou Genèses : celle des premières bactéries, celle des premières cellules animales et végétales et celle des organismes composés de plusieurs cellules (dont nous sommes). Et quatre types d’événements fortuits ayant profondément façonné l’histoire du vivant sur Terre: trois événements « créatifs » (les mutations, la reproduction sexuée et la sélection naturelle), un quatrième destructeur (les grands cataclysmes comme celui qui vit disparaître les dinosaures il y a 65 millions d’années).
Alexandre Meinesz spécialiste des milieux marins et des premiers organismes ayant colonisé la Terre (les algues), abordera les mystères de la vie avec un éclairage original sur l’évolution du vivant, différent de celui des microbiologistes, des généticiens ou des paléontologues. Il agrémentera sa conférence de ses expériences d’homme de terrain curieux de tout et amoureux fou de la nature… et d’un tableau, L’Astronome de Vermeer, qui sert de trame à son récit…

La vie et le vivant

Les étapes de la vie, Giorgione

L’épistémologie est définie comme un « discours » sur la science en général c’est-à-dire une théorie qui essaie de définir :

  • Les fondements

  • Les méthodes

  • Les objets

  • la finalité

de chacune des sciences qui aujourd’hui apparaissent comme le savoir scientifique. Malgré la multiplicité des connaissances, la critique philosophique n’a de cesse de prétendre regrouper et classifier les différents savoirs ; elle n’a pas en ce sens renoncer au pari d’Aristote d’être « la science des sciences » ni au vœu Platonicien de se définir comme une discipline panoptique, englobant différents savoirs.

On distingue cependant différents niveaux de réflexion et différents enjeux selon la science étudiée.

La BIOLOGIE est la science du vivant, de son évolution, de ses mutations.

  • L’épistémologie de la biologie s’intéresse plus particulièrement à la définition du vivant.

Mais qu’est-ce que la vie, comment expliquer le vivant semblent être des questions à la fois simplistes et des problèmes insolubles. La vie, « c’est le fait de vivre », le vivant, « c’est celui qui n’est pas mort » et autres expressions tautologiques nous montrent l’apparente évidence de ces définitions. Cependant, le vivant est une de ces notions semblable à ce qu’affirmait Saint Augustin à propos du temps : « Qu’est-ce donc que le temps ? Quand on me le demande pas je me sais mais dès qu’on me le demande et que je tente de l’expliquer, je ne le sais plus. »

  • On peut parler d’une évolution du concept du vivant au fil des recherches scientifiques et des conceptions philosophiques dans la mesure où certaines représentations sont historiquement datées : le vitalisme (Aristote), le mécanisme ( Descartes), le réductionnisme…

  • Enfin l’épistémologie de la biologie nous interroge sur la méthode expérimentale, c’est-à-dire sur ce qu’Auguste Comte nomme « l’usage bien combiné de la raison et de l’observation » sans voir de prééminence entre théorie et expérience, deux démarches qui se complètent. Le développement des sciences humaines au XX° siècle permettra de se demander si cette démarche peut-être exportée dans l’explication des sociétés humaines dans le fameux débat entre sciences dures et sciences de l’homme.

Qu’est-ce que la vie ?

Il y a une prolifération de sens du mot vie ainsi qu’un foisonnement d’expressions courantes qui marquent le terme d’une étonnante vitalité ! Nous pouvons, à partir du langage ordinaire réfléchir sur le sens du mot vie, c’est-à-dire, en philosophe s’étonner de de cette étrangeté qui pour un vivant constitue l’habitude de vivre.

 

La vie, c’est le fait de vivre. Nous n’apprenons rien de plus en énonçant ce qui est un fait, comme si la vie ne renvoyait qu’à elle-même et cependant il y a une dimension métaphysique dans cette circularité, car le fait de vivre renvoie à « l’être » en vie au sens d’Aristote et à la problématique de sa définition ; ainsi pourrait-on penser la vie selon plusieurs catégories. Ou bien vivre serait une manière d’être, le mouvement d’un devenir ou une action en train de se faire. Mais alors cela renvoie à un sujet, un agent actif (une âme ? une raison ?) ou un substrat passif (une matière ?), dont nous ne sommes pas sûrs qu’il vaille pour toute forme de vie en dehors de l’homme agissant, « faisant » sa vie.

La vie, c’est l’existence. N’est-ce pas une nouvelle tautologie ? Le fait d’exister, « abstraction faite de ce qui est » ; « par opposition à l’essence , au concept de l’être » : voilà ce que nous disent les dictionnaires. L’existence serait donc le concret, le vécu et non le pensé, une sorte de présence et d’intuition de ce qui est actuel. Mais le sens glisse alors vers la « réalité vécue » au sens de la durée dont parle Bergson ; en effet poursuivons les sens du dictionnaire, exister c’est « avoir cours, être en vigueur, durer, subsister, exemple : cette variété d’oiseaux n’existe pas en Europe ». Avec le sens de l’existence on entend une genèse, un développement dans l’espace et le temps, ce que le terme allemand exprime par le mot Dasein, être-là, être au monde, exposé aux contingences du devenir spatio-temporel. C’est aussi avoir une réalité dans la nature (nascor = naître) comprise comme le grand tout, la mère nourricière qui accueille et fait subsister ses propres formes. Mais cette existence n’est pas seulement vie, elle est aussi expérience de la vie. En allemand, il existe deux termes voisins, leben et erleben, pour marquer cette distinction ,ce qu’explique V. Jankélevitch : « D’une amibe, jamais on ne dira erleben, car le préfixe r- donnant au verbe un sens transitif, implique la présence d’un sujet agissant, dont l’action serait la vie elle-même, et non la présence d’un être passif auquel la vie serait comme extérieure. En un mot, si je puis ainsi m’exprimer, l’animal vit, mais il ne vit pas sa vie ; l’homme vit, et de plus il vit sa propre vie, il vit ses états de conscience et de durée spirituelle ».

 

Vie = « ensemble des phénomènes (croissance, métabolisme, reproduction) que présentent tous les organismes, animaux ou végétaux, de la naissance à la mort » C’est la définition scientifique alors qu’un scientifique lui-même nous invitait à y renoncer : « Il faut renoncer en physiologie à l’illusion d’une définition de la vie. Nous ne pouvons que caractériser ses phénomènes. Il en est d’ailleurs ainsi dans toute science. Les définitions sont illusoires : les conditions des choses sont tout ce que nous pouvons connaître. » Cette remarque de Claude Bernard renvoie aux phénomènes caractéristiques des êtres vivants contre une prétention à une définition globale. On peut, en biologie considérer la vie par ses propriétés essentielles ; celles ci sont d’ailleurs communes aux animaux et aux végétaux, c’est—à-dire qu’ils s’unifient en ce qu’ils concernent tous les organismes (par exemple la locomotion, la conscience, sont des propriétés de certains vivants qui n’entrent pas dans la définition. Plus la vie s’étend en extension (jusqu’à l’ensemble des vivants) , plus elle s’appauvrit en caractères remarquables. La difficulté reste cependant de considérer ces caractères comme délimitant la compréhension de la vie (par exemple la reproduction est -elle au-delà des bornes de la naissance et de la mort ? Est-elle la condition même de toute naissance et ce qui donne un sens à la mort ? ) La biologie actuelle rend possible ces questions en montrant qu’il y a quelque chose derrière ces phénomènes caractéristiques du vivant, qu’il y a comme une « essence » de la vie qui échappe à toute description. La vie ne se réduit pas à ses phénomènes dans la mesure où les vivants sont avant tout des organismes c’est-à-dire déjà des entités déjà complexes qui fonctionnent mais dont la manière dont il se forment nous échappe encore. Quand nous parlons d’organisme nous confondons en un universel deux logiques de formation du vivant. L’une concerne de la naissance à la forme achevée, l’inquiétude et l’objet de l’embryologie, l’autre fait de la vie une multiplicité de forme dans l’identité d’un type et préoccupe les savants soucieux de classer les vivants dans l’ordre de la nature et de considérer le facteur temps dans l’explication du vivant (dans l’histoire de la biologie on passe des taxinomies aux théories de l’évolution quand l’histoire même de la nature devient mouvante.)

 

La vie dans quelques expressions familières

la vie a-t-elle un prix ? Si l’on tient compte des expressions familières, un registre économique et axiologique se manifeste : c’est la vie qui n’a pas de prix, que l’on donne, que l’on reçoit, que l’on transmet, que l’on sacrifie et qui coûte ; quelque chose qu’on prête, qu’on risque, et qu’on sauve jusqu’à souscrire des assurances lorsqu’il s’agit de la sienne. Rare et unique pour l’individu qualifié de vivant, elle peut se transmettre de parent à enfant mais n’est pas substituable ni même échangeable ( sauf dans le cas diabolique d’un contrat particulier avec Le Malin). Dans le registre économique, la vie donne ou plutôt « dote » les héritiers de quelque chose qui ne relève pas d’une possession comme d’un bien échangeable ou quantifiable. Et quand l’économie devient politique, on ne sait plus, à propos de la vie, qui est propriétaire (le droit de vie et de mort du pater familias, du maître, du seigneur pose déjà problème et l’aspect d’aliénation de la vie est soulignée par Marx lorsque la force de travail n’est plus la propriété de celui qui la produit).

L’aspect unique, irremplaçable et précieux de la vie en fait une raison de combat ou de conflit des intérêts « vitaux » (même dans le cas cellulaire défini par un ensemble de systèmes de défense). Ce combat, prend son sens dans la lutte de la vie contre son contraire, la mort, lutte dont le paroxysme s’illustre par l’agonie, c’est-à-dire la lutte pour la santé et la vie contre la maladie et la mort.

 

La vie et ses connotations morales.

Quelque chose qu’on « mène », une manière de vivre dans la durée comme dans l’ordinaire des jours ( la vie courante, la vie quotidienne), ce sont des formes de vie ou des façons d’être qui échappent à la détermination d’une définition. En effet, la vie en ce sens est individuelle ( la vie simple ou rangée, la vie de Bohème, la vie d’artiste, la belle vie ou même la double vie, sont autant d’expression qui montrent que le propriétaire de la vie s’identifie à la manière dont il en use et en jouit, dans ses affects comme dans ses œuvres. On peut se laisser vivre, même si l’on ne choisit pas forcément de mener une « vie de chien ». C’est que ces formes de vie individuelles rejoignent des formes de vie collective où l’individu participe à une corporation (la vie des marins, la vie des mineurs) comme à une époque (la vie des romains). Même si l’individu se sent en marge de ces modes de vie, c’est encore pour remarquer les multiples normes qui régissent une communauté ou une époque et cependant autorisent à revendiquer sa vie comme son propre, et à nouveau à accorder une valeur incomparable à chaque engagement. Tout ce qui fait qu’une œuvre est vivante, c’est ce caractère unique au-delà de la catégorie de son existence. Ce sens empêche que l’on traite du tropisme des plantes ou de la vie des animaux (sinon à la mettre en fable), car le registre moral ne concerne que l’homme dans son autonomie.

La vie = ensemble des activités et des événements qui remplissent pour chaque être l’espace de temps entre sa naissance et sa mort.

On est ici renvoyé aussi bien à l’existence qu’aux différents modes qu’elle peut épouser « la vie des hommes illustres » est ici un registre caractéristique de la compréhension de la vie comme destin ou destinée. Les romans ou tragédies, les biographies sont l’écho de ce qui se trame dans certains genres de vie, sans compter l’histoire même prise au sens antique d’ »enquête » destinée à nourrir de modèle la postérité (la vie des Césars, la vie des Saints, etc.) Reste à savoir si la vie de ces hommes reflète la vie ordinaire et intemporelle que nous cherchons à définir.

La vie = moyens matériels (nourriture, argent…) d’assurer la subsistance d’un être vivant.

La vie qu’on gagne, les vivres, et en regard leur coût et le niveau de vie qui en résulte. « Il faut bien vivre ! » comme si l’impératif du besoin rejoignait le sens biologique. Aristote caractérise la vie par la faculté nutritive, une faculté qui explique des comportements végétaux et animaux et qui ramène la vie à la conservation de soi . Cependant le sens ne saurait encore une fois, pour l’homme fonder la vie sociale et politique sans lui ajouter la conscience de ces appétits que Spinoza nomme désir.

La vie intérieure, « la vraie vie ».

Aristote distingue en l’âme cette faculté intellective si éloignée de la nutrition ou de la sensation que l’on peut se demander si elle a encore quelque rapport au corps vivant, au besoin ou aux fonctions biologiques dévolues à la matière. Certes, la vie est en ce sens animation, elle intensifie le corporel et achève pleinement le vivant (l’homme) mais toujours dans la scission de l’esprit et de la matière sans que fut résolu le problème de leur union au sens existentiel. La vie dans ce sens serait cette dramatique scission vécue dans l’expérience individuelle de la quête d’une réalisation pleinement humaine. Vie spirituelle, mentale, psychique qui trouve sans doute son accomplissement dans les œuvres qui en témoignent.

La vie = « part de l’activité humaine, type d’activité qui s’exerce dans certaines conditions, certains domaines. »

Si au niveau biologique la vie se reproduit en se séparant d’elle-même (la scissiparité des êtres unicellulaires), elle se différencie et se multiplie chez l’homme par ses activités. Est-ce la même vie, est-ce le même vivant qui a une vie familiale, sociale, politique, économique, culturelle, artistique, religieuse, sportive… et même à l’intérieur d ces exemples chaque vie peut encore être spécifiée (vie municipale ou nationale en politique, musicale ou littéraire en art…) au point que l’on peut se demander comment chaque vivant peut s’unir, se mêler à ces cercles différenciés. Vie privée (de quoi ?) et vie publique (le milieu pour les animaux ?) questionnent encore la définition de l’unité de la vie.

La vie = absolument : le monde humain, le cours des choses humaines, la participation au monde réel.

L’activité humaine, toujours artificielle et transformatrice est possible si l’on considère la spécificité de ce vivant capable à la fois de s’approprier l’évolution de la nature et de faire de cette matière une réalité elle-même historique. L’homme dit qu’il veut changer la vie, il l’aime, la regarde en face, bref, il lui donne un sens qui lui est propre et commun à la fois. C’est la vie qui va, quand le monde devient humain et l’homme mondain. En ce sens la vie est une intuition qui n’existe que comme vécu particulier s’éloignant de l’immédiateté de la nature pour fonder l’ordre de l’histoire.

La vie = existence dont le caractère temporel et dynamique évoque la vie.

Le sens métaphorique du mot vie retient deux propriétés essentielles, le temps , le dynamisme ou, en terme aristotéliciens, le passage de la puissance à l’acte, l’actualisation (la langue vivante). Comme si les idées avaient une vie, une actualité ou une capacité proche de celle de l’homme à organiser, créer, inventer. Même les machines ont une « durée de vie » au-delà de laquelle elles perdent tout usage. La vie des étoiles, des atomes est aussi agitée que celle des corps matériels fabriqués par l’homme. La vie est alors prêtée à l’inanimé compris comme capable de forme, d’informer ou d’agir, tels des corps plein d’énergie et de vitalité.

On retiendra ce dernier sens qui nous dit ce qui est le plus vif de la vie. La vie, dans tous ces états peut-être le débordement, la sauvagerie qui excède le vivant, le vital et ses propriétés biologiques.

F.B.

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Voici la définition que propose Jean Mauchamp (biologiste, CNRS) pour nous aider à comprendre le vivant :

 

D’abord des précisions sur les mots employés. Pour bien savoir de quoi on parle il faut d’abord préciser (encadrer) l’emploi de deux termes: réalité (ou réel) et vivant

-1- Réalité

La réalité c’est ce qui existe indépendamment de tout observateur qu’il soit animal ou humain. La réalité est inconnaissable. Un observateur, quelqu’il soit, ou qu’il soit, n’en voit qu’une partie, le reste restant caché. La partie vue change avec la position de l’observateur, les instruments qu’il utilise et avec le temps. L’observateur crée des représentations de la réalité (du réel) qu’il peut appeler Vérité. Il y a une réalité (un réel). l’observateur crée des représentations, des vérités.

Seul le Démon de Laplace, imaginé par les physiciens, peut voir la réalité en tout point à tout instant…mais c’est un Démon!!!

On peut même poser la question : la Vérité est-elle une Fiction?

-2- Vivant

D’abord nous nous restreindrons au Vivant biologique.Toute utilisation métaphorique..(La terre vivante..L’univers vivant..) liée au fait que la terre, l’univers changent sera exclue.

Ensuite nous emploierons vivant comme un adjectif associé au mot système. Nous parlerons de Systèmes Vivants.

Enfin au lieu d’ essayer de définir un système vivant nous chercherons à expliciter le nombre minimal de propriétés que doit présenter un système pour qu’il puisse être qualifié de vivant. Pour cela nous partirons des propriétés de l’ Atome du Vivant : La Cellule. (« Avec la cellule, la biologie a trouvé son atome » François Jacob , La Logique du Vivant, Gallimard 1970 p. 136. -Atome est employé au sens étymologique de Insécable -)

Nous parlerons ensuite des degrés de complexité des systèmes vivants. (Edgar Morin, Introduction à la Pensée complexe.)

A suivre…

J.M.

SUITE :

 

Encore une précision de langage (la dernière !). L’adjectif vivant (système vivant) est employé dans le sens populaire: mon chien est vivant ,opposition à il est mort.

-1- La cellule vue comme un système vivant

La cellule, atome de la biologie, existe dans deux états: 1- La division qui dure au plus quelques heures

2- L’état stationnaire qui dure des mois voire des années pour les neurones.C’est cet état stationnaire que nous prendrons comme système vivant de référence.

Les propriétés qui font que la cellule stationnaire est vivante sont au nombre de quatre.

1- La cellule est un territoire.

Territoire limité par une frontière semi-perméable, siège d’échanges avec l’extérieur.

La composition chimique et les propriétés physiques de l’espace intérieur sont spécifiques et totalement différentes de celles de l’espace extérieur.

Cette asymétrie génère une activité électrique (origine des mesures du type électro-encéphalogramme, électro-cardiogramme etc).

L’espace intérieur contient un système générateur d’énergie à partir de glucose pour le monde animal ou de lumière pour le monde végétal.

Une grande partie de l’énergie produite est utilisée pour maintenir l’asymétrie entre l’espace intérieur et l’extérieur.

2- L’instabilité microscopique.

L’organisation moléculaire microscopique de l’espace intérieur responsable de l’activité cellulaire est très instable.Elle se défait et se refait sans cesse.

Certains éléments sont instables.Ils doivent être dégradés et remplacés à l’identique.

3- La stabilité macroscopique.

Malgré l’instabilité micoscopique, l’aspect global (macroscopique) est stable. La cellule peut être reconnue par les techniques de l’histologie.

4- Le système a une mémoire.

Une mémoire, l’ADN, permet de reproduire certains éléments essentiels fragiles qui ont été altérés lors du processus Destruction-Reconstruction.

Cette mémoire peut s’altérer ponctuellement et provoquer la modification de certains éléments, d’où des changements discrets et irréversibles.

Conclusion.

Pour que le système cellule stationnaire puisse être qualifié de vivant, il faut que les quatre propriétés soient simultanément satisfaites.

Si par un moyen quelconque on en abolit une seule la cellule ne reste pas vivante.Elle « meurt » rapidement .

VIVANT—-VIE

 

-2-Les Systèmes Complexes

 

La très grande majorité des cellules ne restent pas isolées.Elles forment des systèmes organisés plus ou moins complexes. Ce sont des systèmes vivants puisqu’ils sont formés de cellules vivantes.

Demandons nous si les quatre propriétés définies précédemment, qui permettent de décider que la cellule est un système vivant, sont aussi des propriétés des systèmes complexes. Dans ce cas nous n’aurons plus besoin de savoir si ces systèmes sont effectivement constitués de cellules.

Plutôt que de questionner ces systèmes dans le désordre il peut être commode de les ordonner en groupes en fonction de leurs caractéristiques. Nous avons choisi l’ordre croissant de l’importance de l’intervention du cerveau humain dans la définition du système. Le groupe 1 contient les systèmes qui existent chez les animaux et chez l’homme. Dans les groupes suivants -2, 3, 4- l’homme a modifié de plus en plus des systèmes existant chez l’animal. Enfin le groupe 5 comporte des systèmes totalement créés par le cerveau humain. Ils ne sont même plus constitués de cellules.

 

Les Groupes de Systèmes Complexes

 

-1 Organes. Organismes. Groupe familial.

-2 Groupe social. (fourmilière….village)

-3 Groupe territorial. (territoire….pays)

-4 Groupe national. (nation..patrie)

-5 Groupe culturel. (religion..philosophes..)

 

Les quatre propriétés

1- Le système est un territoire. .

Pour tous les systèmes il y a une limite sur le terrain (frontière) ou dans la culture des membres du groupe. La limite est un lieu d’échanges possible. L’intérieur et l’extérieur sont différents. Beaucoup d’énergie est dépensée pour maintenir cette différence.

2- L’instabilité microscopique.

Les éléments constitutifs du système se renouvellent en permanence.

3- La stabilité macroscopique.

Malgré le renouvellement des éléments le systèmes reste globalement le même.

4- Il y a une mémoire.

Il peut y avoir des changements mais la tradition, les lois, maintiennent le système tout en permettant une évolution.

 

Il est remarquable que ces quatre propriétés permettent de dire que les systèmes du groupe 5 sont des systèmes vivants alors que les règles qui les définissent ne sont pas des cellules.

« Eloge de la fuite » au théâtre

Médecin chirurgien et neurobiologiste, HENRI LABORIT introduisit l’utilisation des neuroleptiques en 1951. Il s’est fait connaître du grand public par la vulgarisation des neurosciences, notamment en participant au film Mon oncle d’Amérique d’Alain Resnais (voir ci-dessous).

« Tant qu’on n’aura pas diffusé très largement à travers les hommes de cette planète la façon dont fonctionne leur cerveau, la façon dont ils l’utilisent et tant que l’on n’aura pas dit que jusqu’ici cela a toujours été pour dominer l’autre, il y a peu de chance qu’il y ait quoi que ce soit qui change. »


[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=S0msBPXObAA[/youtube]

Quand il ne peut plus lutter contre le vent et la mer pour poursuivre sa route, il y a deux allures que peut encore prendre un voilier : la cape (le foc bordé à contre et la barre dessous) le soumet à la dérive du vent et de la mer, et la fuite devant la tempête en épaulant la lame sur l’arrière avec un minimum de toile. La fuite reste souvent, loin des côtes, la seule façon de sauver le bateau et son équipage. Elle permet aussi de découvrir des rivages inconnus qui surgiront à l’horizon des calmes retrouvés. Rivages inconnus qu’ignoreront toujours ceux qui ont la chance apparente de pouvoir suivre la route des cargos et des tankers, la route sans imprévu imposée par les compagnies de transport maritime.

Vous connaissez sans doute un voilier nommé « Désir ».

RENDEZ-vous à la Fabrik’théâtre JEUDI 18 décembre à 14 heures

La théorie de l’évolution

La théorie de l’évolution TRAVAIL DE LA CLASSE TBIO1

La théorie de l’évolution TRAVAIL DE LA CLASSE S3

Nicolas Rabet

Maître de conférences, Université Pierre et
Marie Curie, Paris 6

Lundi 6 décembre 2010 de 15h à 16h30

Au Lycée René Char (84 Avignon)

Cette conférence sera suivie d’un débat avec les élèves

Voir le lien Université de tous les savoirs :

affiche UTLS Lyc-e Ren- Char Nicolas Rabet 06 12 2010 – PACA