LA RELIGION Exercice 2

Il y a quelque chose de mécanique dans une pensée fanatique, car elle revient toujours par les mêmes chemins. Elle ne cherche plus, elle n’invente plus. Le dogmatisme est comme un délire récitant. Il y manque cette pointe de diamant, le doute, qui creuse toujours. Ces pensées gouvernent admirablement les peurs et les désirs, mais elles ne se gouvernent pas elles-mêmes. Elles ne cherchent pas ces vues de plusieurs points, ces perspectives sur l’adversaire, enfin cette libre réflexion qui ouvre les chemins de persuader, et qui détourne en même temps de forcer. Bref, il y a un emportement de pensée, et une passion de penser qui ressemble aux autres passions.
Alain, Propos sur les philosophes [posth. 1961], PUF, coll. « Quadrige », 2005, p. 79-80.
  1. Pourquoi Alain définit-il le fanatisme comme « quelque chose de mécanique », comme une pensée « qui ne cherche plus et n’invente plus » ?
  2. Expliquez le paradoxe de cette phrase : « Ces pensées gouvernent admirablement les peurs et les désirs, mais elles ne se gouvernent pas elles-mêmes ».
  3. Pourquoi Alain oppose-t-il le dogmatisme au doute ?
  4. Pourquoi le doute est-il nécessaire à toute réflexion ?
  5. Pourquoi la « libre réflexion » ouvre-t-elle plusieurs « chemins » et nous éloigne-t-elle de la violence ?