Texte n° 1 :
Kant, Critique de la Raison Pure, préface de la deuxième édition.
Texte n° 2 :
Cette longue et féconde succession de ruptures, de destructions, de déclins, de bouleversements, qu’il faut prévoir désormais : qui donc aujourd’hui la devinerait avec assez de certitude pour figurer comme le maître, l’annonciateur de cette formidable logique de terreurs, le prophète d’un obscurcissement, d’une éclipse de soleil comme jamais il ne s’en produisit en ce monde (…) ? D’où vient que même nous autres, nous envisagions la montée de cet obscurcissement sans en être vraiment affectés, et surtout sans souci ni crainte pour nous-mêmes ? Subirions-nous trop fortement peut-être l’effet des conséquences immédiates de l’événement – conséquences immédiates qui pour nous autres ne sont, contrairement à ce que l’on pourrait peut-être en attendre, nullement affligeantes ni assombrissantes, mais bien plutôt comme une lumière, une félicité, un soulagement, un égaiement, un réconfort, une aurore d’une nouvelle sorte qui ne se décrit que difficilement…
En effet, nous autres philosophes, nous autres « esprits libres », à la nouvelle que le « vieux dieu est mort », nous nous sentons comme touchés par les rayons d’une nouvelle aurore : notre coeur, à cette nouvelle, déborde de reconnaissance, d’étonnement, de pressentiment, d’attente – voici l’horizon à nouveau dégagé, encore qu’il ne soit point clair, voici nos vaisseaux libres de reprendre leur course, de reprendre leur course à tout risque.
Nietzsche, Le gai Savoir, V, Nous qui sommes sans crainte, § 343, Notre sérénité, Bouquins T. II, p. 205.
Texte n° 3 :
Freud, D’une conception de l’univers, in « Nouvelles conférences sur la psychanalyse ».
Freud, D’une conception de l’univers, in « Nouvelles conférences sur la psychanalyse ».
Texte n° 4 :
Mais en perdant ses prétentions explicatives le mythe révèle sa portée exploratoire et compréhensive, ce que nous appellerons plus loin sa fonction symbolique, c’est-à-dire son pouvoir de découvrir, de dévoiler le lien de l’homme à son sacré. Aussi paradoxal qu’il paraisse, le mythe, ainsi démythologisé au contact de l’histoire scientifique et élevé à la dignité de symbole, est une dimension de la pensée moderne.
Ricoeur, Philosophie de la volonté, Paris, Aubier-Montaigne, 1960, p. 12.
Texte n° 5 :
Si je fais le mal, je n’ai point d’excuse ; je le fais parce que je le veux ; lui demander de changer ma volonté, c’est lui demander ce qu’il me demande ; c’est vouloir qu’il fasse mon oeuvre et que j’en recueille le salaire ; n’être pas content de mon état, c’est ne vouloir plus être homme, c’est vouloir autre chose que ce qui est, c’est vouloir le désordre et le mal. Source de justice et de vérité, Dieu clément et bon ! dans ma confiance en toi, le suprême voeu de mon coeur est que ta volonté soit faite. En y joignant la mienne, je fais ce que tu fais, j’acquiesce à ta bonté ; je crois partager d’avance la suprême félicité qui en est le prix.
Rousseau, Émile, IV, (1762).
Texte n° 6 :
Freud, L’Avenir d’une illusion, Chapitre IX.
Texte n° 7 :
Pour appréhender par la pensée d’une façon exacte et précise ce qu’est Dieu comme esprit, il faut un sérieux effort spéculatif. On y trouve d’abord comme contenu les propositions suivantes : Dieu ne l’est qu’en tant qu’il se connaît ; sa connaissance de lui-même est de plus la conscience qu’il a de lui-même dans l’homme et la connaissance que les hommes ont de Dieu, connaissance qui progresse jusqu’à la connaissance que l’homme a de lui-même en Dieu.
Hegel, Précis de l’encyclopédie des sciences philosophiques.
Texte n° 8 :
Spinoza, Éthique, Ve partie, scolie de la proposition XLI, Garnier-Flammarion, p. 339-340.
Texte n° 9 :
Nietzsche, Seconde considération inactuelle, Traduction F. GUÉRY, Paris, Hachette, 1996 (Classiques, 77) p. 76
Texte n° 10 :
Il me paraît donc que ces principes, en rendant les peuples plus débiles, les ont disposés à être plus facilement la proie des méchants. Ceux-ci ont vu qu’ils pouvaient tyranniser sans crainte des hommes qui, pour aller en paradis, sont plus disposés à recevoir leurs coups qu’à les rendre. Mais si ce monde est efféminé, si le ciel parait désarmé, n’en accusons que la lâcheté de ceux qui ont interprété notre religion selon la paresse et non selon la virtù S’ils avaient considéré que cette religion nous permet d’exalter et de défendre fa patrie, ils auraient vu qu’elle nous ordonne d’aimer cette patrie, de l’honorer, et de nous rendre capables de la défendre.
Machiavel, Discours sur la première décade de Tite-Live, II, Ch. II, Quels furent les peuples que les romains eurent à combattre, et combien ils furent opiniâtres à défendre leur liberté, Pléiade p. 519 – 520.
EXEMPLES DE SUJETS DE DISSERTATION
- A quoi reconnaît-on une attitude religieuse ?
- La connaissance scientifique s’oppose-t-elle, ou non, aux croyances religieuses ?
- La croyance religieuse est-elle une consolation pour les faibles ?
- La croyance religieuse implique-t-elle nécessairement une démission de la raison ?
- La croyance religieuse peut-elle s’affranchir de toute logique ?
- La philosophie peut-elle s’accorder avec la religion ?
- La religion conduit-elle l’homme au-delà de lui-même ?
- La religion est-elle fondée sur la peur de la mort ?
- La religion est-elle une illusion ?
- La religion est-elle une institution ?
- La religion est-elle une réaction de défense contre la mort ?
- La religion n’a-t-elle qu’une fonction de cohésion sociale ?
- La religion peut-elle se définir par sa fonction sociale ?
- La science peut-elle se substituer à la religion ?
- Le sentiment religieux implique-t-il la croyance en un être divin ?
- Les croyances religieuses sont-elles, par nature, irrationnelles ?
- Les progrès des sciences expérimentales vont-ils à l’encontre de la foi religieuse ?
- Les religions peuvent-elles être objet de science ?
- L’esprit religieux n’habite-t-il que les religions ?
- L’esprit scientifique et la foi religieuse sont-ils compatibles ?
- L’homme est-il un animal religieux ?
- L’homme moderne peut-il et doit-il faire l’expérience du sacré ?
- L’homme peut-il se passer de religion ?
- Peut-on concevoir l’existence d’un sentiment religieux, si Dieu n’existe pas ?
- Peut-on ne pas faire son devoir moral au nom de la religion ?
- Pourquoi le progrès scientifique n’a-t-il pas fait disparaître les religions
- Quelle est l’origine du fanatisme ?
- Une religion sans dogme est-elle possible ?
- Une société peut-elle se passer de religion ?
- Y a-t-il incompatibilité entre la science et la religion ?
- Y aura-t-il toujours des religions ?