Mirages d’Orient, grenades et figues de barbarie Chassé-croisé en Méditerranée

Paul-Armand Gette, « Loukoum rose d’Aziyadé », 2006, pâte de verre, 7 éléments, Cirva, Marseille, © Jean Bernard

Nous irons à la collection Lambert pour l’exposition temporaire :

Mirages d’Orient, grenades et figues de barbarie

Chassé-croisé en Méditerranée

Mardi 29 janvier à 16 heures dans le cadre de Pac’ART

Philosophie et art : les multiples facettes de la création dans l’art contemporain

 

LA TRAVIATA

Nous irons à l’Opéra-théâtre le 23 novembre à 20 heures

Philosophie de l’art : une introduction à l’art lyrique.

La Traviata

Opéra en 3 actes de Giuseppe VERDI (1853), Livret de Francesco Maria Piave d’après le roman d’Alexandre Dumas fils, La Dame aux Camélias

En co-production avec l’Opéra de Massy, l’Opéra-Théâtre de Metz, l’Opéra de Reims, l’Opéra de Toulon Provence Méditerranée et l’Opéra de Vichy

Direction musicale Luciano Acocella
Direction des choeurs Aurore Marchand
Etudes musicales Hélène Blanic
Mise en scène Nadine Duffaut
Assistant à la mise en scène Jean-Philippe Corre
Chorégraphie Eric Belaud
Décors Emmanuelle Favre
Costumes Gérard Audier
Lumières Jacques Chatelet

Violetta Valery Patrizia Ciofi
Flora Bervoix Laetitia Singleton
Annina Ludivine Gombert
La soeur d’Alfredo Loreline Mione
Alfredo Germont Ismaël Jordi
Giorgio Germont Marc Barrard
Gastone de Letorieres Raphaël Bremard
Il Barone Douphol Jean-Marie Delpas
Il Marchese d’Obigny Christophe Gay
Il Dottore Grenvil Luc Bertin-Hugault

Orchestre Lyrique de Région Avignon-Provence, Chœur et Ballet de l’Opéra-Théâtre d’Avignon

Argument

ACTE I

Violetta Valéry, une demi-mondaine, donne une grande réception. On lui présente le jeune Alfredo Germont, secrètement amoureux d’elle. Violetta, saisie d’un malaise soudain, demande qu’on la laisse seule. Alfredo, toutefois, reste avec elle. Il lui déclare son amour, que la jeune femme, bien que touchée, ne semble pas prendre au sérieux. Les invités prennent congé et, restée seule, Violetta s’avoue troublée par ce jeune homme. Mais elle se ressaisit : sa destinée n’est pas de vivre pour l’amour d’un seul homme, elle doit rester libre et parcourir tous les chemins du plaisir.

ACTE II

Premier tableau

Violetta a fini par céder à l’amour d’Alfredo et s’est réfugiée avec lui dans sa maison de campagne. Giorgio Germont, le père d’Alfredo, se présente. Il demande à Violetta de renoncer à son fils et évoque sa fille, qui ne peut se marier à cause de la liaison scandaleuse de son frère. Comprenant que son passé la poursuivra toujours, Violetta cède : elle quittera Alfredo et reprendra son ancienne vie. Germont prend congé, ému par la noblesse de cette femme qu’il a contrainte au sacrifice. Le retour d’Alfredo la surprend et elle s’éclipse après des adieux que le jeune homme ne comprend pas. Sans rien dire de sa visite à Violetta, Germont cherche à consoler le désespoir de son fils en lui vantant les vertus de la vie familiale. Mais Alfredo ne songe qu’à retrouver Violetta.

Deuxième tableau

La fête bat son plein chez Flora Bervoix, une amie de Violetta. Alfredo surgit. Violetta fait à son tour son entrée, accompagnée du baron Douphol. Partagée entre le désir de s’expliquer et la promesse qu’elle a faite à Germont, elle finit par prétendre qu’elle aime Douphol. Fou de rage, Alfredo jette une poignée de billets au visage de Violetta devant tous les invités, la payant ainsi de ses trois mois d’amour. Germont, qui a suivi son fils, lui reproche d’insulter une femme de cette manière.

ACTE III

Violetta, gravement malade, est abandonnée de tous. Alfredo, à qui son père a enfin avoué la vérité, se précipite à son chevet. Il demande à Violetta de lui pardonner. Germont vient à son tour rendre visite à la jeune femme, qu’il considère à présent comme sa fille, mais celle-ci est à bout de forces. Un dernier sursaut de vie semble la ranimer, puis elle retombe, morte.
Source : Site internet de l’Opéra National de Paris

César doit mourir

Théâtre de la prison de Rebibbia. La représentation de « Jules César » de Shakespeare s’achève sous les applaudissements. Les lumières s’éteignent sur les acteurs redevenus des détenus. Ils sont escortés et enfermés dans leur cellule.
Mais qui sont ces acteurs d’un jour ? Pour quelle faute ont-ils été condamnés et comment ont-ils vécu cette expérience de création artistique en commun ? Inquiétudes, jeu, espérances…
Le ?lm suit l’élaboration de la pièce, depuis les essais et la découverte du texte, jusqu’à
la représentation ?nale.
De retour dans sa cellule, « Cassius », prisonnier depuis de nombreuses années, cherche du regard la caméra et nous dit : « Depuis que j’ai connu l’art, cette cellule est devenue une prison. »

Nous irons au cinéma lundi 19 novembre, le film commence à 10 heures, aucun retard toléré…

Classes TL et TSTLC

Rhinocéros

Rhinocéros

 

Introduction

 

Rhinocéros est une pièce de théâtre écrite par Eugène Ionesco , un écrivain du XXème siècle, connu comme le principal représentant du théâtre de l’Absurde. L’œuvre fut publiée en 1959, tout d’abord dans une traduction allemande. Elle fut jouée pour la première fois en France en 1960 à Paris à l’Odéon Théâtre de France. Par la suite elle fut jouée dans de nombreux pays, et traduite dans de nombreuses langues.

 

 La pièce, en trois actes et quatre tableaux, dépeint une épidémie imaginaire de «rhinocérite », une maladie qui effraie tous les habitants d’une ville, les transformant tous en rhinocéros. Chaque acte montre un stade de l’évolution de la « rhinocérite ».

L’œuvre est interprétée comme une métaphore de la montée du totalitarisme à l’aube de la Seconde Guerre Mondiale.

 

I. Un texte parsemé de références philosophiques

Acte I

P. 33 : « JEAN, à Bérenger : Vous n’existez pas, mon cher, parce que vous ne pensez pas ! Pensez, et vous serez. »

? Référence à « Je pense donc je suis » de DESCARTES
Descartes souhaite refonder entièrement la philosophie sur des bases solides. Il met au point le doute méthodique, consistant à éliminer tout ce qui n’est pas absolument certain. Il découvre alors que, même si nos sens et nos raisonnements nous trompent souvent cela ne change pas celui qui est entrain de douter est quelque chose, autrement dit il existe. Cette certitude de sa propre existence se présente dès lors comme une vérité première pouvant servir de point d’appui à la philosophie qui place le sujet au centre de la construction du savoir.

P.35 : « Jean : vous avez mal compris. Assis ou debout, c’est la même chose quand on rêve !…
Bérenger : Eh oui, je rêve …La vie est un rêve »

? Une des étapes du doute de DESCARTES « comment faire porter le doute sur le réel lui-même ? » avec l’argument du rêve, nous n’avons pas de critères pour distinguer le réel de l’imaginaire.

P. 33 : Nom de « Socrate » répété plusieurs fois par Le Logicien et Le Vieux
? Importance de Socrate. Socrate utilise le syllogisme, et le logicien partage cette manière de pensée.

P.44
« Le logicien au vieux monsieur : voici donc un syllogisme exemplaire. Le chat a quatre pattes.
Isidore et Fricot ont chacun quatre pattes. Donc Isidore et Fricot sont chats »
? Évocation du syllogisme. En
 logique aristotélicienne, le syllogisme est un raisonnement logique à deux propositions conduisant à une conclusion qu’Aristote a été le premier à formaliser. Par exemple : « Tous les hommes sont mortels, or Tous les Grecs sont des hommes, donc Tous les Grecs sont mortels » est un syllogisme ; les deux propositions sont des propositions données et supposées vraies, le syllogisme permettant de valider la véracité formelle de la conclusion. Elle est l’ancêtre de la logique mathématique moderne et a été enseignée jusqu’à la fin du xixe siècle

P. 48 (70) : « LE VIEUX MONSIEUR, à la Ménagère : Soyez philosophe ! »

? Importance de la philosophie. Ici utiliser dans un sens commun du philosophe, il sous entend qu’il faudrait qu’elle pense un peu plus, ou un peu différemment or le philosophe est celui qui est en quête de vérité, il ne possède pas la sagesse mais la recherche.

Acte II

P. 63 : « BOTARD : Je ne crois pas les journalistes. Les journalistes sont tous des menteurs, je sais à quoi m’en tenir, je ne crois que ce que je vois, de mes propres yeux. En tant qu’ancien instituteur, j’aime la chose précise, scientifiquement prouvée, je suis un esprit méthodique, exact.

DUDARD : Que vient faire ici l’esprit méthodique ? »

? Le doute méthodique de Descartes. Évocation des sciences et des sens avec la vue « je vois », « yeux »

P. 96 : « BERENGER : Le mal de tête à dû vous prendre pendant votre sommeil, vous avez oublié d’avoir rêvé, ou plutôt vous vous en souvenez inconsciemment.

JEAN : Moi, inconsciemment ? Je suis maître de mes pensées, je ne me laisse pas aller à la dérive. Je vais tout droit, je vais toujours tout droit. »

 

? Le conscient et l’inconscient sont deux notions de la philosophie. Il y a la conscience, lorsque l’être humain se réalise comme sujet, lorsqu’il a conscience de soi. Puis il y a l’inconscient, un concept de psychologie qui désigne l’activité psychique se déroulant hors de la sphère consciente dans l’esprit d’un individu. Une hypothèse d’un moi éclaté que Freud définit comme une instance complètement indépendante de la conscience. Descartes quant à lui pense que nous sommes conscient de tout ce qu’il se passe dans notre esprit, la conscience devient une connaissance immédiate.
Ici les deux personnages sont donc également opposés sur ces deux notions du conscient et de l’inconscient.

P. 104-105 : Notion de morale, terme « morale » répété à plusieurs reprises par Bérenger et Jean. Il y a une remise en question de ce terme, une remise en question vis-à-vis du lecteur. La morale concerne également la philosophie, dans la notion du bien et du mal dans sa juste valeur.

Terme « philosophie » exprimé par Bérenger.

 

Acte III

P. 123 : « DUDARD : C’est de la sagesse. Lorsqu’un tel phénomène se produit, il a certainement une raison de se produire. C’est cette cause qu’il faut discerner »

Évocation de la sagesse. Dans le sens commun, la sagesse est attribuée à celui ou celle qui prend des décisions raisonnables. Or la sagesse désigne le savoir et la vertu d’un être. Elle caractérise celui qui est en accord avec lui-même et avec les autres, avec son corps et ses passions , qui a cultivé ses facultés mentales, tout en accordant ses actes à ses paroles, c’est ce que recherche le philosophe, acquérir une sagesse.

P. 123 : «  DUDARD : Le mal, le mal ! Parole creuse ! Peut-on savoir où est le mal, où est le bien ? »

La notion du bien et du mal qui remet ainsi en cause la notion de la liberté, la morale, le devoir.

P. 128 : « DUDARD : Mon cher Bérenger, il faut toujours essayer de comprendre. Et lorsqu’on veut comprendre un phénomène et ses effets, il faut remonter jusqu’à ses causes, par un effort intellectuel honnête. Mais il faut tâcher de le faire, car nous sommes des êtres pensants. Je n’ai pas réussi, je vous le répète, je ne sais pas si je réussirai. De toute façon, on doit avoir, au départ, un préjugé favorable, ou sinon, au moins, une neutralité, une ouverture d’esprit qui est le propre de la mentalité scientifique. Tout est logique. Comprendre c’est justifier. »
-> Dudard évoque la neutralité et l’ouverture d’esprit, choses nécessaires à celui qui veut devenir philosophe. Il évoque également l’esprit scientifique, ce que l’on peut démontrer, prouver, justifier. Il réfléchit, analyse et conclut, comme en sciences.

P.195 : «DUDARD : Peut-on savoir où s’arrête le normal, où commence l’anormal ? Vous pouvez définir ces notions, vous, normalité, anormalité ? Philosophiquement et médicalement, personne n’a pu résoudre le problème »

Notion de normalité, anormalité. Remise en question de la langue, des définitions, des comportements. Il y a ici la preuve d’un raisonnement philosophique, puisque le personnage cherche à savoir, à comprendre en remettant en cause dès le départ la définition.

 

P. 129 (196) : Référence à Galilée + citation : « E pur si muove »
La légende veut que l’Italien Galilée, mathématicien, physicien et philosophe, ait marmonné cette phrase en 1633 après avoir été forcé devant l’Inquisition d’abjurer sa théorie que c’est la Terre qui tourne autour du Soleil.
Actuellement, on utilise cette expression de temps à autre pour proclamer que, même si quelqu’un qui devrait être bien informé écarte ou nie un fait, cela ne l’empêche pas d’être vrai.

Nous avons ainsi pu voir que l’œuvre était parsemée de références philosophiques qui incitent le lecteur à réfléchir par lui-même, à s’interroger face à la situation pour le mener vers une réflexion philosophique.

II. La réflexion philosophique dans l’œuvre

La philosophie au travers des personnages

Ici Ionesco exprime son point de vue sur le totalitarisme et notamment sur l’hystérie collective que celui-ci provoque. Le totalitarisme est incarné dans les rhinocéros et chaque transformation est une personne qui se rallie à cette politique.
Il reproche aux gens de se laisser avoir, de suivre les autres sans essayer de comprendre pourquoi. Il montre cela à travers les personnages qui sont, au départ, contre les rhinocéros, puis qui succombent à la transformation. Nous pouvons d’ailleurs retrouver quelques personnages clefs comme le logicien. Il est sensé incarner par sa fonction de logicien l’esprit logique, une forme de philosophie. Il dit au début que « la peur est irrationnelle » et que « la raison doit la vaincre » (p.27), il souhaite donc laisser parler sa raison, il pense agir en fonction d’elle alors qu’à la fin il devient rhinocéros.
Il y a également le personnage de Dudard, qui incarne la philosophie dans toute sa réflexion. C’est un personnage posé, qui réfléchit et analyse la situation. Pour lui, « tout est logique. Comprendre c’est justifier » (p.194). Il cherche une explication à ce phénomène qu’il ne comprend pas, pourtant il rejoint les autres dans leur transformation en parlant de « devoir ». Il préfère « la grande famille universelle à la petite ». Il agit pour faire ‘comme les autres’, il cherche des excuses afin d’apaiser sa conscience.

Seul le personnage de Bérenger ne se transforme pas. Il représente la résistance, la lutte. Il dit « Eh bien, malgré tout, je te le jure, je n’abdiquerai pas, moi, je n’abdiquerai pas ». Il semble décidé et luttera jusqu’au bout, l’œuvre se terminant sur ses dernières phrases « Je suis le dernier homme, je me défendrai ! Je suis le dernier, je le resterai jusqu’au bout ! Je ne capitule pas ! ». Il est une sorte de héros pour Ionesco, car il est le seul personnage qui résiste. Sous ses airs d’idiot, il parvient à utiliser sa raison.

 

 

La philosophie à travers la réflexion

Cette œuvre contient un intérêt philosophique. Nous avons tout d’abord remarqué qu’il y avait des références explicites à la philosophie tout au long de l’œuvre. Mais nous pouvons aussi voir que le dramaturge procède à une démarche philosophique qui consiste à penser ce qu’est l’homme et comment il peut se prémunir du monstrueux qui existe en lui, tel un ennemi intérieur à combattre. Ce qui voudrait dire que chaque homme contient le mal en lui, mais qu’il faut qu’il soit assez fort pour ne pas y succomber.

 

On retrouve également différents intérêts philosophiques comme la conscience, la morale, la religion ainsi que la différence dans toute sa complexité, autant dans la langue que dans le caractère physique ou psychologique.

 

Ionesco souhaite toute d’abord une remise en question du lecteur.
L’évocation du bien et du mal permet au lecteur de remettre en question sa morale, sa conscience face aux évènements politiques qui se déroulent autours de lui. A la page 106, le personnage de Botard cri « Psychose collective, monsieur Dudard, psychose collective ! » Le mot psychose désigne un état de santé mentale jugé anormal. C’est un terme générique psychiatrique et psychanalytique, évoquant le plus souvent une perte de contact avec la réalité chez le sujet. Il est notamment utilisé pour caractériser des troubles mentaux. En utilisant ce vocabulaire fort, doublé d’une ponctuation forte, le lecteur peut se permettre une remise en question face aux évènements totalitaires. Cela semble fou. De plus, dans la fin de la réplique Botard compare cet état de santé à la religion qu’il désigne comme « l’opium des peuples ». La religion est ainsi évoquée. La religion sous entends la croyance, la foi « que m’est-il permis d’espérer ? » d’après les domaines de la philosophie de Kant.

Mais la réplique qui pourrait paraitre comme la plus significative pour le lecteur est la réplique du vieux monsieur à la ménagère lorsqu’il lui dit « soyez philosophe ! ». Le terme de la philosophie est explicitement employé, doublé d’un point d’exclamation. Le lecteur doit réfléchir au sujet en remettant en cause ses propres pensées, ses propres propos mais il ne doit pas être influencé par les autres comme le fait par exemple Dudard, car le véritable philosophe pense par lui-même, il est en quête de vérité et il a pour condition de se débarrasser de ses opinions, de son vécut et de son expérience personnelle.

 

Par la suite, il s’opère chez le lecteur la question de la conscience, de sa propre conscience vis-à-vis du totalitarisme, à savoir si c’est « normal ou anormal » comme l’évoque les personnages.

Nous trouvons également la différence de l’autre. Tout d’abord la différence physique qui effraie et interroge. Elle constitue la première barrière de différence entre les personnages qui ne sont pas transformés et ceux qui sont rhinocéros. Ils sont dans l’interrogation et la stupéfaction. La deuxième barrière qui entre en compte et alors celle du langage. L’incompréhension entre les êtres humains, cette incapacité de communiquer, de se comprendre. Dans la dernière réplique Bérenger soulève deux questions « quelle langue est-ce que je parle ? » et « est-ce que je me comprends ? ». Il en vient à se demander si c’est « eux » qui ont raison, c’est désormais sa propre différence qui l’interroge et engendre cette remise en question.

 

Ainsi, tout au long de l’œuvre le lecteur est mené à réfléchir sur ces différences, quelles soient religieuses, physiques (dans l’incarnation du rhinocéros) ou psychologiques (dans les façons de pensée différentes des personnages).

Conclusion

 

 

 

Pour conclure nous pouvons affirmer que cette œuvre littéraire peut aussi être considérée

comme une œuvre philosophique. A travers une histoire absurde Ionesco exprime son avis sur le totalitarisme et sur ses partisans. Mais en plus de cela, le dramaturge pousse le lecteur à une réflexion sur lui-même à travers différents sujets philosophiques abordés. Les différents personnages permettent de mettre en valeur la montée du totalitarisme mais aussi la présence de la philosophie. Les dialogues deviennent des débats où chacun se pose des questions sur les différences religieuses, physiques et psychologiques.

Nous pouvons proposer une ouverture qui est celle de la mise en scène réalisée par une troupe coréenne dont nous allons être spectateurs demain. Cette mise en scène met une nouvelle fois en avant les différences, notamment celle de la langue mais aussi, et surtout, celle des cultures. En effet, la culture coréenne semble très différente de celle occidentale. Comment cette troupe va-t-elle interpréter les différents sujets philosophiques ?

 

 

Et pour aller plus loin en un clic : Rhinocéros

Sommes nous frappés de rhinocérite ?

RHINOCÉROS

Mise en scène, scénographie Alain Timar. Spectacle en Coréen sur-titré français. durée 1H. 40

Nous irons à la représentation de 14 heures MARDI 13 NOVEMBRE

 

Transposer Rhinocéros dans le monde de l’entreprise avec neuf comédiens et un percussionniste coréens, donne un sacré coup de fouet à cette œuvre phare du théâtre de l’absurde. Replacer cette pièce dans un cadre asiatique et libéral apporte un souffle de postmodernité qui sied bien à Ionesco et à notre temps. Dans un univers dévoré par une maladie contagieuse, tout le monde est touché par la « rhinocérite » sauf Bérenger, l’homme qui préfère son humanité au confort d’être comme les autres. Cet ultime résistant a pris conscience du danger et essaie de réagir en mettant en avant les valeurs de l’amitié, du lien social, de l’amour… Chez Ionesco, le mal mental, idéologique, furieusement contagieux, c’était le totalitarisme. Il prend une autre forme, mais pas si éloignée, dans cette version qui dénonce avec force le capitalisme triomphant. Ici, pas de masque, ni de rhinocéros en carton-pâte mais une lente descente en abîme de l’humanisme des protagonistes, laissant place à la simple bestialité, omniprésente dans cette ère de « mondialisation » effrénée, dans laquelle le monde se transforme en une grande surface sans âme et sans états d’âme… La mise en scène, par un habile jeu de miroirs, nous renvoie toujours plus précisément à nos propres images. Sommes-nous, nous aussi, frappés de rhinocérite ? Sommes-nous résistants ? Et jusqu’à quel point ?

 

Avec Joon PARK, Jinhwi KANG, Choonsung JI ,Jeonghwa CHOI , Jihyun LEE, Soyoung LIM, Bomi PARK, Duyoung MA , Hajun KIM Musicien Young-Suk Choi Création lumière et son : Alain Timar et Hugues LeChevrel Costumes, maquillage Dong Sook Lee Interprète, sous-titres : Sohee Han

Coproduction Théâtre des Halles, Seoul Performing Arts Festival, Corean Cultural Center, Ansan Culture and Arts Center. Avec l’aide de la DRAC PACA/ Ministère de la Culture et de la Communication, Conseil Régional PACA, Conseil général du Vaucluse, Ville d’Avignon.

Collection Lambert

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Les chefs-d’oeuvre de la donation Yvon Lambert

NOUS IRONS A LA COLLECTION LAMBERT MERCREDI 24 OCTOBRE

La Collection Lambert qui vient de fêter son dixième anniversaire aborde désormais une nouvelle phase. À l’occasion de la visite officielle du Président de la République le 18 novembre 2011 au musée, Yvon Lambert a confirmé la donation de sa collection à l’État et son dépôt permanent à la ville d’Avignon.
Depuis, la Ville d’Avignon et le Ministère de la Culture ont signé les engagements financiers pour l’agrandissement du musée à l’Hôtel de Montfaucon qui lui est mitoyen et qui assurera un doublement des surfaces d’exposition.
La donation publique sera signée cet été et sera le plus important geste de générosité pour les collections publiques depuis plus d’un siècle.
Elle permettra l’entrée dans le patrimoine national d’une collection historique intégrale constituée depuis 50 ans et comptant près de 600 œuvres pour une valeur estimée par Christie’s à près de 100 millions d’euros.

 

> Afin de célébrer l’événement, le musée présente durant l’été les chefs-d’œuvre de la collection Lambert. Le public pourra ainsi découvrir où redécouvrir les grands noms qui constituent la collection unique du marchand-collectionneur, conservée à Avignon mais rarement présentée dans les salles de l’hôtel de Caumont.

Constituée dès les années 60, la Collection Lambert représente les goûts d’Yvon Lambert, ses aspirations et ses passions: ceux et celles d’un marchand qui a combattu les académismes, comprenant très vite que le centre mondial de la création n’était plus le Paris des années glorieuses mais l’Amérique triomphante d’où il ramena, tel un avant-gardiste, l’art Minimal, l’art Conceptuel, le Land art, qui représentent les piliers de notre collection. Dans les années 80, le marchand-collectionneur s’est tourné vers une nouvelle peinture plus figurative, puis dans les années 90, la photographie a recueilli tous ses suffrages. Depuis les années 90, la vidéo, les installations, la peinture, constituent l’essentiel des achats qui permettent d’accroître un fonds toujours tourné vers la jeune création en devenir.

 

> La collection est ainsi constituée d’ensembles très cohérents pour chaque artiste, au point que pour certains, Avignon est le seul endroit en France où l’on peut admirer tant de chefs-d’œuvre. C’est le cas pour Cy Twombly que l’exposition «Blooming» à l’été 2007 aura permis de faire découvrir (plus de 30 références), mais aussi pour Robert Ryman (plus de 10 peintures sur toile), pour Andres Serrano (qui a offert au musée 120 photographies en 2006), Sol LeWitt (plus de 35 sculptures, œuvres sur papier et wall drawings), Nan Goldin (70 photographies)… Citons aussi Donald Judd, Brice Marden, Daniel Buren, Gordon Matta-Clark, Anselm Kiefer, Miquel Barcelò, Julian Schnabel, Jean-Michel Basquiat, Barbara Kruger, Douglas Gordon, Bertrand Lavier, Loris Gréaud, Vincent Ganivet, Zilvinas Kempinas…

 

Robert Mangold, "Series : central diagonal II (V Series)", 1968, "Series : central diagonal II (W Series)", 1968, "Series : central diagonal II (X Series)", 1968, acrylique sur isorel
Jean-Michel Basquiat, "She Installs Confidence And Picks Up His Brain Like A Salad", 1987, huile et acrylique sur bois
Andres Serrano, America, "J.B., Pimp", 2003, cibachrome
Cy Twombly, "Pan, détail d’un polyptyque de 7 éléments", 1980, huile et pastel gras sur gravure sur papier
Nan Goldin, "Pawel de dos, East Hampton, NY", 1996, photographie
image 1 . 2 . 3 . 4 . 5
Robert Mangold, « Series : central diagonal II (V Series) », 1968, « Series : central diagonal II (W Series) », 1968, « Series : central diagonal II (X Series) », 1968, acrylique sur isorel

Les artistes

Carlos Amorales, Miquel Barcelò, Jean-Michel Basquiat, Christian Boltanski, Daniel Buren, André Cadere, Vincent Ganivet, Nan Goldin, Douglas Gordon, Jenny Holzer, Roni Horn, Zilvinas Kempinas, Anselm Kiefer, Barbara Kruger, Bertrand Lavier, Claude Lévêque, Allan Mac Collum, Robert Mangold, Brice Marden, Vik Muniz, Diogo Pimentao, Robert Ryman, Richard Serra, Andres Serrano, Niele Toroni, Salla Tÿkka, Cy Twombly, Lawrence Weiner

 

A SUIVRE

Génération romantique

Vendredi 17 février,

Opéra-Théâtre d’Avignon

Yann Maresz : Mosaïques pour orchestre
Wolfgang Amadeus Mozart : Concerto pour piano et orchestre n°24, en ut mineur K.491
Georges Onslow :  Symphonie n°2 en ré mineur op. 42

Direction : Alexander Vakoulski
Piano : Giovanni Bellucci (photo)

On en parle…

Sur Radio Classique

Par « génération romantique », il faut entendre le romantisme et ses racines dans le classicisme viennois.
Le romantisme : Dans ce concert, le romantisme sera représenté par le trop méconnu George Onslow (1784-1853). Compositeur français issu de la vieille noblesse anglaise, il accomplit, à Londres, de solides études musicales, avant de les terminer à Paris pendant le Premier Empire. Sa génération – celle de Carl Maria von Weber – se situe entre celle de Beethoven et celle des Berlioz, Chopin, Mendelssohn et Schumann. Au lieu de le brimer, cette tension, entre classicisme et romantisme, en fait un créateur passionnant où l’écriture classique viennoise (celle de Haydn, Mozart et Beethoven, avec sa part de contrepoint et d’écriture obéissant à des règles strictes) est contrebalancée par l’expression subjective des sentiments personnels, comme chez son ami Felix Mendelssohn. Écrite en 1831, sa Symphonie ! n°2, en ré mineur, palpite de cette vive tension. À découvrir absolument !

Le classicisme viennois : Dans certaines de ses œuvres, le classicisme viennois révèle, à l’auditeur stupéfait, un pressentiment romantique. Citons quelques-uns de ces compositeurs ainsi prémonitoires : deux des fils de Bach – Emanuel et Friedemann – mais aussi Haydn, Vanhall, Krauss, etc. Et Mozart : son Concerto pour piano n°24, en ut mineur est un de ces trésors, de ces phares qui éclairent le futur XIXe siècle. Instable, tendu, sombre, il aura pour interprète le flamboyant pianiste italien Giovanni Bellucci.

Un éclairage contemporain : Né en 1966, Yan Maresz concilie des études dans de hautes institutions (Berklee College of Music, à Boston ; Juilliard School, à New York ; et à l’IRCAM, à Paris) et un précoce engagement dans le jazz. Ayant reçu des commandes de prestigieuses institutions (Ministère de la Culture, Orchestre de Paris, Radio France, Accentus, Festival d’Aix-en-Provence, Percussions de Strasbourg, etc), il enseigne actuellement à l’IRCAM et au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris. Sa pièce orchestrale Mosaïques honore idéalement son titre : cet alliage de fragments dont la combinaison offre un tout unifié est une fête des couleurs ; par ses multiples copeaux chatoyants, elle crée, pour chaque auditeur, une attente fébrile de l’inconnu, un véritable suspense.

A l’Opéra ; le trouvère

Ce projet culturel consiste pour les élèves à suivre une production artistique de l’Opéra d’Avignon . Les élèves seront immergés dans l’univers de l’Art Lyrique en étant invités à la générale du spectacle Vendredi 3 février (20 heures)

L’action se situe au nord de l’Espagne, en partie en Biscaye et en partie dans l’Aragon du XVe siècle.

Prologue

Avant le lever du rideau, Ferrando, capitaine de la garde, narre au spectateur le contexte dans lequel l’opéra va se dérouler : le père du comte de Luna a eu deux fils d’un âge proche. Une nuit, on découvrit une gitane près du berceau du plus jeune des deux frères. On la chassa, mais l’enfant tomba malade peu après et on pensa qu’elle lui avait jeté un sort. Elle fut retrouvée et condamnée au bûcher.

La fille de la gitane, Azucena, décidée à venger sa mère, s’introduisit dans le château et s’empara du jeune enfant dans l’intention de le jeter lui aussi au bûcher. Mais elle fut prise d’un accès de folie et jeta au bûcher son propre enfant à la place de l’héritier. Elle éleva alors l’enfant de Luna comme son propre fils. Il prit le nom de Manrico.

Au début de l’opéra, Manrico est devenu adulte et trouvère, et Azucena est toujours décidée à exercer sa vengeance contre le comte de Luna à travers Manrico.

Acte I : Il duello (le duel)

Le palais d’Aliaferia en Aragon. Le comte de Luna, amoureux éconduit de la duchesse Leonora, ordonne à ses hommes de saisir un troubadour qui chante sous les fenêtres de sa bien-aimée.

Dans les jardins du palais, Leonora confie à Iñez son amour pour un vaillant chevalier vainqueur d’un tournoi. Elle sait que celui-ci partage son amour, car elle a entendu son trouvère chanter une sérénade sous ses fenêtres.

Alerté par le chant du trouvère qu’il entend au loin, le comte de Luna sort du palais pour livrer un duel avec lui. Leonora l’entend aussi, et se précipite au dehors. Elle tombe sur les deux hommes qui déjà ont commencé à croiser le fer. Leonora s’évanouit.

Acte II : La gitana (la gitane)

Dans le camp des gitans, Azucena et Manrico sont assis autour du feu. Elle raconte avec passion ses souvenirs et ses haines, et comment sa mère a été tuée. « Venge-moi » dit-elle à Manrico, qui se demande s’il est bien son fils. Elle le rassure et lui jure son amour de mère.

Elle rappelle à son fils comment, engagé dans une bataille contre les troupes d’Aragon, il a épargné la vie du comte de Luna, qu’il tenait pourtant entre ses mains. Il lui répond avoir entendu une voix venue du ciel, le suppliant d’épargner la vie du comte. Un messager vient annoncer à Manrico que Leonora, le croyant mort, s’est cloîtrée dans un couvent.

Dans le couvent, le comte et ses hommes viennent enlever Leonora avant qu’elle prononce ses vœux. Il lui chante son amour pour elle (Il balen del suo sorriso). Manrico et ses hommes, venus sauver Leonora, apparaissent alors dans le couvent, et s’opposent aux hommes du comte.

Acte III : Il figlio della zingara (le fils de la gitane)

Manrico est parvenu à mettre Leonora en lieu sûr dans son camp de Castellor. Le comte de Luna et ses hommes font le siège du camp. Ils capturent une bohémienne qui rôdait alentour. C’est Azucena. Ferrando reconnaît la femme qui avait autrefois jeté le deuxième fils de Luna dans le bûcher. Pour se défendre, elle appelle au secours Manrico, en criant qu’il est son fils. Le comte la condamne au bûcher.

Dans la forteresse de Castellor, Manrico et Leonora se préparent à être unis par le mariage. Au moment où leur union va être conclue, un messager arrive et annonce la capture d’Azucena et sa condamnation au bûcher. Manrico réunit ses hommes et se précipite hors de la forteresse.

Acte IV : Il supplizio (le supplice)

Manrico échoue dans sa tentative de sauver sa mère. Il est capturé lui aussi, et la mère et le fils sont retenus prisonniers dans le donjon du palais d’Aliaferia. Leonora, revenue au palais, échafaude un plan désespéré pour sauver Manrico. Elle propose au comte de Luna de l’épouser à condition qu’il rende sa liberté à Manrico. Le comte accepte son marché. Mais il ne sait pas que sa bague contient un poison qu’elle est décidée à absorber dès que son amant sera libéré. Ainsi elle échappera à cette union qu’elle refuse.

En se rendant au donjon où sont emprisonnés Manrico et Azucena, Leonora absorbe son poison. Elle pénètre dans la cellule et presse Manrico de partir. Mais il comprend que celle-ci a payé sa liberté au prix fort, quand il voit le poison produire ses premiers effets. Le comte arrive et trouve Leonora morte dans les bras de Manrico. Il ordonne que Manrico soit condamné à mort, et oblige Azucena à assister à l’exécution. Une fois le travail du bourreau achevé, elle avoue au comte que Manrico était son propre frère en s’écriant « Tu es vengée, ô ma mère ! »