L’art

0001t

Méthode :

Il y a une difficulté liée à l’étymologie même du mot ars, artis en latin et techné en grec. Ces mots signifient l’art, la technique, l’habileté et sont utilisés aussi bien pour ce que l’on nomme aujourd’hui les beaux- arts, les arts mécaniques mais aussi l’art oratoire, l’art médical, etc. Il est difficile de distinguer l’art de l’artisanat jusqu’au XVIII siècle. Parmi les beaux arts comment parler indifféremment de sculpture, musique, architecture, peinture, 7ème art et même des arts mineurs ?

Problématique :

La reconnaissance et la dénomination de l’art pose problème : qu’est ce que l’art ? Encore faut-il bien distinguer ce que l’on veut définir:

– le statut de l’artiste : la création, la fabrication et l’inspiration. La notion de génie.

– le statut de l’objet : qu’est ce qu’une œuvre ? et en quoi se distingue-t-elle d’un simple objet ?

– le point de vue du spectateur: y a-t-il un jugement de goût universel ?

Intérêt :

Pour l’art : la confrontation entre l’art et la philosophie est ancienne, le simple amateur, l’artiste ou l’esthète trouvent dans le discours philosophique une interrogation critique sur leur pratique. A condition de dépasser l’ostracisme platonicien, le dialogue devient possible.

Pour la philosophie : l’art permet, outre de mettre a l’épreuve  ses propres goûts et jugements , de réfléchir sur la nature humaine ( raison, passion et imagination), sur les pratiques de la connaissance et de la culture, sur le bonheur et la liberté vers lesquels l’art peut nous conduire.

Vocabulaire :

art , artiste, artisan, subjectif, objectif, universel, général, particulier, singulier, formel , matériel, plaisir, goût, imitation, copie, création, inspiration, génie, œuvre,matière, reproduction

Références :

Tout ce que l’on peut citer dans les différents arts ( MUSIQUE, peinture , photographie, sculpture, cinéma, littérature)

et à toutes les époques historiques connues ( attention: à la préhistoire et aux arts dit « premiers »)

Augustine

Au cinéma UTOPIA mardi 11 décembre à 9 heures 30

Terminale S1 à suivre dans les pages

Synopsis

Paris, hiver 1885.

A l’hôpital de la Pitié Salpêtrière, le professeur Charcot étudie une maladie mystérieuse : l’hystérie.

Augustine, 19 ans, devient son cobaye favori, la vedette de ses démonstrations d’hypnose. D’objet d’étude, elle deviendra peu à peu objet de désir.

 

I Charcot à la Salpêtrière : un précurseur de la psychanalyse ?

Notions : théorie et expérience ; le vivant

1/ L’héritage positiviste et la méthode expérimentale : chercher à comprendre l’hystérie comme une pathologie

2/ L’héritage d’une conception mécaniste du corps et ses impasses pour comprendre l’hystérie

3/ L’ambiguïté éthique des méthodes expérimentales de Charcot

4/ De Charcot à Freud : de l’explication physiologique à l’explication psychanalytique

II Charcot et Augustine : une « dialectique » du désir et de la raison ?

Notions : le désir ; la culture ; autrui ; le sujet

1/ Malaise dans la culture : Augustine victime de son époque ?

2/ Les rapports de force entre Augustine et Charcot

article

 

Nature et culture

[dailymotion]http://www.dailymotion.com/video/xejdtt_ce-que-montrent-les-images-philippe_creation[/dailymotion]

Ce que montrent les images. Philippe Descola (1)
envoyé par laviedesidees. – Regardez plus de courts métrages.

Métamorphoses de la Nature

À partir de ses recherches sur les Indiens d’Amazonie, l’anthropologue Philippe Descola, élève et successeur de Claude Lévi-Strauss au Collège de France, propose une nouvelle manière d’aborder les rapports entre nature et société et les modes de socialisation de la nature, au moment où la vision moderne et occidentale du monde axée sur le paradigme de l’opposition Nature/Culture commence à révéler toutes ses limites. Descola attribue ainsi à l’anthropologie la tâche, préparatoire ou exploratoire, de dresser la cartographie des liens nature/société et de voir comment ils s’actualisent dans des manières distinctes et distinctives d’être au monde. Il s’agit ainsi de montrer que l’idée de Nature qui nous est familière depuis quelques siècles ne possède aucune universalité, et qu’elle a une histoire qui n’est pas partagée par toutes les « humanités » qui peuplent la planète .

Rhinocéros

Rhinocéros

 

Introduction

 

Rhinocéros est une pièce de théâtre écrite par Eugène Ionesco , un écrivain du XXème siècle, connu comme le principal représentant du théâtre de l’Absurde. L’œuvre fut publiée en 1959, tout d’abord dans une traduction allemande. Elle fut jouée pour la première fois en France en 1960 à Paris à l’Odéon Théâtre de France. Par la suite elle fut jouée dans de nombreux pays, et traduite dans de nombreuses langues.

 

 La pièce, en trois actes et quatre tableaux, dépeint une épidémie imaginaire de «rhinocérite », une maladie qui effraie tous les habitants d’une ville, les transformant tous en rhinocéros. Chaque acte montre un stade de l’évolution de la « rhinocérite ».

L’œuvre est interprétée comme une métaphore de la montée du totalitarisme à l’aube de la Seconde Guerre Mondiale.

 

I. Un texte parsemé de références philosophiques

Acte I

P. 33 : « JEAN, à Bérenger : Vous n’existez pas, mon cher, parce que vous ne pensez pas ! Pensez, et vous serez. »

? Référence à « Je pense donc je suis » de DESCARTES
Descartes souhaite refonder entièrement la philosophie sur des bases solides. Il met au point le doute méthodique, consistant à éliminer tout ce qui n’est pas absolument certain. Il découvre alors que, même si nos sens et nos raisonnements nous trompent souvent cela ne change pas celui qui est entrain de douter est quelque chose, autrement dit il existe. Cette certitude de sa propre existence se présente dès lors comme une vérité première pouvant servir de point d’appui à la philosophie qui place le sujet au centre de la construction du savoir.

P.35 : « Jean : vous avez mal compris. Assis ou debout, c’est la même chose quand on rêve !…
Bérenger : Eh oui, je rêve …La vie est un rêve »

? Une des étapes du doute de DESCARTES « comment faire porter le doute sur le réel lui-même ? » avec l’argument du rêve, nous n’avons pas de critères pour distinguer le réel de l’imaginaire.

P. 33 : Nom de « Socrate » répété plusieurs fois par Le Logicien et Le Vieux
? Importance de Socrate. Socrate utilise le syllogisme, et le logicien partage cette manière de pensée.

P.44
« Le logicien au vieux monsieur : voici donc un syllogisme exemplaire. Le chat a quatre pattes.
Isidore et Fricot ont chacun quatre pattes. Donc Isidore et Fricot sont chats »
? Évocation du syllogisme. En
 logique aristotélicienne, le syllogisme est un raisonnement logique à deux propositions conduisant à une conclusion qu’Aristote a été le premier à formaliser. Par exemple : « Tous les hommes sont mortels, or Tous les Grecs sont des hommes, donc Tous les Grecs sont mortels » est un syllogisme ; les deux propositions sont des propositions données et supposées vraies, le syllogisme permettant de valider la véracité formelle de la conclusion. Elle est l’ancêtre de la logique mathématique moderne et a été enseignée jusqu’à la fin du xixe siècle

P. 48 (70) : « LE VIEUX MONSIEUR, à la Ménagère : Soyez philosophe ! »

? Importance de la philosophie. Ici utiliser dans un sens commun du philosophe, il sous entend qu’il faudrait qu’elle pense un peu plus, ou un peu différemment or le philosophe est celui qui est en quête de vérité, il ne possède pas la sagesse mais la recherche.

Acte II

P. 63 : « BOTARD : Je ne crois pas les journalistes. Les journalistes sont tous des menteurs, je sais à quoi m’en tenir, je ne crois que ce que je vois, de mes propres yeux. En tant qu’ancien instituteur, j’aime la chose précise, scientifiquement prouvée, je suis un esprit méthodique, exact.

DUDARD : Que vient faire ici l’esprit méthodique ? »

? Le doute méthodique de Descartes. Évocation des sciences et des sens avec la vue « je vois », « yeux »

P. 96 : « BERENGER : Le mal de tête à dû vous prendre pendant votre sommeil, vous avez oublié d’avoir rêvé, ou plutôt vous vous en souvenez inconsciemment.

JEAN : Moi, inconsciemment ? Je suis maître de mes pensées, je ne me laisse pas aller à la dérive. Je vais tout droit, je vais toujours tout droit. »

 

? Le conscient et l’inconscient sont deux notions de la philosophie. Il y a la conscience, lorsque l’être humain se réalise comme sujet, lorsqu’il a conscience de soi. Puis il y a l’inconscient, un concept de psychologie qui désigne l’activité psychique se déroulant hors de la sphère consciente dans l’esprit d’un individu. Une hypothèse d’un moi éclaté que Freud définit comme une instance complètement indépendante de la conscience. Descartes quant à lui pense que nous sommes conscient de tout ce qu’il se passe dans notre esprit, la conscience devient une connaissance immédiate.
Ici les deux personnages sont donc également opposés sur ces deux notions du conscient et de l’inconscient.

P. 104-105 : Notion de morale, terme « morale » répété à plusieurs reprises par Bérenger et Jean. Il y a une remise en question de ce terme, une remise en question vis-à-vis du lecteur. La morale concerne également la philosophie, dans la notion du bien et du mal dans sa juste valeur.

Terme « philosophie » exprimé par Bérenger.

 

Acte III

P. 123 : « DUDARD : C’est de la sagesse. Lorsqu’un tel phénomène se produit, il a certainement une raison de se produire. C’est cette cause qu’il faut discerner »

Évocation de la sagesse. Dans le sens commun, la sagesse est attribuée à celui ou celle qui prend des décisions raisonnables. Or la sagesse désigne le savoir et la vertu d’un être. Elle caractérise celui qui est en accord avec lui-même et avec les autres, avec son corps et ses passions , qui a cultivé ses facultés mentales, tout en accordant ses actes à ses paroles, c’est ce que recherche le philosophe, acquérir une sagesse.

P. 123 : «  DUDARD : Le mal, le mal ! Parole creuse ! Peut-on savoir où est le mal, où est le bien ? »

La notion du bien et du mal qui remet ainsi en cause la notion de la liberté, la morale, le devoir.

P. 128 : « DUDARD : Mon cher Bérenger, il faut toujours essayer de comprendre. Et lorsqu’on veut comprendre un phénomène et ses effets, il faut remonter jusqu’à ses causes, par un effort intellectuel honnête. Mais il faut tâcher de le faire, car nous sommes des êtres pensants. Je n’ai pas réussi, je vous le répète, je ne sais pas si je réussirai. De toute façon, on doit avoir, au départ, un préjugé favorable, ou sinon, au moins, une neutralité, une ouverture d’esprit qui est le propre de la mentalité scientifique. Tout est logique. Comprendre c’est justifier. »
-> Dudard évoque la neutralité et l’ouverture d’esprit, choses nécessaires à celui qui veut devenir philosophe. Il évoque également l’esprit scientifique, ce que l’on peut démontrer, prouver, justifier. Il réfléchit, analyse et conclut, comme en sciences.

P.195 : «DUDARD : Peut-on savoir où s’arrête le normal, où commence l’anormal ? Vous pouvez définir ces notions, vous, normalité, anormalité ? Philosophiquement et médicalement, personne n’a pu résoudre le problème »

Notion de normalité, anormalité. Remise en question de la langue, des définitions, des comportements. Il y a ici la preuve d’un raisonnement philosophique, puisque le personnage cherche à savoir, à comprendre en remettant en cause dès le départ la définition.

 

P. 129 (196) : Référence à Galilée + citation : « E pur si muove »
La légende veut que l’Italien Galilée, mathématicien, physicien et philosophe, ait marmonné cette phrase en 1633 après avoir été forcé devant l’Inquisition d’abjurer sa théorie que c’est la Terre qui tourne autour du Soleil.
Actuellement, on utilise cette expression de temps à autre pour proclamer que, même si quelqu’un qui devrait être bien informé écarte ou nie un fait, cela ne l’empêche pas d’être vrai.

Nous avons ainsi pu voir que l’œuvre était parsemée de références philosophiques qui incitent le lecteur à réfléchir par lui-même, à s’interroger face à la situation pour le mener vers une réflexion philosophique.

II. La réflexion philosophique dans l’œuvre

La philosophie au travers des personnages

Ici Ionesco exprime son point de vue sur le totalitarisme et notamment sur l’hystérie collective que celui-ci provoque. Le totalitarisme est incarné dans les rhinocéros et chaque transformation est une personne qui se rallie à cette politique.
Il reproche aux gens de se laisser avoir, de suivre les autres sans essayer de comprendre pourquoi. Il montre cela à travers les personnages qui sont, au départ, contre les rhinocéros, puis qui succombent à la transformation. Nous pouvons d’ailleurs retrouver quelques personnages clefs comme le logicien. Il est sensé incarner par sa fonction de logicien l’esprit logique, une forme de philosophie. Il dit au début que « la peur est irrationnelle » et que « la raison doit la vaincre » (p.27), il souhaite donc laisser parler sa raison, il pense agir en fonction d’elle alors qu’à la fin il devient rhinocéros.
Il y a également le personnage de Dudard, qui incarne la philosophie dans toute sa réflexion. C’est un personnage posé, qui réfléchit et analyse la situation. Pour lui, « tout est logique. Comprendre c’est justifier » (p.194). Il cherche une explication à ce phénomène qu’il ne comprend pas, pourtant il rejoint les autres dans leur transformation en parlant de « devoir ». Il préfère « la grande famille universelle à la petite ». Il agit pour faire ‘comme les autres’, il cherche des excuses afin d’apaiser sa conscience.

Seul le personnage de Bérenger ne se transforme pas. Il représente la résistance, la lutte. Il dit « Eh bien, malgré tout, je te le jure, je n’abdiquerai pas, moi, je n’abdiquerai pas ». Il semble décidé et luttera jusqu’au bout, l’œuvre se terminant sur ses dernières phrases « Je suis le dernier homme, je me défendrai ! Je suis le dernier, je le resterai jusqu’au bout ! Je ne capitule pas ! ». Il est une sorte de héros pour Ionesco, car il est le seul personnage qui résiste. Sous ses airs d’idiot, il parvient à utiliser sa raison.

 

 

La philosophie à travers la réflexion

Cette œuvre contient un intérêt philosophique. Nous avons tout d’abord remarqué qu’il y avait des références explicites à la philosophie tout au long de l’œuvre. Mais nous pouvons aussi voir que le dramaturge procède à une démarche philosophique qui consiste à penser ce qu’est l’homme et comment il peut se prémunir du monstrueux qui existe en lui, tel un ennemi intérieur à combattre. Ce qui voudrait dire que chaque homme contient le mal en lui, mais qu’il faut qu’il soit assez fort pour ne pas y succomber.

 

On retrouve également différents intérêts philosophiques comme la conscience, la morale, la religion ainsi que la différence dans toute sa complexité, autant dans la langue que dans le caractère physique ou psychologique.

 

Ionesco souhaite toute d’abord une remise en question du lecteur.
L’évocation du bien et du mal permet au lecteur de remettre en question sa morale, sa conscience face aux évènements politiques qui se déroulent autours de lui. A la page 106, le personnage de Botard cri « Psychose collective, monsieur Dudard, psychose collective ! » Le mot psychose désigne un état de santé mentale jugé anormal. C’est un terme générique psychiatrique et psychanalytique, évoquant le plus souvent une perte de contact avec la réalité chez le sujet. Il est notamment utilisé pour caractériser des troubles mentaux. En utilisant ce vocabulaire fort, doublé d’une ponctuation forte, le lecteur peut se permettre une remise en question face aux évènements totalitaires. Cela semble fou. De plus, dans la fin de la réplique Botard compare cet état de santé à la religion qu’il désigne comme « l’opium des peuples ». La religion est ainsi évoquée. La religion sous entends la croyance, la foi « que m’est-il permis d’espérer ? » d’après les domaines de la philosophie de Kant.

Mais la réplique qui pourrait paraitre comme la plus significative pour le lecteur est la réplique du vieux monsieur à la ménagère lorsqu’il lui dit « soyez philosophe ! ». Le terme de la philosophie est explicitement employé, doublé d’un point d’exclamation. Le lecteur doit réfléchir au sujet en remettant en cause ses propres pensées, ses propres propos mais il ne doit pas être influencé par les autres comme le fait par exemple Dudard, car le véritable philosophe pense par lui-même, il est en quête de vérité et il a pour condition de se débarrasser de ses opinions, de son vécut et de son expérience personnelle.

 

Par la suite, il s’opère chez le lecteur la question de la conscience, de sa propre conscience vis-à-vis du totalitarisme, à savoir si c’est « normal ou anormal » comme l’évoque les personnages.

Nous trouvons également la différence de l’autre. Tout d’abord la différence physique qui effraie et interroge. Elle constitue la première barrière de différence entre les personnages qui ne sont pas transformés et ceux qui sont rhinocéros. Ils sont dans l’interrogation et la stupéfaction. La deuxième barrière qui entre en compte et alors celle du langage. L’incompréhension entre les êtres humains, cette incapacité de communiquer, de se comprendre. Dans la dernière réplique Bérenger soulève deux questions « quelle langue est-ce que je parle ? » et « est-ce que je me comprends ? ». Il en vient à se demander si c’est « eux » qui ont raison, c’est désormais sa propre différence qui l’interroge et engendre cette remise en question.

 

Ainsi, tout au long de l’œuvre le lecteur est mené à réfléchir sur ces différences, quelles soient religieuses, physiques (dans l’incarnation du rhinocéros) ou psychologiques (dans les façons de pensée différentes des personnages).

Conclusion

 

 

 

Pour conclure nous pouvons affirmer que cette œuvre littéraire peut aussi être considérée

comme une œuvre philosophique. A travers une histoire absurde Ionesco exprime son avis sur le totalitarisme et sur ses partisans. Mais en plus de cela, le dramaturge pousse le lecteur à une réflexion sur lui-même à travers différents sujets philosophiques abordés. Les différents personnages permettent de mettre en valeur la montée du totalitarisme mais aussi la présence de la philosophie. Les dialogues deviennent des débats où chacun se pose des questions sur les différences religieuses, physiques et psychologiques.

Nous pouvons proposer une ouverture qui est celle de la mise en scène réalisée par une troupe coréenne dont nous allons être spectateurs demain. Cette mise en scène met une nouvelle fois en avant les différences, notamment celle de la langue mais aussi, et surtout, celle des cultures. En effet, la culture coréenne semble très différente de celle occidentale. Comment cette troupe va-t-elle interpréter les différents sujets philosophiques ?

 

 

Et pour aller plus loin en un clic : Rhinocéros

Collection Lambert

Nous irons à la Collection Lambert
en Avignon
5 rue Violette
mardi 18 octobre à 16 heures

 

Le temps retrouvé, est une exposition (unique en France) des photographies de Cy Twombly et des œuvres d’autres photographes qu’il a lui même choisi. Cy Twombly nous plonge dans son univers profondément sensible.
Eric Mézil : directeur de la Collection Lambert et commissaire-associé de l’exposition « Le temps retrouvé »

 

En 2007, Cy Twombly réalisait à Avignon la sublime exposition « Blooming » pour laquelle il avait spécialement créé un cycle d’immenses peintures autour des pivoines et de leur poésie très japonaise. Aujourd’hui il propose une nouvelle expérience avec la Collection Lambert, en étant cette fois-ci l’artiste invité, en tant que photographe et commissaire d’exposition associé. Par cette double expérience passionnante, il offre une lecture inédite de son œuvre si foisonnante. À la Collection Lambert, celle-ci sera associée à d’autres grands noms de l’histoire de l’art du XIXe et du XXe siècle : Auguste Rodin, Eadweard Muybridge, Pierre Bonnard, Constantin Brancusi, Jacques-Henri Lartigue, Hiroshi Sugimoto, Diane Arbus, Sol LeWitt, Ed Ruscha, Cindy Sherman, Sally Mann, son amie de toujours.

 

Art land, « in situ »

« Chaque travail est, pour l’artiste, comme un grain de sable dans l’espace du monde »

 Matériau naturel (ocre rouge), forme géométrique (le rectangle), installation à grande échelle, sont  autant de facettes de la pratique de Richard Long qui sont présentes dans son travail à la Chapelle Saint- Charles. L’œuvre ainsi créée a un caractère unique et original qui marquera l’histoire de l’art puisqu’elle présente un matériau employé pour la première fois par l’artiste.

Dès lors que l’artiste expose en intérieur, une sorte de rituel détermine son projet artistique. En effet, il éprouve systématiquement le besoin de découvrir la région dans laquelle il expose ainsi que ses potentialités en termes de supports de travail. Ce n’est qu’après immersion dans cette culture locale que l’artiste laisse exprimer tout son esprit créatif. Ainsi durant l’été 2010, Richard Long a arpenté le Département de Vaucluse et la région d’Apt en particulier, nourrissant son œuvre à venir.

Exposer en intérieur est partie prenante de sa réflexion artistique ; c’est également l’occasion pour le public d’accéder à son travail souvent implanté dans des lieux improbables et difficile d’accès.

« Présenter un travail au public au cœur d’une grande ville et faire un travail dans l’Himalaya donnent lieu à des situations très différentes. Néanmoins, il est important pour moi de travailler dans ces deux situations, d’avoir ces deux possibilités. » (Richard Long: la vision, le paysage, le temps, Art Press, n° 140, juin 1986)

  VOTRE TRAVAIL personnel de réflexion

3 pistes de recherches pour la réflexion philosophique : les 3 étapes de la création dans la Chapelle Saint-Charles

1ère étape : s’approprier le lieu

2ème étape : valoriser la richesse d’un matériau régional

3ème étape : la réalisation de Champ d’Ocre


Artiste anglais né en 1945, Richard Long est à la fois un sculpteur, un photographe et un peintre du mouvement Land Art. Ses œuvres éphémères in situ, en intérieur ou majoritairement en extérieur, tirent partie des éléments de la nature et expriment l’esprit des lieux. Il a participé à de nombreuses expositions collectives (Documenta, Biennale de Venise, Galerie nationale du Jeu de Paume…) et a effectué des expositions personnelles dans le monde entier : Paris, Londres, New York, Zurich, Tokyo, Chicago, Athènes, Ottawa, Naples… Il a reçu le Turner Prize en 1989 pour l’œuvre White Water Line.

 

VISITE MARDI à la chapelle SAINT CHARLES

La gamme des émotions (Suite)

Compte-rendu du concert du Vendredi 4 février

[ Opéra TSTG ]

Bilan de classe :

L’ensemble de la classe a été dérouté du fait d’aller à cette sortie dans le cadre du cours de philosophie. La plupart ne connaît pas la musique classique et ne sort pas dans ce genre de lieu. Certains étaient enthousiastes, et se sont mis sur leur 31 ! On constituait un public très hétéroclite aux avis divergents. Même les comportements ont été distincts car certains étaient passionnés, imprégnés du spectacle et faisaient fi de leurs camarades. D’autres élèves ont été insupportables avec leur téléphone portable en particulier, et leur bavardage incessant.

Il faut une grande curiosité pour tenir toute la matinée en restant à l’écoute de l’orchestre. En cours de philosophie nous espérons faire le lien avec les thèmes de la culture et celui de l’art et pouvoir utiliser cette expérience pour nos prochaines copies.

Groupe 2 :

Amélie : « Je m’attendais à une scène plus grande, c’était trop calme, la musique n’était pas assez entrainante… je n’étais jamais allée à l’opéra. Je ne pense pas y retourner, mais je pourrais au moins dire que j’y suis allée une fois et ça m’a fait apprendre quelque chose».

Nelly : « ça m’a permis de connaître des instruments que je ne connaissais pas, par exemple le haut-bois, le basson. La musique était un peu trop calme au début ( 1er morceau), j’ai préféré le 2ème morceau car il était moins calme. De ma place je ne voyais pas tous les musiciens.»

Laura : « Les musiciens avaient l’air passionné, ils étaient tous dans le rythme du morceau, je ne pense pas y retourner.»

Alexandra : «Je me suis ennuyée. Et il faisait froid. »

Guillaume : «Je me suis endormi, les sièges étaient très confortables.»

Alizée : «J’ai beaucoup aimé car la mélodie m’a plus, c’était un moment magique car les instruments étaient en harmonie entre eux.»

Wilfried : «Je n’arrivais pas à dissocier les morceaux, quand on changeait de mouvement ou de morceau. Sinon j’ai bien aimé car ça m’a fait découvrir un orchestre symphonique. Je pense retourner à l’opéra, mais pour voir autre chose qu’un orchestre. Je trouve que les musiques qu’ils ont choisi étaient plus pour des personnes initiées à la musique classique, moi qui ne connais pas du tout ce domaine, j’étais un peu perdu.»

Jonathan : « J’ai pensé que les instruments était trop traditionnels, il n’y avait rien de nouveau pour moi. Seul le son est différent que sur Youtube.»

Shannen : «J’ai trouvé que le deuxième morceau ressemblait à des mélodies de Walt Disney. Je n’aime pas la musique classique mais pourtant le son m’a plu.»

Lionel : «J’avais l’impression d’être dans un film d’horreur, les lumières étaient sombres, la musique inquiétante. Mais le 2ème morceau me faisait penser aux comédies musicales, j’en garde un bon souvenir. Le lieu était très beau. »

Malta : «Je n’ai pas trop aimé la 1er partie, mais la 2ème j’ai bien aimé. Et j’ai surtout aimé la peinture du plafond, j’ai remarqué le nom des compositeurs sur les murs.»

Clémence : « Je n’ai écouté que le 1er morceau et étant au conservatoire j’ai trouvé qu’il y avait mieux comme 1er morceau, je n’ai pas trop aimé.»

Vincent : «Dommage qu’il y avait un bavard à côté de moi, mais la musique était bien interprétée. On se rendait compte que c’était une répétition car les musiciens ne suivaient pas le chef d’orchestre. Pour une sortie c’était bien, c’était original. Dommage que l’on n’ait pas fait un apéro ou un goûter. J’ai rencontré le musicologue (à l’entracte) qui était très sympathique.»

Azzedine : «J’ai bien aimé le lieu, le plafond tout ça, mais par contre la musique je n’ai pas accroché du tout.»

Sarah : «Le lieu était intéressant mais j’aurais préféré voir un spectacle plutôt qu’un orchestre.»

Émilie : «J’ai beaucoup apprécié le lieu, c’est toujours un plaisir d’aller à L’opéra. Je suis un peu déçu d’être allée seulement à la répétition, avec des enfants qui étaient insupportables. Mais l’orchestre était bien, j’ai beaucoup aimé le piano dans la 2ème partie. Je respecte les solistes, la violoniste de la 1er partie m’a beaucoup impressionné. Dommage que la fin a été bâclée et mal mise en place.»

Groupe 1 :

Ayed : « Mes premières impressions ne sont que positives : la musicalité m’a inspiré, j’ai ressenti de l’allégresse lors des morceaux vifs et diverses émotions au rythme de la musique. Mon voisin de droite s’est endormi je ne comprends pas pourquoi. J’ai apprécier la répétition malgré quelques erreurs des musiciens. La violoniste connue sous le nom de Cordélia m’a impressionnée par son talent et sa justesse, je voyais sur son visage de la joie au plus haut point lorsque c’était à son tour de jouer. Malgré son jeune âge, le chef d’orchestre était passionné. Le lieu m’a beaucoup plu, et à l’occasion j’y retournerai. J’ai été un des derniers à partir. »

Baptiste : « J’ai adoré ce spectacle, on était qu’un petit groupe a avoir apprécié et c’est bien dommage. La deuxième partie était beaucoup plus enrichissante à mon goût et plus virevoltante que la première. L’accord des instruments était intéressant et agréable à écouter. La première soliste était impressionnante, d’une part par son talent, puis par son implication dans le morceau, elle le vivait au maximum et on ressentait son plaisir. En conclusion, j’ai apprécié le morceau, les musiques étaient belles et l’accord instrumental splendide. Merci pour cet agréable moment passé en votre compagnie.»

Christopher : « En bref, je dirais que cela m’a convaincu car j’ai passé un très bon moment. Cela m’a permis de me remémorer des passages de films tels que le Seigneur des Anneaux ou encore Star Wars car ces musiques sont envoutantes et magiques. J’y retournerai avec plaisir. »

Baptiste M. : « J’ai aimé ce spectacle mais j’ai préféré la première partie à la deuxième parce qu’il était plus entrainant que le précédent. Ce qui m’a plus dans les répétitions c’est qu’il y avait des passages de morceaux qui m’ont fait penser à des musiques de films. »

Sihame : « C’est la première fois que j’y suis allée, j’ai beaucoup aimé le décor avec les peintures au plafond, mais la répétition était ennuyante. La première violon m’a beaucoup impressionnée parce que c’était la meilleure selon moi. Je ne retournerais surement jamais à l’opéra et chacun ses goûts. Je préfère Dora l’exploratrice, yes we did it !»

Thomas : « J’étais déjà allé à l’opéra pour un spectacle et cela m’avais plus plu que celui que nous sommes allés voir. J’ai préféré la première partie parce que la deuxième était trop longue. J’ai reconnu des morceaux de musique. Je n’y retournerai surement jamais. »

Yassine : « J’y suis déjà allé quand j’étais petit mais je m’en rappelle plus. Mais cela ne m’a pas plu »

Mélissa : « J’ai simplement aimé ce concert car j’étais en compagnie de ma petite sœur Naomi. La première partie était trop longue à mon goût. »

?

Lundi au cinéma

LUNDI 22 novembre au cinéma Utopia à 9 heures

Nous irons voir La Vénus noire, le dernier film d’Abdellatif Kechiche, qui raconte l’histoire de la sud-africaine Saartjie Baartman, “la négresse au gros cul” comme certains la qualifiaient à l’époque.

Au début du XIXème siècle, cette servante est emmenée en Europe et devient un objet de foire en raison de ses attributs physiques proéminents. Certains qui  se disent « scientifiques » utilisent sa présence pour théoriser l’infériorité de la “race noire”.

Lorsqu’elle meurt à seulement 25 ans, ses organes génitaux et son cerveau sont placés dans des bocaux de formol, et son squelette et le moulage de son corps sont exposés au musée de l’Homme à Paris.

C’est seulement en 2002 que la France accepte de rendre la dépouille de Saartjie Baartman à l’Afrique du Sud, concluant ainsi un long imbroglio juridique et diplomatique.

Remise du moulage et de la dépouille de Saartjie Baartman en 2002

La remise de la dépouille et du moulage du corps de Saartjie Baartman en 2002 à l’Afrique du Sud par les autorités françaises

Vénus noire dérange en interpellant la nature des regards des spectateurs. Le réalisateur confirme que ce film n’a pas été fait pour être agréable.

En Afrique du Sud, Saartjie Baartman est considérée aujourd’hui comme l’un des symboles de l’humiliation subie par les Noirs pendant la colonisation. Lors de l’affaire de l’athlète Caster Semenya, son nom a aussi été rappelé pour mettre en cause les “impérialistes” occidentaux. Elle sert aussi de porte-étendard aux Khoïsans, le premier peuple ayant habité la région, qui souffrent encore à l’heure actuelle de discriminations.

Ce film nous permettra d’aborder la notion du programme NATURE et CULTURE, mais aussi L’HISTOIRE, le DROIT et la LIBERTÉ.

A suivre…

Opéra-bouffe : Cosi fan Tutte Mozart


Le 10 novembre, rendez-vous devant L’opéra-théâtre d’Avignon pour la générale de COSI FAN TUTTE

Opéra-bouffe en deux actes

Livret de Lorenzo da Ponte

Musique de Wolfgang-Amadeus Mozart

(Editions musicales Kalmus)

Direction musicale : Dominique Trottein
Direction des chœurs : Aurore Marchand
Etudes musicales : Hélène Blanic

Mise en scène / Lumières : Philippe Sireuil
Réalisation de la mise en scène : Christophe Gayral*
Décors : Didier Payen
Costumes : Jorge Jara

Fiordiligi : Nathalie Manfrino
Dorabella : Patricia Fernandez
Despina : Blandine Staskiewicz

Ferrando : Florian Laconi
Guglielmo : Armando Noguera
Don Alfonso : Nicolas Courjal

Orchestre Lyrique de Région Avignon-Provence
Chœurs de l’Opéra-Théâtre d’Avignon et des Pays de Vaucluse

Résumé

Cosi est composé par Mozart un an avant sa mort. L’intrigue est simple et légère. Deux jeunes hommes, sûrs de la fidélité des deux soeurs à qui ils sont fiançés, font un pari avec un vieux célibataire sur leurs fidélités. Ils font semblant de partir et reviennent déguisés en amoureux.

Le thème du faux départ et du déguisement est une source inépuisable de la comédie (Molière, Beaumarchais, Goldoni, Marivaux..). Deux paires d’amoureux et une paire de cyniques avisés, permettent à un Mozart au sommet de son art, de composer un chef-d’oeuvre de verve bouffe.

Par une caractérisation musicale éblouissante des personnages, il nous donne à entendre une série d’airs fameux : l’air de Dorabella Smanie implacabili (implacables furies) à l’acte 1, les deux airs de Fiordiligi Come Scoglio immoto à l’acte I et Per pietà (ah, bien aimé, pardonne ma folie) à l’acte II, l’air de Ferrando ah, lo veggio à l’acte II et l’air Fra gli amplessi, l’un des plus beaux duos d’amour de l’opéra mozartien.

Mozart donne à l’orchestre une importance qui confère à l’oeuvre son caractère de symphonie concertante pour nous parler avec un bonheur indicible du vent, de la mer, de la joie de vivre, de la douceur du monde et de la tendresse du coeur.


Argument

Premier acte

Un café
À Naples, les officiers Guglielmo et Ferrando parient cent sequins avec le désabusé « philosophe » don Alfonso que leurs fiancées, Fiordiligi et Dorabella, sauront être fidèles en toutes circonstances.

Un jardin qui donne sur la plage
Les deux sœurs, Fiordiligi et Dorabella, admirent avec complaisance les portraits de leurs fiancés ; don Alfonso apporte une nouvelle : Guglielmo et Ferrando sont rappelés au front.
Les deux officiers arrivent, prenant tristement congé de leurs fiancées : grands serments d’amour éternel.
Au son d’une marche militaire et salués par la foule, Ferrando et Guglielmo s’éloignent à bord d’une barque.

Une jolie chambre
La servante Despina est en train de préparer le déjeuner pour ses maîtresses ; ces dernières font irruption, bouleversées, dans la pièce.
Mise au courant de la situation, Despina leur conseille de ne pas dramatiser, de toute façon, les hommes sont de grands infidèles.
Don Alfonso promet de donner de l’argent à Despina si elle consent à présenter deux gentilshommes à ses maîtresses ; Despina accepte.
L’entrée de Ferrando et de Guglielmo déguisés en nobles albanais provoque l’indignation des deux dames.
Restés seuls avec don Alfonso, les deux faux Albanais sont convaincus d’avoir gagné leur pari mais le philosophe n’est pas de leur avis.
Ferrando et Guglielmo, une fois partis, don Alfonso met au point son plan avec Despina.

Charmant jardinet
Fiordiligi et Dorabella s’avouent leur trouble. Mais on entend des cris venant de la maison : les deux Albanais se sont empoisonnés. Un médecin arrive, qui n’est autre que Despina déguisée, et grâce à son intervention les faux suicidés ressuscitent, et demandent sur-le-champ un baiser aux deux dames, qui refusent, indignées.

Deuxième acte

Une chambre
Despina tente de convaincre les dames à faire fi de leurs scrupules. Seules, les deux sœurs décident d’accepter la cour des deux nobles albanais mais il y aura inversion de couples : Fiordiligi avec Ferrando et Dorabella avec Guglielmo. Don Alfonso les invite à le suivre dans le jardin.

Petit jardin au bord de la mer
Guglielmo et Ferrando, toujours déguisés, ont organisé une sérénade pour les deux dames.
Don Alfonso et Despina aident les deux couples à rompre la glace.
Les deux couples se promènent dans le jardin ; Dorabella cède plutôt facilement à la cour de Guglielmo. Ferrando a plus de difficultés avec Fiordiligi.
Restée seule, Fiordiligi se sent en faute à l’égard de Guglielmo, qu’elle croit parti pour la guerre.
Les deux hommes se racontent leurs grandes manœuvres amoureuses. Ferrando exprime sa déception pour la trahison de Dorabella.
Fiordiligi n’a pas cédé ; par conséquent Guglielmo prétend que don Alfonso verse l’argent du pari mais don Alfonso demande d’attendre jusqu’au lendemain.

Une chambre avec plusieurs portes
Les deux sœurs font leurs confidences à Despina : Fiordiligi voudrait rester fidèle à Guglielmo mais Dorabella l’exhorte à céder.
Fiordiligi décide de se déguiser en soldat pour rejoindre Guglielmo au front. Sans être vus, les deux pseudo-Albanais et don Alfonso l’observent. Ferrando repart à l’attaque et cette fois Fiordiligi n’oppose plus aucune résistance.
Don Alfonso, qui a gagné le pari, conjure les deux amis de ne pas dramatiser l’affaire car « così fan tutte ».
Despina annonce que ses maîtresses sont prêtes à épouser les deux Albanais.

Une salle luxueuse, brillamment éclairée
Despina donne des ordres aux serviteurs pour préparer les noces.
Pendant que les deux couples portent un toast, don Alfonso et le notaire Beccavivi (encore Despina, déguisée) arrivent.
Entre-temps une marche militaire annonce le retour de Ferrando et de Guglielmo. Terrorisées, Fiordiligi et Dorabella obligent les nobles albanais à se cacher dans une salle contiguë.
Les deux officiers font leur entrée, Despina est démasquée et don Alfonso révèle aux dames le tour qui leur a été joué.

L’art, et la musique en particulier

P1060438

Demandez à un crapaud ce que c’est que la beauté, le grand beau, le to kalon. Il vous répondra que c’est sa crapaude avec deux gros yeux ronds sortant de sa petite tête, une gueule large et plate, un ventre jaune, un dos brun. Interrogez un nègre de Guinée ; le beau est pour lui une peau noire, huileuse, des yeux enfoncés, un nez épaté.

Interrogez le diable ; il vous dira que le beau est une paire de cornes, quatre griffes, et une queue. Consultez enfin les philosophes, ils vous répondront par du galimatias ; il leur faut quelque chose de conforme à l’archétype du beau en essence, au to kalon.

Voltaire, Dictionnaire philosophique, article Beau

L’étymologie du mot art renvoi au grec techné qui signifie la production, la fabrication, l’artifice. Pour les grecs il n’y a pas de différence entre les beaux-arts (exemples : sculpture, architecture, musique, peinture…) l ‘artisanat, les techniques et les savoir-faire (la médecine, art oratoire..)

Il y a un problème qui vient de l’étymologie du mot pour définir l’art. Le problème est la dénomination de l’art, cerner une définition, en raison de plusieurs difficultés :

  • l’étymologie du mot
  • l’histoire de l’art
  • la multiplicité des formes d’arts
  • la multiplicité des cultures

I/ Le problème est donc de reconnaître un statut à l’œuvre d’art. Deux difficultés pour répondre a cette problématique

1) la distinction de l’art et de la nature. (1/)

– S’agit-il d’une création ex nihilo (différent de démiurge), d’une œuvre sans copie ?

Cette distinction ne tient pas seulement aux notions de fabrication et création inspirée « de rien ».

Tout ce qui existe n’est que la copie d’une idée. L’idée est une réalité différente de la copie. Dans la République de Platon (livre X), l’artiste n’a pas droit de cité. Il est le pire ennemi des philosophes car il nous trompe par les images fabriquées, comme des ombres au fond de la caverne. En ce qui concerne la poesis, il s’agit d’une mauvaise imitation des idées qui viennent des dieux.

Pour les philosophes grecs, l’art n’est qu’une copie de la nature ou une tromperie, une imitation

2) La fabrication sans création (2/)

– Histoire et espace (culture). La prise en compte de diverses formes d’art viennent contredire la condamnation Platonicienne : l’art n’imite pas la nature. Cette dernière perd son caractère de modèle à contrefaire.

Pour les grecs, la création n’existe pas. La nature elle même est faite de matériaux, l’art est fabriqué et l’œuvre est faite pour être construite et déconstruite. L’œuvre a été fabriquée et non pas créée ; elle est comme tout objet éphémère, et n’a pas de caractère sacré. L’œuvre a un usage, une utilité.

II/ L’ambiguïté du mot art renvoie à l’homme qui est en charge de production ou de création c’est à dire l’artiste. Le problème est la reconnaissance du travail spécifique de l’artiste.

Jusqu’à la renaissance , il n’y a pas de reconnaissance de la personnalité de l’artiste ni de statut social . D’où deux difficultés :

1) L’artiste, l’artisan, l’ouvrier (3/)

– Première difficulté il faut distinguer l’artiste de l’artisan

2) Travail et inspiration (4/)

– il faut aussi reconnaitre son travail, son labeur, travail sur les matériaux mais aussi travail intellectuel, l’artiste pense ses œuvres (Léonard de Vinci : la peinture est « cosa mentale« ) et les élabore avec sueur.

– deuxièmement il faut définir ce que l’on nomme le génie.
( cf texte de Kant. )

III/ L’œuvre d’art suppose un spectateur : c’est le problème de la spécificité du jugement de goût.

Le jugement de goût se distingue du jugement de connaissance (–> le vrai, le juste) essentiellement parce qu’il a pour fondement la subjectivité.

Baumgarten, au XVIII° siècle, va parler d’une science du goût qu’il appelle esthétique. Esthesis —> 5 sens, la sensation.

Deux difficultés :

1°) La sensibilité et l’entendement permettent de juger (5/)

– Ce qui nous touche nous procure des émotions, ce qui n’est pas forcément source de plaisir. L’art n’est pas l’agréable. Au XVIII°, avec Kant, l’œuvre est « ce qui plaît » ; ce n’est en aucun cas « l’agréable ».

Esthésis = la sensation, les 5 sens. L’œuvre d’art touche, au sens sensible du terme. Une œuvre c’est avant tout ce qui nous touche, c’est ce que l’on goûte (avec les yeux, le toucher). L’art avant tout on le goûte !!!

2°) Le jugement de goût est universel (6/)

– La reconnaissance de jugement de goût universel , exemple « des goûts et des couleurs on ne discute pas » et pourtant on ne fait que ça ! Comment accorder la subjectivité du goût (c’est à dire de la sensation, des sentiments et imagination) à l’universalité d’un seul jugement ? Comment passer de la subjectivité de l’œuvre à l’universalité du jugement ?

Comment passer de « ça me plaît » à « c’est beau », la reconnaissance universelle (?).