L’art et la musique en particulier : questions pour un orchestre

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Problématique 1:

L’œuvre

*Avez-vous choisi et pourquoi avez vous choisi cette œuvre ?

*Êtes vous vous même auteur/compositeur de vos propres œuvres ?

*Vous considérez vous comme un élément dynamique de la formation de l’œuvre ?

*Qu’apportez vous à une œuvre ?

*Choisissez vous votre morceau ?

Problématique 2 :

L’artiste

*Est-ce que vous mettez votre touche personnelle dans ces œuvres?

*Est-ce que vous avez déjà composé des œuvres?

*Comment en êtes vous arrivés à vous orienter vers la musique et vers l’interprétation?

*L’interprète se réserve t-il le droit de modifier une œuvre déjà existante?

*Pensez-vous que la musique est une science ou de la pure abstraction?

*Vous considérez-vous comme un groupe ou comme plusieurs artistes individuels qui collaborent?

Problématique 3 :

Le spectateur

* Est ce qu’une œuvre est toujours créée dans le but de plaire ?

*Est ce que finalement le spectateur ne devient il pas un artiste ?

* Est ce l’œuvre ou l’artiste qui est apprécié ?

* Est ce qu’une œuvre appréciée est forcément belle ?

*Est ce que le spectateur est assujetti aux phénomènes de mode ?

* Est ce que les goûts du spectateur ne sont-ils pas prédéfinis par rapport à ses origines socio-culturelles ?

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Problématique 1:

L’œuvre

– Qu’est-ce qu’une œuvre pour vous ?

– Le qualificatif  « d’œuvre » vous semble-t-il réservé aux morceaux anciens ou peut-il être attribué aux morceaux contemporains ?

– Pensez vous que ce que vous jouez est une œuvre d’art ou un divertissement ?

– L’œuvre d’art est-elle étrangère à la réalité quotidienne ?

– Comment vous rapportez-vous aux œuvres d’art ?

– Considérez-vous les œuvres musicales différemment des autres objets fabriqués pas l’homme ?

– Est-ce que vous pensez que l’œuvre que vous interprétez est immortelle ?

Problématique 2 :

L’artiste

– Pour vous, jouer est-ce prendre part à la création ?

– Est-ce important de connaître l’auteur pour l’interprétation ?

–  Qu’est-ce qu’un » génie » de la musique ?

– Pensez-vous qu’il est possible pour un groupe d’être en parfait accord pour créer une œuvre?

– Pensez-vous que tout interprète est un artiste ?

– Est-ce que la pratique de la musique vous procure un sentiment que vous n’éprouvez pas par la pensée?

Problématique 3 :

Le spectateur

– Adaptez-vous votre répertoire d’œuvre par rapport à votre public ?

–  Avez-vous l’impression de transmettre vos sentiments personnels à travers votre musique?

–  Est-ce que les critiques vous blessent ou vous aident-elles plutôt à progresser ?

– Associez-vous le succès d’une œuvre forcément à l’appréciation positive des spectateurs ?

–  Si une œuvre ne vous plait pas, comment l’appréhendez-vous ? Pouvez vous aller jusqu’à la jouer ?

–  Quand vous écoutez une représentation appréciée du public, vous arrive-t-il de vous en inspirer pour vos propres représentations ?

Le génie de l’équivoque

homme_animal1 Il n’est pas plus naturel ou pas moins conventionnel de crier dans la colère ou d’embrasser dans l’amour que d’appeler table une table. Les sentiments et les conduites passionnelles sont inventés comme les mots. Même ceux qui, comme la paternité, paraissent inscrits dans le corps humain, sont en réalité des institutions. Il est impossible de superposer chez l’homme une première couche de comportements que l’on appellerait « naturels » et un monde culturel ou spirituel fabriqué. Tout est fabriqué et tout est naturel chez l’homme, comme on voudra dire, en ce sens qu’il n’est pas un mot, pas une conduite qui ne doive quelque chose à l’être simplement biologique, et qui en même temps ne se dérobe à la simplicité de la vie animale, ne détourne de leur sens les conduites vitales, par une sorte d’échappement et par un génie de l’équivoque qui pourrait servir à définir l’homme. Merleau-Ponty

Quelle est l’idée générale de ce texte et quelle est son argumentation ?

Dans ce texte Merleau-Ponty répond à la question de savoir ce qui, chez l’homme, relève de la nature et ce qui relève de la culture. Ces deux ordres semblent bien déterminés lorsque l’on définit la nature comme hérédité biologique : c’est tout ce qui nous vient de nos parents, de nos ancêtre par une transmission génétique. On définit à l’inverse la culture comme tout ce que l’on tient de la tradition externe, c’est l’héritage des coutumes, des habitudes, des manières de faire et même de  penser propres à un groupe humain. Cependant ce couple d’opposé nature/culture est remis en question par l’auteur de ce texte. En effet, ce qui fait problème c’est qu’il affirme l’impossibilité de « déméler » ce qui, chez l’homme fait partie de la nature et ce qui fait partie de la culture. Dans un premier temps il montre que l’opposition est une opinion, puis le sens de ce noeud indénouable entre les deux notions.

I/ L’opposition naturel / fabriqué : une opinion

1/ L’illusion de conduites naturelles

Cette complexité, ce noeud entre nature et culture  s’oppose à l’opinion qui affirme qu’il est naturel de piquer une colère comme d’embrasser son amoureux. Pour l’opinion il esxiste deux catégories distinctes pour expliquer les comportements de l’homme, le naturel semble être inné, tout le reste serait fabriqué par l’homme.

2/ Les sentiments ne sont pas innés

Comme les mots et leurs usages, les sentiments sont ce que l’homme en a fait, ils sont construits, fabriqués par un milieu culturel, formés par des habitudes sociales, comme par exemple le sentiment de paternité (il peut y avoir un substitut du père biologique qui éprouve ce sentiment).

II/ L’impossibilité de déméler l’écheveau nature / culture

1/ On ne doit pas superposer les deux notions

La culture ne vient pas s’ajouter à la nature, il faudrait qu’elle soit identifiable et séparée des comportements naturels.

2/ La nature ne s’efface pas chez l’homme : une sorte « d’échappement »

« Rien qui ne se dérobe » dit l’auteur, c’est-à-dire qui ne se soustrait à la pure détermination biologique (pensez par exemple à la différence entre besoin et désir)

3/ L’homme est le résultat d’une interaction, une équivoque

Tout ce que l’homme dit, fait et pense est le résultat de son hérédité biologique transformée (tout est naturel) et de son héritage culturel et social (tout est fabriqué). L’homme à l’état de nature est une fiction, de même qu’un homme qui ne serait influencé en rien par ses déterminations biologiques, cela n’a pas de sens : une équivoque signifie une ambivalence, c’est-à-dire la possibilité d’un choix. L’homme n’est pas determiné par son corps naturel biologique, il a la possibilité d’échapper à la vie animale ( univoque) par la culture, en fabriquant le choix des comportements, des langages et des règles de la vie sociale. L’homme est en ce sens ouverture au monde, qui doit sans cesse se construire, s’inventer et même se créer : c’est le sens du mot « génie » employé ici pour définir ce qui est proprement humain en cet écheveau nature / culture.