Révisions : J-1

« Il faut trembler pour grandir » René Char

Pour tous ceux qui s’apprêtent à philosopher jeudi 16 juin…

Rendez-vous confiants à cette épreuve tant redoutée par certains, tant délaissée par d’autres. Un rendez-vous de pensée, pour enfin « penser par soi-même » : puisque vous aurez relu Kant vous vous sentirez sans doute sortir de cette minorité infamante qui consiste à ne pas faire usage de son propre entendement.

Le bac philo est une sorte de rite de passage qui permet de ne plus se soumettre aux pensées d’autrui (hétéronomie) mais de donner du sens au monde par l’exercice de ce qui dépend véritablement de nous : notre raison (image empruntée aux stoïciens). Comprenez qu’il n’y a pas de bons ou de mauvais sujets, l’essentiel est la manière dont le sujet va être traité ; ne pas le maltraiter, cela veut dire respecter son intitulé, lui accorder de l’importance (un enjeu, un intérêt), déceler le problème comme un combat à mener contre toutes les idées reçues ou un conflit à résoudre à tout prix.

N’oubliez pas enfin deux mots à l’origine de la philosophie qui doivent guider cette épreuve difficile, mais dont vous sortirez comme « grandis » :

Le désir qui anime toute recherche de la vérité ; puisqu’il s’agit bien lundi d’un rendez-vous comme lors d’un premier rendez-vous amoureux, la crainte de paraître moins que ce que l’on est ne doit pas l’emporter sur la vivacité de votre esprit et sa capacité à donner le meilleur de lui-même : raisonner. Ne voyez pas cet exercice obligé comme une contrainte mais comme un devoir, c’est-à-dire liberté de faire ce que l’on s’est soi-même prescrit. Vous découvrirez sans doute un bonheur inédit : celui d’être maître de ses jugements.

(…) jamais nous ne possèderons en suffisance l’objet de notre désir ! Or cet objet, c’est, disons-nous, la vérité. » Platon, Phédon 66, c

L’étonnement vous évitera l’ennui et la déception de votre lecteur / correcteur. Là encore il ne s’agit pas de jouer les grands naïfs ou de contourner le face à face de la parade amoureuse. Mais avec la sincérité et l’application requises, faites de cet étonnement le moteur de votre interrogation. Mettez de coté les certitudes, les citations ou les bribes de cours maintes fois répétées. Étonnez vous, étonnez votre lecteur par votre capacité à mobiliser de façon méthodique le doute, le questionnement et le déploiement d’une pensée libre.

C’est la vraie marque d’un philosophe que le sentiment d’étonnement que tu éprouves. La philosophie, en effet, n’a pas d’autre origine. Platon, Théétète, 155 d

C’est, en effet, l’étonnement qui poussa, comme aujourd’hui, les premiers penseurs aux spéculations philosophiques. Aristote

Enfin, ne sous-estimez pas l’intérêt de cet exercice, certes difficile mais libérateur. Un enrichissement de l’être passe, comme pour Spinoza par un accroissement de la puissance de comprendre qui augmente notre puissance d’agir ; ce qui en résulte s’appelle joie, c’est-à-dire le bonheur que vous aurez d’avoir participé à cette épreuve et surmonté, « le jour J », l’angoisse de la feuille blanche, la crainte de na pas être à la hauteur, la rancune envers une lourde année qui ne s’est peut-être pas déroulée comme vous le désiriez … mais après tout c’est vous lundi qui êtes seul maître de vos pensées.

Bon courage. Faites pour le mieux !

Le repos d’esprit et la satisfaction intérieure que sentent en eux-mêmes ceux qui savent qu’ils ne manquent jamais à faire leur mieux est un plaisir sans comparaison plus doux, plus durable et plus solide que tous ceux qui viennent d’ailleurs. » Descartes, Lettre à Christine de Suède, 20 Novembre 1647.

Révisions : cinéma

Plus d’excuse pour ne pas réviser sa philo ! Le programme du bac philo est au cinéma ! Réviser en vous appuyant sur des extraits de film : exemple la lutte à mort des consciences chez Hegel illustré par le film « les liaisons dangereuses de S. Frears

Retrouvez d’autres titres de studiophilo

Et lisez les textes des auteurs en regard des images : exemple texte du baccalauréat, Hegel

Précis de l’Encyclopédie des Sciences Philosophiques.

C’est une lutte ; car je ne puis me savoir moi-même dans l’autre en tant que l’autre est pour moi une autre existence immédiate ; mon but est donc de mettre de côté son immédiateté. Je ne puis non plus être reconnu comme immédiat, sauf, en tant que je mets de côté en moi l’immédiateté et permets ainsi à ma liberté d’être-là. Or, cette immédiateté est aussi la corporéité de la conscience de soi, en laquelle elle possède comme en son signe et en son instrument son propre sentiment personnel et son être pour d’autres et son rapport qui, avec eux, la médiatise.

La lutte de la reconnaissance (Anerkennen) est à la vie et à la mort ; chacune des deux consciences de soi met en péril la vie de l’autre et accepte pour soi cette condition, mais se met seulement en péril ; en effet, chacune a aussi en vue la conservation de sa vie comme étant l’être-là de sa liberté. La mort de l’une qui résout la contradiction d’un côté par la négation abstraite, grossière par conséquent de l’immédiateté, est ainsi, du côté essentiel, l’être là de la reconnaissance qui y est en même temps mise de côté, une nouvelle contradiction, supérieure à la première.

Hegel

Révisions : entrainement

Conseils de révision avant l’écrit :

  • Commencer par la notion qui vous semble la plus difficile, la moins intéressante, celle sur laquelle vous n’aimeriez pas tomber…
  • Travailler les textes pour l’oral avant l’écrit
  • Réviser toujours les textes des auteurs et non leur commentaire.
  • Relisez vos propres copies avant les corrigés
  • Ne pas apprendre des citations par thème sans un contexte ni sans savoir les expliquer
  • De même pour les concepts clés, sachez les utiliser vous même ou les comprendre dans un texte de philosophe mais n’apprenez pas par cœur leur définition.
  • N’hésitez pas à questionner votre professeur sur la méthode de dissertation, d’explication de texte ou tout autre question autre que « quel sujet va tomber cette année ? » dont ils n’ont pas la réponse ! Plutôt que de jouer aux pronostics, préparez vous sérieusement.
  • N’oubliez pas que la première épreuve est à l’écrit ; exercez vous à rédiger de la philosophie lors de vos révisions (ne recopiez pas votre cahier ni le manuel de philosophie mais faites des exercices d’introduction, de plan, de conclusion par exemple…)

Il n’est pas trop tard…

Quand on est jeune, il ne faut pas attendre pour philosopher et quand on est vieux, on ne doit pas se lasser de la philosophie, car personne n’est trop jeune ni trop vieux pour prendre soin de son âme. Dire qu’il est trop tôt ou trop tard pour faire de la philosophie, cela revient à dire que l’heure d’être heureux n’est pas venue encore ou qu’elle a déjà passé. Ainsi le jeune homme comme l’homme âgé doivent philosopher. L’homme âgé afin de rajeunir au souvenir des bonnes choses qu’il a vécues dans le passé1, le jeune homme afin d’être, malgré sa jeunesse, aussi serein et exempt de craintes devant l’avenir qu’un homme plus âgé.

Epicure, dans sa lettre à Ménécée évoque La question de l’âge opportun pour philosopher.On nous dit communément que le moment n’est jamais venu pour faire de la philosophie : il est toujours trop tôt pour réfléchir sur la mort ou l’art de vivre par exemple – ou trop tard, parce que le temps manque pour une telle méditation. Dans ce passage, Épicure s’inscrit en faux contre cette idée en affirmant que « personne n’est ni trop jeune ni trop vieux pour prendre soin de son âme » : la philosophie n’est pas en effet, selon lui, un exercice purement théorique et abstrait, elle a une finalité concrète : procurer le bonheur, lequel, réside dans le plaisir.

S’il n’y a pas d’âge pour philosopher, il y a cependant une condition : apprendre à penser par soi-même.

En ce qui concerne l’examen, il n’est pas trop tard pour comprendre ce qui est exigé. Même si toute l’année la philosophie n’a pas été votre préoccupation principale, même si le cours n’a pas toujours été pris, les devoirs non rendus, les lectures conseillées survolées , il n’est pas trop tard pour avoir une bonne note au bac, ou du moins limiter les dégâts !!!

On ne demande pas de devenir des érudits philosophes mais acquérir une méthode de penser : la méthode signifie le chemin, la voie ou comment philosopher

  • Comprendre ce que veut dire philosopher
  • Savoir articuler cette compréhension afin d’être compris
  • Savoir poser des hypothèses et construire des analyses logiques
  • S’interroger et argumenter pour élaborer un jugement clair
  • Formuler de manière rigoureuse sa propre pensée : faire usage de sa seule raison
  • Utiliser ou créer des concepts

La « finalité concrète », c’est l’utilité immédiate de la philosophie : pour-quoi philosopher ? Épicure nomme cette finalité le bonheur qui réside dans le plaisir et qui pour les élèves apprentis philosophes comprend la satisfaction légitime d’une bonne note, témoin d’un bonheur existentiel : il est très vexant de ne pas réussir son bac.philo, comme en témoignent de nombreuses réactions d’adultes qui n’ont pas oublié cette épreuve !

  • Prendre conscience de sa propre pensée
  • S’interroger, découvrir et reconnaitre l’erreur de ses opinions et préjugés
  • Exprimer une identité en confrontant ses jugements à ceux d’autrui et en élevant son argumentation à l’universel
  • Connaitre ses possibilités, ses réactions et ses limites pour penser par soi-même

Pour ceux,quelque peu obstinés, qui se mettent en condition d’échec, un seul conseil : essayer, une fois dans votre vie, de COMPRENDRE ce que philosopher veut dire…

Pour les autres, attaquez vos révisions avec plaisir et sérénité ! Ce n’est pas une épreuve insurmontable !

A suivre…

Révisions : top départ

Révisions :

  • Pour chaque notion : vocabulaire + textes d’auteurs du programme (cours ou manuel)
  • Les révisions par thème
  • Ne pas oublier la méthodologie générale : Dissertation et explication de texte, vous aurez 3 sujets au choix
  • Vos devoirs corrigés et de très nombreux sujets corrigés dans les pages ci-contre
  • Les cours ont été complétés par des exercices
  • Le texte étudié en lecture suivie ES : Rousseau, S : Epictète
  • La culture générale (faire feu de tout bois et de toute matière enseignée)

Terminale S, ES

Programme officiel :

Notions :
Le sujet – La conscience
– L’inconscient
Autrui ES
– Le désir
La raison et le réel – La démonstration
L’interprétation ES
– La matière et l’esprit
– La vérité
La culture Le langage ES
– L’art
– Le travail et la technique

Rappel du plan de cours septembre / mars

Première partie : la réflexion philosophique

Qu’est-ce que philosopher ?

Problème et question

La réflexion, les facultés de l’esprit

les trois questions Kantienne

Méthodologie de la dissertation philosophique.

Les différents types de sujet

Discours ordonné et intérêt philosophique d’un texte

Les matériaux pour la dissertation

Commencement ou origine de la philosophie

Du mythe à la raison

La cité grecque

Contre les sophistes, la spécificité de la réflexion philosophique

La philosophie à travers ses fondateurs

Le choc des contraires, Socrate et Platon

La sagesse en question

L’ignorance Socratique

Le problème de la théorie de la connaissance

Premiers aspects de la théorie de la vérité (les Idées : le langage, les formes mathématiques, les valeurs morales, la beauté)

Opinion, science et philosophie

L’éducation à la vérité (texte de l’Apologie de Socrate, Platon)

Deuxième partie : anthropologie et métaphysique

Illusion et perception, l’interprétation (ES)

Erreur des sens ou illusions perceptives ?

Les sources de l’illusion

Les illusions de la raison : La critique

La conscience et l’inconscient psychique.

L’analyse cartésienne de la conscience + matière et esprit

Les limites de la connaissance de soi : vers l’inconscient

L’hypothèse de l’inconscient psychique chez Freud (le lapsus, le rêve, la maladie…) + constitution d’une science de l’homme, la psychanalyse.

Le Désir (et autrui, ES)

Troisième partie : Connaissance et réalité

L’outil de la connaissance: langage et pensée

Nature et culture ES

(Langage animal et langage humain)

Vers la linguistique comme modèle des sciences humaines) ES

La structure de la connaissance

Développement des sciences et discours philosophique

Connaissance par ouïe dire, par opinion

Théologie, Métaphysique et pensée positiviste

La constitution des savoirs : le projet scientifique (S)

La méthode :

La démonstration mathématique

Les obstacles épistémologiques

Observation / expérimentation dans le rapport entre théorie et l’expérience

L’objet :

Le fait polémique, le fait expérimental

De la mesure à la loi entre les phénomènes

Les approches du vivant (S)

Les pratiques

L’art, la technique

Les échanges, Le travail

Philosophie politique

Le rationalisme en question

Connaissance et morale

L’exemple de l’évolution des espèces :  S

Le sens de la vie

Terminale TSLB, STLC, STG

Programme officiel :

  • La vérité

– raison et croyance

– l’expérience

  • la culture

– art et technique

– les échanges

Rappel du plan de cours septembre / mars

Première partie : la vérité

La réflexion philosophique

Commencement de la philosophie

La raison et les raisons (Malebranche)

Savoir et croire (Platon)

Deuxième partie : nature et culture

L’art

L’enfant sauvage

L’ethnologie (Lévi-Strauss)

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