En avant-première mondiale…

Mes élèves n’arrêtent pas de me demander quand est-ce que je finirai mon commentaires des compétences et savoir-faire exigibles, surtout celles de chimie… ils aimeraient bien que je le finisse avant le bac.

Bon, promis je m’y remets courant Février, par contre, je ne garantis pas que tout sera fait d’ici le bac. D’ailleurs, si vous avez des préférences, n’hésitez à poster ici vos demandes, je commencerai par ce qui a le plus de demandes.

En attendant, voici en avant première mondiale, une première vidéo du projet qui nous occupe beaucoup au web pédagogique depuis quelques mois. Il s’agit d’une série de vidéos expliquant la physique des objets du quotidien.

En avant-première mondiale, j’ai le plaisir de vous présenter – roulement de tambour – le four à micro-onde ! – coup de cymbale

[dailymotion]http://www.dailymotion.com/video/xffxb8_de-la-physique-mme-la-presidente-le-micro-ondes_school[/dailymotion]

Wolfram alpha : un moteur de connaissance

On avait déjà google qui sait interpréter les requêtes et faire des calculs.

Quelques exemples :

  • à « c/450e-9 », google répond « 6,66205462 × 1014« 
  • avec « 350 miles » on obtient « 350 miles = 563.2704 kilometers »
  • Mais google n’est pas seulement fort en math, il est bon aussi en finance : à « 350 USD », il répond « 350 dollars américains = 252,561697 euros »

Mais il y a encore mieux que google : wolfram alpha

En math, il est capable de faire des calculs mais aussi de représenter des fonctions.  Tapons « plot x^3 – 6x^2 + 4x + 12 » et l’on obtient les réponses suivantes :

Il est aussi capable de résoudre des équations : la requête « x^3 – 4x^2 + 6x – 24 = 0 » nous apprend que l’on peut factoriser x^3 – 4x^2 + 6x – 24 sous la forme :et qu’il y a une racine réelle (x=4) et deux racines complexes (x=i sqrt(6) et x=-i squrt(6)).

Mais on n’est pas là pour parler de math, puisqu’on est sur un blog de physique…

En physique, wolfram alpha n’est pas en reste :

  • Vous voulez savoir combien de temps dure la chute d’un objet lâché à 1000 mètres de hauteur ? « time to fall 1000m » vous apprendra qu’il faut 14 secondes soit 0,24 minutes pour que l’objet atteigne le sol avec une vitesse de 140 m/s à l’arrivée.
  • « Ah ben oui, mais 140 m/s ça ne me dit rien, comment on fait pour l’avoir en km/h ? » Pas de problème, tapez « 140 m/s to km/h » et vous obtiendrez 504 km/h. Comme Wolfram alpha n’est pas avare d’informations, il vous dira aussi que cela correspond à 313,2 mph soit 272,1 noeuds (knots) c’est à dire 0,41 mach. Que c’est à peu près la vitesse d’une impulsion nerveuse, que lorsque le vent a cette vitesse, on obtient une tornade F5 sur l’échelle de Fujita, qu’à cette vitesse, il faut 7,143 seconde pour parcourir 1 km.

C’est déjà pas mal, mais pour l’instant c’est à peine mieux que google, on pourrait en voir un peu plus ?

En astronomie, en tapant « vénus« , on obtient des données orbitales (distance au soleil de 0,7 u.a. ce qui correspond à 6 minute-lumière – période orbitale de 225 jours), physiques (6052 km de rayon, soit 0,99 le rayon de la terre pour une masse 4,9.1024 kg soit 0,815 la masse de la terre avec une rotation propre de 243 jours), atmosphériques (pression de 89 atm, atmosphère constituée à 96,5 % de CO2). En prime, on obtient sa position actuelle dans le système solaire :

une petite photo :

et sa position actuelle dans la ciel :

C’est le petit point violet, à côté du soleil

En chimie, en tapant « Carbon« , on obtient la place du carbone dans la classification périodique :

Son Symbole (C), son numéro atomique (Z=6), sa phase dans les conditions normales de température (solide), sa température de fusion (3550 °C sous forme de charbon), d’ébullition (4027 °C), sa masse volumique (3,5 g/cm² pour la forme diamant), son abondance dans l’univers (0,5 %), dans la croûte (0,18 %), dans l’humain (23 %); sas isotopes stables (C12 & C13) et instables (C14).

Pour les problèmes d’optique de 1ère S et Spé physique, en tapant « lens, f=5cm, o=7cm« , ce qui revient à poser la question « pour une lentille de distance focale 5cm, quelle est l’image d’un objet situé à 7 cm devant la lentille ? » on obtient :

Pas mal, non ?

La liste d’application est énorme et dépasse largement le cadre de la physique-chimie et des sciences en général. La page d’exemple balaie les sciences dures (math, physique-chimie, SVT), les sciences de l’ingénieur, les sciences économiques et sociales mais aussi l’histoire, la géographie, la diététique, le sport, les finances, etc.

Et puis comme les physiciens ont quand même une relative ouverture d’esprit, voyons un exemples en géographie. En tapant « France » on apprend que sa superficie 550 000 km² avec 63,9 millions de personnes (soit 117 personnes par km²) qui ont une espérance de vie de 81 ans, qui parlent français (99 %) mais aussi alsacien (2,4 %), auvergnat (2,1 %), italien (1,6 %), portugais (1,2 %), breton (0,79 %) qui pratiquent le christianisme (69 %), l’islam (8,2 %), le judaïsme (1 %) et le bouddhisme (0,8 %). Économiquement, avec 2 700 milliards de dollars c’est le cinquième PIB du monde, celui-ci est de 41 200 dollars par personne ce qui met la france au 28ème rang mondial. En tapant « french« , on apprend que notre langue est parlé par 128 millions de personnes :

Je pourrait continuer cet article des heures durant tant ce moteur de recherche est inépuisable. Pour s’amuser, essayez votre prénom, vous y apprendrez combien d’américain le porte, votre date de naissance, vous saurez enfin quelle était la phase de la lune ce jour-là !

A propos de tir de projectiles

Cette animation, issue d’un cours de physique en ligne Australien (allez-y, en plus vous travaillerez votre anglais)  illustre la variation de la portée en fonction de l’angle avec lequel on lance un projectile. :

L’équation de la trajectoire du projectile est

z=-g/(2.V²0.cos²?).x²+tan?.x

que tout élève de TS doit savoir retrouver. Un trou de mémoire ? Allez faire un tour par ici.

C’est bon ? Vous avez compris ? Alors, vous avez une mérité une petite pause ludique pour vous entraîner :

TirProj

Un jeu de physique en téléchargement presque gratuit !

Pour fêter son anniversaire, crayonphysics est en téléchargement à un prix libre, jusqu’au 15 Janvier.

Crayonphysics est un puzzle de physique. Kézako ? Voici une petite vidéo explicative :

Alors n’hésitez pas, téléchargez-le sur le site de l’éditeur et n’oubliez de laisser un petit quelque chose pour le travail !

Les modes propres d’un tambour

En plus d’être adorablement kitch (j’adore le moment où l’opérateur prend le temps de vider sa pipe…), cette vidéo présente le lien entre fréquence propre de vibration et mode propre de résonance (voir le 2ème chapitre du cours de physique de TS spé physique).
Elle illustre également parfaitement bien les aller-retour entre expérience et modélisation.

  • Observation : on observe un phénomène de la vie de tous les jours – des sons différents produits par des objets différents,
  • Analyse : on analyse ce phénomène au laboratoire – en l’occurence, on fait une décomposition spectrale des sons,
  • Modélisation : on se munit d’un modèle pour le décrire – la dynamique de vibration est décrite par certaines équations avec des conditions de bords : ici, pas de mouvement au bord
  • Mise en oeuvre du modèle : on applique le modèle au cas particulier qui nous intéresse – les équations sont trop dures pour être résolues mathématiquement, on utilise une modélisation numérique
  • Confrontation aux résultats expérimentaux : on confronte les résultats issus du modèle aux résultats trouvés au laboratoire – on
  • Application : dans le cas où le modèle est en bon accord avec l’expérience on peut mettre en oeuvre de nouvelles expérimentations – ici on se met à rechercher les modes propres de vibration d’une voiture

L’original « Tambour que dis-tu ? » est sur le site de canal-U

L’effet d’une bombe nucléaire

Une bombe nucléaire tire sa puissance de l’énergie du noyau contrairement aux bombes conventionnelles qui tirent leur énergie des réactions chimiques entre molécules.

Ainsi dans une bombe classique au trinitrotolène (TNT) la réaction chimique est 2 C7H5N3O6 ? 3 N2 + 5 H2O + 7 CO + 7 C. Cette réaction produit 4,6 MJ/kg et sert de référence pour de nombreux engins explosifs, dont les bombes nucléaires.

Le terme bombe nucléaire recouvre en réalité 2 types de bombes correspondant aux 2 types de réactions nucléaires : la fission et la fusion. La fission consiste à fractionner un gros noyau en 2 petits. C’est la méthode utilisée par les américains dans les bombes utilisées sur Hiroshima (fission de l’uranium 235) et Nagasaki (fission du plutonium 239). Les bombes qui utilise la fusion sont dites thermonucléaires, on parle également de bombe H. Elles consistent à fusionner des noyaux d’hydrogène (isotopes 2 et 3 : deutérium et tritium) pour former des noyaux d’Hélium. Pour faire de la fusion il faut beaucoup d’énergie pour arriver à rapprocher des noyaux qui ont tendance à se repousser. Ainsi, les bombes H sont initiées par des explosions nucléaires de fission.

Sur Hiroshima, la bombe utilisée avait une puissance de 15 000 tonnes de TNT. Sur Nagasaki, la bombe avait une puissance de 21 000 tonnes de TNT. Mais ces puissances ne sont rien comparées à celles de la Tsar bomb, une bombe H soviétique (plus grosse bombe jamais testée) dont la puissance a atteint 50 000 000 de tonnes de TNT.

L’application ci-dessous (dont l’original est ici)permet de mieux se rendre compte de la puissance de ces bombes. Pour l’utiliser, commencez à sélectionner une ville que vous connaissez, puis choisissez une bombe (« select a weapon ») et enfin lancez-là (« Nuke it »).

Définition de la seconde

Définir la seconde, pas si simple quand on y pense…

[dailymotion]http://www.dailymotion.com/video/x6ssqg_n5lhistoire-racontee-par-des-chauss_fun[/dailymotion]

Oui, les chaussettes, c’est presque ça. Mais pour comprendre comment on a inventé la seconde, il faut faire l’inverse : d’abord le jour, puis l’heure, la minute et enfin la seconde.

Imaginons que deux personnes souhaitent se donner un rendez-vous. Comment faire pour être sûr qu’elles seront bien présentes au même moment, au même endroit ?

Pour mesurer le temps, il faut avoir le nez en l’air et regarder les étoiles. Notre astre, le soleil est la première source de mesure du temps. L’alternance de lumière jour-nuit nous donne la première balise : 1 jour = la durée séparant 2 positions identiques du soleil. Pour se donner un rendez-vous, on peut par exemple se dire « rendez-vous dans 3 jours, ici ». C’est-à-dire « on attend que le soleil passe 2 fois à cette position du ciel et on se retrouve à la troisième ».

Mais comme cette durée est un peu longue, on a eu l’idée de la subdiviser en plusieurs parties. En l’occurrence, on a choisi 24 subdivisions. Pourquoi 24 ? Il faut remonter au temps des babyloniens pour avoir la réponse. Ceux-ci comptaient sur leur doigts comme nous mais en comptant aussi les 2 pouces des pieds ! Il comptait donc jusqu’à 12. C’est surprenant pour nous, mais pas si idiot quand on y pense. 12 se divise par 2, 3, 4 et 6. Ce qui est très commode pour faire des calculs quand on n’a pas de calculatrice. Ainsi, si l’on veut diviser la journée en parties égales et que l’on compte en base 12 comme les babyloniens, on obtient 12 heures le jour et 12 heures la nuit, ce qui nous donne 24 heures pour une journée complète.

Dans la foulée, on peut aussi diviser l’année en 12 mois : un an c’est la durée nécessaire pour que le soleil revienne à la même position dans le ciel les jours de solstice. En plus en un an, on observe 12 fois la pleine lune, encore un argument pour compter en base 12 et diviser l’année en 12 mois.

Au passage, si l’on compte le nombre de fois où le soleil se lève en 1 an, on trouve 365. Si l’on n’est pas trop regardant, 365 c’est à peu près 360. Et alors ? Alors 360 c’est 12 fois 30, on retrouve encore un beau 12 et le nombre de jours à mettre dans un mois.

Pourquoi une seconde est-elle le 60ème de la minute qui elle-même est le 60ème de l’heure ? Il aurait été plus simple de prendre le 100ème dans les deux cas, les conversions en auraient été largement simplifiées.
Cette question résonne avec une autre question : pourquoi les angles sont mesurés en degré, minute, seconde ?

Pour mesurer une durée plus précise que l’heure, il faut inventer des mécanismes du type gnomon : un bâton planté dans le sol. L’ombre portée par le bâton sur le sol nous donne un moyen simple de mesurer des durées précises. C’est le principe du cadran solaire où la mesure du temps est en fait une mesure d’angle.

Pour mesurer les angles, les babyloniens (vous savez ceux qui sont fan du 12) ont eu l’idée de diviser le cercle en 6 parties égales (la moitié de 12), elles-mêmes divisibles en 60 parties égales (la moitié de 120), on obtient le 360 degré (6*60) du tour complet.

Une fois que l’on a le degré, il ne reste plus qu’à inventer sa subdivision : le 60ème de degré qu’on appelle minute et le 60ème de minute qu’on appelle la seconde.

Là encore, la faute en revient aux babyloniens. Et ces 60 minutes par heure (ou degré) et 60 secondes par minute sont une réminiscence de la culture babylonienne.

Pour faire des tâches quotidiennes ce système de mesure du temps est parfaitement adapté et on l’utilise tous les jours pour se donner des rendez-vous. Mais si l’on cherche un peu de précision, on remarque que ça ne fonctionne pas tout à fait : le soleil met moins de 24 heures pour revenir à une même position, il y a un peu plus de 365 jours dans un an. Au final, la mesure du temps basé sur des phénomènes est relativement imprécise, surtout quand on veut faire des mesures de physique sur des atomes ou des particules. De plus, la mesure de la seconde est l’une des mesures fondamentales du mètre puisqu’on définit le mètre comme la distance parcourue par la lumière en 1?299 792 458 seconde . Du coup, depuis 1967, les physiciens ont trouvé un autre moyen de définir la seconde. Plutôt que de garder la tête dans les étoiles, ils ont pris une mesure sur un atome :

La seconde est la durée de 9 192 631 770 périodes de la radiation correspondant à la transition entre les niveaux hyperfins F=3 et F=4 de l’état fondamental 6S½ de l’atome de césium 133

C’est pour cela que les horloges qui gouvernent le monde (horloges d’internet, des satellites GPS, des heures officielles)  sont atomiques.

Finalement, je me demande si je ne préfère pas la définition donnée par les chaussettes…

La surface terrestre requise pour alimenter le monde

Quelle source d’énergie pour alimenter le monde ?

Surface requise pour alimenter le monde avec des panneaux solaires
Surface requise pour alimenter le monde avec des panneaux solaires

Du point de vue de la physique, toute action se décrit en terme de transfert d’énergie. Pour rouler, une voiture brule de l’essence : il s’agit d’une réaction chimique qui convertit de l’énergie potentielle chimique en énergie cinétique. De la même façon, une centrale électrique convertit de l’énergie primaire (hydraulique pour un barrage, chimique pour du charbon, nucléaire pour une centrale nucléaire) en énergie électrique.

L’activité du monde économique est basée sur cette conversion d’énergie primaire en une autre forme d’énergie. Une énergie primaire est une énergie naturellement accessible. Il n’y en a pas tant que ça :

  • Energie hydraulique : l’énergie des cours d’eau, des marées
  • Energie éolienne : l’énergie cinétique du vent
  • Energie chimique : l’énergie potentiellement libérable du charbon, du pétrole
  • Energie solaire : l’énergie lumineuse reçue du soleil
  • Energie nucléaire : l’énergie de cohésion des noyaux nucléaires

Les 3 premières sont en fait des « filles » de l’énergie solaire. Récupérer les énergies hydrauliques et éoliennes revient à prélever une infime partie des énergies mise en oeuvre dans la machinerie climatique de la terre. L’énergie chimique fossilisée est issue d’organismes vivants, or tous les organismes vivants puisent leur énergie du soleil : les plantes transforment l’énergie solaire en énergie chimique, les animaux mangent les plantes et profitent de cette énergie chimique.

L’économie actuelle est essentiellement basée sur l’énergie chimique, une source d’énergie épuisable qui en plus modifie l’équilibre physico-chimique du climat. La question des énergies renouvelables est celle de la recherche d’une source d’énergie primaire économiquement rentable et écologiquement acceptable. Le solaire est certainement le meilleur candidat. En témoigne la carte présentée qui montre une estimation de la surface de panneaux solaires nécessaire pour alimenter le monde.

« Décroissance radioactive » : ce qu’il faut retenir

La radioactivité est bien loin en ces périodes de révisions et une petite fiche pour explorer les connaissances exigibles en radioactivité ne peut pas faire de mal.

Connaître la signification du symbole ZAX et donner la composition du noyau correspondant.

Voici une vieille connaissance qui date de la seconde :

ZAX : noyau de symbole X qui a pour nombre de masse A et numéro atomique Z. Un noyau ZAX est donc constitué de Z protons et A-Z neutrons.

Définir l’isotopie et reconnaître des isotopes.

2 noyaux isotopes ont le même nombre de protons mais un nombre différent de neutrons. Ainsi, ils ont le même Z mais pas le même A.

Reconnaître les domaines de stabilité et d’instabilité des noyaux sur un diagramme (N,Z).

Il s’agit de reconnaitre sur un diagramme du type :

diagramme de stabilité N-Z

Qu’il y a une zone correspondant à des noyaux stable, donc non radioactifs. Sur le diagramme ci-dessus, c’est la zone la plus rouge. On voit que pour des petits Z, cette zone suit plus ou moins la courbe N=Z, puis s’en éloigne au fur et à mesure que les Z devient de plus en plus grand.

Et qu’autour de cette zone, les noyaux sont de plus en plus instables au fur et à mesure qu’on s’en éloigne. Le reste du diagramme (en blanc ici) correspond à des noyaux qui ont une durée de vie tellement infinitésimale qu’il n’a jamais été possible de les fabriquer.

Définir un noyau radioactif.

Un noyau radioactif est un noyau qui subit spontanément une désintégration nucléaire. Cela se traduit par l’émission d’un rayonnement et la transmutation du noyau père en un noyau fils.

Connaître et utiliser les lois de conservation.

Lors d’une désintégration nucléaire, le nombre total de nucléons et le nombre de charge se conservent. Ce sont les lois de Soddy. Ainsi, lors d’une désintégration ? qui produit un noyau d’Hélium (A=4 et Z=2), on aura :

désintégration alpha

Par exemple, un noyau d’uranium 238 (A=92, Z=92) se désintègre en Thorium 234 (A=234 et Z=90).

Définir la radioactivité ?, ?+?, ? l’émission ? et écrire l’équation d’une réaction nucléaire pour une émission ?, ?+?, ?? en appliquant les lois de conservation.

  • La radioactivité ? se caractérise par l’émission d’un noyau d’hélium He : A=4, Z=2.
  • La radioactivité ?+? se caractérise par l’émission d’un positron : un anti-électron qui porte à les mêmes caractéristiques qu’un électron si ce n’est sa charge qui est positive et A=0 (il ne s’agit pas d’un nucléon) et Z=1 (charge positive).
  • La radioactivité ?? se caractérise par l’émission d’un électron : A=0 (il ne s’agit pas d’un nucléon) et Z=-1 (charge négative).
  • L’émission ? correspond à la désexcitation du noyau fils. En effet, une désintégration radioactive produit beaucoup d’énergie et le noyau fils est bien souvent dans un état excité (voirs le cours de fin d’année sur la quantification des niveaux d’énergie). Le passage de l’état excité à l’état au repos passe par l’émission d’un rayonnement électromagnétique nommé rayonnement ?.

Ainsi, un noyau Cobalt 60 (symbole Co, A=60 et Z=27) radioactif ? produira un électron (A=0, Z=-1) et son noyau fils sera carctérisé par (A=60 et Z=28) pour assurer les lois de conservation de Soddy. Si l’on regarde dans un tableau périodique des éléments, on trouvera que Z=28 correspond au Nickel (symbole Ni). L’équation de désintégration s’écrit donc :

6027Co ? 6028Ni + 0-1e

À partir de l’équation d’une réaction nucléaire, reconnaître le type de radioactivité.

Celle-ci est assez simple, il suffit de reconnaître l’élément éjecté : une noyau 42He c’est de la radioactivité ?, un positron 01e c’est du ?+ et un électron 0-1e c’est du ?. Attention la présence d’un noyau d’hélium dans les produits ne signifie pas obligatoirement qu’on a affaire à une radioactivité ?. Il est possible également que ce soit une réaction de fusion. Besoin de se rafraîchir la mémoire ? Jetez donc un oeil sur la fiche Réaction nucléaire.


Connaître l’expression de la loi de décroissance et exploiter la courbe de décroissance.

Une population de noyau décroit en suivant la loi de décroissance suivante : N(t)=N0e-?t. Cela se traduit par :

Courbe de décroissance radioactive

Sur le graphique, on trouvera comment lire la valeur de N0 et comment trouver ?.

Savoir que 1 Bq est égal à une désintégration par seconde.

Dit comme ça c’est un peu rapide. Déjà il faut savoir que le Becquerel, Bq, (du nom d’un physicien qui a compté… on fait comme ça en physique : on donne le nom des gens qui comptent à des unités comme ça on est sûr que les apprentis retiendront leur nom même s’ils ne savent pas de qui il s’agit) est l’unité de l’activité d’une source radioactive. Et donc, lorsque pour une source radioactive il y a une désintégration par seconde, alors son activité est de 1 Bq. Ainsi le Bq est égal à des s-1.

Pour info : 1 Bq c’est tout petit, une source radioactive qui émet une particule par seconde, c’est à peine détectable. Dans un exercice où l’on vous fait calculer l’activité d’une source radioactive, ne vous étonnez pas de trouver de très grand nombre. Avant le Bq, on utilisait le Ci (de Curie) qui vaut 3,7·1010 Bq. C’est une unité plus adaptée à la radioactivité mais elle n’est pas « standard ».

Expliquer la signification et l’importance de l’activité dans le cadre des effets biologiques.

Une source radioactive émet des radiations très énergétique. lorsque ces radiations arrivent sur un organisme vivant, c’est comme un éléphant dans un magasin de porcelaine : ça fait beaucoup de dégat (voir les effets biologiques de la radioactivité I & II). Ainsi, l’activité qui mesure le nombre de désintégration par seconde donne une bonne idée de la dangerosité d’une source. Plus elle est active, plus elle est susceptible d’avoir un impact biologique.

Connaître la définition de la constante de temps et du temps de demi-vie.

La constante de temps est l’inverse de la constante radioactive ? qui apparaît dans l’expression de la loi de décroissance radioactive : N(t)=N0e-?t. ?=1/?.

Le temps de demi-vie est la durée pour qu’une population de noyau soit divisée par 2 : N(t1/2)=N0/2.

Utiliser les relations entre ? et ? et t1/2.

Noter bien qu’il est dit « utiliser » et pas « savoir les démontrer », donc à priori, il n’est pas nécessaire de savoir démontrer que N(t1/2)=N0/2 implique que t1/2=ln2/?. Cependant, ce calcul est parfois demandé (voir par exemple Liban 2008 sur labolycee.org). Pour mémoire :

N(t1/2)=N0/2 ? N0e-?t1/2 = N0/2 ?  e-?t1/2 = 1/2 ? e?t1/2 = 2 ? ?.t1/2=ln2

D’où t1/2=ln2/? et en se rappelant que ?=1/? on peut écrire : t1/2=?.ln2.

Pour l’application de ces expressions, attention aux unités : si ? est en seconde, alors t1/2 l’est aussi. Cependant t1/2 est souvent donner en heure ou en seconde, donc il faut le convertir en seconde pour avoir ? en seconde et ? en s-1.

Ceci est extrêmement important car l’activité (nombre de désintégration par seconde) est égale à la dérivée de N par rapport au temps : A=-dN/dt qui est égal à ?N. Ainsi l’unité de ? donne l’unité de A. Comme A est en Bq (donc en s-1) alors, il faut toujours exprimer ? en s-1.

Un exemple ? Envisageons une source de carbone 14 contenant 1 mole de noyaux (6.1023 noyaux). La demi-vie du carbone 14 est de 5 730 ans. Ainsi, ?=ln2/t1/2=ln2/t1/2=ln2/(5730*365*24*3600)=3,84 10-12 s-1 et A=2,3  1012 Bq.

Déterminer l’unité de ? ou de ? par analyse dimensionnelle.

Celle-ci est assez facile : Sachant que ln2 est juste un nombre sans unité, t1/2=ln2/? implique que t1/2 et ? ont une unité inverse l’une de l’autre. Si t1/2 est en heure alors ? est en h-1. Pour ?, t1/2=?.ln2 implique que t1/2 et ? ont la même unité.

Expliquer le principe de la datation, le choix du radioélément et dater un événement.

Du fait de la décroissance exponentielle d’une population de noyaux radioactive, une source a une activité qui décroit de manière exponentielle : A(t)=A0e-?t. Ainsi, connaissant le temps de demi-vie de l’élément considéré et l’activité initiale, il est facile de trouver l’age de l’échantillon en mesurant son activité à l’instant présent.

Bien entendu, connaître l’activité initiale n’est pas facile. Il faut faire des raisonnements très rusé pour y arriver. Cependant, dans tous les sujets de bac traitant de datation on vous guide tout au long du raisonnement qui permet de déterminer l’activité initiale.

Un exemple classique de datation : la datation au carbone 14. Elle est basée sur le fait que le carbone 14 (isotope radioactif du carbone) est continuement régénéré dans la haute atmosphère. Ainsi le taux carbone 14 sur carbone 12 (C14/C12) est constant dans l’atmosphère, de l’ordre de 10-12. Comme les plantes « respirent » le carbone de l’air (par le dioxyde de carbone), le taux C14/C12 des plantes est le même que celui de l’atmosphère. A partir du moment où l’organisme vivant meurt, les échanges cessent et la quantité de Carbone 14 décroit de manière exponentielle. Ainsi, une mesure de l’activité radioactive due au carbone 14 permet de savoir depuis combien de temps l’organisme est mort. Le temps de demi-vie du carbone 14 étant de 5730 ans, on peut pas remonter plus loin que 50 000 ans. Au-delà de cette durée, il n’y a plus assez de Carbone 14 pour mesurer l’activité radioactive.