Les bonnes copies

Ca y est, vous avez tout révisez, vous savez tout. Vous voilà prêt pour L’Epreuve. Il ne me reste plus qu’un truc à vous donner : comment faire une copie qui sort du lot ?

Le bac n’est pas un concours d’originalité. C’est un exercice de style. C’est triste, mais c’est comme ça. Il y a des attendus, il y a des rituels, il y a des formules types. Voici quelques recommandations pour ne pas froisser le correcteur et grappiller quelques points

Démonstration claire

Pas de périphrase, de formulation alambiquée. Il faut savoir aller au cœur du raisonnement, aller à l’essentiel, clairement. Comment faire pour le travailler ? Se relire ou se faire relire par quelqu’un d’autre. Si on ne comprend rien, ça n’est pas bon signe. Dans certaines copies on a l’impression que le candidat espère que le correcteur comprendra pour lui ! A éviter… Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement. Expliquez à d’autres et ne soyez pas complaisant.

Indiquez toutes justifications nécessaires

Bien souvent les élèves me demandent « et ça monsieur, il faut le mettre ». Si vous y pensez, si ça enrichit votre propos, la réponse est oui ! Ne manquez jamais une occasion de montrer que vous maîtrisez votre sujet.
Dans les justifications graphiques ne pas hésiter à mettre des explications. Par exemple, si on vous demande de déterminer le temps de demi-réaction en cinétique, faîtes apparaître xmax/2 et t1/2 en indiquant tout ce qui est nécessaire à la compréhension. On voit parfois des copies où tout est tracé mais pas expliqué. Ça n’est pas au correcteur de combler les vides. Pour lui, tout est simple et il connait les réponses, il faut lui montrer que vous vous comprenez -ou tout au moins arriver à lui faire croire…

Vocabulaire

Il faut reprendre le vocabulaire de l’énoncé, la formulation de la question dans la réponse. Faire attention aux implicites. Bien expliquer d’où l’on tire le raisonnement. Être clair sur l’origine des informations.

Avoir une vision globale d’où va le sujet

D’une manière générale et particulièrement dans les exercices d’analyse de documents, jeter un œil à toutes les questions pour ne pas prendre le risque de répondre dès la première question à la dernière. C’est un conseil que j’ai beaucoup entendu quand j’étais au lycée puis plus tard et je pensais qu’il était inutile. Maintenant que je suis de l’autre côté je me rends compte à quel point c’est important et encore plus maintenant où on demande d’inventer des méthodes, des protocoles, etc. Bien souvent la réponse est donnée 3 questions plus loin… Les meilleurs élèves peuvent s’en sortir sans suivre ce conseil mais si vous butez sur une question, ça peut vraiment vous sortir d’un mauvais pas. Cherchez le lien entre les questions. Hormis dans les mauvais sujets, toutes les questions d’une même partie (1.1, 1.2, 1.3, etc.) ont un lien.

Attention aux expressions vectorielles

Une équation vectorielle correspond en fait à 2 ou 3 équations (selon le nombre de dimensions du problème). Un scalaire ne peut donc pas être égal à un vecteur. Pour les profs de physique-chimie comme les profs de maths, c’est la base et lorsqu’ils tombent sur une telle ânerie ils ne manqueront pas de rayer de rouge votre réponse et de ne pas avoir envie de lire la suite. Soyez donc très prudent dans le passage des vecteurs aux scalaires et relisez-vous !

Mener les calculs littéraux le plus longtemps possible.

Il faut faire les applications numériques tout à la fin. Ne vous jetez pas au plus vite sur la calculatrice pour vous débarrasser des représentations formelles et passer aux chiffres. Il est très facile de faire des erreurs de recopiage lorsqu’on ne manipule que des chiffres, de plus on ne peut pas vérifier l’homogénéité à chaque ligne. Alors qu’un calcul mené de manière formelle est facile à lire et il est beaucoup plus facile de se corriger en cas d’erreur de recopiage.

Résultats numériques

Les résultats numériques doivent être représenté avec la notation scientifique et avoir le bon nombre de chiffres significatifs. Par défaut la règle à appliquer est « le nombre de chiffres significatifs à retenir est égal au nombre de chiffres significatifs de la donnée qui en a le moins » mais s’il y a un calcul avec des incertitudes, il faut écrire les choses de manière cohérente.

Toutes ces recommandations sont à appliquer pour faire sortir votre copie du lot. Votre copie sera corrigée durant la dernière semaine du mois de juin, lorsqu’il fait bien chaud et les correcteurs peuvent s’agacer facilement pour des choses qui vous paraissent être des bricoles. Bien souvent les copies se ressemblent et les réponses sont insuffisamment justifiées. On ne vous enlèvera pas de points pour avoir fait un calcul trop tôt ou parce que vous n’avez pas repris l’énoncé dans votre réponse mais ces petits points sont les petits plus qui font la différence. Tout ce qui donne l’impression au correcteur que vous êtes sérieux et attentif est bon pour l’inciter à lâcher des points. Le bac est une épreuve anonyme. Le correcteur ne vous connaît pas, il évalue si vous méritez le bac ou non seulement à travers la copie. Profitez-en, faîtes le maximum pour donner une bonne impression, le compteur est remis à zéro !

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