Dans la peau de Cyrano

          Jeudi 5 octobre 2015, les 6e Acajou et les 4e Gingembre sont allés au théâtre de Macouria voir le spectacle Dans la peau de Cyrano de la compagnie Qui va piano.

Colin fait sa rentrée dans un nouveau collège. Pas facile de passer du monde de l’enfance à celui des grands, surtout quand on est «différent» (Colin bégaye). Mais une rencontre déterminante avec son professeur de théâtre et la découverte du texte Cyrano de Bergerac va accompagner Colin dans cette étape essentielle de sa vie…

Il s’agit d’un spectacle qui dure 1h20 et qui est interprété par un comédien seul sur scène, (Nicolas Devort), qui joue tous les personnages (Colin, Benoït, Adelaïde, Maxence, Guyle, le professeur et la psychologue scolaire).

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Extrait de la tirade du nez de Cyrano de Bergerac interprétée par des élèves du collège en 2014-2015 :
Cliquez sur le lien ? Extrait de la tirade

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Extrait de la tirade du bégaiement jouée par Colin pendant le spectacle :
(Guyle se moque du bégaiement de Colin et celui-ci lui répond en pratiquant l’auto-dérision)

V-vulgaire : c-comment se f-fait-ce que tes mots fassent un son aussi effroyable ?
Si tu les laissais s-sortir de tes fesses, i-ils sonneraient s-sûrement d’une façon p-plus agréable !

B-bourrin : Ce-ce sont tes dents qui b-bloquent le passage des mots.
S-si j’en p-pétais quelques-unes, i-ils trouveraient leur chemin tout de go !

A-anxieux : v-vous n’avez pas peur, à force de t-tout répéter d-de rester bloblobloblobloqué ?!

R-réfléchi : c-c’est parque v-votre cerveau va trop vite !
V-vos mots n’arrivent pas à suivre le rythme !

Pratique : c’est g-gentil à vous de tout b-bien répéter.
Ç-ça nous évite d’avoir à-à vous le demander.

M-médical : ah, ces mots sont ha-hachés, mu-mutilés, t-tronçonnés.
Qu’e-est-ce que j’aimerais p-pouvoir les soigner…

          L’avis des 6e Acajou sur le spectacle :

Le moment que j’ai préféré c’est :
quand le personnage de Benoît est apparu
la scène des papillons
quand Benoît a imité un chien

Le moment où j’ai beaucoup ri, c’est :
quand Adelaïde avait peur sur sa chaise dans le cours de théâtre
quand Benoît a imité une banane
l’entrée de Guyle

Le moment qui m’a touché dans ce spectacle c’est :
quand Colin a fait sa déclaration d’amour à Adelaïde
quand Colin s’est mis à chanter sans bégayer
quand Guyle est arrivé et a brisé le cœur de Colin

Ce que je n’ai pas trop aimé dans le spectacle :
la salle qui n’était pas vraiment dans le noir à cause du vent dans les rideaux
les coupures d’électricité pendant le spectacle
le personnage de Guyle

… 6e Acajou & 4e Gingembre

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Nouvelle : La folle sans jambe

     Toujours dans le cadre de la correspondance entre les élèves de notre collège et ceux d’André Lahaye, les élèves des deux établissements se sont de nouveau échangés des travaux. Nous vous proposons ainsi une formidable, nouvelle fantastique, rédigé par un élève de la 4e Curry. Par ailleurs la nouvelle de cet élève a été envoyée pour participer au concours « P’tites Plumes » organisé par les éditions Belin. 

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La folle sans jambe !

Moi j’ai ressenti la peur l’hiver dernier par une nuit de Décembre…

Moi, je parle de la vraie terreur, celle qui vous attrape et ne vous lâche plus, qui vous détruit jusqu’au commencement de vôtre âme, qui vous étrangle et vous rend fous.

Tout commença comme ça.

Rentré ce soir là à 18h du collège, collé pour des broutilles par un prof de français qui n’appréciait pas mon humour, je ne rêvais qu’à me jeter sur le canapé devant la télé et ne rien faire d’autre. Le mot sur la table de la cuisine me fit redescendre sur terre : « Je rentrerai tard ce soir, je suis retenu pour une réunion de travail, fais toi à manger et ne te couche pas trop tard. Papa. »

Un plateau télé devant les Simpson, que demander de plus après des devoirs bien faits ? La nuit est tombée depuis longtemps, la maison est silencieuse, c’est l’heure de la douche et du dodo, demain il y a cours.

Une douche brûlante, rien de mieux pour préparer une bonne nuit. La vapeur d’eau efface mon reflet sur le miroir, j’ouvre la porte pour aérer ; la maison est dans le noir, le couloir est silencieux et une étrange brise glaciale me donne quelque frissons.« Allez, on se brosse les dents et au lit ! Je grimace en me regardant me brosser les dents… Pourquoi fait-il si froid ?

Et soudain … mes cheveux encore mouillés se dressent sur ma tête, mes poils se hérissent et mon corps se glace. Derrière moi, dans le reflet du miroir, une forme humaine se traîne sur le carrelage ! Ses bras se tendent vers moi et elle se tortille comme un ver de terre, avançant vers moi ! Je me retourne… Rien, le couloir est vide mais une vague de froid givre pratiquement mes cheveux. J’ai peur, je tremble… J’ai rêvé, il n’y a rien ! Je me vers le miroir. HAAA !!! Elle est là, elle s’est rapprochée… Mais… Elle n’a pas de jambes, seul un moignon sanguinolent traîne derrière elle !

Je distingue son visage, hideux et blafard d’où pend une langue énorme et violette ! Je deviens fou, je claque la porte de la salle de bain et ferme à double tour. Je vais rester là en attendant papa. Mon cœur bat la chamade, je sens que je vais vomir. « Calme toi, ressaisis-toi, tu es en sécurité là, enfermé. Je rince mon visage à l’eau froide, je respire profondément ; je relève la tête vers le miroir. Elle est là ! Accrochée tel un pantin à la porte ! Sa bouche est grande ouverte sa langue est encore plus monstrueuse. Et ses dents ! Des dents longues, acérées, cherchent à mordre, à déchirer, à déchiqueter… Je me retrouve, ma brosse à dents à la main, arme pitoyable devant une telle créature. Elle a encore disparu. Je vomis, je crie, je hurle, je sombre dans la folie.

Il va rentrer, il va arriver et m’aider, il va faire disparaître à jamais ce monstre. Mon téléphone !!! Il est dans ma chambre ! Il faut que je l’attrape pour l’appeler. J’ouvre doucement la porte… IL fait un froid glacial dehors, et une odeur fétide remplit mes narines. Je referme, je ne peux pas, c’est au dessus de mes forces. Inconsciemment, je refais face au miroir… Et mon cœur semble s’arrêter… Je la vois accrochée à mon épaule, la bouche grande ouverte, tellement grande ouverte, prête à gober ma tête comme un iguane gobe un œuf de poule. J’essaie de la repousser mais mes mains n’attrapent que le vide ! Je hurle, je sors encore de la salle de bain, le couloir est recouvert de glace, je glisse, je tombe, je hurle… J’arrive jusqu’à ma chambre, je me jette à l’intérieur, je ferme. Mon téléphone ! Je tremble trop pour m’en servir ! Je me jette avec lui sur mon lit sous la couette ; je tremble de froid et de peur… Il faut que j’appelle, il faut qu’il me réponde. Il me répond toujours, trop quelquefois. Ça y est ça sonne, je vais lui dire de rentrer vite, très vite, et de faire attention !  « Allo Papa ? » je n’entends rien, un son bizarre sort du téléphone ; je le rapproche de mon oreille, l’écran est glacé ! Mais quelque chose essaie de rentrer dans mon oreille !!! Je sens une masse visqueuse lécher mes lobes ! J’écarte le téléphone, et mon sang se glace. La langue hideuse de la créature jaillit de l’écran de mon téléphone, sa tête se déforme pour pouvoir sortir à son tour !

Je lâche tout, je jette le portable à terre, je saute à pieds joints dessus, je l’écrase, je le broie, je le réduits en miettes tout en pleurant, en hurlant… je ne peux plus respirer, je suis perdu…

De longue minute passent, de très longues minutes avant que les battements de mon cœur reviennent à un rythme normal. Ça va mieux, je crois que cela va aller ; je tremble encore mais je suis vivant.

La porte s’ouvre ! Je hurle en me jetant sur mon lit !!

Non ce n’est pas fini, ou plutôt oui, elle va me finir.

« Tu ne dors pas à cette heure ? Mais que ce passe t-il ici ? Tu as fais quoi à ton portable ? ». Mon père se tient dehors, devant moi, l’air incrédule et suspicieux à la fois.

Je me sens rassuré. Mais je ne peux rien lui dire… Il va se moquer de moi. « Je me sens un peu malade » lui dis-je.

Il vient vers moi, pose sa main sur mon épaule et dit. « Dors bien mon fils, je sais que tu as eu peur, mais ne t’inquiète pas on ne peut la voir qu’une seule fois ».

… Luca

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Correspondance avec le collège André Lahaye. Pt. 4

     Toujours dans le cadre de cette correspondance, Les élèves de notre collège (4e Curry et 4e Paprika ont envoyé à leur tour des sonnets lyriques à leur correspondant. 

Les élèves du collège, André Lahaye d’Andernos-les Bains ont ainsi pu opérer une sélection des meilleurs poèmes… À retrouver ci-dessous.

 Joaquim

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 Laureen

Pt. 1  Pt. 2  Pt. 3

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