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Mon interview avec Boris Akounine, l’écrivain qui a du succès

Posted by on 16 juillet 2012

Un de nos journalistes a eu la chance de rencontrer le célèbre écrivain russe, auteur de nombreux nouvelles et romans policiers, afin de vous faire découvrir les coulisses de la création de ses livres.

Je voulais d’abord vous présenter Boris Akounine. Boris Akounine est un romancier réputé dans le monde entier. Il est né en 1956 en Géorgie. Son pseudonyme est Boris Akounine, mais son vrai nom est Grigori Chalvovitch Tchkhartichvili. Boris Akounine a écrit des romans policiers, comme Azazel, Leviathan, Missions spéciales, Le Conseiller d’état ou encore Altyn Tolobas. Son héros fétiche est l’enquêteur Eraste Fandorine. Certains de ses livres sont des pastiches de romanciers célèbres (des parodies, pas pour se moquer mais pour rendre hommage aux écrivains), notamment d’Arthur Conan Doyle, l’inventeur de Sherlock Holmes. Plusieurs de ses oeuvres ont été adaptées au cinéma.

M. Boris Akounine, que je devais interviewer pour Pleine-Info il y a quelques semaines, est retourné avec précipitation en Russie le jeudi 11 mai car il y avait une manifestation anti-Poutine (le président russe). Depuis son retour, il a à nouveau accepté de répondre à mes questions pour notre journal.      

  • M. Akounine, combien de livres avez-vous écrits ?

Une quarantaine environ.

  • Combien de livres écrivez-vous dans une année ?

Cela dépend de l’ouvrage, des personnages, du contexte… Pour les romans des séries Fandorine et Azazel, cela peut aller jusqu’à deux par an, car les personnages sont déjà connus. Sinon, j’écris en général un livre par an.

  • Parmi les nombreux livres que vous avez écrits, quels sont les titres qui ont eu le plus grand succès ?

Cela dépend de quel succès on parle : s’il s’agit de ceux qui ont été vendus au plus grand nombre ou bien de ceux qui e mieux été reçus par la critique, ou qui ont obtenu des prix…

  • Et à combien d’exemplaires s’est vendu votre plus grand succès, quel est-il ?

Comme je le disais auparavant, il y a deux types de succès… Mais pour parler de celui de la vente, il se trouve être Le Chapelet de Jade, un des épisodes de la série Fandorine.

  •  Quelles sont vos sources d’inspiration ?

Ce sont les choses de la vie courante, ce que j’entends autour de moi, ce que je lis dans des livres, dans les journaux, etc., et bien sûr les idées qui me passent par la tête.

  • Et comment vos personnages vous sont-ils inspirés ? Vous ressemblent-ils ?

Mes personnages ne me ressemblent pas du tout !

  • Qu’est-ce qui vous a amené à l’écriture ?

J’ai toujours été attiré par la littérature pendant mes études. J’ai aussi travaillé dans un grand magasin de livres, ce qui m’a donné envie d’écrire à mon tour, mais très tard !

  • Vous dites « très tard » : à quel âge avez-vous compris que l’écriture aurait une grande place dans votre vie ?

A quarante-quatre ans.

  • Pourquoi avez-vous choisi d’écrire des polars en particulier ?

Je préfère les polars car dans ce genre de roman, il y a une grande importance de l’intrigue : on peut jouer avec le lecteur, l’amener à réfléchir et à être acteur de l’histoire.

  • Avez-vous d’autres talents : la musique, le dessin… ?

Non, je ne pense pas avoir d’autres talents, et je ne sais d’ailleurs pas si j’en ai déjà un !

  • Votre femme vous épaule-t-elle dans votre travail ?

Oui, elle travaille à l’équivalent de quatre personnes : elle est lectrice, correctrice, attachée de presse, comptable

  • Avez-vous peur de la page blanche ?

Non, pas dans le genre de littérature que j’écris

  • Que faites-vous lorsque malgré tout les idées ne viennent pas ?

Cela ne m’arrive pas, car mes sujets sont ceux de la vie quotidienne, tout ce qui m’entoure : il faut juste savoir faire les bons choix.

  • Combien de temps consacrez-vous à l’écriture dans une journée ?

Une heure et demie pour ce qui concerne l’écriture elle-même (cela doit rester un plaisir !) ; mais la réflexion, elle, est permanente.

  • En combien de langues sont traduits vos livres (car je sais que vous-même en parlez plusieurs…) ?

Ils sont traduits en quarante langues.

  • Combien de film ont été produits à partir de vos romans ou d’après vos scripts ? Y en a-t-il d’autres en prévision ?

Cinq films ont été adaptés d’après mes livres ; mais je ne vends que les droits d’auteur, je ne participe jamais au tournage, car le travail de metteur en scène ne m’intéresse pas. Je préfère voir les oeuvres finies.

  • Actuellement, je suppose que vous êtes en plein travail sur un nouveau roman : pourriez-vous m’en dévoiler le titre ou m’en parler un peu en exclusivité ?

Je travaille actuellement sur un roman policier de la série Fandorine. Le thème en sera le pétrole avant la première guerre mondiale.

  • Pourquoi avez-vous choisi d’avoir un pied-à-terre en France, et en particulier à Saint-Malo, plutôt que dans une autre ville ?

Très bonne question ! Je voulais un endroit très calme, loin de ma famille, de mes amis et compatriotes. J’ai visité plusieurs maisons dans le monde entier, mais quand j’ai vu cette demeure à Saint-Malo, j’ai ressenti quelque chose de mystique, et un bien-être pour y écrire et trouver l’inspiration.

  • Quel métier auriez-vous aimé exercer si vous n’étiez pas devenu écrivain ?

Je crois que j’aurais aimé être créateur de jeux vidéo !

  • D’où vient votre pseudonyme, Boris Akounine ?

C’est un mot japonais qui veut dire « mauvaise personne ». Or, dans tous mes livres, les personnages principaux sont « mauvais ».

  • Quel est votre personnage de fiction préféré ?

J’aime beaucoup Sherlock Holmes, et Portos (dans Les Trois Mousquetaires de Dumas). En revanche, je n’aime pas du tout Hercule Poirot.

  • Pourquoi ?

Parce que je le trouve ridicule !

  • Et quel est votre auteur préféré ?

Dans la littérature française, c’est Guy de Maupassant, et aussi Alexandre Dumas. Par contre, je n’aime pas Voltaire.

  • Que donneriez-vous comme conseils pour nous faire connaître et aimer la littérature à nous, les ados ?

Ce serait plus un conseil aux parents ! Quand j’étais petit, ma mère avait une armoire pleine de gros livres. Je lui ai demandé un jour : « Qu’est-ce que je peux lire ? ». Elle m’a répondu : « Tous les livres qui sont dans cette bibliothèque sont interdits pour toi, ce sont des livres pour les grands ! ». Evidemment, dès qu’elle s’est absentée, j’ai bondi sur les livres et je les ai tous lus en cachette. Comme on dit, tout ce qui interdit est tentant ; la feinte s’est avérée efficace !

  • Quels conseils me donneriez-vous pour écrire un roman ?

Il faut avoir un bon vocabulaire et apprendre à construire une histoire. C’est comme pour un architecte : il faut avoir de bonnes bases pour construire quelque chose. On peut avoir plein d’idées pour écrire, mais si on ne sait pas comment et où les mettre, cela ne vaut pas grand-chose.

  • Pour finir sur une note d’actualité, il y a actuellement en Russie un mouvement de contestation sur la politique de votre président, M. Poutine. On a vu que vous avez été un des acteurs de ces manifestations dans des interviews que vous avez données à la télévision et un appel au défilé dans les rues de Moscou sur votre blog : qu’espérez-vous pour l’avenir de votre pays ?

Je ne suis pas un politicien, mais en tant qu’écrivain, je veux donner mon opinion. Je voudrais un grand changement, car la situation dans mon pays n’est pas normale. Il y a beaucoup d’injustice.

Pleine-Info remercie vivement ce grand personnage de la littérature russe qu’est Boris Akounine de nous avoir accordé du temps.

 Clément F.                                                                                  

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