Le Festival International du Film d’Histoire de Pessac est un rendez-vous culturel incontournable auquel nous ne nous pouvions pas ne pas participer !

« La liberté de chosir, l’engagement féministe » par Marine Legrand

La liberté de choisir, l’engagement féministe

  Le 15 novembre dernier, à l’occasion du Festival International du Film d’Histoire de Pessac, nous sommes allés voir deux films en rapport avec le thème “La liberté de choisir, l’engagement féministe” proposé cette année. Nous avons commencé notre journée par le documentaire Gisèle Halimi, la cause des femmes co-écrit par Jean Yves Le Naour et Cédric Condon. Ce documentaire nous a permis, à travers différentes images d’archives, d’en apprendre davantage sur la vie de cette femme engagée, sur ce qu’elle a incarné et défendu.

En effet, aujourd’hui peu connue de notre génération, Gisèle Halimi a pourtant eu un rôle majeur dans la défense des droits des femmes. Née dans une modeste famille juive de Tunis, dès l’âge de 8 ans elle décide d’entreprendre une grève de la faim car elle ne supportait plus les coutumes familiales à travers lesquelles elle était contrainte, en tant que femme, de servir les hommes de la maison, que ce soit son père ou ses frères. Cette injustice l’a poussée à devenir avocate. Dans l’exercice de ses fonctions, elle a notamment aidé beaucoup d’hommes et de femmes, en majorité provenant du FLN (Front de libération nationale), emprisonnés par les Français lors de la guerre d’Algérie qui se retrouvaient dans des situations remettant en cause les droits de l’Homme. 

Gisèle Halimi a, un peu plus tard, œuvré à la défense des femmes, en France, notamment celles victimes de viols et de poursuites pour avoir avorté illégalement car cela était interdit avant la loi Veil de 1975. Elle a travaillé main dans la main avec de nombreuses grandes figures féministes telles que Simone de Beauvoir ou Simone Veil. Ses affaires les plus connues sont les procès de Bobigny (1972) au sujet de l’avortement d’une jeune femme qui avait été violée et le procès d’Aix-en-Provence (1978) concernant un viol collectif sur deux touristes belges. 

En 1981, avec des ambitions féministes, elle se fait élire en tant que députée sous François Mitterrand. Ne pouvant mener aucun de ses projets dans une Assemblée trop patriarcale, elle a démissionné trois ans plus tard. Néanmoins, elle a continué en tant qu’avocate à lutter pour les droits des femmes jusqu’à qu’elle s’éteigne en 2020. 

A la suite de ce documentaire qui a été à la fois enrichissant et inspirant, nous avons eu la chance de pouvoir échanger avec le réalisateur, Cédric Condon. Cet échange nous a notamment permis d’en apprendre davantage sur la motivation à produire ce documentaire, le temps passé à faire des recherches dans les archives ainsi que les modalités des rencontres des proches de Gisèle Halimi comme deux de ses trois fils que nous pouvons voir témoigner à différents passages du documentaire. Cette rencontre s’est terminée par une question adressée au réalisateur à laquelle chacun était impatient de connaître la réponse : comment être féministe en tant qu’homme ?

     Après une matinée enrichissante, nous avons poursuivi, en début d’après-midi par le film L’une chante, l’autre pas d’Agnès Varda. Toujours dans le thème du féminisme, celui-ci nous a plongés cinquante ans en arrière, dans les années 70. Pauline, 17 ans, va à une exposition de photographies représentant des femmes. Elles lui semblent attristées. Sur l’une d’elle se trouve Suzanne, la femme du photographe accompagnée de ses deux enfants. Les deux jeunes femmes vont rapidement se lier d’amitié notamment lorsque Pauline va aider financièrement Suzanne à avorter. Suite au suicide de son mari, Suzanne part vivre chez ses parents à la campagne et les deux jeunes femmes se perdent de vue. Dix ans plus tard, elles se retrouvent par hasard devant le tribunal de Bobigny devant lequel Pauline manifeste pour les droits des femmes. Ce passage marque un lien direct avec le documentaire sur Gisèle Halimi puisque ce procès a été un des plus importants de sa carrière, l’enjeu était de défendre une jeune femme, Marie-Claire Chevalier, qui avait illégalement avorté suite à un viol. Dans ce film, l’engagement féministe est notamment représenté par Pauline qui a elle-même avorté à Amsterdam, et qui, avec son groupe, sillonne la France pour chanter des chansons engagées au nom des droits des femmes. Pauline et Suzanne sont deux femmes qui, à leur manière, se sont engagées pour leurs droits et qui peuvent inspirer bon nombre de femmes et jeunes femmes comme la fille de Pauline qui, à la fin du film, se rapproche de la majorité.

     Ainsi, à travers ces deux films, nous avons pu découvrir des femmes qui se sont engagées toute leur vie de manière différente et qui ont lutté au nom des droits et des libertés afin d’obtenir davantage de parité. Notre rencontre nous a également permis d’échanger sur la manière dont chacun peut être féministe peu importe son genre. 

Marine LEGRAND Terminale G02

Le 6 décembre 2022

FIFH : Où est Anne Frank !, Ari Folman

Un voyage de tolérance entre passé et présent

Par Emilie Mistrot, élève de terminale 7 et membre de l’atelier critique du Festival international du film d’histoire de Pessac

Avec Où est Anne Frank !, Ari Folman s’adresse à la jeune génération sur la question de la tolérance.

Par des allées et venues dans le passé d’Anne Frank, Ari Folman met en scène la Seconde Guerre Mondiale, dans unr Amsterdam occupér par les nazis, figurés en grands méchants de films enfantins. Seuls personnages masqués, et rappelant le Sans-visage (Kaonashi) dans Le Voyage de Chihiro, on comprend alors que le choix de représentation de ces derniers n’est pas anodin. Le Sans-visage de Miyazaki semblait être dévoué à la jeune fille, prêt à réaliser les pires folies, masquant en réalité un réel besoin de solitude. Son masque de nô symbolisant par ailleurs la dissimulation de soi et la confusion des identités, que l’on pourrait voir dans la représentation des nazis par Ari Folman, formés et endoctrinés dès leur plus jeune âge à servir aveuglement leur führer. En les déshumanisant ainsi, tous représentés de la même manière, Ari Folman lance un message politique antifasciste.

L’esthétique animée du film, permet à la fois d’atténuer la violence et la terreur des événements mais aussi d’utiliser l’imaginaire. C’est alors par des graphismes doux et chaleureux
(hormis lors des scènes représentant les nazis) que Ari Folman peut inventer et créer l’imaginaire. En effet, les couleurs sont harmonieuses et ne sont jamais trop vives, les traits des visages expressifs et les yeux d’Anne Frank pétillants. Les dessins sont par ailleurs accompagnés de musiques mélodieuses et lumineuses lorsque les scènes portent un message de paix. À l’inverse, les scènes représentant les nazis donnent une impression d’enfermement, le ciel est nuageux et sombre, et seul le bruit des pas lourds des soldats se fait entendre. L’imaginaire du réalisateur et surtout de la jeune Anne Frank en adoucissent alors les contours lors des affrontements, par l’intervention des créatures mythologiques et du mythe grec des enfers qui fascinent tant Anne Frank et de nombreux autres enfants.

Par-delà une démarche historique, le réalisateur expose son opinion politique, critiquant la marchandisation moderne des figures du passé. « Anne est partout », tout autour de cet appartement les bâtiments modernes et des ponts ont repris son nom, des pièces de théâtre lui sont dédiées, les centaines d’éditions de son journal sont vendues dans le monde entier et ses mots en deviennent déformés. Le propriétaire du musée qu’est devenu l’immeuble nous apparaît d’ailleurs caricaturé, semblant détaché de l’histoire de la jeune fille et vivant pourtant sur le dos de celle-ci. La façon dont Ari Folman représente ce musée et les touristes qui le visitent semble également faire le rapprochement avec toute l’économie développée sur les souffrances des autres. Notamment, les visites des camps de concentration et d’extermination où les employés sont décrits avec le même détachement que l’homme enrobé.

On remarque par ailleurs tout au long du film l’affichage de sortes d’avis de recherches du fameux journal, en l’échange d’une somme importante en récompense, comme si l’on pouvait donner un prix journal… Ces affiches peuvent alors être vues comme la satire de la propagande, de la publicité, et des préoccupations parfois futiles des sociétés contemporaines. Le rôle central de la mémoire et de la réelle portée des messages de ces anciennes figures est alors présenté comme une responsabilité collective par le réalisateur, mettant en scène la jeune Kitty défendant Anne Frank et critiquant la pièce qui lui est dédiée : « Elle n’a jamais dit ça ! ». Ari Folman veut ainsi faire de ses spectateurs, et notamment de la jeune génération, des héritiers du passés et acteurs du présent. Le parallèle fait avec la situation actuelle des réfugiés et des enfants de réfugiés, longuement décrite et illustrée, s’inscrit alors également dans sa démarche politique. En effet ces derniers sont finalement sauvés par le message d’Anne Frank rappelé par la jeune Kitty : « Faites tout votre possible pour préserver une seule âme. Une seule âme ! ». On peut alors voir un slogan dans le titre du film, dont le point d’exclamation apporte une dimension politique.

Les scènes de flashback finissent toutefois par être lassantes, donnant l’impression que Ari Folman aborde des passages obligatoires de la vie d’Anne Frank, et se prive de raconter l’histoire du présent pour faire retourner Kitty dans le passé. En effet, lorsque Kitty plonge dans le passé de Anne au travers de la lecture du journal, l’encre qui s’évapore donne lieu à des scènes qui deviennent répétitives au point d’avoir le sentiment d’observer un générique de dessin animé à maintes reprises. Elles donnent ainsi lieu à une scène qui paraît indispensable pour le réalisateur, au théâtre Anne Frank, dans laquelle Kitty s’installe parmi les spectateurs, non pour observer le spectacle mais pour plonger dans le journal, demandant à son voisin de la lumière pour lire dans la salle plongée dans le noir. Le sentiment que le réalisateur avait une scène à placer, dans le but d’aborder tous les moments clés de la vie d’Anne Frank mais sans réellement savoir où est alors déplaisant. On se sent par ailleurs soulagé lorsque celles-ci n’apparaissent plus, comme s’il en était de même pour lui, ayant rempli ses obligations. Il est également dommage que certaines répliques et scènes semblent parfois trop enfantines et idéalistes bien que cet aspect pourrait être lié à la jeunesse d’Anne Frank (décédée à 15 ans seulement) et de Kitty. Par ailleurs, la relation que Kitty développe tout au long du film avec un jeune garçon (Peter, apparemment orphelin), alors décrite comme une relation amoureuse dès la première rencontre s’inscrit également dans une démarche plutôt naïve. Si elle peut être vue comme un parallèle avec l’histoire d’Anne Frank et de Peter dans l’appartement d’Amsterdam, elle n’apporte
rien au film. Kitty a été envoyée dans le présent pour faire perdurer le réel message d’Anne Frank et le faire entendre dans le monde entier. La relation amoureuse développée, entre une personne réelle et imaginaire, paraît dès lors superflue, en plus d’être un peu gênante.

Reste que l’appel d’Ari Folman à ses spectateurs retentit avec force, amplifié par un mégaphone. Au travers d’un message de tolérance et d’espoir, le cinéaste apporte son soutien aux familles et enfants réfugiés, victimes d’une histoire en perpétuelle répétition.

Où est Anne Frank !

Belgique, France, Israël, Pays-Bas, Luxembourg, 2021

Titre original : Where Is Anne Frank
Réalisation : Ari Folman
Scénario : Ari Folman, d’après Le Journal
d’Anne Frank
Musique : Ben Goldwasser et Karen O
Genre : animation, historique, fantastique
Durée : 99 minutes
Date de sortie en France : 8 décembre 2021

FIFH : Le Diable n’existe pas, Mohammad Rasoulof

Le lien exécutif

Par Emilie Mistrot, élève de terminale 7 et membre de l’atelier critique du Festival international du film d’histoire de Pessac

Dans un Iran totalitaire et répressif, Mohammad Rasoulof met brillamment en scène quatre récits liés par l’extrême violence d’une loi toujours en vigueur dans le pays : la peine de mort.

C’est dans une dimension politique que Mohammad Rasoulof fait de son film un plaidoyer contre la peine de mort, nous entrainant dans la vie quotidienne de personnages sans cesse tourmentés. Les quatre récits indépendants s’imbriquent ainsi les uns les autres comme s’il s’agissait de courts-métrages, séparés par des écrans noirs. Le premier est particulièrement perturbant : la responsabilité individuelle et la liberté de conscience rongent les personnages, magnifiquement interprétés. Les interprétations d’Heshmat (Ehsan Mirhosseini), le père de famille hanté par son travail, de Pouya (Kaveh Ahangar), jeune homme conscrit réticent à tuer, de Javad (Mohammad Valizadegan), prisonnier d’un dilemme cornélien ou encore de Bharam (Mohammad Seddighimehr), prenant une décision cruciale pour sa fille, sont toutes d’une justesse et d’un réalisme impressionnants. Si certains personnages répondent alors avecobéissance au régime, d’autres affirment leur refus catégorique et se rebellent, chacun à leur manière.

Tourné en clandestinité, toute la puissance du film réside dans des scènes clés, parfois choquantes. La toute première scène nous induit d’ailleurs en erreur, montrant Heshmat aidé par un autre homme en train de porter un grand sac lourd dans le coffre de sa voiture. On pense alors à un meurtre avec Heshmat dans le rôle de l’assassin , possiblement sous les ordres du régime. Puis vient
le contrôle du véhicule. Un garde ouvre le coffre et lui demande ce dont il s’agit. Un simple sac de riz, la provision annuelle du père de famille. Bienvenue en Iran, un pays où l’on cache son
approvisionnement de riz comme on dissimulerait un cadavre. Bienvenue dans la dictature. Par ailleurs, la dernière scène de ce premier récit ébranle : la découverte du métier complétement
inhumain de Heshmat, appuyant sur un simple bouton qui met fin à toute une vie, plongeant la caméra et notre regard dans la pièce d’en face, où le dernier jugement des prisonniers est rendu. Heshmat, le jeune Pouya du deuxième récit et Javad, du troisième sont en réalité des bourreaux, forcés sous la pression du régime, sous peine de passer de l’autre côté de cette pièce. La scène dure, et nous force à regarder uniquement les pieds et les jambes tendues des prisonniers impuissants, pendus, pour lesquels nous savons que l’acte qu’ils subissent n’est pas justifié. Dans un contexte aussi oppressif, la magnifique esthétique de l’œuvre impressionne. La voie des hurlements et de la rébellion violente n’est pas la bonne, et Mohammad Rasoulof l’a compris. Il nous transporte alors
avec délicatesse vers le régime totalitaire, au travers de paysages splendides et d’une photographie attentionnée. Le réalisateur n’hésite pas à prendre son temps afin de capter tous les moments de la vie de ses personnages. Pour autant, au fil des scènes, une colère profonde se fait ressentir. La ferme volonté de la paix et de la libération de son pays. Pour cela, Rasoulof n’hésite pas à filmer le quotidien des hommes et des femmes vivant en Iran. Il s’amuse d’ailleurs à accompagner cette esthétique des plans par des musiques parfois entrainantes, comme « Bella Ciao », qu’il utilise à deux reprises afin de nous faire comprendre le lien qui unit le deuxième et le dernier récit, dans le cadre d’une insurrection du peuple, d’une rébellion, au cœur d’un soulèvement révolutionnaire. Pour autant, le réalisateur sait aussi poser un silence lorsqu’il le faut. Certains plans fixes nous plongent alors dans des sons naturels et un calme plat : Heshmat en voiture, très tôt le matin alors qu’il fait encore nuit, laissant le feu passer au vert plusieurs fois avant de démarrer, comme s’il prenait le temps de devenir quelqu’un d’autre, d’être absent, hors de lui-même, afin d’aller vers l’horreur quotidienne qu’il est forcé de réaliser ; Javad et la femme qu’il souhaite épouser, appuyés chacun sur le côté d’un arbre, le regard perdu vers la rivière, faisant face à une affreuse nouvelle, comme surveillés par l’uniforme du militaire disposé de façon humaine sur les branches d’un arbre à leur droite, tel un spectre de la terreur du régime qui les observe. La représentation des femmes est d’ailleurs une facette importante du film tout au long des quatre récits. En effet, si les personnages principaux semblent toujours être des hommes, ils sont tous accompagnés par des rôles féminins, les guidant à travers le régime despotique. Elles aussi voguent entre intégrité et révolte, avec force et fragilité, poussant parfois les hommes à l’acte de rébellion : Elle m’a dit « Tu peux le faire », titre du deuxième récit s’opposant aux ordres du régime : « C’est ton devoir. Tu n’as pas le choix ».

La portée philosophique du film rappelle alors le concept de la « banalité du mal » théorisé par Hannah Arendt. Lorsqu’elle est acceptée par les populations, elle leur permet de vivre aisément, mais sous peine d’une force mentale incorruptible (Heshmat). Elle apporte également le mensonge et la souffrance, et pousse à créer une opposition : « À quoi bon dire une vérité qui détruit la vie de l’autre ? ».

Mohammed Rasoulof blâme alors avec brio et poésie la situation alarmante de son pays, condamné par son régime à vivre dans l’oppression, la peur et la révolte. Film humaniste, poignant et lumineux, Le Diable n’existe pas s’inscrit ainsi parmi les nombreux chef-d’œuvre, cherchant à prouver toute la beauté que l’Iran peut nous offrir.

Le Diable n’existe pas

Allemagne, Iran, République Tchèque, 2021

Réalisateur : Mohammad Rasoulof
Acteurs : Ehsan Mirhosseini, Kaveh Ahangar, Alireza Zareparast, Salar Khamseh
Genre : Drame
Distributeur : Pyramide Distribution
Durée : 2h32mn
Titre original : Sheytan vojud nadarad
Date de sortie : 1er décembre 2021

FIFH : Miss Marx, Susanna Nicchiarelli

Une flamme mal ravivée

Par Orakoch Srijumong, élève de terminale et membre de l’atelier critique du Festival international du film d’histoire de Pessac

Pour son 4ème long métrage, Susanna Nicchiarelli s’attaque à la figure méconnue d’Eleanor Marx, fille cadette de Karl Marx. La réalisatrice met en avant, tant bien que mal, la femme brillante et intelligente que Tussy, comme ses proches l’appelaient, était. Elle met ainsi en lumière ses combats politiques sur le travail des prolétaires et son activisme féministe. Sa passion pour Edward Aveling causera sa fin. Susanna Nicchiarelli raconte ce pan de l’histoire moderne en l’accompagnant d’une musique punk-rock, afin de créer un effet anachronique.

Le film s’ouvre par un gros plan sur le visage d’Eleanor, bercé par les guitares et les cris de « Wave of History » des Downtown Boys. Le ton est donné. Le personnage principal nous apparaît déjà comme en marge de sa société. Elle nous est montrée comme visionnaire, à la tête du mouvement féministe. Elle se distingue par ses costumes moins habillés et plus colorés, synonyme de sa part d’excentricité, marquée durant l’entièreté du film. Très colorées, les images sont belles, comme dans la scène où les cendres d’Engels sont jetées : le paysage bucolique (une barque sur une rivière mouchetée de rayons de soleil) apporte de la douceur et un moment de calme au film. Avant que « l’Internationale » entonnée a capella par le cortège se transforme, dans la scène d’archives qui suit, en hymne punk. Le calme côtoie ainsi toujours la tempête, comme dans la relation toxique dans laquelle la jeune Marx se trouve, nous montre bien les malheurs qu’a pu rencontrer l’héroïne durant sa vie.

Filmer et raconter le destin d’Eleanor est un choix judicieux et une prise de risque importante, mais qui ne paye pas vraiment. Voir Miss Marx c’est faire face à un univers décalé accentué par la bande-originale moderne au film mais qui n’est pas en adéquation avec les idéaux politiques véhiculés, au lieu de renforcer ceux-ci, elle crée simplement un décalage qui ne produit pas grand-chose. La musique exprimant la rage et la vivacité de Tussy crée des fractures, que l’on ne peut rater, avec son personnage aux allures calmes. Nous pouvons aussi regretter que le long métrage soit plus centré sur son histoire d’amour avec Edward Aveling que sur les combats menés par E. Marx. Bien que les acteurs soient convaincants, on s’attend au départ à une mise en scène et des dialogues plus concrets, nous éclairant sur la vie d’Eleanor Marx. Les scènes s’enchaînent et se brouillent, nous laissant parfois dans une incompréhension totale. À la fin du film, Tussy, après qu’Aveling soit enfin rentré après des mois, délivre un long discours sur la condition des travailleurs et des femmes de son siècle, puis se met à danser comme une folle sur un nouveau morceau des Dowtown Boys. Dans la séquence suivante, elle se suicide, ce qui ne peut que laisser dubitatif.

Sur le papier, le fait de faire un biopic sur une femme avant-gardiste semble être une bonne idée, mais les choix forts de mise en scène de Susanna Nicchiarelli rendent le long métrage confus. On ne s’attarde que trop peu sur Eleanor Marx et ses idéaux, et plus le film avance, plus l’intérêt disparaît. Il ne reste finalement qu’une impression de fadeur et d’ennui.

 

Italie, Belgique, 2020

Réalisation : Susanna Nicchiarelli

Image : Crystel Fournier

Décors : Igor Gabriel, Alessandro Vannucci

Son : Aldriano Di Lorenzo

Durée : 107 minutes

Casting : Ramola Garai (Eleonor Marx), Patrick Kennedy (Edward Aveling), John Gordon Sinclair (Friedrich Engels)

Présentation de l’Atelier critique du FIFH

Présentation de l’Atelier Critique du FIFH

La 31ème édition du Festival International du Film d’Histoire de Pessac s’est déroulé au sein de cinéma Jean Eustache du 15 au 22 novembre 2021

Au cours de la semaine du 15 au 22 novembre 2021, s’est déroulée la 31ème édition du Festival International du Film d’Histoire de Pessac (FIFH). Cette édition s’articule autour du thème “Le XIXème siècle à toute vapeur”. Ainsi, durant près d’une semaine, de nombreux films inédits ou non sont projetés au cinéma Jean Eustache de Pessac. Ceux-ci vont du grand classique de Minnelli, La Vie passionnée de Vincent Van Gogh au film d’animation Où est Anne Frank, sorti cet été. En plus de ces projections, une multitude de conférences et d’interventions de spécialistes de cinéma ou d’histoire sont organisées et dont l’accès est gratuit et permet à tous d’assister à une discussion hautement instructive.

Ce festival présidé par Alain Rousset est en partenariat avec des organismes privés et publics tels que la revue L’Histoire, la chaîne télévisée France TV ou l’école de Science Po Bordeaux. Diverses compétitions visent à élire notamment le meilleur film de la catégorie fiction ou le meilleur documentaire autour de l’histoire du cinéma. Et c’est bien cette catégorie qui est au cœur de l’atelier critique des lycéens. Cet atelier dépendant du festival et organisé par deux professeurs passionnés de cinéma, Jean-François Cazeaux et Mateusz Panko vise à présenter à neuf lycéens de la Métropole bordelaise les clés de l’écriture d’une critique de cinéma. Cela est possible grâce à l’intervention extrêmement riche de Marin Gérard, jeune critique professionnel. Cette semaine du festival s’est ouverte avec l’adaptation du roman d’Annie Ernaux, L’événement par Audrey Diwan est marquée par de nombreuses découvertes cinématographiques ainsi que par l’apprentissage de l’analyse critique de film.

L’atelier critique a ainsi une organisation simple et flexible, les jeunes ont pour consigne de s’amuser tout en ayant en tête de rédiger deux critiques parmi la sélection fiction et tous les autres films projetés. Les lycéens choisissent eux-mêmes les films pour leurs critiques et sont accompagnés par Marin Gérard pour la mise en forme de leurs idées et de leurs opinions. Trois séances d’écriture d’environ 4 heures ont lieu vers la fin de la semaine et au-delà de ces impératifs, l’accréditation dont ils bénéficient leur permet de voir l’ensemble des films désirés, et ce, sans limites.

Cette expérience a été pour moi très riche en tant que passionnée de cinéma et m’a permis de percevoir les œuvres cinématographiques sous un nouvel angle, plus objectif, plus critique. Aussi, de prêter davantage attention aux messages que le réalisateur cherche à transcrire à l’écran ainsi que de la manière dont il le fait. Toutes les rencontres que j’y ai faites ont été très instructives et intéressantes et l’ambiance générale a été particulièrement conviviale et chaleureuse, notamment au cours des cérémonies d’ouverture et de clôture où les intervenants du festival prenaient la parole et exprimaient leur gratitude face aux salles remplies et au public souriant. Les nombreux acteurs mobilisés au cours de cette semaine ont rythmé les échanges et ont encouragé la diversité de témoignages et des points de vue ce qui a rendu cette expérience d’autant plus intense.

Julie Colliou, élève de terminale 7 et membre de l’atelier critique

 

FIFH : Leave no traces, Jan P. Matuszynski

Parole en guise de parure

Par Orakoch Srijumnong, élève de terminale et membre de l’atelier critique du Festival international du film d’histoire de Pessac

Ne pas laisser de traces. Alors que reste-t-il ? Mis à part le combat, mis à part la parole. Dénoncer les miliciens c’est se jeter dans la gueule du loup. Jurek (Tomasz Zietek) décide de témoigner dans un régime où l’on cherche à faire taire. Dès le début du film, dans une scène où un jeune homme se fait passer à tabac en hors champ, les policiers masquent la vue du témoin de leur violence. On ne voit pas, on entend : les cris suffisent à remplir les images. Cela nous plonge dans une atmosphère de répression et de manipulation étatique qui restera présente du début à la fin. En 1983, Jurek, jeune poète, rejoint son ami Grzegorz Przemyk pour fêter la fin de son baccalauréat à Varsovie. Ces derniers se font arrêter sans raison et le jeune bachelier meurt quelques jours après après le lynchage subi. Commence alors une quête de vérité opposant le régime polonais et son peuple, sur laquelle repose Leave no traces.

La pomme de la discorde vient d’être jetée au sein du gouvernement du Général Jaruzelski, marquant ainsi un réel jeu d’ombre et de lumière autour de cette affaire, appuyée par la mise en scène jouant sur les points de vue des différents partis. Les scènes alternent politiques et personnages centraux et sont contrastées. Du côté des politiques, des couleurs froides nous ramènent vers les enjeux du gouvernement cherchant à étouffer l’affaire afin de préserver son pouvoir. Il s’agit pour les hommes politiques d’écarter ce lynchage, pourtant pas anodin et isolé, des projecteurs des médias et de l’opinion publique. Dans le camp où on lutte pour la vérité, les nuances chaudes des costumes choisis ou des plans toujours bien éclairés créent un fossé avec le gouvernement. Ici, c’est la vérité qui est recherchée, non le secret. De plus, le point de vue changeant et les scènes filmées à l’épaule donnent au long métrage un rythme soutenu, tout comme le combat que mène Jurek et Barbara, mère de Grzegorz (Sandra Korzeniak). Ce combat d’une vie, confrontation directe avec le régime totalitaire polonais, est le témoignage de la manipulation que subit le peuple, vivant dans une peur quotidienne.

Le film nous entraîne alors de plus en plus dans le destin de Jurek et Barbara, tout aussi décourageant qu’illusoire. Ils sont victimes d’un système corrompu qui met tous les moyens d’action en place pour faire oublier les faits. Chaque victoire se transforme en échec minutieusement organisé par un régime machiavélique et l’espoir est évincé. L’intériorité des personnages se dévoile à travers leurs doutes et trahisons. L’un voit son père (Jacek Braciak) le dénoncer et sa famille se dissoudre lentement, l’autre finit par se retirer du procès sous la pression et la fatigue morale. Dans la scène de procès longtemps repoussée, Jurek se retrouve face à une procureure indifférente et corrompue. Matuszynski capte alors de manière poignante l’abandon progressif de Jurek, qui finira par ne plus répondre aux questions et simplement répéter sans cesse une même phrase, reflétant son désespoir de ne pouvoir avoir droit à un procès juste.

Jan P. Matuszynski nous livre une critique des systèmes politiques post-soviétiques. L’adaptation de ce fait divers controversé est un témoignage fort de la violence policière en Pologne durant l’Etat de siège. Le réalisateur parvient à nous plonger dans la nostalgie, à travers les décors, les costumes ou encore le choix de la musique centré sur le rock des années 1980. Ce sont certainement les bascules de point de vue et le jeu des acteurs qui font de Leave no traces un film fidèle à ses idéaux de liberté et de justice qui laissera, sans aucun doute, des traces.

Pologne, 2021

Réalisation : Jan P. Matuszynski

Costumes : Malgorzata Zacharska

Photographie : Kacper Fertacz

Montage : Przemyslaw Chruscielewski

Durée : 2h40

Casting : Tomasz Zietek (Jurek Popiel), Jacek Braciak (Tadeusz Popiel), Sandra Korzeniak (Barbara Sadowska)

FIFH : L’évènement, Audrey Diwan

Le paradoxe des années 60 : entre soif de liberté et censure

Par Julie Colliou, élève de terminale 7 et membre de l’atelier critique du Festival international du film d’histoire de Pessac

Le destin d’Anne (Anamaria Vartolomei) qui prend un tournant inattendu est mis en parallèle lors d’une visite médicale à celui d’un jeune homme étudiant en lettres tout comme elle, tous deux promis à un grand avenir. La seule différence entre ces deux êtres est que le futur d’Anne semble quant à lui basculer vers un futur incertain. En adaptant le roman autobiographique choc d’Annie Ernaux, Audrey Diwan aborde les injustices des années 60 en France.

La réalisatrice fait le choix d’émouvoir les spectateurs par des scènes crues sans pour autant être violentes visuellement. Au lieu de chercher à présenter les interventions précaires avec des éléments explicites, elle met en scène des plans rapprochés permettant de se plonger pleinement dans la scène et d’en percevoir les plus subtils détails. Aussi, il n’y a pas seulement la proximité avec le corps d’Anne qui est frappante mais également le contexte social du parcours de la jeune fille qui doit traverser seule cette tragédie en raison du tabou de la question.

Tout au long du film, Anne demeure confiante. Elle est convaincue qu’elle parviendra à trouver un moyen de mettre un terme à la grossesse ou du moins cherche à se convaincre de ceci. Ce caractère obstiné dépeint tout d’abord une forme de naïveté de sa part étant persuadée que quelqu’un lui viendra en aide puis, elle se résout à agir seule, livrée à elle-même. Cette détermination sans faille souligne le fait que la souffrance physique ressentie lors de l’avortement apparaît comme infiniment inférieure à celle de la condamnation à vivre avec un être que l’on ne désire pas. Ainsi, Diwan révèle le parcours tumultueux d’Anne mais durant lequel elle ne se détourne jamais de son objectif. Et sachant que cette question s’adresse uniquement aux femmes et que celles-ci soient résolues à avorter, comment se fait-il que l’opinion publique s’y oppose quitte à braver leur santé et ainsi le bien-être de la mère et du fœtus ? Paradoxe d’autant plus élevé que comme le souligne Guy Bedos “Ceux qui sont contre l’avortement sont ceux-là mêmes qui sont pour la peine de mort”.

Au début du récit conté par Diwan, une majorité de personnages s’opposent à l’IVG et nient les possibles transgressions à la loi mais, ce premier constat évolue lorsqu’on aborde la question à l’échelle de l’individu et non d’après un ensemble. Cette image relève de l’influence de la société et de son diktat. Ainsi, certains finissent par s’engager dans cette lutte clandestine en s’émancipant de la censure exercée par la société. C’est notamment le cas d’une femme au visage dur qui à la manière d’Isabelle Huppert dans Une affaire de femmes, vient en aide à ses femmes en pratiquant l’avortement. Ce sujet lourd est pertinemment traité et heurtant par son réalisme. En effet, l’œuvre met en scène un chemin particulièrement long et douloureux. Cela le rend plus crédible puisqu’au-delà de ce qui est souvent présenté comme un dilemme pour la femme, le plus dur dans l’histoire d’Anne est de trouver de l’aide et de réaliser l’intervention dans des dispositions insalubres.

La réalisatrice prend des libertés de réalisation par rapport au roman qu’elle adapte en ne décrivant pas en détail les pensées de la protagoniste. Ce manque d’informations quant aux songes et aux émotions de celle-ci peut ainsi lui être reproché. Contrairement à l’œuvre originale formulée sous la forme d’un dialogue intérieur, le personnage est presque déshumanisé par l’absence de ses états d’âme bien que ce flou pourrait être interprété comme précisément la distance placée entre elle et le fœtus et la volonté de s’en détacher.

Ce film soulève de nombreuses problématiques de la société et résonne comme un appel à la tolérance face à un tel sujet qui constitue toujours un vif débat. Et ce, malgré l’acquisition de ce droit en France avec la loi Veil de 1975. La prise de position de certains acteurs extérieurs à la question apparaît comme hautement problématique.

Ainsi, ce qu’on peut voir comme le meurtre d’un enfant correspond à l’échelle de la femme à sa propre mort puisque cet évènement la conduirait à remettre sa vie en cause et à renoncer à de nombreux aspects de celle-ci. Ne pas avorter apparait finalement comme le “choix” le plus cruel lorsque la vie de la femme et son épanouissement sont compromis. Et corroborant la vision de Simone Veil le film argumente le fait qu’“aucune femme ne recourt de gaieté de cœur à l’avortement. Il suffit d’écouter les femmes »

 

L’évènement

France, 2021

Réalisation Audrey Diwan

Scénario Audrey Diwan,  Marcia Romano, Anne Berest

Direction artistique Omid Gharakhanian

Photographie Laurent Tangy

Son Antoine Mercier, Philippe Welsh

Décors Diéné Bérète

Montage Géraldine Mangenot

Musique Evgueni Galperine, Sasha Galperine

Production Edouard Weil et Alice Girard

Distributeur Wild Bunch

Durée 1h40

Sortie France 24 novembre 2021

FIFH de Pessac : Le Jeune Karl Marx, Raoul Peck

Critique de la critique critique

Par Julie Colliou, élève de terminale 7 et membre de l’atelier critique du Festival international du film d’histoire de Pessac

Un an après le succès d’ I am not your negro, Raoul Peck relève avec Le Jeune Karl Marx le défi de représenter la figure de l’homme avant celle du philosophe. Il vise ainsi à humaniser Marx (August Diehl) en allant au-delà de son travail et en s’intéressant davantage au contexte de l’une de ses œuvres majeures, Le manifeste du parti communiste. Le film le suit ainsi au cours de ses jeunes années (1843-1848).

Peck dresse un portrait simple du personnage en le montrant dans des situations quotidiennes banales. On y perçoit ses failles, ses qualités mais aussi ses tourments et on parvient à entrer dans son intimité. Les scènes avec sa femme et ses filles sont touchantes et permettent de le voir sous un angle nouveau, assez peu abordé. Son caractère passionnel qui se ressent dans ses écrits est développé à travers sa relation d’une complicité extraordinaire avec son épouse (Vicky Krieps). Cet aspect fusionnel se manifeste à l’écran par des regards, des sourires ainsi que par une confiance totale en l’autre.

L’élément central du film n’est pas seulement le développement des idées politiques mais aussi son amitié naissante avec Engels (Stefan Konarske), qui demeurera à ses côtés jusqu’à la fin de sa vie. Ce choix installe le climat d’un buddy movie centré sur ces deux révolutionnaires que tout semblait au premier abord opposer. Engels transparaît en effet comme un être libre, plein de fougue là où Marx semble plus torturé par ses recherches et par sa théorie récente de la lutte des classes. Cet antagonisme révèle la complémentarité qui leur sera hautement bénéfique au cours de leur carrière.

Suivant ce principe, contrairement à ce que le titre semble indiquer, Marx n’est pas le seul protagoniste du film. On y observe en effet l’importance de son ami, Engels à qui il s’associe dans la ligue communiste ainsi que celle de sa femme qui participe activement à sa carrière et qui lui assure un soutien affectueux mais aussi politique. Celle-ci provient de la haute aristocratie allemande mais fait le choix de s’affranchir de son titre en s’engageant pour ce qui lui paraît plus juste. Elle met de ce fait en avant des valeurs d’amour, de mérite et de justice sociale.

Suivant le principe du buddy movie, Raoul Peck parvient à remettre l’œuvre de Marx au goût du jour en proposant une vision du philosophe et surtout de l’ami, du conjoint, du père, accessible à tous. Le film n’en est que plus divertissant et ne se résume ainsi pas seulement à la simple contextualisation de la pensée marxiste et du principe de lutte des classes.

La scène de sa deuxième rencontre avec Engels appuie cette idée puisqu’on le voit s’amuser auprès de ce jeune homme qu’il apprend tout juste à connaître et avec qui les échanges sont pleinement spontanés. Une forme d’insouciance juvénile transparaît également lorsqu’ils prennent la fuite devant les autorités, qu’ils s’engagent dans une direction différente pour finir par se retrouver, à bout de souffle.

On peut néanmoins reprocher au cinéaste le manque de singularité et de prises de risque quant à au récit qui suit de manière trop linéaire le parcours de Marx, Engels et Jenny.

Le réalisateur le conclut par la publication solidaire du Manifeste du parti communiste suivi par une multitude d’images d’archives, de vidéos, de témoignages qui mènent progressivement à l’époque contemporaine. Ainsi, avec en fond la chanson iconique de Bob Dylan « Like a rolling stones » qui modernise le récit, on constate l’impact toujours perceptible de Marx, d’Engels et de leurs actes qui tendent  à changer le monde et de leur théorie de la lutte des classes.

 

Le Jeune Karl Marx

France, 2017

Réalisation Raoul Peck

Scénario Pascal Bonitzer, Raoul Peck

Production Agat Films & Cie, Velvet Film, Rohfilm, Artémis Productions

Distribution Diaphana Films, Neue Visionen Filmverleih, Cinéart

Montage Frédérique Broos

Musique Alexei Aigui

Durée 1h57

Sortie 27 septembre