Sur la voie/voix d’un métier artistique

Chers lecteurs/lectrices, pendant les vacances de Toussaint, j’ai eu la chance de pouvoir rencontrer Cécile de Boever, une… chanteuse d’opéra ! J’ai donc pu me renseigner sur elle et sur son métier que tout le monde n’est pas en mesure d’exercer. Laissez-moi vous mettre sur la voie/voix…

Press’qu’Isle : Pourquoi avez-vous voulu devenir chanteuse d’opéra ?

Cécile de Boever :  C’est une vaste question ! Je pense que ce métier unit le théâtre et la musique, deux arts qui me passionnent.

P. : Quelles formations/cours avez-vous suivi pour devenir chanteuse ? Combien d’années d’études ?

CdB : D’abord, j’ai suivi des cours privés de chant puis j’ai passé un concours pour intégrer le Conservatoire de musique d’Orléans. Plus tard je suis entrée au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Lyon et enfin, je suis partie à Vienne (Autriche) à l’académie de Musik Hochschule étudier la musique et l’art du spectacle. 12 ans d’études en tout !

P. : En combien de temps avez-vous réussi à maîtriser cet art vocal ?

CdB : En environ une dizaine d’années, mais l’art évolue avec moi. Disons qu’il grandit en même temps que ma voix se façonne. C’est une chance pour les Soprano lyriques…

P. : Quel est votre compositeur préféré ? Votre livret d’opéra préféré ?

CdB : Quand j’étais jeune, j’aimais beaucoup Mozart mais maintenant, j’ai une grande admiration pour Richard Strauss et Francis Poulenc. Je ne peux pas citer un livret en particulier, tellement ils sont nombreux à compter pour moi ! J’aime beaucoup Jenufa, de Leoš Janácek (Tchèque), Don Giovanni de Da Ponte et Der Rosenkavalies de Hoffnansthal.

P. : Quel est le timbre de voix que vous préférez, celui des hommes ou des femmes ?

CdB : Il y a plusieurs catégories de timbres comme soprano, alto… Chez les femmes, je préfère les soprano lyriques et chez les hommes j’apprécie particulièrement les barytons-basse.

P. : Le personnage de la Castafiore dans Tintin vous amuse-t-il ou vous énerve-t-il ? Pourquoi ?

CdB : Elle m’amuse bien sûr ! La Castafiore est une caricature, c’est une femme âgée, une bourgeoise. 

P. : Comme la Castafiore, avez-vous déjà brisé un miroir ou une vitre en montant votre voix dans les aigus ?

CdB : Jamais. C’est scientifiquement improbable et impossible dans la réalité.

P. Souffrez-vous souvent d’extinction de voix ?

CdB : Heureusement pas très souvent. Si jamais cela m’arrive avant un spectacle, j’essaie de me faire remplacer  sinon je joue sur scène et une doublure voix s’exprime depuis la fosse à orchestre. Les laryngites sont courantes chez les chanteuses et chanteurs lyriques : une maladie professionnelle en quelque sorte.

P. : Avez-vous souvent le trac avant de monter en scène même si vous maîtrisez parfaitement votre rôle et votre partition ?

CdB : J’ai ce que j’appelle « le bon trac », celui qui m’aide à me concentrer et à rester dans ma bulle en m’apportant une énergie positive.

P. : Pour espérer devenir chanteur d’opéra, faut-il beaucoup d’entraînement ou un talent dès le départ ?

CdB. : Il faut plusieurs choses pour être un bon chanteur d’opéra :

  • évidemment posséder une « voix » : certain.e.s dispose d’une voix naturellement juste et mélodieuse, ce qui leur donne un réel avantage et d’autres n’ont pas de don particulier ni de capacités vocales au départ mais à force de travail et de répétitions, ils peuvent quand même devenir de grands chanteurs d’opéra
  • avoir un sens de la musique : on doit la sentir, c’est-à-dire qu’on ne fait pas de solfège pour le code mais pour mettre en valeur la musicalité des textes et des personnages, pour sublimer la voix
  • surtout l’envie d’être en public pour lui dire des choses, pour raconter des histoires aux spectateurs. Il est nécessaire aussi d’avoir une « présence » sur scène, d’avoir du charisme…

Si on a tout ça, on peut être chanteuse ou chanteur d’opéra !

P. : Pour les collégiens qui ne connaissent pas grand chose à l’art choral et à l’opéra, que conseilleriez-vous d’écouter pour débuter ?

CdB. : Je conseille toujours d’écouter un opéra de Mozart : pour des collégiens, la Flûte enchantée. Je conseille aussi d’écouter l’enfant et les sortilèges de Maurice Ravel.  

Pour en savoir plus sur cette artiste, nous vous invitons à consulter son site en cliquant sur le lien  : Cécile de Boever

Pour tout connaître de ses prochains projets et spectacles, rendez-vous sur son agenda et retenez les dates lyonnaises :

7 Avril 2019 Cercle Richard Wagner- LYON ( Salle Debussy)
Récital WAGNER

4 et 5 Mai 2019 -LYON ( Salle 3000)
La Bohéme de Puccini

Il ne manque que le son à cet article !

Ladydie

1 thought on “Sur la voie/voix d’un métier artistique

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *