Compte-rendu de la rencontre littéraire du 09 mars 2010 au lycée Barthou

Présentation des nouveaux membres du comité de lecture, Lisa et Manon, élèves de seconde et un professeur de STG. Puis présentation des partenaires du comité, la bibliothécaire d’Intermezzo et l’animatrice culturelle du Parvis3.

Zoom sur quelques extraits de la rencontre …

L’enthousiasme de Delphine démarre la séance sur l’erreur est humaine de Woody Allen.

Nous étions 19 et 10 personnes avaient lu le livre.

Delphine : «Je l’ai lu deux fois, je me suis éclaté»

Intermezzo : «Alors moi c’est bien simple, il m’est tombé des mains, je n’ai pas compris ni ce qu’il fallait lire, ni ce qu’il fallait en tirer»

Delphine : «Moi je me suis rapportée au titre. Par exemple pour la nouvelle des déguisements je me suis dit que effectivement, l’erreur est humaine.»

Professeur : «Les rares fois où j’ai souri en lisant le livre, c’est quand j’imaginais Woody Allen le dire. Là, j’ai lu des sketch des années 50 à jouer et non pas à lire».

Pauline : «Moi je n’ai pas relu le livre depuis longtemps, mais je ne comprends pas pourquoi vous dites que les sketchs sont des années 50.»

Professeur : «Je faisais référence aux débuts de Woody Allen. Ça n’a pas évolué depuis.»

Doriana : «J’ai beaucoup aimé la première nouvelle parce que c’était vraiment absurde. J’ai beaucoup ri en lisant l’histoire d’un enfant qui rate sa vie parce qu’il n’est pas accepté dans une grande école maternelle!»

Axel : «La meilleure pour moi est celle du cinéma. Allen joue vraiment sur l’absurde. C’est peut-être là où c’était censé être drôle.»

Professeur : «De toute façon, le rire est spontané ça ne se contrôle pas»

Documentaliste : «Et l’écriture, qu’en avez vous pensé?»

Delphine : «Oh la la… il écrit bien…»

Documentaliste : «Peut être que si nous n’avons pas apprécié c’est que nous avons un problème avec l’écriture»

Pauline : «En fait, j’ai lu le livre il y a longtemps, et une nouvelle m’a marquée, c’est celle du matelas. Vous avez aimé?»

Intermezzo : «De quoi ça parle?»

Doriana : «En fait c’est une histoire complètement délirante sur des matelas qui ne peuvent être vendus si quelqu’un d’autre que l’acheteur a arraché l’étiquette.»

Parvis : «Je vous écoute parler et ça me fait vraiment penser à Tout ce que avez toujours voulu savoir sur le sexe, un ensemble de sketchs de Woody Allen avec des spermatozoïdes aux dialogues complètement absurdes ; du genre «ne marche pas sur mon flagelle» ou autre.»

Professeur : «Oui ben là c’est pareil, c’est fait pour être joué pas pour être lu. Parce que lire «ne marche pas sur mon flagelle».. bof…»

Documentaliste : «Pour élargir, toujours dans l’absurde, j’ai ici un autre ouvrage mais que j’ai aimé cette fois! Il s’appelle Sans nouvelles de Gurb et il est d’ Edouardo Mendoza.»

Jan Karski de Yannick Haenel

Lisa : «J’ai beaucoup aimé. Ce livre m’a appris beaucoup de choses sur la seconde guerre mondiale.»

Axel : «J’ai aimé parce que polémique».

Camille : «J’ai bien aimé parce que j’ai eu l’impression de voir un documentaire».

Elsa: «Moi aussi j’ai bien aimé sauf la partie 3».

Documentaliste : «Je rappelle que la partie 1 est un résumé du film Shoah de Claude Lanzmann, la deuxième résume elle le livre qu’à écrit Jan Karski et la partie 3 est une fiction de Yannick Haenel».

Axel: «Lanzmann a détesté le livre. Il a trouvé que Haenel n’avait pas du tout compris le film et qu’il déformait tout.»

Parvis : «Je suis tombée sur un article du Monde. Il dit que le roman ne correspond pas tout à fait à ce que Karski avait écrit.»

Professeur : «Oui mais Karski dit lui même qu’il a dû s’auto-censurer».

Intermezzo : « L’histoire est forte, il y a des éléments historiques très importants ainsi que des idées sur l’humanité. S’il n’y avait eu que de la fiction, je pense que nous aurions été happé par le personnage.

Documentaliste : «Je trouve que cette présentation est une forme de respect.»

Intermezzo : «Oui sans la troisième partie, cela aurait été trop dur.»

Documentaliste : «Dans le film, Karski se lève et sort du champ. C’était trop difficile pour lui de témoigner. Lanzmann filme alors un fauteuil vide. Et selon Haenel, c’est ce silence qui veut tout dire et c’est ce silence qui lui a donné envie d’écrire sur Jan Karski. Il a voulu expliquer ce qu’avait pu ressentir Jan Karski pendant tout cette période de retrait et de silence. Il a cherché à comprendre comment un homme peut supporter un tel fardeau».

Pauline: «De quel fardeau parlez vous?»

Intermezzo : «Il n’a pas réussi à convaincre les nations alliés de stopper ce génocide.»

Documentaliste : «L’accusation monte en puissance dans la troisième partie qui dénonce la mauvaise volonté des alliés.»

Professeur : «.. ce qui remet en question notre vision de l’histoire…»

Documentaliste : Dans un tout autre genre, vous pouvez faire l’expérience littéraire de lire le précédent livre de Yannick Haenel, « Cercle », un livre difficile mais qui peut être considéré comme une véritable œuvre d’art.

Ambre Andrieu-Reffait (601)

La prochaine rencontre aura lieu le mardi 30 mars 2010.

Autour de « D »autres vies que la mienne » d’Emmanuel Carrère et de « La Pluie avant qu’elle tombe » de Jonathan Coe.

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