Cette expression est souvent utilisée dans les discussions actuelles sur la laïcité. Mais, sa définition n’est pas correctement maîtrisée par la population. Dans l’expression espace public, on met généralement tous les lieux qui reçoivent du public : rue, cinéma, hôpitaux, mairie, Assemblée nationale, etc. C’est une confusion grave. En ce qui concerne la laïcité, il existe trois catégories de lieux :

• l’espace public au sens des lieux publics : rue, cinéma, commerces. Dans ces lieux, aucune loi n’interdit de s’habiller comme on veut sauf si notre tenue vestimentaire met en danger la sécurité de la population (exemple : la loi interdit de porter une cagoule ou un voile religieux recouvrant la totalité du visage car cela rend l’identification des personnes impossibles).

• les lieux où l’état rend un service aux populations (exemple : école publique, hôpitaux publics, etc.). Ils sont publics puisqu’ils accueillent toutes les populations. En tant qu’employés de ces lieux, les convictions religieuses doivent être mises en parenthèses puisque ceux qui y travaillent accomplissent une mission (soigner, éduquer, etc.) et n’ont pas à diffuser leurs opinions religieuses ou athées. En tant qu’usager de ces lieux, j’ai le droit de conserver mes opinions religieuses tant qu’elles ne gênent pas le bon déroulement du travail (exemple : à l’école publique, le port des signes religieux ostentatoires est interdit).

• les lieux qui représentent la puissance publique c’est-à-dire les lieux de pouvoir qui représentent toute la population française (exemple : mairie, Assemblé nationale, Sénat, etc.). Dans ces lieux, je n’ai pas à porter de signes religieux ou à faire la promotion de ma religion ou de mon athéisme. Pour autant, parler de ses convictions personnelles reste légal.