Pourquoi ? Comment ?

La correspondance scolaire est un projet riche qui s’inscrit parfaitement dans l’état d’esprit des nouveaux programmes de 2016. Il permet aux élèves de mieux comprendre les enjeux communicationnels de l’écriture mais aussi de s’ouvrir à d’autres cultures dans la transversalité.

lettres

Je cherchais un moyen d’ancrer la production d’écrits dans une réelle situation de communication, car je pense qu’il est essentiel que les élèves comprennent que la langue est un vecteur d’échange avec autrui.

Je me suis donc mise en quête d’une classe avec laquelle correspondre. Grâce au forum « Enseignants du primaire », j’ai fait la connaissance de Marie-France, une collègue corse qui souhaitait également se lancer dans ce projet avec sa classe de CE2 bilingue (langue française/corse). Après quelques échanges à propos de nos attentes et de nos classes respectives, nous nous sommes lancées ! À savoir qu’il y a aussi le site « Students of the world » sur lequel vous pouvez déposer et consulter gratuitement des centaines d’annonces d’enseignants du monde entier à la recherche de correspondants.

La correspondance scolaire : cas pratique

  1. Faire connaissance…

Les premiers échanges écrits ont été collectifs. Ils ont eu pour but de présenter nos classes, nos écoles, notre environnement. Pour ma part, j’ai mené ce travail en groupes. Chaque groupe a dû écrire sur un sujet précis comme « la présentation de notre école », « notre classe », « notre ville », etc. Nous avons ensuite mis en commun tous les écrits afin de les corriger, de rendre le tout cohérent et de mettre en page la lettre. Cela fut l’occasion d’apprendre à rédiger un courrier, chose que les enfants n’avaient jamais faite ! Pour illustrer notre missive, les élèves ont fait un « rallye photos » dans l’école. Ils ont choisi eux-mêmes les endroits à photographier afin de les montrer à leurs destinataires.

  1. Échanger :

Les échanges suivants se sont faits par « groupes d’élèves ». Nous avons divisé nos classes en 5 groupes d’affinités. Chaque groupe a correspondu avec un autre par le biais de lettres plus personnelles dans lesquelles les enfants ont décrit leurs centres d’intérêts, leur sport favori, etc. Certains ont choisi de joindre des photos, des dessins. Pour la mise en œuvre, il y a eu plusieurs écrits intermédiaires : le premier totalement libre, puis nous avons corrigé les jets suivants d’un point de vue syntaxique et orthographique pour arriver au résultat final. Une occasion rêvée pour réinvestir tout ce qu’on a vu en français dans une réelle situation d’écriture !

Nous aurions pu utiliser Internet pour nos échanges, mais nous avons finalement choisi la bonne vieille lettre manuscrite.  Et croyez-moi, quel plaisir immense de voir leurs yeux briller à l’ouverture des enveloppes !

  1. Faire des projets communs :

Lorsqu’une rencontre est impossible, il est selon moi important de jalonner la correspondance de projets communs pour fédérer les deux classes, avoir des enjeux d’écriture et d’échanges.

Cette année, nous avons travaillé sur les calanques de Marseille. Nous avons décidé d’offrir à nos correspondants un « documentaire sur les animaux des calanques », réalisé par mes élèves eux-mêmes. « Un projet dans le projet », mêlant lecture, écriture, géographie, sciences et  informatique. De leur côté, nos camarades insulaires ont réalisé pour nous un petit lexique franco-corse. Ils ont également écrit un article sur nous dans le journal de leur école.

Enfin, nous avons interprété et enregistré une chanson en français et en langue corse : « La ballade nord-irlandaise » de Renaud (en corse c’est «L’aranciaghju »). Nous avons chanté chacun de notre côté des couplets de cette chanson respectivement dans les deux langues. Puis, un professionnel du son a réalisé un montage de façon à ce que nous chantions tous ensemble sur la bande, comme si nous nous étions rencontrés. Nous avons réalisé un petit clip à partir de photos. Un joli souvenir pour les élèves et les maîtresses que vous pouvez écouter ci-dessous (en mettant le son assez fort car c’est artisanal) ! Merci de votre indulgence ! 🙂

https://www.youtube.com/watch?v=iYaBfl9Hcqw

Bilan

Mes élèves ont complètement adhéré et j’ai constaté de réels progrès en production d’écrits. Une expérience que je renouvelle cette année avec une classe de Montréal.

 

Pédagogiquement vôtre.

Une chronique de Céline P

Une réponse

  1. Bonjour Céline,

    Votre projet de correspondance scolaire est formidable. Vous vous êtes régalés et c’est génial.
    Je vous signale simplement, que Célestin Freinet le pratiquait déjà avec l’imprimerie puisque à l’époque l’ordinateur n’existait pas.
    Mais qui connaît encore de nos jours l’I.C.E.M ( Institut Coopératif Ecole Moderne ) ?
    On parle beaucoup de la pédagogie de Maria Montessori mais plus de Freinet tombé dans les oubliettes.
    Si vous avez envie de correspondre avec le Québec, je peux vous aider.
    J’ai vécu 14 mois au Québec dans un projet d’échange entre profs français et québécois.
    Cette expérience formidable a changé ma vie, à celle de mon épouse et de mon fils aîné qui, à l’époque avait 4 ans.
    Il y a eu avant et après le Québec.
    Si cela vous intéresse vous pouvez m’écrire à cette adresse:
    les3soleilsbleus@gmail.com

    A bientôt peut-être.

    jacques san.

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